• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Actualités > International > Derrière le cas Papandréou c’est toute la démocratie grecque qui (...)

Derrière le cas Papandréou c’est toute la démocratie grecque qui chute

La Grèce en faillite ? Avant d’en acter la réalité économique c’est d’un point de vue morale et politique qu’il faut en convenir, tant la situation actuelle du pays est à expliquer par ses mœurs politiques très népotiques et ploutocratiques.

Inventeur du concept même de Démocratie, au moins sous son versant direct, les grecs ont pourtant l’une des démocraties les plus inefficaces du monde. A tel point que derrière le cas Papandréou c’est toute la collégialité politique grecque qui est à incriminer.

Car qu’on en juge :

A partir du cas Papandréou lui-même. Fils d’Andréas Papandréou, Georges Papandréou aura au moins eu un mérite : celui de ne pas finir aussi lamentablement que le père. Passons sur le fait qu’une démocratie où le pouvoir se lègue entre rejetons d’une même dynastie en est difficilement une (de démocratie) pour nous arrêter sur la fin de règne de Papandréou père. Fondateur du PASOK, il devint premier ministre en 1981. Il le restera huit ans, avant d’être contraint au départ en 1989 pour des soupçons de corruption et d’écoutes téléphoniques illégales. Revenu au pouvoir en 1993 pour trois ans de plus il installera au poste de directeur de cabinet de son mandat de premier ministre sa maitresse « Mimi », ancienne hôtesse de l’air qui se comportera en potentat capricieux. Mais plus généralement Andréas Papandréou passera ces trois dernières années de pouvoir (il mourra en 1996) dans la peau d’une sorte de vieux chef corrompu, libidineux et décadent. Au moins le fils aura eu plus de décence, du moins jusqu’à présent. Car en Grèce un Papandréou meurt au pouvoir. Georges pourra revenir d’ici peu qu’on se rassure. Les tares de la démocratie grecque lui en autorisent l’espoir.

Mais ce n’était là que les tribulations du clan Papandréou. La Grèce ayant cette spécificité d’être gouvernée par des dynasties. Les Papandréou bien sûr, mais aussi les Karamanlis (Konstantinos Karamenlis, dont le père fut quatre fois premier ministre et deux fois président, était le prédécesseur de Georges Papandréou) ou encore les Mitsotakis (Konstantinos ; fils, petits-fils et neveu d’hommes politiques très importants, succèdera à Andréas Papandréou entre 1989 et 1993 au poste de premier ministre).

Bref une vraie consanguinité des élites frappant l’ensemble de la vie politique grecque du fait d’être la caractéristique tout aussi bien des conservateurs que des socialistes.

Mais les dégâts sont bien plus que politiques. Car pour rester ainsi des décennies durant au pouvoir ces familles ont besoin de se comporter en vrai clan népotique. Economie de prébende archi extensive, le plus souvent maintenue à flot à grâce à des subventions européennes ou des emplois publics pas toujours réels. Entretien à grands coups d’exonération fiscale ou de passe-droits d’un réseau de clientèles ponctionnant l’économie et certains emplois publics de prestige.

Résultats : un Etat très largement fictif dans ses prérogatives et son efficacité. Un pays sans administration fiscale digne d’un Etat européen. Une fonction publique incapable de gérer un pays de tout juste dix millions d’habitants. Ou bien encore un pays qui ne sait même pas ce qu’est un cadastre.

Bref toute une suite de tares qui pour être anciennes et presque structurelles expliquent pourquoi la Grèce en est là aujourd’hui.

La faillite de ce pays étant d’abord celle de ses élites et de ses vertus citoyennes.

Anthony Rigot le 10-11-11


Moyenne des avis sur cet article :  4.69/5   (13 votes)




Réagissez à l'article

10 réactions à cet article    


  • Angelus68 10 novembre 2011 16:23

    Les banques sont en train de prendre le pouvoir et pas qu’en Grèce. Les pantins mis au pouvoir vont suivre à la lettre les plans d’austérité même si les peuples meurt de faim et vont étouffer toute sorte de référendum.


    • foufouille foufouille 10 novembre 2011 16:27

      le nouveau sinistre est ancien bankster


      • Aldous Aldous 10 novembre 2011 19:12

        bankster un jour bankster toujours...


      • Aldous Aldous 10 novembre 2011 19:11

        D’accord sauf sur un point :

        C’est toute la démocratie dans toute l’Europe qui chute.

        Mais comme d’habitude on ne réagira pas avant notre tour.

        Quand ils s’en sont pris aux Grecs je n’ai pas réagis : Je ne suis pas Grec.
        Quand ils s’en sont pris aux Portugais je n’ai pas réagis : Je ne suis pas Portugais.
        Quand ils s’en sont pris aux Irlandais je n’ai pas réagis : Je ne suis pas Irlandais.
        Maintenant qu’ils s’en prennent aux Italiens, je ne vais pas réagir ; je ne suis pas Italien.
        Demain, il s’en prendront aux Slovaques et aux Slovène. Mais je e suis ni Slovaques ni Slovène.

        Et quand ils viendront pour moi, il n’y aura plus perssone pour réagir.


        • Aldous Aldous 11 novembre 2011 14:28

          Une nation est composée d’individus et rien que d’individus.

          Il viendront aussi pour vous, ne soyez pas jaloux.


        • LE CHAT LE CHAT 10 novembre 2011 23:07

          comme par hasard , le nouveau 1er sinistre grec comme celui présenti en Italie sont dans les petits papiers de la BCE , de la commission européenne et du bilderberg !
          il vont nous imposer Trichet quand notre pays va sombrer aussi ?


          • Aldous Aldous 11 novembre 2011 14:31

            Pourtant Trichet il nous a prévenu avec son patronyme...


          • Iren-Nao 11 novembre 2011 02:19

            On doit bien constater que la democratie en general est incapable de gerer les crises serieuses.

            Iren-Nao


            • Aldous Aldous 11 novembre 2011 14:38

              Appelons vite les pyromanes a notre secours !

              Sûr qu’il seront plus vigilants sur nos interets que des élus du peuple.


            • BA 11 novembre 2011 15:15
              Vendredi 11 novembre 2011 :

              Grèce : l’extrême droite au gouvernement, une première depuis 1974.

              L’extrême droite est représentée par deux ministres dans le nouveau gouvernement grec de coalition, une première depuis le retour de la démocratie en Grèce en 1974 après la chute de la dictature des colonels, a indiqué un communiqué officiel vendredi.

              Makis Voridis a été nommé ministre des Transports, et Adonis Georgiadis, au secrétariat d’Etat au Développement et à la Marine marchande.

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON

Auteur de l'article

Anthony Rigot

Anthony Rigot
Voir ses articles






Les thématiques de l'article


Palmarès