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La nouvelle tendance du Ministère tunisien de l’Enseignement Supérieur !

On a tendance à oublier qu’à coté du Jasmin, le Printemps fait pousser, aussi, les Cactus !

Le fait d’armes le plus grave de la guerre d’usure proclamée par les Salafistes tunisiens contre la Révolution de Jasmin, qui va fêter, le 14 courant, son premier anniversaire, reste le sit-in dans les bureaux de l’administration de la Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba (FLAHM), établissement qui compte 8.000 étudiants.
 
Le 28 novembre 2011, un groupe de Salafistes, dont la quasi-totalité est étrangère à l’Université, ont bloqué l’accès aux salles pour les étudiants qui devaient passer des examens ou rejoindre des cours, tout en organisant un sit-in, qui perdure jusqu’aujourd’hui, dans les couloirs de la Faculté, et comme ailleurs, leur revendication principale est la levée de l’interdiction du port du Niqab dans l’enceinte universitaire. Suite à la décision prise par le Conseil Scientifique de l’Etablissement, relative au maintien de cette interdiction, les sit-inneurs se sont confortablement installés, cette fois-ci, dans les bureaux de l’administration, interdisant au Doyen d’accéder à son bureau, agressant des étudiants, des administratifs et des enseignants dont le Doyen lui-même ; un enseignant sera même transporté aux Services des Urgences. En outre, ces sit-inneurs, dont seulement trois éléments appartiennent à la FLAHM, ont ajouté une autre revendication, à savoir de mettre fin à la Mission du Doyen qui, rappelons-le, est élu par ses paires.
 
Suite à ces dépassements inacceptables, à la dégradation de la situation sécuritaire et devant l'impossibilité d'assurer la sécurité des étudiants, des enseignants et du personnel administratif et ouvrier, le Conseil Scientifique de la FLAHM, qui s’est réuni le mardi 6 décembre 2011, a décidé la fermeture de l’établissement universitaire jusqu’au départ des individus étrangers et à la levée du sit-in, et a demandé, par la voie du Doyen, à Moncef Ben Salem, nouveau Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (et membre historique du Parti Islamiste Ennahdha) l’intervention des Forces de la Sécurité Publique afin d’évacuer les sit-inneurs, alors qu’il s’était toujours refusé à une telle intervention jusque là. Cette demande d’intervention des Forces de la Sécurité Publique, bien qu’itérée par la suite plusieurs fois, n’a eu, jusqu’à ce jour, aucune suite. Entretemps, devant l’absence d’une décision forte de l’Etat sommant ces intrus à quitter les lieux, la situation s’est aggravée par l’augmentation du nombre de sit-inneurs et de leurs agressions, de tous genres, contre tous ceux qui oseraient s’approcher de leur territoire.
 
Aussi, la Fédération Générale de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique a appelé «  à un Rassemblement de Protestation pour le mercredi 4 janvier 2012, devant le Siège du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, pour la défense de l’autonomie et des valeurs universitaires et pour exiger le levée du sit-in des personnes étrangères à la FLAHM qui veulent imposer par la force et par la violence de nouvelles règles pédagogiques oubliant qu'il s'agit de règles que, seule la profession, a le droit de fixer  ». Parmi les slogans scandés en arabe, lors de cette Manifestation on, peut citer «  Ministre sans capacité de décider, rentre chez toi et garde la maison », dont une variante est « Ministre ne respectant pas sa parole, rentre chez toi et garde la maison », et, évidemment, le fameux « DEGAGE », scandé, comme il se doit, en français. Cette Manifestation, qui a rassemblé des milliers de personnes, a été, sauvagement, réprimée par les forces de l’ordre se trouvant sur place, comme l’a souligné un Communiqué de la Ligue Tunisienne des Droits de L’Homme, diffusée au cours du Journal Télévisé, le soir même, sur la Première Nationale, « condamnant énergiquement ces violences et exigeant du gouvernement la levée du sit-in qui prend en otage la FLAHM ». Ce qui a conduit plusieurs Mouvements et Associations de la Société Civile à appeler leurs adhérents à soutenir et à rejoindre ce Mouvement de Protestation des Universitaires. Il faut donc s’attendre à ce que la protestation prenne de l’ampleur.
 
Lors de ce Rassemblement, les présents ont assisté à une première sans précédent, même à l’époque de Zinochet et de Bourguiba, digne des régimes les plus rétrogrades de la Planète : à partir des fenêtres des plus hauts étages des bâtiments du Ministère, furent déroulées des pancartes où étaient inscrits des slogans haineux et diffamatoires, insultant et stigmatisant les enseignants de la FLAHM, en les qualifiant de mercenaires, de vendus, de responsables de la décadence de leur Faculté,…, ainsi que des slogans obscurantistes tel que : «  Le Niqab, composante de l’identité  » qui laissent présager la nouvelle tendance de ce Ministère !
 
Etaient-ils inspirés par celui qui traitait Ali Douagi, Abou el Kacem Chebbi, Tahar Haddad,…de« clochards » et d’ « idiots » ! Cf. à ce sujet mon Article intitulé « Tunisie : Une Question-Réponse qui en dit long sur Moncef Ben Salem, notre Ministre « annoncé » de l’Education ! »
 
Salah HORCHANI

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201 réactions à cet article    


  • Henri François 6 janvier 2012 15:11

    A l’auteur,
    A ma connaissace les trublions ont été délogés par les forces de sécurité le 5 janvier. Il est bon toutefois de relativiser les faits évoqués dans cet article qui, rigoureusement eaxcts, n’ont concerné qu’un étabissment universitaire du pays. Les salafites représentent un faible minorité en Tunisie et leur activisme débridé ne fait pas tache d’encre, bien au contraire. Dans sa très grande majorité le peuple tunisien qui demeure musulman est très loin d’adhérer à une telle mouvance radicale.


    • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 6 janvier 2012 15:48

      @ Henri François

      Ce n’est pas leur premier coup et ce ne sera pas leur dernier !

      Ainsi, le dimanche 26 juin, un groupe de Salafistes, brandissant des drapeaux noirs et hurlant des slogans fondamentalistes, ont saccagé, au centre ville de Tunis, le cinéma Afric’Art et agressé, physiquement, des spectateurs et des Artistes qui s’y trouvaient pour la projection du film-documentaire « Ni Allah, ni Maître » de la réalisatrice Nadia El Fani, projection qui semble ne pas être du goût de ces barbus. Dans ce documentaire, Nadia El Fani se met en scène en train de discuter avec des Tunisiens de la rue sur la place de la religion dans la société et dénonce « l’hypocrisie sociale » qui règne en Tunisie, hypocrisie qui conduit, par exemple, une majorité de gens ne faisant pas ramadhan à se cacher. Elle y plaide pour une religion relevant, strictement, de la sphère privée.

      De même, après la diffusion par la Chaîne Nessma TV, le vendredi 7 octobre, du film franco-iranien « Persépolis », dont le thème est une tentative de prévenir les jeunes filles du risque de la Dictature Religieuse qui enverrait aux calendes grecques, à l’image de ce qui se passe aujourd’hui en Iran, les Principes d’Egalité et de Parité, un groupe constitué de 200 à 300 Salafistes ont, le dimanche 9 octobre [ deux semaines avant les élections pour l’Assemblée Nationale Constituante], attaqué, saccagé et essayé d’incendier les locaux de cette Chaîne, et un autre groupe s’est introduit dans le domicile de Nebil Karoui, directeur général de ladite Chaîne, et l’a saccagé et a, aussi, essayé de l’incendier. La séquence du film qui a rendu fous ces « agitateurs excités » est une séquence représentant Dieu sous les traits d’un vieil homme barbu, représentation humaine de Dieu qui serait proscrite par l’Islam.

      Nadia El Fani et Nebil Karoui ont fait l’objet de fatwas de mort contre eux par des, soi-disant, Chefs religieux Salafistes, la première pour athéisme et le second pour blasphème.

      Salah HORCHANI


      • Henri François 6 janvier 2012 17:40

        J’ai eu connaissance des incidents regrettables que vous énumérez, ils font partie de provocations répétées comme moi-même ai pu le constater à Kélibia avec la tentative tonitruante d’un meeting tenu par des barbus, drapeaux vert et drapeaux noirs au vent, place du marché, réunion qui s’est traduite par un fiasco monumental devant deux (facile à compter) pauvres bougres.
        Quant à leurs condamnations via des « fatwas », il vaut mieux en sourire.
        Il ne faut surtout pas tomber dans leur piège certainement tendu avec la complicité par le silence, du parti islamiste (modéré ?!!), mais vous avez raison, il faut se montrer vigilant et s’opposer à toutes leurs tentatives nauséabondes.
        Je suis convaincu que la maturité du tunisien, son intelligence auront raison de cet abcès. Je vous fais confiance. Le plus important est la rédaction de votre constitution et c’est elle qui demande d’ores et déjà toute votre attention. Lorsque celle-ci sera votée, l’Assemblée, le Gouvernement et le Président changés, alors oui, Inch’Allah, les salafites avec le parti religieux retourneront ailleurs à leurs chères études moyennageuses.
        Bien à vous. 


      • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 7 janvier 2012 12:07

        Message que le Doyen de la Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba a envoyé, aujourd’hui samedi 7 janvier 2012 à 01 heure, aux membres du Conseil Scientifique de ladite Faculté :

         

        Chers tous,

        Il est 1 heure du matin, je viens de rentrer à la maison après avoir assisté à la deuxième descente des forces de l’ordre pour déloger les sit-ineurs qui étaient revenus à la Fac en début de soirée et avaient monté une tente imposante en face du bâtiment central (ou ce trouve les bureaux du secrétaire général et du doyen). J’ai été appelé à 10h15, l’opération a commencé vers 23h et s’est prolongée jusqu’à 0h15. Il n’y a pas eu de violence, mais ils ont essayé vainement de me rappeler qu’il y avait un accord avec le ministre pour qu’ils puissent protester loin de l’administration. J’ai répété à plusieurs reprises que le dialogue était déjà rompu.

        Le problème reste entier, on doit être vigilant.

        Désolé de vous avoir dérangé un peu tard, mais je pense qu’il est de mon devoir de vous tenir informé de la situation de votre faculté.

        Habib Kazdaghli

         


        • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 7 janvier 2012 12:33

          Le Doyen serait-il moins important que les Salafistes ?

          Le Doyen a mentionné dans son Message que les Salafistes « ont essayé vainement de » lui « rappeler qu’il y avait un accord avec le ministre ».

          Comment se fait-il que le Doyen n’ait pas été informé de cet accord ?

          Serait-il moins important que les Salafistes, aux yeux de notre Ministre Moncef Ben Salem ?

          Salah HORCHANI


        • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 7 janvier 2012 17:36

          Un « Message de Soutien d’Universitaires et Chercheurs à leurs Collègues tunisiens » :

          http://medias.lemonde.fr/mmpub/edt/doc/20120106/1626769_53cd_amis_de_la_tun isie.pdf?ROSAE_PREVIEW

           

          Salah HORCHANI


          • platon613 8 janvier 2012 07:57

            Elections en Egypte : Les islamistes toujours en tête

            Les islamistes sont toujours largement en tête dans les législatives égyptiennes. Le parti des Frères musulmans (Parti de la liberté et de la justice - PLJ) et le parti des fondamentalistes salafistes (Al-Nour - La Lumière) affirment avoir receuilli ensemble plus de 62% des votes...

            http://www.news26.tv/proche-orient/...


            • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 9 janvier 2012 00:58

               

              Tunisie : Mon Dieu, vers quel Régime nous nous enfonçons !

               

              http://www.lepost.fr/article/2012/01/08/2675855_tunisie-mon-dieu-vers-quel-regime-nous-nous-enfoncons.html

              Salah HORCHANI

               



                • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 10 janvier 2012 11:03
                  « Nouvelles de la Faculté des Lettres de la Manouba (Tunisie) 
                  (Tunis, le 9 janvier 2012)

                  Par Habib Mellakh, universitaire, syndicaliste. Département de français, 
                  Faculté des Lettres de la Manouba (Tunisie)

                  Malgré le retour massif des étudiants de la FLAHM, quelques incidents ont empêché, ce matin, le déroulement de certains cours. IL en a résulté une atmosphère très tendue comparable à celle que la faculté a connue pendant les premiers jours de la crise et qui a vu la répétition d’un scénario devenu classique : une étudiante portant le niqàb se fait escorter, au moment où elle se dirige vers sa salle de classe par un groupe d’une quinzaine ou d’une vingtaine d’étudiants non inscrits pour la plupart à la faculté, acquis à sa cause et munis d’appareils photos et de caméras . Tandis que l’étudiante entre dans la salle de classe, certains d’entre eux en bloquent l’accès. D’autres y pénètrent pour faire valoir auprès de l’enseignant en charge du cours le droit de cette étudiante à y prendre part sans se découvrir le visage en violation du règlement intérieur qui interdit de se voiler le visage et qui empêche l’entrée des étudiants dans les salles de classe pour y semer le trouble. Le professeur essaye de convaincre l’étudiante de se découvrir le visage tandis que ses camarades qui ont fait irruption dans la salle filment la scène malgré l’opposition de l’enseignant qu’ils insultent parfois. Après le montage de la vidéo, il ne restera plus aucune trace de cette agression verbale. Cette vidéo est censée être utilisée comme une preuve contre l’enseignant, coupable d’avoir empêché l’accès au cours et pris en flagrant délit (sic !). Le film ou la photographie permettent aussi d’identifier ce professeur récalcitrant et l’expose aux représailles. C’est une forme d’intimidation et une menace à peine voilée. Quand l’enseignant n’arrive pas à convaincre l’étudiante, il quitte la salle. 

                  Aujourd’hui sept enseignants (4 enseignants arabisants, deux anglicistes et un italianisant) ont dû quitter la salle après avoir été verbalement agressés et menacés par les intrus. La directrice du département d’anglais venue prendre la défense de son collègue a été physiquement agressée. Elle a porté plainte auprès du district de la garde nationale de la Manouba. Pendant que les enseignants sont humiliés et qu’ils sollicitent la protection des autorités, le ministre déclare qu’il ne pourra pas envoyer aux établissements d’enseignement supérieur de circulaire interdisant le port du niqàb pendant les cours, les examens et les séances d’encadrement tant que la constitution n’aura pas été rédigée ! ».

                  Salah HORCHANI


                  • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 10 janvier 2012 12:12
                    « BEN SALEM, L’ HOMME ET L’OEUVRE 

                    par Ali Toumi Abassi, dimanche 8 janvier 2012

                     Ebauche d’un portrait du nouveau ministre de l’enseignement supérieur, en attendant la fin d’autres séances de pose 

                    L’entretien accordé par le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique à la chaîne Hannibal, hier soir, est un événement marquant de la toute première décade du gouvernement de la troïka, d’obédience essentiellement nahdhaouie. Comme beaucoup de mes compatriotes, notamment les universitaires qui attendaient que Ben Salem s’expliquât sur l’actualité universitaire, j’avais les yeux chevillés sur l’écran, et je tenais absolument à me faire ma petite idée sur une personne qui était déjà, depuis deux semaines, un vrai personnage frayant la chronique, quasiment diabolisé, traité de toutes les impérities possibles et imaginables, un vrai « pendard » comme dirait Molière. Quelle ne fut ma surprise ! Je devrais même parler au pluriel, car je n’en revenais pas, à force de voir mes préjugés (favorables et défavorables) dégringoler un à un, pour en rester finalement sur le cul. J’annonce donc ainsi la couleur de mon propos, et je vais parler de la personne et du personnage. 

                    L’homme est on ne peut plus sympathique. J’avoue que c’est un peu « mon type » en matière d’amitié. Son tailleur hors catégorie, le noeud forcé de sa cravate, sa coiffure d’adjudant-chef, son sourire et même ses éclats de rire à peine retenus et soumis à la simple contagion d’humeurs avec son vis-à-vis, sa voix douce et entravée, sa gestuelle spontanée et nouée de tics, sa posture enfin et son air bon-enfant, parfois assombri par une nuée de traumatismes de l’ancien prisonnier d’opinion, longtemps martyrisé dans les geôles de Ben Ali….Tout cela fait de lui un homme qu’on a envie de ménager et de tenir par la main, pour éviter qu’il se trouve mal ou qu’il se mette à sangloter. Comme personne, j’avoue qu’il me dédouane de toutes les humiliations que j’ai dû vivre avec mes anciens « patrons », de Charfi à Tekari, trop poseurs, trop filous, trop condescendants, à l’image de leur marionnettiste de président. Mais le hic c’est que Ben Salem n’est pas affecté au département de l’enseignement supérieur pour collectionner des affinités électives des téléspectateurs anachronique tels que moi, ou des accointances pour d’éventuelles campagnes caritatives ! Il est à la tête d’un ministère où il faut faire preuve de distanciation et mettre à profit des talents scéniques et intellectuels multiples.

                     Le personnage du ministre a donc brillé par son absence hier soir, alors que tout le gratin universitaire, ainsi que le public estudiantin et sans doute beaucoup de détracteurs, prévenus de l’émission d’Hannibal, l’attendaient au tournant. Après la campagne médiatique en règle dirigée précisément contre Ben Salem et d’autres ministres nahdhaouis, annoncés par certains comme des parvenus qui perpétuent le clientélisme et le favoritisme datant de l’ère tyrannique révolue, après la crise de la Faculté de Manouba, où le gouvernement de Jébali a été soupçonné de sympathie avec les salafistes, et surtout après l’accueil musclé et humiliant fait aux manifestants de cette faculté dans l’enceinte de leur ministère, les esprits étaient entièrement montés, les partis sans appel étaient déjà pris et n’attendaient qu’une confirmation dans les propos de l’invité d’Hannibal. Qu’en était-il ? Jugeons plutôt sur pièces ! 

                    Je ne parlerai ni de son louvoiement quand il s’agit de justifier le silence du ministère devant l’acte illégal des sit-ineurs obstruant les lieux du travail, entravant des fonctionnaires de l’état en exercice et agressant physiquement le doyen, des enseignants et des étudiants, ni de la volonté de minimiser la dangerosité des exactions perpétrées, autant à l’université que dans le reste du pays, ni des imprudences langagières absolument inattendues de la part d’un ministre, en noyant le poisson sur des questions essentielles (la liberté de confession, le droit au travail, les problématiques pédagogiques et scientifiques), au profit d’une sophistique juridique ou spirituelle, fabriquée de toutes pièces, comme si son interviewer et les téléspectateurs universitaires étaient nés de la dernière pluie… mais je dirai deux mots de ses sorties sur la littérature. Le propos était gros, ahurissant, choquant et devrait sérieusement inquiéter l’université. 

                    D’après les déclarations que lui prête le journaliste et qu’il n’a pas désavouées, mais surtout selon ses affirmations en direct, regard tourné vers la caméra, comme pour dire : je persiste et je signe, Ali Douâji n’est pas à sa place sur son piédestal d’écrivain, car il était ce marginal appartenant à une horde de « taht essour » ( littéralement au pied de la muraille), un soûlard invétéré, et surtout l’auteur de boutades indignes telles que : « bawanitou kawmine enda kawmine sawaguirou » (les mégots de certains sont des cigarettes pour d’autres)… 

                    Sauf ingénuité de ma part, il faudra croire que notre ministre n’est pas l’universitaire que nous connaissons et qui vit ici et maintenant, mais un Béotien, déconnecté des réalités quotidiennes ( il avoue sans sourciller ne pas lire les journaux), et encore plus de la réalité scientifique. Primo, il n’est pas attendu d’un ministre de l’enseignement supérieur de s’immiscer dans une spécialité qui n’est pas la sienne, et de se mêler d’une problématique (évaluation de l’art) pour laquelle il n’a aucune compétence. A moins de croire que l’enseignement et la recherche littéraires n’ont rien de spécifique, ne demandent pas la science infuse et monsieur tout le monde peut y avoir son mot à dire. A moins aussi de s’inspirer des présomptions ridicules de Ben Ali qui faisait accroire à ses thuriféraires qu’il s’y connaissait en informatique, autant qu’en agriculture, en médecine et en menuiserie, lorsqu’il s’adonnait à ses piteux exercices de style, lors des visites de terrain. Dans ce cas, Ben Salem devrait aussi montrer aux enseignants d’arts, de médecine et de botanique ce qui ne va pas dans leurs départements respectifs. Il ne devrait pas s’étonner qu’un littéraire intervienne dans son fief de matheux, pour lui montrer quand, comment et à qui il faut dispenser un enseignement sur l’équation de troisième degré ! 

                    On peut bien admettre qu’il faut choisir des auteurs, des oeuvres, des genres, des thèmes adaptés à chaque niveau ( en passant du primaire, au secondaire et au supérieur). C’est bien un truisme pédagogique ! Mais il n’appartient pas au ministre, surtout s’il est un béotien en littérature, de décider des options qui relèvent uniquement du travail de commissions de spécialistes, désignées ad hoc. Autrement, le ministre ne ferait que tendre des lits procustiens dans les établissements, et s’amuserait à y dorloter des enseignants choisis conformément à des mensurations idéologiques. Les adeptes de Pol Pot et Ghaddafi s’y sont déjà inutilement aventurés… 

                    Maintenant, le fond du problème, et je le rappelle non pas à l’intention du ministre que je désespère de convaincre, puisqu’il s’est déjà avoué comme un étranger à l’art en général et à la littérature en particulier, le fond du problème, dis-je, consiste à postuler qu’un énoncé littéraire, tel que celui qui est injustement et naïvement reproché à Douâji, ne se lit pas exclusivement, ni même prioritairement, au premier degré, sinon le discours littéraire se confondrait avec le discours commun. Un vers, une boutade, un texte, un thème littéraire s’inscrivent et se lisent d’abord dans la spécificité générale de la littérature, qui est la connotation. Ben Salem et les lecteurs non initiés à l’art de l’écriture ne comprendront jamais que la phrase imputée à Douâji (les mégots de certains sont des cigarettes pour d’autres), relève à la fois de la parodie, du genre humoristique qui est le sien et de sa stratégie de créateur insoumis à l’ordre établi esthétique, social et politique. Ce n’est pas une simple galéjade douajienne de pasticher le fameux vers de Moutanabbi : « Bitha khadhatil’ayamou bayna ahliha, massaîbou kawmine enda kawmine fawaidou » (Ainsi la vie en a-telle décidé, le malheur des uns fait le bonheur des autres), mais une géniale récriture digne d’une réflexion approfondie, dans le cadre d’une dissertation et même d’un essai. Je n’aurais aucun scrupule à proposer cette boutade de notre plus grand humoriste en examen de littérature pour les étudiants de master ou d’agrégation, car elle est à la croisée de plusieurs problématiques : l’intertextualité, la généricité et… la littérature engagée… 

                    S’il faut supprimer Ali Douâji de l’enseignement et de la recherche littéraires, pour cause d’immoralité, il faudra sans doute aller jusqu’au bout de l’argument et fermer tous les établissements d’arts, de littérature et de culture. Car, comme l’art en général, la littérature est d’essence immorale, c’est-à-dire, en fait, amorale, et n’entend en aucun cas rivaliser avec les livres sacrés. Ali Douâji aurait dit « bawanitou kawmine enda kawmine sawaguirou », comme Guermadi a écrit « hobboun ka katifi’l allouchi ala kouskoussi » (un amour semblable à l’épaule du mouton sur le couscous), Al-Maarri qui a fait dire à Ibnou’l Karih, s’adressant à une femme de « Rissalatoul’ghofrâne » : « ahmilini zakafouna » (porte-moi à califourchon sur ton dos ), Imrouou’l Kaïss qui a dit : « Alyawma khamroun wa ghadan amroun » (buvons aujourd’hui et vaquons à nos affaires demain !), Rabelais qui a écrit « femme molle à la fesse », signifiant gaillardement « femme folle à la messe », et Sartre qui a écrit « toutes les femmes sont des putes, sauf ma mère par respect ». Douâji, et tous ces grands auteurs du même acabit seraient-ils donc à effacer de notre mémoire collective et de nos annales pédagogiques et culturelles ? Si oui, le modèle de la politique éducationnelle mijotée par notre nouveau ministre de l’enseignement supérieur serait, à terme, celui qu’on prête à Omar Ibnou’’l Khattab ayant conquis Alexandrie et ordonnant à son général, Amrou Ibnou’l’Ass, de brûler tous les livres de la fameuse bibliothèque de cette ville, pour n’y garder que les volumes du Coran !

                     Il faut espérer que Ben Salem n’a pas trop médité ses propos et s’est fait simplement trahir par sa bonhomie et son inculture littéraire. C’est dommage que l’un des ministres du nouveau gouvernement, soupçonné a priori de conservatisme édulcoré, mette ainsi très maladroitement, très dangereusement le pied à l’étrier, sans s’y connaître en équitation. Autrement, il faut que les universitaires se préparent à un gros quiproquo avec leur nouveau patron et à des dysfonctionnements sans fin dans la gestion de l’enseignement supérieur. ». 

                    Salah HORCHANI

                    • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 10 janvier 2012 14:27
                      « « Essaraha Raha » : l’issue de secours de Moncef Ben Salem
                       
                      Par Mohamed Anis Abrougui
                      08 Janvier 2012

                      Hier, sur la chaine Hannibal TV, Samir el Wafi a invité à son émission « Essaraha raha » l’actuel ministre de l’enseignement supérieur Moncef Ben Salem. L’émission fut très intéressante et instructive dans la mesure où diverses problématiques de l’actualité nationale furent discutées à l’instar du sit-in de la faculté de la Manouba. D’un autre côté, l’émission a fourni un éclairage certain sur le personnage du ministre et son passé. L’intérêt n’est pas de répéter ici l’émission qui est en train d’être retransmise en boucle mais plutôt de tenter de dégager les objectifs d’une telle émission, pour arriver peut être à sonder les « intentions de l’auteur ». En effet, pour différentes raisons l’émission d’hier semblait être vouée à réconcilier le personnage du ministre avec l’opinion publique et rien d’autre.

                      D’un côté, le plan de l’émission lui-même pourrait se résumer à ces quelques étapes : une première partie consacrée pour déballer tout ce que l’on critique chez le ministre et pour lui permettre de justifier toutes ses « gaffes » si l’on peut les appeler comme ça. Ainsi sa position quant à l’affaire de la Manouba est explicitée, ses déclarations concernant Ali Douaâgi et le groupe de « Taht Essour » ont été aussi justifiés et le ministre en a minimisé l’impact et la portée, et la vidéo qui a circulé sur Facebook le montrant en train d’attaquer Bourguiba et lancer un discours d’allégeance à Qatar a été aussi discutée. Voilà le ministre lavé de ses erreurs enfin justifiées. La deuxième étape fut consacrée à contrer toute sorte de rumeurs concernant le ministre et ses tendances idéologiques. La tentative du coup d’état auquel il fut mêlé en 1987 a été évoquée à ce propos. Ainsi, Moncef Ben Salem n’est pas un extrémiste et il est bien capable d’être le ministre de tous les tunisiens. La troisième partie fut consacrée au pathos : Moncef Ben Salem, le personnage qui a tant souffert, qui a été empêché d’assister aux funérailles de sa propre mère par le régime Ben Ali. Nul n’est besoin d’affirmer que sans que le téléspectateur ne s’en rende compte, en prétendant déballer tout le linge sale du ministre, Samir el Wafi le lave.

                      De l’autre côté, on remarque la façon légère dont certains sujets ont été discutés à tel point que l’on pourrait reprocher à Samir el Wafi de ne pas avoir voulu coincer son interlocuteur et de lui avoir laissé volontairement des portes de sortie alors que le paradoxe sautait aux yeux. Tel est l’exemple de l’affaire Douaâgi : Moncef Ben Salem minimise la portée de son discours et affirme avoir oublié s’il avait tenu les propos cités par l’animateur de l’émission. Il affirme avoir été contre un texte enseigné en deuxième année, pas plus. Or, tout le monde sait et Samir el Wafi savait que ce la vérité est tout autre. Lorsque le ministre s’est dérobé pour se concentrer sur l’histoire du texte, el Wafi n’a pas insisté. Le même comportement fut enregistré quand il a discuté de la vidéo dans laquelle l’actuel ministre parle des origines juives de Bourguiba, attestées par un papier écrit de la main de sa femme. Aucun commentaire de l’animateur ne vient mesurer la véracité de ces propos. Pour ne citer que ces exemples, el Wafi survole les problématiques sans les discuter dans le fond, permettant à son interlocteur de retourner sa veste publiquement en reniant ses propos passés de manière parfois audacieuses pour ne pas dire choquantes.

                      En définitive, l’émission n’a apporté rien de nouveau ou presque comme information puisque tout le monde connaissait ce que l’on reproche à Moncef Ben Salem et ce dernier avait déjà tenté de se justifier dans la presse, en vain. L’émission a repris les gaffes du ministre et lui a permis de mieux les justifier. Même la partie émouvante pour agir sur les sentiments des téléspectateurs n’est pas nouvelle : le CV du ministre qui circule sur internet est plus chargé de souffrances politiques que de travaux académiques. L’on pense que certaines contre-vérités qui sautaient aux yeux auraient pu être relevées par l’animateur, et puisqu’elles n’ont pas été relevées, l’on accuse les intentions de l’émission. Peut être que l’on attendait beaucoup plus de cette émission alors qu’il ne fallait pas. »

                      Salah HORCHANI

                      • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 10 janvier 2012 14:49
                        « La Tunisie admet-elle les deux poids deux mesures ? 

                        Samedi, 07 Janvier 2012 Par Moncef BEDDA

                        Deux événements ont retenu l’attention en cette première semaine de l’année 2012, à quelques journées du premier anniversaire de la Révolution de la liberté et de la dignité. L’un s’est déroulé devant le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. L’autre a lieu à la faculté des lettres de la Manouba.

                        La protestation des enseignants et des étudiants a provoqué une réaction musclée, voire violente, de la part d’éléments en civil, appartenant apparemment aux forces de sécurité. Le sit-in de la Manouba a été déplacé de quelques mètres de la façon la plus pacifique et la plus démocratique qui soit, en présence d’un imposant déploiement des forces de l’ordre. 

                        L’observateur aura été témoin d’un comportement à deux vitesses. La patience usée à déplacer de quelques mètres les occupants des locaux administratifs et du bureau du doyen jure avec la punition expéditive exercée sur les universitaires, les étudiants et les journalistes. 

                        Le plus stupéfiant est la position du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique qui a accusé sans ambages les médias d’avoir amplifié l’affaire de la Manouba. « J’accuse franchement les médias d’avoir été les premiers à amplifier cette affaire », a souligné M. Moncef Ben Salem. 

                        D’ailleurs, ce n’est pas la première fois que les journalistes sont accablés de tous les maux dont souffre la Tunisie depuis que les urnes ont porté au pouvoir le mouvement Ennahdha. Le témoignage à cet égard de Om Zied, dont le parti est allié du parti islamiste, ne laisse aucun doute sur les intentions belliqueuses d’Ennahdha à l’égard des médias. 

                        Ce n’est en tout cas pas en tirant à boulets rouges sur les chevaliers de la plume et en essayant de les marginaliser, que le gouvernement Jebali va rétablir la confiance qui fait grandement défaut parmi les Tunisiennes et les Tunisiens. 

                        La mission de trois ministres à Gafsa a-t-elle été menée avec le succès escompté ? Elle était sensée traduire « la volonté du nouveau gouvernement de renforcer le contact direct avec les régions et de suivre de près la situation dans le gouvernorat de Gafsa, notamment, dans le bassin minier, de manière à rétablir la confiance entre les habitants de ces régions et le gouvernement ». 

                        La situation est préoccupante. Il est temps que les autorités agissent et mettent à exécution immédiatement les promesses faites aux citoyens. C’est avec du concret que la société aura la preuve que la situation a évolué et que la transition démocratique est en bonne voie. L’action, la clarté et la transparence sont les seuls ingrédients capables de mener vers le succès. ».

                        Salah HORCHANI

                        • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 10 janvier 2012 15:38
                          « Qui, politise l’affaire du niqàb à la Manouba ?

                          Par Habib Mellakh, universitaire, syndicaliste. Département de français, 
                          Faculté des Lettres de la Manouba (Tunisie)

                          Comment peut-on croire que les enseignants de la Manouba refusent l’accès aux cours, aux examens à une étudiante se voilant intégralement le visage parce qu’ils ont un parti pris politique ?

                          Comment ne pas se rendre compte que ces mêmes enseignants acceptent cette étudiante dans l’enceinte de la faculté, à la buvette, justement parce qu’ils n’ont pas de parti pris politique et qu’ils respectent la liberté de croyance ?

                          Pourquoi leur nie-t-on le droit de défendre un parti pris pédagogique qui considère que la relation interactive est à la base de la réussite de toute formation, que le principe fondamental garant du bon fonctionnement et du succès de la transmission et de la réception de la connaissance est la coopération entre des individus qui acceptent la communication et le dialogue ?

                          Pourquoi oublie-t-on que la situation d’apprentissage est, comme toute communication, basée sur un pacte socio-éthique et sur une relation de confiance qui fait que l’enseignant a parfois été perçu comme un saint ? La fonction d’enseignant n’est-elle pas perçue comme un sacerdoce, justement parce qu’elle revêt un caractère quasi religieux par la vertu et le dévouement qu’elle exige ?

                          Pourquoi autorise-t-on qu’on bafoue la dignité des enseignants en leur faisant le procès d’intention qui fait d’eux des satyres potentiels, tentés par le diable, incapables de résister à leurs désirs et succombant fatalement à des appétits libidineux ?

                          Comment peut-on me confier la formation de l’esprit, si on me nie toute aspiration à une élévation morale ou spirituelle ou si on me soupçonne d’être habité par l’esprit du mal ?

                          L’enseignant ne prétend en aucune façon diriger les consciences et refuse la tentation de l’endoctrinement mais il ne saurait accepter d’atteinte à sa dignité ou à son intégrité morale ni de soumission aux adeptes du prêt-à-penser ou à des directeurs de conscience qui prétendent soumettre le monde à leur idéologie. Ce sont ces directeurs de conscience qui, sous couvert de la liberté religieuse, manipulent ces étudiants et les instrumentalisent politiquement comme le montrent de nombreuses vidéos qui sont diffusés sur les réseaux sociaux et particulièrement sur la page Talaba-révolution de Facebook. Ce sont eux qui s’abritent derrière les libertés individuelles pour tuer la liberté. Ce qu’on oublie trop vite, c’est qu’ils ne sont pas dans la posture d’une minorité persécutée mais d’une minorité qui, en pays d’Islam, compte imposer sa lecture de l’Islam. Qui, politise l’affaire du niqàb à la Manouba ? ».

                          Salah HORCHANI

                          • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 10 janvier 2012 18:15
                            Message diffusé [à grande échelle, mais de façon confidentielle et personnelle] par les Partisans et/ou sympathisants de qui vous savez [sans se déclarer comme tels ; mais, au contraire, en se présentant comme étant apolitiques, à la manière de notre Ministre Moncef Ben Salem, dès le début des années 80] auprès de la Communauté Scientifique Internationale, pour défendre la Position de qui vous savez, concernant le port du Niqab ! 

                            « Le problème d’étudiantes portant le Nikab (la burqua) est un problème général qui concerne la quasi-totalité des instituts universitaires en Tunisie. Il s’agit d’un nouveau problème qui a surgi après la révolution dans le contexte du soulagement des libertés personnelles. Cette liberté personnelle n’a pas été, à ce jour, réglementée par une loi et ce, à cause de l’instabilité politique du pays dans cette étape transitoire. 

                            Vu la sensibilité de l’affaire, le gouvernement transitionnelle n’a pas voulu prendre une décision ferme dessus. Ce qui est raisonnable en quelques sortes. Les responsables universitaires ont dû alors prendre les choses en main et trouver une solution provisoire à cette question. La plupart ont su traiter le problème avec sagesse et précaution sauf à l’université de Manouba où l’affaire a pris une envergure assez grave. 

                            La question qui se pose c’est pourquoi spécialement à cette fac que les choses ont-elles progressé de la sorte ? En examinant certaines données, on peut trouver quelques pistes qui nous aideront à trouver une explication. 

                            En effet, il est important de signaler que le doyen est un membre actif d’un parti politique (le pôle moderniste) et que ce parti se voit sans pouvoir sur la scène politique, à cause de sa représentation minoritaire à la constituante et à sa non participation au gouvernement. D’autant plus que ses responsables ont exprimé leur mécontentement et leur frustration à l’égard du parti majoritaire : La Nahdha. Ils se sont même placés en tant que ’force de l’opposition’ en refusant de travailler d’une façon coopérative pour l’intérêt général du pays. 

                            D’autre part, l’affaire du Nikab s’inscrit dans le cadre des libertés religieuses qui a fait l’objet du fameux dilemme islamisme/laïcité qui ne cesse de tourmenter notre pays depuis la révolution.

                             A mon avis, je pense que le doyen ainsi que ses collègues ont traité l’affaire avec parti pris en adoptant une attitude de confrontation, chose qui a encouragé les manifestants à réagir avec violence.

                             Il est à noter que le parti Nahdha a exprimé, depuis le début des évènements, sa condamnation de la violence ( agression du doyen) et a appelé le doyen à appliquer la loi d’une façon ferme pour rétablir l’ordre à l’université. Par ailleurs, il a expliqué qu’il respecte la liberté de porter le Nikab mais à condition que ça ne s’oppose pas à l’application des règlements administratifs nécessaires ».

                            Salah HORCHANI

                            • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 10 janvier 2012 23:25
                              « Nouvelles de la Faculté des Lettres de la Manouba (Tunisie)
                               (Tunis, le 10 janvier 2012) 

                              Par Habib Mellakh, universitaire, syndicaliste. Département de français, 
                              Faculté des Lettres de la Manouba (Tunisie) 

                              La volte-face de Moncef Ben Salem a encouragé le retour des sit-ineurs 

                              La situation est de jour en jour plus tendue à la Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba (FLAHM) et le sentiment d’insécurité gagne de plus en plus les enseignants et les étudiants surtout après l’agression physique dont Amel Jiidi, directrice du département d’anglais a été la victime hier après-midi et la menace de mort proférée à son encontre par un intrus qui s’est introduit à la faculté pour renforcer le groupe des défenseurs du niqàb et qui a été identifié par la garde nationale comme un jeune, habitant à la cité Ettadhamen et ne fréquentant aucun établissement d’enseignement supérieur. Une étudiante terrorisée hier, parce que la salle de classe où elle se trouvait a été envahie par le groupe, a dû sauter par l’une des fenêtres du rez-de-chaussée. Son témoignage a été recueilli par la garde nationale.

                              Le feuilleton des cours empêchés de se dérouler (au nombre de trois) continue et deux devoirs surveillés n’ont pas eu lieu. Mais le nouvel élément dans l’épisode d’aujourd’hui a trait à la reprise du sit-in. Les sit-ineurs ont passé la nuit d’hier à la faculté, amenant le matériel sophistiqué des meetings politiques avec des haut-parleurs et des micros très performants, et accrochant, entre les arbres du parc, des pancartes rappelant leurs revendications, sauf qu’en guise d’auditeurs, ils n’ont eu qu’une poignée d’étudiants et des journalistes de la chaîne al Jazeera. Tous les ingrédients sont par conséquents réunis pour la reconstitution du contexte qui a prévalu avant la fermeture de la faculté. Les collègues inquiets, scandalisés ou atterrés estiment que la situation est devenue intenable, que les examens semestriels qui auront lieu dans quinze jours sont menacés et que les cours de rattrapage décidés par le conseil scientifique peuvent être suspendus. 

                              Je n’ai pas voulu hier dans ce bulletin évoquer la menace de mort à l’encontre d’Amel Jiidi avant de m’assurer d’une prise en mains de l’affaire par la police, de peur d’être accusé d’amplification. Pourtant d’aucuns serinent jusqu’à aujourd’hui cette rengaine dans quelques médias. La prise en otage du doyen, la prise en otage de toute la faculté obligée de fermer ses portes et soumise jusqu’à aujourd’hui au diktat des sit-ineurs, l’agression qui m’a amenée aux urgences, Amel Jiidi menacée de mort, tous ces faits ainsi que les injures quotidiennes dont les enseignants sont abreuvés et les atteintes à la liberté du travail ne suffisent-ils pas pour convaincre nos détracteurs et l’état tunisien de la gravité de la situation ? Faudra-t-il que quelqu’un soit grièvement blessé ou qu’il meure à la faculté pour que l’on mesure les dangers réels encourus par tous ceux qui la fréquentent dans les circonstances actuelles ? Ces actes ne constituent-ils pas des délits punissables par le code pénal ? Ces faits ne sont-ils pas assez accablants pour que la justice se saisisse de l’affaire et traduise les coupables devant le tribunal ? Pourquoi livre-t-on la faculté aux sit-ineurs ?

                              Les universitaires, dans leur écrasante majorité considèrent que l’affaire du niqàb les concerne tous et qu’elle n’interpelle pas uniquement les enseignants de la Manouba comme le montrent, du reste, la grève du premier décembre et le rassemblement du 5 janvier. Ils ne comprennent pas pourquoi la levée du sit-in n’a pas été suivie d’une arrestation des coupables. Ce a qui pu se passer après l’engagement des autorités à ratifier le règlement intérieur sur le niqàb par la publication d’une circulaire demeure, à leurs yeux, un mystère. Un conseil interministériel réuni jeudi 5 janvier pour discuter de la question du niqàb et la rencontre des membres du conseil scientifique de la Manouba avec le président de la république étaient portant porteurs de promesses que la double levée du sit-in avait confortées. Les universitaires ont également caressé l’espoir que la nécessité d’une politique gouvernementale cohérente en matière de niqàb conjuguée à la pression des universitaires amènerait le ministre de l’enseignement supérieur à s’aligner sur la position de Taïeb Baccouche, son collègue de l’éducation nationale dans l’équipe de Béji Caïd Essebsi, favorable à l’interdiction du niqàb dans les collèges, les écoles primaires et les lycées, dans un contexte identique à la situation actuelle et qui a vu la constitution de la Tunisie abrogée. La circulaire de l’ancien ministre de l’éducation nationale n’a pas pour autant été considérée comme illégale par le tribunal administratif et elle est actuellement reconduite par son successeur. La volte-face de Moncef Ben Salem, à qui les universitaires imputent le durcissement actuel dans les positions des sit-ineurs et qui est intervenue à l’occasion de l’émission Saraha Raha, révèle-t-elle des divergences au sein du gouvernement sur la question ? Si tel est le cas, les membres de l’actuelle équipe ont intérêt à accorder leurs violons parce que la situation risque de dégénérer, si l’on ne résout pas le problème. 

                              Conscients de la gravité de la situation, le bureau syndical de l’enseignement supérieur de la Manouba, celui du syndicat du corps commun, celui des ouvriers et celui des fonctionnaires, appuyés par le bureau exécutif de l’UGTT envisagent d’organiser, dans les meilleurs délais, sous l’égide du bureau national de la FGESRS et de l’URT de la Manouba, une assemblée générale pour prendre les mesures susceptibles d’aider au déblocage de la situation. ». 

                              Salah HORCHANI

                              • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 10 janvier 2012 23:55

                                « Moncef Ben Salem : Que de la gueule..... 


                                Par Ali Gannoun 
                                Directeur de Recherche
                                Université Montpellier 2 

                                Mon ministre de tutelle est très diplômé, un peu trop peut être. Nous sommes des nains de la science devant l’immensité de son savoir. Il s’y connait même en généalogie, il affirme que »Bourguiba avait des racines juives et était sioniste« . Ma boulangère disait la même chose de Mr Ben Salem mais elle ne le traite pas de sioniste, elle est honnête et bien éduquée. 

                                Que nous descendions d’Abraham, ceci est un fait historique que l’aspirant apprenti Professeur Ben Salem présente comme une découverte. C’est à la mesure de tous ces travaux en 40 ans de carrière : quelques bouts de papiers scientifiques qu’un étudiant en fin de thèse est capable de faire mais avec plus de brio. 

                                Le nouveau ministre de l’enseignement inférieur est très fiévreux. Il délire le savoir !! Ses idées sont désordonnées et peu cohérentes, il passe du coq à l’âne avec la gravité d’un marchand de chaussettes qui nous explique l’importance du port du cache-nez avec les chaussettes courtes. Qu’il soit imbibé de croyance hallucinogène, je le comprends et je compatis même, mais qu’on nous le présente comme le nouveau Einstein je ne peux pas l’admettre !! La connerie a des limites !!!!

                                Pour le sionisme de Bourguiba je lui rappelle juste une phrase de Golda Maeir ancien premier ministre israélien »méfiez vous de Bourguiba, c’est l’arabe le plus dangereux pour nous« . Mais peut être qu’à l’époque il écoutait »Gafla Tsir« ou jouait-il à la »kharbga« avec ses semblables qui sont aujourd’hui les nouveaux politiciens de »ouithni« (je reste poli !). 

                                L’incompétence, la médiocrité et l’opportunisme caractérisent plusieurs membres du nouveau gouvernement. Ceci peut rassurer Mr Ben Salem, il n’est pas la »seule lumière« parmi ce déluge de ministres. 

                                Et la Tunisie dans tout ça ? Et ben, nous aurons, pour noyer nos désespoirs et oublier nos chagrins, le Mc Do : un Coca, une barquette de frites, un sandwich puant le ketchup et la photo de Ghannouchi grand format en cadeau. Putain que j’en ai marre !!!! !...AH..... ! ».

                                Salah HORCHANI

                                • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 11 janvier 2012 00:34

                                  « Communiqué sur la situation à la Faculté de la Manouba 


                                  Mouvement Ettajdid 
                                  Le 5 janvier 2012 

                                  A la suite des graves incidents survenus lors du sit-in du mercredi 4 janvier, devant le Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, des enseignants, des étudiants, des fonctionnaires et des ouvriers de la Faculté des lettres, des arts et des humanités de la Manouba (FLAHM) auquel ont appelé leurs syndicats respectifs, relayés en cela par la Fédération Générale de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (FGESRS), le Mouvement Ettajdid tient à exprimer sa profonde inquiétude face à la dégradation de la situation à la Faculté de la Manouba et au risque de pourrissement dû au mutisme de l’autorité de tutelle face aux revendications des représentants des enseignants et des étudiants exigeant l’évacuation des éléments étrangers à la Faculté et le déplacement du sit-in au sein de la faculté de manière à permettre le fonctionnement normal de l’administration et la reprise des cours.

                                  Il rappelle que la situation de blocage dans cette faculté perdure depuis plus d’un mois et que la poursuite de la part du ministère de cette politique d’indifférence risque de compromettre l’année universitaire et met près de huit mille étudiants face au spectre d’une année blanche. 

                                  La sortie de la crise exige de l’autorité de tutelle un minimum d’écoute et de signaux positifs face aux revendications des universitaires et des étudiants désireux de reprendre les cours. 

                                  Le Mouvement exprime sa ferme condamnation du traitement brutal qui a été réservé à certains sit-in ers, en particulier des journalistes et le secrétaire général de la FGESRS, ainsi que sa consternation face au contenu haineux et diffamatoire vis-à-vis des universitaires de pancartes affichées aux fenêtres du Ministère, qui mettent clairement en cause le dévouement des enseignants dans l’exercice de leur métier et leur sens des responsabilités. Il exige une enquête rapide de la part du Ministère sur les auteurs de ces pancartes. 

                                  Face à la prolongation de la crise et l’échec de toutes les tentatives de solution engagées jusqu’ici, les étudiants, les parents et les enseignants attendent du Ministre de l’enseignement supérieur qu’il assume pleinement ses responsabilités en mettant un terme au blocage actuel avant qu’il ne s’étende à d’autres établissements universitaires et exigent des autorités qu’elles fassent preuve au moins d’autant de détermination à dégager l’accès à la Faculté de la Manouba qu’elles en ont mis à dégager l’accès du Ministère.

                                  Pour le Mouvement Ettajdid,
                                  Le premier secrétaire, 
                                  Ahmed Brahim »

                                  Salah HORCHANI

                                  • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 11 janvier 2012 09:50
                                    FLAHM : Une universitaire, agressée et menacée de mort par les Salafistes, porte plainte

                                    « Amel Jaidi, chef du département anglais et membre du conseil scientifique de la Faculté des lettres de La Manouba, a déposé, mardi 10 janvier 2012, une plainte contre deux étudiants de la faculté : une étudiante portant le niqab, qui l’a agressée verbalement, et un étudiant de 1ère année d’histoire qui l’a menacée de mort.

                                    Selon une déclaration qu’elle a faite à Shems Fm, Mme Jaidi a expliqué que, lundi à 9h30 du matin, une étudiante portant le niqab s’est présentée à son cours. L’enseignante lui fait comprendre « gentiment » qu’elle devait dévoiler son visage pour pouvoir assister à la séance, selon le règlement intérieur de la faculté. L’étudiante l’a, alors, agressée verbalement, puis elle est partie pour revenir avec un groupe d’individus fondamentalistes qui voulait imposer sa présence par la force. Ces personnes sont entrées dans la salle de classe sans autorisation, précise la professeur. Elles l’ont agressée, ainsi que les étudiants présents dans la salle, verbalement (certains la menaçant de mort dont un qu’elle a reconnu : un étudiant en 1ère année histoire) et physiquement (en la poussant).

                                    Pour ces individus, le niqab est une liberté individuelle et « tant que cette soeur ne pourra pas étudier, personne n’étudiera ». 13h30 rebelote, le groupe est revenu avec des renforts externes à la faculté, agressant verbalement les enseignants présents. Mme Jaidi a également indiqué qu’en plus de la plainte déposée, un rapport interne sera rédigé. ».

                                    Source :


                                    Salah HORCHANI

                                    • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 12 janvier 2012 10:13
                                      « Retour des sit-inneurs à la faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de La Manouba

                                      Ce dogme qui veut gouverner l’université..

                                      Mercredi 11 janvier 2012 Par M.H.ABDELLAOUI

                                      Ahmed Chawki a sacralisé l’enseignant au point d’en faire un prophète. De nos jours, on assiste à des conduites qui ne font que l’opprimer, le contrarier et le déshonorer.

                                      Voilà une crise des valeurs qui ne cesse de se propager au sein de nos universités et établissements scolaires. De ce point de vue, ce qui s’est passé lundi à la faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de La Manouba en est un témoignage vivant. L’histoire ? Mme Amel Jiîdi, professeur chef du département anglais et membre du conseil scientifique, a fait l’objet d’une agression par une étudiante portant le voile intégral (niqab). Contactée, hier, à ladite université, elle nous livre sa version des faits : « L’incident s’est produit, hier, lundi, à 9h.30 devant la salle 323. On avait déjà entamé le cours quand une fille tout de noir vêtue s’est présentée en refusant de découvrir son visage, menaçant les étudiants que si elle n’était pas admise en cours, ce dernier n’aurait pas lieu. A ce moment-là, je suis intervenue, lui demandant gentiment de découvrir son visage, mais elle a refusé tout en m’insultant. Puis, ayant compris qu’il n’y avait pas moyen qu’elle assiste au cours sans découvrir son visage, elle m’a menacée de ramener toute la bande des salafistes et sit-inneurs qui étaient revenus depuis vendredi soir à la faculté des Lettres. Cinq minutes après, elle a débarqué avec près d’une vingtaine de barbus portant la tenue salafiste. Du coup, ils ont commencé à crier, à m’insulter et à me menacer. Je tiens à préciser, par la même occasion, que cette bande de salafistes était guidée par quelqu’un qui est connu pour son leadership au sein de la mouvance salafiste à l’intérieur de la faculté. Ce dernier a, ensuite, recommandé à ses compagnons de forcer le passage pour entrer en classe en m’agressant et, me poussant par derrière, j’ai failli tomber. Ce faisant, ils ont interrompu le cours pour insulter, par la suite, les étudiants en leur disant que si jamais cette soeur n’entrait pas en cours, ce dernier n’aurait pas lieu. A ce moment là, je me suis retirée avec mes étudiants et ils sont partis. L’après-midi, à 13h.30, j’étais dans mon bureau quand l’agent du département est venu m’informer qu’une collègue à nous venait d’être agressée dans la salle 313. En me rendant sur les lieux, j’ai trouvé la même bande accompagnée cette fois-ci d’autres individus qui n’appartiennent pas à la faculté et qui ne sont même pas des étudiants. En compagnie d’autres collègues, nous avons entamé une discussion avec eux, essayant de les dissuader de leur mauvaise action. Mais ils m’ont encore une fois agressée verbalement, puis, l’un d’entre eux s’est dirigé vers moi en me lançant qu’il s’agissait d’une affaire personnelle entre lui et moi et me menaçant de me liquider. Il m’a dit, à la lettre : « Moi, je ne parle pas beaucoup, je suis là pour agir »... Entre-temps, Mme Jîidi s’est tournée vers la justice : « C’est ce geste qui m’a poussée à porter plainte contre cette personne et le leader de la bande salafiste qui m’a agressée pour incitation à la violence. De surcroît, je trouve que le ministère de l’Enseignement supérieur est plus que jamais appelé à agir au plus vite pour trancher cette question. Autrement, si jamais notre ministère de tutelle ne prenait pas une position claire, il serait responsable de toute la violence qui pourrait se produire », conclut Mme Jiîdi. 

                                      Du temps gaspillé et après... A qui profite le désordre ? Est-on conscient de ce précieux temps que l’on est en train de gaspiller ? Est-ce un vrai combat pour des principes et des valeurs, ou sommes-nous en présence d’une instrumentalisation politique tout simplement ? A-t-on essayé de déterminer le profil et le statut social des sit-inneurs ? Des questions que l’on se pose au vu des perturbations qui ne cessent de secouer nos facultés. S’attardant sur la question du temps, M. Habib Kazdaghli, doyen de la faculté des Lettres, des Arts et des Sciences humaines de La Manouba, précise que, contrairement à ce que l’on pense, le sit-in n’a pas été levé. Il a été interrompu suite à l’intervention du ministère de l’Intérieur pour prendre une nouvelle forme : « Les sit-inneurs ont choisi de procéder autrement, en se déplaçant en groupe d’une vingtaine de personnes, munies de caméras pour filmer tout ce qui peut se passer dans une salle contenant une étudiante portant le niqab. Une manière d’intimider l’enseignant ou l’enseignante qui refuse de se soumettre à leur volonté. Il faut dire, dans ce sens, que la décision prise par le conseil scientifique de la faculté, le 2 novembre dernier, stipule que toutes les parties concernées sont appelées à respecter les mesures en vigueur, dont l’interdiction du port du niqab en classe°°, pour des raisons pédagogiques, ainsi que la préservation d’une bonne relation enseignant-enseigné, sur la base du respect mutuel. En d’autres termes, les filles qui portent le niqab peuvent accéder à la faculté, à la bibliothèque ; elles peuvent circuler en toute liberté au sein de la faculté. Elles doivent néanmoins découvrir leur visage en entrant en classe pour des raisons de sécurité et pédagogiques. Or, il se trouve que ce règlement intérieur n’est toujours pas accepté par les sit-inneurs, qui nous font perdre du temps là où l’on oeuvre tous à rattraper le rattrapable. Le scénario auquel nous assistons chaque fois est que, face au refus des filles portant le niqab de se soumettre à la loi en refusant de montrer leur visage, le professeur se trouve obligé de quitter les lieux devant l’impossibilité d’accomplir sa tâche dans les règles de l’art. Demander à une fille de se dévoiler est une exigence pédagogique à laquelle sont attachés tous les enseignants et pédagogues, faisant valoir qu’ils ont besoin de savoir à qui ils ont affaire. D’ailleurs, il faut que tous les acteurs de la société civile s’y engagent, et que les parents comprennent que cette exigence n’a pas d’autres soubassements que celui de l’intérêt des étudiants. De là, ils sont appelés à nous soutenir, en encourageant leurs enfants à respecter les lois en vigueur. Les différents syndicats nous soutiennent en cela »°°, fait remarquer M.Kazdaghli. 

                                      A la question de savoir si, derrière ce sit-in, ce n’est pas l’oisiveté, mère des vices, qui agit en sous-main, M. Habib Mallekh, universitaire et ancien secrétaire général du syndicat général de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, répond que les sit-inneurs ne sont pas des étudiants oisifs qui occupent leur temps en faisant des sit-in : « Ce sont des étudiants qui ont un certain nombre de convictions qu’ils défendent. Une de ces convictions est que les étudiantes doivent porter le voile intégral au sein de l’université et dans les salles de classe. Ils cherchent à nous imposer cette position dogmatique, ignorant que les lois propres à l’institution l’interdisent strictement. Nous respectons leur dogme mais ils sont également appelés à respecter les règles séculaires de la profession. Lesquelles règles exigent des méthodes pédagogiques bien déterminées pour la transmission du savoir à l’apprenant. Ils ignorent peut-être qu’en assimilant l’enseignant à un « animal libidineux » qui ne songe qu’à ses appétits charnels en regardant une étudiante, ils le blessent dans son honneur. Nos parents avaient, dans les années 60 et 70, une confiance aveugle en l’enseignant, au point d’accepter la punition corporelle qu’il infligeait à leur progéniture. Il faut continuer à défendre ces bonnes valeurs », considère M.Mallekh. Un avis partagé par M.Néji Argoubi, professeur de géographie, qui affirme, sur un mode allusif, qu’il y a nécessité de revoir la structure universitaire et les systèmes d’enseignement adoptés, afin de préparer des hommes et des cadres aptes à prendre la relève pour la prospérité du pays et le bien-être des Tunisiens... 

                                      S’exprimant sur les événements secouant la faculté de La Manouba, un sit-inneur rencontré dans la cour de l’université fait remarquer que le port du niqab est un droit qui doit être respecté partout et à tout moment, vu que cela relève des libertés individuelles. Il pense également que leur cause « est juste tant qu’elle puise dans les préceptes de la religion islamique ». ».

                                      .......................

                                      °° Voir le Commentaire suivant qui précise la position de la FGESRS (Fédération Générale de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique) concernant le Port du Niqab.

                                      Source :


                                      Salah HORCHANI

                                      • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 12 janvier 2012 10:35
                                        La FGESRS (Fédération Générale de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique) appelle à une Interdiction absolue de cacher son visage au sein de l’Enceinte Universitaire 

                                        mardi 27 décembre 2011 par Salah HORCHANI 

                                        Remarque préliminaire : 

                                        Depuis quelques temps, et, aussi, depuis peu de temps, plusieurs Personnalités politiques appartenant, en particulier, au Mouvement Ennahdha, et, en général, à leurs alliés de la Troïka, essayent, par des déclarations ballon-d’essai, souvent de manière déguisée, de revenir sur l’interdiction du Niqab dans l’Enceinte des Universités. Parmi ces Personnalités, on peut citer Moncef Marzouki, notre nouveau Président de la République, Moncef ben Salem, notre nouveau Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, Tarak Dhiab, notre nouveau Ministre de la Jeunesse et des Sports, Rached Ghannouchi, le Président du Mouvement Ennahdha,… Toutes ces Personnalités motivent leur déclaration par, soi-disant, le Principe des Libertés Individuelles. Alors que le bon sens primaire commun montre que le port du Niqab est un danger, entre autres, pour la sécurité de tous dans l’Enceinte des Universités, est un danger pour celle qui le porte et ses camarades de classe dans les Salles d’Etudes, en particulier, les Salles de Travaux Pratiques, est un danger pour l’égalité de tous devant les examens et pour leur déroulement normal, et qu’il est contraire à ce qu’il y a de commun pour tous les types de Pédagogies, plus précisément : le Savoir ne peut se transmettre qu’à visage découvert. A moins que l’abandon de la Mixité soit la finalité cachée derrière le « bon sens » des dites Personnalités ! 

                                        C’est dans ce cadre, et, principalement, à l’attention de ce type de Personnalités, que je reproduis, ci-dessous, un Extrait d’une « Motion Générale » émanant de la FGESRS (Fédération Générale de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique), Extrait, initialement écrit en arabe, dont j’ai assuré la traduction en français : 

                                        Union Générale Tunisienne du Travail

                                        Fédération Générale de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

                                        Tunis, 10 décembre 2011 

                                        Motion Générale (Extraits)
                                         
                                        Nous, Secrétaires Généraux des Syndicats de Base (…) de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, réunis en ce samedi 10 décembre 2011, au siège de l’UGTT, sous l’égide de la Fédération Générale de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, et ce, afin d’examiner l’Ordre du Jour suivant : 

                                        -Comment réagir face aux atteintes répétées aux Libertés Académiques et Individuelles perpétrées à l’Université Tunisienne ?

                                         (…) 

                                        Après avoir échangé les informations et avoir débattu à ce sujet, 

                                        1. Nous saluons tous les universitaires qui ont contribué à la réussite de la Grève de Protestation du 1er décembre 2011 pour défendre la Sacralité de l’Université et son Indépendance, pour repousser toutes les tentatives de violation des Libertés Académiques, pour dénoncer la violence qui a visé un nombre non négligeable d’enseignantes et d’enseignants. De plus, nous dénonçons fermement les quelques annonces isolées qui affirment ne pas vouloir se plier aux décisions de la Fédération Générale de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique et de la majorité des syndicalistes ; 

                                        2. Nous exprimons notre profonde inquiétude au sujet de la suspension des cours à la Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba, empêchée par ce fait de remplir son rôle scientifique et académique, et cela comme conséquence directe du sit-in et de la violence verbale et physique exercée par des éléments étrangers à la Faculté ;

                                        3. Nous insistons sur la nécessité de laisser l’Espace Universitaire en dehors de toute surenchère politique ou idéologique afin que l’Université demeure l’espace de la production de la Science et de la diffusion de la Connaissance ; 

                                        4. Nous appelons tous les Conseils Scientifiques et tous les Conseils des Universités à arrêter des décisions écrites qui interdisent, clairement, à quiconque de cacher son visage au sein de l’Enceinte Universitaire, dans les Salles de Cours et dans les Salles d’Examen. Nous appelons, aussi, les Autorités de tutelle à prendre leurs responsabilités pour défendre les Libertés Universitaires, à parrainer les plaintes déposées contre quiconque ayant usé de violence envers les universitaires et à trouver les moyens adéquats pour appliquer l’Arrêté exigeant de ne pas cacher son visage à l’intérieur de l’Enceinte Universitaire. Nous affirmons également que nous refusons, catégoriquement, le retour de la Police Universitaire ;

                                        5. Nous affirmons notre refus de tout dialogue avec les éléments extérieurs à l’Université. Par contre, nous soutenons et encourageons la poursuite et l’approfondissement du dialogue avec toutes les parties prenantes dans les Affaires Universitaires (Enseignants, Etudiants, Personnel Administratif et Ouvrier) ; (…) 

                                        6. Nous réitérons notre ferme volonté de défendre la Sacralité de l’Université et les Libertés Académiques par tous les moyens légaux.

                                        Salah HORCHANI

                                        • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 12 janvier 2012 11:27
                                          « Niqâb : les enjeux d’un accoutrement 

                                          Mercredi 11 janvier 2012 par Baccar Gherib  

                                          Avant, quand il m’arrivait de rencontrer ces lugubres silhouettes noires, c’était souvent des femmes venant de « pays frères », marchant soigneusement quelques pas derrière le mâle, le chef de famille, le patriarche. Le sentiment qu’elles m’inspiraient alors était, en premier lieu, la compassion. Aujourd’hui que les porteuses de Niqâb que je croise sont vraisemblablement mes concitoyennes, le sentiment qui l’emporte c’est toujours la compassion. Car si cet accoutrement est un choix spontané, il dénote forcément d’un mal-être, d’un malaise, d’une détresse psychologique. En effet, outre le fait qu’il consacre l’idée de la femme comme simple objet sexuel, qui doit être caché pour ne pas susciter les tentations voire la fitna, cet accoutrement signifie simplement le refus de toute communication avec l’autre. 

                                          A cet égard, les universitaires, à travers leur syndicat, ont vu juste en interdisant le Niqâb dans les salles de cours et d’examen, non pas pour des raisons idéologiques, ce qui les aurait mis sur le terrain glissant des faux débats identitaires, mais pour des raisons strictement pédagogiques. La relation pédagogique impliquant un échange entre enseignant et enseigné, elle ne peut avoir lieu si ce dernier soustrait son visage aux autres, empêchant par là toute relation humaine et a fortiori pédagogique. 

                                          De ce point de vue, le Niqâb n’est pas seulement un déni de féminité, mais un déni d’humanité ! Dès lors, qu’est-ce qui explique l’apparition de cet accoutrement déshumanisant, abaissant et humiliant pour la femme qui le porte ? D’autant plus qu’il est admis par tous qu’il n’a aucun soubassement ni justification d’ordre religieux ? 

                                          Et pourquoi ses adeptes visent-elles d’abord l’université ? A mon avis, le Niqâb a avant tout une utilité politique, qui est double pour nos nouveaux gouvernants : diversion et recomposition de la scène politique. 

                                          Diversion, d’abord, car il réussit à imposer un faux débat identitaire. Comme les tenues afghanes des hommes, le port du Niqâb veut véhiculer l’idée que ceux qui le portent seraient « plus musulmanes » que les autres, l’idée que notre société ne serait pas assez islamique en somme et que, partant, les autres seraient tous responsables de cette déviation par rapport à l’ordre juste, l’ordre divin. Le choix de l’université n’est donc pas fortuit, car elle est perçue comme un lieu de rationalité et de refuge des valeurs de la modernité. La polémique que le Niqâb y provoque réussit facilement à capter les feux de l’actualité et à imposer à l’opinion publique un faux débat. 

                                          Recomposition du champ politique, ensuite, car l’apparition du Niqâb et les polémiques qu’il suscite ont le don de faire paraître Ennahdha comme un parti modéré face à des extrémistes qui le débordent sur sa droite. Au moment où plusieurs partis estiment que les Tunisiens se situent politiquement au centre et s’auto attribuent, pour cela le qualificatif de « centriste », il est toujours bon, en effet, d’avoir à ses côtés un plus radical que soi qui, par son existence même, vous pousse automatiquement vers le centre. Et ce n’est sans doute pas un hasard que ce soit Dilou qui ait demandé l’organisation d’un « débat national » autour de la question du Niqâb !

                                           C’est pour cela que, tout en défendant ses valeurs, la citoyenneté et la république, le camp progressiste a tout intérêt à éviter ce vrai faux débat identitaire qui l’engluerait dans une polémique dont il n’a rien à gagner. Le Niqâb ne peut exister que par le défi, le scandale et la polémique. Si celle-ci venait à refluer, il est appelé à refluer lui-même et à demeurer dans le registre du phénomène marginal et anecdotique. » .

                                           Salah HORCHANI


                                          • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 12 janvier 2012 18:21
                                            « Manouba, le crime !
                                            jeudi 12 janvier 2012

                                            Par Ali Gannoun
                                            Directeur de Recherche
                                            Université Montpellier 2

                                            Je ne vais pas y aller par quatre chemins, ce qui se passe à l’université de Manouba est un crime, un crime contre les citoyens, la science, le pays, l’état et la république. Transformer un établissement d’enseignement supérieur en souk Oukath (sans les poètes) est une agression dont la Tunisie entière est en train de subir les conséquences. Elle témoigne de la démission de l’état et à l’installation de l’anarchie. Tous les dépassements qui ont eu lieu dans le pays ont une relation très étroite avec le laisser-aller qui règne dans cette Université. 

                                            L’agression des journalistes, les manifestations non spontanées organisées par des mercenaires pour soutenir le gouvernement provisoire, l’absence totale de bonnes perspectives économique et l’état général du pays témoignent de la gravité de la situation.

                                            La dérive totalitaire qui est en train de s’installer en Tunisie sonne définitivement la fin de l’état de grâce suscité après les premiers jours de la révolution et annonce l’entrée du pays dans une très grande récession économique et un large pourrissement politique dont on ne voit nullement la sortie. 

                                            Le gouvernement provisoire est un cas unique dans les démocraties modernes. 3 présidents (république, constituante et gouvernement) reçoivent les instructions d’un Cheikh sans aucun titre officiel sauf la présidence d’un parti politique. 

                                            La confusion, volontaire ou involontaire, est indescriptible et n’inspire aucune confiance. L’humeur du tunisien est morose et l’angoisse s’est définitivement installée dans son esprit. 

                                            Dans ce contexte, les afghans, saoudiens et yéménites, de passeports tunisiens, ont conquis la faculté de lettre pour s’en servir comme laboratoire de leur projet de société et de base arrière pour préparer la confiscation définitive des libertés en Tunisie. Le silence assourdissant du ministre de l’enseignement supérieur le rend complice de ce crime, au même titre que le premier ministre et le ministre de l’intérieur.

                                            Devant la lâcheté du pouvoir et face à cette destruction organisée de la science et de la connaissance ; il faut réagir, par la force s’il le faut, pour mettre fin à l’invasion des ennemis du progrès. L’université appartient au peuple souverain et doit servir la plus large majorité des citoyens. Ceux qui prétendent que ce lieu ne leur convient pas, ils peuvent s’installer ailleurs et profiter de la manne pétrolière de leurs maîtres. 

                                            Aujourd’hui l’université est victime d’attaques en règle d’une bande qui pratique le terrorisme intellectuel et qui cherche à détruire l’avenir d ’Ouled Echaab », ceux qui n’ont pas les moyens d’aller se payer les universités occidentales. Les preuves de ce crime barbare se trouvent dans les coeurs, les esprits et les regards des parents dépités. 

                                            Est ce le régime de Pol pot qui est le nouvel exemple de gouvernance en Tunisie ? Les khmers rouges (les Kamisses blancs) ont changé de tenues. Pour le voir il suffit de prendre le métro et d’aller à l’université de Manouba !! 

                                            Le crime est caractérisé et l’initiation au génocide intellectuel est amorcée. 

                                            Vite, il faut démarrer la lutte, vite, vite et très vite...
                                             !...AH... !".

                                             Salah HORCHANI

                                            • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 12 janvier 2012 23:12
                                               »Nouvelles de la Faculté des Lettres de la Manouba (Tunisie)
                                              (Tunis, le 12 janvier 2012)

                                              Par Habib Mellakh Universitaire, Syndicaliste
                                              Département de français, Faculté des Lettres de la Manouba

                                              Le spectre de l’année blanche plane à nouveau sur la Manouba
                                              La tension s’est accrue pendant ces 2 derniers jours à la Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba ( FLAHM), à la suite des menaces de mort proférées à l’encontre d’Amel Jiidi, Directrice du département d’anglais, par un jeune barbu demeurant à la Cité Ettadhamen, venu prêter main forte aux sit-ineurs. L’intention d’imposer le droit des étudiantes intégralement voilées à passer les examens quitte à en compromettre le déroulement, intention proclamée par les défenseurs du niqàb et signifiée d’une manière effrontée aux professeurs, , a également envenimé la situation. 
                                              C’est dans cette ambiance délétère que s’est tenue l’Assemblée Générale des enseignants de la FLAHM, convoquée pour débattre des actions susceptibles d’amener le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique à tenir ses promesses d’entériner par circulaire la décision prise par le conseil scientifique de la FLAHM d’interdire, pour des raisons pédagogiques, pendant les cours, les examens et les séances d’encadrement, tout vêtement pouvant cacher le visage.

                                              Les cent vingt enseignants présents, conscients des dangers qui guettent l’université et particulièrement la confiscation des libertés académiques et des prérogatives arrachées de haute lutte , se sont montrés déterminés à mettre fin aux atteintes à leur dignité, à sauver l’année universitaire, à défendre les prérogatives de l’enseignant, son droit à fixer les règles de la profession et décidés à faire valoir l’autonomie du conseil scientifique dans la prise des décisions d’ordre scientifique et pédagogique, conformément aux dispositions réglementaires en vigueur. La tenue de cette assemblée a été l’occasion d’un débat très constructif qui a débouché sur un consensus autour des positions et des mesures suivantes :

                                              1. La condamnation vigoureuse des menaces de mort proférées à l’encontre d’Amel Jiidi et des agressions subies par les enseignants, le personnel administratif et ouvrier. Si les enseignants se sont limités à une position de principe, alors qu’ils auraient pu décider de faire une grève de protestation en raison de la gravité de la situation, c’est parce qu’ils ont placé l’intérêt des étudiants au dessus des intérêts de la corporation. Ils demandent au rectorat de la Manouba et à la FGESRS d’engager des poursuites judiciaires à l’encontre des agresseurs et à l’administration de l’institution de prendre les mesures disciplinaires adéquates sanctionnant leurs agressions.

                                              2. L’engagement à ne ménager aucun effort pour assurer le déroulement des examens dans les meilleures conditions possibles. Ils se déclarent prêts, à cet égard, à être présents massivement pendant les surveillances et à imaginer une stratégie efficace qui permette de contrecarrer toute velléité de sabotage des examens. Le ministère est tenu pour sa part d’assumer la responsabilité qui lui incombe dans ce sens en prenant les mesures suivantes :

                                              a) La publication d’une circulaire ou, à défaut, d’un communiqué entérinant par écrit la décision du conseil scientifique du 2 novembre 2011 et la généralisant à toutes les institutions. Cette condition est nécessaire mais non suffisante pour assurer le déroulement des examens.

                                              b) La mise à la disposition de la faculté d’un service de sécurité composé de la police et de l’armée, analogue à celui qui a permis l’année dernière le bon déroulement du baccalauréat pour empêcher les éléments étrangers d’accéder à la faculté et de perturber ses examens. Il s’agit là d’une mesure à mettre en œuvre impérativement en complément de la première condition qui est nécessaire mais pas suffisante. Ce dispositif n’opère pas dans l’enceinte de la faculté.

                                              c) La protection de la faculté contre les éléments étrangers qui perturbent ces cours par le recours à un service d’ordre de caractère civil comparable à ceux qui assurent l’ordre dans certaines universités étrangères. 

                                              Si ces conditions ne sont pas réunies, les enseignants de la FLAHM s’excuseront parce qu’ils ne pourront pas assurer le déroulement des examens.

                                              3. L’appel aux universitaires pour qu’ils prennent par le biais des structures syndicales autorisées les décisions de soutien qui s’imposent à l’échelle nationale.".

                                               

                                              Salah HORCHANI


                                              • Yohan Yohan 12 janvier 2012 23:20

                                                Pas vraiment envie de vous plaindre. On vous avait prévenu, du moins, ceux qui savent que, chez vous, derrière un dictateur corrompu se cache trop souvent un salafiste en puissance. 
                                                Preuve que vous viviez dans une bulle, en méconnaissant les orientations de votre peuple.
                                                Parlons plutôt du printemps des cocus...


                                                • nenecologue nenecologue 12 janvier 2012 23:33

                                                  Quand je pense que 40% des tunisiens de france ont votés pour les enturbanés ça me fait peur .Tiens mais oui c’est même la définition d’islamophobie : la peur de l’islam ...


                                                  • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 13 janvier 2012 20:57
                                                    « Les Tunisiennes et la Faculté de résistance
                                                    Vendredi 13 janvier 2012 

                                                    Par Lucas ARMATI

                                                    Un an après la chute de Ben Ali, “Télérama est allé à la rencontre des Tunisiennes”. Sur le campus de l’université de Manouba, le ton monte. Des étudiants réclament le droit au niqab. Etudiantes et enseignantes racontent.

                                                    Rafika Ben Guirat ressemble à toutes ces femmes que l’on croise avenue Bourguiba, les Champs-Elysées de Tunis : hauts talons, veste cintrée, chevelure dans le vent. Fin octobre, cette sémillante professeur de marketing et communication se rend à l’université de la Manouba, en banlieue tunisoise, pour donner un cours. Dans le grand patio ensoleillé de la fac, elle salue des étudiants. Avec son franc-parler, l’enseignante est très populaire. «  Quand je suis entrée dans l’amphi, j’ai compris dans le regard de mes élèves que quelque chose n’allait pas.  » Dans la classe, des types inconnus. A la porte, très vite, de l’agitation. En quelques minutes, une foule « énorme » s’amasse. « Mes étudiants m’ont suppliée d’arrêter le cours et m’ont escortée jusqu’à l’administration.  » On lui rapportera plus tard que la foule en voulait à sa tenue, jugée irrespectueuse... « J’avais pourtant une veste rouge, une robe blanche : les couleurs de la Tunisie ! » Secouée, Rafika Ben Guirat a tenu à reprendre les cours, comme si de rien n’était. Dans son petit bureau où les élèves défilent pour récupérer leur rapport de stage corrigé, elle confie, droit dans les yeux : «  Les médias ont voulu mettre ça sur le dos d’une islamisation de la société. Je crois surtout que ce sont quelques gars qui voulaient voir jusqu’où ils pouvaient aller. Ni plus ni moins. En aucun cas on ne fera de moi un symbole. »

                                                    Depuis la victoire du parti islamiste Ennahda aux élections de l’Assemblée constituante, l’université de la Manouba focalise l’attention des médias. Sous le régime autoritaire de Ben Ali, balayé il y a tout juste un an, ce campus excentré, planté au milieu de nulle part, était considéré comme un foyer insoumis, avec ses mouvements étudiants récurrents, ses grèves administratives, ses profs qui autorisaient le foulard - ultime signe de résistance alors que le pouvoir pourchassait les islamistes. Aujourd’hui, ce pôle universitaire - 26 000 étudiants,
                                                    dont 60 % de filles - est devenu malgré lui le symbole de la turbulente Tunisie postrévolutionnaire. Quelle place accordera l’université à l’islam, religion d’Etat mais tenue jusqu’ici à relative distance ? Respectera-t-elle le statut particulier des Tunisiennes, protégée par un code progressiste qui leur a permis d’accéder à l’éducation et à l’emploi (lire ci-dessous Filles de Bourguiba ) ? Avec leur quarantaine de députées d’un côté, leur discours ambigu de l’autre, les islamistes laissent planer le doute...

                                                    Leurs revendications sont claires : que les étudiantes puissent assister aux cours et passer leurs examens en niqab. Le mois dernier, l’université a encore une fois cristallisé les tensions. Une trentaine d’étudiants a décidé d’occuper le modeste bâtiment de la direction de la faculté des Lettres, des Arts et des Humanités. Ils nous montrent les couloirs encombrés de matelas, posés à même le sol. Certains campent là jour et nuit. Sont-ils des salafistes, ces musulmans ultra orthodoxes ? Eux disent que non, mais leurs revendications sont claires : que les étudiantes puissent assister aux cours et passer leurs examens en niqab, le voile intégral. Au premier étage, ils ont installé une sono, qui diffuse non-stop des chants islamiques. A côté, les leaders du mouvement - longue barbe et tenue traditionnelle - enchaînent les interviews, mi-suspicieux mi-professionnels, pointant du doigt les « médias de gauche » et la direction de l’université, qui refuse de céder et a annulé cours et examens, pour protester contre leurs méthodes.

                                                    Un peu à l’écart, une étudiante regarde cette agitation d’un air las. Voile violet, écharpe multicolore, Hajer est originaire de Tataouine, dans le sud désertique. Elle s’est inscrite à l’université de la Manouba pour suivre un troisième cycle d’anglais mais à cause de l’occupation les cours n’ont toujours pas pu commencer. « En attendant, je continue à payer mon loyer pour rien, se lamente-t-elle. J’ai parfois envie de tout arrêter et de rentrer chez moi. » 

                                                    Pourtant, l’année écoulée fut pleine de promesses : les manifestations anti-Ben Ali auxquelles elle a participé malgré la peur, la chute soudaine du régime, la tenue des élections dont elle insiste pour nous montrer les photos... elle revit tout avec passion. « Avant, à l’école, on écoutait l’hymne national tous les matins, mais cela ne nous parlait pas. Désormais, je ressens toutes les paroles au plus profond de mon être, je suis fière d’être tunisienne. Persuadée que le parti saura résister à sa frange la plus extrême, Hajer a voté pour les islamistes d’Ennahda. Mais elle renvoie dos à dos les manifestants et l’université : « Il faut laisser les femmes porter le niqab si elles le souhaitent, les hommes boire de l’alcool s’ils le désirent. Seul Dieu peut nous juger. »

                                                    Comme chaque matin depuis le début de l’occupation, le corps enseignant tient une réunion de crise dans le spacieux amphithéâtre Carthage. Beaucoup sont des femmes de la génération Bourguiba, ferventes avocates de la condition féminine. Ulcérées, elles ne comprennent ni les revendications des manifestants ni le flegme de certains étudiants. « Le niqab ne correspond pas à la tradition de la Tunisie ! s’écrie une prof de français. Et comment voulez-vous dialoguer avec vos élèves si vous ne pouvez pas voir leur visage ? » 

                                                    Malgré le mauvais souvenir laissé sous Ben Ali par la présence d’un corps de police aux portes de l’université, le tout nouveau doyen s’est décidé à faire appel aux forces de l’ordre pour déloger les perturbateurs. La demande est restée lettre morte, jusqu’à la semaine dernière. Le pouvoir avait-il intérêt à laisser pourrir la situation pour discréditer les professeurs ? Beaucoup le croient, dépités par la déliquescence de l’enseignement supérieur. Tous évoquent les promotions réservées, sous Ben Ali, aux fidèles du régime ; les réformes imposées au chausse-pied, sans budget ; la valeur des formations en chute libre.. 


                                                    Pendant des années, le pouvoir s’est servi du statut des Tunisiennes comme d’une vitrine, pour avoir l’Occident avec lui.” Dalenda Larguèche, directrice du Credif 

                                                    A l’autre bout de la ville, sur les hauteurs du quartier El Manar, Dalenda Larguèche reçoit dans son vaste bureau. Depuis trois mois, cette très chic professeur d’histoire moderne se partage entre l’université de la Manouba - où elle enseigne - et ses nouvelles fonctions de directrice du Credif, un important centre chargé de promouvoir les femmes, devenu outil de propagande sous Ben Ali. « Pendant des années, le pouvoir s’est servi du statut des Tunisiennes comme d’une vitrine, pour avoir l’Occident avec lui. L’institution que je dirige était instrumentalisée. Aujourd’hui, j’essaie de lui redonner de la crédibilité. » La mobilisation des professeurs de la Manouba, elle la soutient, y participe dès qu’elle le peut. Ce qui ne l’empêche pas de critiquer les erreurs des progressistes. « Pendant la campagne, les partis modernistes n’ont pas su s’emparer des vraies préoccupations du peuple. Ils ont axé leur discours sur la laïcité, en attaquant Ennahda. Dans l’esprit de beaucoup, c’est devenu une campagne anti-islam... ». Dans un haussement d’épaules, Dalenda Larguèche assure accepter les résultats des élections - « c’est le jeu de la démocratie  ». Mais, soucieuse de ne pas retomber dans les pièges du passé, elle se méfie de toute récupération politique.« Ce n’est pas à l’Etat de se charger de la question de la femme, mais à la bouillonnante société civile.  » 


                                                    Depuis l’année dernière, les citoyens tunisiens n’ont pas cessé de se mobiliser, multipliant pétitions, manifestations, grèves. L’épicentre de cette passion démocratique se situe devant les grilles du palais du Bardo, où siège l’Assemblée fraîchement élue. Le lieu est devenu une agora cacophonique et vit au rythme des engueulades et des débats publics. Des féministes réclament des garanties, des mineurs de la région de Gafsa demandent du boulot, des anti-Ennahda crient leur méfiance, des anciens combattants exigent leur pension... Certains dorment sur place, dans des tentes montées à la va-vite. Pas question que les hommes politiques leur volent « leur » révolution !

                                                    A 33 ans, Neila incarne cette Tunisie post-Ben Ali, vigilante et engagée. Volubile, cette doctorante à la Manouba a participé aux manifestations pour la défense des femmes. Mais elle s’énerverait presque quand on lui en parle : « Ces débats sont à côté de la plaque ! Avec bientôt un million de chômeurs, la priorité numéro un, c’est l’emploi ! » Dès les premiers jours de la révolution, celle qui se voyait appartenir à« une génération de lâches  » a monté via Facebook un groupe pour nettoyer l’avenue Bourguiba, où avaient lieu les plus importantes manifestations de Tunis. « C’est quoi cette schizophrénie de vouloir prendre son destin en main et de jeter son sandwich par terre ?!  » Les mois qui ont suivi, avec ses amis garçons et filles, Neila ne s’est pas arrêtée, s’engageant dans plusieurs associations pour aider l’intérieur du pays, très pauvre, ou former des observateurs impartiaux pour les élections. Aujourd’hui, elle sent un léger « reflux » dans la mobilisation. Découragement ? Fatigue ? «  Il faut réfléchir à de nouveaux modes d’engagement. Car si on ne trouve pas de solutions aux problèmes urgents, il ne faudra pas s’étonner de voir éclater une autre révolution, peut-être moins pacifique. Ça nous concerne tous, les hommes comme les femmes... »


                                                    Filles de Bourguiba 

                                                    Sans équivalent dans le monde arabo-musulman, le statut des Tunisiennes doit beaucoup au père de l’indépendance, Habib Bourguiba. Influencé par des penseurs progressistes du XIXe siècle, il instaure en 1956 le code du statut personnel, qui interdit la polygamie, bannit la répudiation et instaure le divorce judiciaire. Une révolution, suivie par l’octroi du droit de vote (en 1957), l’inscription de l’égalité hommes-femmes dans la Constitution (en 1959) et la libéralisation totale de l’avortement (en 1973). Aujourd’hui, les Tunisiennes sont éduquées (l’université compterait 60 % d’étudiantes) et bénéficient d’un accès non négligeable au travail (30 % des actifs). Cependant, d’énormes disparités subsistent entre villes et campagnes, les conditions d’héritage sont encore discriminatoires et les postes de décision réservés aux hommes. Composé de 41 membres, le tout nouveau gouvernement ne compte ainsi que 3 femmes dans ses rangs. ».


                                                    Source :


                                                    Salah HORCHANI
                                                    …………………………………………

                                                    • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 13 janvier 2012 22:09
                                                      « Je ne ferai pas de minute de silence en l’honneur des martyrs et travaillerai demain 14 janvier
                                                      Vendredi 13 janvier 2012 

                                                      Par Slimane Ben Miled

                                                      Je ne ferai pas de minute de silence en l’honneur des martyrs et travaillerai demain 14 janvier, après être allé manifester contre le gouvernement. Permettez moi de vous expliquer pourquoi : 

                                                      Les personnes qui sont mortes durant la Révolution ne sont pas tombées pour avoir droit aux honneurs et aux bouquets de fleurs. Elles sont tombées pour avoir le droit de vivre dans la Dignité, avoir du travail et surtout avoir de l’espoir dans l’avenir. Aujourd’hui on leurs propose, des souvenirs et des gerbes de fleurs. Ces honneurs sont offerts par les gens qui n’ont jamais participé aux manifestations et qui n’ont rien d’autre à proposer. Nous avons chassé Ben Ali par nos manifestations et notre hargne, nos demandes sont claires : Travail, Dignité, Démocratie et Liberté. Pendant que nous mourrions dans la rue, le gouvernement était soit au chaud à l’étranger bénéficiant des dollars du Qatar, soit collabo de Ben Ali. 

                                                      Le gouvernement nous propose à la place de la Liberté, de l’obscurantisme religieux, à la place du Travail, des plans de rigueurs et une dictature de l’administration et à la place de la Dignité une répression policière et une contre information digne de Ben Ali. 

                                                      Les honneurs posthumes sont l’aumône des contre-révolutionnaires à un peuple assoiffé de liberté. Je les laisses aux pauvres d’esprit et aux RCDistes reconvertis. ».

                                                       Salah HORCHANI

                                                      • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 15 janvier 2012 09:56
                                                        La Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba (FLAHM)
                                                        Aperçu Historique

                                                        La Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba (FLAHM) a été créée par la loi n°83–86 du 1 er septembre 1986, après avoir été l’annexe de la faculté des lettres, boulevard 9 Avril, dont elle a hérité les prestigieuses traditions universitaires qu’elle a su préserver depuis sa création grâce à la clairvoyante de ses enseignants. 

                                                        Depuis, la FLAHM se porte garant d’un patrimoine universitaire et symbolique qui dépasse l’histoire d’une création et l’histoire d’un lieu. La FLAHM est considéré, de nos jours, un pilier de l’université de la Manouba dans le sens où elle a été le premier noyau de la nouvelle cité universitaire. Elle accueille, à elle seule, le tiers du nombre total des étudiants qui avoisine les trente mille étudiants. 

                                                        A ses débuts, la FLAHM s’est contentée de former les étudiants du 1 er cycle dans les langues Arabe, Française, Anglaise, Allemande, Espagnole et Italienne à côté d’un enseignement en psychologie, philosophie et sociologie. Par la suite, et après avoir acquis son autonomie et s’est vue habilitée à délivrer des maîtrises en langues, on a remplacé les enseignements de psychologie, philosophie et sociologie par deux départements, l’un pour l’enseignement de l’histoire et l’autre pour l’enseignement de la géographie. 

                                                        À partir de l’année universitaire 2000/2001, la FLAHM s’est orientée vers la création de filières courtes sanctionnées par un diplôme de technicien supérieur dans les domaines de la traduction et relations internationales, des langues appliquées et multimédia, de la géomantique, de la géographie appliquée, des langues appliquées au commerce international et du cinéma et techniques télévisuelles. 

                                                        Toutefois, l’année universitaire 2006/2007 a vu l’engagement de la FLAHM dans le nouveau système d’enseignement universitaire « LMD » qui a exigé la généralisation des Licences Fondamentales au niveau de chaque département et de les consolider, dans une première phase, par des licences appliquées à un degré élevé d’employabilité. 

                                                        Ceci fait que la FLAHM a gardé son authenticité pédagogique et scientifique qu’elle a connu depuis sa création en attendant les résultats de l’adhésion de la FLAHM à cette nouvelle dynamique créée par le nouveau système « LMD » et en particulier, au niveau de la détermination des programmes des Masters et des Doctorats. 


                                                        Salah HORCHANI

                                                        • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 15 janvier 2012 10:14
                                                          FLAHM : Les examens reportés au 24 janvier
                                                          Samedi 7 janvier 2012

                                                          Les examens du premier semestre à la Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de La Manouba sont reportés au mardi 24 janvier 2012. Mais au préalable, des cours de rattrapage sont programmés du 7 au 20 du même mois, annonce le Conseil Scientifique de l’établissement, dans un communiqué publié hier.

                                                          Les membres du Conseil Scientifique réaffirment leur attachement à l’obligation de garder le visage découvert en salles des cours et des examens. Ils appellent les Autorités de tutelle à généraliser cette mesure par un Texte de Loi.

                                                          De leur côté, les sit-inneurs ont dressé leur tente, loin du Hall de la Faculté, pour poursuivre leur protestation contre l’interdiction à une étudiante, portant le Niqab, de passer les examens.

                                                          Source :


                                                          Salah HORCHANI

                                                          • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 15 janvier 2012 10:38
                                                            « Pédagogie et niqab font-ils la paire ?
                                                            Vendredi 13 janvier 2012

                                                            Par Nihel BEN AMAR
                                                            Enseignante universitaire, Maître de Conférences en génie chimique

                                                            En tant que pédagogue, je ne peux être enchantée de la volonté d’une partie de la population de porter ou de faire porter le niqab dans l’espace pédagogique sous couvert de la liberté vestimentaire. Je rappelle à ceux-là que dans un pays de droit et de libertés, la liberté des uns s’arrête là ou commence celle des autres. 

                                                            En dehors de toute polémique, je développe ici les raisons des professionnels du métier que nous sommes pour l’interdiction du niqab dans les salles de cours et les salles d’examens. Je passe outre les raisons sécuritaires et le devenir de ces monakibet sur le marché de l’emploi, raisons qui sont tout aussi importantes mais qui ne sont pas traitées ici car elles sortent du contexte pédagogique. 

                                                            Le niqab,les examens et la preuve 

                                                            Durant les examens, la tâche d’un enseignant-surveillant est de veiller au bon déroulement des épreuves et d’empêcher les volontés de fraudes. La réussite des étudiants méritants et non fraudeurs est sans équivoque l’objectif ultime recherché. Quels sont les outils à la disposition de l’enseignant-surveillant pour atteindre cet objectif ? 

                                                            Le tout repose sur la communication non verbale qui s’appuie sur l’écoute, les actions et les expressions du visage. On envoie et on reçoit des signes non verbaux qui transitent par les expressions du visage, les gestes et les attitudes. Ce sont là les outils qui permettent à l’enseignant d’accomplir sa tâche de surveillance. Une face voilée rompt ce moyen de communication et empêche l’enseignant de faire son travail, ne voyant plus le visage (le regard et les expressions) pour se rendre compte d’une tentative de fraude ! De plus, la tenue en elle-même peut facilement dissimuler des moyens de communication modernes pour être en liaison avec l’extérieur en cours d’examen, « écouteurs et téléphone portable ». 

                                                            A la faculté des Sciences humaines et sociales de Tunis, le 9 avril 2012 lors d’une épreuve de 8h30 à 10h30, ce fut le cas : une étudiante voilée a été prise en flagrant délit de fraude avec écouteur et téléphone portable. Avec une étudiante portant le niqab, ce type de fraude est certainement difficile, voire impossible, à détecter quand les expressions du visage pouvant trahir le fraudeur sont masquées. 

                                                            Le niqab et l’enseignement 

                                                            La méthode d’enseignement usuelle en Tunisie est l’enseignement en présentiel
                                                            qui repose sur la communication verbale et non verbale entre l’enseignant et l’étudiant. La communication verbale est le moyen d’expression d’étudiants entreprenants qui interpellent l’enseignant pour des éclaircissements ou discussions. Les étudiants réservés et timides, même face à des lacunes, n’iraient pas apostropher leurs enseignants. Dans ce contexte, les indicateurs de perception du message sont les seuls signes non verbaux (les regards et expressions du visage) que les étudiants transmettent et suite auxquels l’enseignant peut répondre. Si la face est voilée, la communication est rompue et l’enseignement en présentiel perd tout son sens. 

                                                            La solution 

                                                            Si on est animé de la volonté de ne pas priver de savoir les monakabet et non par celui d’imposer par la force le niqab à une institution éducative républicaine, la solution est d’assurer à ces étudiantes un enseignement à distance. Nous avons en Tunisie une université virtuelle 


                                                            qui pourra répondre aux demandes de ces étudiantes qui ne voient pas un intérêt à la communication non verbale en mettant à leur disposition des enseignements sur supports numériques ou à distance

                                                            Ainsi l’absence de communication par l’expression d’un enseignement en présentiel est remplacée par la communication par l’écriture dans un enseignement à distance (via l’ordinateur). 

                                                            Cette solution proposée n’est pas une sanction punitive et un moyen d’isolement de ces étudiantes, car la méthode a fait ses preuves dans plusieurs situations : éloignement géographique, cas d’étudiants employés... et est tout à fait adaptée à la demande de ces étudiantes. ». 

                                                            Salah HORCHANI

                                                            • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 15 janvier 2012 11:18
                                                              « Les islamistes face aux bikinis 
                                                              Jeudi 12 janvier 2012

                                                              Par Renaud Michiels

                                                              Il faut interdire alcool et bikinis, clament des islamistes dans des pays vivant du tourisme, comme l’Egypte, la Tunisie, le Maroc ou les Maldives. Le voyageur doit-il s’inquiéter ?

                                                              En Egypte, en Tunisie, les révolutions arabes ont débouché sur la montée en puissance des partis se revendiquant de l’islam. Au Maroc, le parti islamique PJD est devenu la première force du pays. Avec, partout, des menaces sur certaines libertés, en particulier les droits des femmes. Et par ricochet, sur les touristes. Dans le désordre : interdiction de l’alcool, des bikinis, des casinos, port du voile obligatoire, séparation des sexes. Des salafistes égyptiens ont voulu fermer les sites archéologiques qui contiennent des statues nues. Aux Maldives, les spas ont été temporairement fermés car ce seraient des lieux de débauche « anti-islamiques ». 

                                                              Un « impact considérable » 

                                                              Ces menaces effraient-elles les vacanciers ? Qui irait à Djerba, à Charm el-Cheikh ou sur une île de l’océan Indien si costumes de bain deux-pièces et alcool y étaient bannis ? « Pour ces destinations balnéaires, il est évident que ce serait un vrai problème, il y aurait un impact considérable », répond Prisca Huguenin-dit-Lenoir, porte-parole d’Hotelplan Suisse. « Mais ce n’est pas le cas, ça ne l’a jamais été. » Alors, pas d’impact sur le tourisme ? « Egypte, Tunisie ou Maroc doivent restaurer la confiance », répond Peter Brun, chargé de communication de Kuoni. « Les réservations augmentent de nouveau peu à peu même si le niveau d’avant les révolutions n’a pas été retrouvé. Mais les craintes sont liées à la sécurité, pas à des déclarations d’islamistes radicaux. » 

                                                              La stabilité d’abord 

                                                              « Pour l’Egypte, c’est un peu gelé, même si on s’attend à une reprise pour 2012, enchaîne Prisca Huguenin-dit-Lenoir. Mais les appréhensions sont liées à la stabilité politique, pas à des questions d’interdiction d’alcool ou de bikinis qui n’ont jamais été en vigueur », confirme Mme Huguenin-dit-Lenoir. Et tous deux de préciser que, menaces ou pas, il y a actuellement des offres à saisir. Des prix jusqu’à 30 ou 40% de moins que l’an passé pour l’Egypte, par exemple. 

                                                              Mais demain ? Fini cocktails, bronzette et mixité ? Les voyagistes n’y croient pas. « Même pendant les révolutions, les stations balnéaires n’étaient pas touchées », note Peter Brun. « Ces pays savent l’importance du tourisme pour leur économie. » Les spécialistes du monde arabe semblent d’accord. « En Egypte, les Frères musulmans devront retrouver le niveau des recettes touristiques de l’époque de Moubarak pour préserver des millions d’emplois. Or le tourisme, cela signifie des filles aux bras nus et de l’alcool dans les bars », a plaidé Henry Laurens, professeur au Collège de France dans l’Express. 

                                                              « Les déclarations les plus radicales sont venues de certains salafistes, pas des plus modérés. Et ces propositions musclées sont en partie électoralistes », détaille Hasni Abidi. « Ces pays ne vivent pas du pétrole mais du tourisme », note le directeur du Centre d’études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen, à Genève. « Ceux qui sont au pouvoir savent que s’en prendre au tourisme, c’est s’en prendre à l’économie, au peuple, et c’est ne pas pouvoir tenir ses promesses électorales, qu’elles se revendiquent de l’islam ou pas. C’est aussi la certitude de perdre les élections suivantes. » Bref, pour ces pays de tourisme, francs, euros et dollars devraient passer avant la charia. 

                                                              Quatre exemples 

                                                              Tunisie : des hôtels sans mixité 

                                                              Le tourisme, en 2010, faisait vivre quelque 2 millions de Tunisiens. Mais après la fuite de Ben Ali, la montée en puissance du parti islamique Ennahdha a suscité la peur. D’autant que Rached Ghannouchi, figure du parti, a évoqué des hôtels sans alcool ni bikinis, ou voulu des hôtels halal, sans bar ni discothèque, avec des étages réservés aux femmes. Ennahdha a obtenu 41% des voix.

                                                              Pourtant, rien n’a changé. Secrétaire général du parti, Hamadi Jebali a lancé : « Est-il raisonnable de paralyser un secteur vital comme le tourisme en interdisant les boissons alcoolisées et le port de maillot de bain ou d’autres pratiques ? » Sa réponse : non. 

                                                              Maroc : halte aux casinos 

                                                              Peu de séjours balnéaires au Maroc, mais des villes phares : Marrakech, Casablanca, Tanger. C’est là que la menace a pesé : sur l’alcool, les loisirs. Une interdiction des casinos a été demandée. Fin novembre, le parti islamique PJD devenait la première force du pays. Mais au pouvoir, il a rassuré. Pas question d’« islamiser le Maroc », dit Lahcen Daouadi, secrétaire du parti. Ni d’interdire l’alcool. « On ne peut pas ! Si vous voulez avoir 20 millions de touristes, ce n’est pas possible. Si vous voulez acheter de l’alcool, c’est caché. Celui qui veut se servir se sert, mais il faut protéger les enfants, les jeunes. » 

                                                              Maldives : spas « anti-islamiques » 

                                                              Fin décembre, suite à la victoire des islamistes en Egypte, les religieux radicaux manifestent aux Maldives. Dénonçant les activités « anti-islamiques », ils visent l’alcool et surtout les spas, qui seraient des lieux de prostitution. Le 30 décembre, le gouvernement ferme tous les spas. Un choc dans ce pays qui vit des 850 000 touristes accueillis chaque année. Mais tout est rouvert quatre jours plus tard. Le gouvernement a voulu donner une leçon aux extrémistes. Le président Nasheed dira au Monde que la fermeture a permis de « rappeler à la population qu’elle vivait en grande partie des revenus du tourisme ». 

                                                              Egypte : « Un tourisme plus halal »

                                                              Contraires « à la morale islamiste et à la pureté des moeurs », alcool et bikinis seront bannis de l’Egypte. Les salafistes ont accumulé les déclarations : « Nous voulons un tourisme plus halal, avec des plages non mixtes. » Et, en décembre, les partis islamiques sont devenus majoritaires : 24% pour les salafistes, 37% pour les Frères musulmans. Mais on sirote toujours des bières à Charm el-Cheikh : les Frères musulmans ont assuré ne pas vouloir toucher au secteur. « Si quelqu’un peut trouver une activité qui rapporte 12 milliards de dollars par an, il pourra appliquer les restrictions qu’il veut », a plaidé le ministre du Tourisme. ». 


                                                              Salah HORCHANI

                                                              • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 16 janvier 2012 20:08
                                                                « Nouvelles de la Faculté des Lettres de la Manouba (Tunisie) 
                                                                (Tunis, le 16 janvier 2012)

                                                                Par Habib Mellakh Universitaire, Syndicaliste. 
                                                                Département de français, Faculté des Lettres de la Manouba 

                                                                Nouvelle escalade dans la crise à la faculté 

                                                                Tandis que les enseignants et le personnel administratif et ouvrier ne ménagent aucun effort pour assurer les cours et préparer les examens du premier semestre malgré les perturbations, les provocations et les menaces et que le mouvement de soutien aux étudiantes intégralement voilées commence à s’essouffler en raison de la résistance de tout le personnel de l’institution, les sit-ineurs ont convoqué aujourd’hui une conférence de presse au cours de laquelle ils ont annoncé l’entrée de cinq étudiantes portant le niqàb dans une grève de la faim à partir de demain. 

                                                                Cette nouvelle escalade dans la crise augure d’un durcissement de la position des sit-ineurs, après l’accalmie relative qu’a connue aujourd’hui la faculté. L’administration n’a en effet relevé que l’annulation de deux cours dont le déroulement a été saboté par les sit-ineurs, selon le scénario décrit dans les bulletins précédents. C’est le calme annonciateur de la tempête. 

                                                                Pendant ce temps, les membres du conseil scientifique, les directeurs de département, les présidents de jury, les présidents des masters, le secrétariat général, le service des examens sont à pied d’oeuvre pour la réussite des examens semestriels et ils ont entamé la préparation de la session de janvier tout en sachant que son déroulement peut être compromis par la présence des sit-ineurs et la nouvelle escalade. 

                                                                C’est pourquoi l’assemblée générale syndicale du 12 janvier a insisté sur l’urgence qu’il y a à réunir les conditions nécessaires à la tenue des examens : un texte clair et précis signé par le ministre entérinant la décision des conseil scientifiques de l’université tunisienne d’interdire le port du niqàb ou de tout autre voile pendant les cours, les salles d’examen et les séances d’encadrement, l’évacuation des sit-ineurs et la protection des examens par un dispositif sécuritaire opérant devant la faculté et dans ses alentours pour empêcher le sabotage des épreuves par des étrangers. 

                                                                Ce sont ces revendications que transmettra le bureau national de la FGESRS au ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique demain à l’occasion d’une séance de négociations au cours de laquelle d’autres problèmes de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique seront abordés et discutés. ».

                                                                Salah HORCHANI

                                                                • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 17 janvier 2012 15:10
                                                                  « Le Niqab en marche vers les lycées

                                                                  Par Aicha Bennys Slama

                                                                  On ne parle d’un fléau que lorsqu’il provoque de nombreux dégâts et qu’il est sans doute trop tard pour réagir. Ne faut- il pas étouffer le mal dans l’oeuf ?

                                                                  Dans un lycée de la délégation de la Manouba, le nouveau directeur (un barbu) , qui se trouve être aussi un imam règne en maître tout-puissant sur son institution. Citons quelques faits pour situer le personnage : par exemple, quand il doit réunir les professeurs pour une réunion de département, il ne convoque que les femmes voilées et pas les « safirats ». Un jour il a décidé aussi de retirer les interrupteurs de toutes les salles de classe pour faire des économies, et contribuer ainsi à lutter contre la crise économique que traverse notre pays. Quel ne fut alors sa fureur de voir les profs regarder la télévision dans la salle des profs en attendant l’heure de leur conseil de classe. Sacrilège. Il y a plus grave. 

                                                                  Dans ce lycée, deux élèves ont décidé un beau jour de porter le Niqab et ce avant l’allocution d’investiture de notre cher président de la république dont je qualifierai les propos avec tout le respect que je lui dois, « d’inconscients ». Ces jeunes filles ont donc été priées par l’administration et leurs professeurs de se dévoiler le visage ou de rester chez elles .Elles ont bien sûr choisi la deuxième option. Donc après le fameux discours présidentiel, ledit directeur s’est empressé de convoquer des amies de ces deux élèves, amies qu’il est allé lui-même chercher dans leur salle de classe pour leur demander d’avertir nos deux niqabées que la voie est enfin libre. Voici donc les deux fantômes de retour au lycée avec la bénédiction du maître des lieux. 

                                                                  Quant aux professeurs qui ont refusé l’entrée de leur classe à ces filles, ils ont été sommés par le directeur, furieux, de rédiger une lettre expliquant leur geste, lettre qui sera envoyée au ministère. Serait-ce une façon de les menacer et de les faire changer d’avis ? 

                                                                  Ce directeur ne voit-il pas plus loin que « sa barbe » ? Ne voit-il pas qu’il ouvre une brèche à une déferlante ? Mais peut-être est-ce le but ? 

                                                                  Doit-on attendre que la mésaventure de Mme Amel Jaidi, chef du département d’anglais et membre du conseil scientifique de la Faculté des lettres de la Manouba »qui a été agressée verbalement par une étudiante portant le Niqab« se reproduise. Un des étudiants a même menacé Mme Jaidi de mort. 

                                                                  Faut-il donc qu’il y ait mort d’homme pour réagir ?

                                                                  Doit-on risquer de compromettre une année scolaire en laissant cette « secte » agir à sa guise ? Comment expliquer le silence des ministères de l’enseignement ? Ne dit –on pas, qui ne dit mot consent ? 

                                                                  Que feront ces messieurs du ministère derrière leurs tout nouveaux bureaux, quand ils verront des filles en Niqab se présenter pour passer le bac ? Viendront-ils alors remplacer les professeurs pour vérifier les identités, et tout ce qui pourrait être caché sous leur voile sacré ? »

                                                                  Source :


                                                                  Salah HORCHANI

                                                                  • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 17 janvier 2012 15:37
                                                                    « Tunisie : reprise du sit-in des partisans du niqab dans une faculté 
                                                                    Mardi 17 janvier 2012 

                                                                    AFP 

                                                                    Les partisans du niqab (voile islamique intégral) ont repris lundi leur sit-in, levé le 5 janvier, à la Faculté des Lettres de la Manouba, près de Tunis, et menacent d’entrer en grève de la faim à partir de mercredi si le niqab reste interdit dans les salles de classe. 

                                                                     »Nous maintenons nos revendications, nous poursuivons notre sit-in pacifique (...) nos soeurs, étudiantes portant le niqab, entameront une grève de la faim« dès mercredi, a déclaré à la presse Mohamed Al Bakhti, 26 ans. 

                                                                    Cet étudiant en 1ère année d’histoire, connu pour avoir été mêlé, selon la presse, aux incidents sanglants attribués à un groupe de salafistes jihadistes en 2007, coordonne la mobilisation pour le port du niqab en classe par les filles, y compris durant les examens. 

                                                                    Les partisans du niqab —un voile noir dissimulant entièrement le corps et le visage— avaient occupé à partir le 28 novembre les locaux de la Faculté de la Manouba, où sont inscrits quelque 13.000 étudiants, obligeant la direction de l’établissement à suspendre les cours le 6 décembre. 

                                                                    Enseignants et étudiants de la faculté avaient manifesté le 5 janvier devant le ministère de l’Enseignement supérieur pour réclamer l’intervention de l’autorité de tutelle. 

                                                                    Quelques heures plus tard, le sit-in était levé et les cours avaient pu reprendre le 9 janvier. 

                                                                    Le doyen de la Faculté Habib Kazdaghli a indiqué lundi à l’AFP que les protestataires avaient repris leur sit-in le soir même de sa levée et poursuivaient »illégalement« leur mouvement dans l’enceinte universitaire. Selon lui l’administration a recensé 20 actes d’agression contre des enseignants depuis la reprise des cours. Il a décrit un groupe de 15 à 20 personnes qui sont en faction, chahutent, filment les cours et s’en prennent aux enseignants dès que ces derniers refusent l’accès en classe à une étudiante en niqab. 

                                                                     »Le climat s’est beaucoup détérioré, nous sommes insultés, molestés et humiliés devant nos étudiants. C’est intolérable d’autant qu’il s’agit d’une petite minorité composée de quelques étudiantes et de personnes étrangères à la faculté« , a déclaré à l’AFP Amel Jaïbi, enseignante en anglais dans cette faculté. 

                                                                    Mme Jaïbi a indiqué que la police, qui enquêtait sur une agression dont elle avait été l’objet, avait découvert que son agresseur était »un homme recherché étranger à la faculté« . 

                                                                     »Nous ne sommes pas contre le niqab à l’extérieur, mais nous exigeons de dispenser nos cours et de faire passer les examens à visage découvert« , a poursuivi la chef du département d’anglais. ». 

                                                                    Source : 


                                                                    Salah HORCHANI

                                                                    • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 17 janvier 2012 18:42

                                                                      "Tunisie : Six étudiantes en Niqab en grève de la faim à Manouba

                                                                      Mardi 17 janvier 2012

                                                                      Les Salafistes continuent de perturber les cours dans la cour de la Faculté de La Manouba. Six étudiantes portant le niqab ont entamé lundi une grève de la faim. Elles exigent de garder leur « masque » à l’examen.

                                                                      Selon Habib Kazdaghli, doyen de la Faculté des lettres, des arts et des humanités de Manouba, la semaine écoulée a été marquée par la suspension d’une vingtaine de séances, à cause de la poursuite du sit-in observé par des « étudiants du courant salafiste dans la cour de la faculté. »

                                                                      Ces derniers ont utilisé même des mégaphones pour diffuser des chants religieux, a-t-il dit à l’agence Tap. Ce qui n’est pas de nature à rendre les cours plus facile à suivre.

                                                                      Inquiet, le doyen a appelé les parties concernées à aider la direction et les professeurs de la Faculté à assurer le déroulement normal des cours et celui des examens prévus le 24 janvier 2012.

                                                                      Qui sont les « parties concernées », sinon les deux ministres de l’Enseignement supérieur et de l’Intérieur, Moncef Ben Salem et Ali Larayedh, tous d’eux issus du parti islamiste Ennahdha, qui brillent par leur passivité et leur laxisme.

                                                                      Par ailleurs, six étudiantes portant le « niqab » ont décidé d’entrer en grève de la faim, à partir de lundi. Et de faire du chantage. Elles disent qu’elles ne suspendront leur grève de la faim qu’après que l’administration revienne sur ses décisions et leur permette d’assister aux cours et de passer leurs examens sans se découvrir le visage, comme il est indiqué dans le règlement intérieur de la faculté.

                                                                      C’est une manière d’exiger le droit… à la fraude aux examens. C’est la seule explication plausible à ce comportement pour le moins douteux.".

                                                                      Source :

                                                                      http://www.kapitalis.com/proximite/53-societe/7847-tunisie-six-etudiantes-en-niqab-en-greve-de-la-faim-a-manouba.html

                                                                      Salah HORCHANI


                                                                      • COVADONGA722 COVADONGA722 17 janvier 2012 18:50

                                                                        yep confondre Démocratie et suffrage universel c’est s’assurer de voir le plus grand nombre
                                                                        imposer sa vision sociétale !!!


                                                                        • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 17 janvier 2012 19:28

                                                                          Sur la véracité des leitmotive du Parti Islamiste Tunisien au pouvoir Ennahdha

                                                                           

                                                                          Le leitmotiv du Parti Islamiste Ennahdha, usité tous azimuts, par ses Dirigeants, Partisans et Sympathisants, se résume en cette simple phrase : «  Nous sommes majoritaires, donc nous décidons  » dont une variante, à conclusion implicite, est : «  Le peuple nous a choisi, on est investi par la volonté populaire  ».

                                                                           

                                                                          Examinons la véracité des dits leitmotive. Sur le total du nombre de sièges à l’ANC, Ennahdha en possède aux environs de 41% ; ce qui implique que les affirmations «  Nous sommes majoritaires  » et « Le peuple nous a choisi, on est investi par la volonté populaire  » sont fausses. Si l’on considère, maintenant, les électeurs inscrits volontairement : 36%, environ, d’entre eux ont voté Ennahdha ; ce qui entraîne que les deux dites affirmations sont encore, un peu plus, fausses. Et, pour terminer, considérons les électeurs potentiels : le pourcentage de ces électeurs qui ont voté Enahdha n’est égal ni à 30%, ni à 25%, il est égal à environ 20% ; ce qui montre que les affirmations en question sont archi-fausses.

                                                                           

                                                                          Ainsi, nous pouvons dire, à la lumière de ce qui précède et à la lumière de l’Actualité, que les Islamistes [qui, rappelons-le, ont récupéré notre Révolution sans y avoir pris part] conduisent, aujourd’hui, les Affaires de la Nation, en gouvernant, de plus en plus, en solitaire, sans être investis d’aucune majorité. Appelons un chat, un chat : cette Gouvernance s’appelle un Coup d’Etat Constitutionnel.

                                                                           

                                                                          Salah HORCHANI

                                                                           


                                                                          • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 18 janvier 2012 01:01
                                                                            « Nouvelles de la Faculté des Lettres de la Manouba (Tunisie)
                                                                            Mardi 17 janvier 2012)

                                                                            Par Habib Mellakh
                                                                            universitaire, syndicaliste.
                                                                            Département de français, Faculté des Lettres de la Manouba (Tunisie)
                                                                             
                                                                            Accord pour un dispositif sécuritaire renforcé pendant les examens
                                                                            Assemblée générale syndicale à la FLAHM, le 19 janvier 

                                                                            Recevant aujourd’hui les membres du bureau national de la FGESRS, le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Monsieur Moncef Ben Salem leur a promis de protéger les examens semestriels de la Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba grâce à un dispositif sécuritaire renforcé devant l’institution, capable d’empêcher le sabotage des épreuves par des étrangers. Le renforcement du personnel administratif et ouvrier en charge du contrôle de l’identité et de la sécurité a également été décidé par le ministre et annoncé pendant cette séance de négociations avec les représentants de la FGESRS. Ces deux mesures doivent, pour être efficaces, s’accompagner d’une nouvelle levée du sit-in par les forces de l’ordre.

                                                                            Par contre le ministre ne s’est pas clairement prononcé sur la publication d’ un texte (circulaire, note de service ou communiqué ) entérinant la décision des conseil scientifiques de l’université tunisienne d’interdire le port du niqàb ou de tout autre voile pendant les cours, les salles d’examen et les séances d’encadrement. Il a reporté cette décision à une date ultérieure et l’a subordonnée aux résultats d’une consultation auprès du tribunal administratif saisi par le ministère de cette affaire.

                                                                            Il s’agit vraisemblablement d’avoir un avis sur la compatibilité du texte proposé à la consultation avec les libertés individuelles et la particulièrement la liberté vestimentaire. C’est une première dans notre pays. IL s’agit en apparence d’une procédure visant à protéger les droits de l’homme et qui ne peut être qu’appréciée dans un pays qui est dans une transition démocratique. Mais à y regarder de plus près, l’on se rend compte qu’elle est étrange. C’est comme si, oubliant que la liberté vestimentaire n’est jamais absolue, on demandait au tribunal administratif, au nom de cette liberté vestimentaire, de donner son avis sur l’obligation du port de l’uniforme par des policiers ou des douaniers ou de la blouse blanche par le corps médical ou paramédical pendant le travail parce que des professionnels appartenant à ces secteurs souhaiteraient abandonner ces uniformes par caprice ou pour des motifs religieux (Qui sait si un jour une femme appartenant à la douane, ou une infirmière ne demanderait à porter le niqàb pendant son travail ?). Depuis quand un code vestimentaire doit-il être soumis à l’avis d’un tribunal administratif ? Les codes vestimentaires souples ou stricts ainsi que les règlements d’uniformes ont toujours existé dans toutes les civilisations et ont toujours été déterminés par la profession soit pour des raisons pédagogiques, soit pour des raisons d’hygiène ou d’autorité, sans aucune ingérence du pouvoir politique ou religieux. Pourquoi devrait-il en être autrement aujourd’hui en Tunisie alors que personne ne remet en cause la liberté vestimentaire en dehors des lieux de travail.

                                                                            La décision de s’en remettre au tribunal administratif est l’expression d’un profond malaise du ministre de la majorité nahdhaouie, confrontée à la rébellion des sit-ineurs mais obligé de tenir compte du point de vue de ses partenaires au sein de la coalition gouvernementale. 

                                                                            Après le soutien accordé par le Président de la république, Monsieur Moncef Marzouki au conseil scientifique de la Manouba le 5 janvier dernier et la position claire du président de l’assemblée constituante, Mustapha Ben Jaafar, favorable à l’interdiction du niqàb en classe, vendredi dernier, le gouvernement est entre le marteau et l’enclume. 

                                                                            Mais cet attentisme ne semble pas plaire aux enseignants de la Manouba, chaque jour confrontés aux dérapages verbaux et aux menaces des sit-ineurs et qui sont très inquiets, à six jours du déroulement des examens, à cause des atermoiements ministériels et de la tension qui monte de jour en jour. Ils se réuniront en assemblée générale syndicale le jeudi 19 janvier 2012 à 12h30 pour une nouvelle évaluation de la situation à la lumière des derniers développements selon une information communiquée par Khaled Nouisser, secrétaire général du syndicat de base des enseignants. ».

                                                                            Salah HORCHANI


                                                                            • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 19 janvier 2012 21:32
                                                                              « Nouvelles de la Faculté des Lettres de la Manouba (Tunisie)
                                                                              (Tunis, le 18 janvier 2012)

                                                                              Par Habib Mellakh
                                                                              universitaire, syndicaliste.
                                                                              Département de français, Faculté des Lettres de la Manouba (Tunisie)


                                                                              Mobilisation générale pour la réussite des examens et mise en garde contre les risques d’échec

                                                                              Les directeurs de département, les présidents des masters, les coordinateurs des sections, le secrétaire général de la faculté, le responsable du service des examens se sont réunis aujourd’hui sous la présidence du doyen. 

                                                                              Ce comité qui se réunit traditionnellement dans les institutions d’enseignement supérieur à la veille des examens semestriels aide le doyen à mettre en œuvre les décisions du conseil scientifique relatives à l’organisation des examens, aux règles régissant les délibérations et aux critères de rachat. 

                                                                              Etant donné le contexte qui prévaut à la faculté en ce moment, l’attention de ce comité s’est évidemment focalisée sur les mesures appropriées pour la réussite des examens semestriels. Les membres présents se sont déclarés mobilisés pour cet objectif malgré les difficultés rencontrées et les menaces qui pèsent sur leur déroulement.

                                                                              Ces enseignants, en charge de la responsabilité des examens, ont retenu, conformément aux prérogatives de la faculté et compte tenu des moyens dont elle dispose, des modalités internes très strictes et parfois draconiennes pour permettre une organisation rigoureuse des examens. L’interdiction absolue d’accès à la faculté pour toutes les personnes non concernées par les examens figure parmi ces décisions, ainsi que la mobilisation de tout le personnel enseignant, administratif et ouvrier. La faculté est d’ailleurs tenue de renforcer ce service de surveillance par le recours à l’aide des institutions voisines. Une demande dans ce sens a été faite à l’autorité de tutelle par l’assemblée dans une lettre signée par le doyen et qui suggère aussi au ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique trois mesures complémentaires majeures qui n’entrent pas dans les attributions de la faculté mais qui sont considérées comme indispensables à la tenue des examens :

                                                                              1. La levée du sit-in et l’engagement de poursuites judiciaires à l’encontre des auteurs d’agressions verbales ou matérielles et de menaces de liquidation physique dont le personnel enseignant, administratif et ouvrier a été la victime.

                                                                              2. La protection des alentours de la faculté par un dispositif sécuritaire performant analogue à celui qui a permis aux examens nationaux de 2011 de se dérouler dans de bonnes conditions.

                                                                              3. La publication par le ministère de tutelle d’un texte précis interdisant le port du niqàb et de tout autre voile cachant le visage pendant les cours, les examens et les séances d’encadrement dans le but de soutenir le règlement intérieur de la faculté.

                                                                              L’assemblée met également en garde l’autorité de tutelle contre les risques d’échec liés à l’absence de mise en œuvre de ces mesures.

                                                                              Pendant que toute la faculté est en alerte pour la réussite des examens, la perturbation de certains cours et de certains devoirs surveillés continue. Cinq cours et devoirs surveillés ont été aujourd’hui annulés en raison de l’entêtement des sit-ineurs à imposer la présence dans les salles des étudiantes portant le niqàb, tandis que les hauts parleurs hautement performants diffusant les harangues des leaders ont considérablement gêné le déroulement des cours et des devoirs surveillés.

                                                                              Plus grave est l’incident qui a eu lieu vers deux heures et demi de l’après-midi et qui a vu un étudiant, inscrit en première année histoire, légèrement blessé à l’œil à la suite d’une agression perpétrée par un jeune chômeur qui n’a pas hésité à utiliser son couteau, blessant légèrement à la main un gardien qui essayait de l’arrêter. Une plainte a été portée contre l’agresseur par la faculté auprès du district de la garde nationale de la Manouba. Triste destin, en ces jours sombres, d’une prestigieuse faculté condamnée à alimenter les potins et la rubrique des faits divers dans les feuilles de chou ! ».

                                                                              Salah HORCHANI


                                                                              • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 21 janvier 2012 10:15

                                                                                « Nouvelles de la Faculté des Lettres de la Manouba (Tunisie)
                                                                                (Tunis, le 20 janvier 2012)

                                                                                Par Habib Mellakh
                                                                                universitaire, syndicaliste.
                                                                                Département de français, Faculté des Lettres de la Manouba (Tunisie)

                                                                                Décisions de l’assemblée générale syndicale de la Manouba : :
                                                                                - Tenue des examens à la Manouba : un défi à gagner
                                                                                - Port du brassard rouge durant toute la semaine des examens en signe de protestation contre la violence dans les établissements d’enseignement supérieur

                                                                                Personne n’aurait parié, il y a une dizaine de jours, un denier sur la tenue des examens à la Faculté des lettres, des Arts, des Humanités de la Manouba à la date retenue par le conseil scientifique pour le démarrage de la session, c’est-à-dire le 24 janvier prochain.

                                                                                Tout le monde appréhendait le pire en raison du mépris des dispositions règlementaires affiché ostensiblement par les sit-ineurs, à cause de leur recours à la violence, à l’intimidation dans l’intention d’imposer la légalisation du niqàb et à une stratégie de l’escalade en vue de hâter le pourrissement de la situation.

                                                                                Mais la conjugaison des efforts du syndicat, du conseil scientifique, de la commission des jurys d’examen, de l’administration et les promesses faites par le ministre de protéger la faculté par un dispositif sécuritaire empêchant les personnes non concernées par les examens d’y accéder, a accru les chances d’un déroulement normal des examens, estiment les enseignants de la Manouba réunis hier, sous l’égide de monsieur Maher Selmi, secrétaire général adjoint de l’URT de la Manouba, en une assemblée générale commune et décidés à gagner le défi de la tenue des examens.

                                                                                Mais ils continuent à revendiquer la publication par le ministère, dans les meilleurs délais et de préférence avant les examens, d’un texte juridique appuyant leur position sur le niqàb. Seule, une mesure pareille est, à leurs yeux, susceptible de priver les sit-ineurs de l’argument du vide juridique qu’ils se plaisent à invoquer pour poursuivre leur sit-in et la perturbation des cours. Elle ébranlera, par ailleurs et à coup sûr, chez ces derniers la conviction, née à la suite des déclarations ambigües du ministre lors de son dernier passage sur le plateau de Hannibal TV, que le ministère n’est pas insensible à leur cause et leur fera lâcher du lest.

                                                                                Les enseignants se sont engagés à se mobiliser durant toute la semaine des examens pour assurer le déroulement normal de la session et à être présents même pendant les séances où ils ne sont pas concernés par les surveillances. Ils ont également mis en garde contre les risques d’interruption de la session à n’importe quelle étape de son déroulement si des perturbations étaient provoquées.

                                                                                Les violences dont les institutions du supérieur ont été récemment le théâtre ainsi que les agressions dont les enseignants ont été les victimes, et particulièrement celles qui ont touché au début de cette semaine la Faculté des Lettres de Sousse, ont suscité l’indignation générale.

                                                                                Les enseignants ont également passé en revue les agressions dont ils ont été les victimes à la FLAHM durant la semaine ainsi que celles qui ont touché, en octobre dernier, une collègue de l’Ecole Supérieure de commerce de la Manouba, pourchassée et abreuvée d’insultes par des étudiants à qui sa tenue vestimentaire ne plaisait pas et une autre collègue de l’Institut des Beaux arts de Kairouan, coupable d’avoir proposé l’étude d’une œuvre de Michel-Ange. Ils ont décidé le port du brassard rouge durant toute la semaine des examens en signe de protestation contre ces agressions.

                                                                                Par ailleurs, ils ont décidé de poursuivre les travaux de l’assemblée générale le lundi 23 janvier pour un suivi de la situation. »

                                                                                Salah HORCHANI


                                                                                • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 21 janvier 2012 11:48

                                                                                  « Tunisie : Les faux leitmotive d’Ennahdha, prélude d’un Coup d’Etat Islamique Constitutionnel ! » :

                                                                                  http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/tunisie-les-faux-leitmotive-d-108401

                                                                                  Salah HORCHANI


                                                                                  • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 21 janvier 2012 21:20

                                                                                    « Tunisie : cinq nouvelles étudiantes en grève de la faim pour le port du niqab
                                                                                    Samedi 21 janvier 2012

                                                                                    Cinq étudiantes tunisiennes ont rejoint le mouvement de grève de la faim entamée
                                                                                    mercredi par cinq de leurs camarades pour revendiquer le port du niqab (voile dissimulant le corps et le visage) en classe et durant les examens, a annoncé samedi le coordinateur salafiste de ce mouvement

                                                                                     »Cinq filles en niqab ont rejoint la grève de la faim commencée par leurs camardes le 18 janvier et qui se poursuit dans une résidence privée« , a dit à l’AFP Mohamed El Bakhti, porte-parole d’un groupe salafiste actif à la Faculté des Lettres de la Manouba.

                                                                                    Cet étudiant en première année d’histoire coordonne le groupe qui poursuit un sit-in de protestation à la faculté dans un bras de fer avec le corps enseignants et l’administration qui refusent l’accès en salle de cours des jeunes filles en niqab.

                                                                                    Le doyen de cette faculté, Habib Kazdaghli, avait indiqué à l’AFP qu’il allait demander l’évacuation du groupe de protestataires avant le démarrage des examens semestriels prévu le 24 janvier.

                                                                                    Ces examens qui concernent 13.000 inscrits ont été retardés à cause d’une suspension des cours lorsque des salafistes avaient voulu forcer l’entrée en salle de cours d’une étudiante en niqab, un voile noir dissimulant entièrement le corps et le visage, interdit par le conseil scientifique de la faculté.

                                                                                    Les partisans du niqab avaient occupé les locaux de la faculté, obligeant la direction de l’établissement à suspendre les cours du 6 décembre au 9 janvier.

                                                                                    Des incidents similaires et des violences ont opposé à la faculté des Lettres de Sousse (140 km au sud-est de Tunis) des étudiants islamistes à leurs camarades de gauche. ».

                                                                                    Source :

                                                                                    http://www.tv5.org/cms/chaine-francophone/info/p-1911-redir.htm?&rub=6&xml=newsmlmmd.431fe28b62c6c9bd34a35fd44711cbdf.351.xml

                                                                                    Salah HORCHANI


                                                                                    • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 23 janvier 2012 11:08

                                                                                      Tunisie : étudiantes contre Salafistes - 66minutes de 22/01

                                                                                      https://www.facebook.com/photo.php?v=231879793561578

                                                                                      Salah HORCHANI


                                                                                      • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 23 janvier 2012 15:18

                                                                                        « Nouvelles de la Faculté des Lettres de la Manouba (Tunisie)
                                                                                        (Tunis, le 23 janvier 2012)

                                                                                        Par Habib Mellakh
                                                                                        universitaire, syndicaliste.
                                                                                        Département de français, Faculté des Lettres de la Manouba

                                                                                        Sit-in des universitaires devant le ministère, si les examens étaient sabotés

                                                                                        Le nombre des grévistes de la faim est passé à dix samedi dernier selon une dépêche de l’agence France-Presse qui cite Mohamed Bakhti. « Cinq filles en niqab ont rejoint la grève de la faim commencée par leurs camardes le 18 janvier » a déclaré ce porte-parole des sit-ineurs et coordinateur du sit-in à la Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba, annonçant une nouvelle escalade dans la crise qui dure depuis environ deux mois et qui perturbe le fonctionnement normal de l’institution.

                                                                                        Les organisateurs du sit-in mettent de plus en plus la pression sur le gouvernement et sur les enseignants afin qu’ils autorisent les étudiantes portant le voile intégral à suivre les cours et à passer les examens.

                                                                                        Pendant que les grévistes de la faim poursuivent leur grève dans une résidence privée avec un suivi médical mais sans couverture médiatique et que les cours sont suspendus pour une durée de trois jours consacrée à la préparation de l’examen, les sit-ineurs qui les soutiennent continuent à occuper la FLAHM à moins de vingt quatre heures du démarrage de la session et ils sont prêts à perturber le déroulement des examens.

                                                                                        « Qu’attendent les autorités sécuritaires pour les obliger à lever le sit-in ? » C’est la question angoissante que se posent les enseignants et les étudiants qui estiment que le statu quo, synonyme d’absence des conditions optimales de déroulement des examens, compromet la tenue de la session. Échaudés par l’expérience amère des deux derniers mois qui a vu les sit-ineurs s’incruster à la faculté pour y commettre impunément de multiples délits et infractions et, certains que les promesses n’engagent pas ceux qui les tiennent, ils ont fini par douter de la crédibilité des engagements pris par le ministre comme le montrent leurs réflexions exprimés sur les pages des réseaux sociaux et dans les assemblées et ils appréhendent de plus en plus que le gouvernement ne cède à la pression, ce qui nous entraînerait dans une voie sans issue.

                                                                                        Les enseignants à cheval sur le principe, à leurs yeux, sacro-saint de l’autonomie pédagogique de l’institution ne sauraient accepter la confiscation de leurs prérogatives. C’est ce message qu’ils ont tenu à envoyer à l’autorité de tutelle au cours de l’assemblée générale syndicale commune tenue ce matin pour suivre l’évolution de la situation et prendre les mesures appropriées pour garantir un déroulement normal de la session. Malgré le statu quo qu’ils déplorent et bien que les autorités continuent à faire la sourde oreille à leur revendication légitime relative à la nécessité de réunir les conditions d’un bon déroulement des examens, ils s’engagent à faire l’impossible pour que les étudiants ne soient pas privés de leurs examens. Ils sont même prêts à essayer d’assurer leur déroulement en l’absence des garanties réclamées.

                                                                                        Si malgré leur détermination et leur dévouement, les examens étaient sabotés, ils en feraient endosser la responsabilité aux sit-ineurs et au gouvernement, ils les suspendraient et ils organiseraient un sit-in devant le ministère pour l’amener à prendre les responsabilités qui lui incombent.

                                                                                        Il convient de signaler que le secrétaire général du syndicat de base des enseignants de la FLAHM, Khaled Nouisser a été reçu ce matin, avant la tenue de l’assemblée, par Houcine Abassi, secrétaire général de l’UGTT, en présence de Mustapha Medini, secrétaire général de l’URT de la Manouba. Les deux responsables syndicaux l’ont assuré du soutien inconditionnel de l’UGTT et de l’URT dans cette phase très délicate de l’histoire de l’université où l’autonomie pédagogique des institutions universitaires est menacée et ils se sont engagés à participer à toutes les actions décidés par les universitaires. ».

                                                                                        Salah HORCHANI


                                                                                        • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 24 janvier 2012 00:44

                                                                                          Et les agressions continuent !

                                                                                          Des Salafistes agressant un Journaliste et un Avocat, devant le Palais de Justice de Tunis, lors d’un Rassemblement, pour la Défense de la Liberté d’Expression et de Création, qui a eu lieu hier lundi 23 janvier 2012.

                                                                                          https://www.facebook.com/photo.php?v=238509369560959

                                                                                          Salah HORCHANI


                                                                                          • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 24 janvier 2012 15:53

                                                                                            Tunisie : L’Etat des Lieux

                                                                                            http://www.legrandsoir.info/tunisie-l-etat-des-lieux.html

                                                                                            Salah HORCHANI


                                                                                            • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 24 janvier 2012 21:51

                                                                                              Deux autres Vidéos décrivant ladite Agression des Salafistes

                                                                                              Si vous n’arrivez pas à accéder à la Vidéo, dont il est question ci-dessus, concernant l’agression des Salafisftes contre un Journaliste et un Avocat , je vous invite à consulter les deux Vidéos suivantes qui décrivent, aussi, ladite agression :

                                                                                              https://www.facebook.com/photo.php?v=234583943287022

                                                                                              http://www.youtube.com/watch?v=Xz10EW9qDFo

                                                                                              Salah HORCHANI


                                                                                              • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 25 janvier 2012 00:54

                                                                                                « Tunisie - Les examens de la Manouba empêchés par des salafistes (mise à jour)

                                                                                                Un groupe de salafistes de La Manouba a empêché, ce matin mardi 24 janvier 2012, les étudiants de la Faculté des lettres, des arts et des humanités de passer leurs examens. Ils ont attaqué et cassé les portes la salle d’examen du département arabe, selon une déclaration à Mosaïque FM de Mustapha Touati, un membre du Conseil scientifique de la faculté.

                                                                                                Malgré l’accord passé entre le ministère de l’Enseignement supérieur en présence du ministre Moncef Ben Salem et le bureau national du Syndicat de base de l’enseignement supérieur, pour protéger la faculté et la faire évacuer des sit-inneurs, rien n’a été fait, a expliqué M. Touati.
                                                                                                Les enseignants sont livrés à eux même et tentent par leurs propres moyens de maitriser ce groupe, a-t-il expliqué. Les responsables de la faculté ont appelé au secours les forces de l’ordre, le délégué de la région, le gouverneur, leur ministère de tutelle ainsi que le ministère de l’Intérieur mais personne n’est venu leur porter assistance, toujours selon le membre du conseil scientifique.

                                                                                                A cette occasion Mustapha Touati a lancé un appel au ministre de l’Enseignement supérieur pour intervenir, lui rappelant l’importance de la tâche et de la mission qui lui a été dévolue.

                                                                                                Mise à jour à 12:00 :

                                                                                                Une enseignante sur place témoigne : »Nous sommes à la Manouba, 1er jour d’examen . La police appelée est absente. Dans le département où je surveille, les salafistes ont cassé la porte principale avec des jets de pierre. Ils ont forcé la porte principale malgré le cordon pour aller chercher des renforts. C’est dans une ambiance de terreur que nous passons les examens et le pire est à venir."

                                                                                                Source :

                                                                                                http://www.businessnews.com.tn/Tunisie---Les-examens-de-la-Manouba-emp%C3%AAch%C3%A9s-par-des-salafistes-%28mise-%C3%A0-jour%29,520,28931,3#com

                                                                                                Salah HORCHANI


                                                                                                • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 25 janvier 2012 01:24

                                                                                                  « Nouvelles de la Faculté des Lettres de la Manouba (Tunisie)
                                                                                                  (Tunis, le 24 janvier 2012)

                                                                                                  Par Habib Mellakh
                                                                                                  universitaire, syndicaliste
                                                                                                  Département de français, Faculté des Lettres de la Manouba (Tunisie)

                                                                                                  Une rude et terrible journée

                                                                                                  Les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent, jamais ceux qui les font. Les enseignants de la Faculté des lettres, des Arts, des Humanités de la Manouba (FLAHM) l’ont vérifié ce matin au moment du démarrage des examens et leurs doutes quant à la crédibilité des promesses ministérielles se sont avérés fondés.

                                                                                                  Aucun des engagements pris par les autorités n’a été honoré. C’est le constat amer fait par les professeurs surveillants, par le service d’ordre composé de fonctionnaires et d’ouvriers appartenant à l’institution et aux établissements voisins et renforcé par des collègues à la retraite, par les anciens doyens venus soutenir leur faculté dans la dure épreuve qu’elle traverse.

                                                                                                  Ni la promesse de la protéger par un dispositif de sécurité dissuasif aussi bien pour les personnes étrangères que pour les étudiants non concernés par les épreuves de la journée, ni celle d’obliger les sit-ineurs à l’évacuer n’ont été tenues pour des raisons obscures. C’est ce qui explique chez les sit-ineurs l’arrogance qu’ils ont affiché ce matin lorsque les différents cordons de sécurité chargés de l’ordre se sont déployés devant les départements, les amphithéâtres et les locaux des deux bibliothèques pour prévenir toute irruption des sit-ineurs dans ces espaces.

                                                                                                  Voyant le brassard rouge arboré par les enseignants pour dénoncer les violences subies par les universitaires depuis deux mois, ils ont tenté vainement de les provoquer :
                                                                                                  - Mais pourquoi portent-ils le brassard ? Que Dieu les maudisse ! dit l’un.
                                                                                                  - Qu’ils aillent en enfer ! renchérit l’autre.

                                                                                                  Vers neuf heures, appelés en renfort par une étudiante qui a tenu coûte que coûte à passer l’épreuve sans se découvrir le visage, ils se sont dirigés vers le bâtiment abritant le département d’arabe et ont abreuvé d’injures les membres du cordon de sécurité placé devant ce pavillon, puis ils les ont menacés de mort ou d’égorgement. Un jeune chômeur, après avoir proféré des menaces de mort il y a une quinzaine de jours à l’encontre de la directrice d’un département, récidive et s’adressant à deux collègues qui ont tenté de le calmer, leur dit :
                                                                                                  - A la faculté, nous organisons des sit-in mais à l’extérieur, nous tuons et nous égorgeons. Vous ne pourrez pas nous échapper, puisque nous vous filmons !

                                                                                                  Puis après avoir vainement tenté avec les autres membres du groupe des sit-ineurs de forcer l’entrée du bâtiment, il brise avec son brodequin le vitrage de la porte en aluminium pour essayer d’imposer le passage de deux étudiantes portant le niqàb. L’un des bris de verre tranchants touche au visage monsieur Slah Torkhani, fonctionnaire au service des publications. La plaie profonde au menton, qui en a résulté, a nécessité quatre points de suture.

                                                                                                  Les sit-ineurs appellent ensuite des renforts de l’extérieur qui arrivent mais ils ne peuvent forcer la porte principale de la faculté en raison de la résistance héroïque du service d’ordre. Un jeune escalade la porte et tombe sans gravité. Pris par ce qui semble une crise d’épilepsie, il est transporté aux urgences pour être soigné.

                                                                                                  Mis hors d’état de nuire grâce à la vigilance des enseignants et leur acharnement à assurer le déroulement des examens, les sit-ineurs ne trouvent pas mieux, dans une nouvelle escalade, que d’occuper à nouveau le bâtiment qui abrite l’administration centrale et le bureau du doyen.

                                                                                                  Mais ayant constaté que les étudiantes portant le niqàb n’ont pas pu passer les épreuves de la matinée, ils n’essayent plus pendant l’après-midi d’imposer leur présence dans les salles d’examen.

                                                                                                  Cette terrible journée vécue par les enseignants de la Manouba leur a permis de prouver à l’opinion publique et aux autorités qu’ils sont prêts à tous les sacrifices pour que leurs 8000 étudiants qui sont leurs enfants puissent passer leurs examens et qu’ils sont intransigeants quand on veut leur confisquer leurs prérogatives.

                                                                                                  Grâce au dévouement de l’ensemble du personnel prêt à braver le danger, nos étudiants ont pu passer leurs examens sans avoir été inquiétés et ils ne se sont même pas rendu compte des incidents qui ont émaillé la journée.

                                                                                                  Il faut des nerfs d’acier et un calme olympien pour pouvoir supporter de pareilles épreuves. Mais les enseignants ne sont pas prêts à revivre la tension qui a caractérisé cette journée de démarrage. Ils sont certes décidés à braver les difficultés mais à l’impossible nul n’est tenu.

                                                                                                  C’est la conclusion qui ressort des débats qui ont eu lieu pendant l’assemblée générale syndicale tenue aujourd’hui pendant la pause, entre les deux séances d’examen de la journée.

                                                                                                  C’est pourquoi les enseignants ont réitéré les exigences formulées et les avertissements lancés lors des précédentes réunions.

                                                                                                  Les contacts entre le secrétaire général de l’UGTT et le premier ministre d’une part et les démarches directes entreprises par le doyen auprès du ministre de l’intérieur ajoutés à la pression syndicale d’autre part, ont permis de lever le sit-in à dix huit heures, pour la troisième fois en l’espace de dix huit jours. Mais cette mesure sera inefficace si elle n’est pas accompagnée de la protection des environs de la faculté par un dispositif de sécurité à même d’empêcher les fauteurs en eau trouble de s’y introduire dans le but de perturber les examens.

                                                                                                  Le communiqué du président de la république dénonçant les actes de violence qui ont émaillé le déroulement de la première journée ainsi que son appel à faire respecter le règlement intérieur de la faculté augure-t-il de la prise de ce genre de décisions ou bien s’agit-il de sa part d’une simple déclaration de principe et de vœux pieux puisque la gestion du dossier de l’éducation ne fait pas partie de ses prérogatives ? Nous le saurons pendant les prochaines heures lorsque les enseignants de la Manouba rejoindront leur faculté pour y assurer une deuxième journée de surveillance. ».

                                                                                                  Salah HORCHANI


                                                                                                  • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 25 janvier 2012 23:33

                                                                                                    « Nouvelles de la Faculté des Lettres de la Manouba (Tunisie)
                                                                                                    (Tunis, le 25 janvier 2012)

                                                                                                    Par Habib Mellakh
                                                                                                    universitaire, syndicaliste
                                                                                                    Département de français, Faculté des Lettres de la Manouba

                                                                                                    Les enseignants de la Manouba condamnés à un travail de Sisyphe

                                                                                                    L’enseignant de la Manouba est un Sisyphe malheureux mais pas encore désespéré. Chaque fois qu’il croit avoir obtenu le départ définitif des sit-ineurs, ces derniers reviennent à la charge et occupent à nouveau l’institution. Et notre valeureux Sisyphe se remet à l’ouvrage avec beaucoup de courage, d’abord pour ne pas être l’otage du groupe des défenseurs du niqàb et pour obtenir ensuite à nouveau la levée de leur sit-in. Ce scénario s’est répété aujourd’hui pour la troisième fois en dix jours.

                                                                                                    A huit heures quarante cinq minutes, ce matin, alors que l’on croyait les sit-ineurs partis pour ne plus revenir, d’autant qu’ une quinzaine d’agents des brigades d’intervention de la garde nationale (BIG) s’était postée devant la faculté, un premier groupe composé d’étudiants de la FLAHM, non concerné par les examens et par conséquent non autorisé à accéder à la faculté, devenue depuis vendredi dernier un centre d’examen, a forcé la porte principale de l’institution. Il a contraint par la menace les enseignants, les agents et les ouvriers contrôlant cet accès à permettre l’entrée de quatre étudiantes portant le niqàb, bien qu’elles aient refusé de signer un engagement en vertu duquel elles acceptent, conformément aux dispositions réglementaires, de se découvrir le visage durant les séances d’examen. « On vous coupera les doigts, se sont-ils entendus dire, si vous ne nous laissez pas entrer !  » Cette scène s’est passée sous le regard indifférent des forces de l’ordre qui n’ont rien fait pour arrêter les agresseurs avançant qu’ils n’avaient pas reçu d’ordre dans ce sens.

                                                                                                    Les agressions verbales et physiques se sont poursuivies devant le département d’histoire et le département d’arabe où une collègue a été bousculée par l’un des défenseurs du niqàb. A ce groupe s’est joint le jeune chômeur évoqué dans mon bulletin précédent et poursuivi en justice pour avoir proféré précédemment des menacés de mort à l’encontre de certains collègues. Son impunité l’encourage à abreuver d’injures un enseignant, venu discuter avec lui, et à lui souhaiter la mort, à la suite de quoi ce dernier est pris d’un malaise. Le groupe menaçant réussit à forcer l’entrée des deux départements. Les assaillants pénètrent chaque fois dans les salles d’examen et y imposent les étudiantes intégralement voilées tout en filmant la scène pour prouver le refus des professeurs surveillants de les accepter. Ces derniers le font à leur corps défendant pour éviter la perturbation des examens mais ils informent les candidates que leurs copies ne seront pas corrigées en raison de leur refus de respecter le règlement.

                                                                                                    Durant l’après-midi le groupe, qui s’est renforcé par des intrus ayant escaladé les murs de la faculté, s’est rassemblé devant le département des langues et le département d’arabe. Une collègue pique une crise de nerfs puis s’effondre en larmes à la suite d’une invasion analogue à celle de la matinée et des menaces qui lui sont adressées et qui lui signifient que le groupe est décidé à empêcher le déroulement des examens si l’étudiante voilée n’était pas autorisée à composer.

                                                                                                    Ces actes tombent sous le coup de la loi. Il s’agit de délits dont le plus grave est l’entrave à un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions par le recours à la menace et à la violence. Ces méfaits ont été rendus possibles à cause de la passivité des forces de l’ordre. Il ne sert à rien de lever le sit-in quand on ne fait rien le lendemain pour empêcher le retour des sit-ineurs. Ces derniers passeront la nuit à la faculté.

                                                                                                    Les enseignants réunis en assemblée générale ont décidé de poursuivre leurs efforts pour assurer le déroulement des examens.

                                                                                                    Une bonne nouvelle est venue aujourd’hui récompenser leur résistance et leur abnégation. Monsieur Mustapha Ben Jaafar, président de la Constituante, a souligné ce matin en recevant le doyen de la FLAHM « la nécessité de réunir les conditions à même de garantir le bon déroulement des examens …….mettant l’accent sur l’impératif de respecter les règles pédagogiques définies par le conseil scientifique » selon une dépêche de l’agence TAP. ».

                                                                                                    Salah HORCHANI


                                                                                                    • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 26 janvier 2012 14:14

                                                                                                      Tunis : « Marche pour Toutes les Libertés »

                                                                                                      Samedi 28 Janvier 2012, à partir de 12h00

                                                                                                      Place des Droits de l’Homme à Tunis

                                                                                                      http://www.legrandsoir.info/+pao-âmarche-pour-toutes-les-libertes-en-tunisie+.html

                                                                                                      Salah HORCHANI


                                                                                                      • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 26 janvier 2012 23:46

                                                                                                        « Nouvelles de la Faculté des Lettres de la Manouba (Tunisie)
                                                                                                        (Tunis, le 26 janvier 2012)

                                                                                                        Par Habib Mellakh
                                                                                                        universitaire, syndicaliste
                                                                                                        Département de français, Faculté des Lettres de la Manouba

                                                                                                        Sisyphe heureux

                                                                                                        Les enseignants de la Manouba ont réécrit ce matin le mythe de Sisyphe : leur abnégation, leur courage et leur endurance ont donné leurs premiers fruits.

                                                                                                        Les sit-ineurs ont déclaré forfait et ils ne sont pas venus imposer les étudiantes portant le niqàb, lesquelles, de leur côté, faute du soutien de leur section d’assaut, ont préféré ne pas se présenter dans les salles d’examen. Ils semblent avoir fait ce matin la grasse matinée à cause de la nuit blanche qu’ils ont passé à la Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba.

                                                                                                        Que voulez-vous ? Ils n’ont pas dormi du sommeil du juste, non qu’ils aient des remords pour avoir agressé la veille et les jours précédents l’élite du pays, mais tout simplement parce qu’ils n’avaient ni matelas, ni couvertures. Seule, l’entrée couverte de l’amphi Ibn Khaldoun les abritait du froid. Pour une fois, les forces de l’ordre ont été efficaces après la visite du substitut du procureur de la république au tribunal de première instance de la Manouba qui a vainement demandé aux sit-ineurs de partir. Postés devant la faculté et certainement confortés par les ordres qu’ils ont reçus de leurs supérieurs, ils ont empêché les transporteurs venus en Isuzu fournir matelas et couvertures de remplir la mission dont ils ont été chargés par les commanditaires et instigateurs du mouvement de soutien aux étudiantes intégralement voilées.

                                                                                                        Excusez-moi, chers lecteurs, de ne pas avoir su résister à l’envie de faire de l’humour, dont la fonction cathartique n’est plus à démontrer et qui constitue l’antidote le plus efficace contre la tristesse engendrée par le calvaire que nous vivons et permettez-moi d’en rajouter un peu pour surmonter la tension parfois insoutenable et qui se mue en angoisse en ces jours sombres. Une hypothèse, émise par certains collègues sur le mode de la plaisanterie mais basée sur des déclarations des meneurs, attribue également l’absence de pression au fait que les sit-ineurs seraient allés quérir les services d’un huissier notaire pour qu’il fasse le constat de l’interdiction qui est faite aux étudiantes portant le niqàb de passer les examens. Mais cette démarche – et c’est pourquoi les collègues avançant cette hypothèse rient sous cape – montre que les défenseurs du niqàb ne sont pas au courant de deux arrêts du tribunal administratif datant respectivement du 11 et du 28 décembre Ces deux arrêts rejettent les recours intentés par deux étudiantes portant le niqàb pour invalider la décisions de la Faculté des Sciences de Tunis, à qui il est reproché d’avoir interdit à la première de passer les examens, et celle de la Faculté des Lettres de Sousse empêchant la seconde de s’inscrire dans l’établissement.

                                                                                                        La journée s’est poursuivie sur une note optimiste lorsque nous avons appris qu’une étudiante inscrite en troisième année de la licence appliquée qui tenait au démarrage de la session à son voile intégral, a accepté de passer l’épreuve de l’après-midi sans se voiler le visage.

                                                                                                        Mais la gaieté a cédé la place à la tristesse en fin d’après-midi lorsque les rapports soumis au doyen nous ont appris la survenue d’incidents analogues à ceux des deux premiers jours. Mais dans l’ensemble, les enseignants de la Manouba semblent avoir relevé avec les honneurs le défi de faire passer les examens dans des conditions extrêmement difficiles et exténuantes.

                                                                                                        Il ne reste plus que trois séances d’examen. Mais le plus dur est fait.

                                                                                                        La décontraction observée pendant la matinée a permis à l’assemblée générale syndicale quotidienne tenue à midi de ne plus se focaliser sur les évènements mais de réfléchir sur les moyens propres à redynamiser la vie culturelle de la faculté afin d’inculquer aux étudiants les valeurs universitaires, les règles de fonctionnement de l’institution et d’aborder avec eux les problèmes juridiques, institutionnels, culturels et civilisationnels qui se posent à la société tunisienne par le biais d’un programme de conférences et par la multiplication des clubs animés par les étudiants et pris en charge par les enseignants.

                                                                                                        La réussite n’est jamais absolue. Le succès est toujours relatif tout comme l’échec. Selon que l’on voit le verre à moitié plein ou à moitié vide on peut percevoir le succès relatif comme un échec relatif et vice-versa. Succès ou échecs relatifs – peu importe la formulation ou l’appréciation – à partir desquels on se remet en question et sur lesquels on s’appuie pour repartir de plus belle vers l’objectif que l’on s’est fixé ! C’est la leçon donnée par le mythe de Sisyphe.

                                                                                                        Nous pouvons imaginer à la fin de cette journée notre professeur de la Manouba comme un Sisyphe heureux parce qu’il continue à se battre et qu’il ne se laisse pas prendre au piège de la toile ourdie par les comploteurs et que tout comme Pénélope attendant le retour d’Ulysse, il tissera patiemment sa toile pour redorer le blason de cette prestigieuse institution et de ce sanctuaire de la libre pensée et de la liberté d’expression, et pour sauver les valeurs universitaires, les libertés académiques mises en cause par un dogmatisme stérile et périlleux. ».

                                                                                                        Salah HORCHANI


                                                                                                        • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 28 janvier 2012 01:13

                                                                                                          « Nouvelles de la Faculté des Lettres de la Manouba (Tunisie)
                                                                                                          (Tunis, le 27 janvier 2012)

                                                                                                          Par Habib Mellakh
                                                                                                          universitaire, syndicaliste
                                                                                                          Département de français, Faculté des Lettres de la Manouba

                                                                                                          Les fossoyeurs de la démocratie

                                                                                                          Les sit-ineurs ont été évacués hier soir vers dix huit heures. Les forces de l’ordre leur ont interdit de passer la nuit à la faculté. Le matin, ils sont revenus toujours dans le même but d’imposer les étudiantes portant le niqàb, ce qui contredit les allégations selon lesquelles ils ont levé le sit-in et mis fin à la grève de la faim pour avoir obtenu gain de cause. Mais la journée a été dans l’ensemble calme même si deux étudiantes se sont imposées à cause du souci des surveillants de ne pas perturber la concentration des candidats. De toutes les façons, elles ont été prévenues que leurs copies ne seraient pas corrigées en raison de leur refus de respecter le règlement. Deux germanistes ont passé cet après-midi les épreuves sans voile.

                                                                                                          Les enseignants réunis en assemblée ont fait le bilan des quatre premières journées de la session, qui a fait apparaître l’inefficacité des autorités sécuritaires incapables de protéger le personnel de l’institution. Elles ont soufflé le chaud et le froid tout au long de la semaine des examens et nous ont soumis au régime de la douche écossaise, promettant d’agir mais différant continuellement le moment de l’action ou l’annulant tout simplement. Leurs troupes étaient certes en état d’alerte mais elles ne sont jamais intervenues pour prévenir les perturbations en empêchant les éléments étrangers à la faculté d’y accéder parce que leurs chefs ne leur ont pas donné ce genre d’instruction si bien que la sécurité a été le talon d’Achille d’une organisation qui aurait pu être impeccable sans les carences sécuritaires .

                                                                                                          C’est la bravoure du personnel qui a permis d’éviter le pire et qui a compensé les défaillances des forces de l’ordre. Il faut dès maintenant, estiment les enseignants, inviter le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche scientifique à envisager le recrutement d’un service d’ordre des vigiles qui surveille et contrôle les entrées et qui peut appeler, en cas de problème, les autorités universitaires compétentes (doyen ou recteur selon la législation en vigueur) à demander l’aide des services de l’ordre public comme cela se passe à La Sorbonne par exemple. Le service d’ordre, qui a veillé au déroulement des examens, a joué le rôle de ces vigiles mais les brigades d’intervention des gardes nationales postées devant la faculté et sollicités par le doyen n’ont pas voulu répondre à son appel.

                                                                                                          Les enseignants ont également décidé de se joindre à la marche pour les libertés qui sera organisée le samedi 28 janvier par un collectif composé de plusieurs partis et associations dans le but de défendre les libertés académiques et la dignité des universitaires.

                                                                                                          Pendant le déroulement de l’assemblée, comme un athlète victorieux qui monte sur le podium pour recevoir sa médaille, l’un des sit-ineurs, en tenue de combat, brandit dans une attitude iconoclaste, après s’être hissée sur le socle élevé de la sculpture baptisée « Michket el Anouar » (la lanterne du savoir) , le drapeau noir du parti Ettahrir, parti panislamique appartenant à la mouvance islamiste et voulant la restauration du califat. Situé dans une position stratégique au milieu du parc, « Michket el Anouar », monument dédiée aux lumières, sert d’emblème à la faculté et a été réalisée pour rendre hommage, comme son nom l’indique, au savoir et à la science. Cette scène, emblématique des enjeux de l’affaire du niqàb, signifie la politisation de l’université, son asservissement aux idéologies, l’intention d’en faire l’instrument d’une propagande pour un nouveau projet de société inspiré d’une lecture dogmatique de l’Islam qui exclut les autres interprétations considérées comme des hérésies.

                                                                                                          Une approche pareille sonne le glas de la libre pensée pour lui substituer le prêt à penser qui fait de l’identité, au lieu d’un concept en perpétuelle construction, un concept figé et sclérosé. Elle trahit les véritables intentions des sit-ineurs qui s’abritent derrière la liberté religieuse pour imposer un projet politique totalitaire qui enterrera la démocratie naissante. J’ai vu dans le regard atterré d’une collègue, qui était l’un des témoins de cette scène inimaginable il y a une année, l’expression de la peur de voir le rêve caressé un certain 14 janvier se transformer en cauchemar. ».

                                                                                                          Salah HORCHANI


                                                                                                          • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 29 janvier 2012 00:18

                                                                                                            La Joie du Jour

                                                                                                            Aujourd’hui, par cette belle « Marche pour Toutes les Libertés », où nous étions des milliers, hommes et femmes, côte à côte, de toutes catégories sociales, de toutes orientations politiques démocratiques, de tous âges, à crier notre attachement à nos Libertés, à toutes nos Libertés, par cette belle Marche, nous avons redonné courage et espoir à tous ceux qui commençaient à avoir peur face à une poignée d’activistes ne respectant ni notre Foi, ni nos Lois !

                                                                                                            La marche pour toutes les libertés

                                                                                                            http://www.youtube.com/watch?v=xjjaT7y9WTw

                                                                                                            Salah HORCHANI


                                                                                                            • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 29 janvier 2012 11:19

                                                                                                              Les Universitaires de la FLAHM ont participé à la « Marche pour Toutes les Libertés »

                                                                                                              Le Slogan scandé par les Universitaires sur la Vidéo qui suit est :

                                                                                                              « L’université tunisienne libre, niqab dehors ! »

                                                                                                              https://www.facebook.com/photo.php?v=10150501960387665

                                                                                                              Salah HORCHANI


                                                                                                              • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 30 janvier 2012 02:07

                                                                                                                « Nouvelles de la Faculté des Lettres de la Manouba (Tunisie)
                                                                                                                (Tunis, le 28 janvier 2012)

                                                                                                                Par Habib Mellakh
                                                                                                                universitaire, syndicaliste
                                                                                                                Département de français, Faculté des Lettres de la Manouba


                                                                                                                La FLAHM, les acteurs de la vie politique et de la société civile unis contre la violence et pour la défense des libertés

                                                                                                                A l’appel des partis de l’opposition, des organisations non gouvernementales parmi lesquels la Ligue tunisienne des droits de l’homme et de toute la corporation des enseignants de la Faculté des Lettres et des Arts et des Humanités de la Manouba qui a rejoint vendredi après-midi l’initiative mais dont le nom n’apparaît pas sur la liste des participants pour des problèmes de coordination , des milliers de Tunisiennes et de Tunisiens ont participé aujourd’hui à « la marche de toutes les libertés » pour défendre la liberté d’expression, la liberté de pensée, la liberté de création, les libertés académiques et les droits de l’homme menacés par des groupes islamistes radicaux qui utilisent la violence pour imposer leurs idées.

                                                                                                                Les enseignants de la Manouba ne se sont pas engagés dans la manifestation à titre individuel mais comme un groupe solidaire faisant partie d’une institution désireuse de faire avec les autres composantes de la société tunisienne un front commun contre le fanatisme et consciente qu’elle a été ciblée par ces groupes parce qu’elle a toujours été, aussi bien du temps de Bourguiba que Ben Ali le porte- drapeau de la résistance contre l’atteinte aux libertés, aux principes démocratiques et le symbole de l’attachement aux libertés académiques.

                                                                                                                N’a-t-on pas souvent reproché aux chercheurs de notre faculté, spécialistes des études islamiques d’avoir transgressé tous les tabous et d’avoir nui par leurs nouvelles approches à l’Islam, alors qu’en s’écartant des lectures traditionnelles ou dogmatiques, ils ne faisaient que renouveler les recherches sur l’Islam, qu’enrichir la pensée islamique.

                                                                                                                Pourtant ces critiques acerbes souvent relayées par des menaces ne les ont jamais dissuadés de persévérer dans la même voie qui fait du respect des libertés académiques l’une des conditions importantes du développement de la recherche scientifique. Accusés d’hérésie, voués aux gémonies, ils sont depuis deux mois la cible d’une campagne de dénigrement savamment orchestrée par la page de Facebook Talaba-révolution, d’actes d’agressions verbales quotidiennes et de violences physiques moins nombreuses mais parfois violentes qui ont touché des fonctionnaires, des ouvriers et des étudiants, à l’image de celle qui a entraîné mon admission aux urgences de l’hôpital Kassab le 6 décembre dernier et celle subie par Slah Torkhani, fonctionnaire au service des publications le jour du démarrage des examens semestriels et qui lui a valu la pose de quatre points de suture au menton.

                                                                                                                La veille, comme par hasard, Hamadi Redissi, juriste et, à l’instar de chercheurs de la FLAHM, auteur d’ouvrages sur l’Islam qui n’ont pas eu l’heur de plaire aux défenseurs de l’orthodoxie musulmane et aux fanatiques, a été sauvagement agressé par des extrémistes religieux, venus assister au tribunal de Tunis au procès de Nessma-TV dont le patron a été traduit en justice pour « atteinte au sacré » à la suite de la diffusion du long-métrage d’animation français Persépolis doublé dans le dialecte tunisien et où figure une scène au cours de laquelle le héros, un enfant qui implore Dieu, essaye de l’imaginer au moment où il lui adresse ses prières, ce qui est proscrit par l’Islam. Le même jour, Zied Krichen, rédacteur du journal indépendant Al Maghrib connu pour sa dénonciation de l’extrémisme religieux et pour son soutien à la FLAHM, est tabassé dans le but évident de terroriser les militants au service de la liberté de la presse.

                                                                                                                Je pourrai multiplier à loisir les exemples prouvant la similitude de situation entre le vécu des enseignants de la FLAHM et celui des journalistes, des acteurs de la société civile et des avocats. Je n’en ai ajouterai qu’un seul. A la Manouba comme ailleurs, les auteurs des agressions sont restés impunis en dépit des plaintes déposées et de la présence de témoins ayant fait leur témoignage.

                                                                                                                La manifestation a été, par conséquent, l’occasion d’envoyer un signal fort à l’adresse du gouvernement pour qu’il traduise en justice les auteurs de toutes ces agressions.

                                                                                                                La conscience de participer à un front commun a poussé la corporation des enseignants de la Manouba à se joindre à la marche comme l’un de ses organisateurs mais la spécificité de leur situation l’a amenée à se singulariser d’abord en marquant spatialement la distance avec le reste du cortège. Cette façon de se démarquer a permis aux enseignants de la Manouba de mettre en exergue leur groupe et leur large banderole blanche brandie à tour de rôle pendant les trois heures de la marche et sur laquelle on pouvait lire l’inscription en grands caractères rouges, visible de loin et qui a servi de point de repère aux enseignants retardataires impliqués dans les surveillances de la dernière journée des examens : « Les enseignants de la Faculté des Lettres, des Arts, des Humanités de la Manouba manifestent pour la défense des libertés académiques et de la dignité de l’universitaire ». Cette manifestation dans la manifestation a eu pour effet positif de faire de la propagande pour la cause de la FLAHM, ce qui était du reste l’objectif recherché. A chacune des étapes de la marche, les journalistes et les citoyens photographiaient ou filmaient à qui mieux mieux notre groupe.

                                                                                                                Les slogans scandés ont aussi mis en évidence la spécificité du combat de l’université pour les libertés. C’est dans cet esprit qu’ils ont mis surtout l’accent sur son rôle majeur d’éclaireur pour la diffusion de la lumière du savoir, sur le respect des libertés académiques, des prérogatives des conseils scientifiques et l’attachement aux principes des élections à tous les niveaux.
                                                                                                                Beaucoup de citoyens et d’universitaires ont tenu, en signe de soutien à la cause de la FLAHM, à rejoindre notre mini-manifestation. Scandant à tue-tête et sans répit nos slogans grâce à leur voix de ténor, Ahlem Boussaada et Haikel Ben Mustapha se sont également improvisés en coryphées, nous invitant souvent à reprendre en chœur les slogans qu’ils nous proposaient. Des citoyens, reconnaissant en moi l’auteur de cette rubrique quotidienne, diffusée sur Facebook, sont venus nous assurer de leur admiration et de leur soutien ainsi que d’anciens étudiants des écoles normales supérieures de Tunis et de Sousse, d’anciens camarades de classe que je n’avais pas revu depuis 38 ans. Notre doyen, devenu aujourd’hui une star selon la formule élogieuse d’une collègue, dite d’un air taquin, est félicité par des citoyens qu’émerveillaient son abnégation et son endurance. D’autres manifestants sont venus spontanément nous aider à hisser notre banderole, comme pour nous signifier l’adhésion totale à notre combat. Je retrouve dans ce soutien l’écho des nombreux messages qui me sont parvenus sur Facebook ou par le courrier électronique et où leurs auteurs nous signifiaient leur appui inconditionnel. Khaled Nouisser, le secrétaire général de notre syndicat, égal à lui-même, toujours imperturbable (Plus discret, plus Bouddha que moi, tu meurs !), quitte le premier rang et se fond dans la masse anonyme des manifestants pour échapper aux photographes. Tout au plus, consentira-t-il une seule fois sur mon insistance à hisser la banderole de la FLAHM pour une photo souvenir, non pour être sous les feux de la rampe mais pour mettre en valeur le slogan inscrit sur la banderole. C’est ce qu’il m’a semblé percevoir dans son hésitation à répondre à mes sollicitations.

                                                                                                                Il était écrit que cette journée historique du 28 janvier nous procurerait beaucoup de bonheur. Nous avons fait entendre notre voix comme en témoigne l’écho très positif de notre mini-manifestation sur les pages de Facebook et sur les journaux électroniques. Le cercle de nos partisans s’élargit de jour en jour. Dans une déclaration publiée dans le journal électronique Al Masdar, Madame Sihem Badri exhorte les étudiantes portant le niqàb à respecter le règlement intérieur de la faculté et à ne plus hypothéquer l’avenir de l’écrasante majorité de leurs camarades et leur droit aux études en entravant la marche de la faculté.

                                                                                                                Une manifestation comme celle d’aujourd’hui fait apparaître une vérité de plus en plus évidente qui a été occultée au début de la crise pour des considérations politico-politiciennes : Le combat initié par la FLAHM est devenu de jour en jour celui d’une société qui est venue à bout du totalitarisme et qui n’accepte pas qu’il revienne. ».

                                                                                                                Salah HORCHANI


                                                                                                                • Yasmine 30 janvier 2012 20:50

                                                                                                                  SOS Tunisie : les libertés menacées !

                                                                                                                  http://www.petitions24.net/sos_tunisie_les_libertes_menacees

                                                                                                                  Une centaine de Tunisiennes et Tunisiens à l’étranger, notamment en France, universitaires, chercheurs, acteurs de la société civile et citoyens, ont lancé cet Appel pour défendre les libertés menacées en Tunisie. Ils évoquent le combat de l’université de la Manouba. Ils s’alarment « de la dégradation des libertés acquises par la Révolution tunisienne » et demandent notamment « aux autorités publiques de mettre tout en œuvre pour rechercher les auteurs (des) violences, de les traduire devant les tribunaux et d’assurer sans délai la sécurité des personnes menacées ».

                                                                                                                  Signez cet Appel et relayez-le, relayez-le !

                                                                                                                  BRAVO pour la Marche contre la violence et pour les libertés samedi à Tunis !


                                                                                                                  • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 1er février 2012 00:15

                                                                                                                    « Depuis 2 mois, un groupe de salafistes maintient la pression pour faire accepter le port du nikab » :

                                                                                                                    http://videos.arte.tv/fr/videos/tunisie_les_femmes_et_l_universite-6367132.html

                                                                                                                    Salah HORCHANI


                                                                                                                    • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 2 février 2012 11:10

                                                                                                                      « Nouvelles de la Faculté des Lettres de la Manouba (Tunisie) 1/3
                                                                                                                      (Tunis, le 1 février 2012)

                                                                                                                      Par Habib Mellakh
                                                                                                                      universitaire, syndicaliste
                                                                                                                      Département de français, Faculté des Lettres de la Manouba


                                                                                                                      De la liberté vestimentaire et de la controverse liée au niqàb
                                                                                                                      ou
                                                                                                                      un aspect de l’affaire du niqàb expliqué aux étudiants et à l’opinion publique

                                                                                                                      La plupart des étudiants de la Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba, fidèles à une mauvaise habitude qui est devenue une seconde nature dans la majorité des institutions universitaires tunisiennes, ont fait font depuis trois jours l’école buissonnière pour recharger leurs accus après une période de dix jours consacrée aux examens et aux révisions. C’est la raison pour laquelle nous n’avons pas enregistré d’incidents, ce qui me permet de mettre à profit cette « trêve » pour m’atteler à un travail d’ordre pédagogique dans le but de dépassionner un débat faussé par des analyses qui le réduisent à une opposition entre « des extrémistes religieux » et des « extrémistes laïcs » et par des considérations de politique politicienne. Expliquer l’origine de la polémique sur le niqàb, dissiper les méprises grossières, dues non seulement à la complexité du problème mais aussi à l’absence de repères culturels et juridiques pour cerner la question et relayées de bonne foi par certains médias induits en erreur par une campagne de désinformation savamment orchestrée par certaines parties me semble une entreprise nécessaire pour impliquer l’opinion publique et particulièrement les étudiants et leurs parents qui se tiennent à l’écart de la controverse parce qu’ils ne maîtrisent pas le problème ou qui préfèrent dans une attitude de neutralité typiquement tunisienne renvoyer dos à dos les protagonistes même si, dans leur for intérieur, ils soutiennent le point de vue des enseignants. L’analyse de la controverse sous l’angle de la conception de la liberté vestimentaire chez chacune des trois parties prenantes dans cette controverse – les universitaires, les défenseurs du niqàb et le gouvernement à majorité nahdhaouie – est la seule susceptible de permettre aussi bien aux acteurs qu’à l’opinion publique de prendre du recul , d’éviter le piège des jugements de valeurs et de d’aider à justifier le point de vue des universitaires dans cette polémique qui prend de plus en plus l’allure d’une confrontation entre deux logiques totalement antinomiques, à l’origine du bras de fer qui dure depuis deux mois. Traiter le problème comme l’expression des clivages entre la droite et la gauche, comme se sont plu à le faire certains journalistes me semble réducteur. Le considérer comme le prolongement des querelles entre « les modernistes mécréants » ulcérés par leur défaite aux élections de la Constituante et les islamistes choisis par les urnes, comme le font les défenseurs du niqàb, qu’ils soient acteurs ou observateurs dans cette affaire, me semble une attitude ridicule qui ne peut qu’exacerber les passions. Les universitaires, qu’ils soient de droite ou de gauche, musulmans pratiquants ou non pratiquants, sont quasi unanimes à s’opposer au port du niqàb dans les activités universitaires liées à la transmission du savoir ou à l’évaluation des connaissances. Le Président de la République, Monsieur Moncef Marzouki ou celui de la Constituante, Monsieur Mustapha Ben Jaafar, qui sont pourtant des hommes de gauche et qui font partie des vainqueurs de ses élections, ont pris fait et cause pour les universitaires non par parti pris politique ou idéologique ou pour des motivations antireligieuses – qui en Tunisie peut mettre en doute l’attachement de ces deux hommes politiques à l’Islam et à ses valeurs ? – mais en tant qu’anciens enseignants de la Faculté de médecine convaincus grâce à leur longue expérience que le contact visuel et la communication non verbale sont des éléments essentiels dans la transmission du savoir. Mais les défenseurs du niqàb à l’université et leurs maîtres spirituels contestent cette approche – regardez leurs prêches sur la page de Facebook Talaba-révolution, la page des sit-ineurs de la Faculté des Lettres, des Arts, des Humanités de la Manouba – non parce qu’ils nient l’impératif pédagogique mais parce qu’ils placent leurs convictions religieuses en matière vestimentaire, très peu partagés en Tunisie, au dessus de toutes les autres considérations.


                                                                                                                      Au nom de la liberté de croyance et des droits de l’homme

                                                                                                                      A partir de l’exemple des femmes du prophète, qui portaient le niqàb et qui étaient perçues de ce fait, comme des parangons de vertu et de pureté, ils concluent à la nécessité de faire du voile intégral une obligation pour les Musulmanes. Mus par ces considérations, ils revendiquent pour les étudiantes le droit d’en faire un habit dans tous les endroits publics en vertu d’une liberté vestimentaire exercée au nom de la liberté religieuse garantie par la Déclaration universelle des droits de l’homme. Il n’est pas dans les prérogatives du conseil scientifique de la faculté ni de son droit d’émettre un quelconque avis sur les croyances des gens et il les respecte au nom de la liberté de conscience et il ne peut que défendre leur exercice. Mais la sécurité de l’institution est de son ressort ainsi que les attributions pédagogiques. Confronté depuis le début de l’année à des incidents liés au port du niqàb, il affirme par écrit en date du 2 novembre 20011 la nécessité pour tous les étudiants de respecter le code vestimentaire en vigueur dans l’université tunisienne depuis sa création et qui oblige les étudiants inscrits dans les établissements d’enseignement supérieur à avoir le visage découvert dans l’enceinte de l’établissement pour des raisons de sécurité d’abord – le niqàb pouvant être un déguisement idéal pour n’importe qui souhaiterait commettre de actes répréhensibles – et surtout pour des raisons pédagogiques selon le principe fondamental garant du bon fonctionnement et du succès de la transmission et de la réception de la connaissance qui est la coopération entre des individus acceptant la communication et le dialogue et qui le font à visage découvert. Mais alors que toutes institutions du pays qui ont fait connaître leurs décisions aux médias – citons à titre d’exemple la Faculté des Lettres de Sousse , les 4 facultés de médecine du pays– maintiennent l’interdiction d’accès des étudiantes portant le niqàb à l’établissement, le conseil scientifique de la Manouba fait par la suite une concession de taille en assouplissant le règlement, se contentant dans les résolutions suivantes d’exiger le dévoilement du visage uniquement dans les cours, pendant les examens et pendant les séances d’encadrement pour ne pas être accusé de porter atteinte à la liberté de conscience même si les autres espaces exclus de l’interdiction du port du niqàb appartiennent à l’enceinte de la faculté et que cette licence comporte des risques pour la sécurité.

                                                                                                                      Malgré cette souplesse dans l’application du code vestimentaire, des médias et des hommes politiques proches des défenseurs du port du niqàb ne cessent de parler de l’intransigeance du conseil scientifique, de son doyen, occultant cette concession pour faire passer les enseignants de la Manouba pour des gauchistes, ennemis de la religion ! (sic !).

                                                                                                                      Mais quand on y regarde de plus près, l’on se rend compte que cette tolérance pose des problèmes autres que sécuritaires, des problèmes de société. Les défenseurs du niqàb sont toujours prompts à donner l’exemple de pays comme la Grande Bretagne autorisant le port du niqàb en milieu scolaire à l’appui de leurs revendications. Mais l’analogie n’est pas pertinente. Elle n’est que formelle. Dans les pays auxquels il est fait allusion, ce droit est accordé à une minorité dans le souci de respecter la différence religieuse. Nous ne sommes pas dans ce cas de figure en Tunisie. Il s’agit d’une minorité dans un pays musulman et non dans un pays catholique et la donne change. Ce sont des citoyens à part entière que la chose publique intéresse et qui aspirent à élargir la sphère de leur influence, comme le prouve la propagande actuellement menée à la faculté par cette minorité dont les tendances hégémoniques l’amènent non seulement à perturber les cours et les examens mais aussi à faire un harcèlement moral continu à l’adresse des étudiantes pour les pousser à porter le niqàb , ce qui risque d’engendrer, à moyen terme, des conflits religieux dont on n’a cure. Comme l’a dit le Président de la République à la chaîne de la télévision nationale le surlendemain de son investiture : « Nous avons assez de problèmes en Tunisie, des problèmes sociaux, des problèmes économiques pour en créer d’autres de toutes pièces ».

                                                                                                                      Même si je m’aventure sur ce terrain un peu glissant par souci de ne pas occulter les problèmes et d’en montrer la complexité, qu’on me permette de faire une dernière objection, non comme pédagogue mais en tant que citoyen que le devenir de l’université intéresse au plus haut point, à ce raisonnement par analogie. Si on fait table rase de l’argument pédagogique et qu’on autorise le niqàb en milieu scolaire au nom de la liberté de conscience, pourquoi ne pas poursuivre l’analogie jusqu’au bout et permettre au nom de ce même respect des droits de l’homme, aux étudiants des confessions religieuses chrétienne et juive et d’autres secte musulmanes d’arborer les signes de leur appartenance religieuse ? A-t-on le droit d’arborer des signes d’appartenance sectaire ou politique dans l’espace réservé au savoir alors qu’il faut dépolitiser l’école et la mettre à l’abri des conflits politico-religieux ? N’est-ce pas faire courir le risque à notre université de l’entraîner dans des querelles religieuses et politiques à partir du moment où minorité agissante veut imposer à une majorité de nouvelles règles de communication à l’école au nom de la liberté religieuse ? Cette minorité oublie, ce faisant, que le principe général de la liberté vestimentaire a toujours été limité dans l’histoire de l’humanité par des normes sociales et par des codes vestimentaires stricts ou souples pouvant prévoir des uniformes réglementaires, qui sont établis par les établissements scolaires et les différentes professions en dehors de toute ingérence du pouvoir politique ou religieux pour des considérations spécifiques à l’activité professionnelle ou scolaire exercée. ».

                                                                                                                      (à suivre)

                                                                                                                      Salah HORCHANI


                                                                                                                      • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 2 février 2012 11:20

                                                                                                                        « Nouvelles de la Faculté des Lettres de la Manouba (Tunisie) 2/3
                                                                                                                        (Tunis, le 1 février 2012)

                                                                                                                        Par Habib Mellakh
                                                                                                                        universitaire, syndicaliste
                                                                                                                        Département de français, Faculté des Lettres de la Manouba

                                                                                                                        (suite)

                                                                                                                        Codes vestimentaires, parti pris pédagogique et parti pris professionnel

                                                                                                                        Un code vestimentaire scolaire ou professionnel n’est imposé que dans les établissements ou dans les espaces publics où une formation est dispensée et où un métier est exercé. Il peut donner une indication au sujet de l’occupation de celui qui l’adopte : blouse blanche pour les médecins, robe noire des avocats, uniforme scolaire pour les élèves et pour les étudiants dans des institutions prestigieuses, uniforme particulier porté par les élèves des établissements d’enseignement professionnel, uniformes des forces de l’ordre etc. Mais il s’agit surtout sur le plan professionnel d’une mesure restrictive de la liberté personnelle justifiée par la nature du travail et qui provient des règles d’hygiène et de sécurité rendues obligatoires par la législation : gants médicaux, blouse, casque ou masques de protection.

                                                                                                                        Un code vestimentaire scolaire limite la liberté des élèves et des étudiants pour des raisons liées aux conditions optimales de la transmission des connaissances. Il indique ce que les apprenants ne doivent pas porter, c’est-à-dire les vêtements inappropriés à l’activité et à la situation d’apprentissage comme les voiles couvrant le visage en tant qu’obstacles à l’interaction pédagogique, les habits susceptibles de dissiper l’attention de l’apprenant comme les habits que l’on porte pendant les mariages, les tenues légères etc. Le code vestimentaire scolaire est une norme sociale au départ non écrite, tacite et spontanément suivie par les apprenants mais qui peut être rappelée par écrit en cas d’infraction, comme l’ont fait par une pure coïncidence le 2 novembre 2011 le conseil scientifique de la Faculté des Lettres, des Arts, des Humanités de la Manouba, et les doyens des quatre facultés de médecine du pays dans des résolutions qui ont été portées à l’attention de l’opinion publique dès le déclenchement de la crise dans le cas de la FLAHM et le 25 janvier 2012 pour les facultés de médecine. Ce code vestimentaire est aussi un code professionnel valable pour les enseignants et pour le personnel administratif et ouvrier comme le souligne le procès-verbal de la réunion du conseil scientifique de la FLAHM. C’est ce code tacite interdisant de se voiler le visage dans les établissements scolaires qui était respecté par les jeunes filles scolarisées en Tunisie pendant la première moitié du siècle dernier. Les adolescentes à la fin du cycle primaire et au début du cycle secondaire portaient sur le chemin de l’école le sefsari mais elles l’enlevaient dès leur arrivée dans l’établissement. Les parents qui ne voulaient pas que leur fille soit dévoilée dans les espaces publics la retiraient tout simplement de l’école. Il n’y avait certes pas de mixité mais les instituteurs étaient surtout des hommes !

                                                                                                                        Dans les institutions universitaires où une formation pratique est dispensée à côté d’un enseignement théorique la liberté personnelle est restreinte par un code vestimentaire scolaire et professionnel au nom à la fois d’un parti pris pédagogique et de considérations professionnelles. C’est ce qui ressort de la lettre envoyée au ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique par les doyens des facultés de médecine et où, pour justifier l’interdiction absolue du port du niqàb dans l’enceinte des facultés de médecine et dans les établissements hospitalo-universitaires, ces derniers se réfèrent à des motivations liées « aux spécificités de la formation médicale », à la formation fondamentale et à la formation pratique sans occulter les raisons de sécurité, que le conseil scientifique de la FLAHM a mises entre parenthèses dans un esprit de conciliation que personne ne veut relever car il est de bonne guerre de présenter le doyen de la FLAHM comme un homme intransigeant mû par des considérations politiques (sic !). « Ce genre de vêtement, lit-on dans cette lettre, dans une allusion au niqàb, est incompatible avec les impératifs pédagogiques dans le domaine médical et avec les exigences de sécurité dans les centres hospitalo-universitaires ». Ces impératifs pédagogiques sont classés dans ladite lettre en deux catégories :

                                                                                                                        une première liée à la formation professionnelle. Elle concerne les stages organisés au profit des étudiants dans les CHU. De ce point de vue, trois arguments sont présentés par les doyens. Le premier concerne « l’uniforme professionnel réglementé par le ministre de la santé publique et qui exige de ne pas se voiler le visage ». Le second a trait au fait que « le port du niqàb se contredit avec le principe de la communication non verbale avec le malade et sa famille et qui constitue les 70% de la démarche d’élaboration d’un diagnostic médical et de la conduite thérapeutique à adopter ». Le troisième est lié au respect des règles d’hygiène et d’asepsie, le port du niqàb se contredisant dans l’argumentaire des doyens avec la nécessité d’avoir les mains propres : « de se laver les mains de façon répétée pour éviter d’être contaminé par les maladies infectieuses ».

                                                                                                                        une deuxième catégorie d’arguments en rapport avec la formation théorique. Les doyens estiment sur ce plan que les cours théorique exigent « une communication verbale et non verbale avec l’enseignant indispensable du point de vue pédagogique ».

                                                                                                                        Les procès-verbaux des différents conseils scientifiques, les motions syndicales nationales régionales et locales, les communiqués de l’UGET (Union Générale des Etudiants de Tunisie), les initiatives conjointes entre des institutions appartenant à la même spécialité, comme celle initiée il y a plus de deux mois par les facultés de médecine du pays et ses résultats, la rencontre qui s’est tenue hier à Sousse entre les doyens des cinq facultés des lettres et sciences humaines du pays, les déclaration des universitaires dans les médias nationaux montrent une détermination irrévocable de la profession à faire respecter le code vestimentaire en vigueur dans les établissements d’enseignement depuis leur création. Ce code, à l’origine non écrit et tacite a été rappelé par les décisions des conseils scientifiques de la plupart des institutions d’enseignement, publié et porté au moins à la connaissance des étudiants et de leurs parents. Il reste le code vestimentaire tacite dans les établissements, qui faute de niqàb, n’ont pas eu besoin d’aborder le problème.

                                                                                                                        L’analyse précédente montre que ce code ne s’oppose pas aux droits des personnes en vertu d’un principe général de droit qui stipule que les restrictions aux libertés individuelles peuvent se justifier par la nature de la tâche à accomplir et proportionnés au but recherché, ce qui signifie que les impératifs pédagogiques et professionnels priment dans les espaces réservés à la formation théorique et pratique sur la liberté personnelle. La tâche de transmission des connaissances, d’un savoir aussi bien que d’un savoir-faire autorise le recours à un code vestimentaire qui oblige les apprenants à avoir le visage découvert et dans certaines spécialités comme la médecine les mains nues, dans un souci – et c’est là le but recherché – d’efficacité pédagogique et professionnelle. Les formateurs ne sauraient aussi céder à la pression de ceux qui exigent la légalisation du niqàb parce qu’ils ne sont pas prêts à se laisser confisquer les prérogatives pédagogiques qui leur ont été consenties par la loi en raison de leur compétence en la matière et qu’ils exercent par le biais de leur conseil scientifique.

                                                                                                                        Du côté des défenseurs du niqàb, l’argument de la liberté vestimentaire que je viens de réfuter est brandi au nom d’une loi religieuse qu’ils considèrent comme supérieure et qui est récusée par tous les exégètes tunisiens et des plus controversées dans le monde musulman. La position doctrinale d’Ennadha exprimée par cheikh Rached Ghannouchi considère, d’ailleurs que le port du niqàb n’est pas une obligation. J’ai montré dans cette analyse les périls liés à la légalisation du niqàb qui plongeraient l’université tunisienne dans la spirale infernale des conflits politico-religieux à cause de cette controverse justement et des risques liés au mimétisme qui pourrait amener d’autres groupes à arborer des signes d’appartenance sectaire, alors que l’attitude la plus sage consiste à lui épargner ces querelles destructrices. ».

                                                                                                                        (à suivre)

                                                                                                                        Salah HORCHANI


                                                                                                                        • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 2 février 2012 11:27

                                                                                                                          « Nouvelles de la Faculté des Lettres de la Manouba (Tunisie) 3/3
                                                                                                                          (Tunis, le 1 février 2012)

                                                                                                                          Par Habib Mellakh
                                                                                                                          universitaire, syndicaliste
                                                                                                                          Département de français, Faculté des Lettres de la Manouba

                                                                                                                          (suite et fin)

                                                                                                                          La position doctrinale et politique du ministre

                                                                                                                          Si l’interdiction du niqàb dans l’enceinte des institutions d’enseignement est une décision des plus sensées au niveau pédagogique et sécuritaire, que la position doctrinale d’Ennadha sur la question n’est pas une position dogmatique, que le ministre de l’enseignement supérieur ainsi que d’autres dirigeants nadhaouis sont convaincus du bien fondé de la position des enseignants, qu’est ce qui explique que le ministre diffère continuellement la publication d’un texte interdisant le port du niqàb dans les cours, pendant les examens et pendant les séances d’encadrement dans toutes les institutions universitaires alors qu’il l’avait promise depuis le 4 janvier dernier au secrétaire général de la FGESRS avant de se rétracter dans l’émission Saraha Raha le 7 janvier ?

                                                                                                                          La promesse s’expliquerait-elle par la pression ce jour-là du rassemblement des universitaires ? Qu’est-ce qui justifie le revirement annoncé au cours de l’émission Saraha Raha de Hannibal TV ? C’est l’absence de constitution, explique-t-il, et il subordonne la publication d’une loi ou d’une circulaire dans ce sens à la promulgation de la constitution. Il revient à la charge le 25 janvier dans un entretien accordé au journal Al Maghrib où il précise : « Nous n’avons pas le droit de publier de loi dans ce sens parce quelle pourrait entrer en contradiction avec la nouvelle constitution. Nous attendrons la fin des travaux de la Constituante. Quand la Constituante aura achevé la rédaction de la constitution, nous promulguerons des lois et publierons des textes à la lumière des dispositions constitutionnelles ». Cette déclaration est surprenante parce qu’elle suppose que notre ministre est capable de prédire l’avenir et inquiétante parce qu’elle laisse entendre qu’il fera perdurer la situation de blocage jusqu’à la promulgation de la prochaine constitution avec les risques certains de nouvelles perturbations des cours et des examens. Un argument pareil pourrait paralyser la fonction législative de l’Assemblée constituante et le travail du gouvernement. Cette déclaration semble en outre se contredire avec la consultation soumise au tribunal administratif le 30 décembre 2011 au sujet du port du niqàb. Il est inutile en effet de demander l’avis de cette juridiction sur ce problème quand on affirme simultanément qu’on ne pourra pas légiférer en l’absence de constitution. Une autre énigme : pourquoi demander l’avis d’une cour qui a déjà statué sur la question et qui a publié un arrêt datant du 7 juillet 2011 déboutant une étudiante ayant présenté une plainte pour abus de pouvoir parce qu’elle n’a pas été autorisée par la Faculté des Sciences de Tunis en raison du port du niqàb à passer ses examens et un autre arrêt datant du 30 décembre 2011 rejetant le recours d’une étudiante de la Faculté des Lettres de Sousse empêchée de s’inscrire pour le même motif ? La cause n’est-elle pas entendue ?

                                                                                                                          Monsieur Moncef Ben Salem ne saurait ignorer la fonction législative de la Constituante. Il sait pertinemment qu’on peut publier aujourd’hui un texte réglementaire sur le niqàb d’autant plus que ce qui lui est demandé, c’est d’appuyer les dispositions actuelles en vigueur et de demander à tous les contestataires de s’y soumettre ne serait-ce que parce qu’elles recueillent l’adhésion de l’extrême majorité des parties prenantes dans le conflit. Madame Sihem Bady, la ministre de la femme qui a demandé à l’infime minorité des étudiantes intégralement voilées de se plier à la volonté de la majorité des étudiants et de ne pas hypothéquer leur avenir, l’a bien compris. Monsieur le Ministre ne veut pas publier de texte comme le montrent les sous-entendus liés à la déclaration faite au quotidien Al Maghrib. Il se réfère à l’absence de constitution avec l’idée de derrière la tête de soumettre les codes vestimentaires aux dispositions de la future constitution. En d’autres termes, si une nouvelle disposition constitutionnelle fait de la religion la source de la législation, les codes vestimentaires devront alors changer pour se conformer au nouveau fait juridique et le port du niqàb sera légitimé. Ce serait une première dans notre pays où les codes vestimentaires sont habituellement définis par les professions en toute indépendance.

                                                                                                                          Cette déclaration est révélatrice des intentions des nahdhaouis, ou du moins de l’une de leurs factions, de faire de l’Islam tel qu’ils le comprennent, la source de la législation. On ne m’objectera pas qu’Ennadhaa a sur le niqàb des divergences doctrinales avec les partisans du voile intégral. Mais elles sont secondaires. Pour Ennadha, ces islamistes sont des alliés politiques, idéologiques et électoraux naturels avec qui ils doivent composer et dont ils doivent prendre en compte les aspirations alors que le CPR et Ettakatol ne sont que des alliés stratégiques. Sommes-nous dans un processus révolutionnaire censé renforcer les acquis, réaliser les objectifs de notre révolution citoyenne et renforcer la république citoyenne que nous commençons à construire ou sommes-nous sur la pente raide qui risque, pour des raisons de politique politicienne, de nous mener inéluctablement – si on n’y prend garde– vers un régime liberticide ?

                                                                                                                          Répondre à cette question est prématuré mais il est certain qu’on n’est pas sorti de l’auberge. C’est ce que montre malheureusement l’analyse de la situation. La position gouvernementale actuelle risque d’exacerber la polémique, les contradictions et d’encourager une rébellion contre un code vestimentaire scolaire qui n’est pas perçu dans le monde entier comme une atteinte à la liberté personnelle et une désobéissance à un règlement intérieur adopté par des instances élus démocratiquement en juin 2011, au lendemain de la révolution tunisienne et à qui le législateur donne des prérogatives de réglementation. L’attitude d’un ministre refusant de publier un texte qui pourrait débloquer la situation fait d’un conflit créé de toutes pièces par une infime minorité qui ne reconnaît pas les lois du pays et qui veut imposer son diktat, une affaire d’état qui mobilise toutes l’énergie des universitaires, des syndicalistes, de la classe politique, des animateurs de la société civile et qui fait perdre un temps fou et énormément d’argent au pays. Jusqu’à quand une minorité minuscule estimée selon le ministre à 90 étudiantes sur une population universitaire de 2800000 jeunes filles (cf. Al Maghrib du 25 janvier 2012), dont le combat n’a aucune légitimité au regard du droit tunisien et du droit international et encadrée par un groupuscule d’étudiants, tellement réduit qu’il ne peut pas se mobiliser ailleurs qu’à la FLAHM, continuera-t-elle à perturber impunément la marche d’une institution dont le seul tort est de défendre avec une grande rigueur les règles pédagogiques et la suprématie de la loi ? ».

                                                                                                                          Salah HORCHANI



                                                                                                                            • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 4 février 2012 14:08

                                                                                                                              Un accueil particulier de Moncef Ben Salem !

                                                                                                                              « Tunisie : un accueil particulier de l’islamiste Moncef Ben Salem, ministre de l’enseignement supérieur, par les étudiants de l’université de Sfax…Revanche d’Ali Douagi » :

                                                                                                                              http://thalasolidaire.over-blog.com/article-tunisie-un-accueil-particulier-de-l-islamiste-moncef-ben-salem-ministre-de-l-enseignement-superie-98550881.html

                                                                                                                              Salah HORCHANI


                                                                                                                              • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 6 février 2012 15:59

                                                                                                                                « Nouvelles de la Faculté des Lettres de la Manouba (Tunisie)
                                                                                                                                (Tunis, le 5 février 2012)

                                                                                                                                Par Habib Mellakh
                                                                                                                                universitaire, syndicaliste
                                                                                                                                Département de français, Faculté des Lettres de la Manouba

                                                                                                                                L’université tunisienne et le tribunal administratif solidaires de la Manouba

                                                                                                                                Une propagande malveillante continue à présenter la Faculté des Lettres, des Arts, des Humanités de la Manouba comme une institution rebelle, intransigeante ou très maladroite dans la gestion de l’affaire du niqàb quand les détracteurs qui participent à cette campagne de dénigrement décident d’être moins virulents dans leurs critiques. Faisant la politique de l’autruche et niant le réel, ces contempteurs prétendent qu’elle est isolée, privée du soutien des acteurs de la vie politique et de la société civile et des autres institutions considérées soit comme permissives ou « légalisatrices » du port du niqàb et, dans tous les cas, indifférentes à ce qui se passe à la Manouba. Ils occultent, de ce fait, les prises de position du président de la république, du président de l’assemblée nationale constituante, de plusieurs partis politiques, de la ministre de la femme et de la famille ( l’affaire du niqàb remettant en question le statut de la femme), de la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme, de l’UGTT, de l’URT de la Manouba, du bureau exécutif de la FGESRS, de son conseil des cadres et les actions syndicales menées pour revendiquer la publication d’un texte juridique interdisant le port du niqàb dans les institutions d’enseignement supérieur, telles que la grève générale de soutien organisée par les universitaires, le 1 décembre 2011, leur rassemblement le 1 décembre 2011 et le 4 janvier 2012 à l’appel de leur fédération.

                                                                                                                                Les évènements survenus lors des derniers jours sont venus confirmer ce soutien et apporter un cinglant démenti à nos détracteurs malveillants ou mal informés. La publication par la presse de la position commune des quatre facultés de médecine du pays au sujet du niqàb, prise depuis le 2 novembre dernier mais ignorée du grand public et dont j’ai longuement rendu compte dans ma dernière chronique, la position des cinq doyens des facultés des lettres et sciences humaines du pays, réunis le 31 janvier dernier, qui exigent des étudiantes de se dévoiler le visage dans l’enceinte de l’établissement montrent un appui continu à la FLAHM. Elles prouvent aussi qu’en matière d’interdiction du niqàb, il y a plus royaliste que le roi et que la FLAHM a fait preuve de plus de « tolérance » ( ou a été plus laxiste du point de vue de ceux qui sont plus à cheval sur les principes) que les autres établissements qui ont généralisé cette interdiction à tous les espaces alors que la FLAHM la limite aux salles de classe, d’examen et d’encadrement.

                                                                                                                                Par ailleurs, les gens qui focalisent sciemment sur la FLAHM, présentée comme opposée au niqàb parce que c’est un foyer de mécréants, oublient ou feignent d’oublier qu’avant la prise en otage du doyen le 28 novembre 2011, date de la médiatisation de l’affaire du niqàb et du début de la crise à la Manouba, il y a eu un précédent à la Faculté des Lettres de Sousse qu’ un groupe d’assaillants a attaquée au début de l’année universitaire parce que son administration a refusé d’inscrire à la faculté l’étudiante Maroua Saïdi qu’il a été impossible d’identifier en raison de son port du niqàb et de son refus de se découvrir le visage. Le cas de cette étudiante a été soumis au conseil scientifique qui a entériné la décision de l’administration, « étant donné les impératifs de la transmission du savoir qui exige du professeur qu’il connaisse personnellement ses étudiants, qu’il n’ y ait aucun obstacle à cette connaissance aussi bien dans un but d’évaluation du travail que de formation » selon la formule utilisée dans le rapport du doyen de la Faculté des Lettres de Sousse envoyé au tribunal administratif, saisi par l’étudiante pour abus de pouvoir. Dans son arrêt datée du 28 décembre 2011, cette juridiction déboute Maroua Saïdi de son recours visant l’annulation de la décision de la faculté parce que la liberté vestimentaire « à l’image de toutes les libertés individuelles ou publiques est soumise à l’obligation de tenir compte de l’organisation des services publics et de leur marche normale » et que le refus de l’inscription « s’inscrit dans le cadre des dispositions réglementaires en vigueur et des impératifs liés au bon fonctionnement du service public et à la garantie des intérêts des étudiants eux-mêmes » dans une allusion claire du juge à l’interaction pédagogique indispensable à la réussite de la formation des apprenants .

                                                                                                                                Les détracteurs amnésiques ne se souviennent plus que, bien avant la survenue des incidents de la Faculté des Lettres de Sousse et de la FLAHM, la Faculté des sciences, des mathématiques et des sciences physiques de Tunis a interdit pendant l’année universitaire écoulée à l’étudiante Sana Akdiri, inscrite en 3ème année de la licence fondamentale de physique, de suivre les cours et de passer les examens à cause du port du niqàb. Pourtant l’étudiante s’est pliée à la décision des autorités universitaires parce qu’elle n’était pas soutenue par ce même groupuscule qui a semé la panique à la Faculté des Lettres de Sousse au début de l’année universitaire et qui perturbe depuis plus de deux mois le fonctionnement normal de la FLAHM, mettant sous tension constante et agressant souvent son personnel et ses étudiants.

                                                                                                                                La décision de la faculté des sciences de Tunis a été validée le 7 Juillet 2011 par le tribunal administratif qui a pris en compte les arguments présentés par son doyen au sujet de la formation théorique et pratique reçue par les étudiants et les risques de fraudes liés au niqàb. L’activité d’enseignement, lit-on dans l’arrêt rendu par le tribunal administratif, citant le rapport du doyen, exige pendant les cours théoriques et les séances de travaux pratiques « une interaction pédagogique avec l’enseignant et la participation en classe », rendues impossibles par ce voile qui couvre le visage. Les séances de TP supposent en outre le port d’un uniforme règlementaire et l’interdiction de tout vêtement « susceptible de présenter un danger pour l’expérimentateur » dans les laboratoires, selon les termes du même arrêt.

                                                                                                                                A côté de sa dimension pédagogique, la question du niqàb a une charge hautement idéologique et politique difficile à assumer par les institutions d’enseignement supérieur, qui n’ont pas voulu s’aventurer sur un terrain aussi glissant, parce qu’elle concerne le statut de la femme tunisienne, objet des débats les plus passionnés et les plus contradictoires depuis la Révolution. Ni la FLAHM, ni la faculté des sciences de Tunis, ni la Faculté des Lettres de Sousse n’ont voulu la médiatiser, jalouses qu’elles étaient de leurs prérogatives et pour qu’elle ne soit pas montée en épingle par les hommes politiques. Ce sont les violences exercées par le groupuscule qui a sévi aussi bien à Sousse qu’à la FLAHM, particulièrement le 28 Novembre et le 6 Décembre 2011 qui ont porté l’affaire devant les médias. Certaines institutions universitaires avaient même adopté un profil bas face à la présence de quelques étudiantes intégralement voilées comme le montre par exemple cette information publiée le 6 Juin 2011 par le journal électronique Leaders qui reprochait à l’administration d’un établissement de Tunis d’avoir permis à des étudiantes dont le visage était couvert par un niqàb de passer les examens malgré l’opposition du conseil scientifique et du syndicat. Et le journal de se faire l’écho des protestations énergiques d’un enseignant ayant une ancienneté de plus de 33 ans dont il ne cite pas le nom et qui a adressé une lettre au ministre de l’enseignement supérieur où il écrit en substance : « j’avoue que je ne peux pas dispenser pleinement mon cours quand je ne sais pas à qui je m’adresse. J’ai toujours veillé à ce qu’il y ait une interaction pédagogique entre mes étudiants et moi-même et je tiens à continuer à le faire. Le fait de m’adresser à des visages masqués me gêne énormément et fait que les conditions de travail ne sont plus propices à un enseignement d’un niveau scientifique valable ».

                                                                                                                                Pour qui suit la chronologie des évènements, il est évident que le sit-in de la Manouba et les violences qui l’on suivi ont été la conséquence logique des évènements de la faculté des sciences de Tunis, de la faculté des lettres de Sousse où les doyens ont appliqué rigoureusement le règlement et de la décision du tribunal administratif rendue le 7 Juillet 2011. Devant l’obstination des universitaires à défendre le bon sens pédagogique et les prérogatives du conseil scientifique, que restait-t-il à faire sinon à recourir à l’argument de la force après la faillite du système de défense des partisans du niqàb, incapables de convaincre par la force de l’argument. Et si ces derniers ont choisi la FLAHM, c’est pour faire accroire auprès de l’opinion publique qu’ils sont victimes d’une discrimination politique et religieuse parce que le doyen de cette institution est adhérent à un parti politique moderniste et que ses enseignants sont des mécréants qu’il faut également combattre tout simplement parce que les islamologues de la FLAHM étudient l’Islam avec les outils de la linguistique, des sciences sociales et de la psychanalyse et qu’ils font des travaux d’exégèse non conformes à la doxa. Comme le dit l’adage : « Qui veut tuer son chien, l’accuse de la rage ».

                                                                                                                                Cet historique est révélateur du conflit entre le droit exercé par les universitaires, en vertu de la loi qui les autorise à « légiférer » sur les questions scientifiques et pédagogiques, droit qui s’est manifesté dans l’interdiction du niqàb pour des raisons légitimes et légales approuvées par le tribunal administratif et l’arbitraire d’un groupuscule qui ne reconnaît pas ces prérogatives et qui est appuyé par un ministre dont l’attitude porte à croire qu’il rechigne à protéger les enseignants et qui refuse de valider par une circulaire leurs positions.

                                                                                                                                Le ministre de l’enseignement supérieur et beaucoup de dirigeants nahdhaouis ne restent pas en effet insensibles à l’image de la victime que veulent se forger auprès de l’opinion publique les sit-ineurs de la Manouba. Dans une déclaration faite au Nouvel Observateur publiée dans le numéro du 2 février 2012, il reprend comme un leitmotiv l’idée qu’on ne peut pas légiférer sur le niqàb en absence d’une constitution, idée déjà développée dans l’émission d’Hannibal TV Saraha Raha et dans le quotidien Al Maghrib. Il n’exclut pas implicitement que les prérogatives des conseils scientifiques puissent être confisquées si la future constitution légalisait le niqàb et il exprime sa sympathie à l’égard des sit-ineurs de la Manouba : « Je trouve qu’ils se comportent de manière civilisationnelle(sic !). Il ne faut pas être dur avec eux. C’est dommage que certaines filles soient empêchées de passer leurs examens parce qu’elles portent le niqàb. Je m’étonne que des gens qui font partie de l’élite de la Tunisie soient incapables de gérer une petite affaire. D’autant que leur refus d’accepter des étudiantes voilées se trouvera peut-être un jour contraire à des lois futures. Pour le moment, il suffirait qu’elles suivent les cours dévoilées en se tournant vers un mur et qu’elles ne regardent pas le professeur. Et pour les examens, que des femmes contrôlent leur identité ». Les rôles sont inversés. Le bourreau devient une victime. Les agressions sont niées par omission et les agressés deviennent une élite incapable de gérer une aussi petite affaire que celle du niqàb, ce qui leur vaudra, si le ministre reste au gouvernement, la confiscation de leurs prérogatives pour incompétence (sic !). Pas une seule tentative de réfutation des raisons pédagogiques ayant motivé le refus des enseignants ni de remise en question du verdict et des attendus du tribunal administratif ne sont esquissées dans les déclarations du ministre. Autre indice d’un monde à l’envers : c’est la première fois dans notre pays qu’un gouvernement montre autant d’indulgence sinon de bienveillance face aux sit-ineurs au point qu’ils ont été pendant un mois les seuls maître à bord à la faculté et qu’ils se sont plu impunément pendant le mois restant à perturber ses cours et ses examens. Curieuse situation que celle d’un pays où le gouvernement regarde faire les violeurs des règlements universitaires et du code pénal sans réagir et où on adopte des règles de droit inédites en refusant d’appliquer la loi en vigueur sous prétexte qu’elle pourrait changer dans une année !

                                                                                                                                C’est ce contexte qui explique aujourd’hui la visibilité des positions de plusieurs institutions universitaires et la publicité qu’ils font à leurs démarches conjointes. La « fuite » relative à la position commune des doyens des quatre facultés de médecine du pays contre le port du niqàb dans leurs institutions, la démarche récente des cinq doyens des faculté des lettres et des sciences humaines du pays, réunis pour réitérer leur interdiction du voile intégral dans l’enceinte de leurs établissements et dont les résultats ont été répercutés par les médias relèvent d’une volonté d’envoyer un signal fort au gouvernement : les universitaires sont solidaires de la FLAHM et ne sont plus prêts à accepter la complaisance du gouvernement à l’égard des sit-ineurs. A cet égard, un évènement historique, qui est passé inaperçu, a eu lieu à la Faculté de Médecine de Tunis le 1 décembre 2011. Les enseignants de cette faculté ont suivi presque massivement ce jour-là le mot d’ordre de grève lancé par le bureau exécutif de la FGESRS pour soutenir la FLAHM, alors qu’ils ne sont pas affiliés à ce syndicat !

                                                                                                                                Ce message ainsi que les décisions du tribunal administratif ont conforté les enseignants de la Manouba dans le bien fondé de leurs décisions. C’est ce qu’ont rappelé les enseignants réunis en assemblée générale commune le jeudi 2 février. Ils ont à nouveau exprimé leur colère face à l’inertie et aux duperies du gouvernement et ils ont salué la détermination de la FGESRS à prendre des positions très fermes dictées par le fait que les négociations avec le ministère de tutelle au sujet de l’affaire du niqàb semblent avoir abouti à une impasse.

                                                                                                                                Dure, dure sera la reprise si le ministère ne prend pas conscience que les universitaires sont plus que jamais déterminés à défendre les compétences qui leur sont consenties par la loi et que le statu quo ne fera qu’envenimer la situation non seulement à la FLAHM mais aussi dans toutes les institutions du pays ! ».

                                                                                                                                Salah HORCHANI


                                                                                                                                • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 7 février 2012 01:54

                                                                                                                                  « Un voile sur la révolution »

                                                                                                                                  « Le Nouvel Observateur » a décidé de publier intégralement sur son site internet l’enquête d’Agathe Logeart consacrée, dans son numéro 2465, à la situation des femmes en Tunisie, sous le titre « Un voile sur la révolution » :

                                                                                                                                  http://tempsreel.nouvelobs.com/l-enquete-de-l-obs/20120206.OBS0675/l-enquete-pour-laquelle-le-nouvel-obs-a-ete-censure-au-maroc.html

                                                                                                                                  Salah HORCHANI


                                                                                                                                  • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 10 février 2012 00:21

                                                                                                                                    « Nouvelles de la Faculté des Lettres de la Manouba (Tunisie)
                                                                                                                                    (Tunis, le 9 février 2012)

                                                                                                                                    Par Habib Mellakh
                                                                                                                                    universitaire, syndicaliste
                                                                                                                                    Département de français, Faculté des Lettres de la Manouba

                                                                                                                                    Entretien du ministre de l’enseignement supérieur avec un journaliste de l’hebdomadaire Al Akhbar

                                                                                                                                    Le Doyen de la FLAHM accusé par son ministre de complot et « d’avoir crée de toutes pièces la crise du niqàb »

                                                                                                                                    « Le fanatisme politique à l’origine de la recrudescence de la crise à la FLAHM et à la Faculté des Lettres de Sousse » selon le ministre

                                                                                                                                    Dans un entretien avec un journaliste de l’hebdomadaire AL Akhbar publié aujourd’hui (le 9 février 2012) sous le titre : « je fais assumer au doyen de la FLAHM la responsabilité de l’explosion de la crise », Monsieur Moncef Ben Salem, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique donne son point de vue au sujet des causes de la crise à la FLAHM, des évènements survenus à la Faculté des Lettres de Sousse le 8 octobre 2011, de la violation de l’enceinte de la FLAHM par des éléments étrangers à l’institution, des violences subies par les enseignants et de son attitude à leur égard. Se félicitant que la crise ait été circonscrite aux deux institutions susmentionnées, il stigmatise « le jeu politique » et « le fanatisme politique » à l’origine de l’exacerbation des évènements.

                                                                                                                                    Après avoir absous les sit-ineurs de la Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba des violences qu’ils ont commises pendant deux mois dans sa déclaration au Nouvel Observateur du 2 février dernier où il affirme qu’ils se comportent de manière civilisationnelle (sic !) » et « qu’il ne faut pas être durs avec eux », il revient à la charge pour minimiser cette violence qu’il rejette par principe mais dont il fait assumer la responsabilité à certains doyens dans une allusion limpide à Habib Kazdaghli, doyen de la FLAHM et Moncef Ben Abdeljelil, doyen de la Faculté des Lettres de Sousse. Interrogé sur sa réaction au sujet de la violence subie par les enseignants, il affirme : « Nous sommes opposés à la violence contre les professeurs et les autre corps dans l’enceinte de l’université et nous refusons le fanatisme, l’entrée des étrangers et nous essayons d’agir en ce sens. Mais nous demandons aussi de ne pas amplifier les faits. Nous savons aussi que l’histoire ne pardonne pas. Quelques doyens sont responsables de la recrudescence de ces actes de violence en raison de leur fanatisme politique. Eloignez l’université des affaires politiques et elle retrouvera son calme ! ».

                                                                                                                                    Rejoignant dans leurs analyses tous ceux dont l’imagination débridée a forgé de toutes pièces la thèse d’un complot à l’origine de la crise du niqàb, ourdi par le doyen de la FLAHM pour des raisons politiques, il s’acharne sur ce dernier, le met en pièces l’accusant d’avoir « créé de toutes pièces » la crise et même de l’avoir attisée. A l’interviewer qui voulait savoir ce que le ministre entend par « fanatisme politique » et s’il accuse « des parties appartenant au milieu universitaire d’avoir contribué à l’explosion de la situation, essentiellement à la FLAHM, ce dernier répond : « … En toute clarté, c’est le fanatisme politique du doyen de la FLAHM qui est à l’origine de la crise du niqàb à la Manouba. La solution existe. Mais il y a des parties qui ont exploité l’évènement. Je fais assumer gentiment à Monsieur Habib Kazdaghli la responsabilité du déclenchement de la crise. Le doyen de la FLAHM n’est pas le seul doyen de gauche en Tunisie. Mais il y a des cadres appropriés à l’exercice de l’activité politique et certainement pas l’université. Monsieur Kazdaghli aurait dû exercer la politique en dehors de l’enceinte de l’université ».

                                                                                                                                    Le journaliste d’Al Akhbar qui ne semble pas convaincu de cette lecture impute d’une manière très enrobée la responsabilité des évènements à la violence des sit-ineurs :
                                                                                                                                    - « Ne pensez-vous pas, dit-il au ministre, que l’entrée de quelques éléments salafistes, leur séquestration du doyen de la FLAHM, leur obstination à imposer l’accès aux classes des étudiantes portant le niqàb est une violation de l’espace universitaire, du genre de celle que vous venez d’évoquer ? »

                                                                                                                                    Le ministre, tout en exprimant une position de principe hostile au fanatisme et à la présence des « étrangers » quelle que soit leur appartenance politique et religieuse, enfonce le clou et porte des accusations très graves de complot ourdi contre le ministre qui n’épargnent ni le doyen, ni le conseil scientifique, ni les enseignants de la Manouba. De hauts fonctionnaires du ministère sont même impliqués dans ce complot :

                                                                                                                                    - « Nous avons étudié la question avec beaucoup de sérieux mais le fanatisme politique ne nous a pas permis de trouver une solution. Je fais endosser au doyen, au conseil scientifique et aux collègues de la FLAHM ce qui est dernièrement arrivé d’autant plus que Habib Kazdaghli a ignoré l’autorité de tutelle, son recteur, Monsieur Chokri Mabkhout, qu’il a contacté d’autres parties, qu’il a organisé le rassemblement devant le ministère, rassemblement dont les dessous ont commencé à être éclaircis . Nous avons surtout découvert que des directeurs de notre ministère avaient été impliqués dans ce rassemblement afin de créer une escalade dans la situation. Puis, il (Habib Kadaghli) a attaqué le ministère dans les médias. Il y a eu une préparation du rassemblement qui a vu la participation des étudiants et des enseignants. Il y a un directeur général au ministère parmi ceux qui ont planifié cela et qui ont appelé à la démission du ministre…. Le terrain est miné au ministère et certains ont engagé le syndicat sur cette pente dangereuse. »

                                                                                                                                    La chasse aux sorcières va-t-elle commencer ? Est-ce le prélude à une grande purge au sein du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche qui serait nettoyé des brebis galeuses en attendant que les brebis égarées rentrent au bercail ? Les prochains développements de la situation nous éclaireront sur ce chapitre. Mais il est à craindre que ce nouvel épisode ne creuse le fossé entre les universitaires et leur ministre et n’approfondisse la crise qui connaît en ce moment une petite accalmie en raison probablement du climat politique dans le pays et des caprices du climat qui n’encourage pas les sit-in. ».

                                                                                                                                    Salah HORCHANI


                                                                                                                                    • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 13 février 2012 23:46

                                                                                                                                      « Nouvelles de la Faculté des Lettres de la Manouba (Tunisie)
                                                                                                                                      (Tunis, le 13 février 2012)

                                                                                                                                      Par Habib Mellakh
                                                                                                                                      universitaire, syndicaliste
                                                                                                                                      Département de français, Faculté des Lettres de la Manouba

                                                                                                                                      Une salle de classe squattée et transformée en salle de prière

                                                                                                                                      Le groupuscule qui prend en otage la Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba a pris possession samedi en début d’après-midi, après les cours, de la salle 153 qui se trouve dans le bâtiment réservé au département d’arabe. Il y est entré par effraction, a détaché le tableau du mur, où il était fixé et en a évacué les tables et les chaises pour la transformer en salle de prière. Il en a ensuite changé la serrure, privant aujourd’hui de cours les étudiants dont les travaux dirigés étaient programmés dans cette salle.

                                                                                                                                      Pourtant le doyen qui arrive à peine à pourvoir tous les groupes d’étudiants en salles et qui est, par conséquent, dans l’impossibilité de leur accorder une salle de prière, leur a promis qu’ils auraient dans le campus universitaire un lieu de prière digne de la grandeur de l’Islam dans un espace du campus mitoyen de la faculté.

                                                                                                                                      Après ce délit punissable par le code pénal, ceux qui ont adopté ce groupe continueront-ils à prétendre qu’il a des manières civilisées (sic !) ? Rappelons qu’une première tentative d’usurpation de la même salle a été faite le 29 novembre 2011 et qu’elle s’était soldée par un échec en raison de la résistance du doyen, de l’administration, des enseignants et des étudiants. Il s’agit d’un précédent grave.

                                                                                                                                      Demain ils pourraient violer d’autres espaces où se trouvent des équipements très chers puisqu’ils ont la certitude que, quoi qu’ils commettent comme infractions, ils resteront impunis ! ».

                                                                                                                                      Salah HORCHANI


                                                                                                                                      • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 13 février 2012 23:49

                                                                                                                                        « Que dire, que faire ?

                                                                                                                                        Que pouvons-nous dire, faire, pour soutenir nos collègues de (la faculté des Lettres de) Tunis ? Alors que Paris 8 se définit comme une “université Monde”. Que beaucoup de nos étudiants sont venus de cette université, que plusieurs collègues y ont enseignée jadis ou récemment, dont Foucault et Lapassade. » :

                                                                                                                                        http://canard-p8.blogspot.com/2012/01/que-dire-que-faire.html#comment-form

                                                                                                                                        Salah HORCHANI


                                                                                                                                        • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 14 février 2012 01:25

                                                                                                                                          « Nouvelles de la Faculté des Lettres de la Manouba (Tunisie)
                                                                                                                                          (Tunis, le 9 février 2012)

                                                                                                                                          Par Habib Mellakh
                                                                                                                                          universitaire, syndicaliste
                                                                                                                                          Département de français, Faculté des Lettres de la Manouba


                                                                                                                                          Entretien du ministre de l’enseignement supérieur avec un journaliste de l’hebdomadaire Al Akhbar

                                                                                                                                          Le Doyen de la FLAHM accusé par son ministre de complot et « d’avoir crée de toutes pièces la crise du niqàb »

                                                                                                                                          « Le fanatisme politique à l’origine de la recrudescence de la crise à la FLAHM et à la Faculté des Lettres de Sousse » selon le ministre

                                                                                                                                          Dans un entretien avec un journaliste de l’hebdomadaire AL Akhbar publié aujourd’hui (le 9 février 2012) sous le titre : « je fais assumer au doyen de la FLAHM la responsabilité de l’explosion de la crise », Monsieur Moncef Ben Salem, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique donne son point de vue au sujet des causes de la crise à la FLAHM, des évènements survenus à la Faculté des Lettres de Sousse le 8 octobre 2011, de la violation de l’enceinte de la FLAHM par des éléments étrangers à l’institution, des violences subies par les enseignants et de son attitude à leur égard. Se félicitant que la crise ait été circonscrite aux deux institutions susmentionnées, il stigmatise « le jeu politique » et « le fanatisme politique » à l’origine de l’exacerbation des évènements.

                                                                                                                                          Après avoir absous les sit-ineurs de la Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba des violences qu’ils ont commises pendant deux mois dans sa déclaration au Nouvel Observateur du 2 février dernier où il affirme qu’ils se comportent de manière civilisationnelle (sic !) » et « qu’il ne faut pas être durs avec eux », il revient à la charge pour minimiser cette violence qu’il rejette par principe mais dont il fait assumer la responsabilité à certains doyens dans une allusion limpide à Habib Kazdaghli, doyen de la FLAHM et Moncef Ben Abdeljelil, doyen de la Faculté des Lettres de Sousse. Interrogé sur sa réaction au sujet de la violence subie par les enseignants, il affirme : « Nous sommes opposés à la violence contre les professeurs et les autre corps dans l’enceinte de l’université et nous refusons le fanatisme, l’entrée des étrangers et nous essayons d’agir en ce sens. Mais nous demandons aussi de ne pas amplifier les faits. Nous savons aussi que l’histoire ne pardonne pas. Quelques doyens sont responsables de la recrudescence de ces actes de violence en raison de leur fanatisme politique. Eloignez l’université des affaires politiques et elle retrouvera son calme ! ».

                                                                                                                                          Rejoignant dans leurs analyses tous ceux dont l’imagination débridée a forgé de toutes pièces la thèse d’un complot à l’origine de la crise du niqàb, ourdi par le doyen de la FLAHM pour des raisons politiques, il s’acharne sur ce dernier, le met en pièces l’accusant d’avoir « créé de toutes pièces » la crise et même de l’avoir attisée. A l’interviewer qui voulait savoir ce que le ministre entend par « fanatisme politique » et s’il accuse « des parties appartenant au milieu universitaire d’avoir contribué à l’explosion de la situation, essentiellement à la FLAHM, ce dernier répond : « … En toute clarté, c’est le fanatisme politique du doyen de la FLAHM qui est à l’origine de la crise du niqàb à la Manouba. La solution existe. Mais il y a des parties qui ont exploité l’évènement. Je fais assumer gentiment à Monsieur Habib Kazdaghli la responsabilité du déclenchement de la crise. Le doyen de la FLAHM n’est pas le seul doyen de gauche en Tunisie. Mais il y a des cadres appropriés à l’exercice de l’activité politique et certainement pas l’université. Monsieur Kazdaghli aurait dû exercer la politique en dehors de l’enceinte de l’université ».

                                                                                                                                          Le journaliste d’Al Akhbar qui ne semble pas convaincu de cette lecture impute d’une manière très enrobée la responsabilité des évènements à la violence des sit-ineurs :

                                                                                                                                          - « Ne pensez-vous pas, dit-il au ministre, que l’entrée de quelques éléments salafistes, leur séquestration du doyen de la FLAHM, leur obstination à imposer l’accès aux classes des étudiantes portant le niqàb est une violation de l’espace universitaire, du genre de celle que vous venez d’évoquer ? »

                                                                                                                                          Le ministre, tout en exprimant une position de principe hostile au fanatisme et à la présence des « étrangers » quelle que soit leur appartenance politique et religieuse, enfonce le clou et porte des accusations très graves de complot ourdi contre le ministre qui n’épargnent ni le doyen, ni le conseil scientifique, ni les enseignants de la Manouba. De hauts fonctionnaires du ministère sont même impliqués dans ce complot :

                                                                                                                                          - « Nous avons étudié la question avec beaucoup de sérieux mais le fanatisme politique ne nous a pas permis de trouver une solution. Je fais endosser au doyen, au conseil scientifique et aux collègues de la FLAHM ce qui est dernièrement arrivé d’autant plus que Habib Kazdaghli a ignoré l’autorité de tutelle, son recteur, Monsieur Chokri Mabkhout, qu’il a contacté d’autres parties, qu’il a organisé le rassemblement devant le ministère, rassemblement dont les dessous ont commencé à être éclaircis . Nous avons surtout découvert que des directeurs de notre ministère avaient été impliqués dans ce rassemblement afin de créer une escalade dans la situation. Puis, il (Habib Kadaghli) a attaqué le ministère dans les médias. Il y a eu une préparation du rassemblement qui a vu la participation des étudiants et des enseignants. Il y a un directeur général au ministère parmi ceux qui ont planifié cela et qui ont appelé à la démission du ministre…. Le terrain est miné au ministère et certains ont engagé le syndicat sur cette pente dangereuse. »

                                                                                                                                          La chasse aux sorcières va-t-elle commencer ? Est-ce le prélude à une grande purge au sein du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche qui serait nettoyé des brebis galeuses en attendant que les brebis égarées rentrent au bercail ? Les prochains développements de la situation nous éclaireront sur ce chapitre. Mais il est à craindre que ce nouvel épisode ne creuse le fossé entre les universitaires et leur ministre et n’approfondisse la crise qui connaît en ce moment une petite accalmie en raison probablement du climat politique dans le pays et des caprices du climat qui n’encourage pas les sit-in ».

                                                                                                                                          Salah HORCHANI


                                                                                                                                          • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 14 février 2012 08:07

                                                                                                                                            Tunisie : Les enseignants lancent un cri d’alarme par une suspension des cours pour 20 minutes

                                                                                                                                            Face à l’inaction des autorités envers les exactions et les abus commis à l’intérieur des établissements de l’enseignement et qui visent le cadre enseignant, les employés et même les ouvriers, aussi bien qu’au silence fortement fustigé des médias, les enseignants des collèges et des lycées effectueront, le mercredi 15 février 2012, une suspension des cours de 20 minutes (de 10h 05 à 10h20) exprimant ainsi leur indignation contre les conditions précaires dans lesquelles ils exercent leur métier.

                                                                                                                                            Le Syndicat des enseignants reproche également aux différents organes d’information de ne pas prêter assez d’attention aux différents problèmes qui touchent ce secteur.

                                                                                                                                            Salah HORCHANI

                                                                                                                                            Source :

                                                                                                                                            http://www.tunisienumerique.com/tunisie-les-enseignants-lancent-un-cri-d%E2%80%99alarme-par-une-suspension-des-cours-pour-20-minutes/103831


                                                                                                                                            • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 14 février 2012 08:22

                                                                                                                                              « Nouvelles de la Faculté des Lettres de la Manouba (Tunisie)
                                                                                                                                              (Tunis, le 12 février 2012)

                                                                                                                                              Par Habib Mellakh
                                                                                                                                              universitaire, syndicaliste
                                                                                                                                              Département de français, Faculté des Lettres de la Manouba

                                                                                                                                              Réaction syndicale contre les déclarations de Monsieur Moncef Ben Salem : une grève de protestation de deux heures à la Manouba

                                                                                                                                              Les dernières déclarations du ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique publiées dans le Nouvel Observateur du 2 février et dans l’hebdomadaire Al Akhbar du 9 février ont suscité un tollé général chez les universitaires et plus particulièrement chez les enseignants de la Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba. De nombreux collègues m’ont fait part de leur ahurissement, sidérés qu’ils étaient de l’incompréhension manifestée par l’autorité de tutelle. Quoi ! Deux mois perdus d’un travail titanesque où ils ont réussi à convaincre l’opinion publique du bien fondé de leurs positions après avoir démontré dans tous les médias, sur les ondes des radios, sur tous les plateaux de télévision, dans les journaux électroniques, sur les colonnes de la presse écrite, dans les textes émanant du conseil scientifique et dans les motions syndicales que leur combat était apolitique, que leur doyen n’avait pris aucune décision de son propre chef, qu’il ne faisait qu’appliquer les décisions prises par le conseil scientifique à partir des recommandations de la base des enseignants comme en témoignent les documents et la chronologie des différentes réunions, pour aboutir à ce gâchis ! Ils avaient beau intervenir en chœur pour signifier que la motivation essentielle de leur résistance était, en termes très banals, le souci de donner un enseignement valable dans les cours, les séances de travaux dirigés, les séances de travaux pratiques. Mal leur en prit puisque l’autorité de tutelle ne les a pas entendus et qu’elle a même pris parti pour les frondeurs alors qu’elle avait cultivé l’ambiguïté jusque là.

                                                                                                                                              Pourquoi leur ministre n’a-t-il pas épousé le point de vue du Président de la République et du Président de la Constituante qui sont pourtant des hommes de gauche comme leur doyen mais qui ont pris fait et cause pour les universitaires non par parti pris politique ou idéologique mais en tant qu’anciens enseignants de la Faculté de médecine convaincus, grâce à leur longue expérience, que le contact visuel et la communication non verbale sont des éléments essentiels dans la transmission du savoir ? Monsieur Moncef Ben Salem, qui est un excellent mathématicien dont la réputation a dépassé les frontières du pays, sait mieux que quiconque que l’apprentissage des mathématiques, par exemple, nécessite beaucoup d’interaction pédagogique à cause de la complexité des notions et des abstractions mathématiques et de la nécessité de la multiplication des exercices ? S’il ne consent pas à l’affirmer dans les médias et dans un texte qui validerait la position pédagogique de tout enseignant, c’est lui qu’on doit suspecter de motivations politiques.

                                                                                                                                              Pourquoi n’admet-il pas que les professeurs sont mus par l’impératif de sauvegarder les valeurs universitaires, leurs prérogatives pédagogiques et scientifiques, les libertés académiques ou leur nie-t-il ce qui est en même temps un devoir et un droit ? Ces exigences, conditions nécessaires de l’efficience pédagogique, ne peuvent-elles pas être défendues sans qu’on accuse les universitaires de parti pris politique ? Ne doivent-elles pas être renforcées par toute université digne de ce nom ? Le principe de libertés académiques défini par le Comité des droits économiques, sociaux et culturels (CDESC) des Nations Unies comme « la liberté pour l’individu d’exprimer librement ses opinions sur l’institution ou le système dans lequel il travaille, d’exercer ses fonctions sans être soumis à des mesures discriminatoires et sans crainte de répression de la part de l’État ou de tout autre acteur (…) »et celui de l’autonomie institutionnelle considérée comme « le degré d’indépendance dont [un établissement] a besoin pour prendre des décisions efficaces, qu’il s’agisse de ses travaux, de ses normes, de sa gestion ou de ses activités connexes », principes dont le respect est exigé des Etats, ne sont-ils pas garantis par le droit tunisien et les textes en vigueur relatifs à l’enseignement supérieur en Tunisie ? Pourquoi le ministre ignore-t-il tous ces textes et se projette-t-il dans un futur dont seuls les devins seront capables de dire de quoi il sera fait, à moins qu’il n’envisage avec le parti au pouvoir de remettre en question ces acquis de l’université tunisienne, comme le laissent présager ses dernières déclarations ? Ne sait-il pas que les lois tunisiennes en vigueur ainsi que les recommandations internationales, comme celle relative à la condition du personnel enseignant de l’enseignement supérieur, adoptée par la Conférence générale de l’UNESCO en 1997, prévoient que les États ont l’obligation de protéger les institutions universitaires des menaces envers leur autonomie, quelle que soit leur origine et qu’ils sont aussi responsables de la sécurité des étudiants, des professeurs du personnel ouvrier et administratif ?

                                                                                                                                              Ce sont les réflexions formulées, en ce vendredi 10 février, par les collègues abasourdis que l’autorité de tutelle prenne non seulement la défense d’un groupuscule qui a fait d’une banale histoire de respect d’un règlement intérieur et d’un code vestimentaire universel, une histoire de liberté de croyance et une affaire politique mais qu’elle adopte aussi et surtout ses positions et légitime sa violence alors que le bon sens politique et le bon sens tout court auraient dû pousser le ministre à obliger ce groupuscule à respecter le règlement car, pour éviter les perturbations et parfois l’anarchie dont la FLAHM a été le théâtre, on aurait dû veiller à l’application de la loi en vigueur, même si l’on pense qu’elle est injuste et qu’elle peut être abrogée dans une année.

                                                                                                                                              - Le ministre serait-il mal informé ? Serait-il sous l’influence de l’aile dure de son parti ? se demande un collègue profitant de la pause café pour commenter les déclarations du ministre, devenues le sujet privilégié de discussion des enseignants, des fonctionnaires et des ouvriers en cette fin de semaine.

                                                                                                                                              - Mais non ! Il fait partie de l’aile dure de son parti, rétorque un autre, gêné que la discussion prenne cette tournure politique.

                                                                                                                                              - C’est la position du ministre qui est entachée de considérations politiques, renchérit un troisième, et non la nôtre !

                                                                                                                                              Sur les pages Facebook apparaît le même abasourdissement qui dénonce le dialogue de sourds ou l’autisme des autorités. « C’est à s’arracher les cheveux », « plus autiste que moi, tu meurs ! » et des formules équivalentes figurent parmi les commentaires les plus lus. Un facebooker, vraisemblablement mal informé sur la position syndicale, s’inquiète : « Pourquoi le syndicat ne réagit-il pas ? ».

                                                                                                                                              De fait, la réaction du syndicat ne s’est pas faite attendre. Le lendemain, les deux bureaux syndicaux de la FLAHM décrètent un arrêt de travail de deux heures le mardi 14 février 2012, à partir de 10h30 pour protester contre le diktat d’un groupuscule qui veut déposséder les enseignants de leurs prérogatives pédagogiques et scientifiques et leur imposer ses conceptions pédagogiques saugrenues, oubliant que la liberté vestimentaire s’arrête au seuil de la classe et même de l’université et que les enseignants sont les seuls maîtres à bord quand il s’agit de décider des modes de transmission de la connaissance et des codes vestimentaires assurant l’efficience pédagogique. Le communiqué syndical publié à cet effet dénonce « la poursuite par les étudiantes portant le niqàb et par le groupe qui les appuie à l’intérieur et à l’extérieur de la faculté, de la transgression du règlement intérieur », l’irruption violente dans les salles de classe, « la préméditation de la perturbation et de l’annulation de plusieurs cours » et la connivence des autorités actuelles avec partisans du niqàb. Au lieu d’imposer les règles de la transmission du savoir à visage découvert, éprouvées par plusieurs générations d’enseignants et d’élèves, le ministre encourage par ses déclarations la rébellion en ne protégeant pas le personnel de la faculté contre ses agresseurs, en soutenant ostensiblement et sans équivoque les frondeurs et en ne validant pas le règlement intérieur en vigueur dans toutes les facultés. Le communiqué recourt à un ton indigné et acerbe pour critiquer « la persistance de l’autorité de tutelle dans sa position irresponsable à l’égard des violations continuelles de l’espace universitaire, des atteintes à l’intégrité physique et à la dignité de ses différentes composantes et le refus de Monsieur le Ministre, en dépit de toutes les infractions commises, de publier un texte, imposant à tous ceux qui fréquentent l’établissement le dévoilement du visage dans l’enceinte universitaire et pendant toute la durée de leur présence en son sein » et « [ses] déclarations successives …….dans lesquelles il essaye de déformer la réalité en présentant les agresseurs comme des victimes et en considérant les enseignants comme des gens intransigeants, responsables de l’escalade, ignorant l’autorité de tutelle et complotant contre elle ».

                                                                                                                                              Cette grève de deux heures sera mise à profit par les deux syndicats pour organiser une assemblée générale qui étudiera les mesures et les actions à entreprendre pour défendre l’université et pour « pousser le ministère à assumer ses responsabilités dans la protection de l’établissement contre les violations et dans la garantie de son fonctionnement normal par le biais du respect de son règlement intérieur et la garantie de la sécurité de son personnel ». Cette assemblée se tiendra sous l’égide de l’URT de la Manouba et de la FGESRS dont le secrétaire général a mis en garde, dans Assabah Al Ousboui du 6 février l’autorité de tutelle contre les risques de dégradation de la situation en raison du refus par le ministère d’appuyer la position des universitaires sur le port du niqàb. ».

                                                                                                                                              Salah HORCHANI


                                                                                                                                              • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 14 février 2012 08:46

                                                                                                                                                L’ensemble des Publications Scientifiques de Monsieur Moncef Ben Salem, Ministre-de-l ’Enseignement-Supérieur-Candidat-au-Grade-de-Professeur-des-Universtés
                                                                                                                                                (d’après « Carthaginoiseries Éditions » et Slimane Ben Miled)

                                                                                                                                                Voici l’ensemble des Publications Scientifiques de Monsieur Moncef Ben Salem [la plus récente datant de 1982, c’est-à-dire il y a 29 ans !], d’après les Banques de Données spécialisées en Mathématiques.

                                                                                                                                                Monsieur Ben Salem possède, en tout et pour tout, 4 Publications [une dans une Revue Roumaine, deux dans des Revues Italiennes, de Rang B ou C, et une seule dans un Journal de rang A], une Communication dans une Conférence au KOWEIT et une Note (en collaboration) aux Comptes Rendus de l’Académie des Sciences (C.R.A.S).

                                                                                                                                                Il convient de souligner que sa Thèse couvre toutes ces Publications.

                                                                                                                                                Si Monsieur Moncef Ben Salem réussit à son Concours de Passage au Grade de Professeur de L’Enseignement Supérieur, toute personne ayant un dossier meilleur que le sien peut faire valoir ses droits à obtenir le Grade de Professeur de L’Enseignement Supérieur ; et notre Pays en compte des centaines dont certains sont au chômage !

                                                                                                                                                1) Ben Salem Moncef

                                                                                                                                                 « On Tachibana space-time » : Rend. Sem. Fac. Sci. Univ. Cagliari 48 (1978), suppl., 37-44.

                                                                                                                                                (C’est une Revue d’une Université ITALIENNE considéré de rang C et 8 pages).

                                                                                                                                                2) Arca Giuseppe et Ben Salem Moncef

                                                                                                                                                 « Variétés lorentziennes structurées par une connexion conforme spatiale principale » : C. R. A.S., Paris, Sér. A 289, 123-126 (1979).

                                                                                                                                                3) Ben Salem Moncef

                                                                                                                                                 « Surface de codimension 2 à section minimale cylindrique dans un espace Riemannien » : Bull. Math. Soc. Sci. Math. Répub. Soc. ROUMANIE, Nouv. Sér. 25(73), 3-8 (1981).

                                                                                                                                                (C’est à dire un Journal de rang C et 5 pages).

                                                                                                                                                4) Ben Salem Moncef

                                                                                                                                                 « Sur les espaces temps ayant la propriété de Poisson » : Atti Accad. Peloritana Pericolanti, Cl. Sci. Fis. Mat. Nat. 59, p. 25-33 (1981).

                                                                                                                                                (C’est à dire un Journal ITALIEN de rang B et 9 pages).

                                                                                                                                                5) Ben Salem Moncef

                                                                                                                                                 « Variété hyperbolique ayant la propriété de Killing isotrope » : Algebra and geometry, Proc. Conf., KUWAIT, 1981, 79-82 (1982).

                                                                                                                                                (C’est un Proceeding, considéré équivalent à un journal de rang C, et 3 pages).

                                                                                                                                                 6) Ben Salem Moncef

                                                                                                                                                 « Espace-temps ayant la propriété harmonique » : Ann. Inst. H. Poincaré Sect. A (N.S.) 36 (1982), no. 2, 181-187.

                                                                                                                                                (Toujours peu de pages, 6 pages, mais le Journal est de rang A).

                                                                                                                                                Remarquez le nombre de pages !!!...

                                                                                                                                                 En conclusion, les Travaux Scientifiques de Monsieur Moncef Ben Salem sont équivalents à ceux d’un jeune chercheur tunisien juste à la fin de sa Thèse.. !!...

                                                                                                                                                 Salah HORCHANI


                                                                                                                                              • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 15 février 2012 13:53

                                                                                                                                                « Identification digitale pour les niqabées

                                                                                                                                                Habib Ellouze, ex-président du mouvement Ennahdha, et député à l’Assemblée Constituante, a défendu le droit des étudiantes à porter le niqab. « Comment peut-on permettre aux moutabarrija (les non-voilées) de suivre les cours, et exclure celles qui portent le niqab ? C’est injuste » a-t-il déclaré, dans une vidéo relayée par les réseaux de la jeunesse d’Ennahdha.

                                                                                                                                                M. Ellouze a toutefois précisé que rares sont les ulémas à avoir imposé le niqab comme une prescription religieuse. Habib Ellouze a ainsi exhorté les militants d’Ennahdha à défendre la liberté, en l’occurrence, celle de porter le niqab, les avertissant du danger de la discorde (avec les salafistes : NDLR).

                                                                                                                                                Quant à l’identification des niqabées, M. Ellouze préconise la reconnaissance à l’aide des empreintes digitales. En somme, la solution au problème du niqab, la panacée, à en croire le responsable Nahdhoui, serait une pointeuse à empreinte digitale, à installer à l’entrée des universités et des administrations... ».

                                                                                                                                                Source :

                                                                                                                                                http://www.mag14.com/actuel/35-societe/337-identification-digitale-pour-les-niqabees.html

                                                                                                                                                Salah HORCHANI


                                                                                                                                                • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 15 février 2012 14:07

                                                                                                                                                  « Nouvelles de la Faculté des Lettres de la Manouba (Tunisie)
                                                                                                                                                  (Tunis, le 14 février 2012)

                                                                                                                                                  Par Habib Mellakh
                                                                                                                                                  universitaire, syndicaliste
                                                                                                                                                  Département de français, Faculté des Lettres de la Manouba


                                                                                                                                                  Succès total de la grève des enseignants de la Manouba et poursuite de la lutte

                                                                                                                                                  A l’appel des deux syndicats de base de la Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba, les enseignants de cette institution ont observé ce matin une grève de deux heures suivie par l’ensemble du corps professoral pour protester contre les dernières déclarations du ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, accusant le doyen, le conseil scientifique et les professeurs d’avoir interdit le port du niqàb dans les cours, pendant les examens et les séances d’encadrement pour des raisons politiques et de comploter en vue d’obtenir le limogeage du ministre.

                                                                                                                                                  Pendant l’assemblée générale, tenue à l’occasion de cette grève qui a vu une participation massive des enseignants de la FLAHM et la présence de plusieurs enseignants appartenant à d’autres institutions, venus soutenir les grévistes, ces derniers ont jugé diffamatoires les propos tenus par le ministre et ils les ont vivement condamné en conséquence et décidé, pour cette raison, d’exiger qu’il présente des excuses à tous ceux qui ont été calomniés. Ils porteraient plainte pour diffamation en cas de refus. Sur le plan sécuritaire, si l’autorité de tutelle, récalcitrante à assurer la sécurité des enseignants et à leur éviter les atteintes à leur dignité et à leur intégrité physique, fermée à l’idée de protéger l’enceinte de la faculté et ses salles contre leur violation continuelle par ce groupuscule, rétive à la soustraire aux menaces envers son autonomie, persistait à se dérober à ses responsabilités, ils présenteraient contre elle un recours en justice auprès du tribunal administratif. Ils ont par ailleurs insisté sur la nécessité de faire comparaître le plus rapidement possible les agresseurs devant le conseil de discipline et d’assurer le suivi des recours déposés devant la justice. Ils se réservent aussi le droit de faire grève chaque fois que les cours seront perturbés, si les revendications relatives à la protection de la faculté et de ses enseignants n’étaient pas satisfaites.

                                                                                                                                                  Ces déclarations sont également dénoncées parce qu’elles inaugurent une nouvelle politique qui vise à porter atteinte à l’autonomie scientifique et pédagogique des institutions universitaires et au principe de la liberté académique. Les enseignants rappellent, à cet égard, que les codes vestimentaires dictés par un parti pris pédagogique ne sont pas des lois au sens juridique du terme mais constituent un règlement intérieur (ou si l’on veut une loi au sens large du terme) qui fait partie des prérogatives de la profession et qu’ils ne peuvent en aucun cas être contestés en raison de l’obligation faite aux autorités de respecter l’autonomie institutionnelle. Il est demandé à l’autorité de tutelle qui est une autorité morale ayant un droit de coercition le rappel de ce règlement par une note de service ou une circulaire chaque fois qu’il est enfreint dans une institution, afin d’y mettre fin à n’importe quelle rébellion ou désobéissance et pour qu’elle ne fasse pas tache d’huile dans d’autres institutions. Elle ne peut en aucun cas se substituer aux instances compétentes et légiférer à leur place.

                                                                                                                                                  Le secrétaire général adjoint de l’URT de la Manouba, monsieur Maher Selmi et monsieur Houcine Boujarra, secrétaire général de la FGESRS, venus soutenir les grévistes et sous l’égide desquels s’est tenue l’assemblée générale ont promis, à la demande de l’assistance, de coordonner des actions au niveau régional puis au niveau national en vue de défendre l’autonomie institutionnelle, les libertés académiques et de protéger l’université des violations de son enceinte et des espaces où le savoir est dispensé. Monsieur Houcine Boujarra a profité de l’occasion pour informer les enseignants que les négociations avec le ministère au sujet des revendications matérielles, professionnelles, morales, qui ont été entamées avec le gouvernement précédent et mises sur la bonne voie, n’ont jamais repris avec le ministère actuel qui s’est dérobée à ses engagements d’assurer leur redémarrage ,et à la promesse de publication d’un texte obligeant les étudiantes à se découvrir le visage pendant les cours, les examens et les séances d’encadrement.

                                                                                                                                                  La salle qui a été squattée samedi dernier, pour être transformée en salle de prière, a été rendue à sa vocation initiale en fin d’après-midi par l’administration de la faculté. Elle sera à partir de demain matin (15 février) à la disposition des enseignants et des étudiants, à moins que le groupuscule qui en a pris possession ne persiste dans sa volonté de changer son usage par la force.

                                                                                                                                                  Auparavant, vers 14 heures, un huissier notaire est venu, à la demande du doyen, constater l’usurpation de la salle, la transformation de sa vocation, en présence d’un certain nombre de journalistes. Le doyen a intenté, sur la base de ce constat, un procès contre les membres de ce groupuscule, auprès du procureur de la République au Tribunal de première instance de la Manouba. ».

                                                                                                                                                  Salah HORCHANI


                                                                                                                                                  • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 17 février 2012 12:57

                                                                                                                                                    « Nouvelles de la Faculté des Lettres de la Manouba (Tunisie)
                                                                                                                                                    (Tunis, le 15 février 2012)

                                                                                                                                                    Par Habib Mellakh
                                                                                                                                                    universitaire, syndicaliste
                                                                                                                                                    Département de français, Faculté des Lettres de la Manouba

                                                                                                                                                    Un nouveau travail de Sisyphe

                                                                                                                                                    La Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba continue à manger son pain noir. Depuis l’affaire de l’usurpation de la salle de classe, elle occupe à nouveau la rubrique des faits divers dans les feuilles de chou. Le groupuscule, qui la hante durant toute la journée et qui a pris ces derniers jours l’habitude de la quitter le soir après avoir empêché le déroulement de certains cours selon un rituel où se mêlent l’intimidation et la violence verbale, prend goût à un nouveau jeu dont il ne se lassera pas, tant il a la certitude de l’impunité : il a repris possession ce matin de la salle 153 pour en faire à nouveau une salle de prière. Il ne faut pas être un grand sorcier pour deviner que l’administration de la faculté sera astreinte dans les prochains jours à un nouveau travail de Sisyphe : refaire chaque soir ce que le groupuscule aura défait au début de la journée, rendre la salle à sa vocation d’espace réservé à l’enseignement. Les grands perdants seront les étudiants dont les cours ne seront plus assurés faute de salle.

                                                                                                                                                    On ne comprend pas cet acharnement du groupuscule à vouloir bénéficier illico-presto d’une salle de prière alors que les salles de classe suffisent à peine aux besoins de l’institution et que le doyen lui a donné la promesse, dans le cadre de la coordination avec les autres institutions du rectorat de la Manouba, qu’il aura un lieu de prière digne de l’Islam dans un emplacement du campus, mitoyen de la FLAHM.

                                                                                                                                                    Le conseil scientifique de l’institution s’est réuni en début d’après-midi pour examiner à nouveau cette question et pour répondre aux allégations du ministre accusant ses membres et le personnel enseignant de parti pris politique et de complot visant le limogeage de ce dernier. Il a également pris connaissance des derniers rapports décrivant les violences physiques et verbales subies par le personnel de l’établissement, les menaces visant les enseignants et les infractions à la loi commises par certains étudiants à l’occasion des examens semestriels.

                                                                                                                                                    Il s’est déclaré d’autant plus indigné par les déclarations du ministre que les enseignants s’attendaient à être appuyés par ce dernier après avoir sollicité son soutien dans la dure épreuve que la faculté est en train de vivre et leur protection contre les agressions qu’ils subissent et les violations continuelles de leur institution et après avoir souhaité qu’il s’acquitte de ses obligations en la matière conformément aux traditions universitaires et aux dispositions réglementaires en vigueur. Il a, en outre, décidé d’utiliser le droit de réponse garanti par le code de la presse pour réfuter les accusations portées contre le corps enseignant.

                                                                                                                                                    Abordant le volet disciplinaire, le conseil scientifique a recommandé la traduction dans les meilleurs délais des étudiants coupables de violences et d’infractions réglementaires devant le conseil de discipline. Au sujet de la salle de prière, il a rappelé que l’administration de l’institution ne s’était jamais opposée à la demande d’un lieu de prière mais que l’absence de salle rendait le projet pour le moment irréalisable. C’est pourquoi, les membres du conseil préconisent le recours à la solution de rechange proposée depuis le début de l’année d’un lieu de prière dans l’enceinte du campus universitaire, solution qu’il faut réactiver en coordination avec le rectorat de la Manouba. Le conseil n’exclut pas, pas par ailleurs, le recours à d’autres possibilités, à condition qu’elles soient viables et agréées par les autorités compétentes. ».

                                                                                                                                                    Salah HORCHANI


                                                                                                                                                    • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 20 février 2012 19:47

                                                                                                                                                      « Nouvelles de la Faculté des Lettres de la Manouba (Tunisie)
                                                                                                                                                      (Tunis, le 18 février 2012)

                                                                                                                                                      Par Habib Mellakh
                                                                                                                                                      universitaire, syndicaliste
                                                                                                                                                      Département de français, Faculté des Lettres de la Manouba

                                                                                                                                                      Conférence de presse de monsieur Moncef Ben Salem

                                                                                                                                                      Le Ministre reconnaît l’autonomie institutionnelle en matière de niqàb mais refuse de prendre les mesures d’accompagnement susceptibles d’empêcher les violations de ce principe

                                                                                                                                                      « Le tribunal administratif a estimé que tout ce qui était de nature à entraver le déroulement des cours était interdit. Mais le ministre ne peut pas intervenir. Cela n’entre pas dans ses prérogatives. Les directeurs et les doyens sont les seuls habilités à décider de ce qu’ils jugent utile dans cette situation ».

                                                                                                                                                      C’est la réponse donnée par monsieur Moncef Ben Salem, ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique selon Mosaïque FM – et reprise pratiquement dans les mêmes termes par tous les médias de la place – aux journalistes qui l’interrogeaient, à l’occasion du point de presse qu’il a tenue hier, sur les derniers développements de la situation dans l’affaire du niqàb et plus particulièrement sur l’avis du tribunal administratif au sujet du port de ce vêtement dans l’enceinte des établissements d’enseignement supérieur. Le ministre a fini par donner raison à l’institution universitaire et à reconnaître l’autonomie institutionnelle en la matière après avoir pris connaissance de cet avis sollicité le 30 décembre 2011 par le ministère. Malgré la formule adoptée qui est ambiguë – puisque le port du niqàb n’entrave pas le déroulement des cours mais l’interaction pédagogique – (mais c’est le journaliste de Mosaïque FM qui est à l’origine de cette ambiguïté de la formulation), il valide le règlement intérieur adopté par les conseils scientifiques des établissements d’enseignement supérieur, reconnaissant d’après le quotidien Al Maghrib aux responsables qui président à leurs destinées « le droit d’interdire le niqàb [ à comprendre comme la nécessité de se découvrir le visage et non de porter un autre vêtement) pendant l’inscription, les séances de formation, les examens et d’imposer le dévoilement du visage en cas de nécessité ». Le directeur des affaires juridiques au ministère, monsieur Ali Kabadou reprend la même idée quand, il déclare à l’envoyé de la Télévision nationale Tunisienne : « Les conclusions de la consultation sont claires en ce qui concerne le domaine d’intervention du doyen. Il a le droit de demander le dévoilement du visage chaque fois qu’il est question de fournir une prestation dans le service public dont il assure le bon fonctionnement ».

                                                                                                                                                      Ce sont là les revendications des universitaires depuis le début de la crise, justifiées au nom de l’autonomie institutionnelle et des prérogatives scientifiques et pédagogiques considérées comme la chasse gardée des enseignants, comme en témoignent cette rubrique quotidienne qui a rendu compte de toutes les motions syndicales nationales ou locales, de toutes les résolutions des différents conseils scientifiques . Mais ces doléances ont toujours été rejetées, particulièrement lors des déclarations du ministre au Nouvel Observateur du 2 février, appuyé par des dirigeants nahdhaouis très influents comme monsieur Sadok Chourou dans une interview accordée au journal HaKaïk et publiée le 10 février, et monsieur Habib Ellouze dans une vidéo relayée par les réseaux de la jeunesse d’Ennadha et commentée par le journal électronique MAG 14. Le corps enseignant de la Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba se trouve rassurée par cette nouvelle position ministérielle, issue de l’avis du tribunal administratif, et les collègues estiment que la lutte que la FLAHM mène depuis presque 3 mois est en train de porter ses fruits, d’autant plus que les auteurs de ces déclarations font de la surenchère à qui mieux mieux pour donner raison aux partisans du niqàb.

                                                                                                                                                      Mais cette nouvelle attitude des autorités déçoit en revanche ces derniers qui, rebelles au règlement intérieur, souhaitaient la légalisation du port de ce vêtement par une décision ministérielle. L’un des meneurs de la fronde contre l’administration de la FLAHM ne cache pas sa déception. Il a confié à l’un de nos collègues qui lui suggérait de solliciter du ministre, en l’absence de locaux dans la faculté, l’affectation d’un lieu de prière dans le campus universitaire : « On ne peut pas compter sur monsieur Ben Salem. Il s’est avéré être un laïc ». De son point de vue, le ministre ignore la loi divine et consulte des instances qui, comme le tribunal administratif, commettent le sacrilège de se référer aux lois positives !

                                                                                                                                                      Les résultats de cette consultation n’ont pas surpris les enseignants et les observateurs de la scène universitaire puisqu’ils confirment les arrêts du tribunal administratifs des 7 juillet et 28 décembre 2011 rejetant le recours de deux étudiantes empêchées de porter le niqàb. Nous nous étions du reste étonnés de voir le ministère solliciter cette consultation dès lors que ces deux arrêts ne pouvaient que faire jurisprudence. Mais nous avons fini par comprendre les motivations d’un ministre, acculé après la lutte des universitaires de reconnaître la légitimité de leur position en matière de niqàb, mais très embarrassé de le faire dès le début de son mandat, pour ne pas créer de discorde entre Ennadha et les sit-ineurs, défenseurs acharnés du niqàb. C’est cet embarras et non la position du tribunal administratif qui explique la confirmation de son refus de publier un texte obligeant les étudiantes à se conformer à la stricte observance du règlement intérieur. Ce refus est une sorte de clin d’œil qui leur est adressé pour leur signifier qu’il ne cautionne pas, politiquement parlant, la position du tribunal administratif mais que le nouveau contexte de transition démocratique dans lequel vit le pays l’oblige, à son corps défendant, de tenir compte de la consultation.

                                                                                                                                                      A propos de ce texte, il faut lever un énorme malentendu. Les universitaires n’ont jamais demandé à leur ministre de se substituer à eux et de « légiférer » à leur place. Et quand le tribunal administratif juge que le ministre ne doit pas intervenir dans l’affaire du niqàb, c’est parce que la réglementation des codes vestimentaires n’est pas de son ressort mais fait partie des prérogatives de la profession. Mais ces réserves mises à part, cela ne lui interdit nullement d’appuyer le règlement intérieur de l’institution par un communiqué, une note de service ou une circulaire comme nous l’avons toujours réclamé et particulièrement dans notre motion syndicale du 20 janvier. Ces textes ne sont pas des décisions mais ils donnent, à propos d’une réglementation particulière (règlement intérieur, décrets, arrêtés) déjà adoptée, des informations que l’autorité administrative fait parvenir aux destinataires (étudiants, enseignants, cadre administratif), quand elle constate des carences, des infractions dans l’application des règlements pour les amener à rectifier le tir.

                                                                                                                                                      Que l’on assimile, par conséquent, correctement ces notions pour ne plus invoquer ni « vide législatif », ni « vide constitutionnel » mis en avant par le ministère chaque fois qu’il veut se dérober à ses responsabilités comme autorité tenue de faire appliquer toutes les dispositions réglementaires en vigueur , de soutenir les établissements quand ils ont des difficultés à les appliquer surtout lorsqu’elles bénéficient d’une quasi unanimité dans la profession concernée, de brandir toute la panoplie des mesures disciplinaires prévus en cas d’infraction et de protéger les enseignants contre les violences des frondeurs ! Les juristes sont d’ailleurs sidérés du recours à ce genre d’arguments parce que dans les pays démocratiques et dans les républiques civiles la liberté vestimentaire, comme liberté individuelle, fait partie certes des dispositions constitutionnelles mais elle n’est pas absolue : elle est limitée par les codes vestimentaires professionnels ou scolaires.

                                                                                                                                                      Le retour obsédant dans le discours de monsieur Moncef Ben Salem des formules telles que « vide constitutionnel », « vide juridique », « lois futures », « future constitution », ne trahit-il pas chez le ministre le secret espoir de voir aboli le code vestimentaire universitaire actuel, lorsque la prochaine constitution qui fera, selon les vœux des nahdhaouis, de la religion la source de la législation, sera promulguée ?

                                                                                                                                                      Dans son point de presse, le ministre a minimisé à nouveau les violences dont les enseignants ont été les victimes, les qualifiant d’incidents et il n’a évoqué à aucun moment le recours à des mesures de sécurité pour les protéger.

                                                                                                                                                      L’autorité de tutelle reconnaît l’autonomie institutionnelle en matière de niqàb. C’est un progrès, estiment les universitaires, mais son refus de prendre les mesures d’accompagnement susceptibles d’empêcher les violations de cette règle comme la publication d’un texte, sous forme de communiqué ou de circulaire, interdisant le niqàb – ce qui fait partie de ses prérogatives – et surtout les mesures de sécurité à même de dissuader les frondeurs de persévérer dans les violences verbales et physiques, les irruptions dans les salles de classe dont ils sont coutumiers depuis bientôt trois mois, ne permettra pas à la FLAHM de fonctionner normalement et de sortir de la crise. ».

                                                                                                                                                      Salah HORCHANI


                                                                                                                                                      • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 21 février 2012 22:36

                                                                                                                                                        « Nouvelles de la Faculté des Lettres de la Manouba (Tunisie)
                                                                                                                                                        (Tunis, le 21 février 2012)

                                                                                                                                                        Par Habib Mellakh
                                                                                                                                                        universitaire, syndicaliste
                                                                                                                                                        Département de français, Faculté des Lettres de la Manouba

                                                                                                                                                        Grève de protestation des enseignants de la Manouba et rassemblement des universitaires devant le ministère

                                                                                                                                                        L’avis du tribunal administratif au sujet du port du niqàb dans l’enceinte des institutions universitaires ? Le groupuscule qui encadre les étudiantes intégralement voilées n’en a cure. La sécurité des enseignants ? Les autorités s’en lavent les mains quand elles ne pensent pas avoir affaire à de fieffés comédiens passés maîtres dans l’art de l’amplification. Le sens des responsabilités pédagogiques et de l’attachement à l’autonomie institutionnelle chez les enseignants ? Ils en font un impératif et une culture.

                                                                                                                                                        Ce cocktail virtuellement explosif a fait dégénérer la situation à la faculté de la Manouba au début de cette semaine et particulièrement ce matin. Le groupuscule a fait irruption vers 10 heures et demie dans la salle du professeur Souhail Chemli pour imposer la présence d’une étudiante portant le niqàb. Refus de l’enseignant qui invoque le code vestimentaire en vigueur dans l’établissement et la position du tribunal administratif qui le soutient. Abreuvé d’injures et de propos répugnants voire grossiers, bousculé par de jeunes hommes en furie, menacé par un parapluie brandi comme une arme, le collègue n’a dû son salut qu’aux étudiants et aux enseignants venus à son secours.

                                                                                                                                                        La veille et au cours de la séance de l’après-midi, Madame Leyla Bellili, directrice du département d’histoire a été agressée verbalement et menacée par des membres du groupuscule pour avoir voulu faire respecter la loi.

                                                                                                                                                        Réagissant à ces violences devenues sempiternelles, les deux syndicats des professeurs ont décrété, en application de la motion syndicale du 14 janvier, une grève d’une journée et demie qui a été suivie massivement cet après-midi et qui sera observée demain durant toute la journée pour protester contre l’atmosphère d’insécurité qui règne à la faculté. Les enseignants de la FLAHM se joindront également au rassemblement des universitaires qui aura lieu, à l’appel de la FGESRS, demain à partir de 10 heures et demie pour protester contre le blocage par le ministère des négociations avec le syndicat de l’enseignement supérieur au sujet des revendications morales, professionnelles et matérielles et plus particulièrement au sujet de l’affaire du niqàb dans laquelle le tribunal administratif vient de confirmer la légalité de la position des enseignants. ».

                                                                                                                                                        Salah HORCHANI


                                                                                                                                                        • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 29 février 2012 23:47

                                                                                                                                                          Recrudescence de la violence à la Faculté de la Manouba, interruption des cours

                                                                                                                                                          Après la relative rémission qui a succédé aux troubles que la Faculté des Lettres des Arts et Humanités de la Manouba a connus durant plusieurs semaines, aujourd’hui (mardi 28 février ) le spectre de la violence est réapparu pour provoquer l’interruption des cours.

                                                                                                                                                          À l’origine des incidents, c’est encore une fois le niqab. Une étudiante portant cet accoutrement a été empêchée de suivre les cours au département d’arabe conformément aux règlements instaurés par le Conseil scientifique. Aussitôt un groupe de jeunes intégristes a fait irruption dans la salle de classe pour agresser l’enseignant pendant l’exercice de ses fonctions.

                                                                                                                                                          Une autre enseignante a dû subir le même traitement. Ces incidents graves ont engendré une atmosphère de tension au sein de l’institution, ce qui a poussé les enseignants à suspendre les cours.

                                                                                                                                                          Très vite, le corps enseignant s’est réuni avec le syndicat de base de la Faculté. Soutenus par quelques étudiants, les professeurs se sont rassemblés devant le siège du Rectorat de la Manouba en guise de protestation. On croit savoir qu’une réunion doit se tenir demain à la Faculté afin d’examiner la situation. En tout état de cause, devant le silence et la passivité des autorités et au rythme où vont les choses, le risque d’une année blanche n’est pas exclu.

                                                                                                                                                          Source :

                                                                                                                                                          http://www.webdo.tn/2012/02/28/recrudescence-de-la-violence-a-la-faculte-de-manouba-interruption-des-cours/

                                                                                                                                                          Salah HORCHANI


                                                                                                                                                          • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 1er mars 2012 08:21

                                                                                                                                                            « Nouvelles de la Faculté des Lettres de la Manouba (Tunisie)
                                                                                                                                                            (Tunis, le 26 février 2012)

                                                                                                                                                            Par Habib Mellakh
                                                                                                                                                            universitaire, syndicaliste
                                                                                                                                                            Département de français, Faculté des Lettres de la Manouba

                                                                                                                                                            A ma faculté sinistrée et à mes collègues toujours debout
                                                                                                                                                            en hommage à leur combat

                                                                                                                                                            Le combat de celui que le poète fait accéder à la dignité d’un prophète

                                                                                                                                                            قم للمعلم وفه التبجيلا
                                                                                                                                                            كاد المعلم أن يكون رسولا
                                                                                                                                                            أحمد شوقي

                                                                                                                                                            Dieu garde à l’instituteur, à l’enseignant
                                                                                                                                                            Une place dans les rangs bienheureux des voyants
                                                                                                                                                            Des anachorètes, des prophètes, des visionnaires et des saintes légions

                                                                                                                                                            « Pas de nouvelles. Bonnes nouvelles ! N’est-ce pas si Lahbib ? », me lance, dans une allusion à l’interruption momentanée de cette chronique, l’une de mes amies sur Facebook, mais néanmoins vieille connaissance qui suit régulièrement l’évolution de la situation à la Faculté des Lettres de la Manouba et que j’ai rencontrée hier devant le Ministère de l’Intérieur à l’occasion de la manifestation de soutien à l’UGTT.

                                                                                                                                                            De retour chez moi, je trouve dans mon courrier électronique le message d’une ancienne professeur résidant à l’étranger pour qui j’ai beaucoup d’affection et d’estime qui me demandait des nouvelles de la grève de la FLAHM du 22 février et du rassemblement des universitaires le même jour. C’est à ce moment là que m’est revenu à l’esprit le message d’une collègue qui, le 26 janvier dernier, m’écrivait à 22h30, au plus fort de la crise : « J’attends ton bulletin ! J’attends encore un peu ? » et que je me suis rappelé que cette chronique avait permis avec d’autres moyens de lutte de constituer puis de raffermir la chaîne de solidarité nationale et même internationale avec la FLAHM moralement sinistrée à la suite de sa prise en otage par le groupuscule des partisans du niqàb.

                                                                                                                                                            Toutes mes excuses à l’adresse des « abonnés » de cette chronique pour avoir différé la relation des évènements survenus le 22 février alors que je me devais d’en rendre compte en temps quasi réel ! Je reprends donc mon travail de Sisyphe dont l’utilité est à nouveau confirmée par ces sollicitations, n’en déplaise à un détracteur anonyme qui, ironisant à propos de ma persévérance, m’écrivait au moment même du rassemblement des universitaires toujours par courriel que je devais être lassé de « peigner la girafe », que mon dévouement pour la cause était inutile, les dés étant jetés et la cause perdue, que j’étais idiot de me mesurer à plus fort que moi, moi qui m’étais effondrée le jour de l’agression qui m’a amené aux urgences, qu’il était temps de tourner casaque, de ne plus ramer dans les sens contraire des vents et des opportunités, avant de me suggérer d’éviter le courroux de mes supérieurs hiérarchiques en cessant de faire paraître cette publication.

                                                                                                                                                            De ces menaces à peine voilées, je n’en ai cure mais je fais mon mea culpa de professeur accaparé ces derniers jours par les corrections des examens semestriels, le versement des notes, la présidence d’un jury, soucieux de faire son devoir dans les délais impartis et acculé par cette charge de travail importante et cette exigence à se consacrer uniquement à ses étudiants.

                                                                                                                                                            Ecrire, à propos du rassemblement du 22 février décidé par le bureau national de la FGESRS, que les universitaires ont bravé les pluies torrentielles et le mauvais temps pour venir nombreux à ce rassemblement serait mentir. Nous étions dans le meilleur des cas deux cents personnes et même moins selon les estimations d’autres collègues. Les précipitations exceptionnelles qui se sont abattues dans la nuit du 22 au 23 février sur le grand Tunis et qui se sont poursuivies dans la matinée du 22 février expliquent en partie cette démobilisation en raison de l’impossibilité pour de nombreux universitaires bloqués par la circulation et obligés de faire demi-tour, de joindre le lieu du rassemblement. Le souvenir des inondations de 2003 est encore vivace dans les esprits à un point tel qu’il a développé chez de nombreux Tunisois la phobie des pluies torrentielles, ce qui explique aussi le très fort taux d’absentéisme constaté chez les étudiants de la FLAHM à la fin de la semaine qui vient de s’achever. D’autre part, l’organisation d’un rassemblement non accompagné d’une grève nationale ne pouvait que réduire l’ampleur de la protestation. Enfin certains professeurs de la FLAHM, qui d’habitude viennent nombreux à ces rassemblements à la suite d’une culture du militantisme dont ils sont bien imprégnés, en ont été dissuadés non seulement à cause des intempéries mais aussi en raison de la correction des copies d’examen. Les caprices de la météo ont également empêché les enseignants de la FLAHM à joindre leur faculté ce jour-là, l’accès à la Manouba ayant été rendu impossible parce que les routes avaient été coupées à la suite des pluies si bien que l’assemblée générale qui devait se tenir le jour de la grève a été reportée au lendemain, que la FLAHM était également désertée par un très grand nombre de ses étudiants pour la même raison et qu’aucun journaliste n’a pas pu se déplacer pour couvrir la grève. Aucun cours n’a eu lieu et le mouvement a été suivi massivement. Mais l’obligation de présence lors de la grève qui est une exigence morale n’a pas été respectée.

                                                                                                                                                            Malgré leur petit nombre, les manifestants n’ont pas cessé pendant plus de trois heures de scander et de répéter des slogans réclamant le démarrage des négociations avec le ministère, la prise en charge par ce dernier des véritables problèmes de l’université et ils ont, à maintes reprises, exhorté l’autorité de tutelle, à avoir le courage politique de résoudre le problème du niqàb qui fait perdre un temps énorme et beaucoup d’énergie à toutes les parties prenantes pour se consacrer à la réforme du LMD, à la révision du statut des enseignants chercheurs et des textes organisant la vie universitaire.

                                                                                                                                                            A côté de la banderole appelant le ministère à la satisfaction des revendications morales, professionnelles et matérielles des universitaires, une large banderole des enseignants de la FLAHM affichait leur détermination à défendre la dignité de l’universitaire et les libertés académiques. On pouvait lire aussi sur sept pancartes réversibles des slogans qui se sont fait l’écho de ces deux grands thèmes mobilisateurs et les ont développés. Certaines de ces formules étaient tellement percutantes que le téléjournal de 20 heures de la Télévision Nationale Tunisienne les a mises en exergue par le recours à des plans rapprochés et des travellings avant. Elles constituaient souvent des réponses à la conférence de presse tenue par le ministre le 16 février dernier. On peut en citer à titre d’exemple :

                                                                                                                                                            -  »La publication d’une note appelant le respect du règlement intérieur ne demande pas la promulgation d’une constitution «  ;
                                                                                                                                                            - »La position du ministère au sujet du niqàb est une position politique préjudiciable au savoir«  ;
                                                                                                                                                            - »Le dévoilement du visage dans l’enceinte de l’université est une nécessité dictée par le fonctionnement normal du service public« 
                                                                                                                                                            .

                                                                                                                                                            Les autres slogans ont mis l’accent sur la protection par le ministère des enseignants et de l’institution et ont insisté sur l’un des sujets liés à l’affaire du niqàb, considéré comme l’un des plus sensibles de l’actualité universitaire ces derniers temps au point d’avoir provoqué la grève du 22 février : l’humiliation de l’enseignant, autre signe des misères de notre Temps. La dignité de l’universitaire et de l’enseignant est tellement bafouée aujourd’hui – les collègues du secondaire en savent aussi quelque chose, eux qui ont observé dans tout le pays, le mercredi 15 février, vingt minutes d’arrêt de travail pour protester contre les violences de plus en plus nombreuses qu’ils subissent – que le prince des poètes, Ahmad Shawki, doit se retourner dans sa tombe, lui qui a fait accéder l’enseignant à la dignité d’un prophète, au spectacle désolant de ces professeurs de la Manouba livrés à la furie de leurs agresseurs. L’idée saugrenue de fabriquer une machine à remonter le temps me vient alors à l’esprit pour pouvoir vivre à une époque où l’on pouvait écrire les vers célèbres d’ Ahmad Shawki, emblèmes du sacerdoce de l’éducateur, qui résonneront pour l’éternité dans l’âme de tous ceux qui, reconnaissants, accorderont toujours à l’éducateur la distinction qu’il mérite sans passer pour des extraterrestres :

                                                                                                                                                            «  Salue l’instituteur et rends lui les honneurs
                                                                                                                                                            Car l’instituteur a une place dans les rangs bienheureux des prophètes
                                                                                                                                                             ».

                                                                                                                                                            L’envie me prend à la suite de Shawki de développer cet hommage en paraphrasant Baudelaire bénissant le poète :

                                                                                                                                                            Dieu garde à l’instituteur, à l’enseignant
                                                                                                                                                            Une place dans les rangs bienheureux des voyants
                                                                                                                                                            Des anachorètes, des prophètes, des visionnaires et des saintes légions
                                                                                                                                                            .

                                                                                                                                                            Remonter le temps pour pouvoir revivre des scènes d’un âge d’or où d’anciens élèves aujourd’hui disparus, sexagénaires ou même octogénaires de feu mon père, si El Moncef, qui était ce qu’on appelait à l’époque un instituteur unilingue de français, dans la prestigieuse école coranique moderne El Arfanya, se mettaient spontanément à réciter la Fatiha et à louer ses mérites quand à l’occasion d’une rencontre fortuite ils apprenaient que j’étais le fils de leur maître, tels Tahar Ayachi, journaliste à La Presse qui a écrit un hommage à El Arfanya et à ses instituteurs dans un article publié en février 1999 sur les colonnes de ce quotidien !

                                                                                                                                                            Une pensée émue pour Albert Camus m’étreint le cœur à la lecture du slogan : «  Pas d’enseignement, pas d’activités, tant que la dignité de l’enseignant sera foulée ! ». C’est après sa mère, à Louis Germain, l’instituteur grâce auquel il a pu poursuivre ses études et devenir un brillant élève qu’Albert Camus pense et qu’il rend dans une lettre émouvante, en signe de gratitude, l’un des hommages les plus beaux d’un élève à son maître, après avoir appris qu’il était le lauréat du prix Nobel de littérature en 1957 : «  Sans vous, sans cette main affectueuse que vous avez tendue au petit enfant pauvre que j’étais, sans votre enseignement, et votre exemple, rien de tout cela ne serait arrivé. Je ne me fais pas un monde de cette sorte d’honneur. Mais celui-là est du moins une occasion pour vous dire ce que vous avez été, et êtes toujours pour moi, et pour vous assurer que vos efforts, votre travail et le cœur généreux que vous y mettiez sont toujours vivants chez un de vos petits écoliers qui, malgré l’âge, n’a pas cessé d’être votre reconnaissant élève  ».

                                                                                                                                                            Moi, qui sans prétendre à l’illustre rang où Shawki place l’enseignant, aspire à une élévation morale et spirituelle, voilà que les niqabées et leurs défenseurs me renvoient de moi l’image avilissante d’un obsédé sexuel, incapable de dompter ses appétits charnels et d’un satyre potentiel dont il faut prévenir les tentations libidineuses en empêchant tout contact visuel entre lui et ses étudiantes (sic !) !

                                                                                                                                                            La déclaration du secrétaire général de la FGESRS, rendant compte de la réunion de la délégation syndicale avec le conseiller du ministre chargé des relations syndicales interrompt ma méditation intérieure et me ramène sur terre. J’y apprends que le ministère a accepté de négocier avec notre syndicat au sujet des revendications matérielles et professionnelles. Concernant le niqàb, j’arrive à comprendre grâce à ma connaissance des figures de rhétorique et de la psychanalyse freudienne de que notre délégation a reçu la sempiternelle réponse du berger à la bergère. A nos détracteurs tentés de dire que la montagne a accouché d’une souris, je ne me départirai jamais de mon optimiste pour rétorquer : « Nous sommes faits d’un minerai de haute teneur et notre foi en nos valeurs nous fera soulever des montagnes ! ». ».

                                                                                                                                                            Salah HORCHANI


                                                                                                                                                            • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 1er mars 2012 08:46

                                                                                                                                                              « Nouvelles de la Faculté des Lettres de la Manouba (Tunisie)
                                                                                                                                                              (Tunis, le 28 février 2012)

                                                                                                                                                              Par Habib Mellakh
                                                                                                                                                              universitaire, syndicaliste
                                                                                                                                                              Département de français, Faculté des Lettres de la Manouba

                                                                                                                                                              Nouvelle grève de protestation des enseignants, rixes et échauffourées entre étudiants

                                                                                                                                                              La situation a dégénéré à nouveau ce matin vers dix heures et demie à la faculté des lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba à la suite de deux nouvelles agressions perpétrées par le groupuscule qui occupe la faculté. La professeur Samia Yazidi a été empêchée d’assurer son cours et a essuyé les quolibets et les insultes d’une bande déchaînée. Le professeur Souhaïl Chemli est devenue la cible privilégiée de ces assaillants qui s’en sont pris à lui pour la deuxième fois en huit jours. Aujourd’hui ce sont deux niqabées appuyées par leurs partisans qui se sont particulièrement distinguées en défonçant la porte de la salle affectée à ce dernier, après l’avoir abreuvé d’un concert d’injures d’une rare intensité.

                                                                                                                                                              Dégradation de biens publics et participation à la dégradation de biens publics, entrave à des fonctionnaires dans l’exercice de leurs fonctions, outrage à un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions, ces délits dont les membres du groupe se sont rendus coupables aujourd’hui, sont des infractions à la loi dont ils sont coutumiers depuis trois mois et qui sont sanctionnées par le code pénal tunisien en vertu de plusieurs articles dont l’article 116, qui stipule que « quiconque exerce ou menace d’exercer des violences sur un fonctionnaire public pour le contraindre à faire ou à ne pas faire un acte relevant de ses fonctions » commet une infraction pénale. Mais ils n’ont jamais été traduits en justice pour ces délits ni même sérieusement inquiétés malgré les récidives, et les plaintes déposées par l’administration et les victimes de ces agressions. Cette énigme intrigue les enseignants à la FLAHM qui se sentent de plus en plus abandonnés par les autorités et livrés à leurs agresseurs. Exaspérés par les humiliations, les violences physiques et morales, les menaces, le harcèlement programmé qu’ils subissent depuis trois mois et l’indifférence des autorités, ils ont traduit leur ras-le-bol la semaine dernière par une grève d’une journée et demie.

                                                                                                                                                              Mais aujourd’hui un fait nouveau dans la riposte des enseignants doit être mis en exergue. En plus du débrayage de protestation qu’ils ont spontanément effectué, ils ont manifesté, pour la première fois depuis le début de la crise à l’intérieur du campus de la Manouba, scandant des slogans où ils ont insisté sur leur détermination à assurer leurs enseignements tout en fustigeant les empêcheurs de tourner en rond, les saboteurs de leurs cours. Aspirant à être des enseignants assidus dans une université libérée des intrus, à assurer des cours dans une faculté libérée des milices et des sections d’assaut, ils ont répété en chœur : « جامعتنا حرة حرة و الدراسة مستمرة » (Notre université doit être libérée et nos cours continuellement assurés). Cette idée a été ressassée dans des formules difficilement traduisibles par un traducteur soucieux de respecter la rime et l’esprit du slogan. Elle a été reprise par de nombreux intervenants lors de l’assemblée générale qui s’est tenue aujourd’hui. Les enseignants de la FLAHM sont partis de l’idée que le contrat de travail entre l’universitaire et l’Etat tunisien comportait une obligation de moyens en vue de protéger le fonctionnaire, d’assurer sa sécurité dans l’exercice de ses fonctions, d’empêcher les agressions dont il pourrait être la victime, obligation figurant explicitement ou d’une manière allusive dans de nombreuses lois ainsi que dans les recommandations internationales, comme celle relative à la condition du personnel enseignant de l’enseignement supérieur, adoptée par la Conférence générale de l’UNESCO en 1997. Estimant que le contexte actuel de leur institution a engendré de graves périls pour leur sécurité et considérant que l’Etat est récalcitrant à offrir les moyens visant à assurer cette sécurité, condition sine qua non du fonctionnement normal du service public de l’enseignement dont il a la charge, ils ont revendiqué à nouveau le droit de travailler dans des conditions de sécurité normales. Ils se sont déclarés prêts à reprendre le travail dès demain si l’autorité de tutelle débarrasse la faculté des intrus et assure les conditions de leur départ définitif, c’est-à-dire le recrutement d’un corps de vigiles dépendant du doyen et, en attendant, le recours à des forces de sécurité disposées près de la faculté pour aider son personnel à filtrer les entrées. Par contre si les autorités continuent à être laxistes en fermant les yeux sur les violences, alors qu’elles devraient faire preuve d’une « tolérance zéro » pour toute perturbation des études, ils s’excuseront de ne pouvoir assurer leur mission en raison de la défaillance de l’Etat, peu soucieux de respecter le droit à la sécurité des enseignants et des étudiants et refusant de fournir les moyens pour le faire. Ils tiennent à assurer à toutes les parties que ce n’est pas le droit à manifester pacifiquement qui est en cause mais les violences exercées dans le but d’empêcher l’application d’un règlement intérieur que le tribunal administratif vient de valider.

                                                                                                                                                              Un autre fait nouveau mérite aussi d’être signalé. Les étudiants, qui vivent aussi dans l’insécurité parce que continuellement menacés par le groupuscule selon les confidences de beaucoup d’entre eux, se sont joints à la manifestation des enseignants qui a été suivie par un rassemblement devant la Présidence de l’Université de la Manouba. Le Recteur de la Manouba, qui a reçu une délégation composée d’enseignants et d’étudiants l’a assurée de son soutien total et de sa détermination à aider la faculté dans la lutte qu’elle mène pour imposer le respect des valeurs universitaires et pour la défense de la sécurité des cours.

                                                                                                                                                              De retour à la faculté, les manifestants semblent avoir été provoqués par le groupuscule des partisans du niqàb. Il en a résulté des rixes et des échauffourées entre les étudiants des deux bords. De nombreuses étudiantes se sont évanouies, terrorisées par le spectacle des scènes de violence qui ont opposé les deux camps.

                                                                                                                                                              Depuis hier, on sentait venir les nouveaux troubles, le groupuscule ayant amorcé une nouvelle escalade en empêchant le déroulement de six cours et obligeant les enseignants travaillant dans les amphithéâtres à déclarer forfait et 1200 étudiants concernés par les cours dans ces espaces à en être privés à cause du terrible boucan occasionné par les haut-parleurs du groupuscule, occupé à animer une séance de prédication selon une coutume maintenant bien établie. Il a aussi à nouveau squatté la salle 153 pour l’affecter à la prière. Cette escalade semble n’être qu’un échauffement en prévision de la journée du vendredi 2 mars qui s’annonce terrible. En effet, c’est ce jour-là que sera traduit devant le conseil de discipline de la FLAHM le premier groupe d’étudiants coupables d’infractions et d’actes de violence. ».

                                                                                                                                                              Salah HORCHANI


                                                                                                                                                              • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 1er mars 2012 08:55


                                                                                                                                                                « Nouvelles de la Faculté des Lettres de la Manouba (Tunisie)
                                                                                                                                                                (Tunis, le 29 février 2012)

                                                                                                                                                                Par Habib Mellakh
                                                                                                                                                                universitaire, syndicaliste
                                                                                                                                                                Département de français, Faculté des Lettres de la Manouba

                                                                                                                                                                Les enseignants de la Manouba ne sont pas en grève

                                                                                                                                                                Les enseignants de la faculté des lettres de la Manouba ne sont pas en grève. Mais ils font le constat amer de l’impossibilité d’accomplir leurs tâches pour des raisons indépendantes de leur volonté. Ce n’est pas à eux d’assurer leur propre sécurité, celle des étudiants et celle de l’institution dans un contexte où les autorités continuent à être défaillantes et où le déroulement des cours devient extrêmement périlleux en l’absence des conditions de sécurité minimales. Ils réclament le recrutement d’un corps de vigiles dépendant du doyen et, en attendant, le recours à des forces de sécurité disposées près de la faculté pour aider son personnel à filtrer les entrées.

                                                                                                                                                                C’est le message qu’ils ont tenu à transmettre aux autorités lors de leur assemblée générale syndicale tenue ce matin à la FLAHM. Ils se sont mis d’accord pour organiser tous les jours et à tout moment une assemblée générale pour évaluer la situation sur le plan sécuritaire et juger de la possibilité d’une reprise des cours. C’est le même message qui a été transmis par le doyen de la FLAHM et par le recteur de l’université de la Manouba tant au ministère de tutelle qu’aux médias venus solliciter leur point de vue sur l’évolution de la situation.

                                                                                                                                                                Il ressort également de l’assemblée tenue ce matin que les enseignants de la FLAHM appréhendent la journée du 2 mars qui verra la comparution devant le conseil de discipline d’un premier groupe d’étudiants, parmi ceux qui ont été coupables d’agressions et d’infractions aux règlements de la faculté. Le recteur et le doyen ont appelé les autorités à protéger la faculté ce jour-là car on s’attend au pire, la défense de l’institution par son propre personnel et ses enseignants pouvant s’avérer insuffisantes pour pallier les risques de dégradation de la situation et pourrait nous entraîner dans une spirale infernale et provoquer ce que tout le monde craint. ».

                                                                                                                                                                Salah HORCHANI


                                                                                                                                                                • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 2 mars 2012 22:17

                                                                                                                                                                  200 universitaires français avec Habib Kazdaghli [Doyen de la Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba (FLAHM) ] contre le niqab :

                                                                                                                                                                  http://mag14.com/actuel/35-societe/386-200-universitaires-francais-avec-habib-kazdaghli-contre-le-niqab.html

                                                                                                                                                                  Salah HORCHANI


                                                                                                                                                                  • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 2 mars 2012 22:37

                                                                                                                                                                    « Nouvelles de la Faculté des Lettres de la Manouba (Tunisie)
                                                                                                                                                                    (Tunis, le 1 mars 2012)

                                                                                                                                                                    Par Habib Mellakh
                                                                                                                                                                    universitaire, syndicaliste
                                                                                                                                                                    Département de français, Faculté des Lettres de la Manouba

                                                                                                                                                                    Les enseignants de la Manouba suspendent l’exercice du droit au retrait

                                                                                                                                                                    Une grande confusion a caractérisé dans les médias, auprès des étudiants, de l’opinion publique et même chez les enseignants la qualification de l’action menée par les enseignants de la Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba au cours des deux derniers jours. Le caractère inédit de ce type d’action en Tunisie, l’absence de culture juridique chez beaucoup d’acteurs de la scène syndicale, même quand il s’agit des droits reconnus ou méconnus des travailleurs, sont à l’origine de ce cafouillage terminologique.

                                                                                                                                                                    Alors que ces termes sont inappropriés au niveau juridique, on parle tantôt de grève ouverte, tantôt de suspension des cours. Le bureau syndical de la FLAHM a toutefois précisé que les enseignants n’étaient pas en grève mais qu’ils étaient dans l’impossibilité d’assurer leurs cours à cause de périls réels encourus, sans trouver le terme adéquat pouvant se substituer à cette formule périphrastique qui est « le droit au retrait ». Il ne le dit pas par pure rhétorique ou parce que que la grève ouverte fait peur et pour atténuer l’effet d’une annonce pareille mais par référence à cette notion à laquelle on n’est pas familiarisé.

                                                                                                                                                                    Ce droit est reconnu en France et dans d’autres pays pour les fonctionnaires et pour les ouvriers et défini dans le code du travail français comme le droit pour le salarié de « se retirer » d’une situation de travail présentant un « danger grave et imminent pour sa vie ou sa santé ». La durée du droit au retrait dépend de la nature du danger et de sa persistance. Droit individuel mais pouvant être exercé collectivement, il n’entraîne ni sanction, ni retenue sur salaire. Même si le droit tunisien ne le reconnaît pas – il n’en existe aucune mention, ni dans le code du travail, ni dans la loi sur la fonction publique – et que les enseignants de la FLAHM n’en avaient aucune connaissance, ils ont estimé qu’ils pouvaient, en vertu du bon sens, se prévaloir du danger vécu pour se retirer et qu’ils n’étaient pas dans une situation de grève, puisque cette action est définie par le législateur comme un arrêt de travail volontaire dans le but de faire aboutir des revendications professionnelles.

                                                                                                                                                                    L’objectif de ce retrait était de pousser l’autorité de tutelle à leur éviter le risque d’être à nouveau agressés par « les sections d’assaut » implantées à la Manouba grâce au recrutement d’un corps de vigiles réclamé depuis les examens semestriels ou, à défaut, et dans l’attente de l’engagement de ce service de fonctionnaires dépendant du doyen, par l’appel aux forces de l’ordre pour aider les agents de la faculté à filtrer les entrées.

                                                                                                                                                                    Les enseignants de la FLAHM ont organisé aujourd’hui deux assemblées générales syndicales pour un suivi de la situation et une évaluation, en début de matinée et en début d’après-midi, de la permanence du risque d’agression ou de sa disparition, en vertu de la définition du retrait qui lie sa durée à la persistance du danger.

                                                                                                                                                                    Au cours de l’assemblée tenue le matin, les enseignants ont jugé que l’autorité de tutelle n’avait pas offert les conditions de sécurité requises pour une reprise du travail. L’assemblée de l’après-midi a pris connaissance des communiqués du ministère et du rectorat diffusés en début d’après-midi pour dénoncer les violations continuelles de la faculté par le groupuscule des partisans du niqàb et les agressions répétées contre les enseignants et pour exprimer le soutien total de ces deux autorités aux professeurs agressés et leur souci de les protéger. Même s’il ne résout pas le problème sécuritaire et qu’il n’est pas signé ni par le ministre en voyage, ni par un représentant de l’autorité, le communiqué émanant du cabinet du ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique ainsi que l’engagement du ministère à solliciter un cordon de sécurité pour protéger les enseignants à l’occasion de la traduction devant le conseil de discipline de la FLAHM des étudiants coupables d’agressions et d’infractions, ont eu le don de constituer aux yeux des enseignants, un progrès à même de justifier la suspension de l’exercice de leur droit au retrait.

                                                                                                                                                                    Toutefois, ils se sont déclarés mobilisés pour entreprendre toutes les actions jugées utiles chaque fois que leur sécurité serait menacée et que leur dignité serait bafouée et pour revendiquer la publication par le ministère d’une note de service validant le règlement intérieur de la faculté selon les termes d’un communiqué commun publié en fin d’après-midi par les deux syndicats de la FLAHM. ».

                                                                                                                                                                    Salah HORCHANI


                                                                                                                                                                    • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 4 mars 2012 20:21

                                                                                                                                                                      Les filles au niqab devant le Conseil de Discipline

                                                                                                                                                                      Le barbu,Mohamed Bakhti, salafiste extrémiste et défenseur du niqab à la Faculté des lettres, des arts et des humanités de la Manouba est traduit devant le conseil de discipline, ce vendredi 2 mars . On lui reproche d’avoir transformé sans permission une salle de cours en un lieu de prière. Une accusation rejetée par ses collègues salafistes qui ont fait savoir que la direction de la faculté avait déjà donné la permission d’en prendre.

                                                                                                                                                                      Bakhti est impliqué, selon nos sources, d’avoir agressé verbalement une enseignante de l’établissement . Elle a porté plainte devant la justice.

                                                                                                                                                                      Six étudiantes en niqab devraient être traduites, elles aussi, devant le conseil de discipline pour avoir perturbé le déroulement normal des cours. Une atmosphère très tendue règne dans la Faculté depuis ce matin. les salafistes profitant du silence du ministère de tutelle, affirment leur engagement à défendre leurs droits ainsi que soutenir leurs collègues jusqu’au bout.

                                                                                                                                                                      Un grand nombre d’étudiants ont commencé à se rassembler devant la direction de la faculté .Il y a ceux qui soutiennent les étudiantes portant le niqab et les barbus et qui considèrent cette décision comme arbitraire et la qualifient de « provocation », et en face ,ceux qui appuient la décision des autorités académiques qui ont déféré les étudiantes du niqab devant le conseil de discipline , car elles enfreignent la marche normale de la faculté.

                                                                                                                                                                      La tension monte, et la situation pourrait d’un moment à l’autre dégénérer, au vu des accrochages verbaux ,très sévères ,échangés par les protagonistes.

                                                                                                                                                                      Rappelons que le Conseil Scientifique de la Faculté a interdit ,depuis novembre dernier ,le port du niqab pendant les cours et les examens.

                                                                                                                                                                      Avec le silence troublant du ministre de l’enseignement supérieur , Moncef Ben Salem du parti islamiste Ennahdha ,les salafistes se permettent de continuer leurs menaces et la pression ,tenant en otage les milliers d’étudiants qui risquent une année blanche suite aux multiples arrêts de cours dans cette faculté.

                                                                                                                                                                      Source :
                                                                                                                                                                      http://www.tunisiefocus.com/politique/tunisie/les-filles-au-niqab-devant-le-conseil-de-discipline.html

                                                                                                                                                                      Salah HORCHANI


                                                                                                                                                                      • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 7 mars 2012 08:09

                                                                                                                                                                        « Nouvelles de la Faculté des Lettres de la Manouba (Tunisie)
                                                                                                                                                                        (Tunis, le 6 mars 2012)

                                                                                                                                                                        Par Habib Mellakh
                                                                                                                                                                        universitaire, syndicaliste
                                                                                                                                                                        Département de français, Faculté des Lettres de la Manouba

                                                                                                                                                                        Nouvelle escalade de la violence et de la tension à la Manouba

                                                                                                                                                                        - Les étudiants empêchés d’accéder aux salles de cours et aux amphithéâtres
                                                                                                                                                                        - le bureau du doyen mis sens dessus dessous par deux niqabées
                                                                                                                                                                        -Un fonctionnaire en réunion avec le doyen évite de justesse une pierre lancée à l’intérieur de ce bureau
                                                                                                                                                                        - Le dilemme cornélien des enseignants pris entre le danger lié à l’absence de sécurité et l’intérêt des étudiants.

                                                                                                                                                                        Depuis une semaine, les évènements et les incidents violents se succèdent à la Faculté de la Manouba à une allure démentielle et le chaos s’installe petit à petit après une courte accalmie observée pendant les deux premières semaines du mois de février.

                                                                                                                                                                        Après les agressions subies au début de la semaine dernière par les professeurs Samia Yazidi et Souhaïl Chemli et le défoncement de la porte de la salle occupée par ce dernier, ce qui a poussé les enseignants à exercer leur droit au retrait, après le sit-in organisé vendredi dernier par « des envahisseurs » brandissant les drapeaux de partis islamistes non reconnus, venus des environs soutenir les étudiants déférés devant le conseil discipline, nous avons vécu aujourd’hui une autre journée terrible et à plusieurs égards insolite, caractérisée par une escalade inattendue, ou du moins, dont l’ampleur n’était pas annoncée d’autant plus que le ministère, par le biais du cabinet du ministre, avait dénoncé jeudi dernier les actes de violence subies par les enseignants et indiqué que les mesures disciplinaires intérieures étaient les mieux appropriées pour mettre fin à ce fléau de la violence, sans compter le fait que le verdict prononcé par le conseil de discipline était jugé clément par de nombreux observateurs ( un non lieu, un avertissement, un blâme, 2 renvois de six mois, un renvoi d’une année).

                                                                                                                                                                        En bonne logique, une fois que les sanctions ont été entérinées par l’autorité de tutelle et publiées – cela s’est passé hier matin – le ministère aurait dû prendre les mesures d’accompagnement nécessaires pour calmer l’atmosphère et empêcher les étudiants renvoyés de la faculté d’y accéder pour qu’ils ne nuisent plus. La protection attendue par les enseignants et qui aurait été perçue comme une dissuasion par les perturbateurs ne venant pas, les défenseurs du niqàb en ont profité à nouveau pour empêcher le déroulement des cours des groupes 1 et 2 de la deuxième année arabe. Les étudiants de ces deux groupes (80 environ) ont, en guise de riposte, décidé ce matin d’interdire à tous les étudiants de l’institution d’accéder à leurs départements dans le but de pousser l’administration et le ministère à trouver une solution définitive au problème. Il ne s’agissait pas d’une grève générale ou d’un boycottage des cours comme l’ont laissé entendre certains journalistes collaborant avec des journaux électroniques mais d’une nouvelle prise en otage de la faculté décidée par de nouveaux protagonistes. Pourtant ces étudiants n’ont pas bronché pendant cinq mois alors que leurs cours étaient continuellement perturbés, que six jours auparavant, ils avaient manifesté dans le campus universitaire de la Manouba pour soutenir leurs professeurs victimes de la violence des partisans du niqàb et pour demander le respect du règlement intérieur de leur institution. Qu’ils paralysent aujourd’hui la faculté (seuls quelques rares cours ont eu lieu quand des étudiants, surtout ceux des masters et de l’agrégation, ont pu par un escalier dérobé, après avoir trompé la vigilance des sentinelles, accédé aux bâtiments abritant leurs départements), est d’autant plus suspect que les étudiants coupables d’agressions et d’infractions ont été sanctionnés et qu’une solution est possible grâce à l’application de ces sanctions. Qu’ils réclament le départ du doyen et qu’ils reprochent à l’administration de la faculté son impuissance à l’occasion de leur manifestation devant les bureaux de l’administration centrale est d’autant plus surprenant qu’ils n’ont cessé de soutenir jusque dans les derniers jours la position du conseil scientifique de l’établissement et qu’ils réclamaient la semaine passée le départ du ministère. Que penser de ces incohérences et de cette volte-face que rien n’annonçait ? Beaucoup de collègues scandalisés crient à la manipulation.

                                                                                                                                                                        Cette situation tendue et propice à tous les dérapages a poussé deux niqabées qui en voulaient au doyen et au conseil de discipline, l’une pour avoir écopé d’un renvoi de six mois, l’autre parce qu’elle comparaîtra prochainement devant l’instance disciplinaire, à faire irruption dans le bureau du doyen qui était en réunion avec un employé de la direction des affaires estudiantines, pour mettre ses documents, ses affaires, sens dessus dessous. Après l’intrusion sauvage, le bureau visité par les journalistes et le substitut du Procureur de la République présentait un aspect de désolation : des documents, des parapheurs, des livres, des revues et des journaux jonchaient le sol et étaient parfois froissés mais rarement déchirés. On aurait dit qu’une tornade était passée par là.

                                                                                                                                                                        Le doyen est allé à la suite de cette agression porter plainte auprès du district de la Garde Nationale à la Manouba. Longtemps après son départ, l’une des étudiantes a simulé, selon les témoignages des membres de l’administration présents, un malaise après avoir mesuré la gravité de son forfait, prétendant avoir été violenté par le doyen et réclamant le SAMU. Ses camarades en ont profité pour lancer, via la page Talaba-révolution de Facebook, leur page sur le réseau social, un appel aux salafistes des quartiers voisins pour qu’ils viennent renforcer leurs rangs. Répondant à cet appel, une vingtaine de leurs militants se masse vers dix huit heures devant la porte de la faculté. Une dizaine parmi ces recrues pénètre dans l’enceinte de l’établissement pour rejoindre le groupuscule attroupé devant l’administration centrale. Vers dix neuf heures, un projectile lancé – à en juger par son impact – avec une force inouïe dans la direction du bureau du doyen défonce une vitre, traverse un rideau, effleure un fonctionnaire en réunion avec le doyen et trois de ses collègues et atterrit au beau milieu du bureau après s’être fracassé en deux. Plus de peur que de mal ! Mais le sentiment d’insécurité s’empare de plus en plus du personnel enseignant, administratif et ouvrier.

                                                                                                                                                                        Demain, les enseignants se réuniront en assemblée générale à midi et demie, pendant la pause entre les deux séances de la journée. Ils n’ont pas décidé de faire valoir leur droit au retrait car ils sont pris dans un dilemme cornélien. Ils pensent à leur sécurité mais ils sont soucieux de faire éviter aux étudiants le spectre de l’année blanche. C’est, du reste, pourquoi ils ont suspendu la semaine dernière l’exercice de leur droit au retrait.

                                                                                                                                                                        Mais pourront-ils continuer à être stoïques alors qu’une menace réelle plane désormais sur leur intégrité physique et qu’ils essuient continuellement les humiliations depuis maintenant plus de trois mois sans que personne ne songe à les protéger ? »

                                                                                                                                                                        Salah HORCHANI


                                                                                                                                                                        • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 7 mars 2012 09:18

                                                                                                                                                                          La faculté des lettres de la Manouba sombre dans le chaos

                                                                                                                                                                          Au lendemain du verdict rendu le 5 mars par le Conseil de discipline de la Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba, concernant les six étudiants auteurs de graves dépassements en janvier dernier, l’enceinte de la faculté a été le théâtre, mardi 6 mars, d’incidents qui ont troublé les cours.

                                                                                                                                                                          Des étudiants et étudiantes non contents des sanctions qui vont du non-lieu jusqu’au renvoi d’un an en passant par un blâme et une expulsion de six mois, ont empêché l’accès à différents département dont celui d’Arabe, revendiquant leur droit aux études. Peu d’enseignements ont pu avoir lieu, mais dans une atmosphère délétère.

                                                                                                                                                                          Il est à noter que deux étudiantes ont fait irruption dans le bureau du doyen provoquant des dégâts importants. Après avoir été évacuées, un renfort est venu leur apporter soutien. De nombreux étudiants se sont massés devant les locaux de l’administration. Il en est résulté une situation de forte tension, ce qui a conduit le doyen à faire appel aux forces de l’ordre. À FLAHM on ne voit toujours pas le bout du tunnel.

                                                                                                                                                                          Source :
                                                                                                                                                                          http://www.webdo.tn/2012/03/06/la-faculte-des-lettres-de-la-manouba-sombre-dans-le-chaos/

                                                                                                                                                                          Salah HORCHANI


                                                                                                                                                                          • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 8 mars 2012 09:09

                                                                                                                                                                            « Nouvelles de la Faculté des Lettres de la Manouba (Tunisie)
                                                                                                                                                                            (Tunis, le 7 mars 2012)

                                                                                                                                                                            Par Habib Mellakh
                                                                                                                                                                            universitaire syndicaliste
                                                                                                                                                                            Département de français, Faculté des Lettres de la Manouba

                                                                                                                                                                            Terreur salafiste à la Manouba

                                                                                                                                                                            - Le drapeau tunisien profané
                                                                                                                                                                            - « Où est le doyen ? Je vais le frapper d’un coup de couteau », vocifère une niqabée
                                                                                                                                                                            - « L’un d’entre vous est-il le doyen mécréant ? », nous dit un salafiste hystérique qui essaye de nous agresser
                                                                                                                                                                            - Les salafistes des quartiers voisins de la FLAHM se postent devant l’entrée principale de l’institution et empêchent les étudiants d’en franchir le seuil
                                                                                                                                                                            - Les étudiants de l’UGET pourchassés par les salafistes : un bilan de deux blessés

                                                                                                                                                                            De mémoire d’enseignant sur le point d’achever la trente neuvième année de sa carrière, je ne me souviens pas avoir été témoin d’une journée aussi cauchemardesque que celle que je viens de vivre aujourd’hui. Il m’a été donné d’assister sous le régime de Bourguiba et de Ben Ali à de nombreuses crises, à des moments dramatiques à l’université mais je n’ai jamais vu des scènes aussi terrifiantes où une faculté, des enseignants et des étudiants sans défense ont été livrés par les autorités à l’hystérie d’un groupuscule politique. Des étudiants rcédistes ont, certes, pu parfois attaquer des institutions universitaires à l’occasion d’élections des représentants des étudiants au sein des conseils scientifiques mais ces agressions n’ont jamais été perpétrées par des milices rcédistes et les enseignants ont toujours été épargnés.

                                                                                                                                                                            Ce groupuscule politique qui a pris en otage aujourd’hui notre faculté était composé d’une centaine de salafistes et de membres du parti Ettahrir, arborant les drapeaux de leurs partis respectifs. Ces miliciens dont certains ont été reconnus comme des commerçants ayant pignon sur rue dans des quartiers populaires voisins de la faculté et qui rappellent par leur uniforme – habit afghan et brodequin militaire – , leur comportement violent, leurs chants, les groupuscules fascistes et extrémistes qui ont sévi dans d’autres contrées, sont venus réclamer le départ du doyen élu de la FLAHM. Bloquant l’accès à la faculté, ils ont empêché tous les étudiants d’en franchir le seuil et interdit aux voitures d’y pénétrer. Cette interdiction a suscité la rage de beaucoup d’étudiants désireux de rejoindre les salles de cours, très critiques à l’égard de l’autorité de tutelle accusée de connivence avec les partisans du niqàb, mais impuissants devant les menaces des salafistes, impressionnants par leur force physique, grossiers à souhait et dont le regard, les gestes et les propos arrogants dissuadaient de nombreux étudiants à persévérer dans leurs tentatives de forcer le blocus. Ce barrage humain érigé par les salafistes semblait plaire à quelques étudiants arabisants auxquels on a fait accroire que la détermination des enseignants à refuser les niqabées avait engendré l’impasse, les avait privés de cours et qu’il fallait les faire plier en recourant à la politique du pire.

                                                                                                                                                                            Vers dix heures et demie, l’obstination de la majorité habituellement silencieuse renforcée par des militants de l’UGET a fini par avoir raison du blocus. Mais seuls quelques cours ont eu lieu à cause du forfait de nombreux étudiants craignant dès le départ de se mesurer aux salafistes et préférant rentrer chez eux et en raison de la décision prise par les militants de l’UGET d’organiser une assemblée générale devant l’administration centrale pour contrecarrer la démonstration de force des salafistes.

                                                                                                                                                                            La joute verbale, par assemblées interposés, opposant salafistes et ugétistes se transforme en une altercation sur le toit de l’ancien poste de police lorsque des salafistes ont enlevé le drapeau tunisien et l’ont remplacé par le drapeau noir du parti Ettahrir. Cette profanation de l’emblème national, perçue comme une atteinte à l’unité de la Nation et un affront à ses valeurs et au sang versé par ses martyrs a suscité une réaction très noble et très héroïque chez une jeune étudiante qui, contrant le sectarisme du salafiste, s’est précipitée pour hisser à nouveau le drapeau national et qui, bien que sauvagement bousculée est parvenue à ses fins avec l’aide d’autres camarades.

                                                                                                                                                                            Ce sacrilège n’est pas sans rappeler une autre scène où l’un des sit-ineurs, en tenue de combat, brandit dans une attitude iconoclaste, après s’être hissée sur le socle élevé de la sculpture baptisée « Michket el Anouar » (la lanterne du savoir) et située au milieu du parc , ce même drapeau noir du parti Ettahrir. Cette scène qui s’est déroulée à la fin des examens semestriels, et qui est emblématique des enjeux de l’affaire du niqàb, signifie la politisation de l’université, son asservissement aux idéologies, l’intention d’en faire l’instrument d’une idéologie sectaire, d’une propagande pour un nouveau projet de société inspiré d’une lecture dogmatique de l’Islam qui exclut les autres interprétations considérées comme des hérésies.

                                                                                                                                                                            L’élément nouveau aujourd’hui qui réside dans la profanation de la bannière nationale confirme ce projet sectaire.

                                                                                                                                                                            Ces salafistes, après un échange d’accusations et d’insultes mutuelles avec les ugétistes, pourchassent ces derniers à l’extérieur de la faculté, blessant deux d’entre eux selon des témoignages concordants. De retour à la faculté, ils essaient de semer l’épouvante à l’intérieur de l’établissement. Alors que j’étais en train de discuter de la situation avec un groupe de trois collègues, l’un des salafistes qui semble avoir mis les pieds à la faculté pour la première fois, plus hystérique que les autres et suivi par une horde déchaînée, courant à une allure vertigineuse vers l’administration centrale qui abrite le bureau du doyen, toise notre groupe et nous dit : « L’un d’entre vous est-il le doyen mécréant ? » et il nous aurait agressé sans l’interposition énergique de l’un des étudiants qui a craint le pire. Une niqabée vocifère : « Où est le doyen ? Je vais le frapper d’un coup de couteau »,. Et le groupe de continuer sa course folle vers le bureau du doyen à qui je téléphone et qui m’apprend qu’il n’est plus dans son bureau.

                                                                                                                                                                            A peine sorti de la faculté, je suis témoin de la cavalcade d’un groupe conduit par une jeune fille et pourchassé par un groupe de barbus. Bien qu’essoufflée et en proie à une grosse panique, elle m’informe qu’elle est journaliste freelance, qu’elle travaille pour la BBC et qu’elle est poursuivie, elle son groupe, pour avoir filmé les salafistes en train de tabasser un étudiant de l’UGTT, l’objet de la poursuite étant bien entendu la confiscation de la caméra du groupe pour récupérer le film accusateur . Un citoyen remarquant le désarroi arrête sa voiture et nous avons le temps de nous y engouffrer.

                                                                                                                                                                            Que les salafistes sèment la terreur à la faculté, qu’ils menacent de mort le personnel, qu’ils cherchent le doyen pour l’agresser ou le poignarder, tout cela n’émeut nullement les autorités qui se murent dans un silence complice. Les requêtes du doyen auprès des autorités sollicitant l’intervention des forces de l’ordre pour mettre fin à l’attaque des salafistes et au chaos qu’elle a générée n’ont pas été prises en considération. Nous sommes devenus coutumiers de cette attitude qui n’étonne plus venant d’autorités qui nous ont aussi habitués à prendre la défense des agresseurs ou qui nient le réel en évoquant la fabulation des enseignants ou le déforment en parlant de l’amplification des faits. Vers dix sept heures, le sit-in est levé par les sit-ineurs eux-mêmes selon les informations qui me sont parvenues.

                                                                                                                                                                            Cette journée dramatique a entamé, il faut l’avouer, le moral des collègues les plus jeunes mais la détermination à sauver l’année universitaire et à défendre les valeurs universitaires a pris le pas sur la fatigue constatée chez le personnel enseignant un peu éprouvé par trois mois d’un combat stoïque. C’est le constat qui a pu être fait à l’occasion de l’assemblée syndicale tenue aujourd’hui qui sera suivie d’autres assemblées générales d’évaluation lors des prochains jours ».

                                                                                                                                                                            Salah HORCHANI


                                                                                                                                                                            • SNOOP 8 mars 2012 09:38

                                                                                                                                                                              vous étes bien gentil mais en quoi cela nous concerne t’il ?
                                                                                                                                                                              les tunisiens ont voté, librement...pour des islamistes, non ?
                                                                                                                                                                              ben, qu’ils assument !


                                                                                                                                                                            • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 8 mars 2012 10:19

                                                                                                                                                                              @ SNOOP

                                                                                                                                                                              Bonjour,

                                                                                                                                                                              Peut-être que cela ne vous concerne pas, mais, au jour d’aujourd’hui, il y a 919 lecteurs d’Agoravox qui ont cliqué sur « J’aime » et 11 qui ont cliqué sur « Tweeter » ; ce qui constitue, à ma connaissance, un record de la Rubrique !

                                                                                                                                                                              Si vous trouvez mieux, je vous saurais gré de me corriger.

                                                                                                                                                                              Salah HORCHANi



                                                                                                                                                                              • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 9 mars 2012 15:13

                                                                                                                                                                                « Lettre ouverte à Monsieur Moncef Ben Salem, Ministre tunisien de l’Enseignement Supérieur » :

                                                                                                                                                                                http://blogs.mediapart.fr/blog/salah-horchani/090212/lettre-ouverte-monsieur-moncef-ben-salem-ministre-tunisien-de-l-en-0

                                                                                                                                                                                Salah HORCHANI


                                                                                                                                                                                • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 9 mars 2012 15:29

                                                                                                                                                                                  Une déclaration, qui en dit long, du Ministre tunisien de l’Enseignement Supérieur

                                                                                                                                                                                  Une déclaration de Moncef Ben Salem [alias MBS, alias Monsieur Big Salafiste], Ministre tunisien de l’Enseignement Supérieur, passée inaperçue dans nos médias, qui explique son laxisme dans les évènements de la Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba et dévoile son Projet de Réforme Sociétale pour notre Université, déclaration faite hier jeudi 8 mars 2012, en marge de la Conférence de Presse au Palais Présidentiel de Carthage, après la signature du Protocole de Coopération Scientifique et Technologique entre la Tunisie et la Turquie, et ce, humour de son auteur (ou, plutôt, de l’Histoire), le jour de la célébration de la Fête Internationale de la Femme :

                                                                                                                                                                                  « Je ne suis ni pour ni contre le niqab en cours, je constate qu’il y a des professeurs qui enseignent dans le Golfe où toutes les filles portent le niqab et ça ne pose pas de problème », a-t-il dit, accusant « les médias et le conseil scientifique de l’université de la Manouba » d’avoir amplifié le problème.

                                                                                                                                                                                  http://www.intellego.fr/details-actualite/education/tunisie-niqab—le-ministre-de-l-enseignement-desavoue-le-doyen-de-la-manouba/3524

                                                                                                                                                                                  Salah HORCHANI


                                                                                                                                                                                  • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 9 mars 2012 15:51

                                                                                                                                                                                    Amel Aloui, la femme du 8 mars tunisien !

                                                                                                                                                                                    Condamnée à la prison sous Zinochet, Amel Aloui a défié les salafistes qui voulaient enlever le drapeau tunisien, hissé au-dessus d’un bâtiment de la Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba, pour mettre leur drapeau noir à sa place. Seule, elle a grimpé au-dessus du toit pour aller défendre le drapeau tunisien.

                                                                                                                                                                                    http://www.youtube.com/watch?v=volEd9fqK8g&feature=share

                                                                                                                                                                                    Salah HORCHANI


                                                                                                                                                                                    • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 12 mars 2012 18:54

                                                                                                                                                                                      Le syndicat des enseignants et l’Union des Étudiants appellent à une mobilisation nationale

                                                                                                                                                                                      L’incident de l’outrage au drapeau Tunisien à la faculté de la Manouba a dangereusement bousculé les évènements et a attisé la colère des étudiants et des professeurs lesquels ont exprimé leur indignation en se regroupant devant le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche scientifique le vendredi dernier.
                                                                                                                                                                                      Le syndicat des enseignants et l’Union des Etudiants appellent à une mobilisation nationale

                                                                                                                                                                                      Plusieurs partis se sont prononcé sur cette affaire pour condamner cet acte. Pour leur part, le Ministère de l’Enseignement Supérieur et celui de l’Intérieur ont rendu le doyen de la faculté de la Manouba responsable des évènements qui secouent cet établissement universitaire depuis le mois d’Octobre 2011.

                                                                                                                                                                                      En effet, M. Ali Larayadh a déclaré que le ministère de l’intérieur est innocent de toutes les accusations portées à son encontre tout en pointant du doigt le doyen de la faculté de la Manouba. Larayadh a rendu M. Habib Kazdaghli responsable de la persistance des troubles au sein de la faculté en expliquant que les unités de la sûreté ont essayé à maintes reprises d’intervenir pour mettre fin à cette mascarade et rétablir l’ordre, mais le doyen de la faculté, par manque de sérieux, a refusé toute intervention des forces de l’ordre ! 

                                                                                                                                                                                      Jugeant les déclarations de Larayadh et de Ben Salem, une manœuvre pour éluder leur part de responsabilité dans cette affaire, le secrétaire général du syndicat des enseignants, Hessine Boujarra a indiqué que les deux ministères en question ont fait du doyen de la faculté de la Manouba un agneau de sacrifice au lieu de mettre en exécution les mesures susceptibles de remettre les salafistes à leur place et sanctionner les personnes impliquées dans les affaires d’agressions contre les étudiants et les professeurs. 

                                                                                                                                                                                      Parallèlement au syndicat des enseignants et à la fédération de l’enseignement supérieur, l’Union des Etudiants a sévèrement critiqué le silence et l’indifférence du Ministère de l’Enseignement tout en menaçant de préparer à une mobilisation nationale dans le cas où le Ministère n’abandonnerait pas sa politique de procrastination, rapporte Essabah.

                                                                                                                                                                                      Source :
                                                                                                                                                                                      http://www.tuniscope.com/index.php/article/12146/actualites/bien-etre/etudiants-524511

                                                                                                                                                                                      Salah HORCHANI


                                                                                                                                                                                      • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 13 mars 2012 19:11

                                                                                                                                                                                        Tunisie : 5 doyens pointent du doigt le ministère de l’enseignement supérieur

                                                                                                                                                                                        « L’éventuel échec de l’actuelle année universitaire et les graves conséquences qui peuvent en découler incomberaient au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique », estiment les doyens des facultés des lettres et des sciences humaines de Tunis, de Sfax, de la Manouba, de Sousse et de Kairouan, réunis lundi à Tunis.

                                                                                                                                                                                        Dans un communiqué issu de cette réunion, les doyens de ces facultés dénoncent « la duplicité du discours » du ministère de tutelle. Ils affirment que le département appelle, d’une part, au respect des décisions des doyens et des conseils scientifiques prises, conformément au règlement intérieur de chaque établissement et intervient, d’autre part pour demander de satisfaire les revendications des étudiants salafistes qu’ils considèrent comme « légitimes ».

                                                                                                                                                                                        Les doyens appellent à la nécessité de veiller à la sauvegarde du caractère académique des établissements universitaires qui doivent rester des espaces d’enseignement, de recherche et d’encadrement.

                                                                                                                                                                                        Ils condamnent, en outre, l’outrage au drapeau national, symbole de souveraineté nationale, faisant part de leur refus d’imputer la responsabilité de la situation à la Faculté des lettres, des arts et des humanités de la Manouba à son doyen.

                                                                                                                                                                                        Source :
                                                                                                                                                                                        http://www.espacemanager.com/macro/tunisie-5-doyens-pointent-du-doigt-le-ministere-de-l-enseignement-superieur.html

                                                                                                                                                                                        Salah HORCHANI


                                                                                                                                                                                        • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 13 mars 2012 19:22


                                                                                                                                                                                          Une année universitaire en péril… Le Ministère de l’Enseignement en est responsable

                                                                                                                                                                                          Les doyens (des facultés de Lettres et des Sciences Humaines de Tunis, Sfax, Sousse et Kairouan ont exprimé leur opposition à la politique mise en œuvre par le Ministère de l’Enseignement Supérieur. Soulignant que le Ministère adopte un double discours, ils ont expliqué que d’une part, le Ministère prétend respecter les démarches adoptées par les doyens quant à l’organisation interne des établissements dont ils sont en charge. D’autre part, il prône des interventions auprès des doyens afin de légaliser les revendications des groupes salafistes.

                                                                                                                                                                                          Concernant les évènements de la Manouba, les doyens ont indiqué que « l’invasion » de la faculté par les extrémistes religieux ne peut être considérée comme un incident improvisé, sans oublier de noter que l’approche du Ministère en charge ne peut résoudre le problème. D’ailleurs, ils ont condamné les accusations de Moncef Ben Salem et d’Ali Larayadh portées à l’encontre du doyen de la faculté de la Manouba, Habib Kazdaghli, tout en mettant en évidence la tentative désespérée par laquelle les ministres en question espèrent échapper à leur part de responsabilité.

                                                                                                                                                                                          Source :
                                                                                                                                                                                          http://www.tuniscope.com/index.php/article/12168/actualites/bien-etre/ment-391810

                                                                                                                                                                                          Salah HORCHANI


                                                                                                                                                                                          • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 14 mars 2012 23:45

                                                                                                                                                                                            « Nouvelles de la Faculté des Lettres de la Manouba (Tunisie)
                                                                                                                                                                                            (Tunis, le 12 mars 2012)

                                                                                                                                                                                            Par Habib Mellakh
                                                                                                                                                                                            universitaire, syndicaliste
                                                                                                                                                                                            Département de français, Faculté des Lettres de la Manouba

                                                                                                                                                                                            « Touche pas à mon drapeau, touche pas à mon doyen ! »

                                                                                                                                                                                            La terreur salafiste, la profanation du drapeau national et la désignation d’Habib Kazdaghli par plusieurs ministres du gouvernement provisoire comme le responsable des dernières violences salafistes à la Manouba suscitent l’indignation des universitaires. Les doyens des cinq facultés des Lettres du pays, le conseil scientifique de la Faculté des Lettres, des Arts, des humanités de La Manouba, réunis aujourd’hui dénoncent ces dérapages. La conférence mensuelle des doyens des facultés de médecine de Tunis exprime son soutien total à Habib Kazdaghli et aux enseignants de la Manouba. Le Conseil des cadres de la Fédération générale de l’Enseignement Supérieur et de la Recherchent Scientifique, réuni samedi dernier a décrété une grève générale au mois d’avril, entre autres, en signe de protestation contre les dérives salafistes. Le 8 mars dernier, 2000 étudiants du campus universitaire de la Manouba et les enseignants de La FLAHM ont choisi la journée mondiale de la femme pour manifester devant l’Assemblée Nationale Constituante pour les mêmes raisons. Tels sont les faits saillants des derniers jours et les ripostes universitaires et syndicales recensées à la fin de la semaine dernière au début de cette semaine en relation avec la crise à La Manouba.

                                                                                                                                                                                            C’est le ministre de l’intérieur qui a ouvert mercredi dernier, lors d’une émission de la Télévision Nationale consacrée aux évènements dramatiques de la journée, le bal des accusations pour faire endosser au doyen de la FLAHM la responsabilité de la dégradation de la situation et pour en faire un bouc émissaire dans une affaire où tous les témoignages concordent pour incriminer les silence et la passivité des autorités gouvernementales : « Il n’a pas fait appel aux forces de l’ordre » a-t-il déclaré en substance au cours de l’émission et il a fait du doyen l’instigateur de l’affaire du niqàb « pour des raisons éminemment politiques ». Le démenti du doyen publié dans tous les médias ne dissuade pas les salafistes, prompts à croire la version qui les arrange, d’attaquer dans les médias et les chaînes de télévision le doyen injustement désigné à leur vindicte. Qui veut tuer son chien l’accuse, bien sûr, de la rage.
                                                                                                                                                                                            « Haro sur le baudet ! »

                                                                                                                                                                                            Le ministre voulait-il alerter l’opinion salafiste en désignant publiquement le coupable ? Je ne voudrais pas faire de procès d’intention mais en regardant l’émission, c’est la formule de la Fontaine dans Les Animaux malades de la peste qui m’est venue à l’esprit pour rendre compte de la situation parce qu’elle sied à merveille dans un contexte où le doyen sert de bouc émissaire. « Haro sur le baudet ! », semblait lancer le ministre à l’adresse des téléspectateurs. « Haro sur le doyen ! » semble avoir repris en chœur la meute déchaînée des contradicteurs et des traqueurs qui en veulent à la FLAHM et son doyen pour leur résistance héroïque au harcèlement continu et à nul autre pareil dans l’histoire de notre pays d’une secte dont l’objectif est de faire plier l’institution universitaire, de soumettre ses règlements à son diktat, de faire de ces derniers le reflet de leur idéologie avant de s’attaquer aux libertés académiques. La rengaine ressassée par les détracteurs jette l’anathème sur ce « grand criminel », ce grand maudit de Khazdaghli, ce grand Satan, « l’agent du Mossad », le franc-maçon, le laïc, le suprême mécréant et recourt à un vocabulaire puisé dans le champ lexical de l’hérésie et de la trahison pour en faire le grand coupable. Les salafistes interviewés dans ces médias rivalisent à qui mieux pour l’abreuver d’insultes et le vouer aux gémonies. Le gourou de la secte à la Manouba, Abou Yadh n’y va pas de main morte, déclinant les variantes de cette même rengaine le vendredi 9 mars dans l’émission d’Hannibal TV Ala Attarik à l’occasion d’un rassemblement devant la FLAHM organisé par les salafistes, la veille vers vingt heures et couvert par la chaîne satellitaire. Interrogé sur la profanation du drapeau national qui a suscité la consternation et l’indignation de tous les Tunisiens, toutes tendances confondues, il a minimisé la gravité de l’acte et on avait l’impression qu’il ne la mesurait pas, déclarant préférer l’emblème noir de l’internationale islamiste, considéré comme l’emblème du Prophète, au drapeau national, ignorant que ce dernier symbolise l’appartenance arabo-musulmane de la Tunisie par son croissant et son étoile à cinq branches figurant les cinq préceptes de l’Islam. Il a considéré que le profanateur du drapeau ne devait pas être traduit devant les tribunaux et qu’il n’accepterait de le livrer à la justice que lorsque Habib Kazdaghli, « le grand criminel », « l’agent du Mossad » - et il prétend détenir les preuves de cette accusation –sera jugé par les tribunaux. Il n’a pas caché, dans cet entretien, être à l’origine, de la rébellion des étudiants salafistes et a annoncé qu’il avait suspendu, en concertation avec les défenseurs du niqàb, le mouvement de contestation pour donner au ministère la possibilité « de tenir ses promesses ». Les masques sont tombés. Nous avons là l’aveu – si besoin était –que l’action des salafistes est d’ordre politique et qu’elle s’inscrit dans la droite ligne de la contestation salafiste des derniers mois qui a vu le mouvement s’attaquer aux symboles de la liberté et que ce sont les politiciens du mouvement qui tirent les ficelles de toute cette agitation.

                                                                                                                                                                                            Le jeudi 8 mars, le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique entre dans la danse pour reprendre presque mot à mot les propos qu’il a tenus dans l’hebdomadaire de langue arabe AL Akhbar le 9 février dernier, incriminant les enseignants de la Manouba et leur doyen : « J’accuse clairement mes collègues (de la Faculté) de ne pas être à la hauteur pour résoudre ce problème. Le doyen n’a pas fait ce qu’il fallait faire pour résoudre le problème pacifiquement et il a des arrière-pensées politiques », a-t-il asséné en marge d’une conférence de presse au palais présidentiel de Carthage, tenue à l’occasion de la visite du président turc en Tunisie.
                                                                                                                                                                                            « L’affaire de la Manouba est un faux problème. Nous avons 96 filles dans toute la Tunisie qui portent le niqàb dans les 193 institutions universitaires, et il n’y a de problème nulle part sauf à la Manouba », a poursuivi M. Ben Salem.
                                                                                                                                                                                            « Je ne suis ni pour ni contre le niqàb en cours, je constate qu’il y a des professeurs qui enseignent dans le Golfe où toutes les filles portent le niqàb et ça ne pose pas de problème », a-t-il ajouté, « accusant les médias et le conseil scientifique de la Faculté de la Manouba d’avoir amplifié le problème ».

                                                                                                                                                                                            L’aveu est de taille. Le ministre aurait voulu que les universitaires tunisiens adoptent la réglementation en vigueur au golfe, oubliant que nous sommes dans un pays souverain qui a ses lois et oubliant l’avis qu’il a sollicité auprès du tribunal administratif au sujet du port du niqàb dans les institutions universitaires et la position claire et nette dudit tribunal quant à son interdiction pendant les cours, les examens et chaque fois que l’étudiante sollicite un service auprès de l’administration. Le ministre n’a-t-il pas reconnu dans sa conférence de presse du vendredi 17 février que l’institution universitaire avait le droit d’interdire le niqàb dans les situations ci-dessus évoquées ? Pourquoi cette volte-face et ce double discours ?

                                                                                                                                                                                            M. Rafik Abdesselem, ministre des affaires étrangères, s’est lui aussi mis de la partie dans l’émission Saraha Raha d’Hannibal TV, diffusée samedi dernier pour incriminer le doyen de la Manouba dans la même optique du lynchage médiatique.
                                                                                                                                                                                            Au lieu de reconnaître, dans l’affaire du niqàb la responsabilité d’une minorité minuscule, qui s’est rebellée contre les lois en vigueur, au lieu de protéger les enseignants contre les actes de violence des salafistes, au lieu d’aider l’institution à appliquer les mesures disciplinaires que son conseil de discipline a prises, les autorités se rangent du côté des salafistes. Alors que c’est leur silence, leur inertie et leur proximité politique vis-à-vis des salafistes qui contribuent au pourrissement de la situation, voilà qu’ils accusent le doyen et le corps enseignant d’incompétence et de manipulation politique. Dans l’émission d’Hannibal TV diffusée ce soir après les informations, M. Ben Salem se plaint d’endurer une dure épreuve depuis son arrivée au ministère à cause de l’affaire du niqàb. Mais il ne doit pas la faire assumer à notre doyen. Parodiant la célèbre chanson de Gavroche dans Les Misérables, je dirai :

                                                                                                                                                                                            « Si le ministre a bu le calice jusqu’à la lie,
                                                                                                                                                                                            Ce n’est pas la faute à Kazdaghli.
                                                                                                                                                                                            Si les salafistes font appel aux miliciens,
                                                                                                                                                                                            Ce n’est pas la faute au doyen.
                                                                                                                                                                                            Si le ministre n’est pas convaincant,
                                                                                                                                                                                            Ce n’est pas la faute aux enseignants ».
                                                                                                                                                                                            « Touche pas à mon drapeau, touche pas à mon doyen ! »

                                                                                                                                                                                            Ce statut de bouc émissaire réservé au doyen, la terreur salafiste et la profanation du drapeau national ont suscité la consternation et l’indignation des universitaires. Les doyens des cinq facultés des lettres et sciences humaines du pays, le conseil scientifique de la FLAHM, réunis aujourd’hui pour examiner la situation à la suite des derniers développements ont tiré la sonnette d’alarme, mettant en garde contre la menace de l’année blanche.

                                                                                                                                                                                            Le communiqué publié à la fin de la réunion par les cinq doyens condamne vigoureusement « l’atteinte portée à notre drapeau national parce qu’il constitue l’un des symboles de la souveraineté nationale et de l’identité nationale que l’université a contribué à forger en collaboration avec les autre catégories sociales et grâce aux sacrifices qu’elles ont consentis ».

                                                                                                                                                                                            Les doyens se sont déclarés « fiers de l’attitude de l’étudiante Khaoula Rchidi » propulsée à la stature d’une héroïne nationale parce qu’elle a hissé la bannière nationale arrachée par un salafiste au risque de sa vie et qui a été décorée dans la matinée des insignes de l’Ordre de la République par le Président de la République en compagnie de sa camarade Amel Aloui qui est venue à son secours lorsqu’elle avait été sauvagement agressée par les salafistes.

                                                                                                                                                                                            Le communiqué contredit les allégations ministérielles selon lesquelles tout est bien dans la meilleure des universités possibles sauf à la FLAHM. Les doyens ont tenu à exprimer leur inquiétude au sujet de la recrudescence de la tension dans leurs établissements à la suite des problèmes liés au niqàb et leur peur d’un « surcroît de tension ». Rétablissant la vérité, ils ont réfuté les allégations selon lesquelles la FLAHM est la seule institution à souffrir du problème quasi insurmontable des salafistes : « La tension liée aux conditions de déroulement des enseignements, de l’encadrement et de la vie académique en général » née du problème salafiste « n’est pas un problème spécifique à la FLAHM ».lit-on dans le communiqué qui relève le fait que « la presque totalité des facultés des lettres et sciences humaines du pays a connu et continue à connaître des troubles dans leur fonctionnement normal en raison du comportement des extrémistes religieux ».

                                                                                                                                                                                            En conséquence, les responsables des cinq facultés « refusent de faire porter au doyen dans son institution (en l’occurrence Kazdaghli à la Manouba) la responsabilité du pourrissement de la situation » et considèrent cette attitude comme une dérobade et « un refus par le pouvoir d’assumer ses responsabilités nationales et comme une volonté flagrante de la part de certaines parties gouvernementales d’impliquer l’université dans les conflits politiques ».
                                                                                                                                                                                            Vraisemblablement ulcérés par la duplicité du ministère, « ils rejettent son double discours qui prétend d’une part respecter les mesures internes prises par les doyens et les conseils scientifiques et d’autre part s’ingère dans leurs affaires dans le but de les exhorter à satisfaire les revendications des groupes salafistes et à les considérer comme légitimes ».

                                                                                                                                                                                            A la fin de leur communiqué, les doyens « réitèrent leur détermination à assurer le bon fonctionnement de leurs institutions et font assumer à l’autorité de tutelle la responsabilité de l’échec possible de l’année universitaire actuelle et ses conséquences désastreuses sur nos étudiants, leurs familles et la communauté nationale en général ».
                                                                                                                                                                                            Les doyens des quatre facultés de médecine de Tunisie, réunis en conférence mensuelle, ont tenu à signifier dans une lettre envoyée au doyen de la FLAHM leur dénonciation des actes de violence commis par les salafistes « qui menacent l’indépendance et la sécurité de tous les établissements d’enseignement supérieur » et l’expression de leur « soutien total » et leur « inamovible appui dans cette lutte contre ces agissement hautement condamnables ».

                                                                                                                                                                                            Réfutation des déclarations gouvernementales par le conseil scientifique de la FLAHM

                                                                                                                                                                                            Le conseil scientifique de la FLAHM a examiné la dégradation de la situation à la faculté au cours de la semaine dernière caractérisée particulièrement par les évènements dramatiques du 7 mars dernier, le rassemblement des salafistes des quartiers voisins devant la FLAHM au cours de la soirée du 8 mars, les déclarations des ministres de l’intérieur et de l’enseignement supérieur, la présence permanente au sein de l’institution des étudiants renvoyés et leurs continuelles perturbations des cours. Il a tenu à dénoncer la profanation du drapeau national, à condamner les déclarations des deux membres du gouvernement susmentionnés faisant du doyen le bouc émissaire à sacrifier sur l’autel de la vindicte salafiste, à réfuter les déclarations du ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique à l’hebdomadaire Assabah al Ousboui au sujet du conseil de discipline.

                                                                                                                                                                                            Au sujet du drapeau national, le conseil rappelle que contrairement aux allégations du ministre de l’intérieur, cet emblème avait un support fixé au mur extérieur de la faculté, comme le montrent d’ailleurs les images vidéos publiées dans les médias, et n’était pas hissé à l’intérieur de l’établissement, « que le doyen a demandé à deux reprises l’intervention des forces de l’ordre pour éviter le retrait du drapeau sans compter que la défense du drapeau national et l’interdiction de sa profanation est un devoir national et qu’on n’a pas besoin d’être sollicité pour le faire », comme l’a si bien compris l’héroïque Khaoula Rchidi « qui a essayé d’empêcher le salafiste de faire descendre le drapeau, de son propre chef, sans avoir reçu d’instructions de quiconque et qui était mue par un sentiment patriotique ».

                                                                                                                                                                                            Le conseil considère les déclarations des deux membres du gouvernement « rendant le doyen et l’administration de la faculté responsables de la détérioration de la situation comme une mystification de l’opinion publique et une incitation des contrevenants à la loi à récidiver ».

                                                                                                                                                                                            Au sujet du conseil de discipline, le conseil « s’étonne des déclarations du ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique à l’hebdomadaire Assabah al Ousboui, daté du 12 mars où il a considéré la tenue du conseil de discipline comme une escalade et où il a nié avoir eu connaissance de sa date et de ses décisions ». Il les réfute en rappelant que « le directeur général de l’enseignement supérieur en a été informé au cours de la visite qu’il a rendue à la faculté avant la tenue du conseil de discipline, qu’il a été prié d’intervenir auprès du ministère de l’intérieur pour protéger la faculté », que « le conseil de discipline a pris ses décisions en vertu de ses prérogatives et mû par le devoir de protéger l’institution contre ceux qui font fi de sa réglementation intérieure » et « que son verdict a été ratifié par une décision administrative émanant du président de l’université ».

                                                                                                                                                                                            Répondant aux accusations et insinuations selon lesquelles le doyen est l’esclave d’un agenda politique et qu’il jouit d’un pouvoir absolu mis au service de sa finalisation, le conseil scientifique « insiste auprès de l’opinion publique sur le fait qu’il est une instance élue librement, directement et en toute transparence et que le doyen est élu par ses collègues, que cette instance veille au bon fonctionnement de l’administration et à l’application des mesures pédagogiques et que ses décisions sont prises collégialement et non par le doyen ».

                                                                                                                                                                                            Le communiqué s’achève sur un appel au ministère de tutelle pour « assumer ses responsabilités historiques dans la protection de l’institution et pour garantir son autonomie et sa neutralité et ce, en publiant un texte obligeant les étudiants au respect de son règlement intérieur et empêchant les intrus et les sit-ineurs qui s’évertuent à pourrir la situation et à perpétuer l’anarchie d’y accéder bien que certains d’entre eux aient été traduits devant le conseils de discipline et renvoyés de l’établissement ».

                                                                                                                                                                                            Ripostes syndicales et universitaires

                                                                                                                                                                                            Il ne faut pas terminer sans évoquer les ripostes syndicales et les actions menées par les associations universitaires, par les syndicalistes ou programmées par eux. Le Conseil des cadres de la Fédération générale de l’Enseignement Supérieur et de la Recherchent Scientifique, réuni samedi dernier a décrété une grève générale au mois d’avril, entre autres, en signe de protestation contre les dérives salafistes. Le 8 mars dernier, 2000 étudiants du campus universitaire de la Manouba et les enseignants de La FLAHM ont choisi la journée mondiale de la femme pour manifester devant l’Assemblée Nationale Constituante pour les mêmes raisons.

                                                                                                                                                                                            Enfin, répondant à l’appel du Forum universitaire tunisien, association de réflexion sur les problèmes de l’université et de défense des valeurs universitaires, une cinquantaine d’enseignants issus d’établissements différents sont venus vendredi 9 mars à la FLAHM avec un drapeau tunisien à la main, exprimer leur indignation à cause de la profanation de l’emblème national, « leur refus du règne de la terreur et de la violence » et « leur attachement aux valeurs académiques ».".

                                                                                                                                                                                            Salah HORCHANI


                                                                                                                                                                                            • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 1er avril 2012 22:44

                                                                                                                                                                                              « URGENT : Appel à Informer nos Constituants, pour préserver notre Université de toute dérive et sauver la FLAHM » :

                                                                                                                                                                                              http://www.tiwinoo.com/urgent-appel-%C3%A0-informer-nos-constituants-pour-pr%C3%A9server-notre-universit%C3%A9-de-toute-d%C3%A9rive-et-sauver-l

                                                                                                                                                                                              Salah HORCHANI


                                                                                                                                                                                              • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 1er avril 2012 22:48

                                                                                                                                                                                                « Salah Horchani : Chapeau bas et Merci, Monsieur le Constituant Samir Taieb ! » :

                                                                                                                                                                                                http://www.tiwinoo.com/salah-horchani-chapeau-bas-et-merci-monsieur-le-constituant-samir-taieb.html

                                                                                                                                                                                                Salah HORCHANI


                                                                                                                                                                                                • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 15 avril 2012 09:36

                                                                                                                                                                                                  Trop c’est trop ! Monsieur Moncef Ben Salem, Ministre Tunisien de l’Enseignement Supérieur : Il est temps de partir !

                                                                                                                                                                                                  http://www.legrandsoir.info/trop-c-est-trop-monsieur-moncef-ben-salem-ministre-tunisien-de-l-enseignement-superieur-il-est-temps-de-partir.html

                                                                                                                                                                                                  Salah HORCHANI


                                                                                                                                                                                                  • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 18 avril 2012 09:50

                                                                                                                                                                                                    « Nouvelles de la Faculté des Lettres de la Manouba (Tunisie)
                                                                                                                                                                                                     (Tunis, le 17 avril 2012)

                                                                                                                                                                                                    Par Habib Mellakh
                                                                                                                                                                                                    universitaire, syndicaliste
                                                                                                                                                                                                    Département de français, Faculté des Lettres de la Manouba
                                                                                                                                                                                                     
                                                                                                                                                                                                    L’appel des 130 permettra-t-il à la Faculté de la Manouba de retrouver la stabilité ?
                                                                                                                                                                                                     
                                                                                                                                                                                                    Le calvaire de la faculté martyre continue. Aujourd’hui, le groupe des étudiants salafistes, qui sévit impunément depuis des mois à la FLAHM, a récidivé plongeant dans la consternation les enseignants, les étudiants et toute la famille de la prestigieuse institution. A trois semaines de la fin des cours et à l’orée d’une semaine qui verra l’organisation des premiers devoirs surveillés sanctionnant les unités de valeurs régies par le système du contrôle continu, les étudiants salafistes ont rompu la trêve annoncée, sur la chaîne Hannibal TV le vendredi 9 mars au cours de l’émission Ala Attarik, par leur gourou Abou Iyadh, faisant ainsi revivre le spectre de l’année blanche. Le marionnettiste fulminant contre le doyen et le ministère, tout en concédant une suspension provisoire des hostilités sans en préciser la durée, avait menacé de ses foudres l’institution, lui prédisant des lendemains qui déchantent si les revendications du groupe n’étaient pas satisfaites. Entendez le droit des niqabées à l’accès au cours et aux examens, l’octroi de la salle de prière et l’annulation des sanctions prononcées à l’encontre de leurs camarades par le conseil de discipline, exigence pour laquelle nous avons payé un lourd tribut ce mercredi noir du 7 mars où le bilan de la terreur salafiste s’était élevé à cinq étudiants blessés (je n’en avais annoncé que deux dans ma chronique).

                                                                                                                                                                                                    Fidèle à une stratégie du renfort à l’efficacité éprouvée pendant les derniers bras de fer, le groupuscule composé au départ de huit étudiants, dont certains arboraient un pantalon militaire, léopard sous le qamis afghan, a atteint la vingtaine, dont de nombreux intrus, en début d’après-midi. Nous faisant revivre les évènements du 6 décembre 2011, il a empêché, à nouveau, le doyen d’accéder à son administration, lui demandant vers dix heures et demie de « dégager », après avoir placardé, sur les panneaux en verre de l’entrée, des affiches rappelant les doléances susmentionnés et ajoutant deux réclamations supplémentaires, d’abord celle de ne pas sanctionner par un zéro l’absence des niqabées pendant les examens du premier semestre, ensuite celle de valider l’examen des étudiantes qui ont passé les épreuves avec le voile intégral. Ces étudiants déchaînés n’ont pas hésité à bousculer le doyen quand il a essayé d’entrer dans son bureau et ils ont occupé l’administration, donnant au personnel l’occasion de se remémorer l’épisode traumatisant du sit-in de l’hiver dernier qui a duré un mois.
                                                                                                                                                                                                    Choqués, incrédules ou émus jusqu’aux larmes, les enseignants ont spontanément exercé le droit de retrait qui permet, en cas de danger, dans certains pays où la législation du travail est très évoluée, de ne pas honorer le contrat de travail. Ce retrait a été, contrairement aux informations diffusées par la Télévision Nationale, mal informée, massif et a entraîné une suspension totale des cours motivée non seulement par le risque encouru mais aussi par la solidarité spontanée avec le doyen.

                                                                                                                                                                                                    Les salafistes ont évacué la faculté après la prière d’El Asr et permis au doyen de rejoindre son bureau. La police n’est pas intervenue pour lever le blocus et évacuer les étudiants malgré la demande écrite faite dans ce sens par le doyen au ministre de l’intérieur, ce qui a donné l’occasion aux sit-ineurs de malmener des enseignants venus régler certaines affaires administratives. Un cameraman bousculé, car filmant l’une de ces scènes, a vu l’objectif de sa caméra atterrir par terre.

                                                                                                                                                                                                    Les membres du groupuscule ont déclaré qu’ils reviendraient le lendemain occuper l’administration. Ces menaces, si elles étaient suivies d’effet, entraîneraient la dégradation de la situation sécuritaire à la faculté. Les syndicats des enseignants ont décidé, pour leur part et en guise de riposte à cette éventualité, d’organiser une assemblée générale syndicale « pour prendre les mesures appropriées exigées par la situation ».

                                                                                                                                                                                                    Cette escalade dans la violence était prévisible. Elle a été précédée durant la semaine dernière par la perturbation du déroulement normal de certains cours qui ont été annulés parce que les niqabées voulaient y imposer leur présence. L’impunité dont jouit le groupuscule et les menaces d’Abou Yadh la laissaient pressentir.

                                                                                                                                                                                                    Les cent trente signataires de l’appel pour la constitution d’un Comité de défense des valeurs universitaires, de l’autonomie institutionnelle, des libertés académiques et de soutien à la FLAHM, publié aujourd’hui par le quotidien Al Maghrib ne s’y sont pas trompés. Après le rappel des différentes péripéties du bras de fer ayant opposé de nombreuses institutions d’enseignement supérieur aux salafistes, après la mise en exergue des violences salafistes et des tentatives de déstabilisation de ces établissements, et particulièrement celle de la Faculté de la Manouba, choisie « comme cible privilégiée » par les salafistes «  pour tester la capacité de résistance des établissements d’enseignement supérieur à la violation de leurs lois  », à cause « du rôle avant-gardiste qu’elle a toujours joué aussi bien dans la sauvegarde des valeurs universitaires, de l’autonomie institutionnelle et des libertés académiques que dans le développement de la tolérance, de l’esprit critique et du renouvellement de la recherche », les universitaires, les intellectuels tunisiens et les acteurs de la société civile n’hésitent pas à mettre en garde l’opinion publique contre les périls qui guettent l’enseignement supérieur et à annoncer des dérapages analogues à celui dont nous avons été les témoins aujourd’hui : «  Encouragés par le laxisme du ministre de l’intérieur et de celui de l’enseignement supérieur et libres de déployer toute leur violence, ces salafistes pourraient aller encore plus loin et il n’est pas exclu que l’université compte des victimes à la FLAHM et ailleurs ».
                                                                                                                                                                                                    La constitution de ce comité qui comprendra vraisemblablement –et si l’on juge par la liste des premiers signataires - des personnalités de la société civile, des universitaires de renom, des doyens et des recteurs réputés pour leur acharnement dans la défense des valeurs universitaires permettra-t-elle de dissuader les salafistes de poursuivre leur entreprise de déstabilisation de la FLAHM ? Contribuera-t-elle à la sauvegarde des acquis de l’université tunisienne ? Les prochaines semaines nous permettront de faire à ce propos une évaluation correcte de la situation et de la capacité de mobilisation de ce nouveau comité. ».

                                                                                                                                                                                                    Salah HORCHANI
                                                                                                                                                                                                     


                                                                                                                                                                                                    • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 18 avril 2012 10:52

                                                                                                                                                                                                      « Tunisie. Appel à défendre les libertés universitaires face à la violence salafiste » :

                                                                                                                                                                                                      http://www.marianne2.fr/martinegozlan/Tunisie-Appel-a-defendre-les-libertes-universitaires-face-a-la-violence-salafiste_a41.html

                                                                                                                                                                                                      Salah HORCHANI


                                                                                                                                                                                                      • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 20 avril 2012 00:22

                                                                                                                                                                                                        L’« Appel pour la défense des valeurs universitaires », dont il est question ci-dessus, se trouve désormais en ligne sous forme de pétition sur site suivant :

                                                                                                                                                                                                        http://www.petitions24.net/signatures/appel_pour_la_defense_des_valeurs_uni versitaires/start/60

                                                                                                                                                                                                        Salah HORCHANI


                                                                                                                                                                                                      • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 20 avril 2012 00:25

                                                                                                                                                                                                        « Nouvelles de la Faculté des Lettres de la Manouba
                                                                                                                                                                                                         (Tunis, le 18 avril 2012)

                                                                                                                                                                                                        Par Habib Mellakh
                                                                                                                                                                                                        universitaire, syndicaliste
                                                                                                                                                                                                        Département de français, Faculté des Lettres de la Manouba
                                                                                                                                                                                                         
                                                                                                                                                                                                        Reprise des cours et des négociations à la Faculté de la Manouba
                                                                                                                                                                                                         
                                                                                                                                                                                                        Les salafistes font toujours ce qu’ils disent. Leur discipline, leur persévérance et leur mobilisation sont impressionnantes et constituent des atouts dans la guerre d’usure qu’ils sont en train de mener pour imposer leurs lois. Ce matin, fidèles et ponctuels au rendez-vous qu’ils se sont donné hier, ils se sont postés devant l’administration décanale, guettant l’arrivée du doyen. Dès que celui-ci apparaît, ils font de leur corps un barrage humain lui obstruant l’accès à son bureau. Il aura fallu quarante minutes de discussions pour les convaincre de libérer la voie. Ils l’ont fait moyennant la promesse que le doyen engagerait avec leurs représentants des pourparlers au sujet de leurs revendications, qu’ils ont présentées par écrit dans un arabe très approximatif. La salle de prière, le droit des niqabées de se couvrir le visage pendant les cours et les examens, l’annulation des sanctions prononcées par le conseil de discipline du 2 mars dernier sont les réclamations formulées dans le document présenté au doyen. Ils en ont oublié deux qui figurent sur les affiches placardés sur la porte d’entrée de l’administration décanale : la validation de l’examen des étudiantes qui ont passé les épreuves avec le voile intégral et l’annulation du conseil de discipline qui devait se tenir le 17 mars dernier et qui a été reporté au 28 avril prochain à la demande des avocats d’une dizaine d’étudiants coupables de violences, d’entrave au déroulement des cours, d’entrave à un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions, d’effraction d’une salle de cours, etc.
                                                                                                                                                                                                         
                                                                                                                                                                                                        Dans le journal de 20 heures de la chaîne première de la Télévision nationale diffusé le mardi 17 avril, le directeur général de l’enseignement supérieur, M. Wahid Gdoura, avait déclaré que la solution au problème ne pouvait se faire que par la voie des négociations et exhorté les étudiants à respecter le règlement intérieur de l’institution et les décisions du conseil de discipline. Cette exhortation, émanant pour la première fois d’un responsable ministériel et dans une apparition publique de surcroît, a été appréciée par de nombreux enseignants qui y ont vu les prémisses d’une nouvelle position du ministère de l’enseignement supérieur, dont le premier responsable nous avait habitués, au cours de ses apparitions télévisées et ses interviews aux médias de la place, à tomber à bras raccourcis sur les enseignants de la FLAHM et leur doyen, en leur faisant endosser la responsabilité de la crise.

                                                                                                                                                                                                        Ces énièmes pourparlers qui interviennent après un marathon de négociations avortées pendant la semaine infernale du 28 novembre au 6 décembre 2011 et celles également infructueuses des 2 et 3 janvier 2012, s’annonçaient aussi ardues que les précédents en raison des logiques antinomiques en présence et du refus des salafistes de reconnaître les lois de l’institution. M. Wahid Gdoura en sait quelque chose, lui qui a été délégué par le ministre pour faire les bons offices pendant les dernières négociations et qui s’est heurté à leur intransigeance. De fait, le premier round de ces tractations, qui a duré plus de trois heures, s’est achevé sans résultats palpables. Les représentants des salafistes ont toutefois promis de revenir à la table des négociations après avoir soumis à leurs camarades les propositions du conseil scientifique. D’après les informations qui ont filtré, la proposition, qui sera soumise par les salafistes à leurs camarades, permet aux étudiants d’avoir un lieu de prière - ce que l’administration de la FLAHM n’a jamais refusé - moyennant le respect par les salafistes d’une charte qui fixe des règles strictes d’utilisation de ce lieu et la stricte observance des règlements de l’institution et des lois qui régissent la vie universitaire. C’est la solution envisagée lors des dernières tractations. Acceptée par les négociateurs, elle avait été rejetée par leur base.

                                                                                                                                                                                                        Les enseignants réunis en assemblée générale syndicale et ayant assuré normalement leurs cours, puisque l’entrave à la liberté du travail n’a pas duré, ont dénoncé les violences salafistes et recommandé la fermeté dans l’application des dispositions réglementaires. Ils se sont déclarés déterminés à sauver l’année universitaire pour « faire échec aux tentatives de sabotage de ceux qui ont misé sur l’année blanche », selon la formule utilisée par l’un des participants au débat. Ils ont salué l’appel émanant de 130 universitaires, d’intellectuels, d’artistes et de personnalités de la société civile pour la constitution d’un comité de défense des valeurs universitaires et de soutien à la FLAHM. Cet appel a été mis en ligne sur le site Pétitions 24.

                                                                                                                                                                                                        Le conseil scientifique, convoqué pour une session ordinaire, a examiné les derniers développements de la situation. Il a fustigé la recrudescence de la violence et il a recommandé la poursuite des négociations tout en recommandant à la délégation des négociateurs le respect des préceptes fondamentaux qui régissent les activités pédagogiques et la vie universitaire. »

                                                                                                                                                                                                        Salah HORCHANI
                                                                                                                                                                                                         


                                                                                                                                                                                                        • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 20 avril 2012 00:27

                                                                                                                                                                                                          « Nouvelles de la Faculté des Lettres de la Manouba
                                                                                                                                                                                                           (Tunis, le 18 avril 2012)

                                                                                                                                                                                                          Par Habib Mellakh
                                                                                                                                                                                                          universitaire, syndicaliste
                                                                                                                                                                                                          Département de français, Faculté des Lettres de la Manouba
                                                                                                                                                                                                           
                                                                                                                                                                                                          Reprise des cours et des négociations à la Faculté de la Manouba
                                                                                                                                                                                                           
                                                                                                                                                                                                          Les salafistes font toujours ce qu’ils disent. Leur discipline, leur persévérance et leur mobilisation sont impressionnantes et constituent des atouts dans la guerre d’usure qu’ils sont en train de mener pour imposer leurs lois. Ce matin, fidèles et ponctuels au rendez-vous qu’ils se sont donné hier, ils se sont postés devant l’administration décanale, guettant l’arrivée du doyen. Dès que celui-ci apparaît, ils font de leur corps un barrage humain lui obstruant l’accès à son bureau. Il aura fallu quarante minutes de discussions pour les convaincre de libérer la voie. Ils l’ont fait moyennant la promesse que le doyen engagerait avec leurs représentants des pourparlers au sujet de leurs revendications, qu’ils ont présentées par écrit dans un arabe très approximatif. La salle de prière, le droit des niqabées de se couvrir le visage pendant les cours et les examens, l’annulation des sanctions prononcées par le conseil de discipline du 2 mars dernier sont les réclamations formulées dans le document présenté au doyen. Ils en ont oublié deux qui figurent sur les affiches placardés sur la porte d’entrée de l’administration décanale : la validation de l’examen des étudiantes qui ont passé les épreuves avec le voile intégral et l’annulation du conseil de discipline qui devait se tenir le 17 mars dernier et qui a été reporté au 28 avril prochain à la demande des avocats d’une dizaine d’étudiants coupables de violences, d’entrave au déroulement des cours, d’entrave à un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions, d’effraction d’une salle de cours, etc.
                                                                                                                                                                                                           
                                                                                                                                                                                                          Dans le journal de 20 heures de la chaîne première de la Télévision nationale diffusé le mardi 17 avril, le directeur général de l’enseignement supérieur, M. Wahid Gdoura, avait déclaré que la solution au problème ne pouvait se faire que par la voie des négociations et exhorté les étudiants à respecter le règlement intérieur de l’institution et les décisions du conseil de discipline. Cette exhortation, émanant pour la première fois d’un responsable ministériel et dans une apparition publique de surcroît, a été appréciée par de nombreux enseignants qui y ont vu les prémisses d’une nouvelle position du ministère de l’enseignement supérieur, dont le premier responsable nous avait habitués, au cours de ses apparitions télévisées et ses interviews aux médias de la place, à tomber à bras raccourcis sur les enseignants de la FLAHM et leur doyen, en leur faisant endosser la responsabilité de la crise.

                                                                                                                                                                                                          Ces énièmes pourparlers qui interviennent après un marathon de négociations avortées pendant la semaine infernale du 28 novembre au 6 décembre 2011 et celles également infructueuses des 2 et 3 janvier 2012, s’annonçaient aussi ardues que les précédents en raison des logiques antinomiques en présence et du refus des salafistes de reconnaître les lois de l’institution. M. Wahid Gdoura en sait quelque chose, lui qui a été délégué par le ministre pour faire les bons offices pendant les dernières négociations et qui s’est heurté à leur intransigeance. De fait, le premier round de ces tractations, qui a duré plus de trois heures, s’est achevé sans résultats palpables. Les représentants des salafistes ont toutefois promis de revenir à la table des négociations après avoir soumis à leurs camarades les propositions du conseil scientifique. D’après les informations qui ont filtré, la proposition, qui sera soumise par les salafistes à leurs camarades, permet aux étudiants d’avoir un lieu de prière - ce que l’administration de la FLAHM n’a jamais refusé - moyennant le respect par les salafistes d’une charte qui fixe des règles strictes d’utilisation de ce lieu et la stricte observance des règlements de l’institution et des lois qui régissent la vie universitaire. C’est la solution envisagée lors des dernières tractations. Acceptée par les négociateurs, elle avait été rejetée par leur base.

                                                                                                                                                                                                          Les enseignants réunis en assemblée générale syndicale et ayant assuré normalement leurs cours, puisque l’entrave à la liberté du travail n’a pas duré, ont dénoncé les violences salafistes et recommandé la fermeté dans l’application des dispositions réglementaires. Ils se sont déclarés déterminés à sauver l’année universitaire pour « faire échec aux tentatives de sabotage de ceux qui ont misé sur l’année blanche », selon la formule utilisée par l’un des participants au débat. Ils ont salué l’appel émanant de 130 universitaires, d’intellectuels, d’artistes et de personnalités de la société civile pour la constitution d’un comité de défense des valeurs universitaires et de soutien à la FLAHM. Cet appel a été mis en ligne sur le site Pétitions 24.

                                                                                                                                                                                                          Le conseil scientifique, convoqué pour une session ordinaire, a examiné les derniers développements de la situation. Il a fustigé la recrudescence de la violence et il a recommandé la poursuite des négociations tout en recommandant à la délégation des négociateurs le respect des préceptes fondamentaux qui régissent les activités pédagogiques et la vie universitaire. »

                                                                                                                                                                                                          Salah HORCHANI
                                                                                                                                                                                                           


                                                                                                                                                                                                          • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 23 avril 2012 18:31

                                                                                                                                                                                                            Paris - Manif de Solidarité avec le Peuple Tunisien

                                                                                                                                                                                                            http://www.legrandsoir.info/+pao-âmanif-de-solidarite-avec-le-peuple-tunisien+.html

                                                                                                                                                                                                            Salah HORCHANI


                                                                                                                                                                                                            • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 30 avril 2012 12:12

                                                                                                                                                                                                              La Communauté Internationale des Démocrates se mobilise pour soutenir l’Université Tunisienne contre l’obscurantisme :

                                                                                                                                                                                                              http://www.petitions24.net/appel_pour_la_defense_des_valeurs_universitaires

                                                                                                                                                                                                              Salah HORCHANI


                                                                                                                                                                                                              • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 30 avril 2012 12:34

                                                                                                                                                                                                                La Communauté Internationale des Démocrates se mobilise pour soutenir l’Université Tunisienne contre l’obscurantisme :

                                                                                                                                                                                                                http://www.petitions24.net/appel_pour_la_defense_des_valeurs_universitaires

                                                                                                                                                                                                                Salah HORCHANI


                                                                                                                                                                                                                • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 2 mai 2012 10:22

                                                                                                                                                                                                                  Tout y est dit !

                                                                                                                                                                                                                  Quelques extraits du discours de Houcine Abbasi, Secrétaire Général de l’UGTT (Union Générale Tunisienne du Travail), avant le Défilé du 1er mai sur l’Avenue Bourguiba à Tunis :

                                                                                                                                                                                                                  Le risque d’un automne sombre. « Nous sommes surpris par ce que nous vivons ces derniers temps en incidents de violence semant la peur, d’attaques contre des lieux de culte, des établissement scolaires et universitaires ainsi que des institutions publiques, de ce que nous entendons comme appels pour la privatisations de médias publics, de ce nous enregistrons comme atteintes délibérées contre la liberté de l’information, de harcèlements, violences et menaces contre des journalistes, des hommes de culture, des militants pour les droits de l’homme et autres attaques contre des syndicalistes, leurs locaux et leurs illustres symboles. A cela s’ajoute les tentatives pour s’accaparer la décision, le déni du droit à la différence, d’appétit pour s’approprier les postes de décision sans tenir compte de la compétence et de l’expérience. Autant de dérapages graves et déstabilisants qui risquent de convertir notre printemps prometteur en réforme et délivrance, en un automne sombre, en une anarchie redoutable et un lourd cauchemar ».

                                                                                                                                                                                                                  Détermination. « Nous ne laisserons pas les groupes de la mort, ennemis de la vie, attenter à l’intégrité de nos universités et de nos entreprises, étouffant la joie de nos enfants, s’acharnant sur les créateurs dans les domaines des arts et de la culture. Nous ne nous résignerons pas face à ceux qui accusent leurs compatriotes de mécréance, à la ségrégation, la militarisation de la vie publique, l’embrigadement des lieux de culte et d’éducation, incitant à la haine. »

                                                                                                                                                                                                                  Cessions et privatisations. « Nous combattrons toute tentative de cession de nos biens publics, et nous nous opposerons à toute tentative de mainmise sur nos médias publics, comme nous refusons l’asservissement à nouveau de l’Administration pour reproduire de nouvelles forme de despotisme, sous quelque forme que ce soit ».

                                                                                                                                                                                                                  Source :
                                                                                                                                                                                                                  http://www.leaders.com.tn/article/ugtt-un-discours-muscle-de-houcine-abbasi?id=8321

                                                                                                                                                                                                                  Salah HORCHANI


                                                                                                                                                                                                                  • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 2 mai 2012 10:30

                                                                                                                                                                                                                    La Communauté Internationale des Démocrates se mobilise pour soutenir l’Université Tunisienne contre l’obscurantisme :

                                                                                                                                                                                                                    http://www.petitions24.net/appel_pour_la_defense_des_valeurs_universitaires
                                                                                                                                                                                                                     
                                                                                                                                                                                                                    Salah HORCHANI


                                                                                                                                                                                                                    • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 2 mai 2012 11:00

                                                                                                                                                                                                                      On achève bien l’université

                                                                                                                                                                                                                      On croyait qu’un ministre, et a priori un ministre de l’Enseignement supérieur, devait posséder toutes les vertus, pour que nos étudiants puissent recevoir une bonne éducation et une excellente formation. Mais voici que l’actuel titulaire de ce poste, Moncef Ben Salem, commet une entorse à la déontologie et fait fi aux règles établies. Ce ministre, lui aussi nahdhaoui, se permet de ruser et de s’auto-promouvoir au grade de professeur des universités, malgré les protestations de nombreux professeurs et collègues. Un tel acte est indigne de son auteur et porte atteinte au prestige du ministère en Tunisie et à l’étranger.

                                                                                                                                                                                                                      Les incidents ayant eu lieu à la Faculté des lettres de la Manouba, le 7 mars 2012, sont non seulement regrettables, mais innovants en matière de terrorisme au sein d’une faculté, lieu vénéré où on est censé apprendre la bonne éducation et y recevoir une noble formation.

                                                                                                                                                                                                                      « Que des salafistes sèment la terreur à la faculté, qu’ils menacent de mort le personnel, qu’ils cherchent le doyen pour l’agresser ou le poignarder, tout cela n’émeut pas les autorités qui se marrent dans le silence complice », écrit le professeur Habib Mellakh.

                                                                                                                                                                                                                      Qu’un ministre laisse profaner un établissement universitaire durant des mois, sans prendre les mesures que doit lui dicter son devoir et sa conscience, c’est qu’il n’est pas digne de sa fonction et qu’il a failli à sa mission.

                                                                                                                                                                                                                      Source :
                                                                                                                                                                                                                      http://www.kapitalis.com/fokus/62-national/9487-tunisie-hamadi-jebali-lhomme-au-sourire-fige-22.html

                                                                                                                                                                                                                      Salah HORCHANI



                                                                                                                                                                                                                        • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 14 mai 2012 12:27

                                                                                                                                                                                                                          Texte du dit Appel :

                                                                                                                                                                                                                          « Depuis le début de l’année 2011- 2012, la communauté universitaire en Tunisie vit, dans son ensemble, des moments de grandes tensions. De graves incidents se sont produits à la Faculté des lettres et des sciences humaines de Sousse, à l’École supérieure de commerce de la Manouba, à l’Institut supérieur de sciences appliquées et de technologie de Kairouan ainsi qu’à l’Institut supérieur de théologie de Tunis.

                                                                                                                                                                                                                          C’est sans conteste à la Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba que se sont concentrées les pires attaques perpétrées par des milices salafistes qui exigent l’ouverture d’une salle de prière et le port du voile intégral pendant toutes les activités pédagogiques, y compris durant le déroulement… des examens !

                                                                                                                                                                                                                          En effet, depuis le 28 novembre 2011, cette faculté a connu des scènes de guérillamenées par un groupuscule (tout au plus une dizaine) d’étudiantes vêtues de niqab et soutenues par des militants salafistes pour la plupart extérieurs à la faculté, dirigé par Mohamed Bakhti, un étudiant de 27 ans inscrit en première année d’histoire, anciennement membre d’un groupe armé tunisien jihadiste directement impliqué dans des attaques terroristes en sol tunisien en 2007 et lié à Al-Qaïda.

                                                                                                                                                                                                                          Les revendications, les agissements et les motivations des ce groupe ultra minoritaire ont jeté l’effroi au sein de la communauté universitaire par le caractère fallacieux et pervers de leur contenu. Pourquoi exiger une salle de prière alors qu’un lieu de culte est disponible à un jet de pierre du campus ? Pourquoi ne pas respecter la décision du conseil scientifique de la faculté qui a jugé le port du voile intégral incompatible avec les règles élémentaires de la sécurité des personnes et antinomique avec les exigences pédagogiques ?

                                                                                                                                                                                                                          Face au refus du doyen de la faculté, Habib Kazdaghli, de céder aux pressions des salafistes et compte tenu de la grande solidarité de la communauté universitaire, ce groupuscule n’a pas hésité à utiliser des méthodes d’une extrême violence, paralysant la faculté pendant près d’un mois, occupant des locaux administratifs, chassant le doyen de ses propres bureaux, le séquestrant pendant plusieurs heures, le menaçant de mort et agressant physiquement des enseignant(e)s, des étudiant(e)s, des employé(e)s et des journalistes.

                                                                                                                                                                                                                          Au lieu d’assurer la sécurité au sein de l’établissement académique, les autorités tunisiennes font mine de ne rien voir et de ne rien entendre, laissant ainsi perdurer un climat délétère où prospèrent l’arbitraire et la tyrannie de la pensée totalitaire. Pire encore, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, dirigé par Moncef Ben Salem, un député du parti islamiste Ennahdha, a tiré à boulets rouges sur le doyen en affirmant que ce dernier « n’a pas fait ce qu’il fallait faire pour résoudre le problème pacifiquement et qu’il a des arrière-pensées politiques ».

                                                                                                                                                                                                                          Nous ne pouvons rester silencieux face à cette insoutenable situation. C’est pourquoi, nous, démocrates qui œuvrons dans différentes sphères professionnelles et para-professionnelles, rendons hommage à la résistance héroïque des enseignant(e)s, des étudiant(e)s et des employé(e)s des institutions académiques de Tunisie, particulièrement à la Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba et à son doyen Habib Kazdaghli et appelons à exprimer notre solidarité concrète et agissante au Comité Tunisien de Défense des Valeurs Universitaires. ».

                                                                                                                                                                                                                          Salah HORCHANI


                                                                                                                                                                                                                        • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 14 mai 2012 12:33

                                                                                                                                                                                                                          Les Premiers Signataires du dit Appel :

                                                                                                                                                                                                                          Djemila Benhabib (essayiste et journaliste, Canada), Soad Baba-Aissa (présidente de l’Association pour la mixité, l’égalité et la laïcité, Algérie et France), Caroline Fourest (essayiste et journaliste, France), Taslima Nasreen (gynécologue et écrivaine, Inde), Elisabeth Badinter (philosophe et écrivaine, France), Nadia El Fani (cinéaste, France-Tunisie), Boualem Sansal (écrivain, Algérie), Maryam Namazie (porte-parole de Iran Solidarity et de One Law for All, Grande-Bretagne), Richard Dawkins (biologiste et écrivain, Grande-Bretagne), Harry W. Kroto (récipiendaire du prix Nobel de Chimie en 1996, Grande-Bretagne et États-Unis), Alice Schwarzer (rédactrice en chef du magazine Emma, Allemagne), Nawal El Saadawi (psychiatre et écrivaine, Égypte), Rayhana (comédienne, France), Mina Ahadi (présidente du Comité international contre la lapidation, Allemagne), Anne-marie Lizin (présidente honoraire du Senat de Belgique, Belgique), Guiliana Sgrena (journaliste, Italie), Samia I. Spencer, (Professeur et Consul honoraire de France en Alabama, États-Unis), Chalha Chafik (sociologue et écrivaine, France), Shoukria Haider (Présidente de Negar-Soutien aux femmes d’Afghanistan, Afghanistan), Nicoletta Pirotta (présidente de l’Initiative féministe européenne-Italie, Italie), Elisabeth Roudinesco (historienne de la psychanalyse, France), Liliane Kandel (sociologue,France), Bernice Dubois (Coordination française pour le Lobby Européen des Femmes, France), Fewzi Benhabib (enseignant et militant du parti algérien pour la laïcité et la démocratie, Algérie et France), Rafiq Mahmood (professeur, Indonésie), Fouzia Assouli (présidente de la Fédération de la Ligue Démocratique des Droits des Femmes, Maroc), Evelyne Accad (professeur émérite à l’Université de l’Illinois, Université américaine au Liban, Liban), Mimouna Hadjam (militante associative, fondatrice de l’Association Africa, France), Malka Marckovitch (historienne, consultante internationale droits des femmes et droits humains, France), Nina Sankari (militante associative, Pologne), Élaine Audet (poète, essayiste et éditrice de sisyphe.org, Canada), Micheline Carrier (éditrice de sisyphe.org, Canada), Rodrigue Tremblay (professeur émérite et auteur, ancien ministre de l’industrie et du commerce du Québec, Canada), Daniel Baril, (journaliste et anthropologue, Canada), Mireille Valette (journaliste, Suisse), Nahla Mahmoud (Directeur du Groupe des Humanistes Soudanais, Soudan), Deeyah (producteur de musique, Norvège-États-Unis), Maria Hagberg (militante pour les droits des femmes, Suède), Judit Morva (économiste et enseignante, Hongrie), Ibrahim Nigar (avocat, Suède et Kurdistan), Sevdije Ahmeti ( militant des droits humains, Kosovo), Emad Nasr Zikri (Union des femmes égyptienne, Égypte), Eman Alkhamisi (militante associative, Suède), Fatoumata Sidibe (députée au Parlement bruxellois, Belgique), Viviane Teitelbaum (députée au parlement bruxellois, Belgique), Sonja Eggerickx (présidente de l’Union Internationale de l’Ethique Humaniste, Belgique), Udo Schuklenk (professeur de philosophie et directeur de recherche en bioéthique, Canada), Tarek Fatah (journaliste, fondateur du Congrès des musulmans canadiens, Canada), Annie Sugier (présidente de la Ligue du Droit International des Femmes, France), Sabine Salmon (présidente de Femmes Solidaire, France), Hameeda Hossain (militante des droits humains et Fondatrice d’Ain et Salish Kendra, Bengladesh), Gita Sahgal (directrice exécutive Centre for Secular Space, Grande-Bretagne), Yasmin Rehman (présidente du conseil d’administration Centrefor Secular Space, Grande-Bretagne), Polly Toynbee (président de l’Association des humanistes britanniques, Grande-Bretagne), Bouchra Abdou (coordinatrice de la Fédération de la Ligue Démocratique des Droits des Femmes, Maroc), Kacem El-Ghazzali (journaliste et bloggeur, Maroc et Suisse), Smain Balaska (professeur, Algérie), Arezki-Ait Larbi (éditeur et journaliste, Algérie), Dana Hunter (bloggeur, États-Unis), Ophelia Benson (bloggeur et écrivain, États-Unis), Nadia Geerts (professeur de philosophie, Belgique), Guy Haarscher (professeur de philosophie à l’Université Libre de Bruxelles, Belgique), Anne-Marie Roviello (professeur de philosophie à l’Université Libre de Bruxelles, Belgique), Geneviève Couraud (professeure agrégée de lettres et présidente de l’observatoire du droit des femmes du 13, France), Monique Dental (animatrice du réseau féministe Ruptures, France), Carine Delahaie (rédactrice en chef de la revue Clara Magazine, France), Lilian Halls-French (sociologue, co-présidente du l’Initiative féministe européenne en Europe, France), Camille Scoffier Reeves (France), Linda Weil-Curiel (avocate, France), Hassane Zerrouki (journaliste, Algérie et France), Etienne Bastide (journaliste Radio-Galère, France ), Sandrine Boitel (membre de l’Observatoire de la laïcité de Saint-Denis, France), Geneviève Capon (professeur, France), Peter Tatchell (défenseur des droits de l’homme, Grande-Bretagne), Yasmin Alibhai-brun (auteur et journaliste, Grande-Bretagne), Alom Shaha (professeur de sciences et auteur, Grande-Bretagne), Rahila Gupta (auteur et journaliste, Grande-Bretagne), Houzan Mahmoud (organisation pour la Liberté des Femme en Irak, Grande-Bretagne), Ahlam Akram (journaliste et écrivaine palestinienne, Grande-Bretagne), Katie Hickman (auteur, Grande-Bretagne), Rumy Hassan (universitaire, Grande-Bretagne), Brian Palmer (ex-doyen Université de Reading, Grande-Bretagne), Tanya Smith, (Australie), Tiziana Dal Pra (présidente de l’Association Trama di terre, Italie), Edda Pando (militante associative pour les droits des immigrés, fondatrice de l’Association Arci Todo Cambia, Italie), Sara Ben Guiza (ancienne tête de liste du Pôle Démocratique Moderniste en Tunisie,Italie), Assunta Sarlo (Usciamo dal Silenzio, Italie), Olfa Bach Baobab (Association Mosaïque Interculturelle, Italie), Annamaria Rivera (anthropologue, université de Bari, Italie), Medhin Paolos (Italie), Kossi A. Komla Ebri (écrivain, Italie), Lea Melandri (université libre des Femmes, Italie), Giulio Cavalli (conseiller régional, Italie), Maryan Ismail (Réseau des femmes pour le développement et la paix), Bernard Andres (professeur, Université du Québec à Montréal, Canada), Genevieve Corfa (chargée de projet en environnement, Canada), Suzanne Desbien (écrivaine, Canada), Diane Guilbault, Auteure, Canada), Hafida Oussedik (architecte, Canada), Danièle Trussard (écrivaine, Canada), Mathilde Baisez (enseignante, Canada), Micheline Bail (écrivaine, Canada), Guilda Kattan (enseignante, Canada), Ghisline Larose, enseignante à la retraite, Canada), Barbara Romagnoli (journaliste, Italie), Francesca Koch (maison internationale des Femmes, Italie), Daniele Barbieri (journaliste, Italie), Paolo Buffoni (Association Université des migrants, Italie), Solange Cidreira (présidente Initiative féministe européenne, France), Michèle Chantret (professeur, France), Selma Chiali (universitaire, France), Renée Clergue (retraitée éducation nationale,France), Monique Combescot (directeur de Recherches CNRS, France), Halima Dar El Beida (professeure, France), Michèle Fantino (Marche mondiale des Femmes 13 Paca, France), Elise Fleurot (professeur de mathématiques, France), Annette Guidj (retraitée éducation nationale, France), André Gomar (président de l’Observatoire de la laïcité de Saint-Denis, France), Belkacem Lounes (conseiller régional Rhône Alpes, Vice-Président de la Commission Enseignement Supérieur et Recherche, France), Françoise Marguerite-Barbeito (vice présidente de l’Observatoire de la laïcité de Saint-Denis, France), Claudie Martinez Mediene (professeur, France), Saeed Paivandi (professeur, France), Jeanine Paturange (professeur, France), Pierre Paturange (Cadre Banque, France), Ana Pak (militante associative, France), Mostafa Ramsi (membre de l’Observatoire de la laïcité de Saint Denis, France), Léa Terbach (universitaire, chercheur, France), Ikbel Mallek Zouari (universitaire-chercheur, France).

                                                                                                                                                                                                                          Salah HORCHANI


                                                                                                                                                                                                                        • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 26 mai 2012 00:33

                                                                                                                                                                                                                          Lettre ouverte au président Marzouki
                                                                                                                                                                                                                           

                                                                                                                                                                                                                          Par André Nouschi

                                                                                                                                                                                                                          Monsieur le Président,
                                                                                                                                                                                                                           
                                                                                                                                                                                                                          J’ai hésité longtemps à vous écrire, mais il est un moment où le silence devient inacceptable. Je suis attaché à la Tunisie et surtout à l’Université de Tunis que j’ai créée en 1959 dans le cadre de la coopération entre la France et la Tunisie, dans les débuts de la République Tunisienne. J’ai eu l’honneur d’être reçu à différentes reprises par feu le Président Bourguiba, notamment après la crise terrible de Bizerte en 1961 que j’ai contribué à résoudre avec quelques collègues courageux. Je suis intervenu aussi quand plusieurs de mes étudiants avaient été arrêtés sur ordre de quelques irresponsables politiques. Devant notre détermination,le ministre d’alors Mr Messa’adi a ordonné leur libération. Et je m’en suis félicité avec les collègues qui m’avaient suivi .
                                                                                                                                                                                                                           
                                                                                                                                                                                                                          Aujourd’hui, l’affaire est grave, elle met en danger l’avenir politique de la Tunisie. Je me suis félicité l’an dernier quand les Tunisiens ont obligé Ben ‘Ali à fuir avec sa famille. Mes amis Tunisiens et nous ici nous nous en sommes félicités. Nous espérions que les Tunisiens retrouveraient le chemin de la démocratie,d’une démocratie reposant sur le respect des textes ,des lois ,des règlements en usage , des hommes et surtout des femmes .
                                                                                                                                                                                                                           
                                                                                                                                                                                                                          Aujourd’hui et depuis le mois d’octobre, mes collègues de la Manouba sont soumis à l’action menée par une poignée d’irresponsables qui se nomment « salafistes » et qui ignorent les règles élémentaires de l’Islam authentique. Ils dévergondent cet Islam dans lequel les Tunisiens ont vécu jusqu’ici et le rendent odieux.
                                                                                                                                                                                                                           
                                                                                                                                                                                                                          Il n’est pas acceptable que les Ministres chargés de l’enseignement supérieur et de l’Intérieur ignorent le trouble à l’ordre public que ces « étudiants masqués » font régner. Que diriez vous si une ou plusieurs de vos collaboratrices arrivaient masquées dans votre bureau ? Elles auraient été arrêtées par les policiers et les soldats qui gardent le palais présidentiel. Ce qui vaut pour votre palais et vous-même vaut aussi pour la Faculté des Lettres de Manouba et mes collègues, doyen en tête.
                                                                                                                                                                                                                           
                                                                                                                                                                                                                          Monsieur le président, comme dans toutes les universités du Monde, cet établissement public doit être protégé sécurisé à l’intérieur de son enceinte par un corps de vigiles dépendant uniquement du doyen. Le Ministre de l’Intérieur et celui de l’enseignement supérieur doivent respecter les lois et l’ordre public. Ils doivent secourir l’institution lorsque le doyen appelle la police à son secours.

                                                                                                                                                                                                                          Vous perdrez à ne pas user de la loi dont vous êtes le gardien. Vous risquez de voir des forces extérieures à la loi agir à votre place et imposer un régime à la Ben ‘ali aux Tunisiens. Vous jouez avec le feu en laissant faire les salafistes. La démocratie ne se partage pas dans ses principes. Elle se défend contre ses ennemis. Il y va de l’avenir politique de la Tunisie et de sa crédibilité à l’échelle internationale. Le courage est d’affronter la crise et non de l’ignorer. Avez vous pensé aux conséquences de cette crise sur l’économie de la Tunisie ? 

                                                                                                                                                                                                                          Croyez à ma meilleure considération
                                                                                                                                                                                                                           
                                                                                                                                                                                                                          André Nouschi
                                                                                                                                                                                                                          Professeur honoraire de l’Université Fondateur et Enseignant à l’Université de Tunis (1959 à 1964)

                                                                                                                                                                                                                          Source :

                                                                                                                                                                                                                          http://www.leaders.com.tn/article/lettre-ouverte-au-president-marzouki?id=8514

                                                                                                                                                                                                                          Salah HORCHANI


                                                                                                                                                                                                                          • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 29 mai 2012 10:14

                                                                                                                                                                                                                            Habib Kazdaghli ( Doyen de la Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba) : « Nous avons sauvé l’année universitaire »

                                                                                                                                                                                                                             

                                                                                                                                                                                                                            Habib Kazdaghli est sans doute l’universitaire tunisien le plus sollicité par la presse internationale depuis qu’a éclaté l’affaire dite du niqab, lorsque des salafistes ont entamé un bras de fer, toujours en cours, pour imposer le port du niqab à la fac, contre le règlement intérieur. Nous nous sommes entretenus avec lui, en exclusivité, pour faire le point sur une année plus que mouvementée. Une année universitaire qu’il se félicite d’avoir sauvée, stoïque face à son ministère de tutelle. Il nous révèle que celui-ci a voulu lui imposer des interlocuteurs dont « un certain Oussama », le propre fils du ministre de l’Enseignement supérieur.

                                                                                                                                                                                                                            Lorsque nous arrivons à la mi-journée à la Faculté des lettres, des arts et des humanités de la Manouba, l’établissement est presque désert. La première session des examens de fin d’année vient de s’achever, laissant une impression d’apaisement, sorte de « calme après la tempête ».
                                                                                                                                                                                                                             
                                                                                                                                                                                                                            L’institution revient de loin, après le risque bien réel d’une année blanche brandi par son administration et ses professeurs, face à l’immobilisme des ministères concernés (dont le ministère de l’Intérieur) dans la résolution de la crise qui est allée jusque la paralysie puis à la fermeture pendant un mois fin 2011, sur décision du doyen.
                                                                                                                                                                                                                             
                                                                                                                                                                                                                            Nous faisons le point avec lui dans son bureau qui porte encore les stigmates témoins de la violence de l’affrontement qui l’a opposé aux radicaux salafistes dont beaucoup étaient des éléments extérieurs à la faculté. Un jet de pierre est même passé à quelques centimètres de lui, brisant une vitre de son bureau, fraîchement réparée.
                                                                                                                                                                                                                             
                                                                                                                                                                                                                            Le sit-in a été déplacé depuis, il n’en reste plus que quelques étudiants occupant un amphithéâtre, mais les derniers troubles remontent au 10 mai dernier.
                                                                                                                                                                                                                             
                                                                                                                                                                                                                            « Au nom de la religion on veut diriger l’Université »
                                                                                                                                                                                                                             
                                                                                                                                                                                                                            Le doyen tient d’abord à préciser que la demande d’interdire le niqab en salle de classe et dans les examens provient de la famille des professeurs, des enseignants eux-mêmes dans une situation de transmission pédagogique devenue problématique.
                                                                                                                                                                                                                             
                                                                                                                                                                                                                            « L’université est souveraine », c’est son leitmotiv lorsqu’il évoque le chemin de croix qu’il a dû parcourir avant de pouvoir sauver la première année universitaire post révolution.
                                                                                                                                                                                                                             
                                                                                                                                                                                                                            Ahmed Brahim, leader de la gauche tunisienne, issu de la même faculté, avait passé 40 jours à la tête du ministère de l’Enseignement supérieur au lendemain de la révolution. Sa première décision en tant que ministre fut la dissolution du corps de la police universitaire.
                                                                                                                                                                                                                             
                                                                                                                                                                                                                            Kazdaghli dit aujourd’hui vouloir un corps de substitution, un corps de sécurité qui dépendrait directement du doyen, comme cela se fait en Occident. Cela mettrait fin à la précarité d’un calme enfin retrouvé.
                                                                                                                                                                                                                             
                                                                                                                                                                                                                            « Pour ma génération, la révolution c’est un rêve »
                                                                                                                                                                                                                             
                                                                                                                                                                                                                            Engagé en politique depuis 1974, l’homme revient sur sa conception de la révolution dans l’absolu : « Une révolution ne peut être envisagée que pour demander plus de progrès », aime-t-il à rappeler.
                                                                                                                                                                                                                             
                                                                                                                                                                                                                            Des « tentatives de réaction, des velléités réactionnaires, des revers », c’est en ces termes qu’il qualifie ce que sa faculté a subi, tout en affirmant, en professeur d’Histoire, que ce n’est pas propre à la Tunisie et que c’est en somme le lot de toutes les révolutions.
                                                                                                                                                                                                                             
                                                                                                                                                                                                                            « Si jamais la Manouba tombe, c’est toute l’Université qui va tomber » : c’est ainsi que les collègues du doyen, les professeurs, l’incitaient à continuer le combat.
                                                                                                                                                                                                                             
                                                                                                                                                                                                                            « Cette faculté est devenue le symbole de la résistance pour que l’Université maintienne sa place dans la Tunisie post révolutionnaire, un fief de la résistance, de l’autonomie, de la liberté de pensée, du renouvellement du savoir », explique-t-il.
                                                                                                                                                                                                                             
                                                                                                                                                                                                                            La Manouba fut une ligne de front dans cette bataille entre deux visions de l’Université. « Le ministre et les gens d’Ennahdha ne se sont pas mobilisés à nos côtés pour cette lutte », déplore le doyen.
                                                                                                                                                                                                                             
                                                                                                                                                                                                                            « On a voulu m’imposer des interlocuteurs »
                                                                                                                                                                                                                             
                                                                                                                                                                                                                            Nous demandons au doyen si les nouvelles autorités ont voulu lui imposer des intermédiaires étrangers au monde universitaire. Il nous confirme que c’est le propre fils du ministre Moncef Ben Salem qui fut dépêché sur place pour superviser les négociations de sortie de crise, « un certain Oussama, m’avait-on dit », précise le doyen.
                                                                                                                                                                                                                             
                                                                                                                                                                                                                            « On m’a diabolisé à un tel point qu’une délégation ministérielle est venue au prétexte de vouloir désamorcer la crise », sous-entendu entre « le gauchiste » qu’il serait essayant de politiser le dossier, et des étudiants ne faisant que demander des droits et des « libertés ».
                                                                                                                                                                                                                             
                                                                                                                                                                                                                            « Pour moi ce sont des filles manipulées », conclut-il à propos des quelques étudiantes dont certaines se sont absentées lors de la tenue du conseil de discipline, exclues pour des périodes variables, alors que d’autres ont choisi de « tomber le niqab ». Pas de salle de prière non plus pour les étudiants qui ont corrélé cette demande à d’autres, comme la non-mixité.
                                                                                                                                                                                                                             
                                                                                                                                                                                                                            Mohamed Bakhti, 27 ans, un ex d’Al Qaïda et du groupe de Solimane, « émir » meneur des salafistes, ne le dit pas publiquement, mais si la Faculté des Lettres de la Manouba est ciblée en priorité, c’est qu’elle incarne aussi ce haut lieu où l’on fabrique une pensée libre et critique, celui-là même par lequel sont passés des Mohamed Talbi, Raja Ben Slama et Amel Grami, soit autant de réformateurs modernistes de la lecture des textes sacrés, synonyme de renouveau de la pensée islamique.
                                                                                                                                                                                                                             

                                                                                                                                                                                                                            Source :

                                                                                                                                                                                                                            http://www.lecourrierdelatlas.com/271123052012Tunisie-Habib-Kazdaghli-Nous-avons-sauve-l-annee-universitaire.html

                                                                                                                                                                                                                            Salah HORCHANI


                                                                                                                                                                                                                            • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 1er juin 2012 20:13

                                                                                                                                                                                                                              Touche pas à l’école de la République tunisienne

                                                                                                                                                                                                                              Par HABIB MELLAKH Universitaire, syndicaliste, membre du Comité de défense des valeurs universitaires

                                                                                                                                                                                                                              http://www.liberation.fr/monde/2012/05/29/touche-pas-a-l-ecole-de-la-republique-tunisienne_822208

                                                                                                                                                                                                                              Salah HORCHANI


                                                                                                                                                                                                                              • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 16 juin 2012 08:52

                                                                                                                                                                                                                                « Nous avons demandé au gouvernement tunisien d’annoncer dans les médias son soutien aux libertés académiques et son engagement à assurer la sécurité de l’espace universitaire ». C’est ce qu’a déclaré Robert Quin, directeur exécutif de l’ONG internationale Scholars at Risk (universitaires en danger) :

                                                                                                                                                                                                                                En visite en Tunisie du 11 au 15 juin pour enquêter sur les violations des libertés académiques au sein des universités tunisiennes, Robert Quin s’est entretenu pendant son séjour dans notre pays avec plusieurs hauts responsables tunisiens dont le Président de la République, Moncef Marzouki, le Président de l’Assemblée Nationale Constituante, Mustapha Ben Jaafar, le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Moncef Ben Salem, le ministre des droits de l’homme et de la justice transitionnelle, Samir Dilou. Il a également rencontré des présidents d’université, les membres du conseil scientifique de la Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba, le Comité de défense des valeurs universitaires et de soutien à la FLAHM, plusieurs membres de l’ANC, des responsables de la Ligue Tunisienne des droits de l’Homme, des représentants de la société civile tunisienne. Il a rendu compte jeudi à l’occasion d’une conférence de presse organisée dans un hôtel de la place des résultats de cette visite.
                                                                                                                                                                                                                                 
                                                                                                                                                                                                                                Après avoir défini les objectifs et la mission de Scholars at Risk – protection et aide aux universitaires en danger à cause de leurs idées et défense des universités où la sécurité est menacée –, Robert Quin a affirmé qu’il était venu en Tunisie « pour fêter la transition démocratique ».
                                                                                                                                                                                                                                 
                                                                                                                                                                                                                                Les discussions avec ces interlocuteurs tunisiens - a-t-il souligné - ont porté sur les atteintes à l’intégrité physique des individus, à l’occupation des espaces universitaires, à la perturbation des cours et des examens, dont font état des rapports parvenus à Scholars at Risk. Il a, à cet égard, exprimé sa profonde inquiétude non seulement au sujet des atteintes à la sécurité et aux menaces subies par les individus mais aussi à propos de l’absence de réaction ou du retard à réagir aux incidents. « J’ai également constaté, à l’occasion de cette visite, les agressions dont les artistes ont été la victime » a-t-il ajouté.
                                                                                                                                                                                                                                 
                                                                                                                                                                                                                                Le directeur exécutif de l’ONG internationale a insisté aussi, auprès des responsables, sur le fait que la position de la Tunisie comme « leader en matière de transition démocratique lui confère une grande responsabilité dans le succès du processus démocratique » et par là même en matière de libertés académiques. « La Tunisie peut faire partie du lot de pays qui peuvent donner l’exemple, être un modèle en matière de défense des libertés académiques », a-t-il déclaré en substance avant d’insister sur le fait que « le respect des libertés académiques, de l’autonomie des institutions universitaires, la protection de l’espace universitaire contre les agressions sont le fondement de la liberté et de la démocratie dans un pays » et le pilier essentiel des sociétés stables et prospères : « les sociétés évoluées exigent des universités évoluées qui doivent garantir l’autonomie de l’institution universitaire, la liberté de pensée, la sécurité. Sans sécurité, il n’y a pas de libre pensée ». Il a proposé à ces interlocuteurs tunisiens un plan d’action en trois étapes pour la réalisation de ce programme.
                                                                                                                                                                                                                                 
                                                                                                                                                                                                                                La constitutionnalisation des libertés académiques, l’annulation des restrictions sur la recherche, sur les voyages et les échanges académiques et la nécessité de garantir l’autonomie et la sécurité du personnel d’enseignement supérieur sont, de son point de vue, des impératifs incontournables pour qui veut développer l’enseignement supérieur. Il a longuement insisté sur la sécurité réitérant les recommandations contenues dans un texte distribué aux journalistes avant la conférence de presse où il demande aux autorités de « donner le contrôle de la sécurité du campus aux dirigeants institutionnels, d’assurer la réactivité des agents locaux du maintien de l’ordre aux demandes d’assistance à la sécurité provenant des dirigeants institutionnels et d’enquêter, de poursuivre en justice et de sanctionner des individus pour des actes d’intimidation et de violence contre l’espace universitaire ».
                                                                                                                                                                                                                                 
                                                                                                                                                                                                                                Robert Quin a déclaré avoir demandé « au gouvernement tunisien d’annoncer dans les médias son soutien aux libertés académiques et son engagement à assurer la sécurité de l’espace universitaire ». Il a exhorté les universitaires tunisiens et les associations de la société civile à la vigilance dans la défense de l’université et déclaré que Sholars at Risk suivrait de très près l’évolution de la situation au sein de l’université tunisienne, tout en souhaitant le renforcement des liens entre son organisation et les universitaires. Il a enfin annoncé l’organisation à Tunis, en novembre prochain d’une conférence internationale sur le thème : L’Université et la « Nation ».

                                                                                                                                                                                                                                Source :
                                                                                                                                                                                                                                http://www.leaders.com.tn/article/robert-quin-il-faut-proteger-les-universites-tunisiennes?id=8690

                                                                                                                                                                                                                                Salah HORCHANI


                                                                                                                                                                                                                                • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 25 juin 2012 15:47

                                                                                                                                                                                                                                   

                                                                                                                                                                                                                                  Communiqué de presse relatif à la mise en examen du Doyen de la Faculté des Lettres de la Manouba (Tunisie), le jeudi 5 juillet 2012

                                                                                                                                                                                                                                  Tunis, le 22 juin 2012

                                                                                                                                                                                                                                  Les membres fondateurs du Comité de défense des valeurs universitaires, de l’autonomie institutionnelle et des libertés académiques se sont réunis le vendredi 22 juin au siège de la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH). Après avoir discuté des campagnes de « takfir », dont les acteurs et les créateurs sont la cible, et des différentes agressions contre les universitaires, ils ont examiné de façon particulière la question de la mise en examen de M. Habib Kazdaghli, doyen de la Faculté des lettres, des arts et des humanités de la Manouba qui, accusé d’avoir agressé une étudiante portant le « niqab », doit, en effet, comparaitre devant le Tribunal de première instance de la Mannouba, le 5 juillet 2012, à 9h.

                                                                                                                                                                                                                                  Face à cette regrettable situation, le Comité de défense des valeurs universitaires, de l’autonomie institutionnelle et des libertés académiques a décidé d’alerter l’opinion publique et d’exprimer :

                                                                                                                                                                                                                                  -Son refus de la mise en examen du Doyen élu de la Faculté de la Mannouba, qui est non pas le coupable mais la victime d’une agression alors qu’il accomplissait son devoir. Deux étudiantes portant le « niqab » se sont, en effet, introduites dans son bureau, en ont endommagé le mobilier. Elles ont dispersé les documents et tenté de détruire les dossiers qui s’y trouvaient. Ces infractions ont été constatées par le Procureur de la République auprès du Tribunal de première instance de La Mannouba, l’après-midi du 6 mars 2012. Ce même jour, le bureau du Doyen avait été la cible de plusieurs jets de pierres. L’atmosphère était très tendue à la Faculté de la Mannouba, elle allait encore s’assombrir jusqu’à aboutir, le lendemain, à la profanation du drapeau tunisien.

                                                                                                                                                                                                                                  -Sa solidarité au Doyen de la Faculté de la Manouba, aux membres du Conseil scientifique, aux enseignants, aux fonctionnaires et aux étudiants, dont la vigilance et la mobilisation toujours vivaces ont permis de sauver tant l’université que l’année universitaire qui a été, à maintes reprises, sérieusement menacée.

                                                                                                                                                                                                                                  -La nécessité de collaborer avec le Syndicat général de l’enseignement supérieur, la Ligue tunisienne des droits de l’homme et les associations. Leur concours permettra d’assurer la défense du Doyen et l’organisation préalable d’une conférence de presse.

                                                                                                                                                                                                                                  -Son appel réitéré à l’autorité de tutelle afin qu’elle assume ses responsabilités administratives en assurant la sécurité des institutions universitaires et en protégeant les enseignants, les étudiants et le personnel administratif des agressions physiques et morales.

                                                                                                                                                                                                                                  -Sa mobilisation et sa présence, le jeudi 5 juillet 2012, à partir de 9h, auprès du Doyen Habib Kazdaghli, lors de l’audience qui se tiendra au Tribunal de première instance de La Mannouba

                                                                                                                                                                                                                                  Pour le Comité
                                                                                                                                                                                                                                  Rabaâ Abdelkéfi


                                                                                                                                                                                                                                  • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 1er juillet 2012 12:41

                                                                                                                                                                                                                                    Tunisie : Il faut sauver le Doyen Kazdaghli, Symbole d’une courageuse résistance aux Salafistes !

                                                                                                                                                                                                                                    http://www.legrandsoir.info/tunisie-il-faut-sauver-le-doyen-kazdaghli.html

                                                                                                                                                                                                                                    Salah HORCHANI


                                                                                                                                                                                                                                    • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 3 juillet 2012 22:14

                                                                                                                                                                                                                                      « Nouvelles de la Faculté des Lettres de la Manouba (Tunisie)
                                                                                                                                                                                                                                      (Tunis, le 3 juillet 2012)

                                                                                                                                                                                                                                      Par Habib Mellakh

                                                                                                                                                                                                                                      universitaire, syndicaliste
                                                                                                                                                                                                                                      Professeur de littérature française à la FLAHM

                                                                                                                                                                                                                                       »Une affaire montée de toutes pièces

                                                                                                                                                                                                                                      C’est une première dans l’histoire judiciaire de la Tunisie. Le 5 juillet prochain, un doyen élu comparaîtra devant la justice pour répondre de l’accusation de violence, à la suite d’une plainte déposée à son encontre par une étudiante qui prétend avoir été violentée par lui. On est donc autorisé, en s’appuyant sur cette information, à dire que tout est pour le mieux dans la meilleure des Tunisie possibles et d’arborer fièrement le drapeau national en claironnant partout dans le monde les succès de la justice postrévolutionnaire et en clamant haut et fort : « personne, désormais, dans le pays de la Révolution de la dignité n’est au dessus de la loi », d’autant que la condamnation du fils d’un haut responsable accusé d’avoir sauvagement agressé une étudiante et d’autres verdicts considérés comme justes par l’opinion publique dans des affaires où l’impartialité de la justice était testée viennent redorer, en dépit de quelques ratés, le blason d’une justice dont l’indépendance a été malmenée pendant plus d’un demi-siècle. Mais la nouvelle affaire, qui fait couler beaucoup d’encre dans la presse nationale et internationale, sonne un peu comme une fausse note dans ce nouveau climat où la justice se refait une nouvelle santé car le doyen mis en examen est connu pour sa bonté et sa finesse, sa courtoisie et son féminisme. Il est, de surcroît incapable de faire du mal à une mouche et l’accusation dont il est l’objet est dénué de fondement. Son seul tort aux yeux de ces accusateurs – mais pour nous son plus grand mérite – est d’avoir réussi, grâce au soutien de son conseil scientifique, de ses collègues à la Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba, de l’ensemble du personnel et des étudiants de cette institution, grâce la solidarité des universitaires affiliés à la FGESRS et de ceux qui ne sont pas syndiqués, de la société civile tunisienne, grâce à la mobilisation nationale et internationale, à faire respecter les règles pédagogiques édictées par l’université, à faire valoir l’autonomie institutionnelle et les libertés académiques, prises à partie par des extrémistes religieux déterminés pendant toute l’année universitaire à substituer à ces règles professionnelles quasi universelles, objet d’un consensus national, une nouvelle législation conforme à leurs croyances religieuses qui autorisent le port du niqab pendant les activités académiques.

                                                                                                                                                                                                                                      Vous l’avez deviné. Le doyen en question n’est autre que l’historien Habib Kazdaghli qui a réussi le pari impossible – aux yeux de nombreux observateurs de la scène universitaire tunisienne – de sauver l’année académique constamment menacée par un groupe de salafistes qui a pris en otage son institution pendant plusieurs mois.

                                                                                                                                                                                                                                      Jusqu’au bout de l’absurde

                                                                                                                                                                                                                                      La justice a ses arcanes connus des seuls initiés. Il n’est pas question pour le profane que je suis de contester ses décisions mais je me permettrai de répercuter le rejet de la mise en examen formulé par de nombreux tunisiens qui s’attendaient à un classement pur et simple de l’affaire, non parce qu’ils seraient des inconditionnels d’Habib Kazdaghli, mais parce que dans ce dossier les faits, les témoignages, les preuves, plaident pour l’innocence de l’accusé. Le Comité de Défense des Valeurs Universitaires, la coalition des ONG de la société civile (une quarantaine d’associations), la FGESRS refusent la mise en examen du doyen de la FLAHM qui « est non pas le coupable mais la victime d’une agression alors qu’il accomplissait son devoir », selon la formule utilisée dans le communiqué du Comité de Défense des Valeurs Universitaires. Des variantes contenues dans d’autres déclarations insistent sur la même idée. Le doyen est la victime d’un tour de prestidigitation intellectuelle et morale dont seuls les salafistes et leurs alliés ont le secret et qui, dans une bizarre inversion des rôles, vous métamorphose, en un tour de main, un agresseur en une victime et un bouc émissaire en bourreau et voue convie à un voyage au bout de l’absurde.

                                                                                                                                                                                                                                      En effet la plaignante, Imène Berrouha fait partie du duo de niqabées qui ont forcé, au début de l’après-midi du 6 mars dernier, vers quatorze heures, la porte du bureau décanal pour protester contre les sanctions prononcées par le conseil de discipline du 2 mars et la tenue d’une autre réunion de la même instance prévue pour le 17 mars. Les deux niqabées, en proie à une rage folle, ont saccagé ce bureau, dispersé les documents du doyen et ses dossiers, détérioré ou tenté de détruire certains d’entre eux. Elles l’ont bousculé quand il a essayé de les refouler sous le regard hébété d’un témoin précieux : un fonctionnaire venu, avant l’intrusion des niqabées, travailler avec le doyen.

                                                                                                                                                                                                                                      Après le départ d’Habib Kazdaghli, qui a quitté son bureau après y avoir laissé les deux étudiantes pour aller porter plainte auprès du district de la garde nationale à la Manouba, Imène Berouha simule une chute le long des escaliers. Les étudiants salafistes accusent le doyen de l’avoir bousculée pour la chasser de son bureau. La mise en scène ne trompe personne et surtout pas les employés de l’administration décanale qui ont vu leur doyen quitter son bureau bien avant la chute simulée. Cette version que rapportent encore aujourd’hui certains médias ne tenant pas la route, les salafistes ont adopté, au moment du dépôt de la plainte, une version qu’ils croyaient plus plausible mais qui est encore aussi rocambolesque que la première et dont le certificat médical initial délivré par un médecin de sexe masculin, exerçant à l’hôpital de la cité Ettadhamen trahit sans le vouloir le caractère invraisemblable.

                                                                                                                                                                                                                                      Le constat fait par ce médecin évoque « une trace de gifle sur la joue droite ». Cette attestation médicale appelle une remarque et une objection. Le commentaire concerne la crédibilité des accusations portées par une niqabée qui a mené une guerre pour imposer le port du niqab et qui – comble du paradoxe – consent à se découvrir le visage devant un homme pour les besoins d’un examen médical !? A moins que le médecin confiant ne l’ait cru sur parole, ce qui est incroyable, voire impossible ! La réserve est d’ordre médical. L’étudiante, qui a simulé le malaise, a été transportée en ambulance vers quinze heures trente et a été examinée vers seize heures. Les médecins savent qu’il est hautement improbable et extrêmement difficile de garder l’empreinte d’une gifle deux heures après l’agression. Les seules signes susceptibles de la certifier et qui persistent après ces délais sont les ecchymoses et les hématomes auxquels le certificat médical initial ne se réfère nullement. Loin de moi l’idée de suspecter le médecin ayant délivré le certificat médical de complaisance mais tout porte à croire que l’étudiante a été giflée peu avant l’examen médical pour que la trace de la gifle reste bien visible au moment de la visite médicale dans le but d’incriminer Habib Kazdaghli. Quand on adopte cette hypothèse plus que plausible, on reste pantois devant tant de cynisme qu’on ne suspecte pas à priori chez des gens censés être des parangons de vertu.

                                                                                                                                                                                                                                      Pour comprendre à quel point l’affaire est cousue de fil blanc, il faut rappeler ce qui semble avoir été oublié par tous les médias de la place. Il s’agit d’une déclaration faite le 9 mars dernier par le gourou des salafistes à la Manouba, Abou Yadh à la chaîne privée Hannibal TV, où il a considéré que le profanateur du drapeau ne devait pas être traduit en justice et qu’il n’accepterait de le livrer aux autorités judiciaires que si Habib Kazdaghli était jugé par les tribunaux. La nouvelle mention de ces propos ne vise pas à insinuer l’existence d’un deal entre les autorités et les salafistes mais à montrer l’acharnement de ces derniers à persécuter le doyen de la FLAHM et à monter toutes les machinations pour le condamner.

                                                                                                                                                                                                                                      La portée politique d’une machination

                                                                                                                                                                                                                                      Après avoir vainement essayé de se forger auprès de l’opinion publique l’image de la victime immolée à l’autel de la laïcité et de la franc-maçonnerie, voilà les salafistes qui montent de toutes pièces une affaire qui, pensent-ils, servira leur propagande. Ils souhaitent d’abord convaincre la justice du bien fondé de cette image et obtenir la condamnation du doyen, puis sa radiation. Opposer à cette représentation positive des salafistes la fausse image d’un doyen violent est de bonne guerre. Pareille diabolisation ternit les réputations les mieux établies en vertu de l’adage qui dit : « Calomniez, calomniez. Il en restera toujours quelque chose ! ».Ils veulent ensuite disculper les deux niqabées de la grave accusation d’agression contre un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions. Ils espèrent enfin grâce à ce procès faire oublier à l’opinion publique le jet, le jour même de l’agression perpétrée par les deux étudiantes, contre le bureau du doyen, d’un énorme projectile – un morceau de béton banché (béton moulé mais non armé)de vingt centimètres de diamètre – qui aurait tué le doyen s’il l’avait atteint et la profanation le lendemain du drapeau national restée gravée dans les mémoires et suscitant un tollé sans précédent auprès de l’opinion publique nationale.

                                                                                                                                                                                                                                      Les poursuites judiciaires intentées contre Habib Kazdaghli n’ont pas pour seul objectif de le discréditer auprès de l’opinion publique. Les salafistes font, par le biais de ces poursuites, le procès de tous les universitaires en raison de leur attachement inébranlable aux prérogatives scientifiques et pédagogiques des institutions d’enseignement supérieur et de leur résistance acharnée pour la sauvegarde des libertés académiques. Le doyen de la FLAHM n’a pas manqué de le souligner lors d’une cérémonie organisée le samedi 30 juin en l’honneur de toute la famille de la FLAHM pour rendre hommage à son combat héroïque pour la défense des valeurs universitaires. Rappelant les épisodes dramatiques survenus à la faculté, il a déclaré en substance : « Les journalistes ont résumé ces évènements sous l’appellation de « la bataille du niqab » ou « du salafisme ». Mais nous l’avons vécue de l’intérieur comme une bataille pour la défense des valeurs universitaires authentiques et pour la consolidation du prestige de la faculté comme lieu de renouvellement du savoir et en tant qu’espace au service des objectifs de la Révolution tunisienne, et ce à partir de notre position d’intellectuels, créateurs d’idées. Nous l’avons vécue comme une bataille pour les libertés académiques, l’autonomie de la décision universitaire », avant d’insister sur la nécessité de soustraire l’université aux « tiraillements politiques et religieux » et « sur la suprématie accordée, à l’université, au savoir et aux normes et lois universelles en vigueur dans toutes les universités ».

                                                                                                                                                                                                                                      Habib Kazdaghli est devenu depuis quelques mois la figure emblématique de ces luttes au point de déranger les extrémistes religieux de tous bords qui essaient, depuis le début de la crise à la FLAHM, d’en faire le bouc émissaire idoine pour occulter leur incompétence dans la gestion de la crise, le désignant, régulièrement, à la vindicte des salafistes. Le nouvel épisode de la machination qui a abouti au procès, n’est que la conséquence logique de cette attitude hostile voire belliqueuse à l’endroit du doyen de la FLAHM. Les islamistes radicaux ne lui pardonnent pas non plus son ancienne implication dans luttes pour la sauvegarde des libertés académiques, considérées à ses yeux, comme sacrées au point qu’il a bravé tous les tabous et qu’il a choisi, parmi les nombreux sujets abordés dans ses recherches, le thème de la minorité juive de Tunisie, ce qui lui a valu la colère de tous ceux qui, faisant l’amalgame entre juifs et sionistes, le considèrent comme le suppôt du sionisme, ce qui passe pour ceux qui le connaissent bien comme une autre ignominieuse calomnie.

                                                                                                                                                                                                                                      La chaîne nationale et internationale de solidarité

                                                                                                                                                                                                                                      Toutes ces manipulations et manigances des salafistes et autres extrémistes religieux, destinées à impressionner la justice, n’entament en rien la crédibilité de nos magistrats qui œuvrent, contre vents et marées pour assurer l’indépendance de la magistrature même si de nombreuses associations comme le comité de défense des valeurs universitaires, le collectif des quarante ONG de la société civile, la LTDH, la FGESRS, l’observatoire des libertés académiques dépendant de la FGESRS, le syndicat de base des enseignants de la FLAHM déplorent la mise en examen d’Habib Kazdaghli et critiquent la lenteur avec laquelle sont instruites les nombreuses plaintes (environ une dizaine) déposées par le doyen de la FLAHM et ses collègues à l’encontre de leurs agresseurs quand on la compare à la célérité relative observée dans l’instruction de la plainte d’Imène Berrouha. Mais de nombreux universitaires, pour lesquels le classement de l’affaire aurait été plus juste, estiment à la décharge du magistrat à l’origine de la mise en examen d’Habib Kazdaghli, qu’il ne doute pas de l’innocence de ce dernier mais qu’il ne veut pas passer pour quelqu’un qui prend son parti en ne donnant pas suite à l’affaire, qu’il préfère laisser à la cour le soin de statuer au sujet de la plainte. Le doyen de la FLAHM quant à lui, convaincu de son innocence, ne cesse dans toutes ses déclarations d’exprimer sa confiance dans la justice tunisienne.

                                                                                                                                                                                                                                      L’acharnement des salafistes dans la persécution d’Habib Kazdaghli est contré par une mobilisation générale des composantes de la société civile qui appellent, sans exception, à un rassemblement le jour du procès devant le tribunal de première instance de la Manouba en signe de solidarité avec le doyen. En France et en Europe, une chaîne de solidarité avec le doyen de la FLAHM est en train de se constituer avec des initiatives déjà prises dans ce sens par le Collectif pour la Paix qui groupe plusieurs associations françaises solidaires du doyen de la Manouba.

                                                                                                                                                                                                                                      Le bras de fer entre les salafistes et les universitaires reprend alors que le bon déroulement des examens à la FLAHM et dans les autres établissements d’enseignement supérieur a donné aux Tunisiens des raisons d’espérer. Les nouveaux développements augurent d’une recrudescence de la tension lors de la prochaine rentrée si les autorités ne se décident pas à assurer la sécurité des enseignants et n’envoient pas des signaux forts appelant au respect des règlements qui régissent la vie universitaire. ".

                                                                                                                                                                                                                                      Salah HORCHANI
                                                                                                                                                                                                                                       


                                                                                                                                                                                                                                      • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 5 juillet 2012 23:47

                                                                                                                                                                                                                                        Les poursuites contre Habib Kazdaghli (Doyen de la FLAHM) alourdies

                                                                                                                                                                                                                                         

                                                                                                                                                                                                                                        Le procès du doyen de la Faculté des lettres, des arts et des humanités de la Manouba, Habib Kazdaghli a été reporté au 25 octobre 2012 sur demande de la défense.

                                                                                                                                                                                                                                        Accusé d’agression présumée d’une étudiante portant le niqab, Habib Kazdaghli devait être jugé, jeudi 5 juillet 2012, mais la défense, composée d’une pléiade d’avocats, a demandé le report du procès en raison de la modification de l’acte d’accusation.

                                                                                                                                                                                                                                        Le procès s’était ouvert au tribunal de première instance de la Manouba suite à la plainte d’une étudiante prétendant avoir été giflée par le doyen. L’acte d’accusation portait sur un fait de violence commis par le présumé coupable conformément à l’Article 319 du Code Pénal. Dans ce cas de figure, Habib Kazdaghli encourait jusqu’à un an d’emprisonnement et de 72 dinars d’amende, s’il était reconnu coupable.

                                                                                                                                                                                                                                        Mais c’est un nouveau chef d’accusation qui a été diffusé à l’ouverture du procès. Un acte reposant cette fois sur l’Article 101 du Code Pénal et qui prévoit qu’« est puni de cinq ans d’emprisonnement et de cent vingt dinars d’amende, tout fonctionnaire public ou assimilé qui, dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de ses fonctions aura, sans motif légitime, usé ou fait user de violences envers les personnes ».
                                                                                                                                                                                                                                         
                                                                                                                                                                                                                                        Un nouvel acte d’accusation qui fait passer la sentence d’un an d’emprisonnement à cinq années.

                                                                                                                                                                                                                                        Le parquet (en l’occurrence le ministère public qui dépend, directement, du ministre de la Justice) a donc requalifié les faits reprochés au doyen qui risque désormais cinq ans de prison pour « acte de violence commis par un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions ».
                                                                                                                                                                                                                                         
                                                                                                                                                                                                                                        Habib Kazdaghli, qui rejette ces accusations et s’estime au contraire la victime d’une agression, ne cesse de dénoncer un procès visant l’université, la modernité et le savoir.
                                                                                                                                                                                                                                         
                                                                                                                                                                                                                                        Les faits pour lesquels le doyen est jugé remontent à mars, lorsque deux étudiantes portant le voile intégral ont mis à sac son bureau, selon lui. L’une d’entre elles, qui avait été exclue de la faculté pour avoir porté le voile intégral en salle de cours, accuse l’universitaire de l’avoir giflée.
                                                                                                                                                                                                                                         
                                                                                                                                                                                                                                        Un bras de fer oppose cette faculté de 13.000 étudiants aux salafistes depuis le 28 novembre, lorsque des étudiants et des salafistes avaient organisé un sit-in pour réclamer l’accès en cours des étudiantes en niqab.

                                                                                                                                                                                                                                        Source :

                                                                                                                                                                                                                                        http://www.espacemanager.com/divers/tunisie-les-poursuites-contre-habib-kazdaghli-alourdies.html

                                                                                                                                                                                                                                        Salah HORCHANI


                                                                                                                                                                                                                                        • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 7 juillet 2012 00:12

                                                                                                                                                                                                                                          « Nouvelles de la Faculté des Lettres de la Manouba (Tunisie)
                                                                                                                                                                                                                                          (Tunis, le 5 juillet 2012)

                                                                                                                                                                                                                                          Par Habib Mellakh

                                                                                                                                                                                                                                          universitaire, syndicaliste
                                                                                                                                                                                                                                          Professeur de littérature française à la FLAHM
                                                                                                                                                                                                                                           
                                                                                                                                                                                                                                          Habib Kazdaghli d’un écueil à un autre plus grand

                                                                                                                                                                                                                                          Je ne dirais jamais assez combien ces chroniques de la Manouba sont redevables à La Fontaine. Après les journées des 6 et 7 mars emblématiques de la terreur salafiste et qui ont vu le saccage du bureau décanal et la profanation du drapeau national, j’ai emprunté à l’inimitable fabuliste la formule : « Haro sur le baudet ! » dans ma chronique du 12 mars pour rendre compte de l’acharnement des salafistes et de leurs alliés au sein du pouvoir, les islamistes radicaux, à faire du doyen Kazdaghli le bouc émissaire de leur échec à résoudre l’interminable crise du niqab. L’expression sied toujours dans le contexte actuel où les salafistes sont prêts à l’immoler, littéralement, sur l’autel du fanatisme religieux et où ils n’ont aucun scrupule à recourir aux manipulations les plus grossières dans l’espoir de le mettre en examen d’abord – mission accomplie avec beaucoup de brio puisqu’il a comparu ce jeudi devant la chambre correctionnelle du tribunal de première instance de la Manouba – , dans le but de le faire condamner ensuite par la justice.

                                                                                                                                                                                                                                          Mais c’est la formule de La Fontaine dans La Vieille et les deux servantes qui me vient surtout à l’esprit quand je repense aux développements spectaculaires intervenus lors de l’audience de ce matin avec la requalification de l’acte d’accusation. Comme les deux servantes de la fable qui voulant échapper à un péril, s’exposent à autre un plus grave, Habib Kazdaghli, espérant se sortir de ce mauvais pas parce que son innocence ne fait l’ombre d’aucun doute selon les déclarations faites par l’un de ses avocats, Maître Mohamed Labidi à plusieurs chaînes de télévision, est « tombée de Charybde en Scylla ». Mis en examen le 9 juin par le procureur de la République, il encourait une amende de quatre dinars huit cents millimes et une peine de prison de quinze jours en vertu de l’article 319 du code pénal pour « voies de fait ou violences n’entraînant pour la santé d’autrui aucune conséquence sérieuse ou durable ». Le voilà avec la requalification des faits qui lui sont reprochés passible, en plus d’une amende de cent vingt dinars, d’une peine de cinq ans de prison pour « violences envers les personnes », commises « sans motif légitime », par un fonctionnaire public dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de ses fonctions conformément aux dispositions de l’article 101 du Code pénal, au grand dam de la quinzaine d’avocats présents à l’audience. La grande foule évaluée à plusieurs centaines de personnes et qui s’est massée devant le tribunal, à l’appel des syndicats et des associations de la société civile, pour exprimer sa solidarité avec le doyen, a réagi à la nouvelle accusation par une vive indignation manifestée pendant le rassemblement mais surtout à l’occasion de l’assemblée générale, tenue après l’audience au siège de la FLAHM et organisée par son syndicat de base.

                                                                                                                                                                                                                                          Quand bien même Habib Kazdaghli aurait violenté l’étudiante – ce qu’il nie en s’appuyant sur des témoignages solides – la requalification délictueuse n’est pas fondée parce que l’article 101 ne s’applique que dans le cas de d’une violence non justifiée. Dans le cas du doyen, la violence présumée serait motivée par la légitime défense. Le saccage du bureau décanal et les voies de faits qui ont en résulté sur la personne du doyen, bousculé à qui mieux mieux, ne serait-ils pas des agressions à même de justifier la légitime défense ? La justice considérerait-elle comme vraisemblables les allégations formulées par les deux niqabées dans lesquelles elles poussent le ridicule jusqu’à prétendre que c’est le doyen qui a saccagé son propre bureau ? La seule idée que de pareilles hypothèses soient envisagées par la justice donne froid dans le dos à de nombreux orateurs présents pendant l’assemblée générale et qui craignent qu’on n’instrumentalise, comme dans la dictature de Ben Ali, la justice pour régler les différends et les conflits.

                                                                                                                                                                                                                                          Ces péripéties judiciaires de la crise du niqab effraient aussi parce qu’elles nous révèlent un monde à l’envers où on traduit en justice le doyen alors que le bon sens aurait dû pousser, selon d’autres orateurs à la mise en examen de nombreux étudiants en application de l’article 116 du Code pénal en vertu duquel « quiconque exerce ou menace d’exercer des violences sur un fonctionnaire public pour le contraindre à faire ou à ne pas faire un acte relevant de ses fonctions » commet un délit sanctionné par une peine qui peut aller jusqu’à trois ans d’emprisonnement.

                                                                                                                                                                                                                                          Bien qu’elles semblent avoir été mises en examen pour des motifs qui n’ont pas été divulguées à la presse, les deux niqabées n’ont pas comparu à l’audience parce qu’elles n’auraient pas reçu leur convocation, en raison d’une fausse adresse d’envoi. Cette absence conjuguée à la demande faite par les avocats d’Habib Kazdaghli d’un report de l’affaire pour avoir le temps d’étudier le dossier et en raison de la modification de l’acte d’accusation ont été à l’origine du renvoi de l’affaire au 25 octobre 2012.

                                                                                                                                                                                                                                          Le formalisme juridique, qui donne souvent lieu à des interprétations fantaisistes de la loi, a ses raisons que la raison et l’équité ne connaissent pas. Malgré la requalification des faits, les universitaires sont persuadés que les magistrats tunisiens sauront éviter les écueils du juridisme et qu’ils rendront la justice conformément à l’esprit des lois. Ils continuent à leur accorder leur confiance entière. C’est ce que le doyen de la FLAHM n’a cessé de répéter dans ses interviews qui ont suivi la requalification délictueuse. »

                                                                                                                                                                                                                                          Salah HORCHANI
                                                                                                                                                                                                                                           


                                                                                                                                                                                                                                          • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 17 août 2012 22:31

                                                                                                                                                                                                                                            « Nouvelles de la Faculté des Lettres de la Manouba (Tunisie)
                                                                                                                                                                                                                                            (Tunis, le 24 juillet 2012)

                                                                                                                                                                                                                                            Par Habib Mellakh
                                                                                                                                                                                                                                            universitaire, syndicaliste
                                                                                                                                                                                                                                            Professeur de littérature française à la FLAHM

                                                                                                                                                                                                                                            Tunisie : enjeux d’un procès 1/2

                                                                                                                                                                                                                                            Jeux et enjeux d’un procès éminemment politique

                                                                                                                                                                                                                                            Tunisie  : le combat pour la laïcité et le refus du Niqab au sein des universités continue. Projets liberticides pour mettre fin à la démocratie naissante, propagande islamiste partisane, la Tunisie se débat pour ne pas se faire confisquer sa Révolution, son Printemps. Cet article de Habib Mellakh, universitaire, syndicaliste, professeur de littérature française à la FLAHM, fait le point sur les enjeux de ce combat qui ne fait pas la Une de nos journaux et qui ne passionne pas nos politiques français.

                                                                                                                                                                                                                                            À la mémoire du professeur Ahmed Jdey

                                                                                                                                                                                                                                            Plus de quinze jours après la comparution d’Habib Kazdaghli devant ses juges et la requalification des faits qui lui sont reprochés, je reprends ma plume pour faire une lecture des événements à la faveur des nouveaux développements de la situation qui donnent désormais à l’affaire l’allure d’un imbroglio politico-judiciaire et à la lumière des prises de positions de la société civile nationale et internationale et du monde universitaire.

                                                                                                                                                                                                                                            La réaction de ce dernier, bien que relativement tardive, en raison de la lourde charge de travail que représentent les examens de fin d’année, nous permet de mesurer les jeux et enjeux de ce nouvel épisode de la bataille du niqab. La distance qui nous sépare du procès nous garantit le recul nécessaire pour une évaluation sereine, de la situation.

                                                                                                                                                                                                                                            Un procès éminemment politique

                                                                                                                                                                                                                                            Ceux qui ont ourdi la toile au piège de laquelle a été pris Habib Kazdaghli lui en veulent à mort.

                                                                                                                                                                                                                                            A cause de son combat emblématique pour les Lumières et pour la défense des valeurs académiques et parce qu’il conçoit avec les universitaires du monde entier, l’université comme un haut lieu du savoir et non comme la scène privilégiée des tiraillements politico-religieux, il a cristallisé la haine des extrémistes qui veulent tuer l’esprit critique à l’université, lui substituer un dogmatisme aussi stérile que dangereux et qui tentent d’asservir la connaissance, les moyens de sa transmission et les modes de fonctionnement de l’université à leurs idéologies et leurs croyances sectaires.

                                                                                                                                                                                                                                            Empêchés de parvenir à leurs fins en raison de la résistance stoïque des universitaires, couronnée par le dénouement heureux de l’année académique, ils ont décidé de traîner le doyen de la Manouba dans la boue des procès de droit commun, cousues de fil blanc, de ternir son image de marque en le présentant comme un vulgaire délinquant qui mérite de comparaître devant la chambre correctionnelle d’une cour de justice et même de moisir en prison pendant cinq ans.

                                                                                                                                                                                                                                            Mais ce procès est en réalité – et la mise en scène manigancée par les comploteurs ne parvient à l’occulter- celui des enseignants de la FLAHM qui refusent d’être dépossédés de leurs prérogatives et qui défendent l’autonomie institutionnelle, celui des normes académiques et pédagogiques séculaires, rigoureuses et efficientes établies par les pères fondateurs de l’université tunisienne et par la communauté universitaire internationale.

                                                                                                                                                                                                                                            Il est par là même, celui de choix de société, basées sur l’esprit d’ouverture, et de tolérance, sur une assimilation des apports de l’Occident dans le respect de l’Islam, d’un Islam éclairé qui redonne à l’Ijtihad ses lettres de noblesse.

                                                                                                                                                                                                                                            Ces choix, objet d’un consensus national depuis plus d’un demi- siècle sont abhorrées par les extrémistes religieux qui souhaitent à la faveur de la nouvelle configuration de l’échiquier politique tunisien, les remettre en cause et qui ont décidé de mener contre ces options emblématiques du modèle sociétal tunisien un combat acharné attesté par les croisades menées tour à tour contre l’université, le système éducatif républicain, contre la presse et les artistes.

                                                                                                                                                                                                                                            L’atteinte aux libertés académiques, à l’esprit critique, à la liberté de création, comme à la liberté de presse ne sont que des exemples de la pression étouffante qu’ils exercent pour museler les intellectuels et les créateurs, pour réduire dans un premier temps à une peau de chagrin le champ des libertés avant de les phagocyter totalement.

                                                                                                                                                                                                                                            C’est parce que Habib Kazdaghli et ses collègues se sont opposés à la mise en œuvre de ce projet liberticide à l’université que le procès est intenté contre le doyen de la FLAHM et qu’il est, en ce sens, éminemment politique.

                                                                                                                                                                                                                                            C’est la prise de conscience de cette nature politique et par conséquent inique du procès , qui est à l’origine de l’indignation générale qui apparaît aussi bien dans les commentaires des médias que dans les prises de positions des universitaires ou des différents acteurs de la société civile nationale ou internationale mais qui a connu ses moments les plus intenses lors du rassemblement du 5 juillet, organisé à l’appel de la coalition des associations de la société civile, du Comité de défense des valeurs universitaires et de la Fédération Générale de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche scientifique .

                                                                                                                                                                                                                                            Une levée de boucliers à la mesure des manipulations salafistes

                                                                                                                                                                                                                                            Dans une motion publiée à la suite de l’assemblée générale commune organisée au siège de la FLAHM par les organisations susmentionnées tout juste après le rassemblement, ces dernières expriment « leur ahurissement et leur rejet de la politisation flagrante et orientée de cette affaire ».

                                                                                                                                                                                                                                            Ils expliquent cet ahurissement par la tournure prise par les évènements lors de l’audience du 5 juillet avec la modification de l’acte d’accusation qui ne se réfère plus à l’article 319 du Code pénal comme au début de la procédure mais à l’article 101 qui alourdit la peine encourue par le doyen : « Alors que tout le monde s’attendait à un acquittement en raison de la futilité de l’acte d’accusation et de l’absence de preuves véritables pour le fonder et à la mise en examen par la suite de la plaignante pour le préjudice moral qu’elle a fait subir au doyen et à l’institution qu’il représente, la cour a adopté la voie de l’escalade avec la modification de la référence de la mise en accusation ».

                                                                                                                                                                                                                                            Dans une allusion au mutisme du Ministère de l’Enseignement et de la Recherche Scientifique à l’occasion de ce procès et à l’absence d’un avocat commis par ce ministère pour assurer la défense du doyen, la motion dénonce « la position de l’autorité de tutelle qui n’a pas veillé à offrir le soutien suffisant et nécessaire à l’un de ses fonctionnaires alors qu’elle sait mieux que toute autre partie qu’il est innocent des accusations qui sont portées contre lui », la suspectant même d’être dictée par un parti pris politique en faveur des salafistes.

                                                                                                                                                                                                                                            Elle reproche, de ce point de vue au ministère, son « laxisme durant toute l’année universitaire actuelle » et son refus « d’assurer la sécurité et une justice équitable » aux universitaires « qui ont été victimes, dans plusieurs institutions universitaires, d’agressions très variées perpétrées par des extrémistes », pointant ainsi du doigt l’impunité dont les salafistes ont bénéficié jusqu’à présent.

                                                                                                                                                                                                                                            Dans le même esprit, le conseil scientifique de la FLAHM, réuni le 10 juillet, a publié un communiqué dans lequel il « dénonce vigoureusement le mutisme du ministère de tutelle qui n’a pas veillé à offrir l’appui suffisant et nécessaire à l’un de ses fonctionnaires à l’occasion d’une affaire vitale ».

                                                                                                                                                                                                                                            Il considère la traduction devant la justice d’un doyen élu comme « un précédent dangereux » et comme « une fourberie dont le but est de porter préjudice à toutes les composantes de la FLAHM (enseignants, étudiants, fonctionnaires et ouvriers) qui ont réussi à achever l’année universitaire et à assurer dans de bonnes conditions le déroulement des deux sessions d’examens de la fin de l’année universitaire », et comme « une instrumentalisation de la justice ».

                                                                                                                                                                                                                                            Il dénonce également les desseins obscurantistes « des groupes religieux extrémistes qui ont essayé en vain d’imposer par la force leurs conceptions éducatives et sociétales rétrogrades » avant d’insister « sur son attachement aux normes pédagogiques et aux règles de communication fixées le 2 novembre 2011 et relatives à la nécessité de se découvrir le visage pendant les séances d’enseignement, d’examens et d’encadrement ».

                                                                                                                                                                                                                                            Il réclame, à nouveau, à la fin du communiqué, « la prise en charge par l’autorité de tutelle de la sécurité de ses fonctionnaires, la protection de la faculté et la publication d’un texte clair qui impose à tous ceux qui fréquentent l’université l’observance du règlement intérieur de chaque institution universitaire ».

                                                                                                                                                                                                                                            Dans une allusion claire au caractère politique du procès, les doyens des facultés des lettres et sciences humaines du pays, solidaires de leur collègue, dénoncent dans un communiqué largement diffusé par la presse électronique, derrière les incidents, dont plusieurs institutions ont été le théâtre mais dont la Manouba a été la cible privilégiée, l’action de « groupes extrémistes opposés aux acquis de la citoyenneté et à la consolidation de l’Etat civil » et expriment leur rejet d’un procès qui risque de se transformer en moyen de pression exercé sur les chefs des établissements d’enseignement supérieur pour les dissuader d’accomplir leur mission académique ou administrative dans le respect des règles établies par la profession.

                                                                                                                                                                                                                                            Le conseil scientifique de l’université de la Manouba réuni le 9 juillet, sous la présidence du recteur Chokri Mabkhout, a tenu à exprimer son soutien inconditionnel à la FLAHM. Le communiqué du conseil scientifique de la FLAHM, s’est fait l’écho de cette solidarité et s’en est félicité.

                                                                                                                                                                                                                                            Des partis politiques démocrates comme Al Massar, le Parti Républicain et le Parti Ouvrier Communiste Tunisien se sont déclarés solidaires de la FLAHM et de son doyen.

                                                                                                                                                                                                                                            A l’échelle internationale, Le Mouvement pour la Paix et contre le Terrorisme, après avoir annoncé la comparution d’Habib Kazdaghli devant la justice et fait part de l’impunité dont jouissent tous ceux qui ont agressé le doyen et ces collègues durant les derniers mois, dénonce dans un communiqué publié la veille du procès « une justice à double mesure ».

                                                                                                                                                                                                                                            Des dizaines d’universitaires, professeurs et chercheurs émérites, intellectuels, professionnels des sciences, des arts et des lettres français ont exprimé dans une pétition intitulée « Manifeste de solidarité avec le professeur Kazdaghli et les universitaires tunisiens », leur consternation de voir le doyen de la Manouba « poursuivi devant les tribunaux et menacé d’une lourde peine de prison » alors qu’il « a été victime d’agressions violant toutes les normes de conduite à l’égard d’un professeur et d’un doyen d’Université, avec des voies de fait confirmées par les nombreux témoignages qui [leur ] sont parvenus » et leur « pleine solidarité avec tous les universitaires, intellectuels et artistes qui défendent avec force et courage les valeurs universelles des sciences, des humanités, et des arts ».

                                                                                                                                                                                                                                            Ils appuient l’aspiration de ces derniers à « la liberté d’enseignement, de recherche et de création » considérée de leur point de vue comme « une condition nécessaire à une vie universitaire et artistique dégagée de toute pression politique ou idéologique ».

                                                                                                                                                                                                                                            Après avoir rappelé que l’université devait « être préservée de toutes les formes d’extrémismes pour garantir aux étudiants un enseignement libre et respectueux des valeurs universitaires », la député européenne Mélika Ben Arab-Attou a exhorté, dans un communiqué daté du 3 juillet, la justice tunisienne à trancher « en faveur des libertés fondamentales pour que les universités tunisiennes ne deviennent pas les hauts lieux d’un quelconque fanatisme ».

                                                                                                                                                                                                                                            Evoquant le procès du 5 juillet et l’acharnement des salafistes contre le doyen Kazdaghli « plusieurs fois victime d’injures et d’actes violents », le conseil d’administration de l’Université de Toulouse II-Le Mirail a tenu, dans un communiqué publié le 3 juillet, à « exprimer son soutien sans réserve à un collègue tout entier dévoué aux intérêts d’une Université tunisienne laïque et démocratique ».

                                                                                                                                                                                                                                            La sénatrice, Monique Cerisier ben Guiga, a exprimé à Habib Kazdaghli « victime de menées antirépublicaines qui s’en prennent au versant universitaire de la liberté de penser, de s’exprimer, de créer » sa sympathie.

                                                                                                                                                                                                                                            L’ancien recteur de l’académie de Toulouse, Philippe Joutard, s’est déclaré ahuri face à « cette incroyable affaire » et a assuré le doyen de sa solidarité agissante.

                                                                                                                                                                                                                                            Le vice-président de la Société Maltaise de France, Patrice Sanguy, a déclaré qu’il était profondément choqué par « la campagne de diffamation » dont le doyen avait été la victime, par « le manque de soutien de ses autorités de tutelle », et par « les ahurissantes actions du parquet prises à son encontre ». »

                                                                                                                                                                                                                                            (à suivre)

                                                                                                                                                                                                                                            Salah HORCHANI

                                                                                                                                                                                                                                            Source :

                                                                                                                                                                                                                                            http://www.primo-info.eu/selection.php?numdoc=Do-76264278&PHPSESSID=005456936213a199ebc6899cffbdbbac


                                                                                                                                                                                                                                            • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 17 août 2012 22:42

                                                                                                                                                                                                                                              « Nouvelles de la Faculté des Lettres de la Manouba (Tunisie)
                                                                                                                                                                                                                                              (Tunis, le 24 juillet 2012)

                                                                                                                                                                                                                                              Par Habib Mellakh
                                                                                                                                                                                                                                              universitaire, syndicaliste
                                                                                                                                                                                                                                              Professeur de littérature française à la FLAHM

                                                                                                                                                                                                                                              Tunisie : enjeux d’un procès 2/2

                                                                                                                                                                                                                                              La nouvelle stratégie de l’extrémisme religieux et ses limites

                                                                                                                                                                                                                                              Avec ce procès, les extrémistes religieux recourent à une autre stratégie pour déstabiliser la FLAHM et l’université. Ils renoncent momentanément à l’opposition frontale et essaient d’instrumentaliser la justice pour avoir à l’usure les universitaires et obtenir gain de cause, réutilisant la stratégie éculée des agresseurs qui, pour se tirer d’affaire, prétendent avoir été agressés.

                                                                                                                                                                                                                                              Ils pensent qu’avec la mise en examen du doyen et de sa condamnation qu’ils appellent de tous leurs vœux, ils vont avoir toute la latitude pour obtenir la révision des choix pédagogiques, scientifiques, du contenu des programmes et de la réglementation régissant la vie universitaire.

                                                                                                                                                                                                                                              Ils oublient, ce faisant, que le responsable élu d’une institution d’enseignement supérieur ne gère pas son établissement comme une propriété privée, qu’il met en œuvre les décisions d’un conseil scientifique, lui aussi élu, parce que la loi et ses engagements électoraux l’y obligent.

                                                                                                                                                                                                                                              Ils ne tiennent pas compte aussi ou ne connaissent pas l’histoire de la FLAHM faite d’une longue tradition de luttes pour faire valoir l’autonomie institutionnelle et syndicale, pour défendre les libertés académiques, pour le maintien du principe de l’élection du doyen, pour son extension aux directeurs des établissements universitaires et aux recteurs.

                                                                                                                                                                                                                                              Je peux témoigner, pour avoir eu l’honneur d’avoir été, au cours des trente dernières années, un acteur privilégié de cette histoire en tant que coordinateur général du Syndicat Général de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique ou comme responsable élu pour assurer au sein de la FLAHM ou d’autres institutions des fonctions aussi bien académiques que syndicales, du dénouement heureux de ces luttes, de l’expérience qui en a résulté pour l’université et de la transmission de ce legs de génération en génération pour le bien de l’institution et du pays.

                                                                                                                                                                                                                                              La FLAHM recueille aujourd’hui les fruits de cet héritage. Il ne faut pas chercher ailleurs les raisons d’une résistance aussi héroïque ou expliquer autrement son raffermissement dans les prochains mois.

                                                                                                                                                                                                                                              Ce rappel historique montre aussi la cécité politique de ceux qui ont poussé le ridicule jusqu’à prétendre que le doyen Kazdaghli et sont équipe ont mené ce combat pour des considérations politiques sectaires.

                                                                                                                                                                                                                                              Les extrémistes religieux oublient surtout ou mésestiment la nouvelle donne politique qui fait que le combat de la FLAHM est devenu, depuis le 17 avril 2012, date de la publication de l’appel des 130 pour la constitution d’un comité de défense des valeurs universitaires, signé par plus de 1500 enseignants, artistes, acteurs de la société civile, militants des droits de l’homme, militantes féministes, un combat qui engage toute la société.

                                                                                                                                                                                                                                              Le rassemblement du 5 juillet ou le bras de fer entre les salafistes et la société civile

                                                                                                                                                                                                                                              C’est la société civile, toutes tendances et associations confondues qui mène aujourd’hui le combat pour le respect de l’autonomie institutionnelle et des libertés académiques à l’université dans une parfaite symbiose avec la FLAHM et la Fédération Générale de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, symbiose qui s’est manifestées pendant le rassemblement du 5 juillet devant le siège du tribunal de première instance de la Manouba, au cours duquel 2500 manifestants environ sont venus exprimer leur solidarité.

                                                                                                                                                                                                                                              On a même vu un bus loué pour la circonstance transportant des universitaires venus de Sousse. Les militants de la coalition des ONG (plus d’une quarantaine d’associations), dont l’activité est coordonnée par le bâtonnier Abdessattar Ben Moussa, président de la LTDH, ont tenu à être présents massivement le jour du procès devant le tribunal.

                                                                                                                                                                                                                                              La protestation s’est déroulée dans l’ambiance festive et solennelle caractéristique des procès politiques où les manifestants, faisant contre mauvaise fortune bon cœur, entonnent des chants patriotiques pour exprimer leur détermination à poursuivre la lutte et pour clamer haut et fort leur conviction dans le triomphe des valeurs qu’ils défendent.

                                                                                                                                                                                                                                              Les participants au rassemblement, optimistes et enthousiastes à souhait, en dépit du choc engendré par la requalification des faits reprochés à Habib Kazdaghli, ont entonné au moment de l’entrée du doyen dans la salle d’audience et à sa sortie du prétoire l’hymne national, ce chant révolutionnaire de la résistance contre l’occupation, pour signifier qu’ils étaient dépositaires à la fois des valeurs patriotiques et des valeurs de la Révolution.

                                                                                                                                                                                                                                              Pendant ce rassemblement historique, les youyous des femmes, composante traditionnelle du rituel de protestation contre les procès politiques depuis les arrestations de Bourguiba et célébration anticipée d’une victoire assurée, fusaient de toutes parts et à intervalles réguliers, comme pour certifier que la lutte engagée porterait ses fruits, que le chemin de croix des universitaires ne serait pas vain et que les assauts de l’extrémisme religieux ne viendraient pas à bout du printemps tunisien appelé à perdurer grâce aux sacrifices consentis par les démocrates.

                                                                                                                                                                                                                                              C’est en raison de cette prise de conscience des enjeux de ce procès pour la démocratie naissante en Tunisie que l’UGTT et la LTDH ont désigné les maîtres Monia El Abed et Mohamed Hédi Labidi pour défendre le doyen Kazdaghli et qu’un collectif d’avocats s’est porté volontaire pour assurer sa défense.

                                                                                                                                                                                                                                              Béji Caïd Essebsi, le premier ministre qui a mené à bon port la première étape du processus de transition démocratique et deux de ses ministres, Ridha Belhaj et Mohamed Lazhar Akremi, tous fondateurs de l’Appel de la Tunisie font partie de cette pléiade d’avocats même s’ils n’étaient pas tous présents dans le prétoire.

                                                                                                                                                                                                                                              Le courage du professeur Ahmed Jdey, chercheur à l’Institut d’Histoire du Mouvement National, bravant la maladie pour être présent au rassemblement, victime d’un grave malaise dont il ne se remettra pas et qui décédera quelques jours plus tard ainsi que la présence de Khaoula Rachidi, cette étudiante devenue une icône en Tunisie depuis qu’elle s’est opposée au profanateur du drapeau national, sont emblématiques de cette détermination des démocrates tunisiens, toutes générations confondues, à empêcher que le printemps tunisien ne se transforme en automne salafiste ou islamiste.

                                                                                                                                                                                                                                              Ce genre de procès et les actions liberticides contre l’université, les intellectuels et les artistes constamment légitimées par le mouvement Ennadha révèlent ce risque et battent en brèche l’opinion propagée par les gourous du parti au pouvoir d’une métamorphose de l’ancien Mouvement de la Tendance Islamique en mouvement démocratique musulman à l’image des partis démocrates chrétiens du vieux continent.

                                                                                                                                                                                                                                              Cette opinion répercutée dans une certaine presse et communément répandue auprès de l’opinion publique apparaît de plus en plus, aux yeux de plusieurs observateurs de la scène politique tunisienne, dont les analyses très pertinentes sont confortées par les liaisons dangereuses entre le mouvement islamiste et ses cousins et alliés salafistes et surtout par le dernier congrès du mouvement, comme un mythe entretenu pour embellir l’image de marque du parti de Rached Ghannouchi.

                                                                                                                                                                                                                                              Souhayr Belhassen est venue apporter le soutien de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme mais sa présence au rassemblement a été perçue comme un rappel symbolique de la solidarité internationale avec la FLAHM et son doyen exprimée depuis le début de la crise et à l’occasion de ce procès par des universitaires des cinq continents, par des instances internationales de protection des droits de l’homme, par des associations de la société civile internationale chargées de la défense des droits de l’homme.

                                                                                                                                                                                                                                              Rappelons, de ce point de vue, l’appui inconditionnel exprimé en décembre 2011 par plus de 200 universitaires français et européens, celui émanant d’une centaine d’éminents chercheurs et universitaires du monde entier, publié en mai 2012.

                                                                                                                                                                                                                                              N’oublions pas la position de d’Human Watch Rights exigeant depuis décembre 2011 des autorités tunisiennes la protection de l’espace universitaire contre les agressions salafistes.

                                                                                                                                                                                                                                              En avril 2012, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Droits de l’Homme a soutenu, par l’intermédiaire de son rapporteur spécial pour le droit à l’éducation, Kishore Singh, venu en Tunisie effectuer une visite de travail, les revendications relatives au respect des libertés académiques et de l’autonomie institutionnelle formulées par les universitaires tunisiens.

                                                                                                                                                                                                                                              En juin 2O12, Robert Quin, le directeur exécutif de l’association internationale Scholars at Risk, en visite en Tunisie, pour mener une enquête sur les violations de l’autonomie institutionnelle et des libertés académiques, a reçu des autorités tunisiennes - c’est du moins ce qui ressort de la conférence de presse qu’il a accordée à la fin de sa visite - la promesse qu’elles assureraient la sécurité des enseignants, qu’elles protégeraient les libertés académiques et qu’elles feraient des déclarations dans ce sens.

                                                                                                                                                                                                                                              Dans une lettre ouverte au président de la République tunisienne, datée du 26 avril 2012 et qui a fait le tour du Web, André Noushi, l’un des fondateurs de l’université tunisienne et grand ami de la Tunisie, jugeant que les agressions salafistes menaçaient « l’avenir politique de la Tunisie » et « sa crédibilité à l’échelle internationale » a souhaité voir la FLAHM protégée et sécurisée « à l’intérieur de son enceinte par un corps de vigiles dépendant du doyen ».

                                                                                                                                                                                                                                              Le Mouvement pour la Paix et contre le terrorisme a initié une pétition internationale de soutien au doyen Kazdaghli à la suite du procès du 5 juillet.

                                                                                                                                                                                                                                              Si le rappel des réactions nationales et internationales aux agressions perpétrées contre l’université a un mérite, c’est celui de pousser ceux qui tablent sur une démobilisation des démocrates, à ne plus tirer des plans sur la comète et à réviser leurs calculs.

                                                                                                                                                                                                                                              La chaîne de solidarité nationale et internationale en faveur du doyen de la Manouba et de la FLAHM, se renforce de jour en jour parce que - et les forces vives de notre pays l’ont compris - ce qui se joue aujourd’hui à l’université et dans toute la Tunisie, c’est l’avenir de la démocratie.

                                                                                                                                                                                                                                              Un bras de fer impitoyable oppose les démocrates et les fossoyeurs de la démocratie et non, comme veut le faire accroire une propagande islamiste partisane, les croyants et les mécréants.

                                                                                                                                                                                                                                              Ce clivage est créé de toutes pièces comme dans la crise du niqab ou à l’occasion du printemps des arts de la Marsa pour porter atteinte aux libertés , préparer le terrain à tous les projets liberticides et mettre fin à la démocratie naissante.

                                                                                                                                                                                                                                              L’issue de l’interminable crise du niqab va dans les prochains mois constituer un test qui permettra d’évaluer les véritables intentions du gouvernement

                                                                                                                                                                                                                                              S’il tient à sauver le processus démocratique et à montrer qu’il s’engage réellement, comme il l’a promis, dans la voie qui mène à l’avènement d’une république civile, il doit impérativement faire respecter les lois positives à l’université, assurer la sécurité des enseignants, des étudiants et du personnel administratif et ouvrier et veiller à ce que les véritables coupables des violences soient traduits en justice en vue de garantir le bon déroulement de l’année universitaire.

                                                                                                                                                                                                                                              Dans le cas contraire, c’est sa crédibilité qui sera écornée et c’est la FLAHM qui risque de tomber de Charybde en Scylla et à sa suite plusieurs institutions universitaires visées par la campagne salafiste dans une atmosphère qui sera extrêmement tendue à la rentrée prochaine.

                                                                                                                                                                                                                                              Ce scénario plus que probable, si le gouvernement ne fait rien pour débloquer la situation, déstabilisera vraisemblablement toute l’université.

                                                                                                                                                                                                                                              On voit mal en effet comment les enseignants de la FLAHM et les universitaires tunisiens, qui ont fait preuve jusqu’à présent de beaucoup de retenue et d’un sang-froid exemplaire dans la gestion de la crise, pourraient éviter l’escalade que les derniers développements de la situation annoncent et vers laquelle poussent les salafistes qui font flèche de tout bois pour faire aboutir leur projet éducatif anachronique que la société civile tunisienne ne peut contrer que grâce à une plus grande résistance.

                                                                                                                                                                                                                                              C’est ce que les présents à l’assemblée générale du 5 juillet ont compris puisqu’ils ont exhorté dans leur motion la FGESRS « à intensifier son activité dans le sens d’une plus grande coordination avec les composantes de la société civile et politique dans le but de contrer l’escalade adoptée par le pouvoir contre l’autonomie de l’université, les libertés académiques et pour donner une plus grande efficience aux outils de la transition démocratique », et toutes les parties concernées par l’université et la défense des libertés « à une mobilisation continuelle en vue de faire face à la dangereuse dérive de la justice et au danger de la faillite qui menace en général la transition démocratique ».

                                                                                                                                                                                                                                              Prions pour que le gouvernement prenne la décision la plus avisée, celle qui permettra de mettre fin à la crise et qui évitera après l’annonce du verdict dans le procès intenté contre Habib Kazdaghli qu’un journaliste ne soit acculé à la publication d’un article qu’il intitulerait « Chronique d’une condamnation annoncée ». »

                                                                                                                                                                                                                                              Salah HORCHANI

                                                                                                                                                                                                                                              Source :

                                                                                                                                                                                                                                              http://www.primo-info.eu/selection.php?numdoc=Do-76264278&PHPSESSID=005456936213a199ebc6899cffbdbbac


                                                                                                                                                                                                                                              • A. Nonyme A. Nonyme 17 août 2012 22:49

                                                                                                                                                                                                                                                Mais virez les vos barbus ! A vous de choisir : une révolution laïque, ou l’obscurantisme.


                                                                                                                                                                                                                                                • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 17 août 2012 22:55

                                                                                                                                                                                                                                                  Déclaration de soutien à Habib Kazdaghli (Doyen de la Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba) de la nouvelle Présidente de l’Université Paris 8

                                                                                                                                                                                                                                                  Les menaces qui pèsent depuis plusieurs mois sur le professeur Habib Kazdaghli, Doyen de la Faculté des Lettres, Arts et Humanités de l ’université de la Manouba sont de nature à inquiéter l’ensemble de la communauté universitaire internationale. Les faits qui lui sont reprochés ont été requalifiés par les autorités judiciaires tunisiennes, il y a quelques jours, dans le sens d’une aggravation de la peine encourue, soit cinq années d’emprisonnement, au motif que les violences auraient été commises par un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions. Alors même que c’est contre cette institution universitaire et contre les valeurs de laïcité qu’elle incarne que des violences sont quotidiennement exercées par les mouvements salafistes dans les universités tunisiennes, une telle requalification des faits reprochés au doyen Kazdaghli montre bien que, au-delà de la personne du doyen, c’est l’institution universitaire qui est visée et fait l’objet d’une intimidation totalement insupportable.

                                                                                                                                                                                                                                                  Je m’associe donc pleinement au combat que mènent la ligue tunisienne des droits de l’homme, les universitaires, intellectuels et militants de Tunisie et du monde entier pour la défense du doyen Kazdaghli, pour la défense des libertés publiques et académiques. Contre les tentatives d’intimidation et toutes les atteintes aux valeurs humanistes dont l’institution universitaire est un si puissant symbole en Tunisie, j’apporte mon entier soutien au doyen Kazdaghli et forme des vœux pour que la justice tunisienne, préservée des pressions politiques, abandonne les poursuites qu’elle a engagées contre lui.

                                                                                                                                                                                                                                                  Danielle TARTAKOWSKY
                                                                                                                                                                                                                                                  Présidente de l’université Paris 8


                                                                                                                                                                                                                                                  • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 29 septembre 2012 18:30

                                                                                                                                                                                                                                                    « Appel à tous les universitaires tunisiens démocrates » :

                                                                                                                                                                                                                                                    http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/appel-a-tous-les-universitaires-123084

                                                                                                                                                                                                                                                    Salah HORCHANI


                                                                                                                                                                                                                                                    • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 29 septembre 2012 18:32

                                                                                                                                                                                                                                                      Le Point sur le Niqab :

                                                                                                                                                                                                                                                      1 . Il semble que la Mobilisation va encore payer et qu’il y ait un Recul de notre Ministre Islamiste de tutelle par le Retrait de son Projet-Loi autorisant le Port du Niqab dans les Universités ; mais, l’information est à prendre au conditionnel, donc wait and see , tout en demeurant mobilisés !

                                                                                                                                                                                                                                                      http://infosplus.info/index.php/societe/item/241-التخلي-عن-عرض-مشروع-ارتداء-النقاب-في-الجامعات-على-المجلس-التأسيس&#1610 ;

                                                                                                                                                                                                                                                      2. Selon l’Agence TAP, des députés d’Ettakattol et du CPR seraient favorables à un Projet de Loi autorisant le Port du Niqab à l’Université :

                                                                                                                                                                                                                                                      http://www.tap.info.tn/ar/ar/component/content/article/368-2...

                                                                                                                                                                                                                                                      Salah HORCHANI


                                                                                                                                                                                                                                                      • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 1er octobre 2012 12:03

                                                                                                                                                                                                                                                        La Mobilisation a, encore, payé ; mais, restons vigilants !


                                                                                                                                                                                                                                                        " La solution définitive reviendra dans une première étape au Conseil des universités, après un mois d’expérimentation (d’ici fin octobre) et dans une seconde à l’Assemblée constituante "  : Moncef Ben Salem, notre Ministre Islamiste de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique :

                                                                                                                                                                                                                                                        « Moncef Ben Salem estime que les médias se comportent avec son ministère comme s’il était synonyme de niqab » :

                                                                                                                                                                                                                                                        http://www.radioexpressfm.com/news/...

                                                                                                                                                                                                                                                        Salah HORCHANI


                                                                                                                                                                                                                                                        • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 14 octobre 2012 21:51

                                                                                                                                                                                                                                                          Manifeste de solidarité

                                                                                                                                                                                                                                                          « Universitaire, artiste, journaliste, défenseur des droits de l’homme, militant de la Société Civile ou citoyen préoccupé par l’avenir des Libertés dans notre pays, cette Pétition vous concerne. Si vous êtes au diapason de son contenu, je vous prie de bien vouloir la signer (…)et la diffuser largement autour de vous » :

                                                                                                                                                                                                                                                           « Manifeste de solidarité avec le Doyen Habib Kazdaghli, l’artiste Nadia Jelassi et les défenseurs des Libertés, de toutes les Libertés »

                                                                                                                                                                                                                                                          http://blogs.mediapart.fr/blog/salah-horchani/121012/manifeste-de-solidarite-avec-le-doyen-habib-kazdaghli-l-artiste-nadi

                                                                                                                                                                                                                                                          Salah HORCHANI


                                                                                                                                                                                                                                                          • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 16 octobre 2012 13:55

                                                                                                                                                                                                                                                            Procès de la honte : Démocrates Tunisiens, d’ici et d’ailleurs, à vos signatures !

                                                                                                                                                                                                                                                            http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/proces-de-la-honte-democrates-124305

                                                                                                                                                                                                                                                            Salah HORCHANI


                                                                                                                                                                                                                                                            • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 18 octobre 2012 09:15

                                                                                                                                                                                                                                                              Procès du Doyen Habib Kazdaghli : Manifeste International de Solidarité

                                                                                                                                                                                                                                                              Le Manifeste International, intitulé « Manifeste de solidarité avec le Professeur Kazdaghli et les universitaires tunisiens » et initié par les Professeurs Marc FELLOUS et Robert ZITTOUN, a été remis aujourd’hui, Mercredi 17 octobre 2012, à l’Ambassadeur de Tunisie à Paris, accompagné de Pièces Annexes témoignant de l’importance du mouvement de solidarité international, avec les 1.500 premières signatures. Ce Manifeste International est mis maintenant en Ligne et vous pouvez encore le signer (si vous le souhaitez et si cela n’a pas été déjà fait) sur le Lien suivant :

                                                                                                                                                                                                                                                              http://www.petitions24.net/solidarite_avec_le_pr_kazdaghli_et_les_universit aires_tunisiens

                                                                                                                                                                                                                                                              Merci pour votre soutien et bien cordialement,
                                                                                                                                                                                                                                                              Salah HORCHANI


                                                                                                                                                                                                                                                              • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 21 octobre 2012 18:56

                                                                                                                                                                                                                                                                Une Délégation Belge de soutien au Pr. Habib Kazdaghli et à la liberté d’enseignement, de recherche et de création

                                                                                                                                                                                                                                                                Le 25 octobre prochain, le professeur Habib Kazdaghli, doyen de la Faculté des Arts, des Lettres, et des Humanités de l’Université de Tunis-La Manouba, répondra devant le tribunal de Première Instance de La Manouba d’actes de violence commis par un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions. Il risque cinq ans de prison. Cette accusation injuste n’est que le dernier épisode d’une longue série qui a vu le professeur Kazdaghli être victime d’agressions et de menaces violant toute norme de conduite à l’égard d’un membre du personnel académique, et ce à l’initiative de la mouvance salafiste tunisienne.

                                                                                                                                                                                                                                                                Les événements qui frappent depuis un an l’Université de Tunis-La Manouba sont en réalité le symptôme aigu du revers de la médaille de la révolution tunisienne : les pressions, les provocations et les intimidations qui s’exercent à l’encontre d’universitaires dans l’exercice de leur fonction, et ce alors que des hommes et des femmes du monde culturel tunisien sont eux aussi soumis aux mêmes menaces dans l’expression de leur activité artistique, constituent autant d’atteintes aux libertés promises par la révolution du 14 janvier 2011. Ils relèvent d’une politique concertée, dont l’objectif est d’imposer par la violence et par un climat de peur l’autoritarisme et la prévalence des normes religieuses.

                                                                                                                                                                                                                                                                Il y a un mois, le conseil d’administration de l’Université libre de Bruxelles a exprimé sa solidarité avec les universitaires tunisiens qui défendent avec force et courage les valeurs universelles qui sont au fondement de l’enseignement et de la recherche scientifique, et a apporté son soutien le plus ferme aux intellectuels tunisiens engagés dans la défense des libertés académiques dans leur pays.

                                                                                                                                                                                                                                                                Afin de marquer davantage encore son soutien au doyen Kazdaghli et à la liberté d’enseignement, de recherche et de création, une délégation menée par le secrétaire perpétuel de l’Académie royale de Belgique se rendra le 25 octobre prochain à Tunis pour assister au procès de Habib Kazdaghli. Outre le secrétaire perpétuel Hervé Hasquin, cette délégation comprendra la vice-rectrice à la politique académique de l’ULB Annemie Schaus, le président de la Fédération humaniste européenne Pierre Galand, l’avocate pénaliste Michèle Hirsch et le professeur Jean-Philippe Schreiber (ULB).

                                                                                                                                                                                                                                                                Source :

                                                                                                                                                                                                                                                                http://www.ulb.ac.be/actulb/index.php?cat=4

                                                                                                                                                                                                                                                                Salah HORCHANI


                                                                                                                                                                                                                                                                • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 22 octobre 2012 19:36

                                                                                                                                                                                                                                                                  PROCÈS DE LA HONTE : À mes amis qui n’ont pas encore signé le " Manifeste de solidarité avec le Doyen Habib Kazdaghli, l’artiste Nadia Jelassi et tous les défenseurs des Libertés académiques, de la Liberté de création et de la Liberté de presse "


                                                                                                                                                                                                                                                                  1.Étant persuadé que vous partagez les valeurs sous-tendues par ce Manifeste, je suis sûr que l’absence de votre signature sur ledit Manifeste est due à un oubli. Or, l’impact et le poids d’un Manifeste sont fonction du nombre de signataires et, dans ce Procès de la Honte, il y va du Projet de Société qui va primer demain dans notre Tunisie. Aussi, à vos Signatures, s’il vous plaît !

                                                                                                                                                                                                                                                                  2. Extrait de mon Article intitulé  « Procès de la honte : Démocrates Tunisiens, d’ici et d’ailleurs, à vos signatures !  », paru, entre autres, sur le Lien suivant :

                                                                                                                                                                                                                                                                  http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/proces-de-la-honte-democrates-124305

                                                                                                                                                                                                                                                                  " En réalité, ce Procès, tout cousu de fil blanc, a un caractère éminemment politique, comme l’a soutenu, lors de de la première audience, Maître Mohamed Hedi Laabidi, membre (mandaté par la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme) de la pléiade d’avocats de la défense en affirmant : "Il ne fait aucun doute que le Gouvernement est impliqué dans ce Procès(…) C’est un montage, car le Doyen refuse de s’inscrire dans un modèle de société (…) contraire à la Modernité ". C’est un Procès qui s’intègre, naturellement, dans une stratégie visant la Wahhabisation lente et progressive de notre pays, pays caractérisé jusqu’alors par une Société Ouverte et un bien-vivre-ensemble trois fois millénaire. Cette stratégie a été, admirablement, exposée, par Rached Ghannouchi , Président-Fondateur-Guide-Suprême d’Ennahdha, dans une Vidéo filmée à son insu, mise en ligne le 9 octobre 2012 et massivement relayée, par la suite, sur Internet à travers les réseaux sociaux ".

                                                                                                                                                                                                                                                                  3.À l’attention de ceux qui ont trouvé, ou bien qui trouveront, des difficultés pour signer ledit Manifeste :

                                                                                                                                                                                                                                                                  a. Vous cliquez sur le Lien :

                                                                                                                                                                                                                                                                  http://www.petitions24.net/manifeste_de_solidarite_avec_habib_kazdaghli_nad ia_jelassietc

                                                                                                                                                                                                                                                                  Apparait, alors, le Texte du Manifeste et, tout en bas de cette Page, apparait le tableau à remplir.

                                                                                                                                                                                                                                                                  b. Après avoir rempli ledit tableau, vous cliquez sur :

                                                                                                                                                                                                                                                                  « Signer cette pétition », se trouvant juste après ce tableau.

                                                                                                                                                                                                                                                                  c. à l’adresse e-mail que vous avez donnée, vous recevrez, immédiatement, un courriel pour confirmer votre Signature (opération essentielle).

                                                                                                                                                                                                                                                                  4. Et, pour terminer, n’oubliez pas le Rassemblement prévu le jeudi 25 octobre2012 à 9.00 h, jour du Procès, devant le Tribunal de Première Instance de la Manouba, Rassemblement appelé par plusieurs Associations de la Société Civile et dont l’une des Pages Facebook est :

                                                                                                                                                                                                                                                                  https://www.facebook.com/events/298138110298831/

                                                                                                                                                                                                                                                                  Merci pour votre soutien et bien cordialement,

                                                                                                                                                                                                                                                                  Salah HORCHANI


                                                                                                                                                                                                                                                                  • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 23 octobre 2012 23:31

                                                                                                                                                                                                                                                                    Aux Démocrates Tunisiens ou Amis de la Tunisie qui n’ont pas encore signé le Manifeste International de Solidarité

                                                                                                                                                                                                                                                                    Aux Démocrates Tunisiens ou Amis de la Tunisie qui n’ont pas encore signé le Manifeste International intitulé « Manifeste de solidarité avec le Professeur Kazdaghli et les universitaires tunisiens » et initié par les Professeurs Marc FELLOUS et Robert ZITTOUN.

                                                                                                                                                                                                                                                                     

                                                                                                                                                                                                                                                                    1.Étant persuadé que vous partagez les valeurs sous-tendues par ce Manifeste, je suis sûr que l’absence de votre signature sur ledit Manifeste est due à un oubli. Or, l’impact et le poids d’un Manifeste sont fonction du nombre de signataires et, dans ce Procès de la Honte, il y va du Projet de Société qui va primer demain dans notre Tunisie. Aussi, à vos Signatures, s’il vous plaît !

                                                                                                                                                                                                                                                                    2. Extrait de mon Article intitulé  « Procès de la honte : Démocrates Tunisiens, d’ici et d’ailleurs, à vos signatures ! », paru sur le Lien suivant :

                                                                                                                                                                                                                                                                    http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/proces-de-la-honte-democrates-124305

                                                                                                                                                                                                                                                                    « En réalité, ce Procès, tout cousu de fil blanc, a un caractère éminemment politique, comme l’a soutenu, lors de de la première audience, Maître Mohamed Hedi Laabidi, membre (mandaté par la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme) de la pléiade d’avocats de la défense en affirmant : »Il ne fait aucun doute que le Gouvernement est impliqué dans ce Procès(…) C’est un montage, car le Doyen refuse de s’inscrire dans un modèle de société (…) contraire à la Modernité « .

                                                                                                                                                                                                                                                                    C’est un Procès qui s’intègre, naturellement, dans une stratégie visant la Wahhabisation lente et progressive de notre pays, pays caractérisé jusqu’alors par une Société Ouverte et un bien-vivre-ensemble trois fois millénaire. Cette stratégie a été, admirablement, exposée, par Rached Ghannouchi , Président-Fondateur-Guide-Suprême du Parti Islamiste Ennahdha au pouvoir, dans une Vidéo filmée à son insu, mise en ligne le 9 octobre 2012 et massivement relayée, par la suite, sur Internet à travers les réseaux sociaux ».

                                                                                                                                                                                                                                                                    3.À l’attention de ceux qui ont trouvé, ou bien qui trouveront, des difficultés pour signer ledit Manifeste :

                                                                                                                                                                                                                                                                    a. Vous cliquez sur le Lien suivant :

                                                                                                                                                                                                                                                                    http://www.petitions24.net/solidarite_avec_le_pr_kazdaghli_et_les_universit aires_tunisiens

                                                                                                                                                                                                                                                                    Apparait, alors, le Texte du Manifeste et, tout en bas de cette Page, apparait le tableau à remplir.

                                                                                                                                                                                                                                                                    b. Après avoir rempli ledit tableau, vous cliquez sur :

                                                                                                                                                                                                                                                                    « Signer cette pétition », se trouvant juste après ce tableau.

                                                                                                                                                                                                                                                                    c. À l’adresse e-mail que vous avez donnée, vous recevrez, immédiatement, un courriel pour confirmer votre Signature (opération essentielle).

                                                                                                                                                                                                                                                                     

                                                                                                                                                                                                                                                                    4. Et, pour terminer, n’oubliez pas le Rassemblement prévu le jeudi 25 octobre2012 à 9.00 h, jour du Procès, devant le Tribunal de Première Instance de la Manouba, Rassemblement appelé par plusieurs Associations de la Société Civile et dont l’une des Pages Facebook est :

                                                                                                                                                                                                                                                                    https://www.facebook.com/events/298138110298831/

                                                                                                                                                                                                                                                                     

                                                                                                                                                                                                                                                                    Merci pour votre soutien et bien cordialement,

                                                                                                                                                                                                                                                                    Salah HORCHANI

                                                                                                                                                                                                                                                                    Source :

                                                                                                                                                                                                                                                                    http://blogs.mediapart.fr/blog/salah-horchani/221012/aux-democrates-tunisiens-ou-amis-de-la-tunisie-qui-n-ont-pas-encore-


                                                                                                                                                                                                                                                                    • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 24 octobre 2012 19:57

                                                                                                                                                                                                                                                                      Tunisie - PROCÈS DE LA HONTE : J-1

                                                                                                                                                                                                                                                                      1. Lumières

                                                                                                                                                                                                                                                                      Au Doyen Kazdaghli,

                                                                                                                                                                                                                                                                      Merci pour votre courageux combat contre cette horde de fous-de –Dieu qui, si nous ne nous mobilisons pas de toutes nos forces, risque de nous précipiter à jamais dans le gouffre des ténèbres ! Votre combat, c’est le combat pour l’avenir de nos enfants, de notre pays !

                                                                                                                                                                                                                                                                      Étant encore à l’étranger, je regrette, infiniment, de ne pas être, demain jeudi 25 octobre 2012, jour de la reprise du PROCÈS DE LA HONTE, parmi vous, mais, sachez que je le serai très fortement, cœur et esprit.

                                                                                                                                                                                                                                                                      Bon courage pour jeudi, vous n’êtes pas seul, toute la frange éclairée de notre Peuple est derrière vous !

                                                                                                                                                                                                                                                                      2. Ténèbres

                                                                                                                                                                                                                                                                      Extrait de mon Article intitulé « Procès de la honte : Démocrates Tunisiens, d’ici et d’ailleurs, à vos signatures ! » paru sur le Lien suivant :

                                                                                                                                                                                                                                                                      http://www.legrandsoir.info/proces-de-la-honte-democrates-tunisiens-d-ici-et-d-ailleurs-a-vos-signatures.html

                                                                                                                                                                                                                                                                      Lien qui vous conduira, dans son dernier paragraphe, aux deux Manifestes proposés pour signature à tous ceux qui souhaitent apporter leur soutien au Doyen Habib Kazdaghli, à l’artiste Nadia Jelassi et aux défenseurs des Libertés, de toutes les Libertés :

                                                                                                                                                                                                                                                                      « Le plus grave et le plus significatif, c’est que cette tentative de sacrifice de la FLAHM [Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba] se déroule avec la complicité, au départ implicite et, par suite, nettement explicite, du premier responsable qui est censé protéger cette Institution et son Personnel, à savoir Moncef Ben Salem, aujourd’hui, Ministre-Vedette-Islamiste de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique et, hier, Cerveau du Coup d’État Islamiste avorté de 1987, Ministre qui, dès sa nomination, s’est auto-promu Professeur des Universités avec l’aide d’un Jury très spécial qu’il a concocté lui-même, tellement spécial qu’il comporte [ parmi ses cinq membres, trois originaires de son Établissement d’attache et ] deux Islamistes [qui furent, soi-disant, ses élèves, qui plus est, un des deux]  fut son propre colistier pour [les] élections relatives à l’Assemblée Nationale Constituante » .

                                                                                                                                                                                                                                                                      Salah HORCHANI

                                                                                                                                                                                                                                                                      Source :

                                                                                                                                                                                                                                                                      http://www.legrandsoir.info/tunisie-proces-de-la-honte-j-1.html


                                                                                                                                                                                                                                                                      • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 25 octobre 2012 09:30

                                                                                                                                                                                                                                                                        Affaire du Niqab – Manouba : Des universitaires belges et français en Tunisie pour soutenir le doyen Kazdaghli

                                                                                                                                                                                                                                                                        Des universitaires belges et français se trouvent actuellement en Tunisie pour défendre les libertés académiques et soutenir le doyen de la faculté des lettres, des arts et des humanités de La Manouba, Habib Kazdaghli, qui comparaîtra, demain jeudi, devant le tribunal de première instance de La Manouba, pour actes de violence commis par un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions. « Cette accusation injuste n’est que le dernier épisode d’une longue série qui a vu le professeur Kazdaghli être victime d’agressions et de menaces injustifiées, à l’égard d’un membre du personnel académique », indique un communiqué publié par l’Université libre de Bruxelles (ULB).

                                                                                                                                                                                                                                                                        Lors d’un point de presse tenu, mercredi, à Tunis, le Pr. Jean Philippe Schreiber de l’ULB, a affirmé que « Les universitaires dans le monde entier forment une grande communauté solidaire et quand l’autonomie de l’université est en question, nous sommes nombreux à manifester notre solidarité avec nos collègues afin de garantir le respect des libertés académiques », faisant savoir que des universitaires de plusieurs pays de l’Europe (France, Belgique, Italie, Allemagne, etc) ont manifesté leur appui à leur collègue Kazdaghli. « A travers notre présence en Tunisie, nous voulons marquer notre admiration pour le courage et la détermination du Pr. Kazdaghli qui n’a pas fléchi devant les intimidations et les pressions », a-t-il précisé.

                                                                                                                                                                                                                                                                        Les universitaires Belges et Français présents à Tunis ont été unanimes à souligner que leur objectif « n’est pas de s’immiscer dans les affaires internes du pays, mais de défendre plutôt les libertés académiques et de soutenir leurs collègues universitaires tunisiens. » Ils ont, en outre, relevé l’importance de l’indépendance de la justice qui « pourrait, toutefois, faire l’objet de pressions ».

                                                                                                                                                                                                                                                                        « La liberté académique peut être une liberté fondamentale qui permet un enseignement autonome », ont-ils soutenu. « Nous nous trouvons en Tunisie pour assister au procès et veiller au respect des libertés », ont-ils encore ajouté. Tout en faisant part de sa confiance en la justice, le Pr. Habib Kazdaghli a rappelé que les ministres de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique ainsi que le ministère de l’Intérieur avaient tenu le doyen et les professeurs pour responsables des incidents survenus à la faculté de la Manouba durant l’année écoulée.

                                                                                                                                                                                                                                                                        « Il existe une tentative d’instrumentalisation de la justice et de faire du doyen le bouc émissaire », a-t-il regretté. Pour sa part, Me Radhia Nasraoui a qualifié ce procès d’ »injuste », indiquant que si la justice sera vraiment indépendante, le Pr. Kazdaghli devra être innocenté et le dossier sera clos. Me Nasraoui qui a signalé que plusieurs avocats seront présents demain au procès pour défendre le doyen de la Manouba, a souligné que l’université devra rester un espace libre et autonome. Des professeurs de la Faculté de la Manouba et membres du conseil scientifique, et des représentants de la société civile et de plusieurs associations ainsi que des juristes ont également exprimé leur soutien et leur solidarité avec le Pr. Kazdaghli.

                                                                                                                                                                                                                                                                        Source :

                                                                                                                                                                                                                                                                        http://directinfo.webmanagercenter.com/2012/10/24/affaire-du-niqab-manouba-des-universitaires-belges-et-francais-en-tunisie-pour-soutenir-le-doyen-kazdaghli/

                                                                                                                                                                                                                                                                        Salah HORCHANI


                                                                                                                                                                                                                                                                        • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 25 octobre 2012 19:00

                                                                                                                                                                                                                                                                          Tunisie – Les étudiantes obligées de retirer le niqab au procès de Habib Kazdaghli

                                                                                                                                                                                                                                                                          Le tribunal de première instance de la Manouba a décidé le report du procès du doyen de la Faculté des arts, des lettres et des humanités de La Manouba, Habib Kazdaghli au 15 novembre 2012. M. Kazdaghli est accusé d’avoir agressé une étudiante portant le niqab. Il est poursuivi pour actes de violence commis par un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions.

                                                                                                                                                                                                                                                                          Au procès, les deux étudiantes sont arrivées habillées en niqab pour donner leur témoignage. Le juge les a cependant obligées à montrer leur visage.

                                                                                                                                                                                                                                                                          Par ailleurs, le collectif des associations de la société civile a organisé, ce matin, un rassemblement de soutien et de solidarité avec le doyen, devant le tribunal. A mentionner, également, qu’une délégation belge menée par Hervé Hasquin, secrétaire permanent de l’Académie royale de Belgique, se trouve actuellement à Tunis pour assister au procès de M. Kazdaghli et le soutenir.

                                                                                                                                                                                                                                                                          Pour leur part, les enseignants et les employés de la faculté ont porté, mardi, le brassard rouge pour marquer leur solidarité avec Habib Kazdaghli.

                                                                                                                                                                                                                                                                          On notera également l’implication des services des Domaines de l’Etat qui interviennent suite au saccage du bureau du doyen. Ce bureau appartenant à l’Etat, cela devrait compliquer davantage la situation des deux étudiantes.

                                                                                                                                                                                                                                                                          Source :

                                                                                                                                                                                                                                                                          http://www.businessnews.com.tn/details_article.php?t=520&a=34202&temp=3&lang=

                                                                                                                                                                                                                                                                          Salah HORCHANI


                                                                                                                                                                                                                                                                          • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 25 octobre 2012 19:08

                                                                                                                                                                                                                                                                            Tunisie-Un homme d’honneur

                                                                                                                                                                                                                                                                            Le nom de cet universitaire tranquille, tout à ses recherches d’historien et à sa chère faculté des lettres, est désormais célèbre. C’est qu’Habib Kazdaghli, dont le procès, qui devait s’ouvrir ce 25 octobre à Tunis, est reporté au 15 novembre, a fait plus pour l’honneur de son pays que la désolante armada de fanatiques qui trahissent en toute impunité la révolution de jasmin. Comme Marianne s’en est fait souvent l’écho, le doyen de la faculté des lettres, des arts et des humanités de la Manouba est poursuivi par une étudiante en niqab. Elle retourne contre cet homme paisible les accusations de violence dont il est en réalité la victime depuis le 28 novembre 2011.

                                                                                                                                                                                                                                                                            Rappelons les faits : un groupe de salafistes, dont certains pourvus d’un brillant CV de djihadistes sont sortis de prison au lendemain de la révolution, avait décidé de transformer la faculté des lettres en symbole du nouvel ordre islamiste. L’enjeu ? Imposer la présence des étudiantes intégralement voilées, ces Belphégor de la négation du visage et de l’altérité, en salles de cours et en examens. Habib Kazdaghli s’en est tenu au règlement intérieur de l’université et à la déontologie des enseignants, hommes et femmes. Il a résisté, appuyé par son équipe pédagogique, mais désavoué par les pouvoirs publics, notamment l’inénarrable ministre de l’enseignement supérieur, Moncef Ben Salem, membre peu diplômé mais très agité de la faction ultra-salafiste du parti Ennahda.

                                                                                                                                                                                                                                                                            Rien n’a entamé sa détermination, ni celle de ses collègues : de Habib Mellakh, professeur de littérature française et syndicaliste, à qui nous devons la chronique quotidienne de ce harcèlement de sabres et de fatwas, à Amel Jaïdi, la directrice du département d’anglais, pourchassée elle aussi par les poignards des assassins en liberté. Amel Jaïdi sera l’invitée d’Amnesty International lors du colloque sur la situation difficile des femmes arabes qui se tiendra le 17 novembre à Paris. Elle nous avait raconté son calvaire, à Tunis, avec une maitrise dans l’émotion et un courage qui font toute l’élégance et l’héroïsme de celles et de ceux qui affrontent aujourd’hui la haine obscène. 

                                                                                                                                                                                                                                                                            Soutenu par ce petit groupe, Habib Kazdaghli est cependant devenu en quelques mois l’une de ces figures nationales dont une résistance a besoin pour se fortifier et se définir. L’embarras de la police, qui ne recevait aucun ordre de protection des universitaires et d’intervention contre les commandos salafistes, a braqué les projecteurs sur l’indulgence du pouvoir pour les provocateurs et leur violence. Mois après mois, la chronique de la Manouba, dans sa solitude et sa détermination, dans ses appels de détresse, ses SOS à la raison tunisienne et humaniste, est devenue le premier miroir d’une réalité inquiétante. Les assauts contre le bureau du doyen, les agressions contre Kazdaghli et ses enseignants, le « sit-in » salafiste pour lequel il faudrait inventer un nom moins paisible que cet aimable vocable, les locaux souillés par l’occupation des étudiantes en niqab et leurs mâles défenseurs au rez de chaussée, les menaces de mort placardées sur les murs : tout cela a progressivement quitté la rubrique fait-divers pour devenir en Tunisie un fait national, la preuve de la force des idées contre la faiblesse de la bêtise, fût-elle drapée comme toujours dans sa cape sombre de fureur légale et illégale.

                                                                                                                                                                                                                                                                            Habib Kazdaghli, par sa ténacité, transformait la manipulation intégriste en démonstration humaniste. Sa simple présence, ses mots toujours clairs, son attachement à l’éthique de l’enseignant scandaient le rappel des valeurs profondes du pays. Qui ne veut envoyer son fils, sa fille à l’université en Tunisie ? C’est précisément le statut de chômeur des jeunes diplômés qui a déclenché la révolte contre la dictature de Ben Ali. Les enseignants sont aimés dans ce pays. Quel humble paysan, quel père de famille écrasé de dettes, acharné à rêver un avenir pour son enfant, appuierait ceux qui menacent d’égorger des professeurs ? L’électro-choc devint général le 7 mars 2012 quand les salafistes arrachèrent au fronton de la Manouba- toujours en pleine impunité- le drapeau national pour le remplacer par le chiffon noir qui prétend imposer le sabre et la charia. La jeune fille qui se précipita pour défendre l’étendart tunisien, fut jetée à terre et violentée par les fous d’Allah, ennemis des femmes, des lumières et de la vraie révolution. Désormais héroïne populaire, Khaoula Rachidi, deux jours plus tard, était reçue et décorée par le président tunisien Moncef Marzouki. Il ne pouvait faire moins, le peuple tremblait de colère contre les barbes noires et d’amour pour Khaoula et son drapeau. 

                                                                                                                                                                                                                                                                            Il devenait donc clair, au fil des saisons, que la Manouba incarnait « le » combat de la Tunisie contre ses dévoreurs d’espérance, ses voleurs de feu spirituel, ses détrousseurs de dieux.

                                                                                                                                                                                                                                                                            Vinrent plus tard l’incendie des œuvres d’art de la Marsa, le procès de la jeune fille violée par les flics, l’attaque contre l’ambassade des Etats-Unis, les harcèlements de journalistes, l’obsession néo-totalitaire des pseudo-démocrates islamistes au pouvoir, bref la litanie d’une post-révolution qui ne chante pas. 

                                                                                                                                                                                                                                                                            Mais, au départ de cette prise de conscience désormais internationale des dangers qui menacent la Tunisie vivante et claire, il y a, comme toujours, quelqu’un qui a dit non.

                                                                                                                                                                                                                                                                            C’est l’honneur d’un homme, Habib Kazdaghli. 

                                                                                                                                                                                                                                                                            Source :

                                                                                                                                                                                                                                                                            http://www.marianne.net/Tunisie-un-homme-d-honneur_a223713.html

                                                                                                                                                                                                                                                                            Salah HORCHANI


                                                                                                                                                                                                                                                                            • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 26 octobre 2012 22:15

                                                                                                                                                                                                                                                                              Le Procès de la Honte est reporté au 15 novembre 2012

                                                                                                                                                                                                                                                                              Le tribunal de La Manouba, dans la banlieue de Tunis, a reporté au 15 novembre le procès du doyen d’une faculté tunisienne accusé d’avoir agressé une étudiante en niqab, une affaire qui fait scandale en Tunisie depuis plusieurs mois, a indiqué jeudi l’un de ses avocats.

                                                                                                                                                                                                                                                                              Le procès de Habib Kazdaghli, doyen de la faculté des lettres, des arts et des humanités de la Manouba, a été reporté à la demande des deux parties qui ont demandé à pouvoir se porter partie civile, a indiqué l’avocat Mokhtar Trifi.

                                                                                                                                                                                                                                                                              M. Kazdaghli est poursuivi pour "acte de violence commis par un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions", un délit passible de cinq ans de détention.

                                                                                                                                                                                                                                                                              Ces faits remontent au mois de mars, lorsque deux étudiantes portant le voile intégral ont mis à sac son bureau, selon lui. L’une d’entre elles, qui avait été exclue de la faculté pour avoir porté le niqab en salle de cours, accuse l’universitaire de l’avoir giflée.

                                                                                                                                                                                                                                                                              "Je souhaite que ce dossier soit classé le plus tôt possible car il use l’énergie des universitaires qui sont censés s’occuper d’autres choses en ce moment plus importantes pour le pays", a déclaré M. Kazdaghli, à la sortie du tribunal, entouré de 150 partisans venus l’acclamer et le soutenir.

                                                                                                                                                                                                                                                                              Il a ensuite accusé la mouvance salafiste jihadiste d’être à l’origine de ses déboires judicaires.

                                                                                                                                                                                                                                                                              "Les personnes qui ont intenté ce procès contre moi, ce sont les mêmes qui se sont attaquées aux artistes, se sont attaqués au journalistes, se sont attaqués à l’ambassade américaine" le 14 septembre, a-t-il déclaré.

                                                                                                                                                                                                                                                                              Les poursuites contre le doyen ont déclenché un tollé en Tunisie et lancé un débat sur l’autorisation ou non du voile intégral durant les cours dans les universités.

                                                                                                                                                                                                                                                                              M. Kazdaghli a reçu le soutien de nombreux universitaires étrangers et des professeurs et juristes français et belges étaient présents au tribunal jeudi.

                                                                                                                                                                                                                                                                              Plusieurs projets de loi sur le sujet ont été déposés à l’Assemblée nationale constituante (ANC) mais aucun compromis n’est intervenu.

                                                                                                                                                                                                                                                                              Un bras de fer oppose cette faculté de 13. 000 étudiants aux salafistes depuis le 28 novembre, lorsque des étudiants et des salafistes avaient organisé un sit-in pour réclamer l’accès aux cours des étudiantes en niqab.

                                                                                                                                                                                                                                                                              Source :

                                                                                                                                                                                                                                                                              http://www.jeuneafrique.com/actu/20121025T144037Z20121025T144035Z/

                                                                                                                                                                                                                                                                              Salah HORCHANI


                                                                                                                                                                                                                                                                              • Yves Dornet 26 octobre 2012 22:18

                                                                                                                                                                                                                                                                                ennahda...ben oui c’est des fumiers Salah..

                                                                                                                                                                                                                                                                                que les « franco »-TUNISIENS qui ont voté pour ça rentrent en Tunisie, DEFINITIVEMENT.

                                                                                                                                                                                                                                                                                 


                                                                                                                                                                                                                                                                                • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 27 octobre 2012 00:55

                                                                                                                                                                                                                                                                                  Délégation menée à l’initiative de l’Université libre de Bruxelles :

                                                                                                                                                                                                                                                                                  La mission de soutien au professeur Habib Kazdaghli particulièrement appréciée

                                                                                                                                                                                                                                                                                  Une délégation menée à l’initiative de l’Université libre de Bruxelles s’est rendue le 25 octobre à Tunis pour assister au procès de Habib Kazdaghli, doyen de la Faculté des Lettres de l’Université de Tunis-La Manouba, qui répondait devant le tribunal d’actes de violence commis par un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions. Une accusation injuste qui n’était que le dernier épisode d’une longue série qui a vu le professeur Kazdaghli être victime d’agressions et de menaces de la part de militants salafistes, lesquels tentent d’imposer par la violence et par la peur l’autoritarisme et la prévalence des normes religieuses.

                                                                                                                                                                                                                                                                                  La délégation de l’ULB a pu constater la mobilisation importante de la société civile et des avocats démocrates tunisiens, parmi lesquels Radia Nasraoui, docteur honoris causa de l’ULB, en faveur du doyen Kazdaghli.

                                                                                                                                                                                                                                                                                  La délégation a par ailleurs bénéficié d’un accueil favorable par le chef du tribunal, qui lui a permis d’assister à l’audience. Si celle-ci s’est conclue par un report de l’affaire au 15 novembre prochain, les deux parties en cause souhaitant se constituer parties civiles, elle a vu la présence de la délégation de l’ULB être largement médiatisée et appréciée. Les universitaires et les intellectuels tunisiens, comme les militants des droits humains, ont manifesté combien cette présence représentait un symbole fort, contribuait à soutenir activement la mobilisation locale et internationale en faveur de Habib Kazdaghli, et offrait un large écho à ce soutien.

                                                                                                                                                                                                                                                                                  La solidarité académique agissante qui a motivé le choix de l’Université d’être présente en Tunisie le 25 octobre repose sur les valeurs partagées avec les collègues tunisiens, valeurs que défend avec opiniâtreté l’ULB, qu’il s’agisse de liberté académique, de liberté de pensée, d’indépendance de l’enseignement et de la recherche et d’autonomie institutionnelle. Les établissements universitaires demeurent aujourd’hui en Tunisie l’un des bastions essentiels de la résistance face à l’intégrisme, dont la pression s’accentue chaque jour davantage dans tous les secteurs de la société. L’Université est donc le symbole fort de la jeune démocratie tunisienne, au moment où celle-ci se trouve à un tournant décisif de sa révolution et de son histoire.

                                                                                                                                                                                                                                                                                  Source :

                                                                                                                                                                                                                                                                                  http://www.ulb.ac.be/actulb/index.php?e=3026&page=0#3026

                                                                                                                                                                                                                                                                                  Salah HORCHANI


                                                                                                                                                                                                                                                                                  • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 27 octobre 2012 19:04

                                                                                                                                                                                                                                                                                    Vidéo sur l’Acte II du PROCÈS DE LA HONTE 

                                                                                                                                                                                                                                                                                     

                                                                                                                                                                                                                                                                                    http://www.youtube.com/watch?v=unw-8C6Fp9o

                                                                                                                                                                                                                                                                                     

                                                                                                                                                                                                                                                                                    Salah HORCHANI


                                                                                                                                                                                                                                                                                    • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 28 octobre 2012 00:48

                                                                                                                                                                                                                                                                                      Tunisie. Le Mouvement Européen solidaire du Pr Habib Kazdaghli


                                                                                                                                                                                                                                                                                      Appel au respect des principes défendus dans la Charte des droits fondamentaux lors du procès du professeur Habib Kazdaghli, doyen de la faculté des Lettres de Manouba, publié par le Mouvement Européen-France

                                                                                                                                                                                                                                                                                       « Le Mouvement Européen France a participé activement au 3e Congrès du Dialogue Sud Nord Méditerranée, co-organisé par le Mouvement Européen International, à Tunis du 7 au 9 juin 2012. 

                                                                                                                                                                                                                                                                                      « Nous y avons partagé l’animation d’un atelier avec le Professeur Kazdaghli, que nous avons retrouvé récemment au Forum Mondial de la Démocratie à Strasbourg, puis à la Faculté des Lettres de Rouen. Il a chaque fois témoigné un grand attachement aux valeurs que nous partageons : respect des droits de l’homme, des lois, de la liberté, dans un esprit de dialogue, d’ouverture et de progrès. 

                                                                                                                                                                                                                                                                                      « Aujourd’hui soumis à un procès et menacé de lourdes peines, nous serons attentifs à ce que le Professeur Kazdaghli ait droit à un recours effectif et à accéder à un tribunal impartial, comme l’indique l’article 47 de la Charte des Droits fondamentaux, mais aussi que le principe de légalité et de proportionnalité des délits et des peines soit respecté (Art 49).

                                                                                                                                                                                                                                                                                      « Nous rappelons notre attachement au respect des droits de la défense et aux principes de la Charte des droits fondamentaux, qui reste un modèle de justice et de liberté à étendre au delà de l’Union européenne. »

                                                                                                                                                                                                                                                                                      Bernard Deladerrière

                                                                                                                                                                                                                                                                                      Vice-président du Mouvement Européen France, chargé des Relations internationales.

                                                                                                                                                                                                                                                                                      Source :

                                                                                                                                                                                                                                                                                      http://www.kapitalis.com/63-fokus/12517-tunisie-le-mouvement-europeen-solidaire-du-pr-habib-kazdaghli.html

                                                                                                                                                                                                                                                                                      Salah HORCHANI


                                                                                                                                                                                                                                                                                      • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 29 octobre 2012 14:30

                                                                                                                                                                                                                                                                                        Tunisie : Pour suivre l’évolution du PROCÈS DE LA HONTE

                                                                                                                                                                                                                                                                                        Si vous souhaitez suivre l’évolution, en temps réel, du PROCÈS DE LA HONTE, je vous invite à consulter, régulièrement, les Commentaires de mon Article intitulé «  Procès de la honte : Démocrates Tunisiens, d’ici et d’ailleurs, à vos signatures !  » et paru sur le Lien :

                                                                                                                                                                                                                                                                                        http://blogs.mediapart.fr/blog/salah-horchani/151012/proces-de-la-honte-democrates-tunisiens-d-ici-et-d-ailleurs-vos-sign

                                                                                                                                                                                                                                                                                        Salah HORCHANI

                                                                                                                                                                                                                                                                                        Source :

                                                                                                                                                                                                                                                                                        http://blogs.mediapart.fr/blog/salah-horchani/291012/tunisie-pour-suivre-l-evolution-du-proces-de-la-honte


                                                                                                                                                                                                                                                                                        • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 30 octobre 2012 23:19

                                                                                                                                                                                                                                                                                          Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH)

                                                                                                                                                                                                                                                                                          Mise à jour le 30 octobre 2012

                                                                                                                                                                                                                                                                                          Reprise écourtée du procès de Habib Kazdaghli, doyen de l’université de la Manouba : retour d’une mission d’observation judiciaire de la FIDH

                                                                                                                                                                                                                                                                                          Le 25 octobre 2012, la FIDH a envoyé une mission à Tunis pour observer la deuxième audience devant le Tribunal de première instance de la Manouba dans le procès contre Habib Kazdaghli, doyen de la Faculté des lettres, des arts et des humanités de la Manouba, accusé d’avoir agressé le 6 mars 2012, deux étudiantes qui s’étaient introduites dans le bureau du doyen. Les deux étudiantes comparaissent également en qualité de prévenues dans ce procès, pour des faits de dégradation.

                                                                                                                                                                                                                                                                                          "Il est pour nous essentiel d’observer ce procès qui est emblématique des tensions grandissantes liées à la question de la laïcité, de l’accès à l’éducation et des libertés académiques en Tunisie« , a déclaré Souhayr Belhassen, Présidente de la FIDH. »Nous appelons les autorités judiciaires tunisiennes à mener leur travail en toute indépendance et impartialité et dans le respect des conditions essentielles d’un procès équitable", a ajouté Khadija Cherif, Secrétaire générale de la FIDH.

                                                                                                                                                                                                                                                                                          Lors de l’audience du 25 octobre, le Président du Tribunal a commencé à rapporter le dossier, interrogeant successivement les deux jeunes filles et le doyen de la faculté. Néanmoins, l’audience a été écourtée suite à la demande de renvoi formulée par la défense des deux étudiantes pour des questions procédurales liées à la constitution de parties civiles des plaignantes. La défense du doyen s’est associée à cette demande de report, évoquant à cette occasion des problèmes de procédure. Les problèmes évoqués sont relatifs à la qualité du fonctionnaire du doyen, que le Parquet a souhaité expressément prendre en considération en ajoutant la circonstance spécifique « dans l’exercice de ses fonctions », et au fait que les dégradations commises l’auraient été au préjudice d’une propriété publique et que le Parquet aurait ainsi dû aviser l’Etat de sa possibilité de se constituer partie civile.
                                                                                                                                                                                                                                                                                          L’audience, ainsi écourtée, a été reportée ; le procès devrait reprendre le 15 novembre 2012.

                                                                                                                                                                                                                                                                                          Le 5 juillet 2012, une première audience avait eu lieu devant la chambre correctionnelle du tribunal de première instance de la Manouba, pendant laquelle le Parquet avait requalifié les faits en "acte de violence commis par un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions". Le doyen encourt désormais jusqu’à 5 années de prison, alors qu’il n’aurait été passible que de 15 jours de détention si la qualification initiale de la plainte pour agression avait été maintenue.

                                                                                                                                                                                                                                                                                          Retour sur les faits

                                                                                                                                                                                                                                                                                          A partir de novembre 2011, des sit-inneurs appartenant à la mouvance salafiste et réclamant le droit au port du niqab pendant les cours et les examens ont occupé la faculté, résultant en l’arrêt des cours et le report d’examens. Un conseil de discipline de la faculté s’est réuni et a décidé en date du 2 mars 2012 de prendre des sanctions à l’encontre d’étudiantes allant jusqu’à un an d’expulsion de l’université, pour avoir incité au non-respect du règlement intérieur et empêché la tenue de cours et d’examens.

                                                                                                                                                                                                                                                                                          En signe de protestation, les deux plaignantes, portant le niqab, auraient, le 6 mars 2012, saccagé le bureau du doyen, dispersé ses documents et dossiers, détérioré ou tenté de détruire certains d’entre eux. Selon les avocats du doyen, les deux jeunes femmes auraient également bousculé celui-ci alors qu’il essayait de les faire sortir du bureau. Habib Kazdaghli aurait ensuite quitté son bureau, laissant les deux étudiantes, pour aller porter plainte auprès du district de la garde nationale à la Manouba. Les plaignantes et des étudiants sit-inneurs accusent le doyen d’avoir bousculé une des deux étudiantes et giflé la seconde, ce qui est contesté par le doyen.

                                                                                                                                                                                                                                                                                          Source  :

                                                                                                                                                                                                                                                                                          http://fidh.org/Reprise-ecourtee-du-proces-de-12353

                                                                                                                                                                                                                                                                                          Salah HORCHANI



                                                                                                                                                                                                                                                                                          • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 31 octobre 2012 00:23

                                                                                                                                                                                                                                                                                            Habib Kazdaghli et l’affaire du niqab en Tunisie

                                                                                                                                                                                                                                                                                             

                                                                                                                                                                                                                                                                                            Ce 25 octobre se déroulait à Tunis le procès de Habib Kazdaghli, doyen de la Faculté des Lettres de l’Université de La Manouba, qui répondait devant le tribunal d’actes de violence commis par un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions, suite à une altercation avec deux étudiantes en niqab, en mars dernier, dans son bureau. Une accusation qui n’est que le dernier épisode en date d’une longue série qui a vu le professeur Kazdaghli être victime d’agressions et de menaces, jusqu’à l’occupation de la Faculté de La Manouba par des militants salafistes — lesquels tentent d’imposer par la violence et la peur la prévalence des normes religieuses et le refus des règles académiques.


                                                                                                                                                                                                                                                                                             

                                                                                                                                                                                                                                                                                            Certes, le doyen Kazdaghli bénéficie en sa faveur d’une mobilisation importante de la société civile et des avocats démocrates tunisiens, parmi lesquels Radhia Nasraoui, figure bien connue de la défense des droits humains. Certes, l’audience de ce jeudi 25 octobre s’est conclue par un report de l’affaire au 15 novembre prochain, les deux parties en cause souhaitant se constituer parties civiles. Certes, l’on y a vu la justice tunisienne respecter parfaitement les intérêts des protagonistes, alors que la première audience du 5 juillet avait été marquée par un coup de théâtre, le parquet demandant la requalification des voies de fait simples en actes de violence commis par un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions, une incrimination qui vaut aujourd’hui au doyen Kazdaghli de risquer cinq ans de prison.

                                                                                                                                                                                                                                                                                             

                                                                                                                                                                                                                                                                                            Ce placide professeur d’Université est ainsi devenu, malgré lui, le symbole de la capacité de résistance de la société civile tunisienne face à la violence salafiste, incarnant un combat qui dépasse largement les universités de ce pays du Maghreb. Il montre aussi que les établissements universitaires demeurent aujourd’hui en Tunisie l’un des bastions essentiels de la résistance face à l’intégrisme religieux et sa morale rigoriste, dont la pression s’accentue chaque jour davantage dans tous les secteurs de la société. L’Université paraît donc être le symbole fort de la jeune démocratie tunisienne, au moment où celle-ci se trouve à un tournant décisif de sa révolution et de son histoire.

                                                                                                                                                                                                                                                                                             

                                                                                                                                                                                                                                                                                            Ceux qui tentent depuis des mois de terrasser Habib Kazdaghli, et à travers lui de mettre au pas les Universités ­—­ avant La Manouba, celles de Sousse et de Kairouan avaient vu se dérouler des événements semblables — en sont toujours pour leurs frais : Habib Kazdaghli s’est révélé être un adversaire coriace, attaché à faire respecter scrupuleusement le prescrit des règles académiques et apparemment solide face au travail de sape continu et à la violence dont il est l’objet. Ses collègues de l’Université, soutenus par des intellectuels tunisiens et une forte mobilisation internationale, notamment française et belge — une importante délégation venue de l’Université libre de Bruxelles était présente à Tunis le 25 octobre, en guise de solidarité —, ne désarment pas non plus pour faire triompher les libertés académiques face aux intimidations salafistes et aux complaisances dont elles ont longtemps bénéficié.

                                                                                                                                                                                                                                                                                             

                                                                                                                                                                                                                                                                                            A travers l’affaire Kazdaghli, ce sont les libertés publiques en général qui sont ainsi mises à l’épreuve par ceux qui entendent faire de la Tunisie le banc d’essai de la propagation de l’islam politique radical au Maghreb, en instillant partout, même à l’Université, la ségrégation entre les hommes et les femmes — une régression sinistre, alors que la Tunisie a été une pionnière en matière de statut de la femme dans le monde arabe.

                                                                                                                                                                                                                                                                                             

                                                                                                                                                                                                                                                                                            Le procès Kazdaghli est ainsi le révélateur de nombreux enjeux dans une société tunisienne en mutation. Tout d’abord, il incarne la résistance à l’obscurantisme dans le chef de ceux qui ont la charge, tous les jours, d’enseigner la liberté de pensée, la liberté de conscience, le libre examen critique, l’indépendance du jugement et la recherche impartiale de la vérité. L’Université ne peut donc être que visée par ceux pour lesquels ces valeurs universellement partagées sont insupportables.

                                                                                                                                                                                                                                                                                             

                                                                                                                                                                                                                                                                                            Ensuite, il montre les dualités de la société tunisienne après la révolution du 14 janvier, partagée entre d’une part des démocrates viscéralement attachés aux principes de séparation des sphères et d’autre part des partisans d’un consensus avec l’islam politique, un islam politique parfois peu déterminé, pour des raisons diverses, à faire obstacle à la violence salafiste. Il questionne également la capacité de l’appareil judiciaire à se débarrasser des fantômes de la dictature, tout comme son aptitude à se soustraire à l’influence du pouvoir : celui-ci devra à son tour démontrer qu’il ne renvoie pas simplement les protagonistes de l’affaire Kazdaghli dos à dos, mais qu’il endosse ses responsabilités — notamment celles des droits à la propriété d’un Etat qui a vu ses biens mis à sac par l’intervention brutale des jeunes salafistes.

                                                                                                                                                                                                                                                                                             

                                                                                                                                                                                                                                                                                            En troisième lieu, ce qui a conduit à ce procès, à savoir le respect des mesures prises pour limiter le port du niqab à l’Université, illustre le fait que c’est toujours au corps des femmes qu’on en revient quand il s’agit de porter atteinte à l’égalité démocratique : le corps de la femme que l’on veut soustraire au regard des hommes en le voilant ; le corps des femmes que l’on veut séparer de celui des hommes par la ségrégation physique ; le fantasme idéologico-religieux de la concupiscence qu’il suscite et ne peut que rendre, aux yeux des puritains de tout poil, la femme responsable de la convoitise des hommes ; le corps de la femme objet de toutes les violences enfin, par les mutilations génitales qu’on lui fait subir ou par la domination masculine qui s’exerce sur lui ­­— l’affaire de la jeune fille violée voici peu par deux policiers en Tunisie aussi, puis accusée d’atteinte à la pudeur, l’a illustré, comme en miroir de l’affaire Kazdaghli.

                                                                                                                                                                                                                                                                                             

                                                                                                                                                                                                                                                                                            Enfin, dans un pays inquiet du fait des menaces qui pèsent sur son avenir, le procès Kazadagli témoigne des théories du complot qui y fleurissent de part et d’autre de l’échiquier politique : pour les uns, le salafisme, qui était étranger aux réalités tunisiennes jusqu’il y a peu, serait un poison extérieur que des puissances étrangères s’évertueraient à inoculer pour déstabiliser et transformer la société tunisienne ; pour d’autres, les universitaires et les intellectuels autour de Habib Kazdaghli seraient inféodés à l’idéologie et à la culture occidentales, trop peu tunisiens, trop peu arabes et trop mécréants, en quelque sorte…

                                                                                                                                                                                                                                                                                             

                                                                                                                                                                                                                                                                                            Aucune de ces deux accusations ne tient la route, bien évidemment : l’islam politique et son influence dans de nombreux secteurs de la société tunisienne est un produit des régimes politiques successifs qu’a connus la Tunisie depuis l’Indépendance ; quant à la propension des intellectuels à fonder la démocratie tunisienne sur les principes des Lumières, elle est elle aussi intrinsèquement liée à l’histoire de la Tunisie indépendante et aux idées de progrès qui ont longtemps permis d’y construire une législation assurant l’autonomie des sphères, bien plus qu’ailleurs dans le monde arabe. Les universitaires, les intellectuels et les artistes tunisiens, tout comme les militants des droits de l’homme, en demeurent les garants ; à l’instar de Habib Kazdaghli, ils se battront très vraisemblablement avec toute leur énergie pour refuser le repli de la Tunisie sur un quant-à-soi religieux pusillanime, pour perpétuer leur vocation de passeurs vers l’universalité des droits, et vers l’universel tout court.

                                                                                                                                                                                                                                                                                             

                                                                                                                                                                                                                                                                                            Jean-Philippe Schreiber (ULB).

                                                                                                                                                                                                                                                                                            Source

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                                                                                                                                                                                                                                                                                            Salah HORCHANI


                                                                                                                                                                                                                                                                                            • HORCHANI Salah HORCHANI Salah 31 octobre 2012 00:27

                                                                                                                                                                                                                                                                                              La honte indélébile sur le gouvernement par l’affaire du Doyen Habib Kazdaghli

                                                                                                                                                                                                                                                                                              En avril 2011, le cinéaste Nouri Bouzid a reçu un coup de barre sur la tête , de la façon la plus lâche ;

                                                                                                                                                                                                                                                                                              Le dimanche 26 juin 2011, Habib Belhadi, directeur de la salle de cinéma Africart a été agressé par des barbus après qu’ils aient défoncé la porte vitrée de l’entrée ;

                                                                                                                                                                                                                                                                                              Le 9 octobre 2011,le siège de la chaîne Nessma a été saccagé par des salafistes ;

                                                                                                                                                                                                                                                                                              Le vendredi 14 octobre , Nabil Karoui, PDG de la chaîne Nessma a été attaqué et sa maison a été incendiée par la même espèce criminelle ;

                                                                                                                                                                                                                                                                                              À Sejnane, village au nord de la Tunisie , des groupes qui se réclament du salafisme ont semé la terreur parmi la population en séquestrant quelques uns dont certains ont subi des sévices corporels sous prétexte qu’ils n’étaient pas en conformité avec une certaine vision de l’Islam ;

                                                                                                                                                                                                                                                                                              Lundi 28 novembre 2011, envahissement et attaque de la faculté de La Manouba par des salafistes ;

                                                                                                                                                                                                                                                                                              Le 11 janvier 2012, Sofiene Ben Hamida, journaliste , a été agressé dans la rue, alors qu’il se rendait à un meeting devant le ministère de l’intérieur ;

                                                                                                                                                                                                                                                                                               Le même jour, Mohamed Brahmi, élu de l’assemblée constituante, du parti Mouvement du peuple, a été agressé dans les mêmes conditions ;

                                                                                                                                                                                                                                                                                              Le 16 janvier 2012, Rabâa Khouja , une étudiante à la faculté des lettres de Sousse a été tabassée par des miliciens salafistes ;

                                                                                                                                                                                                                                                                                               Le 23 janvier 2012, Zied Krichen, journaliste et Hamadi Redissi ,enseignant, ont été agressés dans la rue par des barbus salafistes, le jour du procès fait à Nessma, pour avoir transmis le film « Persepolis » ;

                                                                                                                                                                                                                                                                                              Le 20 février 2012, Mohamed Lazhar Akermi ,ancien ministre de l’intérieur a été agressé à Béja ;

                                                                                                                                                                                                                                                                                              Le 7 mars 2012, des salafistes en armes blanches entrent dans la faculté de lettres de la Manouba, enlèvent et déchirent le drapeau Tunisien et attaquent les étudiants. Amel Aloui a été hospitalisée à la suite de nombreux coups de pieds sur ses parties génitales. Khaoula Rachidi qui s’est interposée à l’enlèvement du drapeau, a été agressée ;

                                                                                                                                                                                                                                                                                               Le 13 mars 2012, Mahrane Soltani, un jeune de Jendouba (18 ans), a été attaqué par des salafistes . Ils ont fait une simulation d’un jugement. Ils ont silumé de lui trancher la main ;

                                                                                                                                                                                                                                                                                               Le 25 mars 2012, lors d’une journée de dimanche qui devait être une journée de fête consacrée aux artistes et au théâtre, des salafistes se sont attaqués aux jeunes artistes . Ces salafistes se sont mis à chasser l’artiste dans les rues de Tunis, ce jour là. Ils ont poursuivi les jeunes qui sont venus en familles sous une pluie d’insultes ,de jets de pierres et de bouteilles ;

                                                                                                                                                                                                                                                                                               Le 9 avril 2012, une manifestation-rassemblement qui devait être pacifique et festive en ce 9 avril, jour de commémoration des martyrs, des bandes de salafistes se sont éparpillées parmi les manifestants et sous le regard bienveillant de la police, ils distribuaient les coups avec leurs battes de baseball à tous ceux qu’ils rencontraient sur leur chemin. Des journalistes ont été attaqués. Kmaïs Ksila, élu à l’assemblée constituante a été pris à partie par ces bandes organisées.  L’Assemblée constituante avait promis d’enquêter sur l’affaire. À ce jour aucune nouvelle !

                                                                                                                                                                                                                                                                                               Le 20 avril 2012, Jaouher Ben Mbarek , connu pour ses postions et ses interventions publiques républicaines, a été séquestré à Douz . Ses agresseurs , des salafistes connus dans la régions l’ont pris pour otage pour mettre en scène une exécution sommaire au sabre ;

                                                                                                                                                                                                                                                                                               Le 22 avril 2012, Yousef Seddik a dû se réfugier dans local à proximité de la salle où il était l’invité. Il devait intervenir pour une conférence, organisée par une association locale mais, des salafistes lui ont barré la route par des menaces. Ils l’ont obligé d’annuler son intervention ;

                                                                                                                                                                                                                                                                                               Le 8 mai 2012, au Kef, un guide touristique a été agressé par des salafistes devant la mosquée Sidi Ali Ben Saleh ;

                                                                                                                                                                                                                                                                                               Le 25 mai 2012, Rejeb Magri, prof de théâtre au Kef, a été agressé par des salafistes en rentrant chez lui . Il a affirmé que des policiers assistaient à l’agression sans intervenir ;

                                                                                                                                                                                                                                                                                               Le 29 mai 2012, Une journaliste Zeineb Rezgui de « l’économiste maghrébin » est agressée par des salafistes à la cité Al Intikala ;

                                                                                                                                                                                                                                                                                               Le 11 juin 2012 , Une exposition d’artistes au palais d’Al Abdellia  a été le théâtre d’un saccage par des salafistes. Les artistes ont été pointés du doigt par des extrémistes religieux et d’autres qui logent dans le gouvernement da troïka ;

                                                                                                                                                                                                                                                                                               Le 12 juin 2012, Des salafistes ont essayé d’incendier le poste de la garde nationale de la Manouba ;

                                                                                                                                                                                                                                                                                               Le 12 juillet 2012, Ahmed Néjib Chebbi , élu à l’Assemblé constituante, a été agressé par un groupe de salafistes alors qu’il se rendait vers Jendouba .Ils l’ont tabassé en le qualifiant d’ « athé » . Son chauffeur a été agressé par la même occasion ;

                                                                                                                                                                                                                                                                                               Le 14 juillet 2012, Khalil Zaouia, du CPR , ministre des affaires sociales a été agressé par des individus appartenant au courant salafiste ;

                                                                                                                                                                                                                                                                                               Le 6 août 2012, à Kairouan ,Abdelfattah Mourou a été agressé par un salafiste qu fait partie des libérés de prison après le 14 janveir 2011 ;

                                                                                                                                                                                                                                                                                               Le 16 août 2012, Jamel Gharbi conseiller régional socialiste des Pays de la Loire en France, alors qu’il se promenait en compagnie de sa fille et de son épouse, a été roué de coups à Bizerte par des salafistes ;

                                                                                                                                                                                                                                                                                               Le 16 août 2012, Samir El Qantar , ancien détenu des prisons israéliennes a été roué de coups lors du festival dédié à Al-Aqsa, , une manifestation de soutien à la cause palestinienne ;

                                                                                                                                                                                                                                                                                               Le 17 août 2012, Des salafistes empêchent à Menzel Bourguiba le déroulement d’un spectacle de théâtre ;

                                                                                                                                                                                                                                                                                               Le 19 août, un agent de la sécurité intérieure au Kef, Riadh Zughlama, a été agressé par un salafiste, alors qu’il rentrait chez lui .

                                                                                                                                                                                                                                                                                               Le 24 août 2012, le poète Sghaier Ouled Hmed a été tabassé par des salafistes ;

                                                                                                                                                                                                                                                                                               Le 25 août 2012, le poète Mohamed Hédi Oueslati, a été agressé par des salafistes .

                                                                                                                                                                                                                                                                                               Le 30 août 2012, des militants du parti  Nidaa Tounes à Menzel Chaker ont été la cible d’une attaque salafiste ;

                                                                                                                                                                                                                                                                                               Le 14 septembre 2012 : une bande de salafistes a quitté la mosquée Alfath et a pris le chemin de l’ambassade américaine pour la saccager en y mettant le feu . L’école américaine à proximité de l’ambassade, n’a pas été épargnée. Elle a été livrée au pillage ;

                                                                                                                                                                                                                                                                                               Le 30 septembre Brahim Kassas, élu à l’assemblée constituante , membre de Nida Tounes, parti de l’opposition, à été lynché et tabassé à Kélibia par une bande  d’extrémistes ;

                                                                                                                                                                                                                                                                                               Le 18 octobre Lotfi Nakdh, président de l’union régionale des agriculteurs, et coordinateur du mouvement Nida Tounes , parti dans l’opposition, a été lynché avant qu’il ne soit assassiné à Tataouine par des excités, qui lui reprochent des prises de positions hostiles au gouvernement de la Troïka.

                                                                                                                                                                                                                                                                                               Les agresseurs courent toujours …

                                                                                                                                                                                                                                                                                                Cependant, deux niquabées ont saccagé le bureau du Doyen de la faculté de la Manouba . L’une d’elles , après avoir réalisé la gravité de ses faits et en voyant que le Doyen tenait à ce qu’elle rende compte à la justice de son action , avait prétendu qu’elle avait reçu une gifle du Doyen .

                                                                                                                                                                                                                                                                                               

                                                                                                                                                                                                                                                                                              Soudain , avec cette accusation, la machine judiciaire s’est réveillée et a décidé de poursuivre le Doyen !

                                                                                                                                                                                                                                                                                               

                                                                                                                                                                                                                                                                                              Source :

                                                                                                                                                                                                                                                                                              http://lemilieuautorise.com/2012/10/23/la-honte-indelebile-sur-le-gouvernement-par-laffaire-du-doyen-habib-kazdaghli/

                                                                                                                                                                                                                                                                                               

                                                                                                                                                                                                                                                                                              Salah HORCHANI

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