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Accueil du site > Actualités > International > Grèce, Portugal : la victoire temporaire des austéritaires

Grèce, Portugal : la victoire temporaire des austéritaires

Les Grecs et les Portugais ont déjà payé un très lourd tribut à cette crise de la zone euro. Pourtant, malgré les manifestations et les démissions de ministres, pour l’instant, les gouvernements en place continuent à appliquer une austérité violente, sans qu’une majorité claire se dégage pour s’y opposer.
 
 
L’austérité, majoritaire à Lisbonne et Athènes
 
Vu d’ici, il est incroyable, pour ne pas dire autre chose, que les gouvernements grec et portugais tiennent toujours dans le contexte actuel. La récession continue, le taux de chômage dépasse 27% en Grèce et 18% au Portugal, pourtant, rien n’y fait : ni la censure du plan d’austérité par la Cour Constitutionnelle ni la démission de deux ministres majeurs du gouvernement à Lisbonne, ni la fermeture de l’audiovisuel public ou les départs de la majorité du DIMAR à Athènes n’ont fait tomber les gouvernements euro-libéralo-austéritaires dans les deux capitales du Sud de l’Europe.
 
Ce lundi, malgré une fronde grandissante dans ses rangs, le premier ministre portugais a exclu de changer de cap, sachant que le président de la République avait indiqué qu’il ne convoquerait pas les élections législatives anticipées que demande la gauche. Il a également affirmé que « nombreux sont ceux qui disent que l’austérité est excessive, mais elle est celle que nous imposent les circonstances  ». Cependant, le niveau de dette du pays atteint 127,2% du PIB, un chiffre qui rend très aléatoire la sortie du pays des plans européens et pourrait rendre nécessaire un second plan.
 
En Grèce, malgré la défection du DIMAR, le gouvernement continue à appliquer les potions amères et absurdes de la troïka. Comme le rapporte ce papier du Figaro, un sondage indique que pas moins de 60% de la population serait favorable au licenciement de fonctionnaires (et même 47% des électeurs de Syriza) du fait d’enquêtes qui mettent en avant certains abus et créent le sentiment que les membres de la fonction publique sont des priviliégiés dans cette crise. Cependant, l’endettement du pays atteint encore 160% du PIB, malgré l’effacement de 107 milliards d’euros de dette…
 
Entre résignation et peur

Il y a quelque chose de stupéfiant à ce que la population continue d’accepter ces politiques, d’autant plus qu’elles sont tout autant inefficaces pour restaurer la solvabilité et la liquidité des pays que pour relancer la croissance. L’échec criant du redressement des comptes de ces deux pays, dont tous disent aujourd’hui que, dans les conditions actuelles, ils devront recevoir une nouvelle aide et / ou voir une partie de leur dette effacée et la dégradation effrayante de leur situation sociale conduit à s’interroger sur les raisons de la relative apathie des peuples portugais et grec dans cette crise.

La première raison est sans doute une forme de résignation : beaucoup n’imaginent sincèrement pas qu’il soit possible de mener une autre politique (surtout quand il s’agit de quitter la monnaie unique). Du coup, ils continuent à obéir aux demandes européennes, même si les résultats sont déplorables. Le problème est que pour s’en sortir seul, il faudrait que les dirigeants de ces pays remettent totalement en cause les politiques suivies depuis des décennies (intégration européenne, anarchie financière et commerciale). La crise pousse au contraire certains à se raccrocher aux politiques traditionnels.
 
Ensuite, on ne peut pas exclure que la peur joue un grand rôle. En Grèce, la peur de la Turquie et le refus de l’affronter seul fait sans doute en grande partie que les dirigeants d’Athènes n’aient pas voulu remettre en cause les diktats européens. Dans les deux pays, une peur du saut dans l’inconnu que représenterait le retour à une monnaie nationale et une banque centrale au service de la collectivité, bien que l’histoire démontre le contraire. Heureusement, le débat progresse dans l’Europe du Sud, avec le grand succès d’un livre anti-euro au Portugal et la poursuite du débat en Italie.
 
Tout ce qui se passe aujourd’hui semble confirmer ceux qui parlaient hier de « stratégie du choc  ». La crise, loin de remettre en cause le néolibérailsme, semble faciliter son avancement, comme je l’avais pressenti dès janvier 2009. Mais, tôt ou tard, les peuples finiront par se rebeller.

 


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12 réactions à cet article    


  • Yvance77 25 juillet 2013 12:46

    Salut,

    Pour la France, car bientôt c’est notre tour hein, la solution est là :

    « Voilà 40 jours que les Bulgares battent le pavé pour réclamer la démission de leur gouvernement, pourtant fraîchement nommé. Après moins de deux mois passés à la tête du pays, le Premier ministre Plamen Orecharski, et avec lui la stabilité politique de la Bulgarie, sont en danger. Mardi 23 juillet, 3 000 manifestants ont défilé dans les rues de Sofia, la capitale.

    Jusque-là, l’ambiance de la contestation était bon enfant, mais pour la première fois, la protestation a dégénéré. Les manifestants ont assiégé le Parlement avant des affrontements avec les forces de l’ordre. Bilan de la soirée : 20 blessés, dont trois policiers. Les Bulgares se soulèvent contre ce qu’ils estiment être un système mafieux »

    Notez bien et gardez dans un coin de tête ce qui est en gras, cela servira. Donc on répète en boucle et après moi  :

    « Les Bulgares se soulèvent contre... un système mafieux »

    Pourquoi ? Ben chez nous, c’est tout pareil... un système mafieux au service de la finance !


    • olfe olfe 25 juillet 2013 12:59

      Il y a aussi le fait que les gens ont du mal à croire que nous sommes dans une période de régression durable.
      Ils ne croient pas qu’on puisse revenir à des méthodes barbares car ils pensent que le modernisme nous a rendu plus civilisés.
      Ils pensent aussi que c’est un passage obligé afin de revenir à des jours meilleurs : c’est bien connu, « après la pluie, il y a le beau temps ».


      • olfe olfe 25 juillet 2013 13:11

        " Les Bulgares se soulèvent contre ce qu’ils estiment être un système mafieux " :
        Et en France, on fait une loi censée lutter contre la fraude fiscale mais qui est tellement amendée qu’elle risque d’être encore plus tolérante avec les fraudeurs.
        C’est comme la loi sur la transparence des élus, avant on pouvait contrôler et divulguer le patrimoine de ceux ci, maintenant, on peut contrôler ce qu’ils déclare mais c’est interdit de divulguer sous peine de fortes sanctions.
        Résultat : les élus se sont bien protégés.
        C’est quand même d’une absurdité sans nom que de laisser les élus faire la loi qui limite leur liberté.
        Il y a forcément conflit d’intérêt et risque d’abus de pouvoir.


        • spartacus spartacus 25 juillet 2013 13:34

          Franchement les fonctionnaires en Grèce pouvaient tous bénéficier d’une retraite à taux plein à 53 ans avec 95% des derniers traitements....

          Papendréou le socialiste a embauché des masses de fonctionnaires pour se faire élire.
          En 10 ans sous Papendréou, la masse salariale du secteur public a doublé...
          Le salaire moyen des employés de la compagnie nationale ferroviaire grecque était de 70 000 euros annuels....

          L’austérité n’est que la résultante du clientélisme de gauche envers les fonctionnaires....

          On vous a pas expliqué que l’argent des fonctionnaires et payables par les contribuables ?

          Privilégiés ici comme là bas !

          N’est pas les bénéficiaires de privilège fonctionnarisés Français particulièrement hypocrites ?

          Avec vos droits sociaux différenciés qui font de vous les nouveaux nobles ?

          Régimes spéciaux parlez nous de vos différence en droits sociaux les hypocrites profiteurs.

          Bonifications à gogo. 4 années cotisées =5. Calcul avantageux sur 6 derniers mois. Préfon déductible des impôts. Cotisation plus faibles. Temps de travail plus faible (11 semaines de congés à la mairie de Paris). Age de départ plus tôt. Priorités aux logements sociaux. Clientélisme. Phagocytage des élus de la république. Conflit d’intérêt permanent de vos élus. Intouchables. 

          Petits avantages, mais multipliés par des millions que vous êtes. 

          Se plaindre de l’austérité alors qu’ils l’on créé. 

          • Xenozoid 25 juillet 2013 13:54

            bon,c’est vrai,hein,le spartacus etait thracien,en bulgarie ca fait pas bon de s’appeller mafiousus o nespotus, !! a la niche cinchienatus,y’a rien a voir ici,the damned are coming


          • JP94 25 juillet 2013 15:25

            Article intéressant car il s’agit bien sûr non pas seulement de constater mais d’anticiper si on veut agir et changer les choses .

            Il y a quelque chose d’amusant à vous lire , décidément , car on a du mal à croire que vous être vraiment à droite ... de la même façon qu’on a du mal à croire que le PS est vraiment à gauche - mais le PS tient un double langage social / sociétal . Il lui suffit d’afficher un discours « de gauche » sur le terrain sociétal pour prétendre être à gauche tout en menant les politiques les plus antisociales ( ANI , TCE , ... ) et les plus atlantistes ( OTAN , traité de libre échange , acceptation de l’espionnage US ...) 

            Votre analyse est juste , à mon sens : vous dénoncez l’austérité menée à marche forcée , l’échec auquel sont vouées ces politiques aveuglément libérales menées par le PS qui suit Sarkosy .

            La stratégie du choc consiste à assommer la population par des mesures si violemment antisociales qu’elle est KO ... je ne pense pas non plus que ça puisse perdurer indéfiniment mais plus on attend , plus la population et le pays seront marqués .

            C’est encore une fois singulier car si vous récusez le PS et l’UMP , d’une certaine façon vous vous référez à une droite d’auparavant : toutefois une telle droite n’a pas existé , puisque les droites qui ont précédé ont mené à Sarkosy .., dont vous vous démarquez totalement . Continuez ainsi !

            Mais la droite actuelle ne sort pas de ses ornières : enjeu de pouvoir court terme ? 

            • COLLIN 26 juillet 2013 04:44

              @ actias,

              La « dette » est artificielle,aucun état ne devrait se sentir contraint de s’endetter auprès des « marchés » financiers (mafia financière).

              Dans une situation dite normale,un état conserve le pouvoir régalien (« régalien »signifie pouvoir du roi) d’émettre la monnaie (« battre » monnaie) pour financer son budget.

              Si une trop grande quantité de monnaie est émise en rapport aux réserves en métaux précieux ( or et argent ) la monnaie peut se dévaluer sur le marché des devises,ce qui renchérit les importations,et génère de la « compétitivité » sur nos exportations.

              Sinon,l’état rembourse sa banque nationale en ne lui payant AUCUN intérêt financier (quand bien même il en paierait,cela revient dans sa poche,ou plutôt son budget,car la banque lui appartient).

              De plus,l’état peut se permettre d’émettre de la monnaie pour financer des « grands travaux » (de type TGV,énergies renouvelables,grands projets éducatifs ou de santé publique) qui au bout du compte lui rapporteront de l’argent.

              La « dette » n’est pas la résultante du laxisme de la population qui aurait vécu « au dessus de ses moyens »,mais la résultante de la haute trahison de nos responsables politiques qui ont bradé notre indépendance et nous ont soumis à l’esclavage des « marchés » financiers, cf.la loi Pompidou du 1er janvier 1973,réactualisée par la traitrise de Lisbonne.

              Il nous serait toujours possible de revenir à ce système vertueux,mais nous nous heurterions aux résistances de nos politiques-traitres et de leurs commanditaires ou donneurs d’ordre,qui disposent des moyens de police et de l’armée pour empêcher tout mouvement réellement émancipateur.

              A moins de disposer des forces armées,c’est donc impossible....


            • Xenozoid 25 juillet 2013 19:03

              y’a pas déspoir,le seul truc valable , c’est la vie, bien sure peu nous dirons(nous n’avons pas le choix),qui poura me dire ce qui differe la nation de dieu ?ou la polemique et l’existence

              rien


              • TSS 25 juillet 2013 20:32

                le gvt du Portugal vient de trouver un système merveilleux ,pour relancer la consommation il invite

                tous les européens à venir !

                 +de 180 jours de vie par an au Portugal = 0 impot pendant 10 ans... !!


                • CN46400 CN46400 26 juillet 2013 10:26

                  La « dette » n’est pas une dette puisque tout le monde, de l’extrème droite à l’extrème gauche, sait qu’elle ne sera jamais remboursée. Surtout si la récession, qui plombe les rentrées fiscales, s’installe durablement !

                  Alors pourquoi tout ce tapage autour de la « dette » ? Simplement parceque les capitalistes occidentaux, pour ne pas se faire croquer par les crocodiles émergents, veulent, malgré la crise, maintenir leurs taux de profits au plus haut. Pour cela toujours le même moyen : faire baisser le prix de la force travail en occident (salaires directs et indirects). Et ce même si l’activité peut, elle-même, s’en ressentir en étendant le chômage, qui, dans cette équation, joue pour eux, quand même, un rôle positif puisqu’il pèse, à la baisse, sur le prix de la force de travail. Finalement, la « dette » n’est qu’un argument médiatique de plus destiné à faire pénétrer dans le subconscient des prolos la nécessité d’accepter un serrage supplémentaire de la ceinture.

                  A ce stade, la sortie de crise, pour ceux qui la payent, ne peut s’envisager que par un autre partage du travail (32hx4j), un autre travail (+ de qualification), une autre économie( + verte et + humaine) et une baisse du coût de la vie (logement, transports). Toutes choses que le capital occidental, obnubilé par le taux de profit, est bien incapable d’envisager.

                  Mais l’engagement dans cette sortie, dépend, pour l’essentiel, de la crédibilité que les prolos en auront, donc du temps qu’ils mettront à prendre conscience de l’impasse politique et économique dans laquelle ils se débattent aujourd’hui !


                  • carloforte 26 juillet 2013 11:48

                    C’est incroyable, mais cela fonctionne toujours d’opposer les gens, le privé, le public.....de supprimer les avantages du public (fonctionnaires de base, pas les hauts fonctionnaires), ne donnera pas plus au privé. Vaut mieux tirer vers le haut que vers le bas : donner aussi des avantages au privé que supprimer ceux du public. Pendant ce temps, la haute finance se gave sur le dos du privé et du public de base.


                    • Akerios Akerios 27 juillet 2013 19:18

                      Merci pour l’information  COLLIN  !

                      Je te cite

                      «  C’est la raison pour laquelle a été créé « EUROGENDFOR »,qui est une sorte d’armée privée aux ordres des dirigeants de cette « union européenne ».

                       »

                       

                       

                      Je ne savais que cela existait. Des troupes spéciales sont entrainées pour imposer la politique de Bruxelles et contre la volonté des différents peuples d’Europe et les « mater ».

                       

                      C’est une police militaire internationale..........incroyable mais vrais je viens de le contrôler.

                      Cette information ne passe pas sur nos médias ! et pour cause !

                       

                       

                      Nous ALLONS vers une dictature en Europe ! 

                      Oui une nouvelle forme de dictature avec une police militaire qui aura des pouvoirs supranationaux  !

                      .................et celui d’arrêter et d’exécuter au nom de l’Europe ! C’est fait !

                       

                      ............Ce nom sera un jour maudit  : « EUROGENDFOR »...................

                       

                       

                      http://lesmoutonsenrages.fr/2012/02/15/eurogendfor-la-force-de-gendarmerie-europeenne-sapprete-a-intervenir-en-grece/

                      .

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