Un idéal européen modernisé, avec des agences fédérales protégeant les Nations et réconciliant les citoyens
Le funeste 29 Mai 2005, un coûteux dossier complexe d’une centaine de pages en petits caractères, présentés par les ENArques Giscard d’Estaing et François Hollande, a été soumis à référendum. En sus de l’abstention, légitimement rebutés et agacés, 55% des 69% de votants ont rejeté ce document indigeste mélangeant anciens et nouveaux textes (Dans les autres pays, seuls les nouveaux textes avaient été envoyés).
Depuis l’échec à ce référendum très mal conçu, la situation est mentalement bloquée. En sus, notre élite française demeure incapable de nous vendre médiatiquement l’utile et indispensable Europe en construction. Leur tâche était en fait quasi insurmontable. Même pour les Sciences-po-ENArque les plus rodés et expérimentés. Car la majeure partie des pro OUI se sont entêtés à concevoir l’Europe comme un futur Etat fédéral, comme une future structure fédérée unitaire (dite « hamiltonienne ») type USA ou Russie. Même les girondins et les européïstes catalogués de « proudhoniens » ont commis d’une autre manière cette erreur. Largement dépassées depuis les années 60 et le général De Gaulle, les polémiques sur « fédération ou confédération ? » ont fini par lasser l’opinion publique. Sans même parler des politiciens accusant abusivement l’Europe de tous les maux.
Le think tank « En Marge » a entamé une réflexion collective, débattu puis abouti à une conception nouvelle de la construction européenne, avec des agences fédérales solides et pérennes respectant par ailleurs la souveraineté de chacune des Nations. Le débat se poursuit maintenant avec vous.
La France a besoin de l’UE.
Si la France ne collabore pas intelligemment, sérieusement, constructivement avec les autres pays européens, elle continuera à exporter de moins en moins et continuera à créer de moins en moins d’emplois. Les pays européens divisés achèteront de plus en plus de produits non européens. USA et Chine étendront leurs ventes au milieu des « gaulois européens divisés » n’arrivant pas à s’organiser entre eux.
L’Union Européenne est utile. Elle est même indispensable. Nous en avons la preuve avec les quelques pays n’en faisant pas partie, mais qui appliquent néanmoins la plupart des règles européennes communes (voir carte et article précédent).
Idem avec la preuve grandeur nature de la Grande Bretagne post référendum du 23 juin 2016. Mars 2019 était censé voir la concrétisation d’un BREXIT aboutis. Mais les Britanniques ont découvert qu’il était impossible de se passer de 2.500 à 3.000 chapitres de traités liant la Grande Bretagne à l’Europe. D’où plus de deux longues années de palabres afin de conserver le plus possible de ces « vitaux liens de bon sens ». Des négociations intenses et permanentes se sont maintenues malgré les constantes accusations de trahison en provenance des pro BREXIT ultras.
L’Angleterre a besoin de l’UE
Aujourd’hui, tous les sondages qui se succèdent en Grande Bretagne donnent systématiquement le BREXIT minoritaire. Ces sondages successifs ont été fustigés par les BREXITeurs, les trouvant suspects. Un « sondage spécial de vérification » censé satisfaire les deux camps a eu lieu le 2 Novembre 2018 en se basant cette fois-ci, non pas sur le traditionnel lot de1000 sondés au hasard mais sur 20.000 sondés ! : Ce sondage taille XL a de nouveau confirmé que le BREXIT est bien devenu minoritaire en Grande Bretagne : plus de 54% des britanniques sont maintenant favorables au retour dans l’union européenne. Du coup, comme au Québec ou en Nouvelle Calédonie-Kanaky, un deuxième référendum est sérieusement envisagé.
Grâce à cette prise de conscience très médiatisée des Britanniques, par contagion audio-visuelle, cela semble être le cas avec l’option FREXIT en France. Même le R.N. de Marine Le Pen rejette fermement l’option FREXIT (y compris maintenant pour la sortie de l’Euro).
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De facto, nos propositions et arguments ne pourront qu’amplifier ce phénomène. Mais avec une grande différence. Au lieu d’avoir une ambiance de quasi guerre civile où chaque camp méprise ouvertement l’autre (voire martèlent, comme François Asselineau, d’inutiles propos vitriolés blessant), nous favorisons au contraire la réconciliation des citoyens. Déjà, dans notre humble petit local associatif, le test est positif. Les anti Maastricht représentaient une grosse minorité d’environ 40%. Un par un, après discussion et réflexion, ils en viennent à trouver cette nouvelle approche européenne intéressante. Ce qui n’est pas rien pour ces « Bouledogues de la République » ayant voté contre Maastricht (dont le caractère est aussi bien trempé que celui des « Bouledogues » pro Europe).
Bruxelles n’est pas responsable des impuissances et des erreurs.
Pendant des décennies, pour nombre de politiciens peu scrupuleux, il a été commode et facile de dire : « ce n’est pas moi , c’est Bruxelles qui a décidé ». Mais Bruxelles n’a strictement aucun pouvoir de décision excepté en matière de droit de la concurrence et de négociations commerciales sous la surveillance étroite du Conseil des 28 États membres. La totalité des décisions européennes sont prises par le Conseil, c’est-à-dire par les chefs d’état et de gouvernement ou par leurs ministres. Bruxelles applique et veille à l’application des décisions (parfaites ou imparfaites) du Conseil des états. Et bon nombre de dossiers restent en suspens faute de quorum ou d’unanimité. Une impuissance européenne doublement irritante car semblant ainsi cautionner (par son inaction subie) des situations sectorielles inacceptables.
BREXIT et FREXIT compliquent les problèmes sans les résoudre
Il ne suffit pas de se retrancher derrière une frontière nationale pour que tel ou tel problème disparaisse comme par enchantement. Car ce n’est pas à cause de Bruxelles que la France est en queue de peloton avec son énorme déficit ou qu’elle a obtenu en 2018 la première place mondiale pour le taux de prélèvement obligatoire. Ce n’est pas Bruxelles qui a voté le suicidaire regroupement familial automatique sans aucunes conditions culturelles ou éducatives, ou bien qui a supprimé la police de proximité et enlevé les douaniers aux frontières. Ce n’est pas non plus Bruxelles qui a transformé l’Espagne et les Pays-Bas en carrefours européen de la drogue et autres trafics. Comme ce n’est pas Bruxelles qui a incité Angela Merkel a lancé une gigantesque pompe aspirante d’immigrants en Europe, sans consulter ses voisins. Merkel va être viré pour cela, mais les dégâts demeurent. Et si la police de proximité et les douaniers sont enfin remis dans leurs anciens lieux de travail dans 5 ans ou 50 ans, et si des conditions de bon sens encadrent enfin un jour l’immigration légale et illégale, Bruxelles n’aura ni la volonté, ni le droit, ni la capacité de les empêcher. Ne revenons pas sur les autres exemples de faux procès fait à Bruxelles (énumérés dans l’article agoravox précédent). En bref, ce sont nos élites dirigeantes incompétentes qui sabotent le navire, percent la coque et organisent le chaos depuis des décennies. Pas l’Europe. Et c’est les français qui subissent payent les dégâts. Y compris les retraités et les démunis. Pas les dirigeants, les dignitaires des partis, pas les ministres et ex-ministres.
L’Europe peut et doit débloquer certains dossiers
Les institutions européennes sont diverses et doivent évoluer. Y compris le Conseil de l’Europe (47 membres). Y compris l’Union Européenne (27 membres) et l’Euro (19 membres pour l’instant, avec nombre de postulants). Nous proposons que des services s’autonomisent ou naissent en complément des institutions européennes existantes, qui veilleront au bon fonctionnement, à la transparence et aux équilibres budgétaires des nouveaux services autonomes. Avec parfois 8, 18, 28 ou 38 membres, nous relancerons ou créerons de multiples solides structures fédérales européennes pérennes dans chacun des domaines où ce sera utile. Appelées bureaux, commissions, agences ou autrement, elles traiteront une multitude de sujets en collaboration synergique avec les pays qui le souhaitent : Défense. Armement. Spatial. Grands travaux. Energie. Echange d’apprentis ou de compagnons. Recherche. Lutte anti drogue, anti immigration sauvage, anti terroriste, anti blanchiment. Incendie de forêt. Etc. Sans oublier la lutte contre l’extrémisme sectaire (ce qui inclut donc l’indispensable réforme du Coran que nous proposons depuis 20 ans sans être écoutés par les partis). Ces évolutions ou créations sont à la fois fondamentales et souvent urgentes. Nous pourrons ainsi sortir délicatement d’un système « puriste » trop lourd, trop dispendieux, trop bureaucratique et parfois absurde ou paralysant lorsque qu’il nécessite l’unanimité des pays de l’Union Européenne.
Exemple : Avec la participation active de tous les pays qui le voudront vraiment, une véritable douane fédérale européenne non passoire verra enfin le jour en Méditerranée, avec des agents fédéraux assermentés ; même si Angela Merkel ou son successeur continue de bloquer la contribution financière de l’Allemagne à ce projet.
Les Nations conserveront leur libre arbitre
Pour rejoindre une de ces futures agences fédérales, la voie parlementaire suffira la plupart du temps. Chaque état pourra ensuite quitter telle ou telle agence sur simple référendum décidé par son Parlement National. Et lorsqu’un pays quittera une agence, cela n’entrainera pas l’exclusion automatique du pays de toutes les autres agences. Ces structures travailleront bien mieux avec 8, 18 ou 28 pays convaincus, mobilisés, déterminés, sans subir l’obstruction stérile de tels ou tels autres pays momentanément non intéressés voire réfractaires. Nous éviterons ainsi les pagailles du type BREXIT. Ce sera la fin de l’aberrant système actuel où, par exemple, malgré le référendum, les Britanniques ne veulent absolument pas perdre les bénéfices de milliers de textes européens ratifiés (car n’ayant rien à voir avec le sujet de grogne initial des pro BREXIT).
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Conclusion :
Une Europe à la carte protégeant les Nations et réconciliant les citoyens.
Il faut d’urgence restructurer le processus de construction et d’amélioration de l’Europe pour permettre la souplesse nécessaire à la gestion de chacun des dossiers européens, sans entrainer de dictature sur une Nation ou un blocage de toute l’Europe par une autre Nation. A moins que ce ne soit qu’une simple « com » électorale superficielle, les propositions d’Emanuel Macron à l’Allemagne (tant sur le projet d’armée européenne que sur les autres grands dossiers) ne pourront aboutir qu’avec ce soigneux nouveau processus d’Union Européenne à géométrie variable, à la carte, structure fédérale après structure fédérale. En veillant, avec les pays volontaires, à chaque détail (où le diable aime se cacher).
Les allemands apprécieront cette respectueuse méticulosité concrète.
Les anglais aussi. Comme très surement notre sœur latine, l’Italie et notre sœur slave, la Pologne, la plupart des pays européens apprécieront ces déblocages successifs et cette avancée globale d’une Europe d’ordre, d’équité, de collaboration et de solidarité.
Cet idéal européen pragmatique aurait même plu à feu ma grand-mère anglaise qui avait un caractère « british » très « Churchillien ». Comme il peut plaire à mes studieuses filles franco-allemandes (ou à mon tout jeune fils franco russe qui adore ses sœurs (notamment sa sœur entrepreneuse franco-française) et ses nièces françaises de son âge.
Avec un tel processus progressif, transparent, démocratique, soucieux des particularismes nationaux, une paix constructive et mutuellement enrichissante est possible en Europe, dans toute l’Europe, de Gibraltar jusqu’à… Vladivostok ! Les tatars ont autant à apporter à l’Europe que les martiniquais, les réunionnais ou les lapons.
Paix aux êtres de bonne volonté ; et pas uniquement en période de Noël (ou dans l’utopie).
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