Pussy Riot agressées : info ou intox ?
L’une des infos du jour en provenance d’Europe de l’est est l’agression annoncée de deux Pussy Riots. Un groupe de six hommes jeunes seraient entrés dans le McDo où elles prenaient leur petit déj en compagnie de leur équipe, à 7h20 du matin.
La scène se serait passé à 400 km à l’est de Moscou, dans la ville de Nijni-Novgorod. Les Riots devaient aller visiter une prison. Elles auraient été attaquées au spray d’antiseptique et avec des objets lancés sur elles. La scène a été filmée et postée sur youtube (vidéo en fin de billet).
Elles font état d’un certificat médical.
Après le choc des images auxquelles j’ai d’abord cru, choc que j’ai exprimé sous mon précédent billet, un commentateur m’a fait remarquer des éléments peu vraisemblables. D’abord, le fait d’aller visiter une prison, activité moralement valorisante. Mais comment peut-on aller visiter une prison ? En Suisse, essayez d’en faire la demande. Même un médecin n’aura pas l’autorisation. Elle n’est donnée qu’aux autorités ou à des commissions d’enquête en cas de problème.
Les journalistes, si prompts à relayer tout ce qui peut obscurcir l’image de Poutine, pourront leur demander dimanche comment
elles, anciennes condamnées, harcelant le pouvoir, ont reçu une autorisation de visite d’une prison. En effet l’une d’elle sera - comme cela tombe bien - au festival du Film et Forum International sur les Droits Humains (FIFDH), dimanche 9 à 16h30, à Genève, pour un débat sur la Russie. A la Maison du Grütli.
D’autre part, l’agression se serait déroulée en présence de leur équipe, du personnel du McDo, de clients, et personne n’aurait bougé pour les défendre ?
Enfin comment les hommes montrés comme agresseurs peuvent-il se laisser filmer à visage découvert, sans arracher les portables de ceux qui les filment ?
Soit l’agression est vraie et il faudra donner un peu plus d’explications. Soit c’est une mise en scène. Auquel cas elles devaient être sorties de ce festival.
Au surplus je remarque que les médias ont relayé largement cette info (ou intox), mais qu’aucun - à part le télétexte romand - n’a mentionné le questionnement du ministre estonien sur les snipers de Kiev, dont je parle dans le précédent article. Tiens tiens...
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