La Chine, un partenaire économique dangereux pour l’Afrique : le cas du Gabon
Très désorganisée jusqu’à la fin des années 1990 et sixième économie mondiale, la Chine est devenue un nouveau géant économique. Sa situation au cœur de l’Asie orientale, son espace immense, son poids démographique, sa percée économique et commerciale en Afrique et ses réussites économiques confèrent à ce pays une importance exceptionnelle dans le monde.
Pour de nombreux intellectuels et hommes politiques africains, la Chine est le Messie qui permet au continent africain de sortir du sous-développement et de rattraper le retard économique, social et culturel dans lequel il est envasé depuis les années 1950. Face à cette nouvelle crédulité abyssale africaine, la Chine est en train d’imposer sa présence en Afrique. Une politique de « coopération économique et commerciale sino-africaine dans l’esprit du « gagnant-gagnant » progresse de façon régulière. Les Chinois parlent d’un bon élan qui se dessine dans le développement de l’Afrique[1].
Abondée des richesses naturelles, l’Afrique est dirigée par des régimes « voraces », infréquentables et à bout de souffle (exceptés bien entendu quelques pays de l’Afrique de l’Ouest à l’instar du Bénin et du Mali où l’esprit de l’alternance politique est de rigueur). Exception faite, les autres pays n’hésitent pas de brader leurs espaces géographiques pour s’en mettre « pleins les poches » et de « soutien trompe-l’œil ». Le cas de la coopération économique et commerciale entre le Gabon et la Chine mérite analyse.
La Chine représente-t-elle un danger pour l’espace forestier et savanicole du Gabon ? S’agit-il d’une coopération économique et commerciale de façade ou tout simplement d’un impérialisme qui arrive pour piller et enterrer définitivement le Gabon ?
Le Gabon : un pays assez étendu, très riche en ressources naturelles, faiblement peuplé, un système politique de "circuler, ne rien voir, ne rien dire", sans véritable voie développement.
Avec une superficie de 267.667 km² à cheval sur l’équateur, une population d’environ un million d’âmes, le Gabon est un petit Etat d’Afrique centrale, couvert de 85 % de l’espace forestier et jouit de nombreuses richesses de son sous-sol, à l’instar du pétrole, du manganèse, de l’or, du nickel, du phosphate, de l’uranium, des minerais, des bois divers à l’instar de l’okoumé et l’ozigo. L’économie du pays est dans un état pitoyable à l’instar de l’agriculture qui est délaissée et dépréciée par les nationaux devenus rentiers grâce aux pillages des deniers publics, dans une impunité absolue. Le budget annuel du ministère gabonais de l’Agriculture, de l’Elevage et du Développement rural s’élève à environ 10.547.058 euros. Les difficultés économiques auxquelles le pays est confronté résultent pour une grande part d’une très mauvaise volonté politique, d’une gestion opaque des richesses, du refus d’une culture des résultats de certains gouvernants.
Le Gabon a eu du plaisir ces dernières années à étaler le lit de ses matières premières à une puissance démographique et économique illimitée, agressive, dictatoriale, arrogante comme la Chine. Dans la logique « Aménagement intégré du territoire » et de développement du pays, par rapport au pétrole, les pouvoirs publics ont mis une nouvelle stratégie qui favorise la diversification des activités. En théorie, la démarche est bonne. Mais l’observation des mécanismes fonctionnels de cette stratégie indique qu’on ramène aux commandes des responsables déjà associés dans le passé aux échecs des projets analogues
La politique du Gabon est ramenée simplement depuis 1990 à des slogans qui font grelotter des jours de campagnes électorales, désenchantent le lendemain, et, à la fin, démoralisent la confiance que les Gabonais peuvent avoir dans leur avenir. Toute la classe politique du pays est en guerre froide, c’est-à-dire surveiller l’autre et se jeter des cailloux, annonçant « une sorte de nuit de longs couteaux à la gabonaise ». En effet, l’objectif de certains ministres gabonais, ou du moins d’une grande partie d’entre eux, est de se servir largement et le plus rapidement possible. Ils sont incapables de réaliser les desseins des grandes charges de l’Etat, de remettre la démocratie en mouvement, pour certains, par manque de culture politique, et pour d’autres, par défaut de budget nécessaire à leurs missions. Malgré tout, ils n’ont tous pas de culture de démission. Les ministres et responsables des partis politiques, incriminés dans des affaires de corruption, de viols des jeunes Gabonaises de moins de 15 ans, de transmission volontaire du Sida aux jeunes filles et du non-respect des syndicats qui veulent avancer le droit démocratique dans le pays, continuent de narguer infiniment les citoyens. Leur mode de développement du Gabon est : s’en mettre pleins les poches.
Aussi, le Gabon n’a aucune définition d’une République territoriale : absence totale de pouvoir de responsabilité aux régions, impuissance des partenaires sociaux ; les députés gabonais sont là juste pour avoir un siège à l’Assemblée nationale ; ils n’ont aucun pouvoir pour contrôler l’exécutif.
In fine, la politique au Gabon se fait à la corbeille de l’argent et le peuple est pris pour des ballons quand on le fait voter avec des ailes de dinde, des cartons de poulets, des « sapaques » (poissons), des palettes de bières et de Sovibor (vin rouge de très mauvaise qualité), des tee-shirts , bref des billets de 1000 ou 2000 francs CFA (1,53 ou 3 euros). C’est une démocratie de "circuler-ne rien voir-ne rien dire".
Le Gabon et la Chine : une coopération entre la souris et le chat.
En trente-deux ans d’établissement des relations diplomatiques, la Chine est le 2e grand partenaire commercial du Gabon en Afrique centrale et de l’Ouest avec un volume global en progression de « 88 millions de dollars en 1994 contre 300 millions en 2003 » et environ 394 millions en 2007 soit en moyenne 24.000.000 millions de dollars par an.
De nombreux accords de coopération économique et technique ainsi que des « prêts sans intérêts » sont signés à l’instar de 73 millions de dollars pour la réalisation du palais de l’Assemblée nationale d’une superficie de 44.075 m², des deux centres médicaux, des deux écoles primaires, d’une usine de transformation de manioc (...) , de 200 millions de yuan (20 milliards de Francs CFA) pour la construction du Sénat par la Société générale de construction de Shanghai et, d’une aide « sans contrepartie » accordée à la Chine au Gabon en février 2004 d’une valeur de 1,2 million de dollars. La Chine a signé également avec les autorités gabonaises un projet d’exploitation du minerai de 1,5 milliard de tonnes d’un montant estimé à 3 milliards de dollars (1600 francs CFA) . Il s’agit là d’un partenariat de "je te donne tout et je t’avale définitivement". En d’autres termes, cette coopération économique est très préjudiciable pour les générations futures du Gabon.
Ainsi, excepté le système politique qui est presque semblable, le Gabon et la Chine sont deux pays antithétiques économiquement, culturellement et démographiquement. Il s’agit en un mot d’une amitié éphémère entre la souris - le Gabon - et le chat - la Chine -, pattes dessous dessus, se baladant, jouant et heureux dans un espace géographique bondé de richesses naturelles. Autrement dit le Gabon et la Chine sont liés par un amour économique qui est « un je-ne-sais-quoi, qui vient je-ne-sais-où et qui finit je-ne-sais-quand » (Antoine de Saint-Exupéry).
L’objectif unique de la Chine : piller et pérenniser des systèmes politiques africains à bout de souffle.
Pour la Chine, le choix par exemple du Gabon n’est pas le fruit du hasard : elle courtise ce pays géostratégique de l’Afrique centrale ; la Chine voit le Gabon « comme le sucre délicat d’une friandise » (F. Gagol). L’unique objectif de la Chine c’est piller les richesses, putréfier l’espace géographique (environnement) du Gabon tout en distrayant le peuple gabonais avide de modernité avec des constructions d’édifices publics mentionnés ci-dessus qui, en réalité, ne résolvent pas les problèmes d’inégalité de partage des richesses, des épidémies à l’instar du Chikugunia à Libreville et du chômage qui minent le pays. Face à la Chine, les gouvernants gabonais sont en train de jouer avec le feu et oublient ce proverbe : « Jamais ne fut ni sera qu’une souris fasse son nid en l’oreille d’un chat » (Pierre Ripert).
Après avoir été incapable de développer le pays avec des sommes colossales versées dans les caisses de l’Etat par de nombreuse multinationales occidentales à l’instar d’Elf Gabon et de Shell Gabon, les autorités gabonaises ont trouvé une autre opportunité qui permettrait certaines d’entre elles de renflouer leurs comptes bancaires. C’est une bonne occasion également de pérenniser un régime à bout de souffle, miné par des conflits internes entre hiérarques et jeunes affairistes francs-maçons de la loge équatoriale. Elles n’ont toujours pas compris que l’assistanat politique et économique sont des éléments qui participent pleinement au sous-développement du continent africain. Le Gabon a besoin des hommes politiques expérimentés, solides, cohérents et capables de porter une vision, de donner du sens à la fonction ministérielle et adroits à tracer de vraies perspectives pour ce pays.
La Chine : un partenaire dangereux à surveiller
Ce sont les Africains qui doivent définir les axes de développement, apporter ce qu’ils souhaitent pour leur continent. Le développement fiable du continent africain doit se faire avec une intégration surveillée de la Chine dans les grands axes. Le partenariat économique et commercial entre la Chine et le Gabon n’est qu’un pur assistanat économique sous perfusion économique, de façade et de tromperie. Il faut arrêter avec cette idée qui ne cesse de se décupler dans le milieu populaire, voire intellectuel gabonais que l’Occident est le premier responsable du sous-développement du Gabon. En effet, ce sont les dirigeants gabonais qui sont les seuls responsables du sous-développement de leur pays.
Les Gabonais doivent récuser la présence chinoise dans leur pays. La Chine est dirigée par un régime politique absolu qui ne cesse de bafouer les droits de l’Homme : elle est une puissance dictatoriale et dangereuse pour le Gabon. Avec 1,3 milliard d’habitants officiels, un taux de croissance démographique de 0,7 %, une prégnante de civilisation, un libéralisme sous contrôle (socialisme du marché) d’un Etat fort voulu par Deng Xiao Ping à la fin des années 1970, un secteur privé (40 % du PIB), ses 80 millions d’internautes, ses 270 millions d’utilisateurs de téléphones mobiles (premier marché au monde), ses 329 millions de paysans, deuxième vivier mondial de chercheurs derrière les Etats-Unis, l’« l’empire du M,ilieu » devient, certes, un acteur géopolitique majeur mais dangereux pour l’environnement dans sa quête immodérée des matières premières. L’actualité conduit à relever les dangers, le plus immédiat d’ordre écologique et culturel, qui pèsent aujourd’hui par rapport à cette présence chinoise sur les espaces géographiques du Gabon. Les affrontements qui ont opposé violemment la communauté chinoise et les autochtones à Milan en Italie le 12 avril 2007 doivent servir d’exemple aux Africains en général et aux Gabonais en particulier. En effet, ce jour-là, pendant trois heures, des dizaines de jeunes de la communauté chinoise, munis des drapeaux rouges s’en sont pris aux forces de l’ordre qui avaient (...) confisqué la voiture d’une commerçante à la suite d’un contrôle policier. Bilan, au terme cette guérilla urbaine : quatorze agents, des voitures saccagées. La question qui nous vient à l’esprit est celle de savoir que feront les maigres effectifs des forces de l’ordre du Gabon si un tel soulèvement organisé venait à avoir lieu à Libreville, à Port-Gentil, à Franceville, à Lambaréné ou à Oyem.
Après la façade asiatique et l’ouverture des frontières de l’Afrique par des présidents démocrates à la Poutine, il ne serait pas étonnant de voir la Chine s’attacher d’ici peu à marquer sa présence militaire dans un pays comme le Gabon comme c’est le cas au Soudan. Cette pénétration militaire lui permettrait d’asseoir son rôle influent et pérenniser de nombreux régimes dictatoriaux africains à bout de souffle par le biais d’une politique d’intimidation diplomatique et militaire. Que pensent les démocrates africains de ce rêve hégémonique ou géopolitique chinois ?
Puissance nucléaire depuis 1964, puissance aérospatiale depuis trois ans , deuxième consommatrice mondiale du pétrole brut et grâce à sa puissante diaspora sectaire et raciste, la Chine est en train de s’imposer comme une nouvelle puissance dévastatrice des richesses naturelles et de l’environnement du continent africain. Le vœu de certains gouvernements africains ignorant le vrai visage caché de la politique économique et commerciale de la Chine est de voir ce pays diriger le monde et s’aligner dès que possible derrière elle comme des montons de panurge. La destruction de l’environnement et de l’écotourisme à coups de dynamite est d’une banalité sans précédent en ce moment au Gabon. Les Africains assistent au renforcement d’un comportement primitif, enfantin et assisté éternel qui a toujours caractérisé leurs dirigeants nostalgiques du stalinisme.
Après avoir fait subir l’agressivité des impératifs de la modernisation et de l’embellissement de Pékin en vue des jeux Olympiques de 2008, les entreprises chinoises n’ont aucun degré de conscience pour les générations futures. Les régions gabonaises n’ont pas besoin d’une politique de développement basée sur la destruction de leur environnement et orchestrée selon les règles de la géomancie chinoise. De nombreux parcs gabonais méritent l’attention des institutions nationales et internationales de défense de l’environnement : il s’agit des espaces géographiques situés au sud-ouest du Gabon et entourés des plages, savanes, mangroves ainsi que d’une forêt équatoriale dense riche en faune sauvage et en flore considérés comme des « perles de l’Afrique » (Isabelle Brisson, Le Figaro) qui sont en train d’être détruits sauvagement par des entreprises chinoises sans scrupules (« pollution du sol et de l’eau par des résidus de 16 000 tirs de dynamite (...), ce qui impose tout impact négatif sur la faune et la flore gabonaises ») au vu et au su du gouvernement gabonais incapable de concilier développement industriel, protection de la nature et de l’écotourisme.
La Chine : une puissance limitée et dangereuse.
Bien qu’ayant augmenté ces dernières années ses dépenses publiques dans l’éducation nationale, les marchés financiers, la protection environnementale et écologique, la Chine reste une puissance très limitée. En effet, sur le plan éducatif des populations, la Chine accuse un retard énorme. Elle reste en retrait dans ce domaine en Asie orientale avec un « taux d’alphabétisation de 86 % contre 99 % pour le Japon, 98 % pour Taiwan, 97,8 % pour la Corée du Sud, 93,5 % pour Hongkong et 92,5 % pour Singapour. La Chine consacre seulement 2,1 % des dépenses d’éducation contre 3,9 % pour le Gabon et 9 % pour Cuba .
Sur le plan politique, la Chine vient renforcer le Gabon dans sa démocratie de" circuler-ne rien-voir-ne rien-dire". Le système politique chinois est miné par les scandales financiers, les affaires de corruption, les salaires très bas favorisés, l’enracinement de la réprimande policière du syndicalisme libre, le rôle souterrain prépondérant des mafias et le non-respect des paysans. Ces derniers ne cessent d’être expropriés de leurs terres en vue de la mise en place des grands projets immobiliers au sud de Shanghai. Situation délicate car chaque hectare de terre est cultivé par une vingtaine d’agriculteurs. Les paysans ne disposent pas de véritable protection sociale, héritage où Mao considérait qu’ils devaient se suffire à eux-mêmes. Sans instruction, et une fois expropriés, ils errent sur les routes en quête d’emploi dans les campagnes ou bien migrent vers les villes dans lesquelles ils sont exploités dans les usines textiles et le bâtiment. C’est avec cette mentalité que les entreprises chinoises exploitent actuellement de nombreux espaces géographiques de l’Afrique.
Ainsi, l’idée répandue dans les milieux populaire, politique et financier de l’Afrique selon laquelle la Chine est un partenaire fiable, une puissance économique et « une chance pour les pays africains » ou encore « un espoir national » (Gabon) parce qu’elle « vient faire enfin » le boulot que les anciennes puissances coloniales à l’instar de la France et du Royaume-Uni n’ont pas pu réaliser, est un leurre. La présence économique de la Chine en Afrique s’accompagne d’une multiplication des prêts qui viennent davantage alourdir non seulement la situation d’endettement de nombreux pays africains mais encore décupler leur assistanat sempiternel. Les pays comme le Gabon, le Cameroun, le Congo Brazzaville, la République démocratique du Congo, la Guinée Conakry vendent leurs matières premières à la Chine et, cette dernière les leur revend sous forme des produits manufacturés le plus souvent de très mauvaise qualité : le cas des valises chinoises vendues bon marché au Gabon et dont les manchettes abandonnent leurs propriétaires dans les aéroports nationaux et internationaux après une simple manipulation, le cas également de nombreuses crèmes chinoises à l’origine des cancers de la peau chez les Africaines.
In fine, la dangerosité de la présence chinoise dans un petit pays riche comme le Gabon s’explique par :
- son objectif essentiel qui est de piller les richesses du Gabon pour soutenir sa croissance de 10,7 % ;
- sa gourmandise et son agression dans les affaires. Depuis l’entrée de la Chine dans l’Organisation mondiale du commerce en 2001, de grandes puissances économiques comme les Etats-Unis, le Japon, la France, l’Allemagne et l’Angleterre se trouvent impuissants depuis 1990 face à la vague de délocalisations sans précédent de ses industries traditionnelles. La Chine est devenue du coup depuis 2001 l’un des plus grands ateliers de production de la planète et de l’exportation des produits de très mauvaise qualité en Afrique.
Que faire face à l’ogre chinois ?
La connexion des Etats africains dans la modernité passe d’abord par la « nomination » au suffrage universel direct des classes dirigeantes qui refusent toute idée de démocratie presse-bouton et tout acharnement stalinien contre leurs concitoyens. En d’autre termes, il faut créer une immense chaîne démocratique dans tous les pays d’Afrique riches en ressources de sous-sol. L’Afrique est divisée en trois sous-ensembles régionaux politiques :
- une Afrique qui essaie d’accepter de s’intégrer dans la modernité : Afrique du Sud, Ghana, Maroc, Tunisie ;
- une Afrique pauvre en richesses naturelles, démocratique et qui se débrouille à se développer grâce à la bonne utilisation de l’aide au développement : les cas du Sénégal, du Mali, du Bénin ;
- une Afrique très riche en matières premières, dirigés par des régimes césariens, à bout de souffle, allergiques à toute idée d’alternance politique et anti-modernité : Angola, Cameroun, Côte-d’Ivoire, Congo Brazzaville, Gabon, Guinée-équatoriale, Guinée Conakry ;
- Une Afrique riche en ressources naturelles mais où la démocratie peut être éjectée à tout moment : le Nigeria...
Tous ces pouvoirs antidémocratiques dégradent le présent et hypothèquent l’avenir du continent africain. Ils n’ont aucune vision de longue portée. Leurs systèmes éducatifs par exemple sont de véritables forêts tropicales. Ils pensent que ce sont les Chinois qui éradiqueront le sous-développement de leurs pays qu’ils ont institutionnalisé. Ce sous-développement résulte essentiellement de la gestion opaque de nombreuses richesses du continent africain. Ainsi, dans un pays comme le Gabon, pays du pétrole, du manganèse, de l’uranium, du fer, de l’or, d’une forêt riche en flore et en faune... bref béni de Dieu, comment peut-on accepter et comprendre qu’après quarante-sept ans d’indépendance, ce pays ait un réseau routier cahoteux et qui ne compte que 9.170 km de routes latéritiques, 630 km de pistes ordinaires et 156 ouvrages d’art définitifs et semi-définitifs, 650 ponts en bois et 6 bacs encore en service, 41 km de routes par 1000 km² et seulement 10 % des routes bitumées. Pour la construction du chemin de fer, la Banque mondiale avait investi des centaines de millions de dollars américains. Cette manne financière n’a pas empêché au Gabon de construire un chemin de fer à une seule voie, non rentable, reliant lenord-ouest et le sud-est du pays sur 670 km ; l’argent de la deuxième voie a pris la direction de nombreux comptes bancaires privés en Occident.
La Chine s’impose en Afrique avec l’appui donc des mêmes hommes politiques au pouvoir depuis bientôt un demi-siècle. Le Gabon, par le truchement du ministère gabonais des mines, est fier d’exhiber aux populations gabonaises qui vivent dans une pauvreté inouïe que la Chine est le messie du pays. En effet, la Chine a obtenu l’autorisation d’exploiter 1 milliard 500 millions de tonnes de minerais d’une valeur de 3 milliards de dollars américains qui seront financés essentiellement par la banque chinoise d’Etat Lexim bank. Que fera le gouvernement gabonais de ces dividendes miniers ? Cet argent prendra-t-il encore la direction des banques suisses ou servira-t-il à moderniser par exemple le réseau routier ci-dessus présenté ? La construction d’un chemin de fer de 560 km ainsi qu’un port minéralier « doublé d’un port commercial d’où les bateaux embarqueront le minerai pour la Chine » est un mauvais choix politique car le pays a besoin d’une politique de construction des grands travaux à l’instar des logements, des universités, lycées et collèges modernes, des autoroutes reliant les quatre coins du pays, l’urbanisation des grandes villes du pays. Conclusion
La Chine mérite certes le respect à cause de son développement envié mais cela ne permet pas d’oublier que ce pays est une puissance dictatoriale, économique et démographique sans scrupule. De nombreux pays africains à l’instar du Gabon n’ont pas encore compris que l’amour avec la Chine a toujours été un duel (Chamfort, Maximes et Pensées) sans merci. Même les pays les plus industrialisés de la planète à l’instar des Etats-Unis, du Japon, du Canada, de l’Allemagne, de l’Angleterre et de l’Espagne pratiquent de nos jours une méfiance économique et commerciale à l’égard de la Chine. La puissance destructrice de la Chine s’observe au niveau du manque de préservation de l’environnement des pays africains. Sa percée économique et commerciale en Afrique se justifie essentiellement pour piller les richesses et soutenir des régimes politiques du continent africain à bout de souffle et despotiques.
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