On nous parle de sécurité. Une étudiante strasbourgeoise raconte...

Chapitre 1 : Une ville en état de siège

Récapitulons :

Les grands hommes d’états de la planète sont réunis en ce lieu pour parler de la sécurité dans le monde. OTAN dire se mettre d’accord sur les stratégies sécuritaires à mettre en place pour contrer terrorisme et course à l’armement. Eux-mêmes totalement pris de paranoïa, invitent pour les protéger 12.000 policiers/CRS/gendarmes et militaires français à la fête. Ces derniers envahissent les rues de la ville, contrôlant à tout va les citoyens, surtout ceux dont la coupe de cheveux est inspirée d’un certain Bob M. et/ou ceux qui ont choisit, c’est ballot, une couleur de peau s’éloignant du blanc comme neige. Si par malheur un passant arbore le drapeau de la paix, il se jette sur lui et oublie justement de le laisser en paix… Un tel drapeau est sûrement synonyme dans leurs têtes d’une menace sans précédent (peur du chômage technique).

En bons touristes, certains voudront prendre ces brigades et ces beaux uniformes en photos, attention alors à la réaction de l’homme en bleu qui ne souffre pas même d’être pris en photo de dos ! Enfin, n’oublions pas tous les habitants de la ville qui n’ont pas la chance d’habiter dans une zone rouge ou orange et pour qui l’accès au centre historique de la ville, aux bons restaurants, aux bars sympas, aux cinémas, aux théâtres etc… est à oublier pour ce weekend. Barricadés, barbelés, barrages ect… lui interdiront quelque déplacement que ce soit. Les zones ne sont à vrai dire même pas respectées, il faut bien occuper tous ces policiers qui s’amusent à mettre en place des barrages sauvages et surprises dans certains quartiers…

Tout ce cirque a pour seul effet peur et stress pour les Strasbourgeois. Je doute en effet que toute cette armada de mitraillettes impressionne celui qui veut de toute manière faire tout sauter.

Bref, vous avez désormais une idée assez claire de ce qui se passe dans les rues de la ville. Mais ce n’est pas tout. 

 
Chapitre 2 : Etudiants = Anti-Otan.

 Etudiante, je réside dans un studio du Crous. Ce sommet comme dit précédemment a pour but de trouver des solutions au terrorisme mondial. Expliquez-moi donc pourquoi, si le terrorisme est la cause de tous les maux et de ce sommet, pourquoi deux vigiles sont postés à l’entrée de toutes les résidences universitaires de la ville. Aurais-je par mégarde raté un épisode du monde selon Sarko « Tous les étudiants sur écoute, tous des terroristes en puissance » ? Avoir une éducation supérieure signifie-t-il un engagement contre l’organisation transnationale de l’atlantique nord ? En y réfléchissant bien, peut-être oui… mais là n’est pas la question, du moins pour le moment.

Deux vigiles donc, fiers, au pouvoir de l’entrée des résidences du Crous. Ca en jette et c’est sûrement la raison pour laquelle ils ne se sentent plus pisser… La vraie question qui me dérange et me révolte suit : De quel droit s’autorisent-ils à contrôler nos allers et venus, à noter les noms des personnes que l’on invite chez soi ? Qui nous dit qu’ils ne notent pas nos heures de sorties et d’entrée compilées dans un dossier pour en tirer des conclusions hâtives et faciles « elle rentre bien tard tous les soirs, faudra pas qu’elle s’étonne si elle se fait agresser » « Il invite beaucoup d’amis qui s’appellent Abdel et Mohammed, à surveiller » « Tiens donc il connaît quelqu’un qui porte un T-shirt Anarchie, à surveiller… » et j’en passe et des meilleures.

Notre loyer est de 380€ par mois. Ce prix ne me semble pas justifier un traitement proche de celui des réfugiés ou des personnes placées en foyer. Ce loyer est tout à fait normal, presque cher, pour un studio à Strasbourg excentré et pourrissant. Ce loyer je le paie tous les mois. Et ce loyer, j’estime qu’il me donne le droit, comme à toute personne qui paie son loyer, d’inviter qui bon me semble chez moi, de rentrer sans me faire contrôler dans mon hall d’immeuble, de ne pas me faire toiser par deux grands mecs en noir à chaque fois que je passe la porte vitrée qui mène à mon chez moi. Ce droit je le paie. Il fait partie de ma liberté.

Cette liberté est bafouée sans raison depuis mercredi dernier.

Si encore il faisait les choses bien. Depuis mercredi je boycotte l’entrée principale pour l’entrée par la cave, j’aurais pu héberger 12 Ben Laden sans me faire inquiéter. Mercredi vous avez bien lu. Mais le sommet de l’OTAN n’a commencé que vendredi ? Deux jours de surveillance de plus pour prévenir une attaque nucléaire préparée dans un 25 m2 dans l’urgence… On va dire que ça a créé des emplois pour les heureux vigiles.

OTAN en emporte nos libertés.