Chili : Camila Vallejo refuse une minute de silence
La députée communiste, élue pour le district de La Florida, a refusé de se lever en séance du congrès chilien à Valparaiso. Ce 1er avril 2014, les députés de la Chambre basse rendirent hommage à Jaime Guzman. Cet idéologue de la dictature mise en place par Augusto Pinochet, était assasiné par le Front Patriotique Manuel Rodriguez (FPMR) en avril 1991. L'ex-leader étudiante a justifié son choix en pointant la cohérence entre ses pensées et ses actions politiques. Elle fut l'unique députée à refuser de rendre hommage à l'ex-leader d'extrême-droite.
Le chef de file des députés d'extrême-droite (Union démocrate indépendante-UDI), Felipe Ward qualifia l'attitude de l'ex-leader étudiante, comme "une faute de respect" et "quelque chose qui ne s'était jamais vu au congrès chilien." Pourtant, le membre de l'Opus Dei et chef de file des députés UDI offrait, dans une récente interview, de renforcer ses relations cordiales avec Madame Vallejo Dowling. "C'est la seule avec qui je n'ai pas de contacts." argumenta-t-il, ommétant de rappeler qu'il l'avait injurié de paroles sexistes durant les manifestations universitaires. De son côté, l'ex-Présidente des Etudiants de l'Université du Chili (FECH), précisa à la presse qu'aucun des députés ne demanda de rendre hommage à une personne sacrifiée durant la dictature. Même assise, elle respecta, en soit, la minute de silence. Ne provoquant pas une joute oratoire. Contrairement à un autre député de droite, Ignacio Urrutia, qui interrompit avec des injures l'hommage rendu à Salvador Allende, 40 ans après le coup d'Etat.
"Aujourd'hui, nous votons contre le profit éducatif, un des principaux legs de la pensée de Jaime Guzman." continua Camila Vallejo. "Je pense mon attitude cohérente, avec ce que je dis envers ceux qui m'ont élue." souligna-t-elle. De son côté, le Comité Européen de Soutien de la diplômée en Géographie, salua dans un communiqué sa "cohérence" : "Il ne faut pas oublier que Jaime Guzman était l'un des grands conseillers d'Augusto Pinochet, sinon le plus proche. Qu'il a lui-même produit ce contre quoi les étudiants chiliens luttent depuis 2011. Qu'il était proche de l'Opus Dei, considérée comme une secte dans bien des pays. Et que ce sénateur fut le plus farouche opposant à Salvador Allende. Qu'il était membre de l'extrême-droite chilienne. Qu'en 1989, il s'affirma Pinochetiste avec beaucoup d'honneur, et tout ce que cela implique comme sens moral face à l'Histoire du Chili."
L'avocat fut considéré comme l'idéologue de la junte militaire. En quittant le cours de droit qu'il donnait au sein de l'Université Pontificale Catholique du Chili (PUC), il fut abattu par un groupe armé d'extrême-gauche. Sur twitter, les réactions face à l'attitude de la députée Vallejo n'ont pas manqué. Principalement pour mettre en cause, le Président du Parti Communiste Chilien (PCCH) et député, Guillermo Tellier, debout lors de cet hommage. Alors qu'il avait dit à la presse chilienne, avoir participé à un attentat raté contre Augusto Pinochet.
Source : El Mostrador, LaTercera.
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