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Accueil du site > Actualités > International > Fermons nos portables, l’État nous espionne

Fermons nos portables, l’État nous espionne

La notion de vie privée se rapporte entièrement au respect que nous avons de l’unicité d’autrui. Chaque individu a ses propres valeurs, qu’il choisit ou non de révéler. Le respect de cet individu exige que nous lui laissions vivre une vie privée. Le respect de cette vie privée favorise la liberté, l’autonomie et la dignité. L’alternative est une vie vide de sens et pleine de crainte, soumise à l’oppression d’une perpétuelle surveillance.

Bruce Phillips

Commissaire à la protection de la vie privée du Canada, 1999


Se trouvera-t-il un seul endroit sur la planète où nous ne subirons pas le risque d’être espionnés ? Faut-il craindre d’être espionnés ? La sécurité d’État a-t-elle priorité sur la sécurité des individus contre toute forme d’espionnage à laquelle il est confronté à tous les jours de sa vie ?

Le 2 mai dernier, nous prévient Le Figaro, le ministère de l’Intérieur a, en toute discrétion, entre les deux tours de l’élection présidentielle, mis en place sa nouvelle plate-forme technique d’interception des données de connexion aux systèmes de communication. Les enquêteurs peuvent désormais se faire transmettre en un clic ou presque, par les opérateurs de téléphonie, la liste de tous les appels entrants et sortants sur l’ensemble des lignes de l’abonné, se faire communiquer ses documents d’inscription avec son adresse et ses coordonnées bancaires. Qu’il s’agisse d’un appel sur mobile, d’un courriel envoyé par Internet ou d’un simple texto, les « grandes oreilles » de la République peuvent désormais savoir qui a contacté qui, où et quand.

Ce qui est plus troublant, dans ces petites informations glanées sur le Net, c’est le fait que de son côté, sans faire de bruit, le ministère de la Justice crée son propre système d’interception des SMS pour répondre aux réquisitions des juges d’instruction, mais aussi des parquets. Il pourrait être opérationnel dès juillet. Cette fois, les magistrats vont obtenir directement des opérateurs les contenus des messages. Et pas seulement dans les affaires de terrorisme (Le Figaro). Que viennent donc faire les magistrats dans les technologies de l’espionnage, si ce n’est que de délivrer des permis autorisant l’État à reluquer dans votre chambre à coucher ?

S’il doit y avoir, normalement, séparation des pouvoirs entre l’exécutif et le législatif, dans le cas présent, il semble bien qu’il existera une passerelle technologique entre le ministère de l’Intérieur (je sais, je sais, il ne porte plus ce nom) et celui de la Justice : les magistrats vont obtenir directement des opérateurs les contenus des messages.

Espionner le citoyen, depuis le 11 septembre 2001, est devenu une pratique incontournable pour la sécurité d’État. Peu importe les dérives qui en découlent.

Un cas de dérive suscite de plus en plus la curiosité des Internautes et des blogs sur le Web :

Hasan Elahi est originaire du Bangladesh. Le lendemain du tragique 11 septembre 2001, Hasan Elahi avait ouvert un casier en Floride à l’occasion de son passage à Tempa pour y donner un cours puisqu’il est professeur. Les propriétaires de la société à laquelle appartient le casier ont averti le FBI qu’un Arabe venait d’y déposer des explosifs. Hasan put prouver qu’il n’avait donc loué le casier que pour y entreposer quelques effets personnels. En 2002, de retour d’un voyage aux Pays-Bas, Hasan Elahi est interrogé par les autorités à l’aéroport de Detroit. Il est suspecté de tremper dans des complots terroristes. Pendant six mois, il subit le harcèlement du FBI avant d’être enfin innocenté. S’il n’est plus considéré comme une menace, il doit justifier ses moindres faits et gestes auprès du FBI. Il s’assure dès lors d’avertir les autorités par téléphone avant de partir en voyage. Hasan Elahi en vient à la conclusion que, tant qu’à vivre avec le perpétuel sentiment d’être surveillé par l’organisme fédéral, autant ne pas prendre le risque d’être envoyé à Guatanamo en cas de défaillance du FBI.

Hasan Elahi crée donc son site Web en juin 2002 : Tracking Transience. Il pousse l’audace de mettre en ligne :

  • des photos qu’il prend au quotidien, invitant ainsi les autorités américaines et n’importe quel visiteur à le suivre à la trace ;
  • les dépenses faites avec sa carte de crédit ;
  • le détail de ses dépenses faites au quotidien.

Hasan Elahi porte de son plein gré un bracelet GPS grâce auquel il est possible de le localiser en temps réel par le biais de son site. L’idée de Hasan Elahi est simple : dévoiler au monde entier ce que de nombreux musulmans ont à subir depuis le 11 septembre 2001, alors que le FBI les prive de leur liberté de mouvement pour des motifs aussi dérisoires que la location d’un casier d’entreposage. L’objectif est également de faire en sorte que les autorités américaines craignent de soulever l’ire de nombre de témoins virtuels au cas où elles décideraient malgré tout de s’acharner sur Hasan malgré l’évidence de son innocence. Les références à la démarche de Hasan Elahi commencent à poindre sur des blogs citoyens qui suivent de près la situation.

Des voix s’élèvent aux États-Unis pour dénoncer de plus en plus ce climat malsain de Big Brother, même au sein du parti républicain de George W. Bush : « Il y avait une école de pensée au sein de l’administration qui voulait qu’en temps de guerre, les pouvoirs législatif et judiciaire avaient un rôle grandement diminué ou pas de rôle du tout. C’était un point de vue que des gens pouvaient défendre avec sincérité, mais à partir de maintenant, on sait que c’est faux », déclarait le sénateur républicain de Caroline du Sud Lindsay Graham à la suite de la décision de la Cour suprême qui, dans la cause Hamdan v. Rumsfeld sur les pouvoirs du président des États-Unis, a rappelé au président Bush que la Constitution existe toujours, même en temps de guerre. Elle a même rejeté la doctrine Thomas (du juge Clarence Thomas) selon laquelle, en temps de guerre, le président devait jouir d’une sorte de primauté sur les pouvoirs législatif et judiciaire quand il s’agit de sécurité nationale.

Malgré tout, l’administration Bush ne cède pas. La nouvelle version de la loi CALEA (Communications Assistance for Law Enforcement Act (1994), qui oblige les fournisseurs d’accès à internet (FAI), de s’équiper d’outil de cybersurveillance est, depuis mai 2007, en vigueur. L’objectif est de permettre aux policiers de suivre à la trace n’importe quel internaute américain soupçonné de terrorisme ou autres délits après réception d’une injonction émise par un juge d’instruction.

Une entreprise privée comme VeriSign peut même être une intermédiaire possible entre la police et les actions de la personne espionnée. Rien de mieux, en effet, que de privatiser le service : « VeriSign offre aux FAI empruntant son réseau télécom un service d’interception des appels légaux. Ce qui les oblige à acheminer toutes leurs données vers VeriSign », déplore l’Electronic Frontier Foundation (EFF). « Des collaborateurs de VeriSign procèdent alors à l’analyse des données et à l’extraction des informations concernées par l’injonction avant de les retourner aux services de police ». Un système qui sous-tend des risques de dérive, selon EFF. «  Cette méthode de communication rend les données personnelles potentiellement vulnérable. Car les informations transitent entre le réseau du fournisseur d’accès et celui de VeriSign. Ce dispositif place également les données personnelles de personnes innocentes entre les mains d’un tiers sans leur consentement ».

En Angleterre, au moins 4,2 millions de caméras de vidéosurveillance ont été installées dans plus de quatre cents villes depuis 1990, dont deux millions dans les lieux publics, soit environ 10% du parc mondial total et une caméra pour quatorze Britanniques. En vertu du « children act » de 2004, même les enfants sont fichés dans une base accessible aux services sociaux, aux professionnels de la santé et de l’éducation. En cas d’arrestation par la police, même pour un délit mineur, les empreintes ADN sont ajoutées au dossier et conservées. Environ 3,5 millions de prélèvements génétiques ont déjà été enregistrés. Autre innovation : une équipe de chercheurs des universités du Surrey et d’East Anglia travaille actuellement sur un logiciel permettant aux caméras de lire sur les lèvres des personnes filmées. Encore mieux, selon des experts, en 2016 des appareils photo miniatures à reconnaissance faciale pourront être incorporés dans des réverbères. Des drones, qui seront expérimentés pendant les Jeux olympiques de 2012 à Londres, pourront être également déployés dans les rues (Le Figaro, 26 mai 2007).

Science-fiction ? Hélas, non.

La Grande-Bretagne avait, après les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis, instauré une nouvelle législation antiterroriste dont le but était de permettre à la police de placer en garde à vue des étrangers suspectés d’actes terroristes, même sans disposer de preuves, pour pouvoir les mettre en examen. Les tribunaux ont invalidé ces lois, obligeant les autorités britanniques à utiliser des « control orders », forme d’assignation à résidence qui restreint les mouvements et les communications des suspects qu’ils soient britanniques ou étrangers. La réponse de Tony Blair a été cinglante : « La faute (disparition de trois suspects d’actes terroristes assignés à résidence en Grande-Bretagne) n’incombe pas à nos services ou par exemple au ministère de l’Intérieur mais à la législation actuelle qui fait passer les droits des suspects en premier lieu » (Cyberpresse, dimanche 27 mai 2007).

Monsieur Blair entend donc soumettre au Parlement de nouvelles propositions pour renforcer la législation antiterroriste et rechercher un « consensus parmi les principaux parti politiques » avant son départ le 27 juin prochain. Selon le Sunday Times, la nouvelle législation devrait donner à la police le pouvoir d’appréhender et d’interroger n’importe quel individu sur son identité et ses déplacements, sans que cette personne soit nécessairement suspectée d’un crime ou délit, ce qui serait une première en Grande-Bretagne. Si les personnes appréhendées refusent de répondre, elles pourront être accusées d’obstruction à une enquête de police et risquer une amende allant jusqu’à 5 000 livres, d’après ce journal.

Vie privée : « de quels droits parlons-nous ? »

Il me semble que nous nous éloignons de plus en plus des droits à la vie privée au nom de la sacro-sainte sécurité nationale. Tout est-il désormais permissible ? Dans la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales (art. 8), il est écrit : « Toute personne a droit au respect de sa vie privée et familiale (que la famille soit naturelle ou légitime), de son domicile et de sa correspondance. Une ingérence peut être considérée comme licite si elle constitue une mesure nécessaire à la sécurité nationale, à la sûreté publique, au bien-être économique du pays, à la défense de l’ordre, à la prévention des infractions pénales, à la protection de la santé ou de la morale ou à la protection des droits et libertés d’autrui. La jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme interprète le droit au respect de la vie privée de manière extensive ».

Faudra-t-il reléguer aux oubliettes cette disposition, apparaissant dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, et dans l’art. 226-15 du nouveau Code pénal, qui punit l’interception ou le détournement des correspondances émises, transmises ou reçues par la voie des télécommunications et l’utilisation ou la divulgation de leur contenu, ainsi que la suppression ou l’ouverture de lettres ou de correspondances commises par des agents publics ou des particuliers de mauvaise foi ?

Au Canada, sur la cueillette et l’échange des renseignements personnels, les principes sont toujours les mêmes : « Même si les rapports entre la sécurité nationale, l’exécution de la loi et la protection des renseignements personnels ne cessent d’évoluer, les Canadiennes et les Canadiens devraient toujours pouvoir compter sur une norme raisonnable en matière de protection de leurs renseignements personnels. Ils ne veulent pas que des gouvernements ou des organisations au Canada transfèrent les renseignements les concernant à d’autres pays, que ce soit à des fins de sécurité ou autres, s’il y a un risque de communication inappropriée. Cette stratégie met de l’avant la protection de la vie privée comme droit fondamental de la personne ». (Commissaire à la protection de la vie privée du Canada, Ottawa, 6 avril 2006)

Avant que les agents publics ne lisent davantage cet article, je m’arrête. Mais avant de terminer, puisqu’il le faut bien, une question : pourquoi diantre les ministères des gouvernements se montrent-ils si avares de détails sur les nouveaux développements technologiques ?


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36 réactions à cet article    


  • ZEN zen 31 mai 2007 12:22

    @ Pierre

    Excellente piqûre de rappel. On a beau le savoir, il faut le répéter souvent.


    • Marsupilami Marsupilami 31 mai 2007 12:38

      Comme dit Zen, excellente piqûre de rappel, Pierre.

      Ce genre de flicage semble inévitable, étant donné que le terrorisme islamiste utilise à fond les moyens de communication modernes. Il faut bien réagir contre, le problème étant de placer le curseur là où il faut pour garantir quand même les libertés individuelles et le respect de la vie privée.

      Côté téléphones portables, c’est simple, il suffit de ne pas en avoir. Personnellement j’en ai jamais eu. Aucun flic ne peut savoir où je suis et ce que je fais dès que je sors de chez moi. C’est une forme de résistance à Big Brother que tout le monde peut pratiquer efficacement.


      • ZEN zen 31 mai 2007 13:17

        @ Marsu

        Non, tu vois les choses de ton balcon. Le téléphone portable est devenu pour beaucoup un outil de travail incontournable...


      • Marsupilami Marsupilami 31 mai 2007 13:30

        @ Zen

        Je sais bien, le mal est fait, presque tout le monde a ce fil à la patte. Je viens de me pencher à mon balcon, et presque tous les gens dans la rue avaient leur portable à l’oreille. Un remarquable instrument de cœrcition et de contrôle social. J’en parlais récemment à une nana serveuse dans un resto. Son patron pouvait à tout moment lui téléphoner pour lui dire de venir ou de ne pas venir bosser en fonction du taux de remplissage de la salle. L’esclavage soft postmoderne.

        Damned, je résisterai jusqu’au bout.


      • claude claude 31 mai 2007 16:41

        j’ai un portable que j’active quand je sors de la maison (enfin, quand je n’oublie pas...) et que prête à ma fille à chaque fin de mois pour qu’elle empêche d’avoir un trop gros report de communications (ces salaud de sfr, n’accordent pas plus d’un mois de report... smiley )

        étant toujours à la bourre, le portable me permet de m’escuser auprès des personnes qui m’attendent.

        pour le reste, rien ne vaut une bonne conversation autour d’une bonne bière ! smiley


      • Raphaël Louvradoux 31 mai 2007 18:59

        Mais c’est comme tout. Il suffit de l’utiliser de manière appropriée, de se maintenir à l’écart des dérives. Le plus dangereux, pour le moment, dans les portables, ce sont leurs émissions au contact du cerveau, le fait qu’on en face un objet social et non plus utilitaire (et donc qu’on en vende à des gamins qui n’en ont pas besoin), et donc le lobbying présent derrière.

        Parce que pour ce qui est de l’écoute, faut pas croire que ça se limite au portable : tu n’as ni téléphone fixe, ni internet, ni carte bancaire, ni jamais comparu devant la justice, même en temps que témoin ? Là encore, il ne s’agit pas de théoriser un complot, mais simplement de dénoncer des tendances abusives.


      • TSS 31 mai 2007 13:48

        @marsu a raison,il est tout fait possible de travailler sans portable.

        c’est un besoin crée de toute pièce comme bien d’autre et je parle en connaissance cause ayant été responsable d’un SAV pendant 10 ans !


        • maxim maxim 31 mai 2007 14:20

          malheureusement,même à la retraite ,c’est pour moi un objet indispensable ,pour des raisons qui me sont personnelles ,mais c’est un instrument ......

          ce que je déplore par contre ,c’est que la confidentialité s’est évanouie ,et que les gens se livrent en public ,même pour des choses très intimes .....genre « je t’embrasse partout ma chérie » entendu dans la file d’attente de la grande surface il y quelques jours .....

          par contre etant donné que le portable est un émetteur ,il y a belle lurette que nos échanges sont écoutés triés ,analysés ,tout comme ce que nous faisons actuellement sur ce blog .......


          • Marsupilami Marsupilami 31 mai 2007 14:35

            @ Maxim

            Jai fait des milliers de kilomètres en grande randonnée pédestre. Quand j’ai arrêté il y a quelques années (trop d’entorses mal soignées, ça se paye avec l’âge), il commençait à y avoir des abrutis en train de téléphoner des conneries sur les sentiers. L’horreur. J’ose pas imaginer ce que ça doit être aujourd’hui. Il y en a qui prétextent qu’avoir un portable est une précaution utile en cas de pépin physique loin de la civilisation. Quand je leur disais que justement, la grande randonnée consiste à être loin de la civilisation et de se démerder tout seul en cas de pépin, ils me regardaient comme si je débarquais de Pluton.

            Il faudrait des portiques anti-portables à l’entrée de chaque forêt ou montagne...


          • ZEN zen 31 mai 2007 14:36

            @ Maxim, boujour,

            Ou là là ! On est cerné...Mon portable est d’un autre âge. Il ne sert qu’un cas d’urgence.Un carte tous les deux mois. Par exemple,en vélo,pour appeler mon épouse quand je n’ai plus de rustines après avoir crevé trois fois (c’est déjà arrivé !). Eventuellement, pour appeler le Samu, s’il m’arrive de me faire renverser par un chat...ou les PFG si les dégats sont trés sérieux smiley


          • Pierre R. Chantelois Pierre R. - Montréal 31 mai 2007 14:40

            Merci de vos commentaires. Bien évidemment, comme le dit marsu, il suffit de ne pas avoir de portable. Mais voilà. Nous assistons ici au grand combat du progrès dans ses avantages et ses effets pervers. Nonobstant le progrès, à mes yeux, il reste un danger incommensurable : la perte progressive de nos droits et libertés.

            Des forums comme Agoravox seront-ils scrutés à la recherche de propos séditieux ? Inutile de rappeler, cela avec humour bon enfant, bien entendu, que si cela devait être le cas, des commentaires d’une haute acidité sur l’actuel et nouveau président de la République pourraient titiller plus d’un magistrat. Qu’il s’agisse d’un appel sur mobile, d’un courriel envoyé par Internet ou d’un simple texto, les « grandes oreilles » de la République peuvent désormais savoir qui a contacté qui, où et quand. Science-fiction ou réalité ?

            Pierre R.


            • ZEN zen 31 mai 2007 14:57

              @ Pierre

              Le risque est réel, mais je crois(ou j’espère) que la gestion policière et/ou étatique d’une masse d’informations aussi monumentale s’avérera, s’il elle se met en place, d’une grande inefficacité et paralysera toute recherche de données pertinentes et ciblées .

              Les USA ne savent pas utiliser judicieusement les tonnes d’informations qu’ils peuvent capter(système Echelon) et finissent par ne plus être informés sur rien d’essentiel, ou avec retard...Cela s’est vérifié et se vérifie sur le terrain aujourd’hui en Irak.Ils sont dans une nasse qu’ils ne contrôlent plus, malgré la surabondance des données satellitaires...Trop d’informations...


            • L'enfoiré L’enfoiré 31 mai 2007 17:41

              @Zen,

              Tu as raison. L’information tue l’information. On veut être informé mais on ne sait plus lire. On veut être copié dans les emails pour ne parler que d’eux, et on ne tire qu’une partie de ce qui souvent écrit entre les lignes. Alors quand la masse dépasse tout entendement. Bonjour les dégâts et les retards dans la prise de conscience.

              Un ordinateur analogique existe peut-être encore, l’intelligence artificielle dans le numérique pourrait nous sortir d’une tranquillité bien méritée.

              Les blogs, horreurs, ils vont en avoir du boulot pour décortiquer tout cela. smiley


            • Plus robert que Redford 31 mai 2007 20:10

              Tout à fait de votre avis ! Il arrive que je m’auto-censure dans mes commentaires, que je désirerais quelquefois beaucoup plus agressifs, mais une certaine forme de politesse m’en empêche, et, disons le clairement parfois, une vague crainte d’en être reproché..

              il en est des données personnelles de ce type comme de toutes les autres : si vous avez l’image du citoyen bien propre et tranquille, personne ne vous reprochera quoi que ce soit. Si par mégarde, votre nom apparaît dans une enquête, alors ce pourra être le début du cauchemar ! Des fonctionnaires zélés passeront vos emails et SMS au crible, vos lettres papier, vos factures, vos poubelles, vos chiottes aussi peut-être ? Chaque « déviance » des plus anodines sera à l’éclairage du soupçon, interprétée comme la manifestation d’une intention malveillante, le commencement du début de preuve d’un délit... L’histoire des pays de l’est est pleine de telles mésaventures. Cette fois, c’est la technologie qui démultiplie le risque et qui accélère les recherches.

              Alors, oui au principe de précaution appliqué aux lois liberticides !


            • ZEN zen 31 mai 2007 15:00

              Un lien sur le système « Echelon » :

              http://terresacree.org/echelon.htm


              • L'enfoiré L’enfoiré 31 mai 2007 15:08

                @Pierre,

                Quand j’ai lu l’article pour la 1ère fois, je me suis mis en tête qu’il s’agissait de son PC, son laptop, son portable pour la consultation d’internet. Non, le portable, c’était le petit machin que l’on pousse dans la petite poche et qui sonne au moment où on s’y attend le moins. En fait, pas tellement moins de moyens et de risques pour les deux moyens de communication. On parle de donner aux enfants ce petit téléphone pour leur rappeler que les parents existent et aussi pour les repérer si besoin était. Donc qui peut le plus pour le bien, peut le moins pour des risques moins attendus. La technologie est manifestement le meilleur et le pire dépendant des intentions de l’utilisateur. Dur, dur de faire partie d’un monde où l’on veut rester dans l’ombre à certains moments et bavard à d’autres. smiley


                • Pierre R. Chantelois Pierre R. - Montréal 31 mai 2007 15:30

                  @ L’enfoiré

                  Cela déborde largement le simple portable (que nous appelons communément un cellulaire, ici). Toute transmission de courriels ou commentaires sur des forums pourraient être interceptés, soumises à des grilles d’analyse complexes, évaluée par machintruc ou machinchose. Tout est ouvert, je le crains bien. Bar ouvert, bienvenue la compagnie !

                  Pierre R.


                • L'enfoiré L’enfoiré 31 mai 2007 16:34

                  @Pierre,

                  Tout aujourd’hui, s’internationalise. Les sociétés commerciales qui fusionnent pour être plus grosses et pour mieux dominer. Les pays parce qu’ils ne veulent pas se voir en reste et dépassé par les autres. Cet particule « inter » rassembleuse pour le bien de l’homme dans son ensemble est aussi en même temps le pire ennemi de l’individualité. Autant s’en être rendu compte.

                  Internet, Interpol, Inter Hotel, Inter Milan, Inter Marché, France Inter, Internautes, tout est pour tout le monde à disposition pour être... interprétés.

                  Bizarre, nos moteurs de recherche n’ont pas fait précédé leur nom de cette particule. Inter Google par ex. Celui-ci rassemble les infos, les images de notre terre centralisée, contrôlée.

                  Le chef d’orchestre n’a plus qu’à sortir sa baguette. Il est déjà à l’écoute, comme tu dis.

                  Attention : vous êtes sur antenne !


                • Pierre R. Chantelois Pierre R. - Montréal 31 mai 2007 15:26

                  Nous le savons tous. Les technologies se raffinent pour mieux optimiser leurs objectifs. Un exemple éloquent : « Le code de procédure civile américain exigeant désormais, en cas de litige, que le défendeur donne accès sous 99 jours à toutes ses informations au format électronique, les entreprises ne peuvent risquer de perdre le contrôle de leurs informations. Autonomy Corp., spécialiste des logiciels d’infrastructure pour les entreprises, annonce la création d’un module, Echo, qui s’applique à tout type de données : appels téléphoniques, messages vocaux, emails, messages instantanés, documents et vidéos. [...] Ce module peut suivre une suite de transmission de données, comme le chemin effectué par une pièce jointe à un email ou un message vocal. Ainsi, les entreprises peuvent savoir qui a lu, écouté, transféré et conservé le message. Ce module permet également d’évaluer l’influence d’un contenu donné, autrement dit : qui, dans l’entreprise s’est approprié ce qu’il a vu ou entendu, l’a transféré, transformé, voire même plagié. Il est également possible avec cet outil de tracer une information en circulation, d’un message à une conversation téléphonique à un document ».

                  Après la course aux armements, c’est depuis septembre 2001 la course à l’instrumentalisation de plus en plus fine de l’espionnage. Collecter une information est une chose, la colliger en est une autre. Le secteur privé contribue grandement, par ses développements fulgurants d’outils d’espionnage, à conforter le travail des fonctionnaires ou du secteur privé dans le raffinement de la collecte des informations.

                  Quelle serait la réponse à ce cas de conscience : un petit juge d’instruction, peu scrupuleux, en sa qualité de magistrat, décide de procéder à l’écoute et au suivi électroniques d’une personne de qui il soupçonne, sans preuves, une quelconque malversation. Le petit juge voudrait par exemple mettre au jour des délits d’initiés de grands chefs d’entreprises en surveillant tous leurs faits et gestes. Cela dans un seul but : atteindre la notoriété et être promu à des fonctions supérieures. Où est l’encadrement contre les abus lorsque l’appareil judiciaire lui-même se donne les moyens d’espionnage ?

                  J’y perds mon latin et ma jurisprudence. Les lois actuelles, en Europe, prennent-elles le chemin de l’ouverture aux dérives ou assurent-elles réellement un contrôle rigoureux contre les dangers d’abus de pouvoir contre des citoyens ? Là est toute la question. Un juriste pourrait nous décrire l’état de la demeure en la matière.

                  Pierre R.



                    • claude claude 31 mai 2007 16:34

                      bonjour pierre,

                      merci pour cet excellent article.

                      malheureusement, avant nos portables, cela avait commencé avec nos fixes... nos chers amis américains étant passés maîtres dans l’art de l’espionnage civil, mais plus lucratif, industriel.

                      je me souviens d’émissions sur canal+ du type lundi investigations ou le vrai journal de karl zéro, qui relataient comment les américains pillaient les secrets des industries de pointe européennes, grâce à leur radômes implantés en grande-bretagne (airbus, automobile, informatique, pharmacie, recherche scientifique )...

                      cela ne me plait pas particulièrement d’être espionnée et fichée si j’écris des gros mots comme « ben laden », « j’aime allah » ou « la cia est une sacrée bande d’enf... ! » (je previens mes futurs détracteurs, que cela n’est qu’un exemple, une boutade, et non une déclaration d’amour annonçeant une quelconque conversion à un islam intégriste ! smiley-)

                      mais j’essaye de m’en accommoder car je ne vois pas la solution pour faire cesser cet état de fait. d’un côté, il y a la lutte contre « le côté obscur de l’homme » qu’est le terrorisme, les trafics en tous genre (armes, drogue, êtres humains...) et de l’autre l’intolérable atteinte aux droits humains et à mon intimité.

                      comment faire alors ? si vous avez une solution plus adaptée aux droits de l’homme, je signe tout de suite !

                      amitiés


                      • indianagrenoble indianagrenoble 31 mai 2007 18:13

                        A croire que nos chers décideurs (qui vont bientot se rassembler lors du G8) veulent nous garder ignorants, intelligeants comme des boeufs (STARAC’ à donf sur les poste de télévision !) et que l’on consomme comme des bourricots (sans réfléchir quasi à l’impulsif) et surtout....

                        ... surtout bloquer ces quelques personnes bienveillantes qui veulent dire tout haut et tout fort que certaines exactions sont comises et que c’est eux qui les cautionnent quand tout bonnement ils n’en sont pas les auteurs !

                        C’est vrai alors que ce systeme d’« espionnage » permet d’avoir quasi en temps réel le « feed-back » de la population smiley

                        C’est pas le bonheur ça ? Un SoFRES en temps réel - ça ferait bien bander Monsieur le Nain !

                        Avec les nanotechnologie - j’ai vue que bientôt on va voir débarquer ces nouvelles puces wifi - quasi-autonomes :

                        http://www.enerzine.com/15/840+Unc-puce-miniature-qui-s-auto-alimente-en-energie+.html

                        http://www.elecdesign.com/Articles/Index.cfm?AD=1&AD=1&ArticleID=3813

                        http://www.indexel.net/1_20_3520___/L_induction_magnetique__nouvelle_soluti on_de_transmission_sans_fil.htm

                        Vous avez vu la taille des joujoux ?!

                        J’ai collé volontairement une de ces bébettes en stickers sur le dos de mon GSM - ça clignotte tout seul sans alimentation - juste avec le champ magnétique généré par l’antenne du gsm !!!

                        Plus ça clignotte fort et ça s’excite - plus je mets le kit main libre en marche... nocif les GSM ?!!! meuhhh non ! Ca permet juste de faire de la lumière !

                        Enfin on est plus très loin du BIG BROTHER Français avec notre nouveau gouvernement...

                        AUX ARRRRMES CITOYEEEEENNNNNNS !!!! smiley

                        enfin bon !

                        Tout ça pour dire qu’on nous manipule assez bien ces derniers temps, la télé nous balances des emissions d’un cru millénaire !

                        On ré-éduque les zozos qui savent même plus comment se comporter devant leurs enfants (SuperNanie - MAriage en live - comment je dois me comporter avec untel...) c’est gravos !

                        ... la tv réalité se prend désormais pour un pédospychiatre psychosociologue !

                        J’aimerai d’ailleur bien savoir qui est à la tête de ces sections de l’information (ou de la désinformation ou de l’éducation ?!) bon je m’égare !

                        Si vous avec des tuyaux la dessus - je suis preneur !

                        @plouc

                        Alex smiley

                        PS : Ne croyez donc pas tout ce qu’on vous dit à la télé !


                        • Algunet 1er juin 2007 05:28

                          « ça ferait bien bander Monsieur le Nain ! »

                          Insultant, inutile, bas, irrespectueux, gratuit, etc...


                        • TSS 31 mai 2007 18:44

                          sans oublier les RFID,que les grandes surfaces,la main sur le coeur,vous promettent de desactiver à la sortie du magasin mais qui dans la realité leur permettront de connaitre tout sur vous !


                          • Cosmic Dancer Cosmic Dancer 31 mai 2007 18:49

                            @ Pierre R

                            Merci pour cet article terrorisant pointant avec précision tout ce qu’Huxley avec « Le meilleur des mondes », Orwell avec « 1984 » ou encore Terry Gilliam avec « Brazil », et d’autres films comme « Bienvenue à Gattaca » ou « Equilibrium » ont pu anticiper d’une société paranoïde et ultra-sécuritaire au sein de laquelle nos libertés en tant qu’être humain et en tant qu’acteurs de ladite ressemblent plus que jamais à un idéal inatteignable...

                            Bienvenue dans la Matrice...


                            • ExSam 1er juin 2007 09:38

                              Cosmic

                              Oui, dans le genre qui fait peur, y a aussi ta petite photo...Je sais bien que c’est mode de tirer la tronche à l’objectif, c’est pas forcément top, forcément.


                            • iliaval iliaval 31 mai 2007 21:15

                              Fermons nos portables tout court ! Pas seulement parce qu’on est espionnés (ce qui, entre nous, n’a rien d’étonnant...)Mais fermons-les aussi, pour ne plus avoir à subir la vie intime de tout le monde dans la rue, les transports en commun, etc. Pour ne plus avoir à subir ces sonneries à la con, qui sonnent toutes les 5 minutes dans les endroits sus-nommés et les autres. Pour que mon fils arrête de me harceler pour que je lui en achète un, comme ses copains (pas question !)Pour que les chefs arrêtent d’appeler leurs employés à toute heure de jour et de la nuit, du weekend et des vacances. Pour ne plus être esclaves du gadget, de la consommation et du regard des autres.


                              • Thucydide Thucydide 31 mai 2007 22:13

                                Le portable ne sert pas qu’à se faire big-brozériser. Il sert à se faire éparpiller en petits morceaux lorsqu’on est pisté par les agents du Mossad israélien.

                                Pour le reste, je suis comme certains ici, je fais de la résistance à cet appareil, qui ne sert qu’en vacances, du genre : pour s’appeler d’une piste de ski à l’autre. Le reste, sauf conditions de travail particulières, est généralement aussi caricatural que dans le sketch de Gad Elmaleh ou dans la bande dessinée « Les Bidochons usent le forfait » (sa parution date un peu, mais elle n’a pratiquement pas vieilli).


                                • zOoO zO 31 mai 2007 22:39

                                  Eh oui ! je sais nous sommes tous espionnés.

                                  Et que pourrait-on me reprocher, quelques petites contrebandes, des propos séditieux concernant les dernières ou prochaines élections, de draguer ma voisine, ou d’aller sur des sites pornos ou de rencontre. smiley

                                  Je suis entièrement d’accord avec vous Pierre, les moyens modernes qui sont mis a notre disposition ont aussi leurs revers. A chacun de les utiliser selon ses besoins.

                                  Mais honnêtement je ne vais pas devenir paranoïaque et m’enfouir la tête dans le sable pour être sûr de pas être vu ou entendu.

                                  Alors je préfère l’oublier, vivre ma petite vie tranquille, et faire mes commentaires sur Av, et téléphoner à mes copines, ce qui fera peut être plaisir à ceux susceptible de m’écouter. smiley


                                  • ExSam 1er juin 2007 09:35

                                    zO

                                    Momo..MOMONE !!!T’oublie pas de ramener du Cilite de Karrouf ! Du Cilite, t’es sourde, ou quoi ?!!!!!!


                                  • zOoO zO 1er juin 2007 22:01

                                    Merci Ex Sam, c’est exactement ce que je voulais dire. Je doute que mes conversations intéressent d’autres personnes.  smiley


                                  • moebius 31 mai 2007 22:45

                                    Pas de portable ! les murs ont des oreilles ! encre sympatique ou codes, essentiellement ___666/, fg§§,kg*$àç t(-,«  »&&0000$$$°)(’’gdjvQsQSum^^d^__5533kkIRmerdreRIkk335588r’rr ,,,__((’’’^^$ç))___ et à bon entendeur salut !


                                    • goeland86 1er juin 2007 00:15

                                      Il est interessant pour moi, etant expatrie aux Etats-Unis et devant etre sous surveillance constante, de me rendre compte que les Francais, alors que pour bien longtemps effrayes de compagnies privees obtenant leurs informations, commencent a etre effrayes par le gouvernement collectant ces informations. J’espere seulement que dans la bataille menee pour les droits a la vie privee, que les Francais ne laisseront pas les compagnies se saisir de ces memes informations pendant que les peurs creees par le gouvernement distraient l’attention !

                                      Aussi, pour ceux qui tiennent a leur vie privee sur la toile, je suis un grand fan de Tor, qui, en combinaison avec Privoxy permet d’anonymiser les packets de donnees transmis depuis un ordinateur. Le site web est en anglais, mais je pense qu’il se trouveras bientot une traduction des instructions. Le site web est dans l’entete.


                                      • matsky 25 septembre 2008 20:08

                                        C bizarre je viens d’installer tor et tt les réseaux connectés vont vers washington et un autre endroit pas loin, je trouve ça limite. ça semble normal vue que c 1 initiative "Washingtionienne" ; c encore plus étrange ?!
                                        Selon le niveaux de cryptage des communications c déchiffrable relativement instantanément pour certains matériels... mais si gt un organisme d’état je prendrai les devants pour secrétement mettre en place des outils soit disant libre pour mieux espionner ^^
                                        Salut les paranos et terroristes anti-capitaliste en herbes @+


                                      • Pierre R. Chantelois Pierre R. - Montréal 1er juin 2007 04:27

                                        Les décalages horaires sont difficiles. Si je m’absente quelques heures, de ce côté-ci de l’Amérique, je reviens et vous êtes déjà au lit. Lorsque je me couche, vous vous levez. Bon, on s’y fera.

                                        « Une société qui passe de la vigilance à la surveillance met en jeu, au prétexte d’une demande croissante de sécurité collective, les libertés individuelles et le droit à l’anonymat et au secret. La collecte des données biométriques identifiantes risque de comporter une atteinte majeure à la vie privée, et pourrait donc aussi ne pas respecter l’article 8 de la convention des Droits de l’Homme qui stipule que « toute personne a droit au respect de sa vie privée et familiale ». C’est l’avis que vient de donner le Comité consultatif national d’éthique.

                                        Le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) est inquiet par la « généralisation excessive de la biométrie », rapporte l’Agence France-Presse. Dans un avis rendu qu’il vient de rendre public, le CCNE, tout en évoquant la « hantise sécuritaire » depuis les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis, s’interroge sur le « prix à payer pour rendre la vie plus sûre ». Le Pr Didier Sicard, président du CCNE, lors d’une conférence de presse, déclare : « A notre insu, un jour on peut se réveiller totalement tatoués par une biométrie ». Subrepticement, notre société, au nom du paradigme sécuritaire, s’habitue à l’usage de ces marqueurs biométriques et chacun accepte finalement et même avec quelque indifférence d’être fiché, observé, repéré, tracé, sans souvent même en avoir conscience rappelle le CCNE.

                                        En France, le Fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG) contient maintenant celles de près de 500.000 personnes, les données pouvant être conservées quarante ans pour celles qui sont condamnées, vingt-cinq ans dans les autres cas. La durée de conservation est de cent ans en Angleterre où jusqu’à 4 millions de personnes seraient fichées dans la banque ADN de la police, relève l’avocat Mario Stasi, corapporteur de l’avis du Comité consultatif national d’éthique (CCNE). Rien ne saurait, selon le CCNE, justifier la conservation de ces données pour les personnes ultérieurement jugées innocentes.

                                        Le passeport biométrique récemment mis en service dans 27 pays d’Europe et d’Amérique illustre, selon le CCNE, les risques d’abus de la biométrie. Des « expertises convergentes réalisées par des sociétés de sécurité information et par le groupe Fidis  » (Futur de l’identité dans la société de l’information), pour le compte de l’Union européenne, « ont montré que la confidentialité des données transmises à partir de puces électroniques intégrées au passeport biométrique était illusoire  ».

                                        Un récent projet européen (www.humabio-eu.org) inquiète aussi le CCNE. Pour suivre en permanence l’état de vigilance de transporteurs de fonds ou des pilotes d’avions notamment, des enregistrements de leurs électro-encéphalogrammes et électrocardiogrammes pourraient être transmis à distance, avec le risque que ces données soient obtenues à « leur insu », précise le Pr Sicard.

                                        «  L’utilisation universelle de la biométrie pour définir l’identité des personnes se développe irrésistiblement et en apparence inéluctablement pour des besoins affirmés d’une sécurité accrue  », estime le CCNE, jugeant qu’il est «  grand temps de redonner son sens véritable à la biométrie  » en faisant "de la technologie un instrument réel de progrès au lieu d’une arme souvent inadaptée et par là même contraire au but qu’elle s’assigne ».

                                        Dans son commentaire, goeland86 se déclare un grand fan de Tor. Il semble que le lien qu’il a proposé ne fonctionne pas. Voici donc le site de Tor : Un système de connexion anonyme à Internet pour ceux ou celles que la question intéresserait.

                                        Pierre R.


                                        • Pascal 1er juin 2007 17:35

                                          Je vois que même les informaticiens commencent à se rendre compte de l’action néfaste de l’Etat qui pour moi a une action :
                                          - nécessairement violente (puisqu’il viole les droits des individus),
                                          - irresponsable (puisque ceux qui violent ces droits ne supportent pas les conséquences de leur action) et
                                          - destructrice puisque la totalité de l’action engagée par l’Etat est détruite et ne génère aucun effet bénéfique.

                                          Enfin l’Etat pourrait au lieu de surveiller les citoyens honnêtes se concentrer sur les vrais êtres nuisibles c’est à dire les terroristes et les voleurs... Voilà la limite et il est simple de ce concentrer sur les voleurs car on les connaît même si ce sont des hakers....Les renseignements généraux et les services secrets du monde entier savent mais les politiques préfèrent s’en prendre à des êtres sans défense plutôt que de s’attaquer aux vrais voleurs et à ceux qui les protègent.

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