• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Actualités > International > Les Chiliens. Que peuvent-ils attendre ?

Les Chiliens. Que peuvent-ils attendre ?

Treize millions de Chiliens sont appelés à élire ce dimanche leur nouvelle présidente (ou nouveau président), parmi neuf candidats. En même temps, ils devront élire les députés, renouveler la moitié du Sénat et désigner, pour la première fois depuis de récentes modifications de la loi électorale, les conseillers régionaux.

Les sondages octroient une nette avance à la candidate de la Nouvelle Majorité, Michelle Bachelet, une coalition regroupant le Parti communiste (PCCh), le Mouvement ample socialiste (MAS), la gauche citoyenne (IZ), ainsi que le Parti socialiste (PS), la Démocratie chrétienne (DC), les radicaux (PR), le Parti pour la démocratie (PPD) de la Concertation qui a dirigé le pays de 1990 à 2006.

Michelle Bachelet est l'ex-présidente qui fut battue par il y a quatre ans. Les Chiliens avaient émis un vote sanction contre la Concertation, plus qu’un vote d’adhésion à la droite. Ils avaient exprimé leur déception après seize années d’immobilisme et de consensus mou.

La victoire promise, certes, mais pour quoi faire  ? Et surtout, avec quelle majorité parlementaire, dans un pays encore garrotté par la Constitution et le système électoral binominal imposés par Pinochet sous la dictature  ? Vingt-trois ans après !

Dans ce système, les candidats des partis et indépendants se regroupent dans des listes ou coalitions. Chaque liste propose jusqu'à deux candidats par région électorale, province ou autre découpage. Les votes sont d'abord comptés par liste plutôt que par candidat et, à moins que la liste ayant le plus de voix n'ait le double de votes que la seconde liste, chacune des deux listes voient élu un de leurs candidats, celui ayant le plus de voix. Ce système est reconnu comme promouvant les consensus et la négociation entre les côtés opposés.

Lors de ses meetings, Michelle Bachelet a d’ailleurs insisté sur la composition de la future Assemblée, levier indispensable pour concrétiser ses réformes fiscale, sanitaire, éducative. Le contact passe, mais la méfiance est de rigueur, notamment dans les couches populaires.

Le laboratoire du néolibéralisme imposé dans le sang par la junte militaire de Pinochet a laminé les avancées de l’Unité populaire du président Allende. Le pays a été dépecé de ses richesses au profit de multinationales étrangères, de l’oligarchie nationale et des partis qui se sont succédé au pouvoir.

Aucune révolution n’est à attendre, en cas de victoire de la Nouvelle Majorité. Cependant la révision du texte fondamental de la Constitution est là aussi un autre engagement majeur de la Nouvelle Majorité.

En résumé, le programme de la Nouvelle Majorité comporte donc le changement de la Constitution imposée par Pinochet en 1980, 
un système d’éducation gratuit 
et de qualité, ainsi qu’une profonde réforme fiscale pour financer l’éducation, l’amélioration 
du système de santé, les petites retraites et les politiques sociales 
en général.

À notre connaissance, ce programme ne comporte aucune disposition concernant l'organisation des secteurs industiels et financiers. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, il n'est pas difficile de prévoir que les limites des réformes sociales à venir seront vite atteintes.

Cependant, pour la première fois depuis longtemps, le pays va se prononcer sur deux modèles opposés – néolibéralisme ou démocratie –, déterminants pour le futur.

Les communistes sont entrés au Parlement il y a 
à peine quatre ans, avec trois députés en raison du système électoral ; ils espèrent obtenir entre cinq et sept parlementaires, parmi lesquels figureraient des figures du mouvement étudiant comme Camila Vallejo et Karol Cariola, ou encore 
le dirigeant syndical du cuivre, Cristian Cuevas.

Si toute notre sympathie va aux forces les plus décidées qui participent à la Nouvelle Majorité, il faut tempérer nos espoirs au regard du caractère hétéroclite de la coalition. Quel est son avenir, alors que les forces qui la dominent ainsi que la candidate à la présidence ont déjà fait, pour ainsi dire, leurs preuves dans un passé récent ? Puisque il y a quatre ans la même Michelle Bachelet a été sortie par le candidat de la droite qui se trouve à son tour menacé aujourd'hui.

C'est un peu comme si F. Hollande, battu par N. Sarkosy en 2017, revenait en 2022 à la tête de tous les partis, du centre, des radicaux, du PS (s'il existe encore) et du Front de gauche avec un paquet de promesses alléchantes, parce qu'il faut battre la droite. Captivant.


Moyenne des avis sur cet article :  3/5   (10 votes)




Réagissez à l'article

16 réactions à cet article    


  • spartacus spartacus 18 novembre 2013 14:33

     les avancées de l’Unité populaire du président Allende.

    La on touche le fond !!!!

    Un peu d’histoire pour les gauchistes qui ont oubliés « les avancées autocratiques » :

    Elu avec seulement 36% des voix, Allendé « communistera » le pays« et creusera sa propre tombe.
    Il étatisera l’économie. Il enfermera les grévistes qui s’opposent (mines de cuivre). Il nationalisera le papier, et empêchera les journaux d’opposition d’en avoir. Les entreprises privées fermeront en masse et le chômage de masse apparaîtra. Les magasins deviendrons vides. Les agriculteurs victimes de Allende et son autocratisme communiste se révolteront contre les spoliations de leurs terres par l’état.
    L’état Chilien sous Allende créera la plus grosse dette mondiale. Il sera obligé de venir a Paris négocier son remboursement. L’URSS et les pays communistes lui donneront plusieurs milliards pour sauver la »planification communiste« .

    Il créera la plus grosse inflation mondiale connue : 606% l’année.

    Ce débile profond créera des comités de quartier (Juntes militarisées) pour contrôler l’accès aux marchandises des magasins devenus étatisés.
    En août 1972, les prix des denrées nécessaires augmentent en un jour de 200%. Des émeutes violentes éclatent. Allende sera obligé de mettre en »couvre feu" la province de Santiago.
    En octobre 2012 il fera enfermer les petits artisans camionneurs qui s’opposent à la nationalisation des moyens de transport et les grévistes camionneurs. Une grève générale s’ensuivra. 70% des commerces et des entreprises stopperont leurs activités. 
    Le couvre feu deviendra national.

    En bon autocrate, il fera fermer les radios. 

    Même l’administration consciente des spoliations refuse d’appliquer les décisions de justice tellement elle trouve dégueulasse les méthodes de Allende.

    Le 6 septembre 73, le gouvernement de Allende annonce que le pays n’a plus que 6 jours de farine disponible...il n’y absolument plus rien dans les magasins. 
    Les pneus et le carburant est indisponible. La crise, angoissasse est terrible, la violence est a son paroxysme.

    Le 11 un coup d’état le destitue......

    Le Vénézuéla suit la droite ligne du bonheur communiste....La semaine dernière ils ont enfermé des dizaines de petits employeurs....


    • Dwaabala Dwaabala 18 novembre 2013 15:34

      L’hostilité des USA et de la classe des privilégiés n’ayant été évidemment pour rien dans les difficultés.


    • spartacus spartacus 18 novembre 2013 16:40

      Après le passage des économistes de l’école de Chicago, le Chili est devenu la première économie d’Amérique du sud. 

      Même Bachelet pourtant socialiste n’a jamais remis en cause les grandes réformes libérales.

      Aujourd’hui le Chili a la même note économique que la France AA. Alors que la France descend vers BBB (triple buses)

      Le chili est le 7eme pays au monde pouvant assurer la retraite de ses habitants là ou la France n’a absolument aucune réserve. Impressionnant !


    • leypanou 18 novembre 2013 16:44

      @spartacus

      Arrêtez de délirer : S Allende n’a pas compris qu’avec la réaction, il ne faut pas prendre de gants. Son socialisme « poli » l’a amené à sa mort, et ce qu’essaie de faire en ce moment même la réaction au Vénézuela.

      L’indisponibilité des produits de première nécessité ou de grande consommation est provoquée par la réaction et ses laquais locaux : c’est un raisonnement trop compliqué pour vous.


    • Fab81 18 novembre 2013 17:15

      En effet, le seul tort d’Allende, un vrai socialiste, lui, est de n’avoir pas su organiser une défense efficace face à la sédition réactionnaire menée par l’oligarchie avec le soutien des Etats-Unis. Chavez et son successeur n’ont pas fait la même erreur. Ils rendent coup pour coup à l’ennemi qui est prêt à tout pour avoir la peau. D’où les couinements d’indignation de nos médias au service de l’oligarchie, qui préfèreraient tant que la gauche authentique se laisse docilement égorger...


    • Pepe de Bienvenida (alternatif) 18 novembre 2013 17:34

      Saluons au passage la ténacité d’un spartacus qui malgré un moinsage systématique, revient chaque jour nous réciter son catéchisme. Chapeau bas !


    • spartacus spartacus 18 novembre 2013 18:40

      @leypanou

      L’indisponibilité des produits de première nécessité ou de grande consommation est provoquée par la réaction et ses laquais locaux : c’est un raisonnement trop compliqué pour vous.

      En fait de raisonnement c’est de l’instruction que vous n’avez pas eue dans notre éducation nationale Marxisée et Keynésienne qui empêche la découverte de l’économie de marché et le libéralisme avec des profs de gauche !
       
       C’est une évidence de base ! N’importe quel enfant formé à l’économie de base en Angleterre, Suède, Allemagne, USA ou Pologne apprend cela à l’école. 
      Expliquons l’économie de base aux cocos :

      Le marché libre est un marché ou celui qui achète le fait de son plein grès et celui qui vend adapte le prix a la valeur de celui qui achète.

      Dans un monde communiste, c’est un marché interventionniste ou l’état se mêle de la fixation des prix en dehors de toute logique économique, mais uniquement en fonction des groupes de pression, du paraître ou totalitarisme du politicien qui croit avoir raison parce qu’il croit que c’est « social ». On dit de c’est un marché coercitif. Les prix sont imposé par la force de l’état interventionniste qui se « croit » plus fort que l’individu pour fixer les prix.

      Pourquoi les pénuries sont systématiques dans les mondes socialo-communistes ?

      Les prix sont fixés par la loi et non le consentement libre des vendeurs ou des acheteurs.
      1-Il n’y a aucun intérêt pour un producteur de produire un produit qui ne rapporte rien. La production chute. 

      2-La distribution étant nationalisée, que la marchandise soit dans le magasin ou pas n’a aucune importance. Produire a temps ou pas n’a aucune importance. Les flux logistiques ne fonctionnent plus. La marchandise même produite n’est plus dans les magasins. Les magasins sont vides.

      3-Les magasins qui disposent de marchandise sont rares. Les gens font des stocks pour revendre plus cher à ceux qui n’en ont pas. Les produits coûtent plus cher in finé. Le marché noir explose et  l’inflation explose.

      4- Moins de producteurs entraîne le monopole d’état. Le monopole entraîne l’absence de choix, et un rapport qualité/ prix déplorable. Les productions des pays communistes sont toujours bien pourries.

      5-L’état se mêlant de tout dérégule le marché libre par son interventionnisme, et crée de « faux prix ». Les faux prix étant inférieurs aux réalités du marché, c’est le contribuable qui paye à la place. Les pays communistes sont toujours endettés et faillitaires.

    • leypanou 18 novembre 2013 16:36

      Michelle Bachelet est la bonne candidate du PS, de J Lang et autre S Royal ou A Hidalgo (en particulier, les 2 premiers sont allés au Chili lors des primaires socialistes pour se faire voir à coté d’une future « victorieuse »).

      Cela donne tout de suite l’étendue des idées « progressistes » de M Bachelet. Bref, c’est aussi progressiste que le PS quoi !!!


      • Fab81 18 novembre 2013 17:02

        Michelle Bachelet n’a pas été battue lors du précédent scrutin, puisqu’elle n’avait pas le droit de se représenter. La Concertation avait eu la mauvaise idée de se choisir pour représentant un dinosaure démocrate-chrétien, c’est lui qui a été battu.


        • la_gata la_gata 18 novembre 2013 20:20

          «  Michelle Bachelet est l’ex-présidente qui fut battue par il y a quatre ans. »

          Elle n’ a jamais eté battue , car en 2009 elle n’ a pas voulu se présenter malgré la demande de nombre de ses coreligionnaires car elle voulait prendre du temps personnel et diminuer sa charge de travail.

          Lors des elections de 2009 , la concertation a perdu a cause de leur candidat : Eduardo Frei R-T . Il avait déjà été président et personne ne voulait lui donner un autre mandat . c’était un gars de centre droite à la tete de une coalition de gauche ... la version chilienne de Hollande.

          en 2009 , au premier tour , les votes de gauche se sont beaucoup reportés sur Marco Enriquez O.( vrai gauche) et Jorge Arrate (PC) . Au second tour Frei a réussi a séduire les partisans de Marco Enriquez mais pas ceux du PC .

          Donc ...pour ce 2° tour 2013 c’est sur que M Bachelet l’emportera haut la main .., on peut dire que la population chilienne est plutôt a gauche , rien de plus normal .. ici on serait pareil si on aurait subi comme eux une dictature de droite :D


          • HELIOS HELIOS 18 novembre 2013 20:53

            Le meilleur bilan d’une presidence depuis Pinochet, c’est celui de Piñera, le president sortant.
            Comme quoi, une droite qui fait son boulot, ça marche... et ça n’a rien a voir avec la dictature.


          • Fab81 19 novembre 2013 10:29

            Visiblement, les électeurs chiliens ne sont pas de votre avis Hélios !


          • HELIOS HELIOS 18 novembre 2013 20:43

            ..En attendant, les chiliens ne se tirent pas une balle dans le pied pour leur economie.

            Ici l’ecotaxe c’est incongru !

            Vous voulez lire l’article qui est paru ce matin dans le journal (el mercurio) ???

            allez donc ici, c’est en espagnol, mais il faut ce qu’il faut !


            • HELIOS HELIOS 18 novembre 2013 20:47

              Au Chili, le president ne peut faire qu’un seul mandat de 4 ans, il n’est donc pas battu, car il ne peut se representer. Bachelet revient donc 4 ans apres son depart, ce qui est legal.

              Ensuite, dire que Bachelet est a gauche, pfff. c’est exactement Hollande c’est une democratie chretienne a la chilienne.

              Enfin, si les français avait ne serait ce qu’un dixieme du patriotisme chilien qui fait que le pays pense a ses citoyens plutot qu’aux autres, notre pays a nous se porterait beaucoup mieux.


              • HELIOS HELIOS 18 novembre 2013 20:51

                Enfin, le 2eme tour qui aura lieu le 15 decembre verra s’affrouter M Bachelet et Evelyn Matthei, qui est une personnalité de droite... elle est du style NKM en moins con car elle pense aussi a toutes les forces economiques de sont pays plutot qu’aux tres grands groupes.... qui ne sont pas oubliés, certes, mais qui ne sont pas seuls au monde.

                Les chiliens ont un forte sensibilité patriotique qui fait que l’interet national passe souvent avant tout, même si quelques cas bizarres persistent

                Chez nous, c’est l’intert et les poches de la classe politique qui passe avant


                • HELIOS HELIOS 18 novembre 2013 20:55

                  Enfin... pour dire, Marine Le Pen fait figure plutot de centriste si elle devait s’assoir au parlement chilien...

                  je dis ça pour que ceux qui s’imaginent le Chili a gauche, ils revent de loin, depuis l’Europe....

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON







Palmarès