L’évènement est passé presque inaperçu.
Ce 8 juin, le président de la République autoproclamée du Kosovo (non-reconnue par l’ONU) Hasim Tachi a annoncé que son gouvernement ne tolérerait pas de corruption, un fléau dénoncé par l’UE. La mission européenne de justice et de police au Kosovo (EULEX) a annoncé avoir ouvert une enquête sur des bakchichs et détournements de fonds publics faits par des ministres. Mais ce n’est pas la première fois que le "gouvernement" kosovar est éclaboussé par toutes sortes de scandales. Il faut se pencher sur certains de ses membres pour le voir.
Limaj et la corruption
Le "ministre" des transports Fatimir Limaj est sur la sellette. Il faut dire que l’homme ne passe pas inaperçu malgré son poste considéré comme peu important.
Le dénommé Limaj est un ancien commandant de l’UCK (armée terroriste des albanais du Kosovo), et selon le site "journaldujura.ch" il serait accusé de blanchiment d’argent, crime organisé, détournement de fonds, fraude et corruption par l’EULEX.
Hasim Thaci , trafic d’organes et meurtres politiques
Cet homme, ancien membre de l’UCK, aurait participé à plusieurs opérations sanglantes contre des villages serbes et aurait été mêlé au trafic d’organes prélevés de force sur des civils serbes lors de la guerre de 1999.
Mais il est surtout connu pour être un ancien homme de main d’Agim Ceku, ex-premier ministre du Kosovo.
Mais il est surtout connu pour avoir organisé des meurtres à caractère politique depuis son arrivée au pouvoir. En effet, la mission européenne EULEX avait déjà annoncé à plusieurs reprises avoir arrêté des hommes de main de Thaci. L’un d’eux, Nazim Bllaca, 37 ans, a reconnu après son arrestation en Novembre 2009 avoir participé à dix-sept meurtres ou tentatives de meurtres, passages à tabac et autres actes criminels pour le compte d’un sombre service de renseignements proche du pouvoir, le SHIK, qui était jusqu’en 1999 un organe de l’UCK selon le site Romandie.com
Agim Ceku, criminel de guerre et mafieux
Selon le site nationpresse.info, l’homme est chef d’un puissant clan mafieux, accusé de la mort de 700 civils Serbes au Kosovo en 1999 (plus du double selon d’autres sources) et il a été interpellé à de nombreuses reprises suite à des mandats internationaux lancés par Interpol, dont un en juin 2009. L’homme, qui devait être extradé vers la Serbie pour être jugé, est resté moins d’un mois en prison avant d’être relâché.
De plus, toujours selon le site nationpresse.info, l’homme aurait bénéficié du soutien de Bernard Kouchner lui-même lors d’une de ses précédentes arrestations, en Hongrie en 2004.
Kosovo, endroit stratégique et instable...
Le Kosovo est évidemment un endroit stratégique pour les Américains et l’OTAN, notamment en ce qui concerne la base de Bondsteel, une des plus grandes du monde. Pour garantir l’avenir de leur base, les Américains ont tout fait pour soutenir l’indépendance du Kosovo, et ce contre la résolution 1244 de l’ONU qui garantit l’intégrité territoriale de la Serbie.
Mais les analystes sont très dubitatifs quant à la stabilité et l’avenir d’un état non-reconnu par l’ONU qui a à sa tête des criminels et où la corruption est monnaie courante. En 2009, nombre de scandales avaient déjà éclaté au Kosovo. Clientélisme, prostitution, etc.….
Maintenant la question est douloureuse pour l’UE et les Américains : Abandonner leur soutien au gouvernement, et perdre des alliés, ou soutenir le gouvernement et se mettre soi-même en contradiction claire avec leurs objectifs de transparence…..
Mais de l’aveu même d’un étudiant kosovar relayé par le site rue89.com,
"Dans un pays aussi corrompu que le Kosovo, tout est possible."