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La France a décidé de boycotter la conférence de l’ONU sur le racisme

Le mois prochain va s’ouvrir une nouvelle conférence sur le racisme au sein de l’ONU organisée par l’UNESCO. Cette conférence est appelée Durban IV en référence à celles qui l’ont précédée depuis 2001 en Afrique du Sud pour dénoncer le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie, et l'intolérance.

Le 13 août 2021, dans un court communiqué, la présidence française a annoncé la non participation de la France à ce forum, après avoir rappelé les idéaux et les principes auxquels nous sommes attachés.

On propose de rappeler l'enjeu et l'opportunité de ces conférences périodiques après avoir donné un aperçu l'historique.

On examinera bien sûr les raisons qui ont poussé bon nombre de pays occidentaux à les boycotter.

La France a décidé de boycotter la conférence de l’ONU sur le racisme.

Le mois prochain va s’ouvrir une nouvelle conférence sur le racisme au sein de l’ONU organisée par l’UNESCO. Cette conférence est appelée Durban IV en référence  à celles qui l’ont précédée depuis 2001.

Dans le cadre de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York, une séance est prévue le 22 septembre pour marquer le 20e anniversaire de la Conférence mondiale qui s’est tenue à Durban, en Afrique du Sud, en 2001 contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance.

Le 13 août 2021, soit 40 jours avant cette Conférence, dans un communiqué très bref et laconique, la présidence française a annoncé la non participation de la France à ce forum en soulignant que :

"Préoccupé par l'historique des déclarations antisémites prononcées dans le cadre de la conférence des Nations unies sur le racisme, dite conférence de Durban, le Président de la République a décidé que la France ne participerait pas à la conférence de suivi qui aura lieu cette année", indique l'Élysée. 

Il a de plus rappelé être :

« Attachée à l’universalisme des droits de l’homme, la France continuera de lutter contre toutes les forces de racisme et veillera à ce que la conférence de suivi de Durban se tienne dans le respect des principes fondateurs des Nations unies ».

Certes c’est un bon rappel conforme aux idéaux et aux principes issus de la Révolution française, mais pourquoi alors boycotter une fois de plus une conférence mondiale sur le racisme… ?

Fuir la confrontation, est-ce une arme efficace ? Pourtant, on sait que la politique de la chaise vide n’est guère constructive pour faire avancer le dialogue et les échanges entre les peuples. Il aurait été préférable de rappeler de vive voix haut et fort à tout bon entendeur, tous ces idéaux auxquels notre nation est profondément attachés.

Essayons de regarder de plus près les causes et la finalité d’une telle conférence et d’examiner les raisons qui ont poussé des pays occidentaux à boycotter cette conférence.

 

1 - Origine des conférences de Durban

Au lendemain de la seconde guerre mondiale et suite aux horreurs des persécutions notamment de la Shoah, les auteurs de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, avaient émis le vœu que plus jamais le monde ne serait témoin de persécutions fondées sur la race, et avaient énoncé que chacun, sans distinction de couleur, de race, de sexe, de langue ou de religion, pourrait se prévaloir des droits de l’homme et des libertés fondamentales.

Cette initiative lancée juste après la Seconde Guerre mondiale fait suite à l’appel consécutif à la publication, en 1950 de ‘’The Race Question’’ (La Question des races), document signé par de nombreux experts et dénonçant le racisme.

C’est donc dans cette reconnaissance affirmée au niveau international, qu’on a voulu examiner les racines historiques des maux actuels que sont le racisme, la xénophobie et les discriminations de toutes sortes. Le projet de « la route des abolitions de l’esclavage et des Droits de l’Homme » a assis sa référence et son lien avec la politique prônée par les Nations Unies et de sa Charte Universelle des Droits de l’Homme, élaborée par René Cassin, fils spirituel de l’Abbé Grégoire.

En 1949, l’Unesco entreprend un vaste programme de lutte contre le racisme, avec la collaboration d’intellectuels comme Claude Lévi-Strauss, Alva Myrdal, Alfred Métraux et Michel Leiris. En 1949 est adoptée une première « déclaration sur la race », visant à nier la validité scientifique du concept de race ; plusieurs autres suivront jusqu’en 1978.

Les deux premières conférences dénonçant le racisme se sont déroulées l’une en 1978 et l’autre en 1983 à Genève. La conférence de 1978 a mis l’accent pour dénoncer le régime d’apartheid en Afrique du Sud.

Cela a bien porté ses fruits car grâce à une action concertée internationale, l’Afrique du Sud s’est aussitôt débarrassé de son régime raciste.

Plus de 60 ans après la seconde guerre mondiale, force est de constater que malgré quelques succès, les formes d’intolérances fondées sur des idées de supériorité, de rejet et de répression des minorités, des femmes, des peuples indigènes ou des travailleurs migrants se sont accrues ou sont réapparues.

 

2 - L’essentiel sur Durban 1

Face à ces recrudescences, La conférence de Durban 1 ou plus exactement « Conférence mondiale de Durban contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance », qui s’est tenue du 2 au 9 septembre 2001 à Durban en Afrique du Sud, est la troisième session des Conférences mondiales contre le racisme organisées par l’UNESCO. Durban est une ville cosmopolite d’Afrique du sud. Cette conférence s’inscrivait dans le cadre des conférences mondiales contre le racisme initié par l’UNESCO. Il y eut deux forums, l’un gouvernemental et le deuxième regroupant les ONG admises à participer. Les ONG ainsi que les gouvernements devaient produire un document avec des recommandations finales.

Cette conférence a constitué une occasion pour se concentrer sur les étapes pratiques en vue de lutter efficacement contre le racisme et a émis des recommandations en vue de combattre les préjugés et l’intolérance.

La conférence de Durban a réuni les délégations de 170 États, sous la houlette de Mary Robinson, alors haut-commissaire aux droits de l’homme de l’ONU et secrétaire générale de la conférence. Elle est précédée d'une phase préparatoire dite « pré-Durban ».

A l’occasion de cette conférence, il a été reconnu « …que l’esclavage et la traite des esclaves, en particulier la traite transatlantique, ont été des tragédies effroyables dans l’histoire de l’humanité, en raison non seulement de leur barbarie odieuse, mais encore de leur ampleur, de leur caractère organisé et tout spécialement de la négation de l’essence des victimes…. l’esclavage et la traite des esclaves constituent un crime contre l’humanité et qu’il aurait toujours dû en être ainsi, en particulier la traite transatlantique, et sont l’une des principales sources et manifestations du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l’intolérance qui y est associée, et que les Africains et les personnes d’ascendance africaine, de même que les personnes d’ascendance asiatique et les peuples autochtones, ont été victimes de ces actes et continuent à en subir les conséquences… ».

A Durban 1, certains témoins ont fait part des violences ainsi que des slogans antisémites exprimés sans retenue dans le Forum des ONG de la conférence mondiale contre le racisme. Le forum des ONG a donné lieu hélas à des comportements inadmissibles, la réunion gouvernementale a été quant à elle plus constructive. Lors de ces deux rencontres, on a assisté à une focalisation sur la question du Proche-Orient et on a voulu l’utiliser dans la plateforme d’action (DPA) contre le racisme.
Finalement, l’UE et le Haut commissariat aux droits de l’homme de l’ONU ont accepté que la Déclaration finale (DPA) soit adoptée par consensus par l’ensemble de la communauté internationale.

Notons que la DPA gouvernementale comporte certains paragraphes encourageant pour le mouvement antiraciste, notamment en ce qui concerne les Roms, les Gitans, les Sintis ainsi que les minorités et les peuples autochtones. En revanche, il n’a pas été possible d’évoquer les discriminations de caste et la situation des Dalit (Intouchables) en Inde, ou celles commises contres les minorités en Chine, en particulier contre le peuple tibétain. De même le problème des minorités et de la liberté religieuse n’a pu être débattu.

La traite négrière transatlantique et l’esclavage ont été condamnés sans hésitation et considérés comme des crimes contre l’humanité. En revanche, certains pays voulaient qu’on les mette sur le même plan que l’esclavage contemporain, avec la traite transsaharienne ou celle opérée dans l’Océan Indien. Voir aussi la résolution du parlement européen sur la Conférence mondiale de Durban contre le racisme.

Mais beaucoup de médias ont passé sous silence l’accord important entre l’UE et l’Organisation de la Conférence islamique (OCI) dans lequel cette dernière reconnaît la tragédie de l’Holocauste. Cet accord a été le point de départ pour que la résolution 60/7 de l’ONU soit adoptée sans vote. Cette résolution intitulée « Mémoire de l’Holocauste » a été admise le 1er novembre 2005 par l’Assemblée générale de l’ONU qui avait aussi décidé - malgré des réserves de l’Egypte qui voulait associer également "la souffrance de tous les Peuples" - que les Nations Unies proclameraient donc tous les ans le 27 janvier journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste.

Controverse au sujet du conflit israélo-palestinien

La « conférence mondiale contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et les diverses formes d’intolérance » a été l’occasion de neuf jours de débats houleux, à la suite de l’appel lancé par certains pays arabes en vue de rétablir la résolution 3379 de l’Assemblée générale de l’ONU du 10 novembre 1975, révoquée après la conférence de Madrid de 1991, qui, outre des appels à l’autodétermination des peuples et contre l’apartheid en Afrique du Sud, condamnait « l’alliance impie entre le racisme sud-africain et le sionisme » et qualifiait ce dernier de « raciste ».

Avant la conférence (pré-Durban), les États-Unis ont demandé aux organisateurs de se garder d'accusations antijuives ou de condamnations d'Israël, et au début de la conférence, son président, Kofi Annan annonce qu'il exclut toute référence au sionisme.

Les délégations des États-Unis et d’Israël quittent alors la conférence, le 3 septembre, après avoir été impuissants à la recentrer sur ses objectifs initiaux relatifs au racisme dans le monde. La France et les autres pays de l'Union européenne menacent d'en faire de même si le sionisme est assimilé à du racisme.

Une déclaration finale contre le racisme est votée, à l’arraché, par la conférence. Cette déclaration est condamnée par l’Australie et le Canada, qui dénoncent l’« hypocrisie » de la conférence qui ne servait pas la résolution du conflit israélo-palestinien mais qui cherchait surtout, selon le délégué canadien, « à délégitimer l’État d’Israël et à déshonorer son histoire et la souffrance du peuple juif ».

Finalement, le 58e point du rapport final de Durban disposait : « Nous rappelons que l’Holocauste ne doit jamais être oublié, le 61e point critiquait la « montée de l’antisémitisme et de l’islamophobie dans diverses régions du monde », tandis que le 63e point affirmait :

« Nous sommes préoccupés par le sort du peuple palestinien vivant sous l’occupation étrangère. Nous reconnaissons le droit inaliénable du peuple palestinien à l’autodétermination et à la création d’un État indépendant, ainsi que le droit à la sécurité de tous les États de la région, y compris Israël, et engageons tous les États à soutenir le processus de paix et à le mener à bien rapidement ».

Autres points (esclavage, minorités,…)

Outre la controverse suscitée par le conflit israélo-palestinien, un certain nombre de pays africains, avec à leur tête le Nigeria et le Zimbabwe, accompagnés d’ONG afro-américaines, ont exigé des excuses individuelles de la part de chaque État s’étant engagé autrefois dans l’esclavage, ainsi que la reconnaissance de celui-ci comme crime contre l’humanité, assorti de réparations. Les États européens se sont opposés à cette requête, se rangeant à l’avis du Royaume-Uni. En fin de compte, la conférence publia un appel à soutenir la Nouvelle Initiative Africaine, à réaménager la dette, à financer la lutte contre le SIDA, à recouvrer les fonds transférés dans les pays riches par les dictateurs et enfin à mettre un terme au trafic d’êtres humains.

Le rapport final réaffirmait le droit des réfugiés et la nécessaire protection des minorités ethniques, culturelles, linguistiques et religieuses, critiquait la discrimination contre les Roms et les gens du voyage (point 68), reconnaissait explicitement le lien entre sexisme et racisme (point 69) et la plus grande vulnérabilité des filles à l’égard du racisme (point 71) :

« Nous sommes convaincus que le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée se manifestent de manière différente à l’égard des femmes et des filles, et peuvent être parmi les facteurs qui entraînent la dégradation de leurs conditions de vie, qui engendrent la pauvreté, la violence et des formes multiples de discrimination, limitent leurs droits fondamentaux ou les en privent » (point 69).

Déclaration sur le Tibet

Jampal Chosang, à la tête d’une délégation d’associations de Tibétains en exil participant au forum des ONG, a dénoncé « une nouvelle forme d’apartheid » au Tibet, en affirmant que la « culture tibétaine, la religion, et l’identité nationale sont considérées comme une menace » pour la politique et le contrôle de Pékin.

 

3 - Durban II (Genève, 2009)

Une autre rencontre sur le racisme a été programmée à Genève en avril 2009. Quelques pays occidentaux de l’UE ainsi que la Nouvelle-Zélande et le Maroc ont, pour leur part, quitté la conférence afin de protester contre le « danger grandissant représenté par l’Iran ».

Le 20 avril 2009, quinze intervenants se sont succédé à la tribune. Dans la matinée Stéphane Hessel, ancien résistant déporté à Buchenwald et Berthe Kayitesi, survivante du génocide rwandais, ont fait partie de ceux qui se sont exprimés pour rappeler l’importance de cette conférence.

Israël est à nouveau un sujet de polémiques du fait des propos du président iranien le qualifiant d’État raciste qui dit : "Après la fin de la Seconde guerre mondiale, ils (les Alliés, ndlr) ont eu recours à l'agression militaire pour priver de terres une nation entière sous le prétexte de la souffrance juive‘’. Le discours négationniste et fortement antisioniste du président iranien Mahmoud Ahmadinedjad est devenu inacceptable, provoquant alors le retrait provisoire des 5 pays de l'UE faisant ainsi écho à la débâcle de Durban I.

Le 23 avril 2009, les Nations unies expulsent de la conférence trois groupes d’activistes pour « comportement inacceptable » : le groupe iranien Neda Institute for Political and Scientific Research pour avoir distribué des « documents incitatifs », l’Union des étudiants juifs de France et l’organisation londonienne Coexist.

Le dernier jour de la conférence, le 24 avril 2009, à la demande du délégué chinois, soutenu par le délégué iranien, le président de la conférence a empêché deux ONG pro-tibétaines, la Société pour les peuples menacés et International Campaign for Tibet, de terminer leurs discours, qui évoquaient notamment la situation au Tibet comme exemple d’incitation à la haine raciale.

Le programme d’action de Durban met à l’honneur la religion comme « valeur intrinsèque des êtres humains » qui « peut aider à promouvoir la dignité » et à « éliminer le racisme ». Pour la première fois, le terme d’« islamophobie » a été introduit dans un texte international. Ban Ki moon le qualifie de racisme.

Pour Doudou Diène, rapporteur général des Nations unies, le terme islamophobie se réfère à une hostilité non fondée ainsi qu’une peur de l’islam, ayant pour conséquence la crainte et l’aversion envers tous les musulmans ou la majorité d’entre eux. Il se réfère également aux conséquences pratiques de cette hostilité en termes de discrimination, préjugés et traitement inégal dont sont victimes les musulmans (individus et communautés) et leur exclusion des sphères politiques et sociales importantes. Ce terme a été introduit pour répondre à une nouvelle réalité : la discrimination croissante contre les musulmans qui s’est développée ces dernières années. Mais cela n’a pas été sans poser de problèmes ; certains intellectuels y ont vu une menace contre la liberté d’expression et la liberté de conscience, récusant la terminologie faisant référence à une religion. D’autres personnalités telles Alain Gresh ou Jean Baubérot dénoncent l’islamophobie, qu’ils conçoivent comme un amalgame entre croyants et intégristes, et fondée sur une interprétation belliciste du Coran, qui sous prétexte de protection de la liberté d’expression, dégénère souvent en xénophobie. Mais le débat hélas est loin d’être clos. Le 3 décembre 2007 à Alger, le président français Nicolas Sarkozy avait fait un parallèle entre l’islamophobie et l’antisémitisme : « En France comme en Algérie, nous devons combattre avec une détermination sans faille toute forme de racisme, toute forme d’islamophobie, toute forme d’antisémitisme. Il n’y a rien de plus semblable à un antisémite qu’un islamophobe. Tous deux ont le même visage : celui de la bêtise et de la haine. (…) Le racisme, l’islamophobie et l’antisémitisme ne s’expliquent pas. Ils se combattent. Ce qui vaut pour la France vaut partout ailleurs dans le monde. »

On peut espérer que ces paroles de raison amèneront certains à réaliser que le racisme quel qu’il soit est abject et dangereux, comme il est dangereux de hiérarchiser ses victimes.

D’autres mécanismes idéologiques apparaissent dans les réunions préparatoires, notamment sur les descendants d’Africains, le droit des femmes et des minorités diverses.

En ce qui concerne le droit des femmes, les approches divergent, d’un côté celles qui placent les traditions, les cultures et les religions au même titre que les droits universels et, de l’autre celles mettant en avant l’émancipation.

Bienheureusement certains thèmes comme la représentation politique des femmes, les mutilations sexuelles, la traite et la prostitution ont été admises, valorisant ainsi la place des femmes dans la société..

En revanche, le débat sur la diffamation des religions a été moins concluant. Il était à la limite même d’un dialogue de sourd. D’un côté on parle de la responsabilité des médias dans la diffusion de textes insultants ou de dessins diffamatoires, dérapant souvent vers une forme de discrimination raciale ou religieuse – comme on l’a observé avec l’affaire des "caricatures". D’un autre côté, on dénonce la censure sur la liberté d’expression qui menaçait surtout la laïcité nous dit-on et portait atteinte à la conscience antireligieuse et aux sentiments athées ou agnostiques. Comme si pour défendre la liberté d’expression il fallait protéger la laïcité et véhiculer nécessairement un stéréotype négatif des religions incitant ainsi à la haine religieuse (voir les analyses de Blandine Chelini-Pont ou de Nicolas Haupais ainsi que le rapport de l’ONU).

 

Dialogue des civilisations

Afin de prévenir les conflits futurs et de parvenir à une paix durable entre les peuples, le dialogue interreligieux est promu.

Lors de la conférence du Mouvement des non alignés à Durban en 1998, le président de la République islamique d’Iran Mohamed Khatami avait proposé que l’Assemblée Générale consacre l’année 2001 ‘’année du dialogue des civilisations’’, réfutant ainsi l’idéologie du « choc des civilisations » chère à l’universitaire américain, Samuel Huntington. Après les attentats de Madrid en 2005, une nouvelle structure va naître au sein de l’ONU, « L’Alliance des Civilisations » sous l’égide des gouvernements espagnols et turcs.

Cette « Alliance des Civilisations » propose un rapprochement des différentes communautés de cultures et d’ethnies. Ces communautés seraient chacune représentées par deux personnes. Ainsi l’Europe de l’Ouest serait représentée par Hubert Védrine et Karen Armstrong. Khatami représenterait un Moyen-Orient avec la qatarie Mozah Bint Nasser Al Missned . Arthur Schneier se verrait confier la représentation de l’Amérique du Nord avec John Esposito.

En réalité, l’alliance ou le dialogue des civilisations présentent une autre vision du monde qui met en avant un consensus universaliste enrichi de ses différentes composantes culturelles locales, et confèrant aux religions une place politique de premier plan.

Notons que l’Assemblée générale de l’ONU a voté une résolution le 20 octobre 2005 en faveur du Dialogue entre les civilisations dont il est intéressant de rappeler ces quelques lignes : « Nous réaffirmons la Déclaration et le Programme d’action en faveur d’une culture de paix, ainsi que le Programme mondial pour un échange accru entre les diverses cultures. Son plan d’action a été adopté par l’Assemblée générale, mettant l’accent sur les différentes initiatives en faveur d’un dialogue des cultures et des civilisations, notamment les échanges et la coopération interconfessionnelle. Nous nous engageons à prendre des mesures propres à promouvoir une culture de paix et un dialogue aux niveaux local, national, régional et international, et nous prions le Secrétaire général de réfléchir aux moyens de renforcer les mécanismes d’application et de donner suite à ces mesures. ».

Hubert Védrine dans son discours du 10 novembre 2009 à l’Assemblée Générale, rappelle les grands objectifs qui doivent « permettre à toutes les langues, cultures et civilisations, de vivre et de dialoguer ».

Il est important de noter que pour la première fois depuis sa création, l’ONU envisage une approche des problèmes et des rapports entre les hommes, vus sous un autre angle que celui politique ou économique.

L’appel de Navy Pillay

La Haut Commissaire des Droits de l’Homme s’est engagée à tout faire pour amener toutes les parties autour de la table et donner un nouvel élan à la lutte contre la discrimination, la xénophobie, l’intolérance et le racisme :
« Si les divergences devenaient le prétexte à l’inaction, les espoirs et les aspirations de beaucoup de victimes seraient anéantis peut-être de manière irréparable », a averti la militante anti-apartheid.

Le Canada, les Etats-Unis et Israël boycottent les travaux préparatoires de la conférence de Genève, alors que d’autres pays européens, comme la France, les Pays-Bas, la Grande-Bretagne menacent de les suivre si la conférence se transforme en plate-forme anti-israélienne.

« J’appelle les gouvernements qui ont exprimé l’intention de ne pas participer à la conférence à reconsidérer leur position », a demandé solennellement la Haut Commissaire.

Elle ne croit pas qu’une approche du ‘’tout ou rien’’ soit la bonne. : « Sans la participation de tous, le débat et la lutte contre le racisme seront affaiblis », a souligné l’ex-juge à la Cour pénale internationale (CPI), qui a également appelé à renforcer la lutte afin de prévenir toute forme de génocide.

Quant au sécrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon qui ouvre la conférence "Durban II", il s’est déclaré "profondément déçu" de l'absence de nombreux pays. "Certaines nations qui, de droit, devraient aider à créer le chemin d'un avenir meilleur, ne sont pas là", a déclaré M. Ban, regrettant que le "racisme est toujours parmi nous". 

Les éternels opposants à Durban II

Malgré tous ces progrès notoires, il est à noter qu’en France, les prises de position en faveur du retrait de la délégation française de cette conférence continuent à se faire entendre. On trouve dans cette direction des intellectuels tels que Fodé Sylla dans son intervention le 1er mars au colloque organisé par Africa International et l’IFIE. Bernard Henri Levy dans "Le Point" dénonce "la mascarade de Durban II". Pascal Bruckner demande "le boycott pur et simple. Des personnalités politiques telles que Bertrand Delanoé soutient "Notre pays compromettrait ses valeurs et sa devise en participant à cette mascarade", ou Claude Goasguen qui appelle "les députés à se mobiliser pour obtenir une décision claire et publique du gouvernement français, en rejoignant l’appel parlementaire pour le retrait de la France des travaux de Durban II". Sans oublier des organisations telles que la Ligue du droit international des femmes, le Grand Orient et la LICRA.

Pour appeler au boycott de la conférence sur la racisme, ces intellectuels ou ces politiques invoquent toujours la rhétorique récurrente de stigmatisation et d’anathème basée sur des arguments caricaturaux à savoir :

- a) d’imposer, au nom de la prétendue liberté religieuse, la supériorité d’une religion - l’Islam - sur toutes les autres religions….

- b) d’institutionnaliser l’antisémitisme au sein de la Conférence de l’ONU en mettant ouvertement et systématiquement en accusation l’Etat d’Israël.

- c) de promouvoir des thèses sexistes, hostiles aux droits des femmes et contestant en particulier leur droit à l’émancipation.

- d) de rejeter l’universalité des droits de l’homme au profit d’un communautarisme exacerbé qui devrait tenir compte des « spécificités culturelles »….

Quant à la sociologue Malka Marcovitch, elle se cantonne dans une attitude de rejet systématique " le mauvais compromis de Durban 2 me fait penser à Munich" dit-elle

 Tsipi Livni, ministre des Affaires étrangères israélienne a surenchéri :

« Durban II est une conférence cynique entièrement antisémite et anti-israélienne qui se cache sous le combat contre le racisme. La décision du gouvernement américain est une authentique et courageuse expression de ses valeurs de leader du monde libre, et cette décision doit montrer la voie pour tous ces autres pays qui partagent les mêmes valeurs. »…

Certes, mais n’est ce pas déshonorer toutes ces valeurs en maintenant tout un peuple sous occupation militaire et sous un régime d’apartheid après les avoir spolié de leurs droits.... ?

 

4 - Durban III (New-York, septembre 2011)

L’Allemagne, l’Australie, l’Autriche, le Canada, l’Italie, la République Tchèque demandent avec Israël, le boycott de la Conférence mondiale sur le racisme, dite Durban III, après s’être efforcés d’empêcher Durban II (Genève, 2009). Examinons de plus près les raisons.

Le programme de Durban III devrait être intense, avec des « réunions plénières d’ouverture et de clôture », des « tables rondes consécutives » et des « groupes thématiques », l’ensemble aboutissant à une « déclaration politique » - le tout dans la célébration de la « Conférence mondiale sur le racisme » qui s'est tenue à Durban I, en Afrique du Sud, en 2001. Selon les organisateurs, faire coïncider Durban III avec l’ouverture annuelle de l’Assemblée Générale devrait garantir une large participation des présidents et premiers ministres, ce qui n’avait pas été prévu par les organisateurs de Durban I et de Durban II 

La déclaration finale de Durban III rappelle que le principal objectif de cette commémoration était de (re)mobiliser la volonté politique de lutte contre le racisme, aux niveaux national, régional et international.

Le secrétaire général Ban Ki-moon a assisté à la conférence jeudi et a exhorté tous les pays à "se tenir fermement" contre l'antisémitisme et l'islamophobie et à rejeter la discrimination contre les chrétiens.

Jusqu'à présent, 13 pays ont annoncé qu'ils n'assisteraient pas à la conférence, baptisée "Durban III ‘’.

L'Union américaine des libertés civiles (American Civil Liberties Union) a critiqué l'administration Obama pour avoir refusé de participer à la conférence de Durban III, déclarant jeudi dans un communiqué que « l'absence des États-Unis dans les débats d'aujourd'hui est décevante ; cela contredit la position déclarée de l'administration de promouvoir des modèles positifs pour faire avancer les droits de l'homme et envoie le mauvais message à la communauté mondiale concernant l'engagement des États-Unis à lutter contre l'injustice raciale en tous lieux.

La déclaration a appelé les États-Unis à « donner l'exemple et à traduire leur engagement déclaré à mettre fin à la discrimination raciale en lois et politiques concrètes ».

Lors des débats, Israël a été accusée de « génocide » et d’« ethnocide » vis à vis des Palestiniens

Le document final du forum déclarait qu'Israël était « un État raciste d'apartheid » et appelait à la création d'un tribunal pour traduire les responsables Israéliens en justice pour « crimes de guerre, actes de génocide et nettoyage ethnique » suite aux bombardements de civils a Gaza.

Une coalition internationale d'ONG, de militants des droits humains et de dissidents politiques s'est réunie à New York pour la première session du Sommet mondial contre la discrimination et la persécution.

Tenu parallèlement à la 65e session des Nations Unies, le sommet présente d'anciens prisonniers politiques de Chine, d'Iran et du Soudan. D'autres conférenciers viennent de Cuba, d'Ouganda, du Vietnam et de Birmanie, partageant tous des histoires de persécution et de persévérance. L'événement donne une plate-forme à leur lutte continue pour la liberté tandis que les gouvernements du monde entier se réunissent à proximité de l'Assemblée générale des Nations Unies.

Israël est-il un état démocratique et raciste ?

Etat démocratique au sens occidental, certainement ; la liberté d’expression y est garantie, les ONG sont libres d’agir, de même pour tous les opposants, même au sionisme. On peut noter qu’en Israël personne ne peut être inquiéter pour ses idées ou pour ses opinions. Cependant cet état est peu soucieux des comportements humanitaires et du respect des droits de l’homme.

Quant au second qualificatif, Il est difficile de répondre de manière claire par oui ou par non, tellement les signaux envoyés par le régime sioniste sont contradictoires.

Non il n’est pas raciste car :

  • Dernièrement, la Knesset a voté une loi permettant au conjoint d’un arabe israélien d’obtenir la nationalité israélienne.
  • Une petite portion des nouvelles constructions dans certaines colonies a été octroyée à des palestiniens.
  • Le mont du temple est sécurisé et est toujours reconnu propriété du Wakf (c'està-dire des musulmans), bien que les fideles juifs sont autorisé à y pénétrer pour prier.
  • Beaucoup d’efforts surtout diplomatiques et commerciaux ont été accomplis en vue d’améliorer les rapports avec les voisins arabes.
  • Certains palestiniens sont parfaitement intégrés dans la société israélienne (juge, consuls, médecins,…).

….

Oui il est raciste car :

  • Exclusion systématique de la vie politique et sociale de la minorité palestinienne, qui ne bénéficie pas des mêmes droits.
  • Dure répression et tirs à balles réelles contre les manifestants palestiniens même pacifiques.
  • Bombardement régulier des zones civiles à Gaza sans distinction.
  • Refus d’une enquête internationale de la CPI sur les crimes de guerre.
  • Prolifération des colonies de peuplement et confiscation des terres et des maisons palestiniennes.
  • adoption par la Knesset de la loi fondamentale de 2018 qui réserve aux seuls habitants juifs la pleine citoyenneté de l’Etat et le « droit à l’autodétermination ».

Cependant, la charte du Likoud fidèle au sionisme messianique ne reconnaît pas l'existence d'un État Palestinien. Au contraire, cette charte stipule que les communautés juives de « Judée », de « Samarie » et de Gaza sont une concrétisation des valeurs sionistes, que l’implantation est l’expression du droit irréfutable du peuple juif à disposer de la terre d’Israël et que le Likoud s’attachera à renforcer et à développer ces communautés et s’opposera à leur démantèlement.

D'autre part, la charte du Likoud rejette fermement la création d’un État arabo-palestinien à l’ouest du Jourdain.

Nous sommes donc très loin des accords d’Oslo et de l’immense espoir qu’ils ont suscités… On ne peut constater avec amertume que les partisans convaincus de la paix (entre ces 15 millions de personnes arabes et juifs) et des visionnaires de la stature d’Yitzhak Rabin ou de Yasser Arafat font cruellement défaut au Moyen-Orient.

 

Faut-il participer à la prochaine conférence de Durban IV ?

Déjà en 2001, d’après le journaliste suisse Stephane Hussard "En brandissant la menace de ne pas participer au sommet de Durban, les Européens ont adopté une stratégie de négociation maximaliste dangereuse, car elle révèle ce qu’ils fustigent dans les enceintes multilatérales : l’intransigeance des Etats arabes susceptible de donner corps à la thèse du choc des civilisations.... Le consensus est possible."

Plus pragmatique, Caroline Fourest dans « La tentation obscurantiste » avait dénoncé des "Etats qui persécutent chez eux les minorités religieuses prétendant nous donner des leçons de tolérance – envers l’Islam." 

Déjà dans le Monde du 13 mars 2009 dans un article intitulé "Il ne faut pas déserter Durban II" elle salue l’avancée de la plate-forme d’action qui a éradiqué une partie des dégâts de Durban I. Elle a bien pris conscience que les "lignes rouges bien établies" n’ont pas été franchies. Elle conclue de manière lucide "Mépriser cette négociation ne permettrait pas d’expliquer au monde la position de l’Union européenne. Il ne s’agit pas de déserter la lutte contre le racisme, mais de résister à son instrumentalisation. Le risque serait surtout d’affaiblir un peu plus le multilatéralisme, dont nous avons tant besoin pour préserver l’universalisme et renégocier un jour cette plate-forme."

 

Arguments de ceux qui soutiennent le boycott

La Licra (Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme) a également partagé sur Twitter une tribune publiée dans Le Figaro appelant à ne pas célébrer le 20e anniversaire de la conférence. "La réalité est que Durban a marqué un tournant voire un point de départ dans la manière dont l'antisémitisme se manifeste aujourd'hui", déclare, dans cette tribune, Simone Rodan-Benzaquen, directrice de l'AJC (American Jewish Committee) pour l'Europe. Elle prétend de plus que "Contrairement à ce que pensent de nombreux observateurs, la frustration et la colère des Palestiniens ne sont pas seulement dues à l’occupation israélienne.’’ Faut-il croire qu’il y a pire pour les palestiniens que le racisme, l’occupation militaire et l’humiliation quotidienne ? Elle dénonce de plus de manière un peu exagérée, « les indignations sélectives » du Conseil des droits de l’Homme : "Ce ciblage obsessionnel d’Israël est non seulement injuste pour ce pays, mais il signifie également que le Conseil des droits de l’homme de l’ONU passe trop de temps sur Israël pendant qu’il ignore les véritables violations des droits de l’homme dans le monde.’’

En juillet 2021, alors que de nombreux pays annonçaient le boycott de cette réunion, le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) avait sommé la France de prendre position sur le sujet. Le président du CRIF, Francis Kalifat, avait lancé un « appel solennel » aux dirigeants français à se retirer de cette conférence, « afin que la France ne perde pas son âme en participant à cette mascarade ».

« La perversité de cette réunion ne réside pas seulement dans la diabolisation obsessionnelle d’Israël : elle réside dans le fait qu’elle absout en quelque sorte les nazis », avait commenté M. Kalifat, selon qui « la conférence de Durban en 2001 a été l’exemple le plus flagrant de ce délire antisémite ».

 

Les partisans d’une paix en Palestine

Stéphane Hessel. Décédé en 2013, résistant, il est arrêté et déporté à Buchenwald. Il a été membre de la Commission française consultative des droits de l'homme, que René Cassin avait fondée. C’est un ardent défenseur des droits de l'homme qui milite pour la paix et la dignité.

"Si j'osais une comparaison audacieuse sur un sujet qui me touche, je dirais ceci : l'occupation allemande était – par rapport à l'occupation actuelle de la Palestine par les Israéliens – relativement inoffensive, exceptées les arrestations, les internements et les exécutions, ainsi que le vol de chefs d'œuvre."

Stéphane Hessel publie une réponse à l’UEJF, sur le site du Nouvel Observateur : "Les expressions que j’ai employées dans ce texte sur le FAZ [Frankfurter Allgemeine Zeitung] étaient peut-être rapides, vite écrites, et vite lues", admet-il. Mais il maintient l'essentiel : "Dans ces territoires occupés, les Palestiniens sont dans une constante mise à l’épreuve par la présence israélienne. Je pense en particulier au cas de Gaza : jamais l’occupation allemande n’a entouré le territoire français de tels obstacles."

Il dénonce la brutalité de Tsahal :

« Tous responsables, tous coupables de n’avoir pas été suffisamment sévères à l’égard des violations graves qu’Israël apporte depuis 40 ans au droit international », reprochait-il dans une interview à la fin du pilonnage de Gaza, dénonçant « une brutalité incroyable [de l’armée israélienne] qui rappelle Srebrenica ou la Tchétchénie… »

« Je n’aurais jamais cru que cela serait possible, je suis scandalisé, indigné et très malheureux pour la bonne conscience éventuelle de nous autres juifs et de l’Etat d’Israël, bonne conscience qui ne peut pas subsister après les massacres qui ont été pratiqués entre le 27 décembre et le 19 janvier », confiait l’ancien déporté. Et de rappeler une vérité : « la sécurité à long terme d’Israël n’est concevable que s’il y a un véritable Etat palestinien… »

‘’L’élection de Barack Obama a suscité beaucoup d’espoir, notamment après son discours du’Caire mais depuis, force est de constater qu’il n’arrive pas à convaincre Netanyahou à négocier...’’

‘’…C’est notre principale déception. Nous avions interprété ‘le discours prononcé au’Caire et l’envoi ‘du négociateur George Mitchell ‘dans la région comme une volonté ‘de Barack Obama d’utiliser les moyens de pression nécessaires, car les États-Unis ont les moyens pour contraindre Israël à négocier une paix juste sur la base des résolutions de l’ONU. Jusqu’ici, force est de constater que cela n’a pas beaucoup progressé. ‘C’est ce qui nous inquiète. Il faut rappeler que c’est l’ONU qui a créé Israël, ‘que des résolutions adoptées par le Conseil de sécurité indiquent clairement une solution fondée sur deux États, avec Jérusalem pour capitale de deux États, en plus du règlement des réfugiés palestiniens. C’est ce que disent ces résolutions. Si maintenant Barack Obama se met sérieusement à travailler dans le cadre de l’ONU, en imposant un retour de la négociation dans ce cadre, alors Israël sera obligé d’accepter. Car la question est de savoir si Israël va continuer cette politique qui le marginalise au sein de la communauté internationale, avec tous les risques que cela comporte pour son existence. Ou s’il va enfin se décider à envisager une autre politique allant dans ‘le sens d’une paix juste et durable…’’

 

Israel et la politique d’Apartheid

L’ancien président américain Jimmy Carter avait repris à son compte en 2006, avec ce livre au titre un peu provocateur : ‘Palestine - Peace, not apartheid’

A l’époque, il avait déclenché la colère de nombreuses organisations juives américaines, et des pétitions avaient fleuri pour dénoncer précisément l’usage du mot apartheid pour décrire la condition faite aux Palestiniens. L’ex-Président aurait renchéri, mettant à profit la polémique pour dénoncer le climat d’”intimidation” aux Etats-Unis dès lors que les critiques à l'égard de la politique israélienne faisaient l’objet d’une chape de plomb et d’un tabou opiniâtre, dans le monde politique comme dans les médias. 

Quinze ans plus tard, c’est la démocrate Rashida Tlaib, seule élue d'origine palestinienne au Congrès, qui a interpellé Joe Biden, accusant les chefs de file démocrates de cécité tandis que les ‘’morts s'accumulaient dans les bombardements sur Gaza’’. Mais cette élue à la voix hétérodoxe dans l'histoire du parti démocrate n’avançait plus aussi seule. Mi-mai 2021, une semaine avant l’interview de Jean-Yves Le Drian, l’élue démocrate Alexandria Ocasio-Cortez publiait à son tour une série de twits. D’abord ceci :

‘’Si l'administration Biden ne peut pas tenir tête à un allié, qui peut lui tenir tête ?’’

‘’Les pays de l’apartheid ne sont pas des démocraties.’’

 Kenneth Roth, le directeur exécutif de Human Rights Watch annonçait :

Cette étude détaillée révèle que les autorités israéliennes ont déjà franchi ce seuil et commettent aujourd’hui les crimes contre l’humanité d’apartheid et de persécution.

Mais il déclarait aussi ceci, qui éclaire la trajectoire du mot :

Depuis des années, des voix éminentes ont averti du risque d’apartheid si la domination d’Israël sur les Palestiniens se poursuivait.

‘’Israël maintient un régime d’apartheid entre le Jourdain et la Méditerranée’’ : c’est le constat, que fait pour la première fois une organisation de défense des droits de l’homme juive israélienne de premier plan, B’TselemDans un rapport publié mardi 12 janvier, l’ONG s’affranchit de la division communément admise entre les systèmes politiques en place en Israël et dans les territoires palestiniens.

Démocratie d’un côté, occupation militaire temporaire de l’autre. B’Tselem estime qu’une telle distinction s’est vidée de son sens au fil du temps, depuis la conquête des territoires par Israël, lors de la guerre de 1967. « [Cette distinction] obscurcit le fait que l’ensemble de la zone située entre la mer Méditerranée et le Jourdain est organisé selon un unique principe : faire avancer et cimenter la suprématie d’un groupe – les juifs – sur un autre – les Palestiniens », juge l’organisation.

C’est la définition d’un Etat d’apartheid, selon le précédent historique de l’ancien régime de ségrégation raciale d’Afrique du Sud, une comparaison polémique au dernier degré en Israël, mais surtout selon la définition établie par le droit international : le ‘’statut de Rome’’, instituant la Cour pénale internationale en 2002, qui en fait un crime contre l’humanité.

 

Dénonciation d’une suprématie juive institutionnalisée

« Nous voulons changer le discours sur ce qu’il se passe ici. L’une des raisons pour lesquelles rien ne bouge, c’est que la situation n’est pas analysée correctement », affirme le directeur exécutif de l’ONG, Hagaï El-Ad. Cette prise de position va au-delà de l’analyse généralement admise même au sein de la gauche israélienne. Cependant elle ne surprend pas pour autant, s’inscrivant dans un mouvement de fond.

L'avocat israélien Michael Sfard a présenté mercredi 29 janvier à Paris son ouvrage "Le mur et la porte" : "C'est drôle que le président américain appelle cela un plan de paix parce que c'est un plan d'annexion, qui compromet l'avenir du Proche-Orient et celui du conflit israélo-palestinien", estime Michael Sfard. "Il va aussi avoir de grosses conséquences sur l'ordre légal. C'est un pas de plus pour perpétuer la domination des Israéliens sur les Palestiniens et pour des années. Les Israéliens auront tous les droits d'un État moderne et des Palestiniens seront dominés, sans contrôle sur leur destin", dénonce l'avocat de 47 ans.

Dans son livre "Le mur et la porte", Michael Sfard décrit aussi dans le détail "les conditions d'enfermement" des Palestiniens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. "C'est difficile de l'admettre, mais je regarde la réalité en face et il y a un crime contre l'humanité qui s'appelle l'apartheid. Dans la même région, il y a deux groupes avec l'un qui contrôle l'autre et la discrimination d'un groupe sur l'autre. Une situation où deux groupes sont soumis à deux lois différentes, je l'appelle apartheid", regrette-t-il.

Par ailleurs, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian lui-même a mis en garde, dimanche 23 mai dernier, contre un “risque d’apartheid” en Israël si une solution à deux États n’émerge pas entre Israéliens et Palestiniens.

“Dans des villes israéliennes, les communautés se sont affrontées”, a-t-il souligné au Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI, 

“C’est la première fois et ça montre bien que si d’aventure on avait une autre solution que celle à deux États, on aurait alors les ingrédients d’un apartheid qui durerait longtemps”, a-t-il averti. “Le risque d’apartheid est fort si on continue à aller dans une logique à un État ou du statu quo. Même le statu quo produit cela”, a ajouté le chef de la diplomatie française.

Pendant ce temps, à Gaza en Cisjordanie, des millions de Palestiniens continuent d’être privés de leurs droits fondamentaux et restent soumis à un régime militaire draconien. C’est une réalité hélas quotidienne pour la grande majorité des Palestiniens depuis 72 ans. L’apartheid sud-africain n’a duré que 46 ans. Celui d’Israël se poursuit.

Pour que 2021 soit l’année de la fin de l’apartheid en Israël

 

On peut seulement espérer que la France et d’autres pays du monde libre assumeront leur pleine responsabilité devant l’Histoire, celle de défendre la justice, les droits de l’homme et, aussi du droit des peuples à disposer de leur avenir. Prendre des décisions courageuses dans ce sens ou s’asseoir à une table pour rappeler ces beaux idéaux ne peut que donner du baume au cœur et surtout de l’espoir à tous ceux qui souffrent de l’oppression en silence dans tous les recoins de la terre, que ce soit en Palestine, au Sin-Kiang, en Birmanie, en Afghanistan….


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59 réactions à cet article    


  • babelouest babelouest 30 août 2021 09:55

    Tiens donc, l’Élysée (du moins son personnel actuel) craint de ne pas être trop bien accueilli ? Pas surprenant....


    • Clark Kent Lampion 30 août 2021 10:09

      @babelouest

      l’Elysée fait ce que lui dit le CRIF, organisme pour lequel affirmer qu’Israël est un pays d’apartheid est un acte antisémite, donc répréhensible. C’est tout.


    • Chouikha Chouikha 30 août 2021 11:26

      @Lampion
      Il faut reconnaître hélas que l atmosphère antisémite qui règne en France n arrange pas la cause de la paix et pousse le pouvoir français à se positionner quitte à renier ses propres valeurs.... C est cela précisément qu il faut réprouver.


    • Ouam (Paria statutaire non vacciné) Ouam (Paria statutaire non vaccinné) 6 septembre 2021 01:01

      @Chouikha
      "Il faut reconnaître hélas que l atmosphère antisémite qui règne en France n arrange pas la cause de la paix et pousse le pouvoir français à se positionner quitte à renier ses propres valeurs.... C est cela précisément qu il faut réprouver"
       
      Si on commencais en premier par etablir d’ou viens l’antisémitisme en France...
      Maios cette question ne va pas trop arranger vos petites affaires smiley


    • Daniel PIGNARD Daniel PIGNARD 30 août 2021 10:37

      Heureusement, il nous reste le couplet 3 de Notre Merveilleuse Marseillaise pour nous préserver de l’influence étrangère pourtant favorisée par nos dirigeants :

      «  Quoi ! Des cohortes étrangères

      Feraient la loi dans nos foyers !

      Quoi  ! Des phalanges mercenaires

      Terrasseraient nos fiers guerriers ! (Bis)

      Dieu  ! Nos mains seraient enchaînées !

      Nos fronts sous le joug se ploieraient !

      De vils despotes deviendraient

      Les maîtres de nos destinées ! »


      • sylvain sylvain 30 août 2021 10:38

        Proposition pour la suivante : l’appeller « branlette et guéguérre de pouvoir » (ce sera plus claire) .

        « Vous ne savez rien faire de vos dix doigts et souhaitez vous faire remarquer en dehors de vos qualités et des services rendus a la société : cette conférence est faite pour vous ».

        Enfin voila je me propose de faire la com, dans un style simple et plus proche du peuple. Pass sanitaire obligatoire évidemment, on ne voudarit pas de sangs impurs dans une conférence contre le racisme tout de même !


        • Aristide Aristide 30 août 2021 10:52

          J’aime bien la concision de l’auteur ! 


          • Chouikha Chouikha 30 août 2021 11:29

            @Aristide
            Merci ! 🙏


          • Chouikha Chouikha 30 août 2021 11:31

            @Aristide
            Merci ! 


          • Ouam (Paria statutaire non vacciné) Ouam (Paria statutaire non vaccinné) 6 septembre 2021 01:15

            @Aristide
            « J’aime bien la concision de l’auteur ! »
             
            Tu veut parler du génocide du peuple premier par une cohote d’immigration incontrolée et incontrolable de tous les vas nu pieds

            note : les migrants intelligents fuient ce futur shit hole...

            Note 2 : Ou calors refuser d’etre « remplacés » par ce que nous cause si bien l’auteur dans l’UNESCO ou ironie du sort pour l’auteur il est ecrit et noir sur blanc sans aucun doute possible et ce qui est affreux en plus « programmé » ce remplacement d’une partie des peuples europeens
            Je cause bien d’une partie car la partie Visegrad le refuse catégoriquement, comme le Danemark etc ...aussi, pays qui n’onts pas perdu le sens de l’honneur et protege leur peuple contre l’avidité d’une élite et d’’un patronnat pret a tout pour acroitre perpetuellement sa « marge », et une gauche complice car ayant definitivement perdu le soutien des salariés et précaires qu’elle ne defends plus preferant s’orienter vs le racialisme et le multicultu, voir le « woke »
             
            Bref la question qui tue...
            Lorsque les Algeriens (le peuple 1er d’Algerie, cad les Berberes etc...)
            ont foutu dehors les colons FRANCAIS de la terre de leurs ancetres,
            les Algeriens etaient t’ils racistes ou resistants à l’envahisseur ?
             
            Mes positions de nationaliste convaincu et du respect des peuples ont toujours contrairement aux gauchistes qui gidillent, pour le respect integral du sol algerien aux Algeriens, je demande donc le meme respect légitime pour notre pays qui ne peut plus etre une terre d’asile des au mieux pauvres types sans ambition et au pire des terroristes ce qui nous donne à la fin le Bataclan et autres joyeusetés du genre.
             
            Inutile de preciser que je suis ravi pour une fois que ce gvt envoie se faire foutre l’unesco, qui au passage est une entité Americaine, et c’est comme cet honteux pacte de Marrakesk que les ricains eux je le rappelle n’ont pas signé.


          • sylvain sylvain 30 août 2021 11:06

            la discrimination qui ridiculise toutes les autres dans le monde par son ampleur et son efficacité, la discrimination économique, n’est visiblement pas abordée.

            C’est pas du racisme, pas forcément en tout cas. Mais il semble que cette conférence parle de discrimination des femmes, de droits des peuples.. alors il semble hypocrite d’éviter cette question par souci de pécision.

            Si il existe une conférence mondiale sur tel ou tel problème étant censé être le mal de notre temps et que toutes nos élites y participent ( en même temps qu’ils mettent en place les politiques que l’on connait) alors c’est que le mal de notre temps se situe précisémment ailleurs


            • Ouallonsnous ? 31 août 2021 00:31

              @sylvain

              Fidèle toutou des yankees et du Crif, le gouvernement macroniste de la France a décidé de boycotter la conférence de l’ONU sur le racisme.

              « le mal de notre temps se situe précisément ailleurs »

              , effectivement Sylvain !


            • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 30 août 2021 12:46

              Ramener la Shoah à un un simple racisme est la forme la plus extrême de l’antisémitisme.


              • Chouikha Chouikha 30 août 2021 13:18

                @Mélusine ou la Robe de Saphir.
                Non Mélusine ! la SHOAH est un des crimes les plus abominables que l’Humanité ait connu. Il faut cependant reconnaître qu’il y a eu hélas d’autres crimes contre l’Humanité et, le danger réside dans le fait de hiérarchiser les victimes. C’est précisément ce que cherchent certains suprématistes.


              • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 30 août 2021 14:56

                @Chouikha pas d’accord. Les juifs n’étaient pas génocidé pour leur couleur de peau, mais parce qu’ils étaient associés à la culture. Rappelez-vous FAHRENHEIT. Et là, c’est un crime contre la civilisation....


              • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 30 août 2021 12:51

                Le seul défaut d’Israël fut de ne pas lutter contre le mariage homosexuel qui est interdit dans la Torah. Mais ceux-là, ne sont pas juifs. Là, ils ont chu. 


                • Gollum Gollum 30 août 2021 13:22

                  @Mélusine ou la Robe de Saphir.

                  Mieux, dans la Thora ils les lapident.

                  Êtes vous pour la lapidation des homosexuels Mélu ?

                  Pas de tortillage du croupion svp. 


                • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 30 août 2021 14:27

                  Je me limite à Platon qui interdisait le mariage homosexuel dans la loi. Comme il n’y a aucun lien entre la persecution des homosexuels (alors que la plupart des nazis l’étaient) et la judaïcité. 


                • Gollum Gollum 30 août 2021 17:30

                  @Mélusine ou la Robe de Saphir.

                  Réponse tortillage du cul comme prévu.. Merci Mélu je n’en attendais pas moins de vous....


                • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 30 août 2021 13:09

                  Noé n’a pas reconnu Cham parce qu’il avait vu son père nu. On suppose donc donc qu’il y eut inceste...


                  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 30 août 2021 14:31

                    Platon : la perversion de la cité commence par la perversion des mots. Papa 1 et papa 2, cela ne veut rien dire.


                  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 30 août 2021 14:43

                    C’est maintenant que les homosexuels vont être persécutés. Le changement anthropologique et les lendemains qui chantent promis par Taubira n’étant pas au RDV. Le vent risque bien de tourner..


                  • charlyposte charlyposte 30 août 2021 15:16

                    @Mélusine ou la Robe de Saphir.
                    CHAM étant noir on comprend la suite via le malheur de la couleur smiley


                  • bouffon(s) du roi bouffon(s) du roi 30 août 2021 13:39

                    On peut seulement espérer que la France et d’autres pays du monde libre assumeront leur pleine responsabilité devant l’Histoire, celle de défendre la justice, les droits de l’homme et, aussi du droit des peuples à disposer de leur avenir.

                    A l’heure du rhume-19 où il faut piquouser tout le monde .. hum hum ^^

                    la France et d’autres pays du monde libre

                     smiley désolé smiley

                    • Yann Esteveny 30 août 2021 14:11

                      Message à avatar bouffon(s) du roi,

                      Je cite l’auteur : "On peut seulement espérer que la France et d’autres pays du monde libre assumeront leur pleine responsabilité devant l’Histoire, celle de défendre la justice, les droits de l’homme et, aussi du droit des peuples à disposer de leur avenir."

                      Effectivement, il faut aimer vivre dans le déni et la propagande ou avoir une place de choix dans le Régime pour écrire de telle inepties.

                      Respectueusement


                    • Effondré remonté Effondré remonté 30 août 2021 15:02

                      Il y a à boire et à manger dans ces Durban décidément !

                      ...le bloc musulman refusant toute remise en cause des préceptes majeurs de l’islam, incompatibles avec la liberté et les droits de l’Homme.

                      D’un autre côté, dire (Durban III) que : «  Israël a été accusée de « génocide » et d’« ethnocide » vis à vis des Palestiniens » n’est que la transcription fidèle de la réalité, comme l’a confirmé ensuite l’admirable Hessel, qui n’avait de leçon d’humanité à recevoir de personne !


                      • Jonas 30 août 2021 21:43

                        @Effondré remonté
                        Dès que le nom d’Israël apparait , certains arabo-musulmans conditionnés à la manière pavlovienne se lâchent contre le petit Etat objet de leur haine.
                         
                        Les mêmes gardent le silence sur les drames de Syrie , Irak ,Liban, Libye, Yemen, Somalie, Soudan etc etc où les morts se comptent par milliers par an. Ni sur la situation économique catastrophique de ces pays dont les habitants pour éviter la faim et la misère sont obligés de fuir.

                        Par ailleurs ni la Ligue Arabe , ni l’OCI , ne s’élèvent en faveur des musulmans Rohingya de Birmanie, ni en faveur des musulmans Ouïgours sous la répression chinoise , ni pour critiquer le comportement de l’Inde vis-vis des musulmans de ce pays.   

                        Un rappel historique pour les arabo-musulmans : le conflit Israélo-Arabe a fait en un siècle moins de 150 000 tués, dont 24 000 israéliens. 

                        Voici un tableau des guerres inter-arabes récentes (les guerres uniquement , pas les nombreux coups d’Etat , suivis de répressions, massacres lors de manifestations contre le pouvoir en place comme en Algérie 1988, en Syrie Hama 1982, Septembre noir Jordanie 1970 ; Egypte contre les " Frères musulmans , Bahrein et le massacre des Chiites. etc.  
                        1) Guerre Iran/Irak ( 1980/1988) moins de 8 ans , plus d’un million de morts 
                        2) Guerre civile Algérienne ( 1991/2002) un peu plus de 10 ans , 200 000 tués.
                        3)Guerre civile Libanaise ( 1975/1990) soit 15 ans , plus de 150 000 morts. 
                        4) La guerre civile syrienne actuelle , ( depuis 2011 et cela continue ) 500 000 morts déjà ! 
                        5) Guerre du Darfour en 5 ans, 300 000 morts 
                        6) La Guerre du Yemen actuelle plus de 280 000 morts  
                        7 ) La Guerre civile du Soudan avant sa partition guerre qui a duré plus de 25 ans avec ses 2,5 millions de morts. etc. Tous ses morts sont sans aucune valeur . 

                         


                      • Chouikha Chouikha 30 août 2021 23:43

                        @Jonas
                        Bien que certains chiffres que vous citez semblent exagérer, le tableau que vous exposez est hélas vrai.

                        Cependant, il est important de noter que tous ces pays (musulmans) sont sous le joug de régimes autoritaires ou dictatoriaux qui ne se soucient guère des principes élémentaires des droits de l’homme. Soit.

                        Le drame est lorsqu’un pays qui se dit « démocratique » invoquent des valeurs que lui-même ne respectent pas pour une partie de sa population....


                      • Jonas 31 août 2021 08:47

                        @Chouikha
                        Un pays démocratique , cher monsieur , n’a pas vocation à se faire égorger par des pays qui ignorent le sens de « démocratie » « respect de la vie humaine » et l’égalité hommes et femmes« .

                        Je préfère rester vivant en me défendant par tous les moyens contre les hordes sauvages et leur chari ’a » que d’être « démocrate six pieds sous terre ».  


                      • Effondré remonté Effondré remonté 1er septembre 2021 09:42

                        @Jonas
                        Moi, arabo-musulman ? ...et allez !
                        Ce type est dingue quand même, totalement enfermé dans sa paranoïa victimaire comme l’entité dont il se réclame et qu’il croit protéger (c’est donc qu’elle est bien bien fragile, cette entité) en copiant-collant telle ou telle page du petit manuel hasbariste (propagandiste stipendié ou pire, bénévole !, de l’entité sioniste).


                      • Ouam (Paria statutaire non vacciné) Ouam (Paria statutaire non vaccinné) 6 septembre 2021 01:30

                        @Chouikha
                        "@Jonas
                        Bien que certains chiffres que vous citez semblent exagérer, le tableau que vous exposez est hélas vrai.

                        « 

                        Pour l’Algerie il est parfaitement exact (meme si le wiki en denombre 100.000 morts) car il ne compte pas les disparus.
                         
                        Sur Beur FM (106.7 sur Paris) l’animatrice le soir qui est Franco-Algerienne et qui a fui le terrorisme islamique, car le GIA et le FIS etaient bien des mouvement de l’islam ,cad les memes qu’ici qui intimident tous ceux qui refusent de se soumettre à Allah, elle indique carrément de son coté 250.000 morts et disparus.
                        Si vous contestez ces chiffres je vous invite a la contacter chaque soir le la semaine lors de son emission de 22h a minuit.

                        Concernant les autres regions citées par Jonas je n’ai pas les chiffres,
                        l’Algerie je les ai regulierement grace à cette radio et son animatrice (musulmane) qui explique tres souvent les graves derives d’un islam largement majoritaire lirsqu’il s’installe quelque part.
                         
                        Vooila pourquoi je suis resolument archi contre de faire venir des musulmans ici, car c’est au bout d’un moment le »nombre qui fais qualité« 
                        et nous en avons déja bien trop,
                         
                        si vous pensez que je suis un raciste, libre a vous et profitez en et defoulez vous...
                         
                        Vous pourrez rajouter : homophobe, qui pue le gaz oul, gaulois refarctere, antisémite et toute la palanquée habituelle qui est deversée depuis des années par nos chers »idiots utiles« , voir meme l’ultime cad
                         »nationaliste" dont je me revendique.
                         
                        Tant que l’on ne m’affuble pas de gaucho collabo, ni d’ecolo et encore moins de progressiste, tout ira bien, vous voyez j’ai une zone de tolérance plutot étendue  smiley


                      • Ouam (Paria statutaire non vacciné) Ouam (Paria statutaire non vaccinné) 6 septembre 2021 01:38

                        @Chouikha
                        Heu ...
                        Professeur émérite Université Sorbonne, Paris-Nord

                        Vous savez je suis un misable illétré (oppour ajouter à la liste) et de plus possede un clavier pourri en équilibre precaire bourrés de mauvais contacts ce qui n’aide pas smiley

                        Mais je n’ai pas encore vu de chiffres qui font l’action « d’exagerer »
                        « ...Bien que certains chiffres que vous citez semblent exagérer... »
                         
                        Apres je dis ca, je dis rien ...
                        revendiquant haut et fort ma cancritude en grammaire et orthographe que je meprise...
                        Mais il me semble ? que ici c’est :

                        «  »...Bien que certains chiffres que vous citez semblent exagérés... "
                        Ce sont les chiffres qui le sonts....

                        Mais bon....pas prof émerite d’université ..... à peine un un miserable miserable .....


                      • Daniel PIGNARD Daniel PIGNARD 30 août 2021 17:16
                        L’apôtre Paul ne considérait pas l’esclavage comme un crime. Sa lettre à Philémon qui possédait un esclave en témoigne. Et ces passages aussi :

                        « Serviteurs, obéissez à vos maîtres selon la chair, avec crainte et tremblement, dans la simplicité de votre coeur, comme à Christ, non pas seulement sous leurs yeux, comme pour plaire aux hommes, mais comme des serviteurs de Christ, qui font de bon coeur la volonté de Dieu. Servez-les avec empressement, comme servant le Seigneur et non des hommes, sachant que chacun, soit esclave, soit libre, recevra du Seigneur selon ce qu’il aura fait de bien. » (Eph 6 :5-8)

                         

                        « Que chacun demeure dans l’état où il était lorsqu’il a été appelé. As-tu été appelé étant esclave, ne t’en inquiète pas ; mais si tu peux devenir libre, profites-en plutôt. Car l’esclave qui a été appelé dans le Seigneur est un affranchi du Seigneur ; de même, l’homme libre qui a été appelé est un esclave de Christ. Vous avez été rachetés à un grand prix ; ne devenez pas esclaves des hommes. Que chacun, frères, demeure devant Dieu dans l’état où il était lorsqu’il a été appelé. » ( 1 Cor 7 :20-24)

                         

                        Si vous ne permettez pas l’esclavage, comment faire rembourser au double celui qui a volé et qui ne peut payer ?

                        La prison coûte cher à l’Etat et ne rembourse rien à celui qui a été volé, tandis le vendre comme esclave lui remboursera au moins une partie.


                        • Daniel PIGNARD Daniel PIGNARD 30 août 2021 17:20

                          L’antiracisme est une notion de gauche contraire à la bible qui comme chacun sait est raciste.

                          "Noé commença à cultiver la terre, et planta une vigne. Il but du vin et s’enivra, et se découvrit au milieu de sa tente. Cham, père de Canaan, vit la nudité de son père, et il le rapporta dehors à ses deux frères. Alors Sem et Japhet...Lorsque Noé se réveilla de son vin, il apprit ce que lui avait fait son fils cadet (Cham) . Et il dit :

                          Maudit soit Canaan !

                          qu’il soit l’esclave des esclaves de ses frères !

                          Il dit encore :

                          Béni soit l’Eternel, Dieu de Sem, et que Canaan soit leur esclave  !

                           Que Dieu étende les possessions de Japhet, qu’il habite dans les tentes de Sem,

                           et que Canaan soit leur esclave  !"

                          (Gen 9:20-27)


                          L’Ammonite et le Moabite n’entreront point dans l’assemblée de l’Eternel, même à la dixième génération et à perpétuité, parce qu’ils ne sont pas venus au-devant de vous avec du pain et de l’eau, sur le chemin, lors de votre sortie d’Egypte, et parce qu’ils ont fait venir contre toi à prix d’argent Balaam, pour qu’il te maudisse. Mais l’Eternel ton Dieu , n’a point voulu écouter Balaam ; et il a changé la malédiction en bénédiction parce que tu es aimé de l’Eternel ton Dieu. Tu n’auras souci ni de leur prospérité ni de leur bien-être, tant que tu vivras, à perpétuité.

                          Tu n’auras point en abomination l’Edomite car il est ton frère, tu n’auras point en abomination l’Egyptien, car tu as été étranger dans son pays : les fils qui leur naîtront à la troisième génération entreront dans l’assemblée de l’Eternel. (Deu 23-3)


                          L’un d’eux, leur propre prophète a dit : Crétois toujours menteurs, méchantes bêtes, ventres paresseux. Ce témoignage est vrai. C’est pourquoi reprends les sévèrement, afin qu’ils aient une foi saine... (I Tit 1-12)

                           

                          Cette femme était grecque, syro-phénicienne d’origine. Elle le pria de chasser le démon hors de sa fille. Jésus lui dit : Laisse d’abord les enfants se rassasier ; car il n’est pas bien de prendre le pain des enfants, et de le jeter aux petits chiens. (Marc 7-26)


                          • Daniel PIGNARD Daniel PIGNARD 30 août 2021 17:26

                            Dieu prépare un plat qui se mange froid aux Palestiniens :

                            « Tu lui diras : Ainsi parle le Seigneur, l’Éternel : Voici, j’en veux à toi, montagne de Séir ! J’étends ma main sur toi, Et je fais de toi une solitude et un désert.

                            Je mettrai tes villes en ruines, Tu deviendras une solitude, Et tu sauras que je suis l’Éternel.

                            Parce que tu avais une haine éternelle, Parce que tu as précipité par le glaive les enfants d’Israël, Au jour de leur détresse, Au temps où l’iniquité était à son terme,

                            Je suis vivant ! dit le Seigneur, l’Éternel, Je te mettrai à sang, et le sang te poursuivra ; Puisque tu n’as pas haï le sang, Le sang te poursuivra.

                            Je ferai de la montagne de Séir une solitude et un désert, Et j’en exterminerai les allants et les venants.

                            Je remplirai de morts ses montagnes ; Sur tes collines, dans tes vallées, dans tous tes ravins, Tomberont ceux qui seront frappés par l’épée.

                            Je ferai de toi des solitudes éternelles, Tes villes ne seront plus habitées, Et vous saurez que je suis l’Éternel.

                            Parce que tu as dit : Les deux nations, les deux pays seront à moi, Et nous en prendrons possession, Quand même l’Éternel était là,

                            Je suis vivant ! dit le Seigneur, l’Éternel, J’agirai avec la colère et la fureur Que tu as montrées, dans ta haine contre eux ; Et je me ferai connaître au milieu d’eux, Quand je te jugerai.

                            Tu sauras que moi, l’Éternel, J’ai entendu tous les outrages Que tu as proférés contre les montagnes d’Israël, En disant : Elles sont dévastées, Elles nous sont livrées comme une proie.

                            Vous vous êtes élevés contre moi par vos discours, Vous avez multiplié vos paroles contre moi : J’ai entendu. » (Ez 35 :3-13)

                            https://www.biblegateway.com/passage/?search=Ezechiel+35&version=LSG   Ben, c’est à dire que la terre d’Israël a été donnée à Israël à perpétuité, alors....

                            •  C BARRATIER C BARRATIER 30 août 2021 18:19

                              Ne gaspillons pas notre argent public pour des réunions fourre tout qui n’ont aucun sens, soyons indifférents. Je ne vois dans les sujets que des absurdités. Certes le sionisme qui est du pur colonialisme n’a rien à faire là. Par contre on y accepte une ong qui considère que l’occupation du Tibet par les chinois est du racisme, c’est en fait aussi du simple colonialisme.Voillà qu’on parle contre la France d’islamophobie, comme si la critique d’une religion était une phobie, et surtout comme s’il fallait laisser prêcher des imams contre nos lois. La loi des hommes prime sur la loi religieuse, ce n’est pas être islamophobe de le rappeler.

                              Bref, que la France continue à s’occuper des affaires sérieuse, pas de ces bêtises.


                              • Chouikha Chouikha 30 août 2021 19:05

                                @C BARRATIER
                                Je ne pense pas que lutter contre le racisme fait partie des « bêtises ».
                                On doit se rappeler que la France est la « patrie des droits de l’homme » et, elle le revendique bien. Il est donc tout à fait normal qu’elle a un rôle à assumer pour porter ces valeurs et les défendre dans les rencontres et manifestations internationales. Rappelons que l’intervention de la France a été décisive pour mettre fin à l’apartheid en Afrique du Sud.


                              • Pierre Régnier Pierre Régnier 30 août 2021 21:05

                                @C BARRATIER et @Chouikha

                                La phobie est bien une forme de crainte. Elle peut être irraisonnée, mais aussi tout à fait logique, engendrée par des principes de base explicitement criminogènes d’une religion. C’est le cas de l’islamophobie, la phobie de l’islam.

                                La bêtise (mais le terme est trop faible) est dans la confusion cultivée entre la crainte engendrée par la bien réelle violence théologique - relancée par l’islam six siècles après que le juif jésus de Nazareth ait donné sa vie pour tenter de la faire disparaître - et la musulmanophobie, la haine des musulmans, l’islamophobie étant même assimilée à une forme de racisme !

                                Une fois de plus, un article d’Agoravox traite d’un problème essentiel de notre époque en évitant d’aborder la réflexion principale qui devrait l’alimenter. Dans 25 ans, une conférence Durban 15 pourra continuer dans cette lamentable voie négationniste.


                              • Pierre Régnier Pierre Régnier 30 août 2021 21:15

                                Même si le maintien de la conception criminogène de Dieu existe aussi dans la croyance des juifs et des chrétiens - mais de façon moins grave que dans l’islam - la confusion cultivée entre judéophobie et judaïsmophobie d’une part, christianophobie et christianismophobie d’autre part, devrait être également dénoncée et très fermement combattue.


                              • cétacose2 30 août 2021 20:40

                                Etant donné que la France est le pays des droits de l’homme ..de couleur et uniquement ,il serait malséant de siéger dans une telle assemblée.....


                                • mursili mursili 31 août 2021 07:39

                                  Le secrétaire général de l’ONU s’appelle Antonio Guterres, il est en poste depuis janvier 2017. Je dois avouer à ma grande honte que je ne parviens toujours pas à mettre un visage sur ce nom. Ça vous fait ça à vous aussi ?

                                  Il faut rappeler que c’est l’ONU qui a créé Israël

                                  J’ignorais que l’ONU avait le pouvoir de créer des états. C’est bon à savoir. Un peu d’espoir pour ceux qui rêvent d’être enfin chez eux dans le 9-3 ...


                                  • Pierre Régnier Pierre Régnier 31 août 2021 10:12

                                    @mursili

                                    Oui, c’est bien l’ONU qui a créé Israël.

                                    Vous ignoriez donc le plus important, le plus grave concernant cet état pris quotidiennement comme prétexte à l’entretien d’une guerre incessante.

                                    Vous êtes, hélas, très représentatif de la très grande majorité de ceux qui tiennent à s’exprimer fréquemment sur cet état et sur cette guerre.


                                  • mursili mursili 31 août 2021 13:50

                                    @Pierre Régnier

                                    J’en étais resté au plan de partage de la Palestine de novembre 1947 (résolution 181 de l’ONU) qui était une proposition et non une création. Les Arabes ont refusé ce plan, une guerre s’est ensuivie et l’État d’Israël a été proclamé en mai 1948 à la fin du mandat britannique, avec des frontières qui ne correspondaient pas à celles prévues par le plan de partage. Avez-vous d’autres informations qui démontrent que c’est l’ONU qui a créé Israël ?
                                    D’ailleurs, c’est cela le plus étonnant : qu’on puisse croire que l’ONU a le pouvoir de créer un état sur un territoire sans l’approbation des premiers concernés, les habitants de ce territoire.


                                  • Pierre Régnier Pierre Régnier 1er septembre 2021 15:40

                                    @mursili

                                    Merci pour ces précisions. L’ONU s’est donc seulement donné le droit, non pas de créer un nouvel État mais d’approuver la création de celui-ci, puis de le soutenir, avant de l’abandonner progressivement et de soutenir ses adversaires qui veulent sa destruction et son remplacement par un autre nouvel État. Je pense tout de même que le soutien de l’ONU, durant les décennies d’avant 1948, au processus de création d’un “foyer national juif” était une forme de soutien anticipé à l’État lui-même, un tel “foyer national“ n’ayant de sens que s’il est une étape dans la création de cet l’État.

                                    Je m’exprime le moins souvent possible sur Israël parce que, de tous les problèmes graves (mal)traités par les gouvernements négationnistes du monde contemporain il est celui dans lequel les adversaires ont d’égales réellement bonnes raisons de s’opposer.


                                  • Jonas 5 septembre 2021 19:02

                                    @mursili (1) 

                                    Pour votre gouverne. 

                                    Dans un livre : << Un siècle pour rien - Le Moyen-Orient Arabe de l’Empire ottoman à l’Empire américain >> De Jean LaCouture , Ghassan Tuéni, et Gérard D.Khoury .( Ed. Albin Michel, 2002 , pp 89-90 ) 
                                     Témoin oculaire à l’époque de la Résolution 181 , Ghassam Tuéni libanais , ( qui fut plus tard ministre , ambassadeur à l’ONU , puis a dirigé An-Nahar , le grand groupe d’édition et de presse du Liban : explique. : 
                                    << J’étais présent en novembre 1947 au débat de l’Assemblée générale de l’ONU qui a abouti , ce jour-là au vote du partage de la Palestine . C’est alors que m’est apparu le décalage culturel , la disparité entre l’approche des délégations arabes et celle, autrement plus pragmatique , je dirais même scientifique , des représentants de l’Agence juive et des délégations occidentales soviétique comprise. Un sentiment de grande tristesse a envahi les jeunes et les quelques moins jeunes que moi , qui tout en défendant le point de vue arabe , aux côtés d’une vague délégation palestinienne , ou dans le cadre des délégations arabes , s’apercevaient que nous ne parlions pas le même langage,que les orateurs arabes ne semblaient traiter des questions posées par l’ONU , qu’en des termes désuets marqués par une sorte de nomadisme attardé. Des idées générales  et des formules simplistes et surannées. , telles que « le monde n’acceptera jamais que les droits légitimes soient violées » etc. 


                                  • Jonas 5 septembre 2021 19:41

                                    @mursili (2) 
                                    Suite et fin du témoignage oculaire de Ghassan Tuéni lors du partage du restant de la Palestine , puisque , la Grande-Bretagne avait créé artificiellement et d’autorité ,  un Emirat du royaume de Transjordanie , après la défaite et l’expulsion de la dynastie Hachémite de la Mecque et Médine dont sont devenus maîtres les Wahhabites. 

                                    << J’observais , en tant qu’étudiant à Harvard , nos délégués et nos dirigeants représenter l’esprit et les aspirations de notre Renaissance , la Nahda : leurs propos me semblaient déjà éculés , dépassés. Ce fut le premier test d’une diplomatie à laquelle nous venions d’accéder . Une sorte d’examen de passage . Il ne fallait pas beaucoup d’intelligence pour pressentir dès avant le vote , et bien avant la création de l’Etat d’Israël , que nous allions échouer. 
                                    Alors la question que je pose est celle-ci : La Nahda avait-elle insuffisamment préparé les Etats arabes souverains à l’exercice d’une liberté chèrement acquise ? Nous étions libres mais libres de quoi ? Libres d’agir , mais comment ? La succession de l’Empire ottoman contre lequel nos dirigeants s’étaient rebellés et qu’ils avaient , avec leurs alliés occidentaux , aidé à abattre, nous semblait une bien lourde charge. Nous évoquions , en guise d’alibi , une « responsabilité de l’histoire », comme pour nous en décharger.
                                    D’autant plus que le mouvement sioniste avait lui aussi, autant que le nationalisme arabe , émergé de la chute de ce même empire >> 
                                    ( Un siècle pour rien . Le Moyen-Orient de l’Empire ottoman à l’Empire américain,) Jean Lacourure-Ghassan Tuéni et Gérard D. Khoury , ed. Albin Michel, 2002 pp, 89-90. 


                                  • Chouikha Chouikha 5 septembre 2021 23:26

                                    @Jonas
                                    Merci pour cette référence très instructive ainsi que pour toutes ces précisions. 
                                    Il faut juste noter que la montée du Sionisme et la chute de l’empire Ottoman (le califat) ont pris de court les populations du Proche-Orient. Les dirigeants arabes de l’époque n’ont pas pris la mesure de la portée de ces deux évènements. D’autant que l’Alliance israélite très active dans l’empire Ottoman a eu du mal à s’implanter en Turquie même.
                                    Voir l’excellente analyse sur ce sujet d’Esther Benbassa :
                                     Le Sionisme dans l’Empire Ottoman à l’aube du 20e siècle
                                    https://www.persee.fr/doc/xxs_0294-1759_1989_num_24_1_2186


                                  • Jonas 6 septembre 2021 08:54

                                    @Chouikha
                                    Tout a fait exacte . Mais le Sionisme en tant que , Mouvement de libération nationale juif « n’a fait rien d’autres que de concrétiser , le rêve militaire du retour des juifs vers Sion ,cette colline de Jérusalem. 
                                    Des juifs malgré les dispersions dues aux événements de l’histoire ont toujours tourné leurs regards vers Jérusalem et certains y sont restés vivre. 

                                    Dans son livre » Itinéraire de Paris a Jérusalem «  François -René de Chateaubriand ( 1768/1848) en visitant Jérusalem est fasciné par cette pérennité des juifs pour la Terre sainte.
                                     
                                    << Pénétrez dans la demeure de ce peuple , vous le trouverez dans une affreuse misère , faisant lire un livre mystérieux à leurs enfants. Ce qu’ils faisaient il y a cinq mille ans , ce peuple le fait encore. Il a assisté dix-sept fois à la ruine de Jérusalem et rien ne peut le décourager ; rien ne peut l’empêcher de tourner ses regards vers » Sion" . Quand on voit les juifs dispersés sur la terre , selon la parole de Dieu, on est surpris sans doute : mais pour être frappés d’un étonnement surnaturel , il faut les retrouver à Jérusalem , il faut voir ces légitimes maîtres de la Judée esclaves et étrangers dans leur propre pays. Il faut les voir attendant , sous toutes les pressions, un roi qui doit les délivrer . Ecrasés par la Croix qui les condamne et qui est plantée sur leurs têtes , cachés près du Temple dont il ne reste pas pierre sur pierre . ils demeurent dans leur déplorable aveuglement . Les Perses , les Grecs , les Romains ont disparus de la terre ; et un petit peuple , dont l’origine précéda celle des grands peuples , existe encore sans mélange dans les décombres de sa patrie. Si quelque chose , parmi les Nations , porte le caractère de miracle , nous pensons que ce caractère est ici.>> Je rappelle que le voyage s’est déroulé entre 1806/1807 , pas de colonisation européenne encore , ni la guerre de 1870 , ni celles de 1914 /1918, et 39 /45. Pas de Shoah et l’Empire Ottoman régné sur les pays arabes ( excepté le Maroc) . Jérusalem qui constitue alors le principal centre de la population de la Palestine ottomane , compte une majorité de juifs ( 65%) -chrétiens ( 18%) et musulmans ( 17%) , ayant la même poids dans la ville sainte.


                                  • Pierre Régnier Pierre Régnier 7 septembre 2021 09:29

                                    @Jonas

                                    Pas de Shoah à l’époque où écrit Chateaubriand

                                    D’accord, mais ce qui donne toute sa force au sionisme d’après les années 1940 et au soutien - provisoire et dans une grande ambiguïté - des « occidentaux » c’est bien l’épouvantable extermination systématique des juifs par les nazis.

                                    Et même, plus d’un demi-siècle auparavant, ce qui donnait une forte valeur à L’État des Juifs de Théodore Herzl c’est que cet auteur avait pu vérifier par lui-même, à Paris lors de la condamnation de l’innocent juif Alfred Dreyfus, l’ampleur de la judéophobie et de la mauvaise foi des gouvernants « occidentaux », notamment français.


                                  • Jonas 7 septembre 2021 15:54

                                    @Pierre Régnier
                                    La Shoah , n’a fait qu’accélérer le mouvement de libération nationale juif , c-à-d vers le sionisme. Si on considère que Théodore Herzl est le père fondateur de la création d’un Etat juif , il est en réalité l’incarnation d’un mouvement de fond. 
                                    A la suite des pogromes qui touchent les juifs russes en 1881 , des étudiants de Saint-Pétersbourg fondent le mouvement des Khovévei Tsion ( les amants de Sion) , ouvert a << tout fils d’Israël qui admet qu’il n’y a pas de salut pour Israël tant qu’un gouvernement juif ne sera pas établi en Terre d’Israël >> .
                                     
                                    Le terme de sionisme n’existe pas encore que le mouvement d’immigration vers la terre promise a déjà commencé . En 1882, , des immigrants russes et roumains fondent les premières communautés agricoles en Palestine ottomane comme « Rishon le Tsion »( Premier à Sion ) dans la plaine de l’Est de Jaffa , qui est devenue aujourd’hui 2021 , la quatrième ville d’Israël avec ses + de 250 000 habitants. 

                                    Par ailleurs, Tel-Aviv , dont le nom incarne , le rêve sioniste d’ Herzl, a été fondée en 1909. En 1911 , 350 âmes , en 1924 46 000 , en 1936 150 000 . Aujourd’hui elle rassemble + de 4000 constructions de« style moderne » appelés aussi « Bauhaus »(1) que des architectes , juifs palestiniens ( Israël n’existait pas encore ) ont découvert lors de leurs études en Europe a ce titre , Tel-Aviv est inscrite au Patrimoine mondial de l’UNESCO. 
                                    (1) PS : Le Bauhaus était une école d’architecture et d’arts , fondée en 1919 à Weimar , elle a joué un grand rôle dans l’évolution des idées nouvelles et des techniques modernes. 


                                  • Jonas 31 août 2021 08:23

                                    A l’auteur,

                                    Avant de vouloir un Etat palestinien , il faut d’abord , que les pays arabo-musulmans ,indépendants depuis des décennies puissent montrer qu’ils savent diriger et gérer leur pays. Or Les masses arabes ,affamées ,qui malgré les répressions des régimes sont sorties crier partout « liberté , pain et dignité humaine ». sans parler des milliers de candidats à l’immigration, prouvent les échecs de ces pays. 

                                    Durban est le forum des arabo-musulmans et musulmans non arabes où ils peuvent déverser leur haine d’ Israël. Un organisme communautaire , composé de 57 pays musulmans , l’OCI fait la pluie et le beau temps au sein de l’ONU. C’est lui qui choisi les sujets préoccupants de la planète terre , non pas les dérives et le terrorisme musulman, qui n’épargne aucun continent , sauf l’Arctique et l’Antarctique , pour le moment , mais le petit Etat d’Israël. 

                                    Les guerres intestines entre pays de l’islam , leur chaos sur le plan économique , leurs situation politique comme la rupture diplomatique entre le Maroc et l’Algérie. Le différent entre le Qatar et les pays du Golfe , les guerres du Yemen , Syrie , Irak n’existent pas et n’ont pas besoin d’être abordés dans un grand «  Forum » entre Etats musulmans. 

                                    Leur seule et unique préoccupation , pour détourner les « masses arabes » analphabètes et incultes est la Palestine , un Etat inventé , par les digérants arabes . Un Etat qui n’a jamais existé , sauf dans l’esprit fertile des arabo-musulmans. 

                                    La Jordanie est déjà un Etat Palestinien , du fait que la majorité de sa population est palestinienne à plus de 65%. Donc créé un vingt-deuxième Etat Arabe , ne sert strictement à rien. 

                                    A part les Pays du Golfe ( du fait de leur peu d’habitants ) les pays arabo-musulmans sont presque tous en état de faillite , comme la Tunisie, le Liban ,la Somalie, le Soudan , ou en grande difficulté économiques et sociale comme l’Egypte, difficulté a laquelle il faut ajouter une démographie galopante, non maîtrisée. Même les pays riches en hydrocarbures , ( seule et unique produit d’exportation ) comme l’Algérie , la Libye , l’Irak , sont dans un état peu reluisant , et incapables de venir en aide a leur population misérable. 

                                    Comment résoudre le problème palestinien inventé par les pays arabes et qui depuis leur échappe ? 

                                    La seule solution pour résoudre ce problème palestinien créé par les Etats Arabes (dont le héros arabe Nasser, s’est servi pour prendre le leadership du « panarabisme »qui a échoué comme le reste ) est de pousser le royaume de Jordanie ( création Britannique , sur la province de Palestine) et les palestiniens de Cisjordanie à fonder une fédération ou une confédération. Ils ont la même religion , même prophète , même langue , mêmes moeurs , mêmes coutumes , mêmes traditions , même haine de la démocratie et même comportement vis-à-vis des femmes comme le « crime d’honneur ». 

                                    C’est une solution , car un Etat Arabe de plus , sera ni plus ni moins qu’un Etat Arabe comme les autres avec moins de ressources et qui dépendra des subsides des pays Occidentaux . Les pays arabo-musulmans et musulmans non arabes , sont les moins généreux envers ces pauvres palestiniens., dont ils ont plein la bouche.



                                    • chantecler chantecler 31 août 2021 08:38

                                      @Jonas
                                       smiley
                                      Ben voyons !
                                      Vous avez fait un pélerinage à Jérusalem ?


                                    • Jonas 31 août 2021 08:53

                                      @chantecler
                                      Non à la Mecque ! Je suis allé me ressourcer , dans le pays de naissance de la religion de la « Paix er d’amour » ", comme l’Afghanistan et les autres pays adeptes de cette religion le montrent chaque jour qu’Allah fait. 


                                    • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 31 août 2021 09:08

                                      Les pays arabes avaient une grande culture qui fut démolie à l’arrivée du grand Califat. Le combat à mener n’est pas contre la couleur de peau, mais contre la barbarie..


                                      • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 31 août 2021 09:13

                                        Il fait cesser avec cette histoire de couleur de peau. C’est la culture qui doit être défendue..


                                        • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 31 août 2021 09:16

                                          Il faut cesser avec cette histoire de peau et de racisme. C’est la civilisation et la culture qui doit être préservée. Les grecs savaient ce qu’il en était des barbares...


                                          • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 31 août 2021 09:35

                                            Parler de racisme est déjà une forme de racisme..... 


                                            • AmonBra QAmonBra 1er septembre 2021 14:13

                                              Merci @ l’auteur pour le partage.

                                              En ex Algérie française, code de l’indigénat oblige, les autochtones de religion musulmane étaient des sous-citoyens, pendant que leurs voisins de palier et de confession juive étaient considérés comme des français à part entière, grâce au ci-devant Isaac Jacob dit Adolphe Crémieux.

                                              Sauf durant la période vichiste, il en a été ainsi jusqu’en 1958, c’est a dire, comme par hasard, après la « toussaint rouge », marquant le commencement de ce qui a été initialement et pudiquement nommé « les évènements d’Algérie ».

                                              Divide et impera comme tous les impérialismes donc, oui mais avec une trinité républicaine gravée aux frontons des mairies. . .Dont les trottoirs passant à leurs pieds étaient interdits aux dits indigènes !

                                              En matière de lutte contre le racialisme, la ségrégation et l’apartheid sous toutes formes, s’il est une ancienne puissance coloniale et impériale dont la parole des « dirigeants » passés et actuels, n’a strictement aucune valeur c’est bien la France, paradoxalement nation de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen, ou du moins ce qui en reste, c’est a dire ce qu’ils en font présentement : Un caniche bien dressé des U$ionnards et futur apartheid. . . Sanitaire pour commencer !!

                                              Rien de nouveau donc sous le soleil, les chiens ne font toujours pas des chats. . .


                                              • Jonas 2 septembre 2021 14:57

                                                J’ai toujours dis que le drame de la grande majorité des arabo-musulmans est celui de l’éducation , du savoir , des connaissances et de l’Histoire. L’histoire aussi bien de leur propre pays que celle des autres. Dans les pays arabo-musulmans , l’histoire est faite par les fonctionnaires à la solde du pouvoir en place et non par des historiens.  

                                                Dans son livre « La Martingale Algérienne » 2011, l’économiste et ancien haut fonctionnaire Abderrahmane Hadj-Nacer ,décrivait déjà la situation politique et économique catastrophique de l’Algérie. ( extraits d’une interview au quotidien , « El-Watan » . 2011 et nous sommes en 2021 ! 

                                                Dans la Martingale Algérienne , réflexions sur une crise , vous écrivez : << Mais qu’a -t-on fait de nos enfants ? On ne leur a rien transmis .>> Rien transmis ,pourquoi ? 

                                                -Abderrahane.H-Nacer. << L’origine du livre est celle-là. C’est le fait de rencontrer des jeunes , des gens de 20-30-40 ans, qui dans le fond , ne comprennent pas ce qui s’est passé et pourquoi ont est là. Des jeunes qui n’ont pas connaissance de leur histoire, de leur profondeur sociologique et historique . Après analyse , on constate qu’on ne leur a pas enseigné l’histoire , ancienne , préislamique , musulmane et celle de la colonisation ( Oui pas la colonisation Ottomane ,qui a duré pourtant plus de quatre siècles NDLR). De temps en temps , on leur jette en pâture des mythes , des bribes d’histoire souvent écrits par des personnes qui ont essayé de nier l’histoire de l’Algérie . Nos enfants sont le fruit de la négation de leur propre histoire . Ils sont le fruit d’une tradition de nos dirigeants de zapper l’histoire et d’essayer de forger un homme nouveau à partir de leurs propres fantasmes... >> fin de citation. 

                                                Et ce qui est vrai pour l’Algérie , est aussi vrai pour tous les pays arabo-musulmans. 

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