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Les 19 glorieux poissons d’avril

Le 19 avril 2007, le 19 avril 2008, c’est l’an I de la démocratie en Mauritanie. Meilleurs vœux et bonne année à tous ! Bonne petite année de démocratie. Bon petit bout de démocratie. Une toute petite lueur d’espoir au bout du tunnel, malgré tout. Bref, une année de « quelque chose » qui ressemble à « quelque chose » malgré « beaucoup de choses », pour l’exprimer dans le style du journal satirique « Echtari ». D’habitude, je n’aime pas commencer un « Nouvel An » par des propos pessimistes. Je pense que c’est bien le cas, toutes proportions gradées, de Monsieur le président de la République.

En fait, à quoi sert donc de dire aux gens que ça ne va pas bien et que tout est abstrus, quand on est persuadé que ces mêmes gens le pensent réellement au fond d’eux-mêmes. Et puis, vous savez le problème des bilans annuels que ce soit pour des entreprises, des établissements publics, des partis politiques, des coopératives féminines ou pour des Républiques, c’est toujours la même chose. Au bout d’une année d’exercice, bon ou mauvais, on en a tellement marre, qu’on fasse tout pour "clôturer", pour s’en sortir. Quitte à y laisser des plumes, on s’arrange pour avoir des "trucs" bien taillés sur mesure. Un bon "manager" s’arrange, vaille que vaille, pour préparer au moins quatre bilans de clôture d’exercice chaque année. Chaque bilan est différent de l’autre selon à qui il est adressé. Le premier bilan est adressé au conseil d’administration de l’entreprise, le second est adressé au fisc, le troisième est adressé à l’assemblée générale des actionnaires et le quatrième est adressé aux créanciers, bailleurs de fonds, etc. Il se peut que certains grands commis "concoctent" soigneusement un cinquième bilan de référence qui est habituellement gardé top secret.

Alors, pour faciliter la chose, on va en faire un tableau bariolé. On va imaginer que le bilan adressé au conseil d’administration de la Mauritanie est de couleur kaki, celui qui est adressé au fisc est de couleur rouge, celui qui est adressé à l’Assemblée générale (AG) des actionnaires est rose, celui qui est adressé à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international, pour ne citer que ceux-là, est doré. Quant au bilan qui est gardé top secret, ce bilan-là est supposé être blanc, comme un bulletin "blanc", un chèque "blanc", un livre "blanc", une année "blanche", etc.

Alors, c’est bien clair tout ça ! Pour faire le bilan de clôture de l’exercice avril 2007-avril 2008, j’imagine que c’est la même chose. Se foutant pour quelques instants de la "salafisto-mania", la république reprend le même réflexe et le même cheminement d’antan : copier/coller, coller/copier, copier/copier, coller/coller, et puis, imprimer, photocopier et reluire. On met les machins de bilans, bien cuits comme des poulets, dans des trucs en aluminium, on referme les paquets jetables et on envoie les bilans-colis par la poste ou par DHL. Alors, le soir quand on n’a plus rien à faire, toute la République prend du thé vert à la menthe et se raconte des anecdotes entre des citoyens joyeux qui attendent tranquillement le jour J de la fête du 19 avril 2008.

Mais, depuis que Monsieur le président de la République a livré son entrevue exclusive à Radio Mauritanie (RM), les gens commencèrent à s’interroger si c’était ça le bilan de l’année I de la démocratie. Il y a certaines gens même qui se disputaient à bâtons rompus : Oui, c’est vrai ! Non, ce n’est pas vrai ! Oui, c’est bon ! Non, c’est mauvais ! Oui, c’est rose ! Non, c’est rouge ! Oui, c’est doré ! Non, c’est blanc !

Bien évidemment, tout ça ce n’est pas de la faute du président. Ce n’est pas, non plus, la faute du PM. Pas celle, non plus, du gouvernement, toutes tendances confondues (les ministres "Sidistes", les ministres "Zeinistes", les ministres "CMJDeistes" et les ministres "APPistes"). La faute ne revient pas non plus aux quelques hommes en "kaki" qui entourent le président. Ces ex-CMJDeistes travestis en généraux omniprésents, conseillers et hommes d’ombre du président de la République. En Mauritanie, la tactique politicienne en vogue actuellement, c’est le mode travesti. On a de plus en plus d’hommes politiques travestis, de salafistes travestis, de militaires travestis, de "machins" travestis et vice versa. C’est vrai, on n’a pas encore voté, à la française, notre propre loi sur le Pacs (le Pacte civil de solidarité) et les contrats d’union et mariages, mais bon, on est quand même en bonne voie.

A qui donc revient la faute concernant les écarts d’appréciation du bilan apparemment très mitigé de l’an premier de la démocratie aux yeux d’une opinion publique traumatisée entre la flambée des prix des matières premières et les balles perdues des "salafistes". Et, puisque, dans une démocratie qui se respecte, il doit y avoir quelqu’un qui se tape tout ça ? On ne peut pas continuer à ridiculiser le peuple, le peuple est imprévisible ! En réalité, c’est une bande de voyous, mais justement, on ne peut pas le dire au micro ! D’ailleurs, au micro, on est obligé de lui dire autre chose. Le peuple, c’est une foule de dupes ! On leur dira au micro que la faute revient tout simplement aux salafistes. Eh bien oui... ce sont eux et pas quelqu’un d’autre. Ce sont les salafistes qui ont affolé le monsieur de la poste qui convoyait les bilans-colis. Paf, Paf, Paf ! Sauve-qui-peut, le fourgon de la poste trébuche. La cargaison des bilans-colis en kaki, rouges, roses, dorés ou blancs s’entremêlèrent dans l’arrière-caisse du fourgon. C’est la confusion totale, le pêle-mêle des bilans et des couleurs. Le délestage électrique aidant, on peut imaginer que le bilan blanc, le top secret, a été livré par erreur à l’assemblée des actionnaires, appelée communément "le peuple", le bilan en rouge, celui du fisc, serait livré aux bailleurs de fonds, etc. Certes, des erreurs monumentales comme ça, ce n’est pas agréable, c’est même vexant, c’est catastrophique, mais ça arrive, tout de même, dans beaucoup de pays. C’était le cas au Malawi juste il y a un an.

Alors, moi, je ne suis pas un imbécile pour vous dire quelle a été la couleur rose, rouge, kaki, dorée ou blanche du bilan-discours du président de la République dans son entrevue en exclusivité à Radio Mauritanie. D’abord, Radio Mauritanie, ce n’est pas comme Radio Canada. A Radio Mauritanie, on ne peut pas voir les images ni les couleurs. Tout est gris, tout est opaque ! Ensuite, moi-même, je ne me rappelle plus de la couleur de ce bilan. Après l’incident d’avant-hier soir, j’ai compris que les choses étaient très compliquées dans les parages de la présidence. Mais qu’est-ce que vous voulez ? Vous imaginez, quand un président de la République prend tranquillement son thé le soir, en écoutant le 20 heures à la TVM qui passe des belles choses sur le jour J, ce n’est pas bon de le déranger. Soudain, Paf, Paf, Paf. Encore, des coups de feu, des rafales de "Kalach". Cette fois-ci, c’est dans le jardin présidentiel. Quelle mauvaise surprise. Ces fous de salafistes, sont-ils là sous les palmiers du palais. Après, c’est la panique. Pourtant, une voix s’élève : mais arrêtez ! Combien de fois je vous ai dis de ne pas tirer sur les chats qui arpentent les remparts des murailles intra-muros du palais ! Mon général, mon général... ce n’est pas les chats, ce sont des agents français !!! Mais tu es vraiment fou, les Français, c’est la même chose, la même consigne que pour les chats. Ne flinguez pas nos amis français, ils sont venus certainement chercher dans le jardin du colza transgénique prélevé sur des "OGM" salafistes.

Et si cet agent des renseignements français qui a été "maladroitement" flingué par le Bataillon de la sécurité présidentielle "BASEP" n’était autre que le fameux "Robert" avec ses deux copains qui ont été filmés par un journaliste de Bakchich sur le champ de la bataille du "centre émetteur" à "Tevragh-Zeina", le lundi 7 avril entre la police mauritanienne et les terroristes présumés d’Al-Qaïda ?

En réalité, j’ai pensé au mystérieux "Robert" lorsque j’ai écouté hier M. François Tollet, le seul survivant de la tuerie d’Aleg, qui a été rapatrié en France et qui est actuellement hospitalisé à Lyon. Cet homme de 74 ans s’est exprimé pour la première fois dans les médias en exclusivité sur RTL. Répondant à une question quant à savoir si les assassins lui inspirent de la haine. M. Tollet, qui avait perdu ses deux fils, son frère et son copain, a répondu résolument que non. Il pense qu’il a été attaqué par des gamins égarés, des pauvres types qui ont subi un lavage de cerveau. Ce chimiste à la retraite, dit "oui bien sûr je retournerai en Mauritanie", car l’Afrique dit-il, "nous donne le courage". J’ai réécouté plusieurs fois cet enregistrement et je pense que les propos de M. Tollet, sur le récit macabre de sa malheureuse expérience dans notre pays, sont pleins de leçons de tolérance, d’amour et de générosité. Ayant séjourné en France avec des amitiés nouées avec beaucoup de Français, ayant également reçu des Français chez moi et reçu moi-même chez des Français, il faut que je dise que je n’ai jamais imaginé un instant, même pas dans le pire des cas, que je sois flingué un jour en Bretagne sur les quais de Saint-Malo ni au pied du mont Saint-Michel ni dans le département de l’Ille-et-Vilaine et moins encore sur une piste de ski alpin à Puy-Saint-Vincent dans les Alpes-Maritimes.

En dépit des images et de l’enquête du journaliste de Bakchich qui montrent que des agents secrets français semblent piloter une partie des opérations, la présence des agents français qui se mêlent de plus en plus à cette histoire de salafistes en Mauritanie reste énigmatique pour moi. Il s’agirait peut-être de simples touristes égarés, puisque les journalistes de Radio Mauritanie (RM) n’ont ressenti aucun intérêt à poser une petite question sur cette affaire au chef de l’État.

En réalité, moi, ce qui m’inquiète dans cette histoire de chasse bredouille, jusqu’à présent, aux petits monstres d’Al-Qaïda en Mauritanie, ce sont deux choses.

Premièrement, on accumule, de plus en plus, de questions sans réponses et/ou sans réponses convaincantes sur un sujet qui reste presque tabou dans le débat public, si débat public il y a. Mises à part les réactions de condamnation "bien mesurée et négociée" de certains partis et de certaines personnalités politiques, dont la plupart sont connus pour leur pragmatisme pervers à l’égard de l’intérêt national, il n’y a pas de débat public, pas d’informations fiables, pas d’analyse objective et, moins encore, d’imputabilité vis-à-vis des responsabilités publiques par rapport à cette affaire.

Ces larmes de crocodiles et ces lamentations d’indignation érigées en mode d’allégeance politique, actuellement en vogue dans notre pays, ne doivent pas nous détourner de reconnaître que notre pays ne dispose malheureusement d’aucune doctrine de sécurité nationale et moins encore de stratégie solidement édifiée pour la "sécurité humaine" de la nation. La notion de la sécurité nationale est restée un terme vague aux connotations dépréciatives et son interprétation politique avait donné lieu à toutes sortes d’abus méprisables. Longtemps, les fonctionnalités et les structures d’Etat attribuées au secteur de la sécurité ont été confinées dans le noyau dur d’un appareil répressif et discrétionnaire qui n’avait qu’une seule fonction à remplir : protéger le pouvoir contre le peuple.

Quand, dans une démocratie, si jeune soit elle, le mépris du peuple est érigé en un système d’incommunication bien rodé pour éluder, détourner et intimider tout débat public de fond, ouvert et participatif sur les questions d’intérêt public, force est de reconnaître qu’on n’est pas vraiment sur la bonne voie. Cette incommunication systématique se développe au profit d’une machination médiatique hybride qui cherche à imposer l’adoration unanime, des contre-valeurs inodores et incolores d’une expérience néo-anarchiste aventureuse vieille de trois années puisqu’elle avait commencé en réalité depuis le 3 août 2005.

Sur ce plan-là, détrompez-vous ! Ould Taya était véritablement imbattable. Personne n’aura à faire mieux que lui en matière d’incommunication. Déjà, François Soudan, qui était bien son ami, avait déjà fait le constat dans son livre Le Marabout et le Colonel : la Mauritanie de Ould Daddah à Ould Taya, qui a été publié en 1992. Ce grand reporter disait d’Ould Taya qu’il avait érigé son incommunicabilité en un mode "réussi" pour gouverner. Eh bien, puisque Ould Taya était un tyran, les choses, au moins, étaient claires ! Avec un tyran, "on ferme sa gueule ou bien on démissionne" pour paraphraser la célèbre formule de Jean-Pierre Chevènement. "Un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne". Le problème se pose autrement avec un pouvoir démocratique, élu, etc. Pourquoi, justement, ce pouvoir, un an après ne peut pas nous dire la vérité, rien que la vérité, sur ce qui se passe dans notre pays ? Au lieu de nous proposer une soirée dansante sur la pelouse transpercée du stade olympique de Nouakchott en cette journée commémorable du 19 avril 2008.

Pourquoi le porte-parole du Gov.mr a-t-il oublié de nous édifier sur la présence des soldats français parmi nos forces de l’ordre lors de la bataille du "centre émetteur" lorsqu’il avait annoncé, bien plus tard, la présence de combattants de nationalités maghrébines parmi les membres de la cellule salafiste ? Et, justement, qu’en est-il de ces prétendus salafistes magrébins, lorsque la pure réalité a été autre chose que les affirmations gratuites de Monsieur le ministre. Pourquoi le peuple mauritanien, la communauté des électeurs qui ont donné leurs voix aux différents candidats qui ont été élus, autrement dit, les membres de l’assemblée générale des actionnaires de la Mauritanie n’ont-ils pas droit à l’information la plus élémentaire sur des détails anodins de leur vécu quotidien. Pourquoi les Mauritaniens seraient-ils contraints d’aller chercher sur les chaînes d’Al-Jazeera, Al-Arabia, RFI, TV5, etc., des bribes d’information sur des coups de feu entendus après 21 heures sur le pavé du palais présidentiel en plein cœur de Nouakchott ? Voilà par exemple le genre de questions dont les réponses pouvant leur être données sont susceptibles de changer substantiellement la couleur d’un bilan d’une année de démocratie de la couleur kaki au rose, du doré au rouge ou au blanc.

Deuxièmement, je ressens qu’on s’approche de plus en plus d’un scénario catastrophe où tous les ingrédients d’une implosion socioéconomique et politique du pays sont vraisemblablement réunis. Jamais le risque d’une désintégration pure et simple de ce qui a été créé un jour sous l’appellation de la République islamique de Mauritanie n’a été plus fort qu’aujourd’hui.

Un demi-siècle après son indépendance, force est de reconnaître que, si le projet politique initial de la Mauritanie était bien de bâtir une nation par-delà les clivages ethniques, régionalistes et tribaux, il est indiscutable aujourd’hui que l’absence d’une vision claire, les innombrables difficultés de parcours et les mutations de l’ordre international en particulier, ont fini par conduire ce projet d’État-nation vers une crise inavouée. Dès sa création, ce modèle d’État, ne répondant pas à une allégeance citoyenne intériorisée par les populations, a été instrumentalisé et récupéré à travers de subtils schémas réductionnistes, clientélistes et sectaires s’identifiant, en somme, à d’interminables pratiques de "politique du ventre", de coups de force et de coups de sang, qui se succèdent et se ressemblent dans un malheureux retour éternel.

Les séries d’attentats, les accrochages avec les cellules salafistes et le sentiment d’insécurité ambiant qui en découle sont certes la preuve irréfutable de la prévalence de menaces "terroristes" qui pèsent sur la Mauritanie. Mais la vraie question qui se pose pour ce pays, c’est comment identifier positivement la source du danger qui nous guette ?

S’agit-il d’un nouveau front ouvert dans notre pays par l’ex-GSPC ou Groupe salafiste pour la prédication et le combat, qui a été érigé en filiale maghrébine et rebaptisé Branche d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (BAQMI), après son allégeance à Al-Qaïda mère, en septembre 2006, à travers la mise en place des réseaux jihadistes opérationnels, suffisamment équipés en armement et en logistique ?

S’agit-il, d’un autre malheureux scénario politico-militaro-sécuritaire véhément orchestré pour brouiller les cartes, bouleverser l’ordre des priorités d’un gouvernement certes démocratique, mais fragile, suggérer des agendas particuliers malveillants, internes et/ou externes et compromettre gravement, à ses risques et périls, la stabilité combien vulnérable de ce pays ? Ou bien encore, s’agit-t-il d’une tentative rompue pour compromettre la neutralité de la Mauritanie dans le conflit du Sahara occidental sous la pression de certains voisins ? 

S’agit-t-il, de la malédiction des ressources fossiles qui s’abat sur notre pays au bon mauvais moment, comme si le mal-être, la flambée des prix des matières premières et le chômage ne suffisent pas pour supplicier les populations pauvres de ce pays ? Comment conjurer les démons du pétrole et du gaz qui ne cessent d’attiser la confrontation, les intérêts conflictuels des puissances internationales ? La Mauritanie serait-elle victime dans la "guerre secrète" que se livrent Français et Américains, qui se disputent le contrôle politique et militaire de la sous-région et des ressources de son sous-sol pour garantir les flux d’approvisionnement énergétique des industries de leurs pays et entretenir leurs images de marque ?

Autrefois, c’était la dictature du grand "frère" chef de l’Etat, président du parti-Etat et maître absolu du jeu. Tout le monde déambulait autour de lui pour ramasser des miettes. Alors qu’aujourd’hui, puisque c’est la démocratie, la transparence, le franc-parler, la communication, le changement, on y va. C’est fini le silence complaisant, c’est fini la gabegie ! En bons et loyaux démocrates, les Mauritaniens ont désormais leur droit de regard, leur droit de suivi-citoyen sur tout ce qui se passe dans la République. Certes, une année c’est trop peu de temps pour faire grand-chose ! Mais c’est tout de même, 12 petits mois, 365 petits jours, mine de rien.

Ayant dit ce que je pense sur cette question dans un long article d’analyse en arabe, sous le titre "Troisième république : la fin d’un rêve" qui devrait paraître en ce début de semaine, je suis tenté de conclure ce billet en disant qu’au bout d’une année de démocratie chancelante, il me semble que nous avons désormais tout ce qu’il faut pour se faire payer un billet, en classe "V" pour la Mauritanie, d’un aller simple aux enfers des diables si les choses ne changent pas d’ici juillet 2008.

A ce titre, les faits suivants ne sont cités qu’à titre indicatif : flambées de prix, attentats terroristes, agressions, violations, vols à main armée, émeutes, bavures policières, famines, partis politiques fantoches, promesses en milliards de dollars, morts mauritaniens et français, grèves, blessés mauritaniens et français, nominations et attribution de marchés controversés, salafistes écroués, d’autres en fuite, Paf, Paf partout à Nouakchott, même sous les fenêtres du palais ocre, médias publics voués à la propagande désuète et au langage de bois, ministres qui ne disent rien ou qui disent n’importe quoi, augmentations insignifiantes de salaires, sévères poursuites judiciaires contre des journalistes, musellement de la presse indépendante, quelques centaines réfugiés en retour aux terroirs, une loi sur l’esclavage, etc. Bonne année des 19 glorieux poissons d’avril et meilleurs vœux à tous...

Un billet de : Mohamed Saleck Ould Brahim


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