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Accueil du site > Actualités > International > La Turquie à la recherche d’un lien de parenté

La Turquie à la recherche d’un lien de parenté

Située aux confins de l’Europe et au début du continent asiatique, la Turquie, charnière et point de jonction entre les deux continents, est perdue entre les deux civilisations, et n’arrive pas à trouver, entre l’Est et l’Ouest, quelle direction prendre. Tournée plutôt vers l’Orient, de par la religion musulmane de l’écrasante majorité de ses habitants, elle garde cependant le regard fixé sur l’Europe dont elle a hérité les principes d’un Etat moderne et l’adoption de la laïcité, bien qu’il s’agisse d’une laïcité beaucoup plus théorique que pratique et continuellement menacée par un retour inéluctable aux sources originelles de l’islam.

Cette situation n’est pas le fait du hasard. La Turquie a vécu des siècles à cheval sur les continents européen et asiatique. L’empire turc qui a duré plus de 600 ans, de 1299 à 1923, s’est étendu sur pratiquement tout le Moyen-Orient et sur une bonne partie de l’Europe du Sud-Est, notamment : la Bulgarie, la Hongrie, la Serbie, la Bosnie, l’Albanie et une grande partie de la Grèce. Plusieurs de ces pays gardent encore aujourd’hui des vestiges et l’empreinte de ce prodigieux passé de l’histoire turque. Il est donc tout à fait normal que le peuple turc soit à son tour imprégné des habitudes et des pratiques de vie des habitants de ces pays.

LES EUROPEENS NE VEULENT PAS DE LA TURQUIE

Les sondages, effectués en Europe sur l’adhésion éventuelle de la Turquie à l’Union européenne, ont montré que la majorité relative des personnes interrogées, soit 48 % sont hostiles à cette entrée, avec des taux élevés en :

- Autriche : 81 %

- Allemagne : 69 %

- Luxembourg 69 %

- Chypre 68 %

- Grèce 61 %

- France 54 %

Pour Philippe de Villiers, la Turquie n’a pas la vocation à entrer dans l’Union européenne, car dit-il « ni sa géographie ni son histoire ni sa culture ne font d’elle une nation européenne ». La Turquie, dit-il encore, « est un club de musulmans ». Selon lui, l’entrée de la Turquie « signifierait en effet l’arrivée de 70 millions de musulmans et de 300 millions de turcophones au sein d’un ensemble de 400 millions d’habitants ». Si la Turquie, crie de toutes forces De Villers, entrait à l’UE, il faudrait que la France quitte l’Europe ». Voilà qui est net.

Dans une intervention à l’Assemblée nationale, en 2007, François Bayrou a déclaré que « l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne serait un risque de dissolution pour le projet européen ».

Pour les responsables du MoDem, « la Turquie n’est pas un pays européen. Son territoire se trouve à 90 % en Asie. Seule sa tête, en l’occurrence la ville d’Istanbul est située en Europe. Or le premier critère d’appartenance à l’Union européenne, fait-on remarquer, est l’européanité comme cela a été affirmé à l’occasion du refus des candidatures du Maroc et d’Israël dans les années 70.

Giscard d’Estaing est également opposé à l’adhésion de la Turquie, laquelle pour lui n’est pas du tout un pays européen.

Nous savons par ailleurs que Nicolas Sarkozy est farouchement contre l’entrée d’Ankara à l’Union européenne et favorable juste à un accord de partenariat. Au cours de toute la campagne électorale, il n’a pas cessé de préciser que la Turquie est un pays d’Asie mineure.

Seul le PS laisse la porte ouverte. Mais nous savons que c’est plutôt pour ne pas s’aligner sur la position de la droite. Rappelant la décision prise à l’unanimité le 12 octobre 2004 par le bureau national, Julien Dray, porte-parole du parti, a déclaré le 13 décembre 2004 que « les conditions de l’adhésion turque ne sont pas réunies aujourd’hui, mais que les discussions devraient se poursuivre en laissant toutes les options ouvertes, qu’il s’agisse d’une adhésion ou d’un partenariat privilégié avec l’Union européenne. »

COMMENT LES MUSULMANS VOIENT CE REFUS ?

Certaines déclarations de politiques français n’ont pas laissé indifférents aussi bien les musulmans de France, que la communauté musulmane en général et les Turcs en particulier.

Les arguments avancés par De Villiers et François Bayrou ont été jugés plus qu’offensants et xénophobes. François Bayrou rejette catégoriquement l’entrée de la Turquie à l’Europe, afin dit-il de garantir un espace cohérent. Pour lui l’adhésion de la Turquie à l’Europe changerait la nature de l’Europe.

Pour Julien Bartoletti (12/3/2007), Bayrou dit cela parce que la Turquie est un pays à majorité musulmane. « On peut en déduire, dit-il, que, pour Bayrou, cette nature de l’Europe dont il parle, serait d’essence chrétienne. Apparemment, pour le Béarnais, l’identité et la nature de l’Europe ne peuvent se fonder que sur la chrétienté. »

De même, la crainte principale de De Villiers n’est pas motivée en réalité par une question de géographie ou d’histoire ou du génocide arménien, mais bel et bien par la peur d’un déferlement sur l’Europe de 70 millions de musulmans, rappelant en cela le déferlement barbare en Gaule dans le passé.

Ce genre d’attitude de personnalités européennes a fini par exaspérer la plupart des observateurs musulmans qui voient, en ce rejet, une humiliation et une insulte pour leur religion, leur culture et toute leur civilisation.

L’acceptation, au cours de ces dernières années, d’un certain nombre de pays européens de l’ancien bloc de l’Est, qui n’ont, affirme-t-on, ni l’histoire et le passé glorieux de la Turquie ni sa puissance économique ni le niveau culturel du peuple turc, est la meilleure preuve que ce ne sont pas les droits de l’homme ni le degré de démocratie dans ces pays qui ont été à l’origine de leur admission au sein de l’Union européenne.

Le principal argument du « rejet » de la candidature turque à son adhésion à l’Europe réside, explique-t-on, dans sa situation géographique en Asie mineure. Mais, soulignent certains observateurs, pourquoi un grand nombre de départements français font partie de l’Union européenne, alors qu’ils sont situés en Amérique du Sud telles, entre autres, la Guadeloupe (aux Antilles), la Martinique (dans la mer des Caraïbes), la Guyane (en Amérique du Sud), la Réunion (au sud-ouest de l’océan Indien) ? Pourquoi les îles Canaries au sud du Maroc, les villes de Ceuta et Melilla, sur la côte méditerranéenne du Royaume marocain, font-elles partie intégrante de l’Union européenne ? Est-ce que Messieurs Giscard d’Estaing, ou De Villiers ou Bayrou auraient contesté l’appartenance de l’Algérie française à l’Union européenne si ce pays, avec ses trois départements (Oran, Alger et Constantine) faisait encore partie de la France ? Pourquoi dans ces conditions accepter une Algérie française et refuser une Algérie indépendante ? Est-ce que les opposants à l’adhésion de la Turquie se sont un jour posé des questions sur les peuples de tous les Départements d’outre-mer : leurs religions, leur culture et leurs origines ? Est-ce que, dit-on, l’Union européenne sera plus hétérogène, avec la Turquie, qu’elle l’est, aujourd’hui, avec ses composants actuels ?

Pour un grand nombre d’observateurs, même européens, le fait de refuser d’admettre la Turquie au sein de l’Union, relève beaucoup plus d’un sentiment de racisme et de rejet envers les musulmans, que de considérations d’ordre géographique, ethnique, culturel ou autres.

QUELLE ALTERNATIVE POUR LA TURQUIE ?

Après tout ce qu’on vient d’exposer, il faut reconnaître que la Turquie n’a aucun avenir au sein de l’Europe. L’intervention de l’Occident dans certains pays musulmans, tels l’Irak, l’Afghanistan et, demain peut-être, au Soudan et en Iran, attise de plus en plus la haine et les antagonismes entre les l’Occidentaux et les communautés islamiques. La proximité de la Turquie de ce terrain de tension qu’est le Moyen-Orient, avec le conflit israélo-palestinien, les circonstances actuelles au Liban, en Irak et en Afghanistan, tout ceci est une situation qui ne plaide pas, du moins pour le moment, en faveur d’une ouverture de l’Europe sur cette partie de l’Asie. La Turquie peut en effet constituer une barrière de protection de l’Europe, comme elle risque de devenir un pont de passage et une porte d’entrée pour des actions terroristes.

Il va donc de l’intérêt, aussi bien de la Turquie que de l’Europe, de s’orienter vers une autre forme de relations, tel un partenariat privilégié avec l’Union européenne, comme cela a été suggéré par le président Sarkozy. De plus, la Turquie aura également toute sa place dans le projet de l’Union pour la Méditerranée au même titre que tous les autres pays du Sud.

Etant un pays dont une partie des habitants appartiennent à la communauté kurde, la Turquie doit également développer ses relations avec les Etats voisins, Syrie, Irak, des pays musulmans, en voie de développement, ayant les mêmes caractéristiques démographiques et ethniques, avec lesquels elle partage les eaux du Tigre et de l’Euphrate et entretient de multiples rapports sur les plans économique et culturel.


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17 réactions à cet article    


  • ohnil ohnil 14 août 2008 15:13

    "Pour un grand nombre d’observateurs, même européens, le fait de refuser d’admettre la Turquie au sein de l’Union, relève beaucoup plus d’un sentiment de racisme et de rejet envers les Musulmans, que de considérations d’ordre géographique, ethnique, culturel ou autre."

    Oui et non...

    J’avoue que mélanger De Villiers et Bayrou, qui sont loin de défendre les mêmes valeurs, dans un même article me laisse perplexe.

    Je ne sais pas quelles infos arrivent jusqu’à vous, mais apparement elles sont bien incomplètes.

    Par contre, votre conclusion arrive à être, malgré tout, presque pertinente (surtout parce que j’ai un doute sur les motivations réelles de Sarkozy).

    Impressionnant !

    Mais ne vous laissez pas avoir par le mirroir aux alouettes que représente la Communauté Européenne.

    Les derniers pays entrés dans l’europe n’ont toujours pas été correctement intégrés. Quand l’Irlande, l’Espagne, etc... ont été admis dans la CEE, ils l’ont été progressivement de façon à leur permettre, avec l’aide des autre pays, d’améliorer leur niveau de vie.

    Dernièrement, l’europe à intégré 10 pays d’une seule traite (dont la plupart assez pauvres par rapport au reste de la CEE) au lieu de faire comme il était de mise jusqu’à lors, procéder progressivement.

    AMHA, c’est une catastrophe pour une europe qui n’avait pas les reins aussi solide qu’elle le croyait.

    Question union, il y a encore d’énormes efforts à faire (il n’y a qu’à voir les prises de positions politiques des différents dirigeants européens dans le conflit russo-géorgien).

    En prime, l’europe n’arrive toujours pas à unifier ses différentes réglementations.

    Si la situation ne s’améliore pas, il est plus probable que l’avenir soit du côté du sud de la Méditérannée que du nord...

    Cordialement.


    • aswiset aswiset 14 août 2008 17:06

      @ Ohnil
       de Villiers et Bayrou sont, vous avez raison, bien différents dans plusieurs domaines. Mais au sujet de l’adhésion de la Turquie ils se rejoignent, comme ils se retrouvent le dimanche à l’égilse


    • Internaute Internaute 14 août 2008 15:31

      « Nous savons par ailleurs que Nicolas Sarkozy est farouchement contre l’entrée d’Ankara à l’Union Européenne et favorable juste à un accord de partenariat. Au cours de toute la campagne électorale, il n’a pas cessé de préciser que la Turquie est un pays d’Asie Mineure. »

      ...ce qui ne l’a pas empêché d’ouvrir deux nouveaux chapitres pour faire avancer l’adhésion turque à l’UE. S’il était aussi opposant qu’il le dit il ne l’aurait pas fait. Il n’aurait pas non plus fait sauter le garde-fou du référendum en France.

      Sur l’affaire turque, il ment effrontément.

      Quand vous posez la question de savoir si la Turquie est un pays géographiquement européen ou non, vous faites déjà l’impasse sur la définition de l’UE en admettant comme principe qu’il s’agit d’une question géographique à laquelle la Turquie pourrait se plier. Nul texte ne dit cela. Les politiciens se sont toujours bien gardés de donner quelque définition que ce soit de l’Europe, ni une définition raciale qui serait pourtant la plus naturelle car aprés tout c’est bien pour les européens qu’on la fait, ni une définition géographique ni une définition politique ni une définition économique et encore moins religieuse.

      La règle est simple. « Tout pays a vocation à entrer dans l’UE selon le bon plaisir des dirigeants de l’UE ». Nous n’en saurons pas plus.

      Avant de savoir selon quels critères la Turquie est ou n’est pas européenne il faudrait déjà se mettre d’accord sur les critères qui font que la France et l’Allemagne sont dans l’UE.

      En ce qui me concerne, l’adhésion de la Turquie à l’UE porte plus de points négatifs pour les français que de point positifs. Ce point de vue égocentrique a au moins l’avantage d’être clair. Avant de poser la question aux turcs il faudrait peut-être la poser aux peuples européens.


      • sanisson sanisson 14 août 2008 17:30

        @ Seb59 et Cris W
         Vos réactions sont irresponsables et émanent de gens arriérés et fanatiques comme celles des poseurs de bombes. Les hommes civilisés discutent sans haine et sans sortir leurs armes. Vous devez voir votre médecin


        • Daerel Daerel 14 août 2008 20:09

          Pour la Turquie, il y a tout de même deux-trois petits trucs qui ne plaident pas pour son adhésion :

          - Elle occupe militairement le territoire d’un membre (Chypre, ça dit quelque chose à quelqu’un ?). Et rien que pour ça, son adhésion, ce sera niet, nein, ny, non, no !

          - Sa capitale est en Asie (encore si sa capitale était en Europe, on pourrait beaucoup plus tergiverser).

          - La peine de mort y existe encore.

          Le fait que sa population soit musulmane n’est en aucun cas la raison réelle de sa non-entrée dans l’UE (après tout, l’Albanie et la Bosnie sont destinées à entrer dans l’UE... bon, ok, ils ne sont pas nombreux... ça peut invalider cet argument).

          Il y a de nombreuses raisons à dire à la Turquie : désolé ! vous ne pouvez être membre du comité.

          Par contre, je vois bien la Turquie à la tête d’une grande union turcophone en Asie (d’Istanbul à Sarmacande ^^) et ensuite un grand partenariat entre l’UE et cette entité turcophone.

          Néanmoins, malgré le fait que la Turquie ne soit pas « européenne » (la question de Chypre est non négociable et d’autres pays ont vocation à entrer dans l’UE avant), l’UE a le devoir d’intégrer la Turquie.

          Pourquoi ?

          Parce qu’on s’est un peu trop foutu d’elle depuis 30 ans en lui faisant miroiter l’adhésion et en la repoussant toujours... un parfait mirage.

          Néanmoins, l’intégrer serait une erreur tragique. Il y aurait bien mieux à voir en la Turquie la créatrice d’une union turcophone sur le modèle (en mieux) de l’UE.

          Pourquoi voulez-vous embarquer les Turcs dans une Europe qui ne respecte pas ses propres citoyens ?

          Et puis, merde... je les aime les Turcs. S’il règle Chypre et qu’ils disent que leurs ancêtres ont été atroces avec les Arméniens, je les accueille les bras grands ouverts.

          Car oui, malgré ce que j’ai dit, il y ades arguments en faveur de l’adhésion de la Turquie (et oui, merde, je suis paradoxal). C’est l’ancine territoire byzantin. Des cités grecques qui nous ont tant données y existaient (Ephèse par exemple ou Pergame). Istanbul est tout simplement l’ancienne Constantinople et les Turcs ont toujours plus fait de politique avec l’Europe qu’ailleurs (en tant qu’ennemis mais tout de même, on se butait joyeusement). Et puis, quoi qu’on en dise, c’est une démocratie, laïque... OK, ils sont musulmans et turcophones mais qu’est-ce qu’on s’en balance. Et les hordes de Turcs anatoliens venant chez nous, je n’y crois pas une seconde. Je vois plus les hordes de chefs d’entreprises européens se ruaient sur ce nouveau marché.

          Reconstruisons l’ancien Empire romain ^^

          Ouais, je sais, ce soir je disjoncte grave ;)


          • xav 15 août 2008 02:38

            Il ne faut pas melanger une nation exemple(turquie, suriname,suisse) avec un departement ou territoire. Les acores, les canaries, la guyane...ect sont toutes des régions appartenant à des nations européennes. C’est à dire la martinique, la reunion...sont francaises ou en terme clair c’est la France. Certe elles ne trouvent pas geographiquement en Europe mais elles sont administrées et sous la souveraineté de pays européens.
            Ensuite, l’Europe considère que la Turquie ne peut adherer, non parce qu’elle ne situe pas au coeur de l’europe mais culturellement ce n’est pas un pays occidental.
            La philosophie, la pensée de la Turquie ne prend pas racine de l’occident. Pour bien saisir l’importance de mes mots, prenant exemple de la langue Turc. A l’origine, l’écriture n’etait pas romaine, l’alphabet était de l’Orkhon. La culture judéo-chrétienne est quasiment inexistant, la population 97,5% musulman.


            • sanisson sanisson 15 août 2008 12:59

               Le mélange dont vous parlez n’existe que dans votre esprit. Les départements cités dans l’article de mr Lecomte n’appartiennent pas du tout à l’Union européenne. Ce sont des colonies qui arriveront un jour ou l’autre à arracher leur indépebdance et à revenir à leurs origines. Je ne sais pas quel âge vous avez, mais vous parlez exactement comme les anciens colons qui exploitaient les continents africain, asiatique et les iles des océans atlantique et indien.


            • Iren-Nao 15 août 2008 03:17

              @ Mr Le Comte

              Il vous est arrive d’etre meilleur..

              Pourquoi voulez vous que la Turquie integre le merdier europeens ?

              Vous detestez les turcs ?

              Moi je les aime bien, c’est un peuple plus interessant que la moyenne.

              Neanmoins, je suis farouchement oppose a leur entree dans la CE, et pour plusieurs raison :


              - Il y a deja trop de monde dans ce club et c’est la petaudiere.


              - Le charme de la turquie c’est sa civilisation, pas envie de perdre cela avec des emmerdeurs bruxellois qui denatureraient les loukoums.


              - Et puis surtout, oui bien sur, parce que c’est un pays de 70.000.000 de Musulmans et que n’en deplaise aux laics integristes et autres bouffeurs de curetons l’Europe est un pays foncierement chretien et que l’histoire, comme le present, nous a appris que la cohabitation religieuse est toujours source de probleme facilement monstrueux. (ouvrez un peu votre journal Bordel !!).
              (De Gaulle, comme d’ab’, avait bien percu l’affaire et donc la necessite de se separer de l’Algerie que Dieu lui vienne en aide inch Allah.)

              Quant a votre "Ce genre d’attitude de personnalités européennes a fini par exaspérer la plupart des observateurs musulmans qui voient, en ce rejet, une humiliation et une insulte pour leur religion, leur culture et toute leur civilisation."

              Voyez vous, c’est bien pour ce genre de reaction que nous ne voulons pas en Europe d’un Islam puissant, nous avons mis du temps et bien de la peine a remettre nos eglises a leur juste place et on ne se gratte pas pour dauber la curaille et le petit Jesus (je ne suis pas sur que ce soit mal).

              Donc faites passer le message a vos "observateurs exasperes" qu’ils continuent a s’exasperer tranquillement entre eux et chez eux.

              Nous nous en battons l’oeil. !!!

              Il y a deja des tas de moyens d’etre en excellents termes avec la Turquie, et c’est tres bien, continuons comme cela.

              On ne peut pas se mettre dans le meme plumard avec tout le monde mon vieux Lecomte. Meme moi un jour j’ai du me limiter...

              Vive la Turquie d’Asie !
              Vive la danse orientale (avec godasses !)
              Vive le loukoum !
              Vive gazit Borat  !

              Iren-Nao
              Ancien Turc de profession


              • stephanemot stephanemot 15 août 2008 09:04

                A defaut de faire partie de l’UE, la Turquie est deja en Europe, qu’elle a contribue a faconner.

                Le parti au pouvoir poursuit methodiquement sa transformation de la societe, sans se presser (http://blogules.blogspot.com/2007/07/turquie-la-rvolution-silencieuse.html ).

                Mais ce n’est pas le seul pays a remettre en cause la laicite (http://blogules.blogspot.com/2008/01/nayez-pas-peur.html )


                • xav 16 août 2008 02:34

                  La turquie est une nation. La martinique, la guadeloupe, les acores sont des territoires qui appartiennent à des nations européennes. Que l’on considère comme colonie ou pas, cela la réalité tout simplement.


                  • xav 16 août 2008 02:40

                    IL faut se renseigner les outre-mer se sont des RUP (région ultrapherique). Donc elles font parties integrantes de l’union européenne. Politiquement, elles existent au sein de l’europe.
                    Au sein de l’europe, la question ne se pose pas comme la turquie.


                  • sanisson sanisson 16 août 2008 13:07

                     A XAV
                     Encore une fois les habitants des territoires d’outre mer ne sont pas européens. Ces régions sont aujourd’hui annéxées par la France, et n’appartiennent à l’Europe que par la force. Les Européens sont d’ailleurs des colonialistes ; vous ne pouvez ni l’ignorer ni le contester. La Guadeloupe ou la Martinique peuvent aussi devenir des nations, non ? Je vais vous dire une chose ; La plupart des musulmans sont contre l’entrée de la Turquie à l’U.E. Vous savez pourquoi ? Parce que l’Islam est contre l’homoséxualité et les mariages mixtes. L’Europe est actuellement une socité où l’ on rencontre 2 personnes sur 3 qui sont soit homo, soit des malades mentaux qui servivent grace aux médicaments. Cette société là, les Musulmans n’en ont que faire.


                  • eric biegala 16 août 2008 14:34

                    Plusieurs choses m’étonnent généralement quand on aborde le débat de la Turquie et de l’Europe... la première est la question de la frontière et de la géographie. La Turquie "n’est pas en Europe" assènent d’un même élan définitif ceux qui ont généralement d’autres raisons, moins avouables (j’y reviens tout de suite) de blackbouler la candidature turque. Le problème est de savoir où se trouvent les frontières de ladite Europe... et pour cause : elles n’ont jamais été définies ! Le Caucase ? certains le situent en Europe ! L’Europe : "de l’Atlantique à l’Oural " selon De gaulle ? Si l’on suit plein sud le méridien qui passe par les monts Oural en Russie, on tombe sur le plateau du Herat en Afghanistan, alors...

                    Alors certes, il y a cette appellation d’"Asie mineure" qui remonte à l’empire romain, et qui classe d’emblée la Turquie contemporaine sur un autre continent. Le Bosphore est la limite occidentale de cette Asie mineure et Istanbul est bâtie à cheval sur ce bras de mer en forme de limite traditionnelle, qui ne fait que 650 m de large à son point le plus étroit. Reste que ce détroit n’a JAMAIS, absolument JAMAIS servi de frontière à aucun moment de l’histoire des peuples, royaumes et empires qui s’y sont succédés : Grecs, Perses, Romains, Byzantins, Latins d’Occident, Arabes, Turcs seldjoukides ou ottomans. Transformer cette limite conventionnelle en frontière politique ou de civilisation me parait donc pour le moins spécieux. Mais bon : c’est bien pratique et ça permet surtout de ne pas faire assaut de racisme anti-religieux. Et puis si le Bosphore limite l’Europe à l’Orient pourquoi la Manche, ne la limiterait-t-elle pas à l’Occident ? Reléguant les îles britanniques chez l’ennemi anglo-saxon, lui-même parfaitement traditionnel dans notre histoire ?

                    Mais ce qui me choque le plus, au delà des tergiversations sur les coordonnées géographiques, c’est finalement cette soif de frontières. Et incidemment cette ignorance ou cet oubli volontaire de ce qu’est l’Europe. Ce n’est ni une nation dont le territoire politique aurait été patiemment modelé par des siècles de culture commune, ni un ensemble cohérent du point de vue de la langue de la religion ou de l’histoire... C’est une invention très récente, qui date précisément de 1948, qui entend mettre un terme aux carnages qui se s’étaient déroulés non-stop sur le continent et qui entend justement faire SAUTER les frontières. Vouloir en reconstruire, sorte de murailles protectrices contre une immigration intempestive ou je ne sais quel fantasme d’invasion barbare me parait pour le moins saugrenu. D’autant que l’efficacité de ces barrières au jour d’aujourd’hui est plus que douteuse. Ceux qui sirotaient leurs cafés au 88ème étage de la tour nord du World Trade Center au matin d’un certain 11 septembre 2001 pouvaient bien se sentir sécurisés par une frontière de la taille d’un océan et la plus puissante armée du monde... Les barbares sont tout de même entrés par la fenêtre !

                    Deuxième chose qui me frappe dans la discussion "Turquie en Europe" c’est l’argument religieux. "les Turcs sont des musulmans, point final. Ils ne sont donc pas comme nous ! ". La force de cette logique me laisse sans voix. Sans entrer dans le débat proprement religieux (pour moi il n’a et ne doit rien avoir à faire avec l’Europe, compte tenu de ce qu’est effectivement l’Union, cf. supra), je voudrais donner deux éléments d’appréciation. Le premier qui a trait à l’islam turc.

                    Il est complexe et multiple. Je ne ferais qu’une brève description d’un de ses aspects les plus malheureusement méconnus : l’islam alévi. Les Alévis sont une spécificité turque, on en les rencontre nulle part ailleurs dans le monde. Extrêmement tolérants, notamment concernant les sexes : hommes et femmes sont placés sur un pied d’égalité, y compris dans les rituels ; les Alévis ne pratiquent aucune des cinq obligations de l’islam sunnite traditionnel et boivent volontiers de l’alcool. Celui-ci est même rituellement consommé dans certaines cérémonies qui évoquent évidemment l’eucharistie chrétienne, sauf qu’on y boit de l’anisette au lieu du vin de messe. Personnellement je préfère un bon vieux Vodka-Martini avec son olive, mais je m’égare...
                    Ce syncrétisme vient de l’histoire : les rituels ont été codifiés aux alentours du XIIème siècle par un ancien moine monténégrin... et les Alévis ont pris la place des Pauliciens d’Anatolie et des Balkans, chrétiens rejetés tant par l’Orthodoxie que par la Rome catholique.

                    Et c’est le second point où je voulais en venir... à se promener dans les Balkans et en Turquie contemporaine, on ne peut être que frappé par la proximité culturelle. S’il y a une rupture elle n’est pas entre Islam et Chrétienté mais bien entre Orient et Occident... seulement dans cet "Orient" figurent clairement, et avec la Turquie, les pays d’ex-Yougoslavie (sauf la Croatie et la Slovénie), la Bulgarie, la Roumanie et surtout... la Grèce. Autant de pays qui sont membres de l’UE ou ont vocation à l’intégrer, sans que cela ait jamais posé le moindre problème et alors même qu’ils n’ont rien à voir avec l’"Occident chrétien". Ils ont en revanche tout à voir avec l’ère civilisationnelle ottomane. Il n’y a d’ailleurs pas à s’en étonner : ils ont eux-mêmes constitué cet espace pendant près d’un millénaire. La rupture géographique se trouve sur les anciennes marches des empires ottoman et austro-hongrois (c’est-à-dire sur la Save et la Neretva, en Bosnie-Bosnie-Herzégovine) C’est assez frappant quand on arpente ces endroits. Et si l’on veut classifier à la hache les ères d’influence du religieux, je dirais que le dialogue, parfois nerveux il est vrai, s’est organisé de part et d’autres de cette frontière qui remonte en fait à la séparation entre empire romain d’Orient et empire romain d’Occident en 393 ap. J.C.

                    Il y a deux Europes : D’un côté Catholiques et Protestants se sont copieusement "entretenus" ; de l’autre Orthodoxie et Islam ont également dialogué à leur manière pendant des siècles, c’est-à-dire en se filant souvent des baffes, mais pas toujours...

                    Evidemment, vu de France, tout ceci est bien loin et bien compliqué. N’empêche : ces référents culturels sont très présents en Europe orientale, et si l’on veut bien penser en termes européens, il convient de s’en soucier. La meilleure preuve de cette proximité culturelle des pays orientaux avec la Turquie est la réponse apportée à l’argument-massue "Turcs = musulmans donc pas européens". Le premier à l’entonner ouvertement fut le leader des chrétiens-démocrates allemands, Wolfgang Schäuble en 1996 : "il faudrait avoir le courage de dire aux Turcs qu’ils ne seront jamais un membre de l’UE, la raison en est leur appartenance à une autre religion", disait-il. La réponse a été apportée par Théodoros Pangalos, ministre des affaires étrangères grec et ennemi intime de la Turquie : "Si la Turquie n’est pas européenne à cause d’une question de religion, alors la Grèce non plus ! " avait-il asséné. Pour un Grec en effet l’argument porté par un chrétien-démocrate occidental, c’est-à-dire un catholique ou un protestant, n’avait aucune valeur. Il est d’ailleurs un vieux slogan datant du moyen âge et qui a encore son incidence en Grèce contemporaine : "mieux vaut le turban du turc que la mitre romaine".

                     

                    A partir du moment ou on a commencé à intégrer l’Europe orientale dans l’Union, il faut clairement aller jusqu’au bout et intégrer la Turquie. Si l’on s’est trompé, comme Giscard en 1974, et que l’on a intégré la Grèce parce qu’on avait aucune idée de la distance qui la séparait de « l’Occident Chrétien », il faut avoir le courage de dire aux Orientaux : « dehors » !

                     

                    Il y a peut-être une autre solution : envisager la construction européenne en termes de valeurs partagées, plutôt qu’en termes de civilisation. Ce serait un vrai projet politiqe.

                    J’arrête là c’est déjà bien long.

                    EB
                     


                    • Le démocrate 16 août 2008 16:03

                      Avec des arguments comme ceux de bayrou et villier, les departements et territoires d’outre-mer devraient se sentir bien intégrés dans cette europe. Lol !!!


                      • sanisson sanisson 16 août 2008 17:15

                          A Seb59, à Gilles Louïse, à Cris W., à Daerel et à Xav

                         Lisez et relisez le post de mr Eric Biegala. C’est une bonne leçon pour tous ceux qui ignorent l’Histoire de l’Europe et de la turquie. Et encore une fois, personnellement ,je déconseille aux turcs de s’embarquer en Europe. Ils sont plus heureux et mieux respectés chez eux, dans leur très belle Turquie.


                        • Rachid Yahou rachidyahou 18 août 2008 01:03

                          A mon tour de réagir à l’article en question. Je souhaiterai que l’auteur nous explique ceci : 

                          -  Que penseront les musulmans si l’Arménie ou Israèl demandaient à intégrer le congrès islamique mondial ?
                          La réaction des pays musulmans à l’adhésion de ces deux pays ne sera que négative. Devrons-nous donc penser que les musulmans sont raçistes ?
                          A mon humble avis, l’Europe doit empêcher l’intégration de la Turquie qui est avant tout un pays asiatique.
                          Demandons à l’Organisation des Etats Américains si ce continent pourra un jour accepter en son sein le Japon. Leur refus pourras-t-il être assimilé aussi à du raçisme ?
                          Enfin, je voudrai savoir si la Russie qui n’est séparée de l’Alaska que par un mince détroit (béring) pourra un jour aspirer à faire parti de l’O.E.A
                          Recevez mes salutations chers lecteurs
                          RACHID YAHOU
                          JOURNALISTE BERBERE.
                           


                          • Mohamed BOUHOUCH Lecomte 18 août 2008 11:19

                             A mr Rachidyahou
                             En tant qu’auteur de l’article je veux rester neutre dans le débat. J’ai exposé les avis des uns et des autres, sans prendre parti. Je respecte aussi bien votre position que celle des autres. Merci pour votre participation.

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