La justice espagnole se déclare compétente pour statuer sur une plainte pour « génocide contre le peuple tibétain »
Sept gouvernants chinois en poste dans les années 1980-90, où des manifestations au Tibet ont été violemment réprimées, sont mis en cause actuellement.

Sept dirigeants chinois, dont les anciens Président et Premier ministre Jiang Zemin et Li Peng, sont concernés. Présentée en juin 2005 par le Comite de Apoyo al Tibet (CAT, Madrid), la plainte est l’aboutissement de neuf ans d’investigation du Dr José Elias Esteve, avocat et rédacteur de cette plainte qui déclare : " Cette décision judiciaire suppose un processus actif dans la lutte contre l’impunité pour les crimes commis au Tibet et implique une reconnaissance officielle de la souffrance de milliers de Tibétains. Cette affaire réaffirme les principes de Juridiction universelle et de Droit international comme les meilleurs moyens pour résoudre les conflits internationaux, au-delà de tout conditionnement politique ou économique.” Les faits qui vont faire l’objet de l’instruction se sont déroulés dans les années 1980-90, au cours desquelles des manifestations au Tibet ont été violemment réprimées. Plus d’un million de Tibétains sont morts directement ou indirectement en raison de l’invasion chinoise. La Chine encourage d’ailleurs les Chinois à s’installer au Tibet, notamment avec la mise en place d’un chemin de fer, pour dépasser en nombre les Tibétains. La décision espagnole survient donc à un moment crucial pour la survie de la spécificité culturelle du Tibet.
Les magistrats espagnols reconnaissent que les appels des Nations unies et du Parlement européen pour que cessent les violations des Droits de l’Homme au Tibet ont été ignorés, qu’il est impossible de mener l’affaire devant la Cour pénale internationale puisque " ni la Chine, ni bien entendu le Tibet n’en font partie". Finalement, la sentence conclut : " Les faits reprochés présentent les caractéristiques d’un délit de génocide et doivent faire l’objet d’investigations". Après avoir été informé de la décision de l’Audience nationale espagnole, Alan Cantos, responsable du CAT, déclara : "C’est une date historique, pour les victimes au Tibet, autant d’hier que d’aujourd’hui. La juridiction universelle est un outil puissant, basé sur la vérité, la justice et la non-violence, qui peut et doit être utilisé pour résoudre les conflits internationaux, faciliter la réconciliation et le progrès démocratique et faire face à une impunité flagrante.”
Depuis Barcelone, Thupten Wangchen, directeur de la Casa del Tibet et cosignataire de la plainte a dit : " J’ai perdu ma mère sous la domination chinoise. J’ai dû fuir le Tibet car ma vie et mon avenir étaient en danger. L’Espagne est devenue mon pays d’adoption, et je suis heureux de voir que les plus importantes initiatives pour la justice universelle partent d’ici. Cette plainte signifie beaucoup pour les Tibétains, ainsi que pour les défenseurs de la paix et de la justice dans le monde." France-Tibet, france.tibet@tibet.fr
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