L’analyse des dérives de la société étasunienne ne cesse de progresser, de la vraie gauche, menée par Bernie Sanders, aux tenants de ce modèle, comme The Economist. Malheureusement, le logiciel de nos dirigeants ne semble pas avoir recouvert de la chute du mur de Berlin et reste en pilotage automatique sur le chemin tracé par les Etats-Unis, comme l’a souligné récemment Régis Debray.
Refermer enfin la page de la guerre froide
Pendant les Trente Glorieuses et la guerre froide, les Etats-Unis ont été nos alliés,
et le modèle économique mis en place par Franklin Roosevelt, fait d’un Etat interventionniste, de conquêtes sociales, de progressisme fiscal et de forte réglementation financière, a permis
une croissance régulière et équitablement partagée, sans les crises qui avaient agité le capitalisme dérégulé de la fin du 19ème siècle et du premier tiers du 20ème siècle. Malgré de vraies zones d’ombre, qu’il ne faut pas ignorer, les Etats-Unis pouvaient être une source d’inspiration pour certains. Mais à cette époque déjà,
Washington était trop impérialiste, ce à quoi la France du Général de Gaulle avait su s’opposer dans les années 1960.
Heureusement,
pour paraphraser Régis Debray, nous ne sommes pas encore complètement devenus étasuniens. Malgré la progression des inégalités, de la violence sociale et du communautarisme sous toutes ses formes, nous avons su conserver une partie de nos spécificités,
qui font que la France refuse le burkini et le voile à l’école, quand les anglo-saxons ne voient même pas le problème que pose la burka. Nos sociétés sont moins violentes, moins inégales et notre ascenseur social, certes grippé, y fonctionne moins mal. Nous continuons à refuser ce capitalisme totalement dérégulé où la quête de l’argent passe avant la santé ou tout simplement, de notre environnement terrestre.