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Accueil du site > Actualités > Europe > Un putsch bienvenu en Eurozone

Un putsch bienvenu en Eurozone

C’est un week-end assez révolutionnaire que vient de connaître l’Europe. Confrontée à l’un de ses membres, la Grèce, rattrapée par ses pratiques budgétaires néfastes au tournant de la crise, elle a été dans l’incapacité pendant plusieurs mois de se décider à lui apporter une aide minimale. Et puis, d’un seul coup, ce sont tous les tabous les interdits freudiens mis en place par les traités qui sautent. Que s’est-il passé ?

Acte 1 : une tragédie grecque

Au départ, donc, était l’Antéchrist budgétaire : la Grèce. Voilà un pays qui s’est permis de tripoter ses comptes publics à tel point que l’on découvre un déficit double du déficit officiel, pas moins ! Avec un trou budgétaire de 12 % du PIB, il faut emprunter beaucoup. Et à terme, cela menace le crédit du pays. La notation de la solidité financière de la Grèce baisse, le tourbillon s’enclenche. Les taux d’intérêt demandés par les marchés financiers augmentent follement, au point de rendre la Grèce incapable d’emprunter et donc de justifier l’anticipation d’un défaut sur la dette et la hausse des emprunts. Mi-avril, la Grèce est affligée de taux d’intérêt supérieurs à ceux que l’on demandait à l’Argentine à la veille de sa faillite.

Pour calmer le jeu, rien de plus simple ! Il suffit de prêter à la Grèce à un taux normal l’argent qu’elle ne trouve plus sur les marchés. Il est bien évident par ailleurs que la Grèce devra à un moment ou un autre restructurer ses comptes publics.

Sauf que depuis le départ, l’Allemagne cherche à construire l’Euro de manière à n’être jamais obligée d’intervenir pour sauver des Etats dépensiers. C’est là toute la justification des fameux critères de Maastricht, et l’article 1125 du Traité de Lisbonne va jusqu’à prohiber l’assistance financière d’un Etat envers un autre. Or Angela Merkel a une élection en cours et refuse de dire à un tel moment devant ses citoyens que l’existence de l’Euro peut rendre nécessaire que l’Allemagne sorte son porte-monnaie. La chose est donc réaffirmée avec constance : pas un sou !

Acte 2 : Les aider, mais le leur faire payer !

Pendant ce temps, la situation grecque s’aggrave évidemment et rend toujours plus important le plan de sauvetage nécessaire pour assurer la situation. Le gouvernement grec commence à donner des signes d’appel au FMI. Celui ci parvient à convaincre Angela Merkel que la situation n’est plus tenable. Il faut dire aussi que la dette grecque étant principalement détenue par les banques françaises et allemandes, la Chancelière aura le choix entre aider un pays membre de l’Euro ou aider ses banques à nouveau, ce que les électeurs risquent d’apprécier moins encore. Le 11 avril, c’est une capacité de prêt de 30 milliards d’euros que consentissent les Européens à la Grèce, en partenariat avec le FMI.

Mais il n’est pas question que ce soit un cadeau, non non ! Déjà, ce sont des prêts à 5%, quand la France et l’Allemagne empruntent aux alentours de 1%. Ensuite, en échange, un plan d’ajustement particulièrement rigoureux est imposé à la Grèce, qui se voit ainsi mise sous tutelle de l’Europe. De 12 % en 2010, ses déficits publics doivent repasser à 2,8 % en 2012. Début mai, la Grèce annonce son quatrième plan d’austérité dans un climat social particulièrement houleux. Evidemment, chacun voit que c’est absurde : comment peut-on, d’un côté, se reposer sur les plans de relance et les dépenses sociales pour amortir la crise, et de l’autre demander à la Grèce une amputation budgétaire avec un chômage réel qui approche les 20 % ?

Sans parler du reste, mais Daniel Cohn Bendit en parle très bien :
 

Le 7 mai, le nouveau plan d’aide définitif à la Grèce est validé, et porte cette fois-ci sur 110 milliards d’euros.

Acte 3 : le putsch de la BCE

Jusqu’ici, l’orthodoxie a été à peu près respectée. La Grèce est, en théorie, rentrée dans le rang budgétaire, elle n’a pas été soutenue par les autres Etats membres mais ils ont servi en quelque sorte d’intermédiaires rémunérés pour emprunter sur des marchés qui lui étaient devenus inaccessibles.

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Et pourtant la BCE, directement en contact avec les marchés, sent que le consensus mou n’est plus tenable. Elle écorne ses propres principes de n’accepter que des titres absolument sûrs comme collatéral : fin mars, lorsque les obligations grecques sont notées BBB-, et surtout le 3 mai en annonçant que les obligations grecques seront acceptées comme collatérales par la BCE quelle que soit leur notation. C’est en fait assez logique : dès lors que les Etats membres sont déterminés à ne pas laisser la Grèce faire faillite, sa dette est sûre et les agences de notation sont en réalité à côté de la plaque. C’est Jean-Claude Trichet qui, de manière informelle, commence à intervenir parmi les premiers pour défendre avec force un fonds monétaire européen, assez directement contraire à la théologie maastrichtienne.

Charles Wyplosz parie alors sur un défaut de la Grèce. Paul Krugman considère que non seulement la Grèce va faire défaut, mais qu’en plus elle quittera l’Euro. L’argumentation est limpide, donc reprenons la : le plan d’austérité est insoutenable et, en tuant la possibilité de croissance, va également condamner à l’échec l’idée d’un assainissement budgétaire. Mais faire défaut sur la dette n’aiderait pas non plus, car le trou budgétaire hors remboursement de la dette est de 8%, ce qui reste très gros. Donc soit la Grèce fait de tels sacrifices salariaux qu’elle redevient rapidement compétitive (irréaliste), soit la BCE se met d’un seul coup à acheter beaucoup de dette souveraine et à laisser filer un peu d’inflation (totalement irréaliste) soit Berlin aide Athènes (utopique), soit la Grèce sort de l’Euro et dévalue.

Nous avons laissé les responsables politiques européens le 7 mai, satisfaits de leur plan d’aide colossal. Le week-end sera violent, c’est désormais potentiellement toute l’Eurozone qui est attaqué. Les 27 et 28 avril, ce sont les obligations portugaises et espagnoles dont la note est dégradée. Le 7 mai, alors que l’on met la dernière main au plan grec, les taux d’intérêts sur le dette portugaise à deux ans sont à 9%. La spéculation commence à monter contre l’Espagne. Il devient assez clair que, comme avec Bear Stearns, la crise de confiance financière a atteint les Etats. Si on laisse le premier faire faillite, tous seront menacés sur les marchés.

Au petit matin du 10 mai, c’est un autre monde. Effrayés par le risque d’effet domino, harcelés par Obama qui est tout de suite en ligne après l’Eurozone, c’est tout le système de Maastricht que les européens font sauter. Jean Quatremer parle même de « nuit du 4 août ».

D’abord, c’est la création d’un FME appuyé sur le FMI. Comme l’Allemagne a refusé que la Commission puisse emprunter avec sa garantie (celle des Etats membres), c’est un bidule créé pour l’occasion (en anglais : special investment vehicle) qui le fera, avec la garantie des Etats membres et sous la responsabilité de la Commission. Je ne suis pas certain de comprendre la différence, mais parfois la politique tient à des subtilités... Au total, on parle de 830 milliards d’euros mobilisables pour l’Eurozone. La Commission aura tout de même le droit d’emprunter une petite centaine de milliards pour les Etats hors zone Euro. Les conservateurs anglais annoncent que, pour mettre en œuvre leur propre conception de la solidarité européenne, ils n’y participeront pas. Les conservateurs américains non plus, mais on avait oublié de leur demander. La surface financière du fonds et du FMI rendent impossibles les attaques spéculatives et vaines les craintes de faillite d’un Etat : il y a de quoi couvrir les dettes des fameux PIIGS. Les taux d’intérêts reviennent immédiatement à la normale, l’Estonie rentre dare-dare dans l’Euro.

Surtout, la BCE s’autorise, et autorise les autres banques centrales à acheter directement de la dette souveraine ET privée sur le marché. Comme les banques centrales ailleurs dans le monde, quoi ! Et elle le fait immédiatement et massivement pour montrer que c’est pas du flan. En théorie bien entendu, il ne s’agit que d’arbitrages : on vend de la dette allemande pour acheter de la dette grecque. En pratique cela va extrêmement loin : en multipliant les achats nets, comme la BCE va nécessairement être amenée à le faire, elle va créer de la monnaie et donc... de l’inflation. Pas grand chose, rien de bien menaçant, 1 à 1,5%. Mais quel bol d’air pour les finances publiques quand les pays européens sont plutôt proches de la déflation !

Acte 4 : et maintenant ?

On ne peut qu’être assez étonné de cette ruse de l’histoire : le gouvernement économique de l’Euro, la fin du dogme zéro solidarité, zéro inflation, tout cela provient des plus bornés des gardiens du temple : un aréopage de ce qui se fait le plus à droite comme Conseil européen, Jean-Claude Trichet ! L’absence absolue, totale, de la Commission ! Ont-ils bien compris qu’ils changeaient les règles du jeu ? Apparemment non, et c’est pourquoi Pierre Moscovici peut parler d’un réflexe de survie plus que d’un nouveau départ.

Car vaille que vaille, tout cela est bien entendu destiner à ne pas servir. Pour une raison très simple, la responsabilité budgétaire. On va demander à la Grèce de poursuivre son plan d’austérité. La crise s’étend au Portugal à l’Espagne ? Eh bien, eux aussi ! Et tant qu’à faire évitant les risques, tournée d’austérité générale pour tout le monde ! La crise est finie, les plans de relance c’était la mode de 2009, retour aux critères de Maastricht est tout de suite s’il vous plaît.

Mais ce faisant, ils mettent en place pour la première fois la coordination budgétaire que l’on attendait dans la zone euro. Ainsi , la Commission propose une concertation sur les avants-projets budgétaires des pays membres de l’euro, pour examiner non seulement les soldes mais les grands choix de compétitivité et les déséquilibres structurels entre pays ! Que, par un dernier raidissement cadavérique, la droite européenne cherche par ce biais à imposer la rigueur budgétaire est une chose. Qu’elle y parvienne en est une autre. Comment demander à l’Espagne, bon élève budgétaire ayant été en excédent pendant des années un plan de rigueur en fronçant les yeux alors que son indemnisation contre le chômage a explosé et que ses recettes fiscales se sont évanouies ? Si la Commission, quand elle avait encore de l’influence, n’a jamais réussi à imposer les critères de Maastricht aux Etats membres pendant les périodes de vaches grasses, il est absolument illusoire de penser qu’en pleine crise elle parvienne à leur faire avaler une potion bien plus amère, un poison en fait.

En attendant, ce qui s’est fait est fait !


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25 réactions à cet article    



  • Alpo47 Alpo47 17 mai 2010 12:04

    Comment continuer à construire ce « projet européen » contre la volonté des peuples : C’est ça, la démocratie européenne.
    Lorsque duplicité et cupidité font cause commune, on assiste à ... ce qui est en train de se passer.

    Il ne reste que peu de temps à vivre à cette dictature rampante, et c’est très bien ainsi.


    • Daniel Roux Daniel Roux 17 mai 2010 12:34
      Ce qui me paraît surréaliste, c’est que des états anti démocratiques, corrompus et en quasi faillite comme les USA, la GB, la France et la plupart des pays européens donnent des leçons de rigueur au Grecs.

      Que ne balayent ils pas devant leur porte ? Et si nous commencions par mettre fin à la corruption des élus ? On pourrait continuer en remettant à plat la fiscalité et poursuivre en rééquilibrant les pouvoirs entre l’exécutif, le législatif et le judiciaire, et pour finir en modifiant les modes d’élections en les rendant démocratiques par la proportionnelle.

      Je rappelle cependant que le but poursuivi par les conservateurs européens est la destruction des politiques sociales présentées comme responsables des déficits. Sous prétexte de compétitivité.

      Les délocalisations massives, entraînant le chômage de masse et donc les déficits des comptes sociaux, ajouter à la baisse continue des impôts pour les plus riches, forment une tenaille efficace pour contraindre les peuples à accepter cette politique suicidaire présentée comme seule possible.

      Cette politique étant générale en occident, excepté pour l’instant en scandinavie, c’est d’évidence une orientation voulue par la gouvernance « mondiale » , en clair : anglo saxonne. Pour permettre une fusion transatlantique ?

      En tout cas le PS paraît accepter et même approuver cette politique. Aubry (ou DSK) ne nous propose aucune alternative et ne remettent pas en cause, au fond, les grandes lignes de la politique économique de Sarkozy.


      • Ethers 17 mai 2010 15:46

        Si on vous suit, il fallait donc ne rien faire, et laisser tranquillement les Grecs s’enfoncer dans la guerre civile, avec des salaires non honorés et des pensions de retraites non payées dès la fin du mois de mai. Et pendant ce temps-là, en France, on aurait joué à notre jeu favori : on se serait branlé le cannelloni à essayer de résoudre des problèmes insolubles depuis la nuit des temps (tels que la trahison des clercs, la lutte des classes, la recherche d’un régime politique parfait) ou bien qui sont apparus récemment mais auxquels personne n’a su trouver une solution qui fonctionne vraiment (les délocalisations, les dettes publiques, etc.).
        C’est bien ça ?


      • Daniel Roux Daniel Roux 17 mai 2010 17:19

        Avez vous entendu parler du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ? Les grecs doivent refuser de rembourser leur dette jusqu’à sa restructuration et quitter l’Euro. Ceux qui ont spéculé contre tout un pays et son peuple doivent perdre. 

        Si vous relisez mon commentaire, vous y lirez des propositions qui ne sont que le b.a ba d’une démocratie.

        Si en plus, vous êtes curieux, vous pouvez également lire quelques uns de mes articles, notamment sur le protectionnisme.


      • bonsens 17 mai 2010 12:48

        @ Pasou ; oui , et bientot elle crévera . A ceux qui seraient tenter de ricaner bétement en clamant que c’est « impossible » , qu’ils voient bien qu’ils sont dans le même posture de déni de la réalité que les nomenklaturistes de l’ex-urss à la fin des années 80.

        On pourrait peut étre engager un pronostic : deux ans encore à supporter cette dictature rampante ? Explosion vers le printemps 2012 ?

        Que peut-on faire concrétement , même à notre minuscule niveau individuel pour hâter cette échéance, pour apporter notre pierre à la libération ?


        • finael finael 17 mai 2010 13:40

          Paradoxalement en lisant votre article je me dis qu’il ne faut pas sauver l’Europe, mais la reconstruire.

          Et pour ce faire, il faut commencer par détruire. Pas tout certes, du passé on ne saurait « faire table rase » mais tout ce qui s’est fait ces 30 dernières années : l’Europe telle que nous la connaissons aujourd’hui. Celle des traités de Nice ou de Maastricht, l’Europe de la finance (on ne peut même pas dire vraiment de l’économie).

          Il faut repartir du dessein initial : « plus jamais ça » en commençant par l’Europe des peuples, respectueuse des histoires et traditions nationales, une Europe de l’entente et de la coopération entre ses peuples.

          Et j’ai l’impression que l’entente entre les différents citoyens des différents pays est nettement moindre qu’il y a 30 ans. La construction d’une Europe financière a affaibli l’entente et la coopération entre tous, détruit les structures sociales permettant à chacun de trouver ses repères, et peut-être ressuscité le ressentiment entre les peuples dans un contexte de compétition brutale.

          Cette Europe là doit être détruite !


          • Daniel Roux Daniel Roux 17 mai 2010 14:04

            @ Finael

            Contrairement à ce que les promoteurs de l’Europe Unie voudraient nous faire croire, ce n’est pas le « plus jamais ça » mais la réconciliation Franco Allemande et à la prise de conscience du suicide européen de 1914/18 puis 39/45 sans aucun bénéfice pour personne, qui est à l’origine de l’acceptation par les peuples d’une Europe unie.

            Le but réel et dissimulé sous de grandes idées, des promoteurs de l’Europe (présentés comme des quasi demi-dieux, mais en réalité à la solde de la Cia (information issue de documents déclassifiés), c’est une future fusion transatlantique. La méthode utilisée est la tactique des petits pas vers une convergence des politiques sociales.

            Aux USA le social coûte 35% de la richesse produite en prélèvements obligatoires, Europe de l’Ouest, 50/55%. Cela donne une idée du chemin de croix qu’il nous reste à parcourir et que la Grèce va commencer à gravir. )


          • Bilok 17 mai 2010 15:41

            François Asselineau a sorti un dossier sur Robert Shuman, il est accessible sur le site de l’U.P.R en format PDF.


            http://u-p-r.fr/?p=908


          • finael finael 17 mai 2010 16:23

            @ Daniel Roux

            Mais c’est bien ce que j’ai voulu dire !


          • Daniel Roux Daniel Roux 17 mai 2010 17:35

            Extrait tiré de « La face cachée de Robert Shuman ? » Site Upr

            http://u-p-r.fr/wp-content/uploads/2010/05/upr-dossier-la-face-cachee-de-robert-schuman-9-mai-2010.pdf

            « la confirmation officielle du rôle joué par les États-Unis d’Amérique dans la construction dite « européenne » et dans la Déclaration dite « Schuman » a été fournie à l’été 2000 par la déclassification et la publication, conformément à la loi américaine, des documents classés « Confidentiel Défense » du Département d’État pour les années 1950 et 1960. Alors que les médias français ne s’y sont pas intéressés, certains médias britanniques ont étudié ces documents de près et en ont révélé certains passages instructifs à leurs lecteurs. Tel fut le cas du Daily Telegraph du 19 septembre 2000 dont un extrait est reproduit ci-dessous.

            Cet article cite nommément Robert Schuman parmi les « employés » des services secrets américains. Il nous révèle aussi que le Département d’État recommandait en 1965 au vice Président de la CEE de poursuivre en secret la création d’une monnaie européenne unique en « empêchant tout débat ». Ce qui prouve que les techniques de l’agent secret Andrews de 1854 sont toujours d’actualité. En bref, cet article clôt toute discussion. »

            Vous y découvrirez également que Jean Monnet était l’homme des américains auprès de Robert Shuman.

            La presse française est absoluement muette sur ces révélations.

            Non ? Mais si !


          • finael finael 17 mai 2010 18:01

            C’est pourquoi, l’Europe fondée par De Gaulle et Adenauer était une vision plus grande.

            Même s’il a fallu en passer par les critiques anglo-saxonnes, leur vision d’une France « rebelle et hautaine », c’était un tout autre projet.


          • fatalitas 17 mai 2010 15:51

            L’Europe ???? C’est quoi ce machin ????

            Moi, je suis un être humain vivant sur la 3 eme planète d’un système solaire localisé sur la frange extérieure d’une galaxie nommée Voie Lactée.



            • Le vénérable du sommet Le vénérable du sommet 17 mai 2010 17:25

              "Surtout, la BCE s’autorise, et autorise les autres banques centrales à acheter directement de la dette souveraine ET privée sur le marché."

              Je ne suis pas spécialiste et je me pose donc une question :
              Cela veut - il dire que, en fin de compte, les états peuvent emprunter directement auprès de la BCE à 1% d’intérêt ?? Ou cela veut il dire que la BCE va racheter les dettes déjà existantes avec intérêt des banques privées inclus ?? Ce qui voudrait dire, que la BCE prête de l’argent aux banques privées à 1%, ces dernières prêtent au états à x% et qu’en suite la BCE les rachètera ?? Si c’est le deuxième choix, c’est que les dirigeants européens viennent de faire un cadeau extraordinaire aux banques et spéculateurs privés.
              Que les états puissent emprunter directement auprès de la BCE n’est pas du tout la même chose que le fait que la BCE puisse racheter les dettes souveraines ...
              Quelqu’un sait svp ??


              • Maldoror Maldoror 17 mai 2010 17:40

                http://u-p-r.fr/

                La Face cachée de Robert SCHUMAN :
                L’UPR révèle ce qu’aucun autre parti politique, ni personne, ne vous avait jamais dit sur Robert Schuman et sur le lancement de la “construction” européenne. Découvrez le dans le tout dernier dossier de François Asselineau :
                http://u-p-r.fr/wp-content/uploads/2010/05/upr-dossier-la-face-cachee-de-robert-schuman-9-mai-2010.pdf

                Robert Schuman, « n’ayant pas d’idée personnelle », se fait remettre puis s’approprie une « Déclaration » préparée par Jean Monnet et les Américains.
                En relatant la genèse de ce qui allait devenir la fameuse « Déclaration Schuman » du 9 mai 1950, François Roth montre que ce ne fut pas du tout Robert Schuman qui en prit l’initiative mais le secrétaire d’État américain, l’habile Dean Acheson (en couverture du magazine américain Time -).
                Au cours d’une réunion informelle sur l’avenir de l’Allemagne qu’il avait organisée à Washington en septembre 1949, et à laquelle il avait convié le Britannique Ernest Bevin et le Français Robert Schuman, Dean Acheson demanda à Schuman « qui a une grande expérience de l’Allemagne, de faire des propositions, de définir un projet sur l’avenir de l’Allemagne » (1).
                Robert Schuman, « respectueux des autorités et de l’ordre établi », accepta bien entendu cette mission. Mais celui qui était « peu imaginatif » à la quarantaine avait peu de chance de l’être devenu à 64 ans : il avoua n’avoir pas la moindre idée.
                Il était d’ailleurs d’autant plus embarrassé que les relations franco-allemandes étaient en train de se détériorer à cause du statut de la Sarre et que le 10 mai 1950 devait se réunir à Londres un Conseil atlantique pour discuter de l’Allemagne, où il perdrait la face s’il n’avait rien proposé de concret d’ici là.
                C’est alors que l’on approchait de cette date qu’entra en scène Jean Monnet
                (ici en couverture du magazine américain Time -). Officiellement Commissaire général au Plan, Monnet était, de notoriété publique depuis la Deuxième Guerre mondiale, un homme des Américains. Comme si la répartition des rôles avec Dean Acheson avait été calculée au millimètre, Jean Monnet eut le bon goût de transmettre à Robert Schuman un projet de Déclaration tout ficelée et sortie de Dieu sait où. Comme on était le 1er mai 1950, que Robert Schuman « n’avait pas d’idée personnelle » et que « ses services n’avaient rien proposé » (1), le moins que l’on puisse dire est que ce texte transmis par Jean Monnet tombait à point nommé. Une aubaine !
                Le texte était tellement ficelé et le calendrier restant à courir avant le 10 mai tellement serré que
                la seule chose, ou à peu près, qui restait à faire à Robert Schuman, s’il ne voulait pas se ridiculiser, était de le lire et de s’en attribuer la paternité. De fait, et comme le révèle François
                Roth, « Schuman assume la responsabilité politique du texte de Monnet sans trop
                communiquer avec ses services ». (1

                Le fait que la fameuse « Déclaration Schuman » n’ait de Schuman que le nom de celui qui l’a lue devant la presse stupéfiera sans doute les lecteurs de 2010, les révoltera ou les laissera incrédules. Mais, outre que cette analyse est conforme aux recherches effectuées par François Roth, elle est aussi absolument conforme au déroulement des événements, au fonctionnement de l’État et à la simple logique . Expliquons pourquoi.

                Le 9 mai 1950, Robert Schuman, flanqué de son mentor Jean Monnet à sa droite (cf. photo -) lut « sa » Déclaration dans le Salon de l’Horloge du Quai d’Orsay devant la presse. Puis, chose étonnante, il quitta rapidement la salle, pour ne répondre à aucune question.
                Ni des journalistes ni… de ses propres collaborateurs éberlués
                .
                Il s’agissait pourtant d’une véritable « bombe » et l’annonce tout à trac de la mise en commun des ressources stratégiques du charbon et de l’acier entre la France et l’Allemagne, de la création d’une Haute autorité commune indépendante des gouvernements, et de la perspective d’une fédération européenne laissa l’assistance, dont quelque 200 journalistes, complètement médusée.

                L’historiographie officielle explique d’ordinaire que « le travail avait été entouré de la plus grande discrétion afin d’éviter les inévitables objections ou contre-propositions qui en auraient altéré à la fois le caractère révolutionnaire et le bénéfice lié à l’effet de surprise » (1).
                Mais de qui se moque-t-on ? Pour qui connaît l’administration française, il est strictement impossible - et heureusement ! - qu’une décision stratégique d’une telle ampleur ait pu être prise en quelques jours par un ministre seul, après que trois personnes l’eussent griffonnée sur un coin de table, sans que les membres de son cabinet, les différents services concernés du Quai d’Orsay, ainsi que les services des autres ministères concernés, n’aient été dûment associés, pendant de longs mois, à l’étude préalable de sa faisabilité et de ses conséquences.
                Dans le cas contraire, les « inévitables objections », plutôt que d’avoir lieu avant auraient lieu après, et couleraient à coup sûr un tel projet.

                C’est également impossible d’un point de vue allemand. L’historiographie officielle ose soutenir que le Chancelier ne fut prévenu à Bonn que le matin même de la conférence de presse prévue à Paris l’après-midi. Et que, tel Ubu Roi consulté au saut du lit, Adenauer « enthousiaste » aurait « répondu immédiatement qu’il approuvait de tout coeur », sans autre précision ni consultation, cette broutille consistant à mettre en commun l’acier et le charbon allemand avec celui de la France puis à bâtir une fédération européenne dans la foulée.(1) . Qui peut croire un instant à une telle fable ?
                En réalité, si les administrations françaises, le reste du gouvernement et même le président de la République ne pipèrent mot alors qu’ils n’eurent vent de la « Déclaration Schuman » que le matin même, c’est que tous avaient compris qu’une très grande puissance tirait toutes les ficelles de l’opération. Que cette très grande puissance avait évidemment sondé préalablement les Allemands pour obtenir l’accord du Chancelier, et qu’elle avait acquis un tel poids dans l’appareil d’État français que Robert Schuman savait qu’il ne risquait pas d’être démissionné d’office après une telle incartade.
                En bref, cette Déclaration n‘avait pas été concoctée par « Jean Monnet et ses proches
                collaborateurs », comme veut nous en persuader, parmi bien d’autres, le conte de fées publié sur le site de l’Union européenne (1). Elle était nécessairement le résultat d’instructions, méditées de longue date, émanant de Washington, dont Jean Monnet était l’agent traitant.

                (...)

                c’est édifiant !

                http://u-p-r.fr/


                • brieli67 17 mai 2010 19:02

                  Il faudrait de toute urgence convoquer les lorrains engagés BLE sur le fil !


                  un autre zone zone d’ombre pour R.S.

                  Il travailla au secrétariat général de la jeunesse, à Vichy, en 1941, puis fut nommé juge d’instruction à Thonon-les Bains (de 1941 à 1944), ( flux d’argent vers la Suisse en face de Genève) et substitut du procureur de la République à Metz 
                  dans l’article sur Otto Meissner, alsacien, chancelier ( chef de l’administration de l’Allemagne) de 1920 jusque 45
                  Sauva-t-il la vie de plusieurs Alsaciens condamnés à mort en glissant l’ordre de les gracier parmi plusieurs feuilles qu’il avait présentées à signer au Führer, comme le disent l’historien allemand Kettenacker et Robert Heitz (un des condamnés à mort) relayés par Pierre Pflimlin, alors qu’il était Président du Conseil d’Europe ?

                  L’ami de Céline, un colonel lorrain voir discussion  dans le même livre, HB se fait fort d’avoir « sorti » RS des geoles et des griffes nazies et d’avoir couvert ses planques.
                  HB était/serait contre-espion américain selon des publications récentes et a pu sauver sa tête.

                  Pour Le député Rossé , également « protégé » de O.Meissner 
                   ça c’est moins bien passé...




                • finael finael 17 mai 2010 18:09

                  Cela est certes intéressant mais ne résout pas le schmilblick, on ne revient pas en arrière et il faut envisager les réalités actuelles.

                  Engagés sur une mauvaise voie, poussés à aller « toujours plus loin » au sein d’une entité gouvernée par la finance, ce sont des solutions qu’il nous faut et d’abord limiter autant que faire se peut l’influence des USA (pas la peine de rêver, nous ne nous en « débarrasserons » pas).

                  - « Les Etat-Unis s’en vont vers le précipice »

                  - « Et que fait l’Europe ? »

                  - « Elle s’efforce de les dépasser ! »


                  • Céphale Céphale 17 mai 2010 18:32

                    Les dirigeants de l’eurozone semblent découvrir un problème auquel ils auraient dû penser dès la création de l’euro.

                    Angela Merkel a déclaré hier à des syndicalistes allemands que le plan de sauvetage de la Grèce n’est pas un remède permanent. « Nous n’avons fait que gagner du temps pour nous permettre de clarifier les différences de compétitivité et de déficit budgétaire des pays de l’eurozone » a-t-elle dit. (Source : le Guardian)


                    • asterix asterix 17 mai 2010 21:04

                      Très bonne explication de l’auteur, on fonce tout droit dans le mur.
                      Et j’ai même plutôt envie de vous dire quand. Quand et où il n’y aura plus d’Europe. Et c’est à Bruxelles que cela va se passer. Après les élections belges où le régionalisme va empoisonner la structure des états, avec en prime la non-démocratie flagrante. Dès le 1er juillet, un autre sujet de sa Majesté le Roi des Belges sera « aux commandes » de la Présidence tournante des 27.
                      Sans gouvernement ni possibilité d’en avoir.
                      Chers amis européens, vous allez être gouvernés non seulement par un, mais par deux fantômes venus du Plat Pays ! De l’ultra Vlaanderen dans le texte.
                      Nous n’avons aucune chance de nous en sortir. 


                      • BA 17 mai 2010 21:32

                        Pour rassurer les marchés, les dirigeants européens ont annoncé un plan de sauvetage pour les Etats d’Europe du sud (Portugal, Espagne, Italie, Grèce) de 750 milliards d’euros.

                        C’était un gigantesque coup de bluff, destiné à rassurer les marchés, destiné à « gagner du temps » comme vient de le dire Angela Merkel.

                        http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/economie/20100516.OBS4039/angela-merkel-la-zone-euro-a-gagne-du-temps.html

                         

                        Résultat : les marchés ont été rassurés pendant deux jours seulement !

                        Puis, à partir du mardi 11 mai, les taux des obligations d’Etat sont repartis à la hausse.

                        Si l’Etat grec devait emprunter à 10 ans, combien devrait-il verser de taux d’intérêt ?

                        Lundi 10 mai : à 18 heures, le taux de l’obligation grecque à 10 ans était de 6,717 %.

                        Mardi 11 mai : à 18 heures, le taux de l’obligation grecque à 10 ans était de 7,338 %.

                        Vendredi 14 mai : à 18 heures, le taux de l’obligation grecque à 10 ans était de 8,012 %.

                        Lundi 17 mai : à 18 heures, le taux de l’obligation grecque à 10 ans était de 8,038 %.

                         

                        Le marché obligataire est resté tendu lundi 17 mai après les secousses de vendredi, dans un contexte toujours nerveux comme en témoigne le maintien au-dessus de la barre de 8 % des taux grecs à 10 ans et les tensions sur l’ensemble des rendements européens. A 18H00 (16H00 GMT), le rendement de l’obligation grecque à 10 ans est ressorti à 8,038 % contre 8,012 % vendredi soir.

                        Les taux longs des pays périphériques (les plus fragiles de la zone euro par opposition aux pays du noyau dur) se sont tendus, soulignant le manque de confiance dans ces pays et dans leur solvabilité mais sans excès : ainsi les taux portugais à 10 ans ont atteint 4,652 % contre 4,561 % vendredi soir, ceux de l’Espagne 3,983 % contre 3,950 %. Ceux de l’Irlande ont également enregistré une hausse de 8 points de base par rapport à la clôture de vendredi à 4,674 %.

                        http://www.boursorama.com/international/detail_actu_intern.phtml?num=c7d1bc9d1e426194b631bdd6cccdc2f9


                        • millesime 17 mai 2010 22:41

                          Contrairement à la plupart des intervenants, il me semble que les récentes décisions prises par les dirigeants de la zone euro font que l’Euro « n’explosera pas » à cause du problème grec, et au contraire la zone euro sortira renforcée de cette étape de crise.
                          Je prends une position « inverse » du discours dominant.
                          Il va falloir quelques mois à la plupart des médias et opérateurs pour se rendre compte que derrière l’apparence d’une décision budgétaro-financière purement européenne, il s’agit d’une rupture géopolitique à l’impact mondial.
                          face à la crise, les seize ont pris le contrôle des leviers de l’UE, de sorte que les autres membres n’ont guère de choix : suivre ou s’isoler.
                          Sous la pression de événements déclenchés par la crise, l’eurozone a ainsi entrepris de prendre son INDEPENDANCE par rapport au monde anglo-saxon dont les marchés financiers restent encore l’expression.
                          Un rempart vient d’être mis en place, contre les prochaines tempêtes qui vont affecter le Royaume-Uni puis les Etats-Unis...créant des désordres dont la crise grecque n’aura donné qu’un faible aperçu... !
                          http://millesime.over-blog.com


                          • curieux curieux 18 mai 2010 00:12

                            Nous sommes gouvernés par des traîtres. Un ou deux articles qui ne datent pas d’hier

                            http://www.voltairenet.org/mot120821.html?lang=fr

                            http://www.voltairenet.org/article157210.html


                            • slipenfer 18 mai 2010 10:49

                              Rien que voir la tronche de cohn bendit ça me fait chier.


                              • Jacques Jacques 18 mai 2010 19:10

                                A lire sur les Dessous de Bruxelles :
                                Misère de la « gouvernance économique » européenne
                                http://ellynn.fr/dessousdebruxelles/spip.php?article119


                                • BA 23 mai 2010 20:45

                                  Les marchés craignent un « effet domino », où le gonflement de la dette renchérirait brusquement les emprunts d’Etat, comme l’a déjà vécu la Grèce, et qui pourrait toucher des pays du G7 comme l’Italie, le Japon ou le Royaume-Uni, dont le déficit public atteint des proportions difficilement tenables.

                                  La dette des pays du G7 en dollars :


                                  1. Etats-Unis : 12.349 milliards (février 2010)
                                  2. Japon : 9.684 milliards (septembre 2009)
                                  3. Italie : 2.428 milliards (novembre 2009)
                                  4. Allemagne : 2.150 milliards (fin 2008, Etat fédéral et Etats fédérés)
                                  5. France : 1.991 milliards (3e trimestre 2009)
                                  6. Royaume-Uni : 1.245 milliards (mars 2009)
                                  7. Canada : 528 milliards (estimation pour mars 2010, Etat fédéral)


                                  Total : 30.375 milliards de dollars.

                                  Par comparaison, la dette de la Grèce se montait à 300 milliards fin 2009, et celle de l’Espagne à 1.740 milliards de dollars.

                                  http://www.lecho.be/actualite/economie-finances/30.000_milliards_de_dette-_mais_pas_une_forte_envie_d-en_parler.8293819-602.art

                                  D’après le Fonds Monétaire International, en 2014, quelle sera la dette publique par rapport au PIB ?

                                  En 2014, la dette publique de l’Allemagne sera de 91,4 % du PIB.

                                  La dette publique de la France sera de 95,5 % du PIB.

                                  La dette publique du Royaume-Uni sera de 99,7 % du PIB.

                                  La dette publique de la Belgique sera de 111,1 % du PIB.

                                  La dette publique de l’Italie sera de 132,2 % du PIB.

                                  La dette publique de la Grèce sera de 133,7 % du PIB.

                                  C’est à la page 30  :

                                  http://www.imf.org/external/pubs/ft/spn/2009/spn0921.pdf

                                  Conclusion : plusieurs Etats européens vont se déclarer en défaut de paiement. La zone euro va exploser.

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