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Faut-il avoir peur de Jair Bolsonaro, élu Président du Brésil ?

« L’Angoisse atroce, despotique, sur mon crâne incliné plante son drapeau noir. » (Baudelaire, 1857).

Jair Bolsonaro

Depuis dimanche, c’est assuré : Jair Bolsonaro deviendra officiellement le Président de la République fédérale du Brésil le 1er janvier 2019. Lorsqu’on écoute à l’extérieur du Brésil les réactions à son élection, et en particulier en France, on entend à peu près toujours ce même son de cloche : "Au secours, l’extrême droite a gagné au Brésil !". Et les analystes les plus téméraires en viennent même à dire : "Hou ! c’est le retour aux heures sombres…". Ce type d’analyse, heureusement, est parfois plus nuancé, mais globalement, il n’y a pas matière à réflexion mais matière à émotion, ce qui, pour des analyses, sont plutôt en contradiction avec leur objectif : donner à penser. 

Non pas cet aveuglément, mais cette incompréhension a déjà eu lieu à plusieurs reprises dans l’histoire récente. Rappelons-nous la forte popularité de Mikhaïl Gorbatchev en Europe de l’Ouest et le score lilliputien qu’il obtenait à l’élection présidentielle en Russie, de l’ordre du 1%.

Plus récemment, l’impossibilité, prouvée par de nombreux arguments, l’impossibilité de l’élection de Donald Trump à la Maison-Blanche en novembre 2016. Et lorsqu’il fut élu, il restait l’incompréhension de ce que représentait cet OVNI de la vie politique américaine (encore aujourd’hui, il est difficile de bien le définir, et les élections intermédiaires du 6 novembre 2018 vont sans doute encore surprendre les observateurs car il est fort probable qu’elles soient gagnées par les Républicains.

Après tout, c’est peut-être cela, la vague actuelle, mondiale, dans les démocraties aussi différentes que les États-Unis, le Brésil, l’Autriche, l’Italie, la Hongrie, et même la France, c’est peut-être que les peuples, librement, mettent au pouvoir des OVNI de leur vie politique intérieure. Même en France donc, puisque le Président Emmanuel Macron, lui aussi, à "l’extrême centre", n’est pas plus définissable, avec les outils d’observation classiques, que d’autres qu’on présenterait plus aisément à "l’extrême droite" ou "extrême gauche" : au-delà de Donald Trump et Jair Bolsonaro (qui s’entendront bien), il y a Viktor Orban, Matteo Salvini et Luigi Di Maio, etc.

Pour ce qui concerne le Brésil, à part les clichés de la baie de Rio et du fameux géant économique qu’on attend qu’il devienne puissance économique (pour l’instant, la Chine et l’Inde ont été plus efficaces), les "médias" en sont restés à Lula, Président du Brésil du 1er janvier 2003 au 1er janvier 2011, le beau sourire, la rassurante gauche capable de gouverner ("gauche responsable", celle qui, partout en Europe, est en train de se faire éjecter à chaque élection), en oubliant que s’il jouit d’une bonne image encore parmi certaines catégories de la population brésilienne, d’autres catégories le rejettent parfois violemment, considéré comme le responsable de tous les maux et en particulier, de la corruption et de l’insécurité. Et actuellement en prison, interdit de se représenter à l’élection présidentielle.

La première des réactions est de constater les résultats (et de les reconnaître évidemment) : il n’y a pas eu photo. Jair Bolsonaro a dominé les deux tours de l’élection présidentielle. Au premier tour du 7 octobre 2018, il a obtenu 46,03% soit 49 millions d’électeurs, et le deuxième candidat, son concurrent du second tour, n’a eu que 29,28% soit 31 millions d’électeurs. Donc une très large avance au premier tour, 18 millions d’électeurs ! Au second tour de ce dimanche 28 octobre 2018, Jair Bolsonaro a obtenu 55,13% soit presque 58 millions de suffrages face à son concurrent du PT (le parti de Lula), Fernando Haddad, seulement 44,87% soit 47 millions de suffrages. Avec une abstention de 21,30%, ce qui reste très satisfaisant pour la représentativité de l’élection. En clair, Jair Bolsonaro n’est même pas très loin de la majorité absolue des électeurs inscrits : 49,85%. C’est pas mal !

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Le 7 octobre 2018, son parti, plutôt petit car il n’avait eu qu’un seul siège aux précédentes élections du 5 octobre 2014, a pris la deuxième place sur le plan parlementaire, il n’aura cependant pas la majorité absolue et devra composer avec d’autres groupes. En effet, à la Chambre des députés, le PSL (son parti, parti social-libéral) est premier en voix avec 11,7% (11,5 millions de suffrages) mais deuxième en sièges, avec 52 sièges sur 513 au total. Au Sénat, renouvelé partiellement, ce parti est troisième en voix avec 11,3% (19,4 millions de suffrages) et a obtenu 4 sièges sur les 54 renouvelables et sur les 81 au total. Pour ces deux scrutins, la participation fut de 79,80%, ce qui est important. Jair Bolsonaro ne pourra pas légiférer comme il le voudra car il ne contrôle pas le Parlement qui reste très éclaté.

Le respect de la démocratie en général impose donc le respect de cette élection présidentielle en particulier, qui n’a pas été "mal" gagnée mais au contraire très largement gagnée : presque 11 millions de voix ont séparé les deux candidats. Il n’y a donc a priori pas photo, à moins d’une immense fraude électorale assez difficile à imaginer de cette ampleur. C’est le premier point.

Le deuxième point, ce serait de comprendre comment les Brésiliens en sont arrivés là, et là aussi, c’est assez facilement explicable par la corruption et aussi l’insécurité : 64 000 meurtres par an, souvent sans suite judiciaire (j’ai lu des statistiques affolantes, seulement un meurtre sur dix est suivi d’arrestations et de condamnations, les autres ne sont pas élucidés). Sans compter la faiblesse économique. Que le peuple brésilien soit en colère est donc très compréhensible.

On restera cependant toujours étonné par les contradictions apparentes habituelles dans ce genre de situation. Par exemple, à 63 ans, Jair Bolsonaro, ancien militaire de profession, jusqu’en 1988, avec le grade de capitaine, est élu député fédéral depuis le 3 octobre 1990, constamment réélu. Il est donc loin d’incarner lui-même le changement et le renouvellement. Ses étiquettes politiques, si elles ont changé de temps en temps, ont souvent été "centristes", démocrates-chrétiennes. Loin des extrémismes donc.

Christophe Ventura, chercheur à l’IRIS et par ailleurs proche de Jean-Luc Mélenchon (et adorateur de Hugo Chavez), a expliqué sur Europe 1 le 7 septembre 2018 : « Bolsonaro est l’un de ceux qui profitent le plus de ces crises multiples, économiques, sociales, politiques et démocratiques. Le rejet très fort de la politique en général par la population crée une sorte de trumpisme brésilien. Bolsonaro capte ces ressentiments et se transforme en candidat anti-système, ce qu’il n’est pourtant pas du tout. ». Professeur de sciences politiques à l’Université de Brasilia, Lucio Renno a déclaré à RFI en septembre 2018 : « Il se présente comme étant un candidat hors du système politique brésilien, alors qu’il cumule déjà sept mandats en tant que député. Toute sa famille est dans la politique. ». En effet, trois de ses cinq enfants sont parlementaires ! Cela fait penser à une autre famille

Pouvait-on prévoir son élection ? Peut-être car la campagne sur les réseaux sociaux a fait rage largement en faveur du candidat Jair Bolsonaro, avec ce néologisme diffusé sans cesse : Bolsomito. En français, "mito" pourrait être compris comme "mythomane" mais en portugais, cela signifie plutôt la légende Bolso est née ! Jair Bolsonaro a eu 9,3 millions d’abonnés aux différents réseaux sociaux (Facebook, Twitter et Instagram) tandis que Lula n’a en eu que la moitié, 4,3 millions.

Mais finalement, ce qui compte, en tout cas pour des étrangers, en particulier les Européens, ce n’est pas le passé mais le futur. C’est vrai que son élection a de quoi angoisser lorsqu’on écoute ses discours. Jair Bolsonaro est un adorateur de Pinochet, un nostalgique de la période de dictature militaire brésilienne et est partisan de la peine de mort. En 1999, il avait ainsi une solution très simpliste pour résoudre le problème de la corruption : « [La junte militaire entre 1964 et 1985] aurait dû assassiner quelque 30 000 personnes corrompues. ». À une autre occasion, il a dit aussi le 8 juillet 2016 à la radio : « L’erreur de la dictature a été de torturer au lieu de tuer. ». Ses déclarations encore récentes sont souvent polluées par ses conceptions qui fleurent le racisme, l’homophobie, la misogynie, au point de dire à l’une de ses collègues députée femme qu’il ne la violerait pas car elle était trop moche !

Un discours de haine et de violence que la campagne électorale lui a rendu : le 6 septembre 2018 lors d’un meeting à Juiz de Fora, Jair Bolsonaro fut blessé au cours d’un attentat au poignard, profondément atteint au ventre, avec trois organes touchés, ce qui l’a fait hospitaliser pendant vingt-trois jours. Cette agression dont il a été victime a sans doute renforcé le mouvement ascendant en sa faveur.

Parmi les commentaires en France, il y a toujours cette contradiction de vouloir mélanger autoritarisme et libéralisme. Le libéralisme, c’est justement moins d’État, libérer les citoyens de la tutelle de l’État. C’est le contraire d’une éventuelle aventure autocratique et antidémocratique. C’est tout le contraire. À l’annonce du résultat de son élection, Jair Bolsonaro a d’ailleurs annoncé qu’il respecterait la Constitution. Le dire n’est pas une garantie qu’il la respectera mais c’est mieux en le disant.

Comme il ne connaît rien sur le plan économique, Jair Bolsonaro a toujours refusé de débattre avec ses adversaires pendant la campagne et en particulier avec son adversaire du second tour Fernando Haddad. Mais cela fait longtemps que le peuple ne cherche plus des premiers de la classe. Il cherche des leaders qui l’écoutent et qui sache résoudre les problèmes du pays. Cela dit, le populisme de Jair Bolsonaro ne s’est pas traduit par des déclarations fustigeant les élites.

Partisan, dans un discours le 21 octobre 2018, d’une grande "purge" politique qui laisserait à la gauche le choix "entre la prison ou l’exil", Jair Bolsonaro a sans doute parlé en cassant toutes les prudences sémantiques pour des raisons démagogiques. Il a maintenant devant lui un pays avec 58 millions de citoyens, ses électeurs, qui attendent beaucoup de lui. Un pays coupé en deux et donc, qui pourrait rapidement tomber dans la guerre civile s’il se met à pourchasser ses adversaires politiques au mépris de toutes les règles constitutionnelles.

Journaliste spécialiste des relations internationales sur France Inter, Pierre Haski a raison, à mon sens, quand il cherche, ce 29 octobre 2018, la meilleure comparaison à faire : « Jair Bolsonaro ressemble un peu à Donald Trump, mais beaucoup à Rodrigo Duterte, le Président des Philippines. Vous savez, le Président des Philippines qui s’est lui-même comparé à Hitler, dont la guerre contre la drogue s’est transformée en milliers d’exécutions sommaires et qui s’est empressé d’étouffer la presse indépendante. Bolsonaro menace de faire pareil au Brésil. ».

En effet, Jair Bolsonaro, non seulement est partisan de la peine de mort, mais aussi partisan d’un assouplissement pour le port d’armes. Ces deux positions ne sont pas sans conséquence : la politique de Rogrigo Duterte a été d’encourager les citoyens de faire la loi eux-mêmes en exécutant les trafiquants de drogue à la place de la justice et de la police. Environ 4 000 personnes sont mortes ainsi aux Philippines, ce qui peut être considéré comme de véritables assassinats non sanctionnés par le code pénal. Des actes très arbitraires, donc, puisque sans procès.

Partisan du retour aux valeurs familiales traditionnelles, Jair Bolsonaro s’était converti dans les eaux du Jourdain en mai 2016 pour faire partie des églises évangéliques. Et c’est peut-être dans cette perspective qu’il faut comprendre cette élection : la large victoire de Jair Bolsonaro est aussi une grande victoire de l’influence des églises évangéliques sur l’Église catholique. Et cela dans une période où, pour la première fois, un pape est originaire d’Amérique du Sud…


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (29 octobre 2018)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Jair Bolsonaro.
Augusto Pinochet.
Juan Manuel Santos.
Hugo Chavez.
Miguel Diaz-Canel.
Fidel Castro.
Che Guevara.
Maximilien l’archidupe.

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30 réactions à cet article    


  • Clark Kent NEMO 30 octobre 2018 08:23

    « le Président Emmanuel Macron, lui aussi, à »l’extrême centre« , n’est pas plus définissable, avec les outils d’observation classiques, que d’autres qu’on présenterait plus aisément à »l’extrême droite« ou »extrême gauche«   »


    Tout dépend ce que vous appelez « classique ».

    Pas besoin, pourtant, de nouvelles technologies pour constater que la classe dominante a compris qu’elle se positionnerait mieux et sans douleur par la corruption des élus qu’en affrontant le peuple lui-même. Sauf que ce genre de choix a déjà été fait dans l’histoire et qu’il ne suffit pas d’ironiser sur « les plus sombres heures » pour effacer Dutertre, les militaires du Myanmar, le gouvernement polonais et le président hongrois... mais si ça vous convient comme ça, c’est que vous avez choisi votre camp.


    • nenecologue nenecologue 31 octobre 2018 11:37

      @NEMO
      perso je préfère les dictatures de droites , elles durent bien moins longtemps ...
       Et seules les dictatures de gauche font des camps (de réeducation ou de concentration)


    • nenecologue nenecologue 7 novembre 2018 12:04

      @nenecologue
      hey les gogochistes ! pas de contre arguments ? ben non vous n’en avez pas ...


    • Francis, agnotologue JL 30 octobre 2018 09:11

      Je note que Macron n’a pas été le dernier à féliciter Bolsonaro


      • zygzornifle zygzornifle 30 octobre 2018 16:08

        @JL

        Il ne peut pas car comme a l’Arabie saoudite on a une vente d’arme en cours , la France doit liver 100 000 lance pierres avec des caoutchoucs de rechange et un instructeur parlant Brésilien pour l’utilisation , Florence Parly ministre des Armées doit se rendre sur place pour la livraison .....


      • Trelawney 31 octobre 2018 10:26

        @JL
        Macron croit en la démocratie. Il ne peut que féliciter une personne élue démocratiquement.
        Attendons de voir ce que fera ce président avant d’en tirer les conclusions. La culture brésilienne n’est pas identique à l’Europe, donc nos points de repère ne sont pas bon


      • Massada Massada 30 octobre 2018 09:35

        Brésil : la vérité sur Bolsonaro !

        https://www.youtube.com/watch?v=WzxSG0r3Uus


        • Trelawney 31 octobre 2018 10:42

          @Massada
          Penser que le Brésil se résume à l’insécurité est assez réducteur.
          Le brésil est un pays qui a vu son PIB multiplié par 4.5 (de 508 à 2200 milliards de $) sur 10 ans. Seulement le président en place Lulla, a réussit ce tour de force en accordant des avantages aux classes moyennes et en négligeant les pauvres cantonnés dans leurs favelas . Ces même classes moyennes n’ont pas vraiment eux la reconnaissance du ventre puisqu’ils ont contribué à envoyer Lulla en prison (pensant à tort reprendre le pouvoir).
          Les pauvres qui n’ont été que spectateurs de ce développement économique ont voté pour un candidat d’extrême droite qui lui roule pour les pétroliers et les cultivateurs et certainement pas pour les classes moyennes.
          Donc Bolsonaro va envoyer l’armée dans les favelas et faire la chasse au gangs. Il calmera en partie la colère des pauvres. Il développera ensuite son économie en autorisant la déforestation pour la production agricole et pétrolière. La France ne pourra pas lui en faire le reproche, puisqu’elle fait pareil en Guyane pour la production de l’or.


        • Odin Odin 31 octobre 2018 11:34

          @Trelawney

          « Les pauvres ont voté pour un candidat d’extrême droite »

          Les états les plus pauvres au Brésil sont au nord et nord / est, regardez cette carte, lien ci-dessous.

          https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2018/10/29/presidentielle-au-bresil-une-geographie-tres-divisee-sur-le-vote-pour-bolsonaro_5376127_4355770.html


        • Trelawney 31 octobre 2018 13:36

          @Odin
          Les états agricoles de subissent pas l’insécurité des gangs, mais celles des hommes de mains des propriétaires terriens qui cherchent à les déloger pour prendre confisquer leurs terres.
          C’est pour cela qu’ils ne votent pas pour quelqu’un qui représente ces propriétaires.
          De même que dans les favelas, les pauvres en ont rien à faire des problèmes du Nordeste


        • Odin Odin 31 octobre 2018 17:02

          @Trelawney

          « des propriétaires terriens qui cherchent à les déloger pour prendre confisquer leurs terres. »

          Le problème des « sans-terre » n’est pas si caricatural que cela. Le candidat Lula ainsi que Dilma n’ont pas résolu ce problème.

          Ci-dessous un lien qui l’explique :

          https://www.cairn.info/revue-etudes-2011-11-page-439.htm


        • zygzornifle zygzornifle 30 octobre 2018 16:04

          Je ne pense pas qu’il foute son pays en l’air comme le fait Macron ....


          • Ouallonsnous ? 30 octobre 2018 17:17

            @zygzornifle

            J’en doute beaucoup, il y a les USA derrière cette élection avec leurs proxy siono-évangélistes !

            Veillons, mais il n’y aura pas longtemps à attendre avant que des avants gardes de l’entité sioniste occupant la Palestine apparaissent au Brésil dans les territoires indiens !!!!


          • zak5 zak5 30 octobre 2018 19:06

            font chier ces gauchistes ! imaginez si dés qu’un gauchiste est élu dans un pays, les fascistes (c’est comme cela qu’ils nomment ceux qui ne sont pas dans leur clan antibolsonaro, antiTrump etc ) se mettent a hurler que l’on va ouvrir des goulags dans ce pays, que les citoyens de ce pays seront fliqués jusque dans les chiottes, qu’ils n’auront plus le droit de voyager a l’étranger, sauf s’ils visitent des pays frères, qu’ils se préparent a faire la queue pour acheter une boite de tomate en conserve, etc. etc. ce n’est pas une fiction, cela a existé en URSS, c’est l’expérience fabuleuse du gauchisme

            quoi les gauchistes ne sont pas démocrates pour hurler ainsi au sacrilège avant même que les choses dégelasses (qu’ils espèrent arriver, et tant pis pour les brésiliens, ils n’avaient k bien voter, ils avaient raison les gauchistes, ils ont toujours raison) se mettent en place ?

            Ils ont peur de quoi les gauchistes ? que cela arrive chez eux ? ils font quoi pour éviter cela ? est-ce qu’ils renoncent au déni qui les caractérise si justement ? est-ce qu’ils ouvrent enfin les yeux et ferment leur grande gueule enfin ?...faut pas rêver !


            • Hijack Hijack 31 octobre 2018 00:09

              Je lis plus haut ... "... Christophe Ventura, chercheur à l’IRIS et par ailleurs proche de Jean-Luc Mélenchon (et adorateur de Hugo Chavez) ...

              /

              Marrant, que pour certains, répéter sans réfléchir, sans savoir pourquoi, à part ce qu’en disent les médias ... disent,  adorateur de Chavez ... (tu t’rends compte ? smiley) ... comme si ce dernier était un criminel sanguinaire sans foi ni loi. Pourtant, autour de nous, il y a tant de responsables politiques (ou ex.) qui, à coup sûr sont des criminels, mais que bcp de bien et bons pensants ont fait semblant de ne pas voir ... ou pire, ont accepté leurs crimes.

              .

              Dans ce cas, difficile d’aller loin dans ce fil ...


              • Sparker Sparker 31 octobre 2018 12:42

                @Hijack

                Ouf, merci ça rassure face à la régression intellectuelle que l’on constate dans nombre de commentaires arrogants et prétentieux.

                Ca se félicite de Bolsonaro, on va voir ce que l’on va voir... Même pas encore intronisé qu’il faut déjà calmer les ardeurs des requins qui sont derrière pour ne pas casser les retraites trop vite, vu que ça coute un pognon de dingue, faut pas gâcher la fête « populaire »...


              • egos 31 octobre 2018 10:58

                Avoir peur de lui ?

                Probablement pas,

                personnalité médiocre, une carrière militaire perturbée suivie d’un long parcours politique de second plan marqué au fil du temps par qqs effets de réthorique caractéristiques des juntes sud-américaines, JB demeure un produit de contre-façon légale.

                Que faut il craindre de la « gauche brésilienne néo-libérale » dont les lacunes, manquements et débauches de corruption de ses méritocraties électorales ont conduit direct l’électorat au corral de la droite dure ?

                Rien de plus que ce qui émerge en Europe 

                Qu’aurait-on à craindre ?

                si ce n’est la base partisane et active du futur président brésilien,

                une justice serpillière, une grande portion du patronat quasi esclavagiste, 

                le complexe militaro-policier & milices en sommeil, nostalgiques de ses prérogatives perdues,

                le nationalisme pour l’heure contenu ses populations, 

                l’extrême droite d’Amérique latine ne connait pas la demie-mesure.

                La chute de la dictature qui sévit au Brésil durant les années d’après guerre coïncide avec l’abandon de son programme nucléaire militaire.

                L’Amérique du Sud ainsi que l’Afrique, sont les deux seuls continents ou aucune nation ne dispose pour l’heure d’un arsenal militaire nucléaire.

                Etonnamment étrange alors que le Brésil et l’Afrique du Sud, du club des BRICS possèdent d’ores et déjà les technologies, ressources et volonté pour y accéder.


                • Eric F Eric F 31 octobre 2018 11:16

                  @egos
                  En fait, ni l’Afrique du sud ni le Brésil ne sont menacés par des guerres extérieures, il n’ont pas de besoin de dissuasion nucléaire ni même de moyen d’intimidation militaire sur leurs voisins. Ce serait alors juste une « dépense de prestige » en quelque sorte.


                • Ouallonsnous ? 31 octobre 2018 11:38

                  @Eric F

                  C’est quoi l’ingérence colonialiste des USA et de leurs laquais dans ces pays, sinon une forme de guerre ?


                • egos 31 octobre 2018 11:51

                  @Eric F

                  L’histoire contemporaine du Brésil révèle à quel point ce mastodonte a vécu sous tutelle occidentale, USA et France en particulier ( cf Brésil, WWW1 & 2, établissement de la junte face au péril communiste).

                  L’accès à la technologie nucléaire ne repose pas sur les seuls fondements de menaces et conflits régionaux potentiels, d’autres considérations interviennent : diplomatiques, influence internationale (ie siège au Conseil de Sécurité de l’Onu), accès au rang de puissance mondiale.

                  Qqs nations demeurent exclues du club nucléaire, en résumé les puissances le l’Axe vaincues, Japon, RFA, Turquie qui prospèrent sous la protection des USA.
                  Qu’en sera-t-il du Brésil et ed sa volonté de puissance ?

                  Dernière observation , la Chine se classe au premier rang des échanges commerciaux extérieur du Brésil, ce qui dans le climat de tensions internationales régnant autour de ce sujet ne manquera pas d’alimenter de futures polémiques.


                • Oceane 2 novembre 2018 10:59

                  @Eric F

                  « En fait, ni l’Afrique du Sud ni le Brésil ne sont menacés par des guerres extérieures. .. »

                  Dans ce cas, il est impératif de redéfinir les termes du genre « colonialisme », « néocolonialisme », « impérialisme ».

                  https://reseauinternational.net/larmee-des-etats-unis-damerique-est-partout-en-afrique-alors-quelle-nest-pas-en-guerre-en-afrique/


                • Eric F Eric F 31 octobre 2018 11:10

                  L’article est contradictoire en indiquant « Ses étiquettes politiques, si elles ont changé de temps en temps, ont souvent été »centristes"

                  ", tout en citant son admiration pour Pinochet et les dictatures militaires, et de passer par les armes 30 000 adversaires. Il va peut-être devoir mettre un peu d’eau dans son vin du fait de la minorité au parlement -à moins qu’il le dissolve- , mais le fond du personnage est donc très clairement dictatorial, ce qui n’est pas antinomique avec le libéralisme économique, avec même la levée des protections sociales et engagement environnementaux (massacre à la tronçonneuse de la forêt amazonienne).


                  • jjwaDal jjwaDal 31 octobre 2018 19:35

                    Il partage (ses propres déclarations) avec Trump, l’incompétence, la misogynie, la xénophobie, l’homophobie, un dégoût pour le débat et une préférence marquée pour la violence comme solution à tout problème, la vulgarité, la sympathie du KKK, pas mal de choses...

                    En différence, il a déclaré qu’une dictature militaire était bien supérieure à la démocratie qu’a connu le Brésil depuis plus de 20 ans, qu’il donnera « carte blanche » à la police pour tuer (il semble avoir une « kill list » de 30 000 personnes), qu’il organiserait un coup d’Etat en cas d’obstacle au niveau du parlement, des broutilles.

                    Même Marine Le Pen a jugé que beaucoup de ses déclarations étaient « terrifiantes », un cas qui promet donc..

                    Mais la plus grande différence avec Trump est que le Brésil est une démocratie très fragile après la destitution de Roussef et l’emprisonnement de Lula (tous deux très discutables) et qu’il n’a virtuellement aucun contre pouvoir face à lui.

                    Tout opposant sera une victime potentielle.


                    • osiris 31 octobre 2018 20:03

                      Pour ce qui est de l’homophobie ce n’est pas si sûr ,un jour il dit qu’il préfère avoir un enfant mort plutôt qu’un enfant homosexuel ,et puis trois après il s’affiche avec un copain homosexuel disant qu’il n’ a rien contre l’homosexualité et qu’il est pour la liberté.

                       Tout ça à mon avis n’est que propos de circonstance.


                      • Sandocan 31 octobre 2018 21:42

                        ba juste lol , quand Chavez est arrivé au pouvoir il avait le petrole et le Bresil et Argentine en croissance économique bref de l’argent par tout , Bolsonaro lui aura l’Argentine avec une dette monstre avec le FMI et un president impopulaire , un trump protecioniste et une EU hostile qui veux pas d’un bresil qui fait copain copain avec les fachos italiens.

                        Certes la Turquie et chine sont dirigés maintenant par des dictateur comme lui et risquent pas de partir , mais avant ils avaient rendu leur pays riche et les gens étaient contents et on pu placer leur hommes de confiance par tout pour instaurer la dictature.

                        En Bresil avec un president qui va faire du neoliberalisme comme macri le president Argentin , il risque pas faire mieux puisque au moins Macri lui était un vrai économiste, et pourtant le FMI a du sauver l’Argentine avec des coupes impopulaires partout , Bolsonaro lui connait rien en économie et je vois pas comment le FMI va trouver l’Argent pour sauver un pays de 200 millions de personnes comme il a fait pour l’Argentine et encore moins comment il va pouvoir rester au pouvoir.


                        • Oceane 2 novembre 2018 11:17

                          @Sandocan

                          Qu’est-ce que la « dictature » et qui accorde le brevet de dictature/démocratie aux uns et aux autres et sur en vertu de quelle légitimité ?


                        • Sandocan 2 novembre 2018 13:28

                          Ce n’est un problemme de légitimité mais de pouvoir , ce n’est pas parce que t’arrive au pouvoir que t’a mis ton pouvoir en place , quand Erdegoran est arrivé au pouvoir il a tout bougé petit a petit et est devenu populaire parce que a donne des aides au petit gens et miserables , s’est le peuple pas l’élite qu’a donne le pouvoir a Erdgoran.

                          pour mettre ton pouvoir en place il te faut de la popularité et je vois mal comment un programme économique copié a l’argentine qu’a mis celle ci en faillite en a peine 1 année va rendre Bolsonaro populaire .

                          Evidament il pourrait rasser l’amazonas comme il a promis pour augmenter les exportation ,sauf que la plupart des pays on dêja dit que dans ce que vont rien lui acheter parce que il y a dêja assez des changements climatiques , et les mititaire on fait savoir que veulent pas le pouvoir , alors faudra me dire par quel miracle il va devenir populaire.


                        • moebius 1er novembre 2018 11:18

                          Comme dans beaucoup de pays d’Amerique du sud, l’extreme droite represente et defends les interets des grands proprietaires Terriens face a la democratie

                           Ce sont eux grace a l’alliance e des classes moyennes qui ont envoyé  Lula en prison pour corruption. Pardoxalement grace a la separation de la justice et de l’executif instauree par ce méme Lulla (on va dire un peu moins corrompu qu’eux) 

                          Et il l’ont fait pour eviter que l’etat de droit mette son nez dans leurs affaires

                           Comment expliquer l’alliance inedite des classes moyenne qui ont prospérées sous Lulla avec les grands proprietaire terriens contre les classes populaires sinon par le fait que ces classe moyennes veulent elle aussi avoir acces « democratiquement » a la corruption

                          La realite c’est que les propritaires terriens ne sont pas certainement pas partageux et que donc ...le bidasse obsede depuis toujours par l’argent qui a une tres faible representation au parlement et au Senat va devoir gerer tres vite un certains nombre de contradictions...et ce d’autant plus qu’il est tres mal percu dans l’armée du moins par l’aviation et la marine. Il devra compte sur l’armée et la police qui a la charge du maintien de l’ordre dans les favellas qui est completement bouffé par la corruption 


                          • kako 1er novembre 2018 14:57

                            Un dicton dit « chien qui aboie ne mort pas » ; c’est ainsi que je vois l’élection de Bolsonaro. Un peu comme pour Trump. Beaucoup de bruit, d’effets d’annonces, mais à l’arrivée pas grand chose sinon flatter son propre électorat, avec des mesures plus médiatiques qu’efficaces. 

                            Bolsonaro est d’ores et déjà confronté à un défit : gouverner. Parce que je ne suis pas sûr qu’il en ait les capacités. C’est un opportuniste qui a su profiter d’une situation. Mais gouverner avec qui ? Car il est loin, très loin même, d’avoir une majorité dans les différentes chambres parlementaires. Il est obligé de composer avec ceux qui voudront bien s’allier à lui, plus pour tenter de sauver ce qui peut encore l’être, que par pure conviction. Il veut s’attacher les militaires, mais ceux-cci ne veulent pas gouverner. Donc, il devra transiger et lâcher du lest. Il y a fort à penser que la montagne accouchera d’une souris. 

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