• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Actualités > International > Camila Vallejo avertit que l’Exécutif chilien tente de cacher sa (...)

Camila Vallejo avertit que l’Exécutif chilien tente de cacher sa responsabilité sur les droits humains

Ce mardi 03 Mars 2020 a eu lieu l'interpellation du parlement chilien à la Ministre des femmes et de l'Egalité du Genre, Isabel Plá. Procédure via laquelle le législatif interroge et surveille les actions de l'Exécutif. Les parlementaires souhaitaient analyser le travail réalisé par le Ministère durant le mouvement social. Surtout connaître la position de la Ministre par rapport aux paroles du président chilien qui a dit : "Parfois, il n'y a pas seulement la volonté des hommes de maltraiter (des femmes) , mais aussi la position des femmes d'être maitraitées." 

 

Contexte du discours du président chilien 

La veille celui-ci signait ce qui était alors le projet de Loi Gabriela. Du nom de cette jeune femme chilienne, Gabriela Alcaino, tuée par son fiancé. Le projet de Loi fut porté dans l'ombre par les parlementaires Camila Vallejo et Karol Cariola, déjà en action sur la diminution des heures de travail à Santiago. La Loi Gabriela étend la pénalisation du féminicide au Chili. Elle prévoit jusqu'à 40 ans de prison pour le meurtre d'une femme dans le cadre de relation amoureuse. Jusqu'à présent, la loi chilienne appliquait cette peine uniquement aux auteurs d'assassinats survenant dans le cadre d'un mariage ou d'un concubinage. 

Sebastián Piñera, durant son discours, a eu cette phrase qui a fait le tour du monde : "Parfois, il n'y a pas seulement la volonté des hommes de maltraiter (des femmes), mais aussi la position des femmes d'être maltraitées." Tentant d'étouffer la polémique, il fit parvenir un message aux journalistes via son compte Twitter : "Je veux être très clair : La position de notre gouvernement est la tolérance zéro contre tout type de violence ou abus contre les femmes." Trop tard, le mal étant déjà fait et la vidéo du discours circulant sur les réseaux sociaux.

 

"Le président n'a rien appris de Las Tesis" dixit Camila Vallejo 

Outre l'effarement des organisations féministes et d'autres citoyennes chiliennes, les parlementaires à la base de ce projet de Loi furent choquées. Camila Vallejo, ex-leader étudiante de 2011, Présidente de la Commission des Femmes et du Genre au parlement du Chili a conclu : "Le président n'a rien appris de Las Tesis" faisant référence au Collectif ayant crée le flashmob "Un Violeur sur Ton Chemin." Dont les paroles, puissantes, firent le tour du monde. 

La Ministre des Femmes questionnée par les parlementaires durant quatre heures

L'interpellation de la Ministre des Femmes et l'Egalité du Genre était très attendue dans ce contexte. Elle a tout d'abord nié que le gouvernement chilien soit à la base des violences sexuelles faites aux femmes durant les manifestations. Ensuite, elle a précisé que le gouvernement avait reçu les organismes des droits de l'Homme ayant réalisé quatre rapports sur le sujet : Soit, la Mission de l'ONU, Amnesty International, Human Rigths Watch et L'Institut des Droits Humains du Chili. Elle a toutefois reconnu que les forces de l'ordre chiliennes ont répété des pratiques de violences sexuelles contre les femmes. 

Durant les quatre heures d'interpellation réalisée au parlement chilien, s'est rendue visible une nouvelle technique de communication de la part de l'Exécutif. Technique utilisée par Donald Trump lui-même et expliquée dans son livre "The Art of the Deal" dont la publication date de 1987 : " Les gens veulent croire en ce qui est le plus formidable, le plus génial et le plus spectaculaire. J'appelle ça l'hyperbole véridique. C'est une forme innocente d'exagération - et une méthode de promotion très efficace." Il s'agit aussi de nier, de mentir, et de diminuer les faits devant un auditoire sceptique. Répéter également plusieurs mots-clés afin d'obtenir un impact direct sur l'inconscient des gens. 

Le Chant de Las Tesis résonne au parlement chilien 

Dès la fin de l'interpellation, plusieurs parlementaires et féministes ont entamé le chant de Las Tesis. Moment où la Télévision de la Chambre des Députés fut coupée, et où le président chilien annonça l'arrivée du Coronavirus à Santiago. Peu dupes, les réseaux sociaux ont réagit avec amusement en corrigeant la présidence. Ils y voient plus un premier cas de "Pineravirus". 

Après l'interpellation à la Ministre, Camila Vallejo a estimé que si l'Exécutif ne dit pas ce qu'il réalise comme travail, le parlement ne peut travailler correctement avec lui. Faisant référence aux paroles présidentielles, la Députée rappelle : "Ce n'est pas la première fois que le Président prononce ces phrases malheureuses" et que "le Ministère est devenu hors de propos". 

Droits de l'Homme, quid des droits de la Femme ?

La Ministre ayant nié la violation "des droits de l'homme des Femmes" au Chili, Camila Vallejo avertit que l'Exécutif a mis en place une stratégie afin de cacher sa responsabilité dans le domaine des droits de l'Homme. En effet, le Président chilien étant à la fois Chef du gouvernement. 

Le même jour, les autorités du Royaume-Uni ont confirmé le suivi de la situation des droits de l'Homme au Chili et fait part de leur préoccupation aux représentants du gouvernement chilien par l'intermédiaire de leur Ambassade à Santiago. 

 

 

Sources :

https://www.eldesconcierto.cl/2020/03/03/camila-vallejo-el-ministerio-d-la-mujer-se-ha-convertido-en-un-espacio-irrelevante/

https://www.cnnchile.com/pais/camila-vallejo-interpelacion-pla-agenda-de-genero_20200303/

https://www.pauta.cl/politica/camila-vallejo-gobierno-busca-cae-logica-empate-con-llamado-no-violencia 

https://www.elmostrador.cl/noticias/pais/2020/03/03/gobierno-britanico-monitorea-violaciones-de-dd-hh-por-parte-de-agentes-del-estado-en-chile/ 

 


Moyenne des avis sur cet article :  4.33/5   (3 votes)




Réagissez à l'article

1 réactions à cet article    


  • JP94 5 mars 2020 16:14

    Intéressant, merci.

    Par contre, la motivation de la GB qui donne des leçons de Droits de l’Homme au moment-même où elle torture Assange et veut l’extrader vers un Etat voyou, les USA, me semble peu crédible. Assange n’a fait que publier les crimes de cet Etat,dont il n’est pas ressortissant.

    La situation au Chili est encore bien loin de celle de l’avant-Pinochet, adoubé par les USA et protégé de la GB.

    L’élite chilienne craint encore "el Pueblo Unido...mais pas qu’elle.

    Cette élite n’a pas changé.

    https://www.youtube.com/watch?v=Pzmym0WNRH0

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON



Publicité



Les thématiques de l'article


Palmarès



Publicité