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Accueil du site > Actualités > Europe > Vaclav Havel, le pouvoir politique à visage humain

Vaclav Havel, le pouvoir politique à visage humain

Peut-on être intellectuel et dirigeant politique ? Vaclav Havel a fait l’une des plus frappantes démonstrations. Quasiment unique dans l’histoire des démocraties.

Quelques jours à Prague pour le Nouvel an 1995. J’arrive à la place Venceslas noire de monde. Il y a déjà des MacDo pas loin, des gens de toutes parts. Un pays comme un autre. Libre. Au fond, un gros bâtiment noir très laid qui casse l’harmonie architecturale des lieux, le siège de l’ancien parti communiste tchécoslovaque. Dernier résidu des années terribles ?

Je m’avance et je me recueille devant la tombe de Jan Palach. Une sorte de soldat inconnu de la liberté dans les pays d’Europe centrale et orientale.

Jan Palach ? Il était un simple étudiant en économie de vingt ans qui, le 16 janvier 1969, s’était immolé à cet endroit précis pour protester contre l’invasion de la Tchécoslovaquie par les chars soviétiques le 21 août 1968. Il s’éteignit trois jours plus tard. Deux autres étudiants firent de même les 25 février et 9 avril 1969 (Jan Zajic et Evzen Plocek). Symboles de la résistance contre l’oppression communiste.

L’invasion soviétique ? Le but, écraser le Printemps de Prague. En 2011, on parle de Printemps arabe. À l’époque, il y a eu des printemps qui sont vite devenus des hivers.

Il a commencé le 5 janvier 1968 par la nomination d’Alexander Dubcek (1921-1992) à la tête du parti communiste tchécoslovaque à la place d’Antonin Novotny (1903-1975), leader au pouvoir depuis plus de dix ans et très contesté en interne et lâché par Brejnev. Le 30 mars 1968, Dubcek fit élire à la Présidence de la République un héros militaire, Ludvik Svoboda (1895-1979) qui fut confirmé après la normalisation puis limogé le 29 mai 1975.

Dubcek lança alors cette expression presque naïve : le "socialisme à visage humain". Et proposa des tas de réformes, la libéralisation du régime, la liberté d’expression… époque typiquement 1968. Mais les Soviétiques s’en inquiétèrent et réprima dans le sang cette velléité de révolution (provoquant une centaine de morts).

Après avoir temporisé (et découragé la poursuite de la résistance), Dubcek fut limogé le 17 avril 1969 au profit de Gutav Husak (1913-1991) et quitta la vie politique pendant une vingtaine d’années. Un retrait à la Nikita Khrouchtchev.

Husak récupéra la totalité du pouvoir le 29 mai 1975 en reprenant aussi le poste de Svoboda. Symbole éculé de la "normalisation" tchécoslovaque.

Le Printemps de Prague avait commencé pour les vingt ans du coup de Prague qui, entre le 17 et le 25 février 1948, marqua la Tchécoslovaquie d’Edvard Benes (1884-1948) par la prise de pouvoir des communistes aidés par les Soviétiques.

La Révolution de velours, elle, qui fut l’une des révolutions de 1989 (avec la Pologne, l’Allemagne de l’Est et la Roumanie), avait commencé avec les vingt ans du sacrifice de Jan Palach.

La chute du mur de Berlin le 9 novembre 1989 précipita les événements.

Le 16 novembre, des étudiants slovaques manifestèrent à Bratislava puis, le 17 novembre, des étudiants à Prague. Chaque jour, des manifestations de plus en plus nombreuses inondèrent le pays, jusqu’à un demi million de manifestants le 20 novembre. Le 28 novembre, c’était plié : le pouvoir communiste renonça à son hégémonie politique. Gorbatchev avait renoncé à utiliser la force en RDA et dans tous les autres pays satellites.

Husak lâcha prise le 7 décembre 1989. Marian Calfa (né en 1946) succéda à la tête du gouvernement tchécoslovaque à Ladislav Adamec (1926-2007). Il fut confirmé jusqu’au 2 juillet 1992 et abandonna ensuite la vie politique. Calfa assura aussi l’intérim présidentiel du 10 au 29 décembre 1989.

Durant les derniers jours de décembre 1989, il y a vingt-deux ans, Alexander Dubcek refit son apparition. L’homme historique du Printemps de Prague aurait dû devenir le Président de la Tchécoslovaquie. Il fut écarté probablement parce qu’il était slovaque et pas tchèque et on lui préféra un brillant intellectuel, écrivain et dissident, Vaclav Havel, élu Président de la République tchécoslovaque le 29 décembre 1989.

Alexander Dubcek a dû se contenter de la Présidence de l’Assemblée fédérale le 28 décembre 1989 jusqu’à sa mort accidentelle le 7 novembre 1992 (comme Borislaw Geremek le 13 juillet 2008, un simple accident de la route, à un passage à niveau, il me semble), en pleine dissolution de l’État tchécoslovaque.

Je note au passage que les changements de dirigeants se sont réalisés sans élection populaire, montrant à quel point la nomenklatura communiste, même pour abandonner son pouvoir, se comportait de manière très antidémocratique. Vaclav Havel fut confirmé par de nouveaux parlementaires démocratiquement élus en juillet1990.

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Vaclav Havel, lui, symbolisait une extraordinaire espérance, beaucoup plus fine que Lech Walesa en Pologne (qui a dû attendre un an avant de remplacer Jaruzelski). Il avait été arrêté le 16 février 1989 pour avoir posé une gerbe sur la tombe de Jan Palach et fut condamné quatre jours plus tard à neuf mois de prison ferme.

Il avait déjà passé cinq années en prison pour avoir été le symbole de la dissidence politique face à un pouvoir communiste sans concession, dramaturge célèbre et co-auteur de la courageuse Charte 77, une pétition revendiquant les droits de l’Homme en décembre 1976 qui se transforma en mouvement des intellectuels contre la dictature communiste.

Samuel Beckett, qui disparut le 22 décembre 1989 (une semaine avant l’élection de Vaclav Havel), lui avait dédié en 1982 une de ses œuvres, la pièce "Catastrophe".

Havel est le premier (et le seul) exemple d’un intellectuel au pouvoir sans désastre humain. Car mettre des idéalistes au pouvoir, c’est risquer le bain de sang, forcément. Diriger un pays, de si nombreuses âmes, c’est être pragmatique, accepter que tous ne soient pas dans le même moule. Un intellectuel, c’est plutôt un métier pour dire ce qui serait parfait. Un dirigeant politique agit plus dans le réalisable, dans l’équilibre fragile entre le souhaitable et les possibles.

Le 20 juillet 1992, Vaclav Havel lâcha lui aussi prise, refusant la perte de l’unité tchécoslovaque. La Tchécoslovaquie s’est décomposée. Le 1er janvier 2003, deux nouveaux États se créèrent sans effusion de sang, la République tchèque et la Slovaquie.

Le 26 janvier 2003, toujours par les parlementaires (les deux chambres), Vaclav Havel fut élu le premier Président de la République tchèque. Il fut réélu le 26 janvier 1998, toujours pour cinq ans avec l’interdiction d’assurer plus de deux mandats. Il a exercé ses fonctions du 3 février 1993 au 3 février 2003.

Il a fallu un mois pour lui trouver un successeur et ce fut finalement le très clivant Vaclav Haus qui lui succéda le 28 février 2003 (investi le 7 mars 2003) et qui fut réélu le 15 février 2008 pour un mandat qui se finira en février 2013.

Vaclav Klaus, nationaliste qui s’opposa frontalement à Vaclav Havel, encouragea activement la scission de la Tchécoslovaquie et fut le premier Premier Ministre tchèque du 1er janvier 1993 au 17 décembre 1997. Il perdit les élections législatives au profit de Milos Zeman, social-démocrate, mais est parvenu quand même à se faire élire Président de la Chambre des députés du 17 juillet 1998 au 20 juin 2002 en raison d’un accord entre opposition et majorité (qui n’avait pas la majorité absolue).

En février 2003, après plusieurs tours sans majorité, Vaclav Klaus a réussi à obtenir une alliance avec les communistes pour l’emporter face à candidat social-démocrate (le "camp" social-démocrate était pourtant majoritaire mais profondément divisé).

Quant à Vaclav Havel, de santé défaillante, il reçut d’un peu partout honneurs et récompenses. Notamment en devenant en 2009 doctor honoris causa de Science Po Paris, au même titre que Lula (en 2011), Boutros Ghali (en 1993) …et Mario Monti (en 2005), devenu très récemment chef du gouvernement italien, et il continua son combat pour les libertés, en particulier en Biélorussie, à Cuba, et en Russie.

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Ce dimanche 18 décembre 2011, dans la matinée, il dormait quand il est parti à 75 ans (né le 5 octobre 1936 à Prague) dans sa maison de campagne à Hradecek, à cent cinquante kilomètres de Prague. Depuis très longtemps malade des poumons (pneumonie et cancer), Vaclav Havel s’en est allé comme un ange silencieux. Discrètement. Une semaine après sa rencontre avec le Dalaï Lama (Prix Nobel de la Paix 1989).

Dans une allocution télévisée, Vaclav Klaus a rendu hommage à son rival : « Vaclav Havel est devenu un symbole de l’État tchèque moderne. Sa personnalité, son nom et son œuvre ont largement contribué à ce que la République tchèque devienne partie intégrante de la communauté des pays libres et démocratiques. ».

Le Premier Ministre tchèque Petr Necas a de son côté affirmé : « Vaclav Havel a été le symbole des événements survenus en 1989, symbole du retour de notre pays à la démocratie. » …et aussi de l’adhésion de la République tchèque à l’Union Européenne (1er mai 2004).

Et j’ai un regret. Qu’en 1990, on ait préféré Gorbatchev à Vaclav Havel pour le Prix Nobel de la Paix. Quelques jours après la remise de son Prix Nobel, le 11 janvier 1991, Mikhaïl Gorbatchev avait envoyé ses troupes à Vilnius, tuant quatorze indépendantistes en Lituanie (proclamée indépendante le 11 mars 1990) alors qu’avec Havel, c’était une révolution douce et pacifique qui aurait été promue. Un peu à l’instar des révolutions arabes si les dirigeants n’avaient pas été aussi… sanguinaires.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (18 décembre 2011)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Le mur de Berlin.
La Russie postsoviétique.
La formidable Europe.
 


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44 réactions à cet article    


  • Serpico Serpico 18 décembre 2011 21:01

    Je me demandais qui tressait des lauriers à Vaclav Havel...toujours les mêmes.

    Vaclav Havel : Fondateur de la New Atlantic Initiative, signataire de l’appel des 115 atlantistes contre la Russie, dirigeant du Comittee On Present Danger, membre de l’International Committee for Democracy In Cuba....

    Un suiviste atlantiste revanchard. Tu parles d’un philosophe. pas mieux que BHL.

    Dès qu’il a pu parler, Havel s’est mis à aboyer avec l’orchestre.


    • wesson wesson 19 décembre 2011 00:30

      Bonsoir Serpico,

      « Un suiviste atlantiste revanchard »

      Effectivement. En 1999 il a fait entrer la Tchéquie dans l’Otan dans le cadre de la stratégie d’encerclement de la Russie mise en œuvre par les Américains pour l’accès au pétrole du Caucase.

      On lui doit aussi la partition particulièrement vicieuse entre la Tchéquie et la Slovaquie plus pauvre, pilotée par les libéraux pour accélérer l’entrée dans l’Europe.

      C’était aussi l’un des ardent défenseur de la guerre en Irak.

      Bref, lorsque l’on y regarde de près, il s’agit d’un bilan plus que mitigé !


    • flesh flesh 19 décembre 2011 01:03

      Pas étonnant donc que nos merdias (et Rakotoarison) en fassent l’éloge.


    • spartacus1 spartacus1 19 décembre 2011 08:05

      "On lui doit aussi la partition particulièrement vicieuse entre la Tchéquie et la Slovaquie plus pauvre, pilotée par les libéraux pour accélérer l’entrée dans l’Europe."

      Partition dont ne voulaient ni le peuple tchèques ni le peuple slovaque, à part une minorité de privilégiés.


    • wesson wesson 18 décembre 2011 23:40

      Bonsoir l’auteur,
      Boaf, en ces temps ou on décore les anciens officiers putschistes d’Alger, ou on veut mettre les cendres des tortionnaires au panthéon, et ou on parles de réhabiliter Louis Renault et d’indemniser ses petits enfants, ont peut bien verser une petite larme pour Havel ...


      • Scorsonère noire géante de Russie 19 décembre 2011 03:02

        Rakoto, une valeur sûre. Pratique lorsque l’on cherche la bonne direction, il indique toujours la mauvaise. Un athlète complet !


        • Qaspard Delanuit Gaspard Delanuit 19 décembre 2011 08:47
          La vérité comme souvent à propos des êtres humains n’est ni toute blanche ni toute noire. Evitons les terribles simplifications sur son corps encore tiède. La vie d’un homme qui a marqué l’histoire de son pays dans un siècle si tourmenté ne se résume pas facilement. Ce n’était ni un ange ni un démon. Si vous ne voulez pas lui jeter des fleurs, ok ! Mais est-il justifié de cracher sur son cadavre ? 

          http://fr.wikipedia.org/wiki/V%C3%A1clav_Havel

          • franck2012* 19 décembre 2011 10:19

            Et alors, il est mort, mais le combat continue.
            Le Vaclav Havel qui venait nous parler littérature et semblait tellement humaniste et démocrate .... a été chassé par un membre de l’intelligentsia occidental.
            Pourquoi croyez vous que ce type a été encensé par la crapule qui domine nos démocraties ? Kundera, ce si brave type, faux opposant et tellement réactionnaire. Un autre exemple.... Le petit despote Lech Valesa ... et la liste est longue des salopards, là-bas dissidents et chez nous du côté du manche ...
            A nous faire regretter l’ex-URSS, car à cette époque les élites de l’Ouest avait besoin du peuple pour contre-balancer la menace communiste. Aujourd’hui, elles s’en contre-foutent du peuple jusque dans la crise ....


          • wesson wesson 19 décembre 2011 10:32

            Bonjour Monsieur Delanuit,

            « Mais est-il justifié de cracher sur son cadavre ?  »

            Vu que dans l’ensemble des médias c’est la grandiloquence, jusqu’à regretter que le saint homme n’ai pas obtenu le prix Nobel (il n’y a pas que Sylvain à avoir eu ce « regret »), il faut bien contrebalancer un peu non ...


          • Drago 19 décembre 2011 09:21

            ’’dramaturge célèbre et co-auteur de la courageuse Charte 77, une pétition revendiquant les droits de l’Homme en décembre 1976 qui se transforma en mouvement des intellectuels contre la dictature communiste.’’

            Et la dilapidation des dons de la Charte 77 venant de l étranger par cette élite d artistes de la noblesse Tcheque .
            il faut écouter le récit de J. Wolf , ancien dissident , qui a bien connu Havel .
            ’’
            notre argent a été dépensé lors de fêtes où l alchool coulait en ruisseau pour les meilleurs dissidents où la noblesse apprécié de la Charte .
            De l’argent carrément volé et dispersées à l’extérieur , argent qui devait servir aux familles,aux dissidents incarcérés sous le régime ,
            les v
            éritables combattants contre le totalitarisme après 1989 n’ont rien reçu !’’

            http://cs.wikipedia.org/wiki/Ji%C5%99%C3%AD_Wolf
            google translate
            http://translate.google.com/translate?sl=cs&tl=fr&js=n&prev=_t&hl=cs&ie=UTF-8&layout=2&eotf=1&u=http%3A%2F%2Fcs.wikipedia.org%2Fwiki%2FJi%25C5%2599%25C3%25AD_Wolf


            • Fergus Fergus 19 décembre 2011 09:38

              Bonjour à tous.

              Assez d’accord avec les commentaires ci-dessus : Havel était loin d’être le personnage rêvé présenté par l’auteur, il est vrai le plus atlantiste et réactionnaire d’AgoraVox.

              A cet égard, les images de la place Venceslas montrées hier par France 2 étaient édifiantes : quasiment personne devant la symbolique statue équestre de Venceslas et quelques malheureuses bougies, bien moins nombreuses que celles qui viennent chaque année rendre hommage à Palach. Manifestement les Praguois ne partagent pas l’avis de M. Rakatorison.

              Mais Havel avait au moins une grande qualité : il était d’une nature modeste et l’on pouvait le rencontrer avec des amis dans la rue ou l’un de ses restaurants préférés, comme celui de Novy Svet, U Zlaté Hrusky. Bref, un président humble.


              • Qaspard Delanuit Gaspard Delanuit 19 décembre 2011 09:43

                A tout prendre, j’aurais préféré passer une soirée à discuter devant une bouteille avec Havel qu’avec Kadhafi. 


                Que les agoravoxiens qui pensent le contraire me moinsent ! 

                • Francis, agnotologue JL1 19 décembre 2011 10:03

                  Et pourquoi pas avec l’une des escort-girl du Raïs ?


                • bobov 19 décembre 2011 11:55

                  Kadhafi, sans hésitation !


                • anty 19 décembre 2011 13:36

                  V.Havel sans problème


                • anty 19 décembre 2011 13:37

                  Kadhafi n’avait pas le droit à la bouteille


                • SEPH SEPH 19 décembre 2011 09:53

                  Havel a été pour la guerre coloniale des USA en Irak.

                  Cette guerre a fait plusieurs centaines de milliers de morts parmi les civils et a détruit tout le pays.

                  Or aujourd’hui à FAllujah en Irak, c’est pire que l’après Hiroshima au Japon. Cette ville a été soumise à d’intenses bombardements en 2004, avec des bombes enrichies à l’uranium [DU] et au phosphore blanc, et depuis elle est devenue zone interdit ;

                  Les conséquences sur les nouveaux nés sont horribles :

                  des enfants nés sans yeux
                   des enfants avec deux et trois têtes
                   des enfants nés sans orifices
                   des enfants nés avec des tumeurs malignes au cerveau et à la rétine de l’oeil
                   des enfants nés avec l’absence d’organes vitaux
                   des enfants nés avec des membres manquants ou en trop
                   des enfants nés sans parties génitales
                   des enfants nés avec de graves malformations cardiaques.

                  Etc ...

                  (cf : http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/aujourd-hui-fallujah-en-irak-c-est-78923 )

                  MR Havel vous avez cautionné l’HORREUR !!!

                  • ZEN ZEN 19 décembre 2011 10:42

                    Encore une hagiographie,dont Sylvain a le secret...
                    La complexité historique et l’ambivalence humaine lui échappent
                    Il réécrit l’histoire comme Lavisse le préconisait : « même enveloppée de légende... »


                    • ZEN ZEN 19 décembre 2011 12:32

                      Pour qu’il n’y ait pas d’ambiguÏté, je fus un admirateur (peut-être un peu naïf) du Printemps de Prague et de l’action militante de Havel.
                      On peut respecter l’homme et admirer l’auteur, mais moins apprécier certains de ses choix politiques atlantistes et européens.


                    • Taverne Taverne 19 décembre 2011 11:02

                      Merci Sylvain pour cet article. J’apporte ici ma modeste contribution en poème-chanson :

                      Václav Havel

                      Tu avais le droit, Havel, d’hériter de ce que tes parents ont bâti de leurs mains.
                      Tu avais le droit, Havel, d’étudier comme tout un chacun.

                      Mais ils t’ont privé, Václav, de tout cela, les communistes slaves.
                      Ils t’ont tout pris, Václav, ils t’ont rangé au rang d’esclave.

                      Tu avais le droit, Havel, de prendre la plume et d’écrire,
                      Tu avais le droit, Havel, le devoir de tout nous décrire.

                      Mais ils t’ont censuré, Václav, tu as senti en toi monté la lave.
                      En toi le dissident a pris le dessus sur l‘esclave.

                      Très tôt monté sur les tréteaux,
                      Tes pièces ont été mises en pièces.

                      Pour avoir dénoncé l’obscène scène,
                      Tu fus privé de tout mécène.

                      Alors sur la scène internationale,
                      Tu jouas les valeurs humaines nationales

                      Qu’ils avaient broyées avec leurs chars lourds.
                      Ton printemps, Václav, fut la Révolution de velours.

                      Tu avais le droit, Havel, de vivre debout comme un homme.
                      Tu avais le droit, Václav, de défendre les Droits de l’Homme.

                      Tu avais le droit,
                      Et nous avons le droit..


                      • Serpico Serpico 19 décembre 2011 15:46

                        Taverne

                        Il ne manquait plus que le poeme cucul...


                      • anty 19 décembre 2011 11:41

                        V.Havel a réussi un tour de force ,faire entrer son pays dans la démocratie et donc quitter la dictature sans un coup de feu....


                        • anty 19 décembre 2011 12:02

                          La dictature communiste a conduit tous les pays de l’est dans un délabrement économique sans pareille à côté notre crise actuelle c’est de la gnognote.
                          Les intellectuelles de l’est se battaient et pour la liberté et pour un niveau de vie plus décent...


                          • anty 19 décembre 2011 12:26

                            En Corée du nord un dictateur fou meurt, un autre prend la suite, à croire qu’ils sont immortels...
                            Mais à la différence des autres peut être, c’est qu’il y a la CHINE POUR SOUTENIR ce nouveau dictateur !
                            D’ailleurs semble-t-il un des rares pays au monde à avoir exprimé sa tristesse
                            Pendant temps là, les coréens continuent à crever de FAIM et de fin
                            Ce qui à permis à ce pays d’avoir l’arme nucléaire que les occidentaux (grands bavards n’ont put empêcher bien sur à cause des chinois)..


                            • goc goc 19 décembre 2011 13:56

                              d’abord respect pour un mort (quel qu’il soit)
                              maintenant il y a comme un malaise dans toute cette histoire, et surtout dans la récupération qui en est faite aujourd’hui

                              Bien sur que Wacklav Havel mérite le respect pour ses luttes, mais il faut aussi rappeler que ceux qui aujourd’hui le hissent au rang de héros, sont aussi ceux qui ont oublié de l’aider lors du printemps de Prague, trop occupés qu’ils étaient eux-même à massacrer à coup de bombes au phosphore et autres défoliants (toujours actifs) des vietnamiens qui ne demandaient simplement que cesse la colonisation et le vol des ressources de leur pays

                              d’ailleurs si sur ce forum celui qui dépeint un tableau idyllique c’est l’auteur le plus réac et le plus pro-ricain d’AV, au point d’être surnommé « la voix de son maitre », c’est bien un signe


                              • anty 19 décembre 2011 15:06

                                Havel avait compris que le communisme c’est la crise économique permanente alors que le capitalisme c’est la crise de temps en temps


                                • wesson wesson 19 décembre 2011 15:31

                                  Bonjour Anty,

                                  c’est un peu harassant de vous entendre bêler partout votre avis sur le communisme.

                                  D’une part, le communisme n’a existé notamment en URSS que très peu de temps au tout début, les régimes dictatoriaux qui ont suivi après la mort de Lénine n’ayant été qu’une autre forme d’oligarchie.

                                  D’autre part, la crise est aussi une constante du capitalisme, à la différence que celui ci a appris à la cacher, et ne sait en sortir que par la guerre.

                                  On se plait toujours à faire le bilan du « communisme », mais jamais on ne veut faire celui du capitalisme. Et bien la Russie permet justement de faire en quelque sorte ce bilan. Depuis que l’union soviétique a disparue, l’espérance de vie y a reculé de 10 ans et la corruption - déjà importante sous le régime soviétique - est devenu le principal problème du pays (et la vrai raison de la défiance envers poutine). Vous trouverez là bas bien plus de personnes qui sont prêt à en revenir à l’ère soviétique que pour voter pour le parti néolibéral Iabloko.


                                • anty 19 décembre 2011 16:00

                                  Le communisme est une théorie inventé par l’homme(il n’a jamais réussit partout ou il s’est implanté ) alors que le capitalisme est un est quelque chose qui a toujours existé dans les échanges des marchandises entre les hommes(théorisé amélioré au 18ème siècle )
                                  Le capitalisme est un courant économique naturelle


                                • flesh flesh 19 décembre 2011 16:51

                                  Il y a d’ailleurs beaucoup de prédateurs dans le capitalisme, car la prédation est naturelle, n’est-ce pas ?


                                • Fergus Fergus 19 décembre 2011 17:09

                                  Bonjour, Anty.

                                  Je vous invite à vous renseigner sur le Kerala. Cet Etat du sud-ouest indien est communiste depuis les années 50. Bien géré sur le plan économique, il est est aussi l’Etat indien où les habitants vivent le plus longtemps et celui où ils sont le mieux éduqués. A lui seul, cet Etat montre que la gestion communiste peut déboucher sur autre chose que les dictatures qui ont, ici et là, dévoyé l’esprit du socialisme originel.


                                • anty 19 décembre 2011 17:30

                                  La très chrétienne Kerala certes gouvernée par le communistes qui ne peuvent pas faire ce qu’ils veulent car encadraient par New Delhi


                                • wesson wesson 19 décembre 2011 17:32

                                  « Le communisme est une théorie inventé par l’homme(il n’a jamais réussit partout ou il s’est implanté [...] »

                                  Le capitalisme est aussi une théorie inventé par l’homme, et lui aussi n’a jamais réussi. Et c’est même la raison pour laquelle le communisme fut inventé, suite à l’échec du capitalisme du 19ème siècle.

                                  Vous devriez remercier largement le communisme, qui par la peur qu’il a inspiré a régulé le capitalisme et l’as rendu vivable pendant près de 80 ans. A peine le communisme a t’il été déclaré mort que 20 ans après, le capitalisme est redevenu totalement insupportable et nous re prépare à la guerre.


                                • anty 19 décembre 2011 19:38

                                  Le communisme brillait surtout comme une dictature du peuple ce c’est unique précepte qu’il respectait à la lettre.

                                  Son rôle économique n’était que désastre partout où le communisme s’est implanté.
                                  Dans certains cas les hommes et les femmes se déclarant communistes pouvait obtenir quelques succès ici ou là mais à l’échelle d’un pays c’était toujours des désastre
                                  Autres remarques
                                  Le capitalisme à toujours existé dans les échanges économiques ,même les communistes en fin de compte pratiquaient le capitalisme dans les échanges commerciaux.Il ne pouvait pas être autrement on ne peut pas produire sans s’attendre à faire des bénéfices ce n’est pas viable économiquement

                                • anty 19 décembre 2011 20:14

                                  L’Inde est un pays démocratique où le multipartisme est de règle voilà pourquoi les communistes sont présent dans la vie politique comme c’est le cas en France où on retrouve des communistes dans certaines municipalités(de moins en moins il est vrai).
                                  Dans le cas des ex-pays communistes seul le partis officielles avaient le droit d’exister
                                  tous les autres partis(de droite en général ) étaient interdits
                                  Voilà la réalité qu’il faut invoquer.


                                • wesson wesson 19 décembre 2011 22:48

                                  « L’Inde est un pays démocratique où le multipartisme est de règle [...] »

                                  C’est aussi et surtout un pays perclus de traditions vraiment néfastes comme les castes, ou la dot à fournir pour le mariage des femmes. D’ailleurs, à cause de cette fameuse dot et depuis l’arrivée de l’échographie, le déficit en femme du pays est tout à fait abyssal : il manquerait pas loin de 100 millions de femmes, ce qui commence à poser de très lourds problèmes.

                                  Ah, il y a aussi certaines régions ou on y massacre volontiers des Islamistes - et cela dans la plus parfaite indifférence de la communauté internationale.


                                • anty 19 décembre 2011 17:21

                                  Prochainement il y aura des articles qui vont pleurer le dictateur kim jong il le dictateur communiste de la Corée du nord qui fait mourir de faim 2 millions de ses concitoyens.
                                  Les gooochistes pourront s’exprimer sur les bienfait de la dictature communiste et peut-être feront ils le parallèle entre l’homme de paix qu’était V.Havel et le dictateur communiste fou de la Corée du Nord..


                                  • Pierre-Marie Baty 19 décembre 2011 20:19

                                    Dialogue de sourds.

                                    L’honnêteté dans un débat, consiste, quand votre contradicteur vous expose un argument que vous ignoriez ou que vous n’êtes pas entièrement certain de pouvoir réfuter, d’en prendre acte et de faire une recherche sur le sujet. Pas de l’éluder.

                                    J’espère ne vexer personne en faisant cette piqûre de rappel.


                                  • amipb amipb 20 décembre 2011 07:59

                                    Vous avez bien raison, Pierre-Marie, mais certains commentateurs ici, tout comme l’auteur d’ailleurs, ont parfois un lourd passif de propagande ou de contre-propagande.

                                    Mr Havel était atlantiste ? Soit. Il était pour la guerre en Irak ? Effectivement, c’était une lourde erreur. Mais n’était-il pas avant tout un homme, avec ses doutes et, malgré tout, un profond respect pour le genre humain ?

                                    Venir critiquer ici Mr Havel tout en ayant Mr Kadhafi pour avatar me semble être le comble du paradoxe. On peut voir régulièrement dans les commentaires ou dans les articles sur Agoravox cette attitude anti-américaine par défaut, qui pousse parfois leurs auteurs à venir défendre des régimes au moins aussi dangereux que le modèle américain : Russie, Iran, Chine, etc... Or l’ennemi de votre ennemi n’est pas forcément votre ami.

                                    D’autres voient dans le communisme chinois, russe ou cubain la marque d’une idéologie à défendre. Or ces pays ne pratiquent aucunement le communisme, mais bel et bien des dictatures qui s’auto-proclament populaires.

                                    Tout cela pour dire que je comprends la verve d’Anty, car on ne peut pas dénoncer les travers de notre société tout en prenant des dictatures pour modèle.


                                  • Heil Cartman Heil Cartman 20 décembre 2011 08:32

                                    Tout cela pour dire que je comprends la verve d’Anty, car on ne peut pas dénoncer les travers de notre société tout en prenant des dictatures pour modèle.

                                    Ce serait vrai si le dit-Anty prenait le temps en effet de dénoncer les travers de notre société mais il se contente de faire l’apologie du libéralisme. A l’époque du mouvement des indignés ca a un coté surréaliste.


                                  • Pierre-Marie Baty 20 décembre 2011 11:11

                                    Bonjour amipb,

                                    Je suis d’accord avec vous quand vous dites ceci : « Effectivement, c’était une lourde erreur. Mais n’était-il pas avant tout un homme, avec ses doutes et, malgré tout, un profond respect pour le genre humain ? » — Totalement d’accord avec ceci.

                                    Mais je ne suis plus d’accord avec le reste de votre commentaire, parce que vous tombez dans le travers inverse, à savoir cataloguer des régimes politiques comme d’affreuses dictatures a priori, ou en n’ayant pour le moins que le point de vue distillé par les média de masse privés occidentaux sur le sujet, ce qui revient au même. Or il se trouve que comme par hasard, ces régimes que vous condamnez a priori sont tous sur la liste des gêneurs pour une certaine puissance politique d’outre-atlantique. Etes-vous donc bien sûr de les condamner à raison ?


                                  • amipb amipb 20 décembre 2011 23:46

                                    Là où vous vous trompez, Pierre-Marie, c’est sur mon mode d’information : je suis un infatiguable voyageur et travaille 1 à 2 fois par an pour une association humanitaire.

                                    Cela m’a permis et me permet encore, à de plus rares occasions qu’auparavant, de voir les énormes méfaits du « communisme » chinois, idéologie défendue ici par certains commentateurs qui n’hésitent pas à utiliser des méthodes d’un autre âge pour truquer les votes sur les articles ou commentaires.

                                    Je vous propose de chercher les articles sur le Tibet pour voir comment ce sont ceux qui n’ont jamais mis les pieds dans ce pays qui se permettent de décider en qui doit croire ce peuple, et du régime politique qu’il doit suivre.

                                    Quant à la liste que je vous ai donnée, vous pouvez y ajouter les Etats-Unis, qui trompent bien leur monde pour mieux le contrôler, ainsi qu’une bonne partie des élites occidentales pour qui ce même monde est un terrain de jeu permettant de faire du profit au détriment des peuples.

                                    Je ne suis pas atlantiste et j’ai de sérieux doutes quant à l’origine et au mode opératoire du 11/09/2001. Mais cela ne me rends pas naïf quant aux buts poursuivis par les dictatures chinoise, iranienne, russe ou autres.


                                  • Pierre-Marie Baty 22 décembre 2011 18:17

                                    Vous estimez donc votre point de vue suffisant pour prononcer cette condamnation définitive.

                                    Votre point de vue est certainement un peu plus éclairé de par ces expériences qui sont les vôtres que celui du pékin moyen, mais si j’étais à votre place, je serais encore loin de penser qu’il suffise.

                                    Amicalement smiley

                                     


                                  • f1900 20 décembre 2011 17:38

                                    bonjour. J’aimerais juste demander à l’auteur ou est situé, place Venceslas (Vaclava namesti) « Au fond, un gros bâtiment noir très laid qui casse l’harmonie architecturale des lieux, le siège de l’ancien parti communiste tchécoslovaque. Dernier résidu des années terribles ? ».
                                    J’ai beau chercher, je ne vois pas. A moins qu’il confonde avec le musée national qui n’a rien à voir ?
                                    Ce serait inquiétant.


                                    • antonio 25 décembre 2011 11:52

                                      Merci pour ce très bel hommage à Vaclav Havel.

                                      M.Nicolas Sarkozy qui a assisté à ses obsèques n’a pu s’empêcher « de tirer la couverture à lui » :Après avoir cité Mandela, Walesa, le Pape Jean- Paul II (!) et enfin Vaclac Havel, il a dit se « situer » comme eux dans la défense des Droits de l’Homme et de la vérité !
                                      Excusez du peu ! plus que ridicule et grotesque, ce comportement était indécent !
                                      Ne se rend-il pas compte ce « pauvre petit homme  » qu’il s’empêtre et trébuche dans des
                                      vêtements immensément trop grands pour lui, tissés qu’ils sont de courage, d’honnêteté et de talent comme l’étaient ceux de Vaclav Havel ?

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