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Massacres du Congo : Obama et son « holocauste »

Ce qu’on retient d’un Président américain, longtemps dans l’histoire, c’est d’avoir vigoureusement réagi à une situation de graves atteintes aux droits de l’Homme, qu’elle se soit produite sur le sol américain ou quelque part dans le monde. Cela correspond aux valeurs défendues par l’Amérique. Le Président Franklin Roosevelt a réagi et mis fin à la Shoah en menant les Alliés à la victoire contre l’Allemagne nazie. Le Président Abraham Lincoln a mis fin à la tragédie des esclaves noirs en remportant la guerre de Sécession. Bill Clinton a mis fin aux massacres dans les Balkans en mobilisant les forces de l’OTAN contre la Serbie. Barack Obama a le dossier du plus grand massacre des populations en cours, mais il est à craindre qu’il finisse son mandat sans avoir tourné une seule page du « dossier Congo ». Ce serait un énorme gâchis. On n’a jamais causé la mort d’autant de Noirs depuis la Traite négrière et l’époque coloniale. La mort de six millions de Congolais, qui se poursuit, devrait mériter, de toute évidence, l’attention du Président des Etats-Unis.

En effet, il se déroule sous nos yeux la pire campagne d’extermination des populations jamais connues depuis la Seconde Guerre mondiale. Six millions d’enfants, de femmes et d’hommes - bilan reconnu par l’ONU - ont péri dans la guerre du Congo qui se poursuit comme en témoigne la récente attaque sur la ville de Goma par une milice soutenue par le Rwanda et l’Ouganda[1]. Une guerre d’agression, de massacre et de pillage de la part de ces deux pays comme il s’en produit depuis 1996. L’ampleur des dégâts humains occasionnés par ces agressions aurait dû interpeller quelqu’un à la Maison Blanche. Pour moins que ça, le Président George Herbert Bush déclencha la Première Guerre du Golfe (1991) pour contraindre l’Irak de Saddam Hussein à se soumettre au droit international garantissant le respect des frontières des Etats.

Le Président Obama est sûrement au courant du véritable holocauste qui se produit à quelques distances du pays de son père kényan.

On comprend qu’il soit, jusqu’à présent, silencieux, comme « tout le monde » qui se tait, entravé par le poids des multinationales impliquées dans le pillage du Congo. En effet, le Congo a beau être l’habitat de son peuple, il est avant tout regardé comme un vaste réservoir des métaux précieux indispensables à la fabrication des téléphones portables et autres appareils électroniques (téléviseurs, ordinateurs, consoles de jeux,…). Se procurer ces métaux en passant par un Etat congolais « normal » reviendrait un peu cher. En passant par l’Ouganda et le Rwanda, les multinationales se procurent les minerais du Congo à bas prix.

Ces deux pays envoient leurs armées au Congo, dissimulées derrière des rebellions congolaises de paille (M23, CNDP, RCD, MLC, AFDL,…). Les minerais sont pillés et exportés vers l’Asie d’où ils nous reviennent sous forme d’appareils électroniques. Sauf que sur leur passage, les armées rwandaises et ougandaises, ainsi que les milices qu’elles instrumentalisent, violent les femmes, massacrent des populations, pillent, comme récemment à Goma (les biens pillés ont été ouvertement acheminés au Rwanda). Les multinationales ont leurs métaux précieux, les dirigeants du Rwanda et de l’Ouganda se sont servis au passage et les consommateurs américains et européens ont leurs téléphones portables. La communauté internationale garantit l’impunité aux agents des deux pays. La boucle est bouclée pendant que les Congolais enterrent leurs enfants massacrés et se séparent de leurs épouses violées et déshonorées.

C’est un système maffieux au vrai sens du terme, sûrement la mafia la plus meurtrière du monde.

La souffrance des Congolais est donc amplifiée par l’exploitation illégale de ses richesses minières, trop juteuses pour que les consciences se libèrent et se traduisent en engagement concret pour y mettre un terme. Difficile de mettre fin à ce système de prédation sans « toucher » aux intérêts de l’industrie et du marché de l’électronique avec des ramifications diverses (les banques, les sous-traitants, les compagnies d’assurances, les financements politiques…). Alors « tout le monde » se donne une raison pour se taire. Comme durant l’Holocauste, il faut considérer que ceux qui se font tuer sont « le mauvais peuple ». On dort la conscience tranquille. Hitler avait ses raisons. Les multinationales ont leurs raisons. Dans un cas comme dans l’autre, d’innocentes personnes meurent par millions parce que tout le monde décide de se taire.

Le malheur des populations congolaises est que les principaux exécutants de cet holocauste sont deux régimes bénéficiant des bonnes grâces des Etats-Unis et de plusieurs pays européens. On se demande bien pourquoi. Car ces deux régimes, nés de campagnes militaires extrêmement meurtrières, se sont longtemps illustrés par des atrocités contre des populations civiles, que ce soit durant la guerre d’Ouganda (1981-1986) ou durant la guerre du Rwanda (1990-1994). En s’appuyant sur de tels régimes, l’Occident et les multinationales savaient ce qu’ils faisaient. Les massacres en cours au Congo sont le résultat d’un choix aux conséquences parfaitement prévisibles. Les armées rwandaises et ougandaises ne peuvent mener que des guerres aussi sales.

Ce choix a été consolidé par une diplomatie manichéenne absolument désastreuse. La seule idée que ces deux régimes soient « amis des Occidentaux » a rendu inaudible, dans les capitales occidentales, les gémissements des populations congolaises martyrisées. Car lorsque votre agresseur est reconnu comme étant un « ami des Occidentaux », quel que soit son comportement, vos populations peuvent subir toutes les formes de cruauté. Dans l’Est du Congo, des bébés de seulement quelques mois sont violés puis tués sans que leurs auteurs risquent la moindre condamnation. En effet, pas un seul agent rwandais ou ougandais n’a été poursuivi devant les juridictions internationales pour les atrocités infligées aux populations du Congo. C’est la logique internationale du « deux poids deux mesures » crument appliquée à un peuple innocent, le peuple congolais.

Les puissances d’argent qui imposent une telle omerta sur les massacres du Congo, un seul homme a assez de pouvoir, d’autorité morale et de responsabilité dans l’histoire pour leur faire face : le Président de la première puissance, présenté comme l’homme le plus puissant du monde[2]. Seul l’engagement personnel du Président Obama sur ce qu’il convient d’appeler l’holocauste congolais peut apporter un début d’amélioration de la situation.

On est légitimement tenté de croire que la mort de six millions d’enfants, de femmes et d’homme mérite une attention particulière du Président des Etats-Unis, hier comme aujourd’hui et demain. Avoir été Président de la Première puissance du monde et avoir laissé se perpétrer des actes aussi abominable que ceux qui se produisent au Congo serait un choix assez étonnant.

Reste que l’implication du Président américain, s’il décide de s’impliquer, va devoir se heurter à au moins trois difficultés, et non les moindres.

La première difficulté est qu’il va falloir affronter directement ou indirectement les multinationales, leurs lobies et les filières impliquées dans le trafic des minerais de sang en provenance du Congo, en passant par le Rwanda et l'Ouganda.

La deuxième difficulté est qu’il va falloir mettre fin aux trois régimes qui endeuillent le Congo depuis maintenant trop longtemps : le régime rwandais de Paul Kagamé, le régime ougandais de Yoweri Museveni et le régime de leur protégé à Kinshasa, Joseph Kabila. Les trois Présidents font partie d’un même système, sont amis personnels et mènent, à l'égard du Congo, une même politique de prédation, désastreuse pour les populations mais concertée au sommet des trois Etats. Il est impossible d’arrêter les massacres au Congo en laissant ces trois Chefs d'Etat en place.

Les Présidents rwandais et ougandais ont la particularité d'avoir un penchant assez inquiétant pour la violence armée. Ils ont provoqué plus de guerres que n’importe quel autre chef d’Etat en exercice en Afrique[3], et causé plusieurs centaines de milliers de morts, notemment au Congo. Peu importent les raisons, mais en provoquant autant de conflits armés, on devient un personnage inquiétant. Ils représentent, de ce fait, une menace permanente pour la paix. Les laisser au pouvoir fait craindre des guerres effroyables dans un avenir prévisible. D’autant plus qu'ils font du pillage du Congo une source de revenu comme une autre, comme à l’époque de la conquête de l'Amérique par les rois d’Europe ou des razzias arabes menés contre les populations de l’Afrique noire.

Cependant, ces régimes (Ouganda et Rwanda) étant des alliés des Etats-Unis, le Président américain peut, dans un premier temps, arrêter de les financer et de les équiper militairement. On ne peut pas admettre que le contribuable américain paie ses impôts pour financer des armées qui commettent autant d’atrocités et de pillages. Il faudra par la suite les inciter à quitter le pouvoir, et ils ne peuvent nullement résister à l'ordre de Washington. Ils ont, tous les trois, causé trop de souffrance aux populations de la région, et surtout trop longtemps (Museveni, 26 ans ; Kagamé, 18 ans ; Kabila, 11 ans).

Dans tous les cas, les trois régimes n’étant pas destinés à durer éternellement, il n’y a pas de tabou à ce qu’on envisage de les accompagner vers la sortie.

La troisième difficulté sera de s’assurer que le départ des trois dictateurs se déroule avec le moins de dégâts possibles et que leurs successeurs œuvrent pour la paix dans la région.

Barack Obama peut aussi décider de ne rien faire. Il sera dès lors difficile pour les Africains et les Noirs en général, d’accuser les dirigeants occidentaux d’inaction. On dit souvent que les Occidentaux n’agissent pas parce que ce sont des Noirs qui se font massacrer. La réplique sera immédiate : « au moment où six millions de Noirs se faisaient massacrer au Congo, un Président noir était resté indifférent à la Maison Blanche ». Même l’Amérique se demandera si, après être passé à côté d’un holocauste comme celui-là, à quelques distances du pays de son père, Barack Obama mérite vraiment de figurer aux côtés de ses illustres prédécesseurs (Roosevelt, Lincoln, Clinton,…).

Boniface MUSAVULI



[1] Les experts de l’ONU ont signalé l’entrée à Goma de plus de mille soldats de l’armée nationale rwandaise (http://www.rfi.fr/afrique/20121203-rdc-le-rwanda-aurait-facilite-prise-goma-le-m23-selon-experts-onu).

[3] Guerre d’Ouganda (1981-1986 : Museveni Commandant, Kagamé un des officiers maquisards), guerre du Rwanda (1990-1994 : Kagamé avec l’appui de Museveni), Première Guerre du Congo (1996-1997 : guerre d’agression déclenchée par les Présidents Kagamé et Museveni), deuxième Guerre du Congo (1998-2003 : guerre d’agression déclenché par les mêmes Présidents), guerre du CNDP/guerre du Kivu (2003-2009 : provoqué par le général Laurent Nkunda soutenu et aujourd’hui protégé par le Rwanda), guerre du M23 (2012 : milice créée, soutenue militairement et parrainée par les régimes de Museveni et de Kagamé, selon les rapports de l’ONU). Aucun autre Président en Afrique n’a provoqué autant de guerres.

 

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Massacres du Congo : Obama et son « holocauste »

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19 réactions à cet article    


  • Soi même Soi même 7 décembre 2012 11:30

    Le paradoxe des présidents Américains, ils aiment toujours présenté le coté face, et omet de montré le coté pile.

    Dans la liste d’exemple de ses Présidents, il est très facile de mettre en évidence leurs faces sombres qui est toujours soigneusement escamotés.

    Quand à l’Afrique, il ne faut pas se faire d’illusion, c’est le terrain privilégié de la Mondialisation, et en cela c’est une Terre de martyrs et un laboratoire, et ce qui se vie en Afrique actuellement sera le lot de notre future très proche , la barbarie Mondialisé !


    • Alois Frankenberger Alois Frankenberger 7 décembre 2012 14:32

      A quoi sert l’armée congolaise puisqu’elle n’est pas capable de défendre son territoire ?

      Pourquoi les Congolais n’organisent ils pas une levée en masse pour chasser les envahisseurs ?

      Peut être que des citoyens en armes seraient plus efficaces qu’une armée de métier qui n’est manifestement pas à la hauteur : la seconde guerre mondiale a été accomplie par des conscrits finalement.


      • Alois Frankenberger Alois Frankenberger 7 décembre 2012 16:18

        Les forces des USA et des Russes c’était des conscrits et en face également.


      • Alois Frankenberger Alois Frankenberger 7 décembre 2012 16:25

        Et qui dit conscrits dit gars de 18 à 20 ans qui ont été formés pendant six mois avant d’aller au casse pipe.


      • MUSAVULI MUSAVULI 8 décembre 2012 00:17

        Salut Alois Frankenberger !
        Il n’y a plus d’armée au Congo depuis le départ du Maréchal Mobutu en mai 1997. Il y a un assemblage de soldats désordonnés et indisciplinés. Le peu d’armée qu’il y a au Congo, ce sont des casques bleus, dont vous savez, comme moi, qu’ils ne se battent pas pour défendre un territoire national et son peuple. Ils se contentent d’assurer une « présence dissuasive ».

        Quant à la révolte des Congolais, elle a déjà eu lieu plusieurs fois. mais une révolte n’aboutit au changement qu’à deux conditions :

        1. il faut que le dictateur en face soit à peu près raisonnable et accepte, comme en Tunisie et en Égypte, de partir au bout d’un certain nombre de morts
        2. que l’opinion internationale et les médias relayent la révolte du peuple en colère.

        Au Congo, ces deux conditions n’ont jamais été remplies. Au Congo, le dictateur massacre sans compter. Si vous êtes mille à lui résister, comme au Bas-Congo en 2007 et 2008, il vous massacre l’un après l’autre jusqu’au dernier. Human Right Right a indiqué dans son rapport que plus de mille personnes avaient été massacrées dans la Province du Bas-Congo.

        La deuxième condition n’est pas, elle non plus possible. Lorsque Joseph Kabila et ses alliés rwandais entreprennent de massacrer les Congolais, les diplomates et les journalistes dans le pays préfèrent se taire, alors qu’ils doivent relayer l’information. C’est ainsi qu’il y a eu mille morts dans le Bas-Congo dans le silence des diplomates et des médias occidentaux qui, pourtant, sont tous au courant de ce qui s’est passé. C’est ainsi également qu’en novembre 2011, Joseph Kabila a fait massacrer plus d’une trentaine de personnes à Kinshasa, sous le silence des journalistes et des diplomates.

        Quant aux « citoyens en armes », comme vous l’évoquez, c’est déjà le cas depuis 1996, dans les provinces de l’Est du pays. L’occupation réagit de façon effroyable en massacrant les familles des résistants, toujours dans le silence des capitales occidentales qui continuent de verser des centaines de millions d’euros aux gouvernements rwandais et ougandais.
        Mais la résistance des autochtones continue avec les moyens de bord.

        Bref, le peuple congolais n’est pas endormi. Il fait ce qu’il peut. Faire croire qu’il ne fait rien, c’est terrible. Aucun peuple occupé et massacré (Juifs, Français) n’a consenti à autant de sacrifice pour sa liberté. Déjà six millions de morts au Congo parce que le peuple congolais refuse l’occupation et le pillage qui lui sont imposés.


      • Romain Desbois 7 décembre 2012 15:21

        que dire après avoir lu ça sinon rien.

        A ce demander si un jour l’humanité sortira de la barbarie. smiley


        • Romain Desbois 7 décembre 2012 15:23

          Le peu d’intérêt que semble susciter cet article est peut-être dû à la gêne occasionnée .

          Je préfère penser cela.

          Merci Musavuli.


          • MUSAVULI MUSAVULI 8 décembre 2012 00:19

            Salut Romain Desbois,
            Si ça gêne, c’est que ça correspond à ce qu’on croit vraiment, et c’est malheureusement la terrible réalité du Congo.


          • Alois Frankenberger Alois Frankenberger 7 décembre 2012 15:34

            Il y a 80 milions de Congolais ( d’après ma carte du monde d’un fabriquant bien connu ) et le mouvement rebelle qui terrorise comporte au maximum 10000 hommes et l’auteur essaie de nous faire croire que tout ça c’est à cause des USA ou des Européens.

            Il me semble au contraire que les premiers responsables de ce fiasco, ce sont les Congolais eux même qui n’ont manifestement pas la volonté d’affronter ces brigands.

            Congolais, où est ton honneur ?


            • Alois Frankenberger Alois Frankenberger 7 décembre 2012 16:23

              Ben tiens !

              Et avant qu’on aille chez eux ils ne se faisaient soit disant pas la guerre entre tribus !

              TOUTES les populations humaines sont font la guerre depuis TOUJOURS et les Africains n’échappent pas à la règle : il suffit de voir tout le matériel qu’ils avaient mis au point avant qu’on pose le pied chez eux.


            • MUSAVULI MUSAVULI 8 décembre 2012 00:29

              Je vous ai répondu un peu plus haut, Alois. S’il ne s’agissait que de quelques brigands, l’affaire aurait été réglée depuis des décennies. Il s’agit des multinationales. les mêmes qui jettent des milliers de travailleurs dans le chômage du jour au lendemain en Europe et en Amérique, parce qu’il faut fermer une usine pas assez rentable. les mêmes qui jettent des familles entières sur la rue aux États-Unis parce qu’elles ne peuvent pas rembourser les dettes immobilières. Ces multinationales ont découvert une réserve minière et un peuple qui tient juste à vivre sur ses terres. Ceux que vous appelez « quelques brigands » sont le poste avancé des armées des pays déterminés à être les mercenaires de ces multinationales pour leur procurer les métaux précieux dont elles ont besoin à moins cher.

              Quand vous avez compris ce schéma, vous comprenez ce qui se passe au Congo. Ce n’est pas une affaire de quelques brigands, c’est une affaire de guerre des multinationales contre les peuples. Et cet holocauste qui se produit au Congo peut arriver à n’importe quel peuple, même le peuple français.


            • filo... 7 décembre 2012 21:58

              « Bill Clinton a mis fin aux massacres dans les Balkans en mobilisant les forces de l’OTAN contre la Serbie »
              Vous faites du prêt à penser. Réfléchissez un peu et vous comprendriez certainement très vite que là il s’agit du pompier pyromane.

              USA maintient un mythe de libérateur, justicier, gentil shérif et méchant amer indien. Tiens en parlant damer indien rappelez vous qu’au au début de la conquête de l’Ouest vivait la bas plus de vingt millions de ces amer indiens. ET un siècle plus tard il ne restait plus que 600’000 !!

              Et ça c’est le plus grand génocide dans l’histoire de l’humanité !
              Perpétrer par vos amis américains !


              • MUSAVULI MUSAVULI 8 décembre 2012 00:34

                Filo,
                Les Américains ne sont pas mes amis. Si je m’en réfère à eux, et je ne suis pas le seul, c’est que je considère qu’ils sont un peuple qui a commis énormément d’erreur et qui n’hésite pas à reconnaître ses erreurs. On peut donc envisager de construire et de réfléchir plus avec les Américains, qui reconnaissent leurs erreurs qu’avec les peuples qui refusent de reconnaître leurs erreurs. C’est la seule qualité de la société américaine, en particulier, des sociétés démocratisées, en général.


              • filo... 8 décembre 2012 01:03

                Et quelles erreurs ont ils reconnus ?
                D’avoir massacré 20 millions damer indiens ?
                Du concret et pas du bla, bla !


              • Annie 8 décembre 2012 00:49

                Merci pour cet article. Je reviendrai sur un point que vous avez évoqué. Même sous Mobutu, l’armée était sous-payée, mal équipée, et le pays était en proie à une terrible corruption parce que les fonctionnaires, enseignants, médecins, douaniers ne savaient jamais quand ils allaient être payés. J’ai assisté en 1983 à des saluts aux drapeaux dans des villages zairois, avec des soldats dépenaillés, en haillons et sans chaussures, mais armés. Il est difficile de comprendre à quel point les Congolais doivent faire preuve d’ingéniosité pour survivre. Ce qu’il est également difficile de comprendre, parce que cela remet en question les idées préconçues et la notion d’unité du continent africain , est qu’il n’existe pas de sentiment de solidarité entre peuples africains. Quelle que soit la responsabilité des pays occidentaux, et elle est immense, d’autres pays africains ont pris la relève, pas seulement les « usual suspects » mais aussi les Angolais qui sont venus se battre au côté du RPF et qui ont rivalisé de cruauté avec les Rwandais et les Ougandais, parce que ce pays tellement pauvre renferme les plus grandes richesses du monde. On ne saura jamais le nombre exact de congolais qui ont trouvé la mort au cours des vingt dernières années, 5 ou 6 millions, peut-être plus, et leur calvaire continue. 


                • toyet 8 décembre 2012 10:40

                  A lire carnage de Pierre Péan, ignoré des médias c’est bien dommage sauf pour la bonne conscience de certains.


                  • Corinne Colas Corinne Colas 9 décembre 2012 21:16

                    « La souffrance des Congolais est donc amplifiée par l’exploitation illégale de ses richesses minières, trop juteuses pour que les consciences se libèrent et se traduisent en engagement concret pour y mettre un terme. (..) d’innocentes personnes meurent par millions parce que tout le monde décide de se taire. »


                    ... et nous en sommes les bénéficiaires.


                    Extrait d’un article de ........ 2010 !

                    par libertus 2010-12-21 – 16:04:12

                    « Le pays recèle plus de la moitié des réserves mondiales de cobalt, 10% de celles de cuivre, 30% de celles de diamant et plus de 70% des réserves de coltan (3/4 des réserves mondiales), un minerai qui entre dans la composition de produits de haute technologie.

                    En plus de réserves de minerais stratégiques, dont le germanium, la RDC dispose aussi de gisements significatifs encore inexploités d’or, de manganèse, de bauxite et de minerai de fer.

                    LE PARADOXE DES RICHESSES

                    Les révélations du magazine New African permettent d’asseoir les mobiles réels des guerres récurrentes qui continuent à fragiliser le processus du retour de la paix en RDC. De même que les raisons de la grande ruée vers la RDC dont l’Occident et la Chine ont fait montre.

                    Disons-le tout de suite, peser 24.000 milliards USD, ce n’est pas une mince affaire. Un tel poids, en termes de numéraires, ne peut que raviver les appétits gloutons de tous les grands du monde mais en même temps cerner l’intérêt de la RDC sur la scène internationale. »


                    Continuez à dénoncer ! 

                    • MUSAVULI MUSAVULI 11 décembre 2012 00:19

                      Corinne,
                      J’ai rarement eu de réaction aussi « profond » sur Agoravox. Vous avez touché, en quelques « clics » le point que de nombreux lecteurs d’Agoravox négligent. Le Congo est, avant tout, l’affaire de tout le monde. Quand j’utilise mon téléphone portable, je me rends compte qu’il y a des minerais de sang dans l’appareil, que je peut porter plainte contre les magasins pour les obliger à me dire s’il y a de minerais congolais dans mon portable. Et il y a de l’argent à gagner en engageant cette procédure. Et pourtant personne ne fait rien. Des six millions d’hommes de femmes et d’enfants, personne ne fait rien pour le peuple congolais. On se contente des formalités comme ces missions de l’ONU ou des ONG qui gèrent les budgets alors que le peuple congolais a besoin d’avocats, des homes et des femmes qui le défende. Rien de tout ceci n’est fait et un peuple continue d’enterrer six million de ses enfants, femmes et fils Avec le poids des multinationales, sommes-nous toujours des démocraties ? C’est la question que le monde entier devrait se poser....


                    • le moine du côté obscur 9 décembre 2012 22:43

                      Je vous trouve d’une grande naïveté en attendant quoique ce soit des dirigeants occidentaux, seriez vous une de ces personnes qui croient en leurs boniments sur la démocratie et les droits de l’homme ? Ce ne sont que des arguments marketing pour tenter de masquer maladroitement ce qu’ils sont. Il n’y a qu’à voir comment les dirigeants étasuniens sont élus pour comprendre la réalité de ce genre de pays. Ces pays sont des ploutocraties quand on n’a pas compris cela à mon avis on n’a rien compris. Partant de là ces « aimables » toutous ne font qu’obéir à leurs maîtres. Ils s’en fichent pas mal que des millions de gens crèvent tant que le fric coule à flot et ce n’est pas parce que Obwana est un mulâtre qu’il se préoccupe de la mort de ses frères de couleur (d’ailleurs c’est sans doute seulement cela qu’ils ont en commun). Il n’est qu’un pion qui n’a pas son mot à dire sinon il risque de finir comme Kennedy dont l’étrange mort devrait intriguer tous les esprits un tant soit peu éveillés. Tant que les « maîtres du monde » trouveront un intérêt à la destruction du Congo et de son peuple rien ne changera d’autant plus qu’ils ont des esclaves nègres pour faire leur « noir » travail. Moi-même brun de peau et africain je suis sidéré qu’il y ait toujours des « nègres » pour tuer mes frères et soeurs bruns de peau. Tant qu’il y aura des gens indignes pour faire le sale boulot de quelques psychopathes avides de pouvoir les choses ne changeront point. 

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