Coup d’État Parlementaire au Costa Rica
- 22/11/2012
- Manifestation contre le Coup d’Etat Parlementaire au Costa Rica
Trois manifestations en trois semaines, c'est pour l’instant le bilan des politiques d’affaiblissement et réduction des moyens de la Sécurité Sociale du Costa Rica et la Loi Bâillon (Ley Mordaza) récemment approuvée et profondément rejetée par les citoyens pour limiter la liberté d'expression.
Les 8 et 15 novembre, des milliers des manifestants ont élevé leur voix pour protester contre le Gouvernement de la Présidente Laura Chinchilla et du Parlement à cause de la mauvaise gestion de l’Exécutif que du Législatif.
Au milieu de cette agitée conjoncture politique, ce même 15 Novembre, pendant que des milliers de Costariciens défilaient dans les rues de San José, 38 députés de l'Assemblée Nationale ont décidé, pour la première fois dans l'histoire du pays, de ne pas renouveler la nomination d'un Magistrat de la Cour Constitutionnelle.
Bien que la Constitution du Costa Rica établisse le pouvoir de l’Assemblée Nationale de nommer les huit Magistrat qui composent cette Cour, les raisons invoquées par le porte-parole des députés du gouvernement (Parti Libération Nationale) ne sont pas acceptés par les citoyens ni les juges, car l’objectif de cette manœuvre politique était de faire un « rappel à l’ordre » à la Cour Suprême de Justice.
Le Magistrat Fernando Cruz Castillo, très respecté et admiré dans le système judiciaire pour son intégrité et sa droiture, a montré constamment des signes d'indépendance en ne soutenant pas des lois promues par l'exécutif parmi lesquelles l'Accord de Libre-échange avec les États-Unis (TLC) qui a divisé le pays en 2007 conduisant à un référendum remporté par le OUI grâce aux menaces et l'intimidation à la classe ouvrière.
Aussi, le Magistrat Cruz s'est ouvertement opposé à l'exploitation d'une mine à ciel ouvert au Crucitas dans la région nord, projet détenu par la transnational canadienne Infinito Gold.
Dans son historique des différences avec l’Exécutif, le Magistrat Cruz n’a pas signé non plus une loi qui prétendait mettre en place un Plan Fiscal, destiné à augmenter principalement par le biais des impôts indirects les recettes de l’État, malgré une évasion fiscale dans le pays de plus de 70% des contribuables.
Le 22 Novembre, les fonctionnaires judiciaires, dirigées par les Magistrat de la Cour Constitutionnelle ont organisé une Manifestions du Silence, dans laquelle les Magistrats ont comparé l’action du Parlemente à un Coup d’État.
Un autre élément qui aggrave l’irrespect à la séparation des pouvoirs de la République est l’ingérence de l'Exécutif par le biais du Ministre de la Présidence Ricardo Benavidez, qui, selon la version de la Député du Parti Mouvement Libertaire Patricia Perez, l’avait appelé pour lui demander de voter contre le Magistrat Cruz.
Le Ministre Benavidez a nié la version de la députée, mais elle a mis à disposition des citoyens ainsi que de la Présidente de la République son téléphone portable comme preuve.
À ce jour, la révocation du Magistrat Cruz a été suspendue en raison d'un recours déposé devant la Cour Constitutionnelle pour avoir été pris en dehors du délai réglementaire.
Sources :
http://fannymiralles.webnode.fr/news/costa-rica-une-democratie-en-deuil-/
http://www.nacion.com/2012-11-19/Portada/Fiscal-General---Esto-es-un-golpe-de-Estado-tecnico-.aspx
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