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Accueil du site > Actualités > International > Guayana Esequiba : un conflit géopolitique méconnu

Guayana Esequiba : un conflit géopolitique méconnu

C’est un conflit géopolitique méconnu, mais pourtant, le territoire de la Guayana Esequiba attise les tensions depuis plusieurs décennies entre le Venezuela et l’ancienne colonie britannique de Guyane, la Guyana, indépendante du Royaume-Uni depuis 1966. Cette querelle ancestrale est d’autant plus intéressante qu’elle a traversé les grands soubresauts de l’histoire sud-américaine. De plus, elle est la dernière relique d’une question fondamentale propre au continent sud-américain, qui répond à sa vastitude : l’attribution de territoires vierges de population, à une nation.

Un territoire hostile mais vaste

Tout d'abord, situons le problème. La Guayana Esequiba (voir zone rouge dans encadré) est un territoire de 159 000 kilomètres situé entre la frontière officielle qui sépare le Guyana du Venezuela et le cours du fleuve Essequibo.

Si il représente près de 75% de la superficie guyanaise (!), ce territoire n'en reste pas moins hostile et donc très peu peuplé puisque 90% de la population guyanaise se concentre sur le littoral.

La forêt tropicale dominant la région et les cours d'eau étant impraticables à cause des rapides, la Guayana Esequiba n'a guère suscité l'intérêt faute d'attractivité. En conséquence, ni le Venezuela, ni les Anglais, n'ont jamais vu l'intérêt de tracer une frontière précise.

Un Eldorado sans frontières 

Ce n'est que vers la moitié du XIXème siècle que la Guayana Esequiba va commencer à attirer les convoitises car la région contient de l'or et au fil que les mines ouvrent, il devient urgent de déterminer une frontière pour répartir les possessions entre venezuéliens et britanniques.

Là commence l'imbroglio de la ligne de Schomburgk, du nom d'un scientifique allemand venu en Guyane pour mener une mission d'exploration de la région et ainsi tracer une frontière équitable. La frontière proposée par l'explorateur correspond à celle aujourd'hui connue, et attribue donc à la Guyane Britannique la Guayana Esequiba. Acceptée par le Venezuela en 1899 à Paris, cette version sera néanmoins contredite par la suite si bien que le Venezuela va jusqu'à mettre en cause le tracé officiel de Schomburgk, qui aurait été selon eux falsifié. L'explorateur, mort en 1865 à Berlin, ne pourra donner son avis.

Vision vénézuélienne parallèle 

En 1963, lors de l'indépendance de la Guyana, le Venezuela déterre la hache de guerre et revendique à nouveau la Guyana Esequiba. Cette fois, des commissions d'arbitrages puis l'ONU sont appelées à la rescousse mais ne parviennent pas à mettre d'accord les deux parties. Avec l'arrivée de Chavez au pouvoir, les troupes vénézuéliennes ont réalisé une incursion remarquée en Guyana Esequiba, il y a trois ans de cela, malgré les blâmes de la communauté internationale.

En effet, l'Esequiba appartient officiellement à la Guyana. Mais au Venezuela, la propagande officielle s'est chargée de s'accaparer le petit bout de territoire. Ainsi, sur les manuels scolaires vénézuéliens et sur les cartes du pays vendues localement, la Guayana Esequibia est pleinement intégrée au territoire du Venezuela (ex : cartes des provinces). 

Retrouvez ce billet sur http://offensif.net, le blog d'Alex Joubert


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4 réactions à cet article    


  • Mmarvinbear Mmarvinbear 21 décembre 2010 13:47

    On parie combien qu’ à la prochaine grosse difficulté, Chavez y enverra ses chars histoire de se faire mousser le nationalisme ?


    • labulle 21 décembre 2010 18:09

      Selon un vénézuélien avec qui j’ai parlé de cetterégion, il y aurait aussi du pétrole, d’où la convoitise. Ily a aussi des tribus qu’il est interdit de rencontrer pour les préserver.

      Merci pour votre article.


      • Jean-Luc Crucifix Jean-Luc Crucifix 21 décembre 2010 22:42

        Signalons tout de même que ce n’est pas Hugo Chávez qui a inclus l’Esequibo sur les cartes officielles du Venezuela. Cette inclusion est bien antérieure à son arrivée au pouvoir. Cela fait plusieurs dizaines d’années que cette région apparaît comme « zone en réclamation » sur les cartes publiées au Venezuela.

        N’accusons donc pas Chávez de ce qu’il n’a pas fait.

        • Georges Yang 22 décembre 2010 10:50

          Intéressant mais un peu bref, on reste sur sa faim.
          Dans la même région, il faut noter les velléités du Brésil sur la Guyane Française, après quelques affrontements un arbitrage de la Suisse en 1900 fit perdre une partie du territoire par la France au profit du Brésil
          De nos jours, le Brésil ne réclame plus avec véhémence, mais envahirait probablement le territoire si la France lui accordait l’indépendance

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AJ


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