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Japon : nouvelles preuves de la réussite des Abenomics

Ce qui se passe au Japon devrait faire réfléchir tous les dirigeants européens, tant l’exemple d’un pays développé, à la démographie déclinante et endetté, devrait nous faire réfléchir. Malheureusement, plus de cinq ans après l’arrivée au pouvoir de Shinzo Abe, le succès de sa politique économique est trop souvent ignoré, même si les dernières statistiques ont été rapportées par le Monde et le Point.

 

L’exact inverse des politiques européennes
 
Quand l’UE promeut un libre-échange dogmatique et sans mesure, des politiques budgétaires austéritaires et la monétisation des dettes publiques la plus parcimonieuse des pays dits développés, le Japon de Shinzo Abe a pris le parti inverse. Il maintient une politique commerciale à géométrie très variable, pratiquant un protectionnisme féroce dans certains domaines, comme l’agriculture, où les importations de riz sont taxées à plus de 300%, ou l’automobile, où plus de 90% des voitures vendues localement sont produites localement. En arrivant au pouvoir en 2012, malgré des déficits proches de ceux de la Grèce de 2010, Shinzo Abe a choisi de relancer l’économie par la dépense budgétaire.
 
Enfin, il ne faut pas oublier que la Banque du Japon a racheté pour 75% du PIB de dette publique en 5 ans, réduisant fortement l’endettement du pays, qui échappe totalement à la pression des marchés, un exemple qui montre qu’il y a bien une alternative aux sinistres politiques déflationnistes européennes, pour qui conserve sa monnaie. Un des problèmes avec l’analyse de la situation du Japon, c’est la prise en compte de la démographie du pays. En effet, The Economist avait montré que de 2000 à 2010, si le pays avait affiché une croissance plus faible que les Etats-Unis ou l’UE, rapportée à l’évolution de sa population, la croissance du PIB par habitant était la plus élevée.
 
Les dernières statistiques du pays sont éclatantes : 7ème trimestre de croissance, qui accélère. Le pays affiche une progression proche de 2%, d’autant plus remarquable avec une population en baisse, il est aussi sorti de la déflation, avec une inflation légèrement positive, à 0,8% en fin d’année dernière. Sur le marché du travail, il y a 1,56 offre d’emploi par chômeur, ce qui devrait soutenir la hausse des salaires qu’appelle le premier ministre. Encore une curiosité du pays du soleil levant par rapport à nos pays européens où nos dirigeants n’ont de cesse, au contraire, d’appeler à toujours plus de compétitivité, quand ils ne permettent pas carrément leur baisse par différentes manœuvres…
 
 
Bien sûr, le Japon n’est pas un exemple pour tout. Mais il est tout de même frappant de voir comment un pays à un stade de développement proche du nôtre peut mener des politiques radicalement différentes des nôtres. Et son succès aujourd’hui démontre de facto que les politiques qui sont menées en Europe depuis 30 ans sont des erreurs complètes. A bon entendeur…

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20 réactions à cet article    


  • Parrhesia Parrhesia 15 février 2018 11:00
    Un article à lire et à relire... et a bien comprendre !

    Il démontre, (curieux d’ailleurs qu’il en soit encore besoin), qu’ avec un protectionnisme à 300 % de droits sur l’importation des produits agricoles, l’agriculture française, secteur traditionnellement porteur de l’économie française, ne serait pas dans la situation catastrophique qui est la sienne !
     Et encore, non seulement la France n’aurait pas besoin, loin s’en faut, de 300% de droits pour sauver son agriculture, mais un simple de taux régulateur ferait parfaitement l’affaire !
     Et avec des taux régulateurs modérés mais généralisés, c’est toute notre économie qui serait sauvée sans nuire au traditionnel principe des accords commerciaux
    A condition, bien sûr, de prendre en compte nos intérêts nationaux plutôt que ceux de nos concurrents, voir de nos adversaires déclarés !!!
    Sans s’étendre sur les 300% de droits appliqués par les inconditionnels américains du libéralisme sur certains aéroplanes à l’importation aux U.S.A. Etc, etc, etc !


    Bravo m. Herblay !


    • Parrhesia Parrhesia 15 février 2018 11:16
      @Parrhesia
      Merci de lire : « un simple taux régulateur ferait parfaitement l’affaire ! »
      Mille excuses.

    • Drugar Drugar 15 février 2018 11:43

      @Parrhesia
      « Il démontre, (curieux d’ailleurs qu’il en soit encore besoin), qu’ avec un protectionnisme à 300 % de droits sur l’importation des produits agricoles, l’agriculture française, secteur traditionnellement porteur de l’économie française, ne serait pas dans la situation catastrophique qui est la sienne ! »

      Tout à fait. Cela démontre bien l’intérêt d’être un pays souverain : pouvoir décider de sa politique dans tous les domaines.
      Pour ce qui est de la France, pour qu’elle retrouve sa souveraineté, il faut quitter l’UE par l’article 50 du TUE. Le retour de la souveraineté n’est d’ailleurs qu’un des nombreux avantages à quitter l’UE (retrouver des moyens financiers plus importants, rétablir les contrôles sur les mouvements de capitaux, décider de l’allocation des budgets, et j’en passe...)

    • ZenZoe ZenZoe 15 février 2018 14:46

      @Drugar
      Je ne suis pas sûre que la France, même souveraine, arriverait à faire comme le Japon.
      D’autres pays, même en Europe, défendent leurs intérêts d’abord. La France non. Avec des larbins à sa tête, la France encaisse et même tend l’autre joue.... Sans doute la défense de valeurs universelles...

      PS : dans les instances mondiales, on choisit souvent des dirigeants français, parce que parait-il ils sont les seuls à ne pas défendre leur propre pays, la France et sont donc plus facilement manipulables.


    • Drugar Drugar 15 février 2018 15:36

      @ZenZoe
      Mais si c’est possible pour la France également.

      Je suis d’accord avec vous sur le constat que vous faites : nos dirigeants sont essentiellement des vendus au mondialisme à tout va et ne servent absolument pas les intérêt de la France et des français, bien au contraire.
      La situation actuelle de la France que vous décrivez n’est pas une fatalité. Il y a eu dans le passé des dirigeants français ayant à cœur de servir l’intérêt de la France (De Gaulle particulièrement). Je vous accorde que les derniers dirigeants sont une bonne brochette de traîtres et qu’il se plient sans trop de difficultés aux diktats imposés par l’UE. 
      Je comprends qu’une telle situation, qui perdure depuis des années (des dizaines d’années même...) vous rende morose.

      Mais, comme je vous l’ai dis, cette situation n’est pas une fatalité : nous tentons, à l’UPR, de donner les clés aux français pour aller vers cette émancipation. Une fois le Frexit mis en pratique, la souveraineté qui en découlera prendra tout son sens. Dans un tel mouvement, les dirigeant mondialistes, traîtres à la nation, seront naturellement écartés du pouvoir

      La France est un grand et vieux pays qui n’a pas dis son dernier mot. Je pense que nous, françaises et français, arriverons à nous débarrasser du carcan qui nous emprisonne et à reprendre notre place parmi les grandes nations du monde. Certain pays, tel la Russie, ne demande que cela d’ailleurs. Les pays de la francophonie verraient également d’un bon œil que la France retrouve son statu de grand pays.

      Beaucoup de Français, pendant l’hiver 1944, pensaient que la guerre ne se terminerai jamais. Donc haut les cœurs, les empires se sont toujours effondrés et celui qui nous emprisonne actuellement, l’UE donc, ne fera pas exception.

    • Alren Alren 15 février 2018 18:07

      @ZenZoe

      "PS : dans les instances mondiales, on choisit souvent des dirigeants français, parce que parait-il ils sont les seuls à ne pas défendre leur propre pays, la France et sont donc plus facilement manipulables."

      C’est en France que le vice-président du patronat de l’époque a clamé dans un meeting :

      « Plutôt Hitler que le Front Populaire ! »

      Et c’est ce que pense encore l’anti-France aujourd’hui, n’en doutons pas !


    • RICAURET 15 février 2018 23:37

      @Alren
      Tout cela fait partie d un plan établi au BILDENBERG par les plus richissimes personnes sur ce globe
      ils vont supprimer 80% des emplois et les remplacer par des robots
      ils ne veulent garder environ 500millions de personnes
      voir sur you tube ce monument mis en place par une personne inconnu a ce jour
      ce monument fait froid dans le dos

      monument Géorgie Guidestone

    • L'enfoiré L’enfoiré 15 février 2018 16:18

      Le Japon, un pays très spécial.
      J’en parlais en avril, « Irrésistible printemps »
      Une île de tant de belles choses. De hauts et de bas retentissants, de rêves et de cauchemars où l’on travaille plus que dans nos pays, à la pointe des technologies des robots, très sécurisé à l’immigration minimale.
      Ce sont les robots qui paye(ro)nt leurs retraités en augmentation constante..
      Ex-pays de de shoguns et de samouraïs.
      Pays dans lequel les Yakuzas sont toujours présents.


      • JMBerniolles 15 février 2018 20:13
        On a du mal à voir sur quoi s’appuie une telle affirmation.

        L’économie japonaise connaît actuellement une très faible croissance qui ne permet pas de conclure qu’elle est bien sortie de la déflation.... Sa balance commerciale (élément fondamental pour l’économie japonaise) s’est légèrement redressée uniquement à cause de la baisse du prix du pétrole et sans doute de meilleur contrats sur le gaz... Ces deux combustibles étant actuellement à la base de la production d’énergie au Japon.

        Certains secteurs semblent bénéficier d’investissements, y compris étrangers, parce qu’ils sont subventionnés par l’état.

        Par les japonais il y a donc le poids de ces subventions, la hausse des taxes ... sans doute compensent-ils ce manque par le recours à leur épargne. 

        Bref, tout cela n’évoque pas une économie très saine. 

        • jjwaDal jjwaDal 15 février 2018 20:50

          Vous rêvez éveillé. Le Japon vit à crédit, sur une dette collossale qui ne sera pas remboursée. Aussi longtemps que l’Etat Japonais peux dépenser de l’argent qu’il ne remboursera jamais il stimule son économie bien évidemment. Mais ce n’est pas sur une population qui implose au niveau de ses effectifs qu’il lèvera l’impôt pour rembourser ses dettes, pas non plus sur ses entreprises dans un monde libre-échangiste jusqu’à la bêtise la plus immonde.
          Un Etat en banqueroute qui fait marcher 24h/24 sa planche à billet pour se maintenir en vie a des chances raisonnables de mal finir et de voir sa monnaie discréditée tôt ou tard (sauf s’il est imité par tout le monde).


          • Alren Alren 18 février 2018 14:15

            @jjwaDal

            Tout se passe aujourd’hui comme s’il y avait la monnaie de la dette et de la spéculation d’une part et la monnaie des échanges de produits de l’économie réelle qui est aussi la monnaie des échanges intérieurs d’autre part.

            L’effondrement du yen, du dollar, de l’euro comme monnaies de paiement des échanges internationaux ne ferait le jeu de personne. Or la monnaie a une valeur conventionnelle qui n’est pas, comme l’or, garantie par la rareté du métal.

            Ce système de double monnaie peut durer longtemps même si le yuan est utilisé pour les échanges avec la Chine. Un effondrement d’une ou plusieurs monnaies étrangères stopperait net la demande de produits chinois, provoquant une crise en Chine aussi.

            Ce qui casserait le consensus serait que les sommes astronomiques de la spéculation financière servent à leurs détenteurs d’acheter massivement des biens. Mais les milliardaires en sont déjà saturés.

            Où qu’ils achètent des entreprises, mais pourquoi puisque la spéculation enflée en permanence d’argent frais leur donne l’illusion d’un enrichissement sans fin.

            Et puis ils savent bien que ce serait scier la branche sur laquelle ils sont assis.


          • RICAURET 15 février 2018 23:41

            comme tout ce qui font de la money de singe ce pays sera tôt ou tard ruiné 


            • Attilax Attilax 16 février 2018 01:20

              C’est une plaisanterie ?
              Le Japon imprime des milliard par mois de fausse monnaie pour racheter sa dette irremboursable, comme les USA, comme l’UE et vous applaudissez ? Vous êtes dingue ? On sait tous comment ça finit la planche à billet : mal. Pour info, pour la première fois dans l’histoire moderne du Japon, il y a de plus en plus de chômeurs et de SDF (qu’ils parquent dans des quartiers spéciaux). À part ça, le fait qu’ils concentrent à eux seul 80% des tremblements de terre mondiaux, qu’ils sont en équilibre au dessus de la faille sous-marine la plus profonde qui existe et au fond de laquelle ils sont sûrs de finir un jour, plus l’histoire de Fukushima qui n’est pas du tout finie, vous avez raison, c’est pas du tout un pays stressant.


              • Parrhesia Parrhesia 16 février 2018 10:49
                @Attilax
                Sans vouloir vous contredire sur le principe, les virtuoses de la planche à billets ne finissent pas tous mal.
                En tout cas, pas ceux qui ont l’intelligence de reconvertir rapidement les bénéfices qu’ils retirent du système en biens immobiliers, fonciers et autres avant que la cabane ne tombe sur le chien !
                Et c’est ce qui se passe en ce moment !


              • Attilax Attilax 16 février 2018 15:10

                @Parrhesia

                Avec 20000 milliards de dettes rien que pour les USA, je souhaite bonne chance aux courageux investisseurs. la seule solution à moyen terme pour eux, ce sera la guerre, d’ailleurs ils la font sans discontinuer depuis 50 ans pour s’assurer que le dollar reste bien la monnaie d’échange mondiale. Le jour où ça s’arretera - et ça s’arrêtera, croyez-moi - la fête sera finie. La planche à billet a toujours tourné comme ça, sauf pour les quelques petits malins qui réussissent à tirer profit de toutes les situations, il y en a toujours.Mais ça ne concerne pas le gros du pays, qui plonge dans la misère...


              • Parrhesia Parrhesia 16 février 2018 16:06
                @Attilax
                Autre manière de dire les choses sur laquelle je suis également tout-à-fait d’accord.
                Bonne journée à vous.

              • Ecométa Ecométa 16 février 2018 10:53

                Il n’y a pas à proprement parler, en fait à vrai dire, d’économie mondiale comme nous le font croire les tenants du libéralisme économique mondial et surtout l’Union Européenne qui ne voit que par ce libéralisme systémique ( le système pour le système) : un libéralisme paroxysme de liberté et plus simple liberté !

                Ce qui existe au plan mondial est essentiellement un système d’échanges internationaux complémentaire des économies nationales (véritables économies) ; système d’échanges qui ne peut en aucune façon être considéré comme un système économique au sens complexe du terme. Il s’agit simplement d’un système complémentaire des économies nationales afin de satisfaire leur manque intérieur ou pour écouler leurs surplus !

                Les économies sont avant tout de nature nationale, ceci, sans tomber dans un nationalisme aussi crétin que le libre-échangisme paroxysme de libre-échange et non simple libre échange. Des économies nationales forcément ouvertes sur le monde, mais, qui, pour autant, ne doivent pas être permissives et doivent rester avant tout nationale ! Sauf à voir grandir, comme actuellement dans toute l’Europe, une résurgence de populisme et d’un sentiment nationaliste crétin !

                A l’évidence l’histoire se répète... et pas pour son meilleur mais son pire !

                Est-il possible de faire usage du capital, moyen utile et nécessaire à l’économie, sans tomber dans le capitalisme ?
                Peut-on être libéral sans tomber dans le libéralisme ?
                Peut avoir une préférence nationale en économie sans être nationaliste ?

                Nous avons développé une civilisation impossible de mots en « isme » qui sont comme autant de paroxysmes : comme autant d’abus des choses ! Une civilisation de la chose pour la chose et de la chose imbécile !



                  • banban 17 février 2018 14:20

                    @phyto
                    LA dette japonaise appartient au japonais. s’emprunté a soi même ne coûte rien, au contraire de la dette française dont les dividende parte remplir les piscine de Miami. la planche a billet est un outil Economique comme un autre. a juger par la réussite économique du japon, celle-ci a été utilisée a bonne escient.


                  • phyto 17 février 2018 16:32

                    @banban
                    Ouai vite dit... la dette japonaise est principalement détenu par la Banque du Japon, c’est un peu comme si j’achetais sans compter car j’ai le droit d’avoir un découvert, mais qui paie le découvert ?
                    Les dettes ne seront jamais remboursées, un jour ils achèteront leur baril de pétrole avec des billets qui ne valent pas kopeck du coup ils n’auront plus de pétrole car personne ne voudra de leur Yen...

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