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Assassinats aux Philippines :que fait madame Arroyo ?

Madame Gloria Arroyo est arrivée au pouvoir en 2001 suite à un renversement rocambolesque du président Estrada. Depuis son accession au pouvoir, il y a eu plus de 800 meurtres. L’armée philippine est considérée comme la responsable de ces crimes en six ans. Des juges, des avocats défenseurs, des journalistes, des syndicalistes, des prêtres, des représentants agricoles, des défenseurs des droits de l’homme et certains citoyens ont été exécutés dans des conditions similaires. La présidente des Philippines n’a pas condamné sévèrement ces meurtres. L’ONU a envoyé surplace un enquêteur monsieur Philip Alston. Ce dernier conclut après avoir passé près de trois semaines à une complicité entre les forces de l’ordre : police et armée. En effet madame Arroyo qui a besoin de ces derniers, omet de les condamner et ne met pas en place des commissions d’enquête.

Près de 800 assassinats en 6 ans de pouvoir, madame Arroyo présidente des Philippines présente un bilan lourd et sinistre. La conclusion du rapporteur onusien : monsieur Alston après près de trois semaines passées dans l’archipel est sans appel. Madame Gloria Arroyo laisse commettre des crimes ans sévir. La présidente philippine laisse s’installer un climat d’impunité totale vis-à-vis des auteurs de ces exécutions extrajudiciaires. Philip Alston : le rapporteur spécial de la Commission des droits de l’homme des Nations unies,
est formel, pour lui, tout doute est exclu, l’armée se trouve bien derrière la grande majorité d’assassinats d’opposants et de journalistes aux Philippines. Quand il s’agit, en revanche, des responsabilités du gouvernement, à Manille, ou encore de la présidente Gloria Arroyo, l’enquêteur semble déjà beaucoup moins catégorique : il n’a pas trouvé d’indice qui pourrait laisser supposer une organisation politique en haut lieu de ces assassinats. Clairement, le rapporteur spécial de la Commission des droits de l’homme des Nations unies n’a pas pu prouver un lien direct entre les meurtriers et le pouvoir en place.

Le rôle de la présidente philippine : madame Arroyo Gloria, dans la détérioration des droits de l’homme sur l’archipel semble douteux pour plusieurs raisons : depuis son emménagement au palais présidentiel à Manille en 2001. Les Philippines ont connu une véritable vague d’assassinats : près de 200 personnes auraient ainsi été tuées rien que l’année dernière après avoir critiqué le régime politique, selon différentes organisations des droits de l’homme. Ces exécutions concernent principalement des journalistes et des sympathisants de la « Nouvelle armée du peuple » (NPA), la branche armée du Parti communiste philippin.

La NPA compte aujourd’hui près de huit mille combattants, ce mouvement rebelle lutte depuis 1969 pour faire des Philippines un Etat communiste. Un plan de paix entre le gouvernement et la NPA avait échoué, il y a quatre ans. Depuis, les responsables politiques, dans la capitale philippine, ont décidé de traquer, plus intensément que jamais, les insurgés communistes auxquels l’armée livre régulièrement des combats sanglants. Selon le rapporteur de l’ONU, il s’agit justement d’un « virage stratégique opéré par l’armée en matière de lutte contre la rébellion  » qui constitue souvent le cadre à l’intérieur duquel se joue le drame d’un assassinat politique. Dans certains cas, le but des militaires n’est apparemment pas de tuer, mais il arrive que les « pratiques intimidatrices  » utilisées par les soldats philippins « dérapent en exécution extrajudiciaire  », explique l’expert onusien après avoir entendu de nombreux témoins.

Monsieur Alston dresse une liste d’exigences claires en direction de la dirigeante de l’Etat philippin : l’émissaire de l’Onu demande à la présidente Gloria Arroyo de faire pression sur son armée pour que celle-ci sauve son image en reconnaissant les faits et en permettant ainsi une enquête dans les rangs militaires. Le rapporteur spécial de la Commission des droits de l’homme des Nations unies souligne l’urgence d’assurer une meilleure protection aux témoins de crimes, actuellement victimes de véritables campagnes d’intimidation et de harcèlement. Enfin, et ce point constitue l’attaque la plus directe à l’adresse de la présidente, l’envoyé onusien critique très ouvertement le climat de « quasi impunité » des crimes aux Philippines. Cette attaque concerne directement l’armée et la police.

Madame Arroyo est équivoque

La présidente Gloria Arroyo joue de l’ambiguïté : elle s’abstient de poursuivre systématiquement tous les assassins, mais elle renvoie, qui veut l’entendre, vers les quelques condamnations qui ont eu lieu à ce sujet. On lui reproche de ne pas jouer cartes sur table, elle rétorque que l’enquête sur les liens entre les personnels militaires et les meurtres non expliqués était à son initiative, et que l’expert de l’Onu est venu suite à son invitation.

Néanmoins l’attitude la plus équivoque de la présidente est réservée aux journalistes de son pays : alors que Gloria Arroyo répète régulièrement son attachement à la liberté de la presse, son mari s’occupe de faire taire les journalistes qui gênent le pouvoir. José Miguel Arroyo a ainsi multiplié les plaintes en diffamation, plus d’une quarantain l’année dernière. Aux Philippines, la diffamation est encore punie de peine de prison. L’amoncellement des plaintes de monsieur CONSORT a ainsi mis en danger la liberté de dizaines de journalistes, estime aussi l’organisation Reporters sans frontières.

Pendant la visite de l’enquêteur de l’Onu, Philip Alston dans l’archipel, un journaliste a encore été tué : Hernani Pastolero, rédacteur en chef du journal hebdomadaire Lightning Courier. Il a été atteint de deux balles à la tête ce lundi 19 février 2007. L’Union nationale des Journalistes des Philippines craint même une aggravation des poursuites dont sont victimes les membres des médias indépendants, parce qu’en mai 2007, les Philippines connaîtront de nouvelles élections.

Les conclusions du rapporteur de l’ONU, devraient être complétées par le rapport d’un certain monsieur Jose Melo. Ce juge à la retraite de la Cour suprême philippine a déjà annoncé vouloir lever le voile sur les relations obscures qui lieraient certains membres des forces de sécurité aux assassinats politiques. La publication de ces révélations a déjà été plusieurs fois reportée. Les Philippins devront patienter quelques temps.


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3 réactions à cet article    


  • Le furtif (---.---.213.119) 23 février 2007 08:31

    Pas d’inquiétude pour Mme Arroyo, elle porte toujours avec élégance les superbes tailleurs que le monde lui connait.

    Admiratif

    Le furtif


    • Antoine LABEL NGONGO (---.---.150.53) 24 février 2007 09:20

      Hey ben oui, smiley le Furtif, vous avez raison, l’image d’Arroyo est une image polissée. Nul ne pourrait imaginer que cette femme est des tendances de sadiques et ne soit en fait q’une « potiche ». smiley


    • Le Furtif (---.---.29.215) 25 février 2007 01:28

      Nous serons deux Antoine

      Cordialement

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