Travailler en Russie
Alors qu'Eurostat annonce une nouvelle hausse du chômage en Europe, au delà de 10%, le nombre de sans emplois en Russie revient à un peu plus de 5%, son niveau d'avant la crise. Et le nombre de CV étrangers envoyés à des sites de recrutement russes est en constante augmentation.
Le nombre de ressortissants des pays européens qui cherchent du travail en Russie est en constante augmentation. Un responsable du site russe "Head Hunter" (http://hh.ru/) déclarait récemment à un journaliste du quotidien "Komsomolskaya Pravda" (http://kp.ru/daily/25911.4/2865487/), "le nombre de CV de candidats étrangers a augmenté de 10% en 2011 par rapport à 2010".
Le réseau de recrutement en ligne "The Network" a publié des statistiques, publiées également par "Komsomolskaya Pravda" quand au nombre de candidats disposés à travailler en Russie. D'après ces chiffres, 36% des Finlandais contactés se sont dit prêts à travailler en Russie, 13% des Canadiens, 11% des Anglais, 10% des Français et 9% des Allemands.
Dans quel domaine de l'économie russe retrouve-t-on ces étrangers ?D'après le site de recrutement "Super Job" (http://www.superjob.ru/), 42% travaillent dans le commerce et la vente, 25% dans la construction et l'immobilier, 18% dans l'agro-alimentaire et l'agriculture, ou les transports et la logistique.
Qu'est-ce qui attire les étrangers en Russie ? Tout d'abord, la situation du marché du travail dans leur propre pays. Selon Eurostat, il y a 17 millions de sans emploi en Europe soit un peu plus de 10% de la population en âge de travailler. En Russie, le chômage est redescendu à ses niveaux d'avant crise, soit un peu plus de cinq pour cent.Et, selon Michel Page Russie, il est beaucoup plus facile pour un étranger européen de trouver du travail en Russie que dans son propre pays.
Ensuite la fiscalité. L'impôt sur le revenu des personnes physiques est de 13%, quelque soit ce revenu.
Enfin, pour ceux qui connaissent un peu le pays, l'ambiance générale d'optimisme qui laisse penser que tout est encore possible à ceux qui désirent entreprendre. Les conditions de travail sont de ce fait un peu différentes. Des cadres étrangers en Russie interrogés par "Komsomolskaya Pravda" faisaient part de leur étonnement quand aux horaires de travail, par exemple. Un cadre Danois, ancien de Danfoss déclarait :"chez nous on commence le travail à neuf heures et à dix huit heures il n'y a plus personne. Ici, il n'est pas rare de voir les gens travailler jusque dix neuf ou vingt heures".
Depuis la crise de 2008, le niveau hiérarchique moyen des cadres étrangers en Russie a baissé sensiblement et, d'après le site de recrutement "Super Job", le nombre d'étrangers n'est pas suffisant pour la demande.
D'après Serguei Smirnov, directeur du département de la politique sociale à l'Ecole Supérieure d'Economie de Moscou, il y a de la place en Russie pour les spécialistes étrangers parce que le système d'enseignement russe, ces vingt dernières années, a produit beaucoup trop de juristes et d'économistes, et pas assez d'ingénieurs, de programmeurs ou de gestionnaires.Le seul réel frein, est la barrière de la langue, car si un directeur général peut se voir affecter un traducteur, ce n'est pas le cas lorsque l'on descend dans la hiérarchie. Là, il faut absolument parler russe pour communiquer dans l'entreprise (et au supermarché…).
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