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Ultralibéralisme et guerre sociale : La France dans les griffes du Pentagone

Alors que dans les années 60 l'idéologie dominante était celle de la « modernisation » de la société par l'élévation du niveau de vie moyen sur le modèle de l' « american way of life  », aujourd'hui quelque chose a changé. La notion de prospérité commune s'est mutée en une compétition individualiste ne bénéficiant qu'aux plus aptes. La conquète de droits sociaux est détournée dans la reconnaissance juridique de catégories marginales, dans un mouvement « libéral » qui a dépourvu de toute légitimité et de toute portée générale les droits syndicaux, politiques et sociaux des masses. Ces contingents populaires - qui ont fait l'essentiel des efforts dans la phase industrielle - se retrouvent abandonnés à la précarité sociale, sous la menace immédiate d'une féroce répression policière et pénitentiaire, sans aucun projet collectif cohérent et valorisant, ni autre perspective actuelle que la sous-culture du «  tittytainment  ». Après des décennies de crise économique et sociale, tout ce qu'il reste de cette modernité – outre le miroitement de quelques innovations technologiques coûteuses – est l'idée centrale d'un sacrifice nécessaire sur le vague espoir d'entrevoir une lumière au bout du tunnel. Ce qui ne signifie rien d'autre qu'une contradiction logique, puisqu'on se trouve ici en présence d'une rhétorique typiquement anti-moderne.

Dans ce contexte ce qui nous intéresse c'est la compréhension objective de ce nouveau modèle de société quand, à la manière d'un puzzle, chaque élément trouve sa juste place, jusqu'à former une image cohérente et intelligible.

Or cette reconstitution rationnelle risque de décevoir. Loin de l'espoir d'un monde meilleur et d'une évolution positive de l'Histoire, le constat pourrait s'établir sur des circonstances plus sinistres. Tout d'abord sur le renoncement des élites politiques à améliorer les conditions économiques et sociales au bénéfice du plus grand nombre, ce qui joue en défaveur de la stabilité de l’État. Ensuite sur le retour d'une tyrannie sanglante et l'organisation d'un nouveau système féodal pour le compte de sociétés multinationales. A cette manœuvre on retrouve avec constance l'action d'une organisation puissante et peu soucieuse des règles du droit : le Pentagone.

A l'occasion d'un bref retour sur certains malentendus historiques, il serait donc judicieux d'éclairer cette mise en place d'une mondialisation culturelle et économique sous contrôle US et selon les termes d'une stratégie de guerre sociale qui place la France - et tant d'autres nations à l'origine libres et souveraines - dans les mains criminelles de quelques aventuriers.

Longtemps nous avons mis les erreurs et les dégats causés par cette jeune nation sur le compte de l'enthousiasme et de l'inexpérience. Désormais il n'est plus l'heure - pour la France en particulier - de se laisser chahuter voire déchirer par le rapace nord-américain, mais de lui apprendre le respect et le sens du devoir. Ceci va dans le sens naturel des choses. Il est de la responsabilité de la « Grande Nation » - qui a pris dès l'origine sous sa tutelle émmancipatrice cette nouvelle puissance - de rétablir désormais les conditions d'un équilibre et d'une harmonie dans le concert des nations.

Inutile de dire que ce texte ne concerne pas les inconditionnels partisans de « l'oncle d'amérique  » : qu'ils soient naïfs admirateurs de ces fantaisies telle Disneyland ; ou les complices et autres larbins d'une tyrannie annoncée qui sauront plus tôt que tard où abouti le chemin tortueux de la déloyauté. Qu'ils passent donc leur chemin, ceci ne les regarde pas. Nous n'accorderons qu'un intérêt limité à leurs chamailleries, tout en veillant à contrecarrer leurs initiatives dangereuses.

Sun-Tzu disait :

«  Il est d’une importance suprême dans la guerre d’attaquer la stratégie de l’ennemi.  »

Ceci imposerait de connaître toutes les facettes de la stratégie hégémonique U.S. et ses moyens de domination ou d'abaissement utilisés à l'égard des autres Etats. Cependant il faut veiller à ne pas tomber dans le piège de l'anti-américanisme primaire. La responsabilité de chaque Etat d'analyser en toute objectivité sa situation, ses besoins et ses échecs et d'agir en conséquence ne doit pas se défausser dans l'accusation systèmatique de l'ingérence impérialiste, de la stratégie conjointe des multinationales ou des menées obscures d'un ennemi intérieur. Dans chaque Nation, l'autonomie politique et juridique et les marges d'initiative dans les secteurs économiques, sociaux et culturels doivent être valorisées et renforcées par concensus afin d'atteindre l'objectif essentiel de la stabilité.

Néanmoins il est impossible de négliger cette capacité d'influence éminente et son impact déstabilisateur éventuel [1]. Notre objectif est d'évaluer non seulement le niveau de menace potentielle qu'est suceptible de faire peser sur la nation française cette stratégie globale soutenue par une puissance militaire indéniable, assistée par des services secrets bien organisés et renforcée par son redoutable complexe militaro-industriel et financier, mais surtout de décrire un type de menace souvent non-dite mais pourtant effective, actuellement exercée et qu'il s'agit de déjouer jusqu'à y mettre un terme définitif. Au travers de quelques cas historiques, qui permettent d'observer en creux l'impact de cet impérialisme, nous rechercherons donc ces éléments significatifs d'un modèle stratégique auquel une parade doit être envisagée et activée.

Pour mettre en valeur ces cas révélateurs d'une logique stratégique, il s'agit de mettre un ordre didactique dans une série d'évènements et d'innovations, par progressivité chronologique. Dans l'impérialisme nord-américain plusieurs époques se distinguent nettement.

On pourrait faire allusion à une sorte de « pré-histoire » de ce mouvement politique avec la colonisation des barons-marchands anglo-saxons (accompagnés d'un petit peuple de chercheurs d'or, de trappeurs, d'agriculteurs, de cavaliers et de commercants), dans la criminalisation des peuples natifs par la violation systématique de tous les traités conclus avec eux, puis l'esclavage sudiste et l'essor industriel nordiste, etc.

Le premier âge impérialiste est encore brutalement naïf. C'est l'époque des équipées militaires rocambolesques, des ambitions crues et ouvertement corruptrices des magnats de l'industrie et du commerce, des traités d'amitié qu'en Asie on qualifiera d'inégaux. Ce premier age semble prendre fin avec F. D. Roosevelt et l'avènement de l'industrie du cinéma hollyhoodien.

Le deuxième age, à la suite de la 2nd guerre mondiale, prend la forme de la respectabilité et de la normalité. Il s'agit non seulement de camoufler cette brutalité habituelle dans le pillage grâce aux nouveaux moyens de propagande, mais aussi d'adopter un discours officiel normateur. En technicolor et sur grand écran, l'influence nord-américaine doit faire la conquête des esprits en même temps que celle des ressources de peuples captivés. Les services secrets sont dirigés vers cette normalisation culturelle où l'influence impérialiste doit se présenter comme l'évidence du bon sens, du bon droit et du bien-vivre. Les traités ne sont plus déclarés d'amitié, certes, mais ceux de la paix, de la sécurité et de la prospérité : c'est encore mieux lorsqu'il s'agit de les promouvoir depuis les chaires de l'O.N.U., du F.M.I., de la Banque mondiale, ou de l'O.T.A.N. Tout ceci n'empêche pas les vieilles pratiques... puisqu'il ne s'agit que de falsification et de diversification. D'une part on présentera un programme quasi-humaniste aux Etats sous influence et vassaux, de l'autre on se déclare en croisade sous le drapeau de l'anti-communisme, dans les formes les plus cruelles de l'ingérence et de la déstabilisation politique, économique, sociale et bien sûr militaire, contre ces nations (et à l'intérieur des nations contre des mouvements contestataires) qui ne souscrivent pas aux ambitions et conditions des oligarques U.S. & Cie. Au fond rien de nouveau, mais que d'ingéniosité et de nouveautés dans la forme !

On pourrait aussi évoquer une troisème époque impérialiste. Après la chute de l'U.R.S.S. un âge de la « mondialisation heureuse » est proclamé. Sans alternative politique, sans ennemi à combattre, d'autres formes de menaces sont à inventer pour justifier de l'entretien d'un dispositif militaire impressionnant, d'un système de renseignement aux capacités technologiques démesurées. La lutte contre la drogue, contre la misère n'offrent visiblement pas de prétexte suffisant. Mais celle contre le terrorisme ouvre opportunément de belles perspectives pour les militaires et les marchands U.S. ou leurs complices. Pour peu que personne ne veille à regarder clair pour y mettre bon ordre…

Equipées militaires et traités d'amitié

Entre 1845 et 1935, l'impérialisme US se manifeste par une stratégie d'occupation militaire et de traités sous contrainte.

La guerre contre le Mexique de 1845 à 1848 « est déclenchée lorsque le Congrès américain vote l'annexion du Texas en 1845. […] Par le traité de Guadeloupe Hidalgo signé le 2 février 1848, le Mexique cède aux États-Unis le Texas, la Californie, l'Utah, le Nevada, le Colorado, le Wyoming, le Nouveau-Mexique, et l'Arizona (la moitié de leur territoire), pour 15 millions de dollars. » [2]

Le 8 juillet 1853, le commodore Matthew Perry amène à l'empereur du Japon un message d'amitié du président américain Franklin Pierce. En fait d'amitié, il s'agit d'une injonction à se soumettre. Lors d'une seconde visite, le 13 février 1854, le commodore Perry commande sept navires de guerre, dont quatre à vapeur. Il se fait menaçant et exige du shôgun qu'il ouvre les ports japonais aux navires de commerce et aux baleiniers américains. Les représentants du Shôgun signent un traité le 31 mars 1854 à Kanagawa par lequel ils garantissent le rapatriement des éventuels naufragés. Ils consentent aussi à ouvrir les ports de Shimoda et Hakodaté aux navires de commerce battant pavillon américain. Ils offrent enfin aux États-Unis un statut de faveur et accueillent en 1856 un premier consul américain, Townsend Harris. [3]

La guerre Hispano-Américaine de 1898 permet aux Etats-unis d'occuper Cuba et des possessions espagnoles dans la mer des Caraïbes. « Avec le traité de Paris, l'Espagne a reconnu l'indépendance de Cuba, tout en cédant les Philippines, Porto Rico et Guam aux États-Unis en échange d'un versement de 20 millions de dollars américains » [4]

Entre 1899 et 1901 les Etats-unis participent à la Guerre des Boxers contre la Chine. Aux termes d'un traité de paix aux conditions délirantes, la Chine est soumise à payer à une « coalition internationale » de 8 nations une indemnité de 982 millions de taels d'argent Haikwan, intérêts compris. [5]

Une guerre américano-philippine entre les forces armées des États-Unis et les Philippines dura de 1899 à 1913.

La guerre des Bananes est une expression utilisée pour décrire l’intervention des États-Unis en Amérique latine jusqu'en 1935. Ces guerres provoquèrent un engagement à Cuba, au Mexique, à Panama, dans la zone du canal de Panamá, en Haïti (1915-1935), en République dominicaine (1916-1924) et au Nicaragua (1912-1925 et 1926-1933). En novembre 1906 T. Roosevelt se rend en visite officielle à Puerto Rico et à Panama pour inspecter les travaux du canal. C’est le premier déplacement officiel d’un président américain à l’étranger.

Le témoignage du général S.D. Butler constitue une synthèse remarquable sur cette période :

« En bref, j’étais un racketteur, un gangster au service du capitalisme. J’ai aidé à sécuriser le Mexique, plus particulièrement la ville de Tampico, au profit des groupes pétroliers américains en 1914. J’ai aidé à faire de Haïti et de Cuba un endroit convenable pour que les hommes de la National City Bank puissent y faire des profits. J’ai aidé au viol d’une demi-douzaine de républiques d’Amérique centrale au bénéfice de Wall Street. J’ai aidé à purifier le Nicaragua au profit de la banque américaine Brown Brothers de 1902 à 1912. J’ai apporté la lumière en République dominicaine au profit des entreprises sucrières américaines en 1916. J’ai livré le Honduras aux entreprises fruitières américaines en 1903. » [6]

Il réalise vers la fin de sa carrière militaire que le corps des Marines - en particulier - n'est que le jouet de puissantes compagnies industrielles, commerciales et financières particulièrement actives à Washington. Il se décrit lui-même comme « un gros bras de la haute société […] un raqueteur du Capitalisme ».

Il y a dans ces situations une logique évidente. Ces traités commerciaux, dits d'amitié, mettent en place un cadre juridique et diplomatique déterminant. Les privilèges et avantages indus qu'ils concèdent à l'une des parties en font des propositions inacceptables, si n'était la menace d'une contrainte militaire effective et irrésistible. Dans ce cas évident de nullité de la convention, seul le maintien de cette menace, sous les formes de pression les plus diverses, permettra l'exploitation des avantages acquis.

La permanence de cette terreur implique un effondrement de la résistance du pays soumis. C'est alors qu'un gouvernement « ami », acquis à la cause de cette injustice fondamentale, doit prendre le relais pour soumettre à son tour une population hostile à ces obligations, aux conditions inacceptables et nocives et contraires aux conditions de son développement économique et social. Dans ces républiques fantoches, la menace d'intervention militaire est remplacée par une féroce politique de répression intérieure. C'est alors qu'il sera utile de parler de guerre sociale.

Cette politique étrangère de chantage diplomatique et d'intervention militaire participe donc à une vaste entreprise d'extortion des ressources, de piraterie commerciale et de corruption financière. Les forces militaires déployées à l'exterieur ne contribuent, en fin de compte, qu'à soutenir ce projet lucratif et crapuleux. Elles assurent la sécurité des routes commerciales, des entrepôts portuaires, des délégations consulaires, dépots bancaires et des intérêts des ressortissants et de leurs sociétés minières, industrielles et commerciales. C'est cette sécurité de l’investissement étranger qui constitue la clé de voute des traités d'amitié et de commerce, dont l’État colonisateur tire le prétexte des obligations internationales contractées pour justifier intervention militaire et ingérence politique.

On peut prétendre comme le font certains [7] qu'il n'y ait pas de système cohérent dans cet impérialisme US. Mais en définitive même si les stratégies des acteurs diffèrent, il y a bien une articulation entre pouvoir politique, diplomatique et militaire et les agents économiques et financiers, voire une influence déterminente d'une oligarchie sur le gouvernement de l’État. Ce qui permet aux premiers de mettre en toute impunité des pays en coupe réglée et de drainer les ressources et d'accumuler les profits. Ce patrimoine légalement protégé par la métropole permettra d'utiliser des moyens démesurés à fins de propagande ou de corruption.

Ce qui manque est peut-être la volonté d'établir ces constats objectifs, de soulever les masques. Sinon sur le plan de la recherche académique il serait aisé d'étudier ces relations convergentes, ces dispositifs qui organisent les flux et l'instabilité qui en résulte. 

Bien sûr il ne s'agit pas de contester la défense légitime des droits des ressortissants, ni la nécessité de protéger le commerce et les investissements des compagnies US ou pas. Mais il est question d'autre chose, de décisions arbitraires, d'exclusivité commerciale accordée a quelques-uns ; d'interdiction et d'exclusion d'une zone d'influence de la concurence étrangère, de franchises douanières discutables ; de la négation pure et simple des droits de souveraineté, du principe de réciprocité et des mesures éventuelles et opportunes de protection des intérêts nationaux par les autorités légales des pays concernés. C'est à dire qu'en plein 20e siècle, les Etats-unis se permettent des libertés et imposent des conditions que n'auraient même pas envisagées ni reconnues les traités commerciaux du 16e siècle de la France avec le Levant ! Ces mesures unilatérales, profondément déstabilisatrices – directement ou indirectement - vont jusqu'à des mesures de sanctions extrêmes pour les pays concernés à l'encontre les gouvernements récalcitrants, soucieux de développer leur propre économie ou de diversifier leur partenariat. Elles vont de la mise sous embargo maritime [8], l'organisation de coups d’État, au financement d'expéditions punitives voire l'intervention directe d'un corps de marines US. C'est ce que la doctrine Monroe soutenue par T. Roosevelt indique par le terme de « gros baton dans le dos » .

Même à l'intérieur des Etats-unis les méthodes monopolistiques de ces grosses sociétés qui dégagent de gros bénéfices tout en bénéficiant d'un certain laxisme fiscal, c'est à dire sans vraiment contribuer aux recettes publiques mais en sapant l'émergence d'un tissu commercial et industriel intérieur, soulèvent l'indignation et impose l'application de lois anti-trust [9]. Toutefois il est révélateur de constater que l'application de ces lois est suspendue dès qu'elle pourrait bénéficier à ces pays d'Amérique latine sous tutelle en y fragilisant les positions acquises de ces sociétés. [10]

Normalisation culturelle...

Toutefois cette méthode « du gros bâton » pour être excellente au plan de son efficacité, pèche par sa grossièreté primitive. D'abord elle scandalise et provoque une forte contestation, ensuite contraste trop avec le rôle de gardien de la légalité, de « gendarme international » que s'attribue désormais les Etats-unis après 1945. Au fond sans y renoncer, il s'agit de lisser une image, de justifier par la légalité et le droit ces abus grotesques de violence et d'ingérence mafieuse. La méthode doit évoluer. Du crime organisé de notoriété publique, de la corruption manifeste, il faut passer par la dissimulation, par l'astuce juridique, par l'opacité d'officines discrètes, par le masque d'institutions respectables.

Au cours des années 30 jusqu'au début des années 60, la menace d'ingérence se fait plus discrète. Un coup d'arrêt y est porté par l'accession au pouvoir de Roosevelt et l'échec du complot fasciste des milieux d'affaires [11].

A l'issue de la 2eme guerre mondiale les Etats-unis, qui n'ont pas été directement touchés par le conflit, prennent un rôle de premier plan dans les affaires internationales. Sa capacité de production industrielle se trouve décuplée, ses réserves d'or en font une place financière normative, son statut de terre d'asile pour les philosophes, artistes et scientifiques européens, assure une position culturelle éminente. Toutes les conditions sont réunies pour prétendre à dicter des valeurs morales, juridiques et culturelles au monde entier. Ainsi l'ONU et de nombreuses institutions internationales sont intallées sur ce territoire dans une démonstation de légalisme et d'ouverture que n'aurait pas osé espérer l'administration Wilson.

Dès 1945 un programme d'ingérence culturelle [12] est mis en œuvre dans tous les pays européens sous tutelle. Il s'agit de substituer à l'influence de l'intelligensia marxiste ou celle plus généralement humaniste, une sous-culture favorable aux intérêts économiques et politiques outre-atlantique [13]. La cible à atteindre est cette littérature engagée, ce théatre populaire (inspiré de la culture classique grecque d'Euripide, Sophocle, etc.) : c'est à dire une culture qui offre les prémisses d'une réflexion approfondie sur la société, qui porte les éléments d'un débat rationnel et pertinent sur les conditions sociales et les valeurs politiques. Or il s'agit à la fois de s'opposer frontalement à toute diversité de la pensée et de la pousser par des problématiques binaires vers l'amalgame et des positions extrémistes ; mais surtout de faire diversion par des programmes de divertissement qui occuperont les cerveaux disponibles et conformeront les mentalités aux valeurs et comportements favorables aux intérêts de l'oligarchie US. Des créations dont l'interêt culturel est nul vont venir saturer tous les médias. Une critique soudoyée s'extasie devant des œuvres stéréotypées : le pop art, la pop culture remplacent peu à peu la culture populaire ou l'art classique. Les comics et cartoons vont capter l'attention émerveillée des enfants. Les chefs-d'oeuvres de niaiserie d'Hollywood tiendront en haleine les spectateurs.

En terme idéologique et culturel cette situation de domination diplomatique et de prédominance du commerce développe plusieurs discours : a. Le discours populiste qui utilise les exigences populaires de l'intérêt général pour mieux couvrir le progrès des intérêts particuliers ; b. celui du développement économique selon des termes statistiques absconds tel l'utilisation du PNB un chiffre moyen qui masque les inégalités réelles et la nécessité d'une redistribution pour dynamiser et diversifier le marché intérieur. c. le discours de société de consomation « american way of life », pendant que la culture pop s'impose par des représentation stéréotypées et vides de sens où toute dimension intellectuelle et politique a été expurgées, on popularise la marchandisation de tous les secteurs de la société. Cette culture (dite populaire mais qui émmane en réalité d'agences de désinformation nord-américaines) qui place l'hédonisme, la satisfaction individualiste et l'acquisition de produits manufacturés d'importation comme clé de voute du système social et indice de réussite socio-professionelle. Une culture de substitution ou d'aliénation mise au point selon des études universitaires et scientifiques sur le comportement humain, en science sociale et sociologie, etc. et appliquée depuis des instituts autorisés et officines subventionnées [14]. La médiatisation par l'industrie du divertissement offre le support d'une imprégnation des esprits où une logique d'élimination pure et simple des résistances - éloignée de toute esprit de négociation et de concilliation voire du simple respect de l'altérité - sera privilégiée (cf. jeu-simulation du conflit Cow-boys et Indiens). Il s'agit d'une idéologie complémentaire et d'accompagnement d'un régime de comptoire, de conquète des marchés car des flux de marchandises doivent être écoulées depuis les entrepôts portuaires des zones franches et les bénéfices exportées depuis les banques sous contrôle étranger.

Par le programme de la présidence Kennedy, l'accent est mis sur la modernité, le progrès que représente le marché américain de marchandises et de capitaux. Les gouvernements dans la zone d'influence US prendront cette occasion pour stimuler les secteurs productifs de l'économie nationale. Cette periode d'ouverture s'annonce sous les termes d'une stratégie du développement économique reformulés par l'Alliance pour le Progrès comme « un vaste effort de coopéation international dans le but de satisfaire les nécessités fondamentales des peuples d'Amérique en matière de logement, de terres, de santé et d'enseignement ». Cette inflexion politique si elle permet de réduire les tensions intérieures, confirme en définitive l'implantation des intérêts financiers de l'oligarchie par l'achat des banques nationales, l'importation de biens de consommation, en même temps qu'elle permet aux capitaux nationaux de quitter le territoire pour s'investir dans la métropole nord-américaine. Finalement cette importation coûteuse de produits étrangers et l'évasion fiscale qui se réalise sur les bénéfices commerciaux induisent le double déficit de la balance commercial et des paiements, une déstabilisation de la circulation monétaire (qui se manifeste soit par une pénurie de numéraire, soit par une inflation galopante) et pertes de recettes budgétaires : des facteurs qui contribuent à l'augmentation du chômage. Un réseau de conivence s'établit alors entre oligarchie nationale et américaine. L'imbrication de leurs intérêts économiques permettra à terme une alliance politique.

En coulisse d'une spectaculaire influence culturelle, une stratégie parallèle poursuit sa route. Sous le prétexte de lutte contre l'anti-américanisme et du Maccarthysme, un système de contôle et de fichage des intellectuels permet de réduire au silence les voix discordantes, de surveiller et d'interdire toutes les activités succeptibles de géner l'emprise mondiale des grandes compagnies industrielles US qui constituent un gouvernement de l'ombre.

L'ingérence politique se réalise sous la supervision de la CIA, dont les agents se substituent désormais à l'interventionnisme militaire, dans le but de maintenir les conditions de cette coopération économique fructueuse. Ces services secrets sont ainsi chargés de soutenir les politiciens, militaires ou journalistes soutenant les stratégies et programmes favorables à ces intérêts particuliers au dépens de l'intérêt national. (v. Coup d’État au Chili du 11 septembre 1973).

...et croisade de déstabilisation politique : le cas du Cambodge

Un moment dans l'histoire du Cambodge retient l'intérêt et offre une vue de coupe singulièrement éclairante. Comment éviter cette analyse de fond alors que les terribles conséquences de la prise du pouvoir par les Khmers rouges (Phnom Penh, avril 1975) sont constamment évoquées ? Malheureusement cette séquence historique se trouve régulièrement tronquée et présentée frauduleusement comme aboutissement d'un socialisme populaire et argument clé de la mouvance anti-communiste [15]. Singulièrement ce même discours est repris par une nouvelle mouvance dite « contre-terroriste » [16] : cette nouvelle raison sociale d'une extrême-droite fasciste et assez proche des intérêts U.S. dans le cadre d'une stratégie de la tension [17].

L'histoire du Cambodge, comme celle de son voisin le Viet-nam, est brillante. La généalogie royale de l’Empire Khmer remonte à l'an 803. A son apogée cet état contrôle un vaste territoire qui s'étend sur la Thaïlande, la Birmanie à l'ouest de la capitale Angkor, sur le Laos et le Viet-nam à l'est et sur une partie de la Malaisie. Les princes khmers, de culte brahmaniste puis boudhiste, s'entourent de philosophes, de lettrés et d’artistes et « la littérature sanscrite, soutenue par la royauté, y était florissante  [18] ». Menacé par le Siam (future Thaïlande) puis par Annam (futur Viet-Nam) alors sous influence chinoise, le royaume sera sauvegardée en 1863 par un protectorat français conclu entre Norodom Ier et Napoléon III. Avec la Cochinchine (Viet-nam du Sud), ce protectorat du Cambodge constitue une étape - avant d'être un territoire colonial - sur la route de la Chine, où les intérêts français sont en concurrence avec les britanniques. C'est en 1953, après une période d'occupation japonaise et avant la défaite française de 1954 dans une vaine tentative de pacification de l'Indochine (fédération des protectorats français du Tonkin, Annam, Laos, Cambodge), que le Cambodge accède à l'indépendance.

Le contexte des années 60-70 est violent. La guerre du Vietnam menée par les USA qui fait rage, impacte de plein fouet ce pays pacifique. Dans l'illégalité absolue, « Le volume de bombes déversé à l'époque sur le Cambodge par l'aviation américaine est trois fois supérieur à celui lancé sur le Japon pendant la Seconde Guerre mondiale. Des centaines de milliers de Cambodgiens sont amenés à fuir leurs villages pour se réfugier dans les forêts. » [19]

Dans la capitale Phom-penh le pouvoir d'Etat est l'enjeu d'une lutte d'influence entre les forces en présence. Les français ont écarté le prince héritier Sisowath Monireth. Militaire d'élite [20] et d'une loyauté irréprochable, mais jugé « indépendantiste » il doit laisser le trône à son neveu Norodom Sihanouk. Cependant De Gaulle par son discours de 1966 [21] prend le contre-pied de la stratégie US asiatique en plaidant pour la liberté des peuples à disposer d'eux-mêmes et la non-ingérence dans leurs affaires intérieures. Les américains, comme on l'a dit, « en croisade sous le drapeau de l'anti-communisme, dans les formes les plus cruelles de l'ingérence et de la déstabilisation » prétendent à un contrôle direct sur les autorités civiles et militaires du pays. Ils soutiennent une faction extrémiste qui ira jusqu'à chasser le roi Sihanouk du pouvoir. Le roi Sihanouk quant à lui entretient une politique ambivalente en écartant son oncle de la charge de la défense nationale, en y nommant Lon Nol - chef de la droite conservatrice - qui applique une méthode gestapiste de torture et d'élimination des opposants politiques [22]. Ceci alors que le roi se présente lui-même comme concilliateur et garant de l'unité nationale [23]... Ce paradoxe est résolu lorsque le général Lon Nol et le prince Sirik Matak, cousin du roi et proche de la droite libérale [24], renverseront Sihanouk pour imposer un régime fantoche pro-américain (18 mars 1970). En réponse les partisans du roi et du gouvernement en exil à Pékin (GRUNK) se rapproche des opposants les mieux organisés sur le terrain à savoir les Khmers rouges. Cette faction révolutionnaire, dont les chefs ont suivi un cursus universitaire en France, soutenue un temps par le Viet-nam et surtout par Pékin, est elle-même prise dans cette conflagration d'une violence totale. Poursuivie par les polices française, cambodgienne et la CIA : elle doit rester secrète et ne se présente que sous une forme anonyme où les niveaux de responsabilité sont partagés et multiples pour éviter une décapitation de la résistance [25]. L'ambivalence du pouvoir et ensuite le renversement de Sihanouk prive ce mouvement politique de toute base de négociation sérieuse et même d'interlocuteur.

La confrontation militaire s'annonce directe et impitoyable entre deux partis opposés et irréconcilliables. Enfin le climat de terreur causé par l'intervention militaire US et la haine des méthodes criminelles d'un régime fantoche et corrompu font basculer les masses paysannes dans un esprit de vengeance contre l'élite et la classe moyenne cambodgienne jugées complices. Il ne faut pas s'illusionner avec l'idée d'un peuple cambodgien ignorant sur sa situation critique. L'expérience de l’État d'urgence en Malaisie [26] où les atrocités policières britanniques ont éradiqué toute constestation politique, les affres de l'Indonésie de Soekarno [27], de l'Indochine française ou du Sud-Viet-nam ont parfaitement instruit chacun des peuples du Sud-est asiatique sur le prix d'une contestation de l'ordre occidental en général et étatsunien en particulier. Dans cette chaîne de causalité du drame final, on voit que l'ingérence américaine a joué un rôle déterminant dans le clivage binaire de la société et la guerre civile qui en suivra (sans oublier le jeu trouble de la France qui ira jusqu'à interdire au prince « indépendantiste » Sisowath Monireth – témoin génant de cette période – l'asile de l'ambassade en avril 1975). La capitale vidée de ses habitants, la population réduite aux travaux des champs et l'extrémisme de purges sociales, ethniques et politiques internes [28] font sombrer le pays dans le chaos jusqu'à l'intervention éclair de l'Armée populaire vietnamienne en 1978. [29]

On note l’effet de l’ingérence US et intervention militaire au Cambodge sur une population fragile sur laquelle on va s’acharner. Et ceci en balayant tous les projets de développement économique et culturel envisagés par le prince Norodom Sihanouk au profit d’une stratégie extrémiste élaborée au Pentagone et à Langley. En poussant de simples paysans à la guerre à outrance ce sont donc les USA qui portent en premier chef la responsabilité de la solution symétriquement radicale Khmer Rouge. Ils en récoltent surtout le bénéfice idéologique puisqu’ils pourront diaboliser « le communisme » en lui imputant les excès d’une faction inculte et abreuvée de haine (en fait instrumentalisée), tout en occultant dans les médias les raisons objectives de son émergence et leur implication calamiteuse - sans tenir compte des « avertissements que Paris a depuis longtemps multipliés à l’égard de Washington quand rien encore n’avait été commis d’irréparable » - dans l’histoire Khmer.

On retient aussi l'instrumentalisation d'une élite pro-américaine pour servir dans trois domaines distincts : dans le domaine économique en poussant la libéralisation de l'économie par les privatisations, la liberté du commerce et l'inféodation des banques nationales aux investisseurs étrangers ; dans le domaine politique en offrant la vitrine d'une démocratie régulière tout en diabolisant l'adversaire politique pour le rejetter hors du champ institutionnel et sur lequel il sera permis d'appliquer les méthodes policières du "contre-terrorisme" ; et dans le domaine de police militaire en appliquant les consignes US de contre-insurection selon un plan d'origine britannique d'état d'urgence.

Au bilan on peut se demander si le retrait des USA du Cambodge est le signe d'un échec d'une stratégie militaire et politique. Pour les élites pro-occidentales du pays, abandonnées en rase campagne, ce mouvement a été ressenti comme une défection de leur principal soutien et une trahison des engagements pris. Mais sur un plan général les principaux objectifs stratégiques ont probablement été atteints. Le Cambodge doublement martyrisé par un conflit étranger et une guerre civile est transformé en terre brulée ou glacis stratégique : plaie ouverte et infectée au centre de l'Asie du Sud-est. Il est devenu un fardeau lourd à porter pour son voisin vietnamien, qui ne peut bénéficier du dynamisme de cet espace comme facteur de synergie favorable à un développement mutuel. Plus loin il s'agit d'un pays « neutralisé » sur la carte - au même titre que la Malaisie, l'Indonésie, etc.- puisque l'inteligentsia et le potentiel culturel endogène, la capacité d'élaboration d'un consensus politique national y ont été « coupées en herbe » par la répression policière, les purges et l'amnésie provoquée. Avec les rancoeurs accumulées, tout espoir de réconcilliation, d'unité nationale retrouvée, y semble lointain. Son retour sur la scène internationale dans le concert des nations, tel qu'à la grande époque du « mouvement des non-alignés » [30] et comme alternative politique au choc militaro-industriel bipolaire, relativement compromis. Dans ces termes - sans compter le gain en termes de propagande anti-communiste ou de retombées économiques pour le complexe militaro-industriel US - l'aventure cambodgienne constitue un succès voire un modèle d'école à reproduire, même si les moyens et la manipulation de la faction cambodgienne favorable à la présence US restent contestables.

Le nouvel âge impérialiste : ajustement structurel et démocratie de basse intensité [31]

A la suite de son échec au Viet-nam, le militarisme US se fait moins virulent. A l'implication directe des forces armées se substitue une stratégie d'influence juridique indirecte.

D'autant plus qu'une crise monétaire, consécutive à la sur-impression du billet vert et la réémergence de la City comme place financière spéculative [32], force les Etats-unis à abandonner la parité or-dollar et à remettre en question le système de Bretton-Woods (v. Accords de la Jamaïque, janvier 1976 [33]). Cette redéfinition des normes monétaires [34] provoque de fortes fluctuations sur le cours des devises mais aussi sur le prix des matières premières. Les pays les plus dépendants des fluctuations d'un marché spéculatif au regard de leur exportations et de leur besoin d'investissements étrangers voient leurs perspectives de recettes compromises et doivent alors s'endetter.

Dès lors les objectifs de domination et protection des intérêts économiques s'appliqueront par le biais de programmes de mise en conformité et d'ajustements structurels. Ceci seront imposés, sur la base des justifications des rounds de négociation du GATT [35], par la voie diplomatique et pseudo-légaliste d'organismes internationaux préalablement noyautés (Cf. Banque mondiale, Fonds monétaire international, etc.). Cette stratégie dite d'ajustement se réalise au détriment proportionel de indépendance nationale et de l'autonomie politique ou des marges de manœuvre indispensables à la stabilité économique et sociale des pays concernés. Elle correspond à un objectif de convergence politique et économique déjà inscrit dans le Traité OTAN [36]. Le dit « consensus de Washington » formalise les termes de cette stratégie de mise en conformité [37]. Cette contrainte institutionnelle provoque une distortion des pratiques de politique intérieure. Désormais tout débat de fond se trouve hors de propos puisqu'un « consensus » a déjà été établi et toute contestation rendue illégale par définition : c'est ce qu'on peut désigner comme démocratie de basse intensité. Ceci même en ce qui concerne l'application de politiques consensuelles, par exemple dans un pays où les autorités veilleraient à réaliser les attentes populaires par des réformes indispensables au développement économique et la stabilité sociale.

Afin de réprimer toute contestation politique et sociale et assurer la main-mise sur les intérêts économiques vitaux, les Etats-unis mettent en place un programme de militarisation des forces de police. Pour l'Amérique du sud, les services de police locaux chargés de la contre-insurection sont formés aux méthodes expéditives de l'Ecole de l'Amérique (School of America ou SOA) sous administration CIA selon une nouvelle doctrine du conflit de basse-intensité [38]. La SOA, dont la dénomination est aujourd'hui plus explicite - International Law Enforcement Academy ou ILEA [39]- formera des élèves dans le sens de la militarisation des forces de l'ordre de ces pays et de la constitution d'unités para-militaires [40].

A cette même époque le système de domnination économique de la métropole US sur le reste du monde se réalise sous la couverture d'unions économiques régionales. Ces unions économiques englobant plusieurs pays supportent dans leurs textes constitutifs les exigences du « consensus de Washington » et les normes inspirées de la thèse monétariste de l'école de Chicago. La prépondérence qui y est donnée à une politique anti-inflationiste par contrôle indépendant, par Banque centrale, de la masse monétaire et de l'inflation, avec l'avantage de sécuriser les patrimoines financiers et les transactions commerciales offre le désavantage de contraindre la production par la restriction des échanges intérieurs. De plus l'affux de marchandises étrangères à des prix concurrentiels, du fait de la levée des contraintes tarifaires, provoque une montée du chomâge et de la précarité sociale.

Avec la fin de l'URSS de nombreux pays vont adopter le système économique ultra-libéral et être touchés par ses problématiques économiques et sociales. La déstabilisation, engendrée par la remise en cause d'une régulation étatique, provoque partout une instabilité sociale qui se manifeste notamment par l'apparition de gangs urbains ou mafieux [41] organisant une économie parallèle de trafics en tous genres (drogue, armes, métaux, migrants, etc) dont les bénéfices alimentent des circuits financiers d'argent sale ou des groupuscules à base idéologique extrémiste. La menace sur les intérêts occidentaux et étasuniens se fait alors polymorphe et diffuse. Elle justifie une nouvelle orientation de l'interventionisme militaire US : soit dans une doctrine de guerre préventive (v. Irak) ; soit au nom d'une ingérence humanitaire (v. Serbie, Kosovo, Sud-Soudan, Lybie, etc.). Cette menace globale offre aussi le prétexte [42] d'une surveillance massive tout azimut par le moyen de nouveaux réseaux de communication et de fichage (v. Echelon, Internet, bases de données informatisées, etc.). Une guerre secrète, par satellites et drônes télécommandés voire par virus informatiques, permet alors de neutraliser des cibles lointaines hors de toute procédure juridique régulière.

La France sous la menace

En 2003 l'opposition déclarée de la France à la guerre préventive en Irak semble révélatrice. Une réunion de pontes de la NSA (National Security Agency) est alors tenue pour décider du sort à réserver à cette nation manifestement rebelle [43]. Aucun renseignement ne semble avoir filtré sur les mesures éventuelles prises, mais il est désormais possible d'évaluer un niveau critique de menace. Cette évaluation est rendue plus aisée étant donné la connaissance disponible sur le panel de stratégies conçues et appliquées par la puissance hégémonique US au service de ses corporations et de leurs intérêts lucratifs.

Si la menace d'une intervention militaire directe ou d'une frappe préventive semble peu vraisemblable, l'application d'une stratégie indirecte paraît plus probable voire même actuelle et effective. Il s'agirait alors d'une vaste entreprise de déstabilisation selon un cocktail de stratagèmes entrevus ici - du traité d'amitié et de commerce jusqu'au sabotage des systèmes électroniques – dans le but d'anéantir toute forme d'indépendance nationale et de résistance au projet impérialiste. L'hypothèse la mieux vérifiable serait donc celle concernant une stratégie complexe d'inflitration des forces culturelles, politiques et économiques ainsi que des services de l'administration, du renseignement et de la défense nationale.

L'infiltration culturelle a déjà été vérifiée dans le programme du Congrès pour la Liberté de la Culture de la CIA qui place à Paris, dans l'intelligensia cosmopolite d'après-guerre, son principal point d'ancrage. Elle sera poursuivie sous des formes diverses dans l'éducation notamment par la substitution d'une filière hétérodoxe en scences économiques et sociales par des conceptions pédagogiques compatibles avec la doctrine libérale. Par la prépondérence donnée à la langue anglaise à l'université, le résultat recherché serait de minorer une langue française héritière d'une pertinente culture classique et humaniste gréco-latine et vectrice d'une contre-culture francophone susceptible de rivaliser aisément avec une littérature anglo-saxone de qualité discutable sinon médiocre.

Au niveau de la sociologie politique il semble que l'ingérence US ait pu prendre appui sur les factions conservatrices par le biais des loges maçonniques. Elles constituent depuis longtemps un «  État dans l’État  » disposant d'un réseau de surveillance, d'influence et de corruption étendu sur toute la France, aussi bien dans les milieux dirigeants que chez les petits notables de province. Les intérêts convergents, de cette oligarchie conservatrice – féodale, coloniale [44] et collaboratrice - avec l'oligarchie nord-américaine représentée par la French-american fondation [45] et le club associé des Young Leaders, autorise une fracture de la société où la classe moyenne sera prise en otage entre cette influence « bourguignone » et une autre de type « armagnac » [46] attachée à l'indépendance et la souveraineté nationale. On a vu dans le cas du Cambodge ce même affrontement entre partisans pro-américains et ceux du roi Sihanouk. Ici l'enjeu est celui d'une exclusion économique - par l'austérité monétariste et l'évasion fiscale [47] - et sociale des populations rattachées aux secteurs primaires (agriculture, mines), secondaire (industrie d'équipement et biens de consommation) et tertiaire peu productifs ainsi qu'une oppression sourde des ghettos péri-urbains et un abandon de l'arrière-pays dans un processus de gentrification des centres culturels, politiques et administratifs que constituent les grandes villes. Il est bien sûr craint qu'une politique réformiste de dialogue, de concilliation et de redistribution effective permettrait la réhabilitation d'une unité et solidarité nationale propices à la stabilité et la défense de la Grande Nation, remettant en cause les conditions d'une hégémonie US.

Aujourd'hui le cadre d'une démocratie de basse intensité, par l'intermédiaire des traités d'union régionales telles que CEE ou UE, est bien opérationel dans l'application de directives ultra-libérales qui facilitent le commerce transatlantique et l'épuisement consécutif de moyens juridiques, financiers et budgétaires propres. L'abandon des politiques redistributives et des institutions régulatrices [48] ont été des étapes d'écrasement des résistances syndicales selon un projet d'exclusion sociale. Cette situation permet d'interdire l'exercice d'une politique d'indépendance, de mise en valeur du potentiel humain de compétences et de solidarité et de préserver ces situations de rentes et l'inégalité des conditions sociales non-justifiées par une réelle utilité commune. Dans une société française fragilisée par la crise ultra-libérale et exposée à toutes les manipulations sur des clivages délibérés : les réponses extrémistes d'une police militarisée (sur le modèle contre-insurectionel SOA/ILEA), d'une surveillance accrue et d'une sanction pénitentiaire aux conditions inhumaines et dégradantes éloignant la perspective d'une réhabilitation sociale, menacent de faire voler en éclat toute perspective d'unité nationale.

Dans ce contexte les initiatives US dans une guerre du renseignement constituent une menace supplémentaire et bien réelle contre les capacités militaires, techniques et logistiques de la défense nationale française. Il est bien évident que la réactivation d'une menace allemande, soit par les services du BND [49], soit par un effet notable de désindustrialisation relative [50], participerait d'une stratégie où l'ami américain valoriserait son rôle de « protecteur ». D'autre part l'instrumentalisation d'une menace terroriste n'est pas sans rappeller les termes d'une stratégie de la tension des années 70-80 en Italie où les services US et italiens ont joué un rôle décisif.

En conclusion on constate que cette finalité globale de sécurité de l’investissement étranger et de profit maximum (return on equity) pour ces sociétés multinationales passe par la réalisation d'objectifs intermédiaires dans le domaine politique, économique, culturel et social. Ce que l'on appelle impérialisme américain ou mondialisation néolibérale n'est que le titre générique d'une série d'actions ponctuelles et locales, ou opérations subversives visant à renverser l'ordre public d'une nation donnée et y introduire des réformes convergentes et conformes aux intérêts oligarchiques. Il existe des réponses plus nombreuses et réalistes que l'on s'imagine à cette situation. Ainsi le développement des coopérations sur la base d'une multipolarité permettrait une revitalisation du cadre légitime du droit international.

Sun Tzu disait aussi :

« Le meilleur savoir-faire n’est pas de gagner cent victoires dans cent batailles, mais plutôt de vaincre l’ennemi sans combattre. »

[1] Une historiette court actuellement : « Un sage chinois, il y a de cela plusieurs siècles, conseiller de son empereur, confia à ce dernier : « Si vous voulez détruire un pays, inutile de lui faire une guerre sanglante qui pourrait durer des décennies et coûter cher en vies humaines. Il suffit de détruire son système d’éducation et d’y généraliser la corruption. Ensuite, il faut attendre vingt ans et vous aurez un pays constitué d’ignorants et dirigé par des voleurs. Il vous sera très facile de les vaincre »

[2] https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_am%C3%A9ricano-mexicaine

[3] Il négocie avec succès le Traité d'amitié et de commerce ou le « traité Harris de 1858 » qui sécurise le commerce entre les États-Unis et le Japon. (v. https://www.herodote.net/8_juillet_1853-evenement-18530708.php)

Harris a conclut avec le Siam (future Thaïlande) en 1856 un traité dit « Traité d'amitié, de commerce et de navigation », des modifications accordent aux Américains des droits extra-territoriaux en plus de ceux accordés dans le Traité Roberts de 1833

[4] https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_hispano-am%C3%A9ricaine « La même année, dans un acte indépendant, les États-Unis annexent les îles d'Hawaii. L'année suivante, ils acquièrent une partie de l'archipel du Samoa »

[5] soit environ 6,653 milliards de dollars américains d'aujourd'hui. La Chine paya cette indemnité en or jusqu'à ce que le montant prévu soit intégralement payé, le 31 décembre 1940. https://fr.wikipedia.org/wiki/Protocole_de_paix_Boxer

[6] S.D. BUTLER, War is a racket https://www.ratical.org/ratville/CAH/warisaracket.html

[7] «  Cet exemple montre que les sociétés ne sont pas des systèmes et que la cohésion des États est relative. En réalité, les sociétés et les États sont assez chaotiques et sont pleins de contradictions, de confusions et d’erreurs – à l’image de la vie des hommes en général. Certes, les sociétés ne sont pas qu’un grand chaos, elles ont des structures sociales relativement durables et puissantes. Mais ces structures sociales sont diverses et répondent à des logiques distinctes. Les quatre sources du pouvoir social – idéologique, économique, militaire et politique – ont leurs propres institutions, leur propre logique de développement, tout en étant entremêlées. Il n’y a pas de système ou de structure fonctionnaliste au-dessus d’elles. La force militaire ne se réduit pas à la puissance économique et inversement, elles ne sont pas non plus de simples rouages dans un système qui avancerait dans une direction unique. » Mann Michael, « Impérialisme économique et impérialisme militaire américains. Un renforcement mutuel ? », Actes de la recherche en sciences sociales 1/2008 (n° 171-172) , p. 20-39 URL : www.cairn.info/revue-actes-de-la-recherche-en-sciences-sociales-2008-1-page-20.htm

[8] On pense à l'embargo économique, commercial et financier à l'égard de Cuba par les États-Unis mis en place le 3 février 1962 à la suite de nationalisations expropriant des compagnies américaines. En 2014 il justifie en partie une amende de 9Mds $US. « BNP Paribas est poursuivie pour avoir facilité des milliards de dollars de transactions avec le Soudan, mais aussi l'Iran et Cuba, enfreignant ainsi l'« International Emergency Economic Powers Act », cette loi fédérale américaine de 1977 qui autorise le président des Etats-Unis à restreindre les relations commerciales avec certains pays. » http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2014/06/30/la-bnp-devra-regler-8-834-milliards-de-dollars-d-amende-aux-etats-unis_4448280_3222.html#EuUmxDbi0oXxydPg.99

[9] « La première loi antitrust est la loi Sherman (du nom d'un sénateur américain), adoptée en 1890 aux États-Unis. Cette loi avait pour but de limiter la puissance des grandes entreprises dont le poids était tel que beaucoup craignaient qu'elles menace l'organisation démocratique de la société et que, en réduisant la concurrence, risque de nuire aux intérêts des consommateurs et à la société dans son ensemble » v. aussi Clayton Antitrust Act https://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_antitrust

[10] En 1953 lorsque le gouvernement Arbenz au Guatemala impose à United Fruit une expropriation sur 90.000 ha, J.F. Dulles décide de retarder la décision de la Cour Suprême sur la violation par U.F. des lois anti-trust, jusqu'à ce qu'intervienne un règlement « positif » de son litige avec le gouvernement du Guatemala. A cet époque Allen Dulles frère du secrétaire d’État est directeur de la CIA, alors qu'un autre de ses frères est avocat de la compagnie. En 1954 une armée d'exilés sous le patronage de la CIA passera la frontière du Honduras pour renverser Arbenz. Cf. A-M. D'ANS, Le Honduras, difficile émergence d'une nation, d'un Etat, Karthala 1997 p. 207

[11] v. Business plot. Autour du même personnage dont nous avons déjà parlé se révelle aussi un lien entre contre-insurection coloniale et guerre sociale en métropole : « Smedley Butler était désigné pour mener une armée de 500 000 hommes et assassiner Franklin Delano Roosevelt afin d’installer un État fasciste aux États-Unis. Il refusa ce rôle et dénonça le complot au grand jour. Selon ses dires, les instigateurs du complot étaient des gens de Wall Street dont la famille DuPont, des magnats de la sidérurgie américaine comme Standard Oil, General Motors, la Chase National Bank, Goodyear, ainsi que Prescott Bush. Malgré sa déposition qui ne fut pas mise en doute par la Chambre des représentants, celle-ci refusa de poursuivre les conspirateurs. » Business Plot (en) https://en.wikipedia.org/wiki/Business_Plot

"Roosevelt's election was upsetting for many conservative businessmen of the time, as his "campaign promise that the government would provide jobs for all the unemployed had the perverse effect of creating a new wave of unemployment by businessmen frightened by fears of socialism and reckless government spending." Peter L. Bernstein (2000). The Power of Gold : the history of an obsession. NY, NY : John Wiley & Sons.

[12] «  Dans les années de l'après-guerre, les services secrets américains lancent une vaste opération d'infiltration des milieux européens de la culture. Ils lui consacrent plusieurs millions de dollars et s'appuient sur un organisme, le "Congrès pour la liberté de la culture", dont le siège se trouve à Paris. La capitale française est un lieu stratégique pour publier des revues lues jusqu'en Afrique, en Amérique latine et dans les pays arabes. Le Congrès pour la liberté de la culture s'intéresse aux artistes et intellectuels de gauche, qu'il essaie de soustraire à l'influence marxiste et de gagner à la cause américaine. En France, la revue Preuves dirigée par Raymond Aron constitue le fer de lance de cette diffusion de la pensée anticommuniste.  » Quand la CIA infiltrait la culture Documentaire ARTE https://www.youtube.com/watch?v=58QTcf_mFag

[13] «  Le Congrès pour la Liberté de la Culture https://fr.wikipedia.org/wiki/Congr%C3%A8s_pour_la_libert%C3%A9_de_la_culture (CLC) a été l'instrument central de l'opération idéologique de la CIA, constitué comme une organisation située à Paris avec le soutien des services de renseignement français et britanniques. Washington "a payé la musique"... sans faire attention aux dépenses. Parmi les crimes et les coups d'Etat, la CIA s'est donné le temps de fonctionner aussi comme ministère de la Culture. » La guerre froide culturelle : les intellectuels au service de la CIA https://blogs.mediapart.fr/pizzicalaluna/blog/230315/la-guerre-froide-culturelle-les-intellectuels-au-service-de-la-cia

[14] «  La Fondation Ford fut l'organisation qui blanchit le plus d'argent pour les activités "culturelles" bien que la CIA ait aussi mis en place ses propres couvertures sûres comme la Fondation Farfield. Ont également été utilisés les fondations et/ou les fonds Andrew Hamilton, Bacon, Beacon, Borden Trust, Carnegie, Colt, Chase Manhattan, Edsel, Florence, Gotham, Hobby, Hoblitzelle, Kentfield, Josephine and Winfield, Baird, J.M. Kaplan, Lucious N. Littauer, M.D. Anderson, Michigan, Rockefeller, Ronthelyn Charibable Trust, Shelter Rock, Price, etc. » v. aussi "Qui mène la danse ? La CIA et la Guerre Froide Culturelle" de Frances Stonor Saunders.

[15] Mentionnant la Ligue anticommuniste mondiale (WACL), Stefano Delle Chiaie affirme qu'il ne s'agissait que d'une vitrine pour la CIA le 22 juillet 1997 devant la Commission italienne parlementaire sur le terrorisme présidée par le sénateur Giovanni Pellegrino

[16] Par ex. Alain Badiou connu pour ses positions maoïstes en faveur d'une démocratie populaire représente la tête de turc préférée de ces propagandistes. v. article Je te disais que cette démarche ne s’imposait pas http://aboudjaffar.blog.lemonde.fr/2016/03/04/nawak/, mars 2016 : « Je dois confesser que la pensée d’Alain Badiou ne m’a jamais vraiment convaincu, sans doute parce que, pur produit d’une intelligentsia bourgeoise historiquement dépassée, je n’ai guère d’appétence pour les défenseurs des crimes du maoïsme ou du communisme soviétique. Je sais, c’est mal, mais il ne saurait, pour autant, être question de juger sans lire. Il m’a donc semblé important de prendre connaissance de l’analyse des tueries de novembre par un penseur qui, en 1979, défendit l’expérience des Khmers rouges et devrait donc avoir une certaine familiarité avec la violence extrême et les crimes de masse. Je sais bien que notre homme a, depuis, regretté ce papier qui fleurait bon l’aveuglement et le révisionnisme, et qu’il est souvent injuste de reprocher les erreurs de jeunesse à des octogénaires, mais le texte publié au mois de janvier 2016 rappelle par trop d’aspects des défauts déjà observés. […] Consacré au terrorisme et au jihad, le livre de M. Badiou ne mentionne, par exemple, la Syrie qu’une seule fois, n’évoque jamais Al Qaïda, et, plus généralement, fait montre d’une sidérante ignorance à l’égard des questions qu’il prétend traiter. Il n’est pas là pour construire un raisonnement rigoureux, ou même une véritable réflexion, mais bien pour asséner des certitudes, si ce n’est des obsessions. La description des jihadistes du 13 novembre est tellement caricaturale qu’on songe au sketch d’un quelconque comique : Les tueurs sont de jeunes fascistes qui ressemblent aux miliciens de Pétain, et dont les motifs sont bourbeux, mortifères et en outre sans contenu véritable. […] Logiquement, donc, tout ce qui vise les Occidentaux est de leur seule responsabilité, la conséquence de leur seule politique. Le texte de Badiou ne cesse de ressasser des lieux communs et des slogans creux au sujet du fascisme et du capitalisme et dénie ainsi toute autonomie d’action à une part très conséquente de la planète. Certaines pages sont même franchement gênantes. On apprend ainsi que le jihad n’a aucun lien avec l’islam ou avec les pays où il se déploie mais concerne d’abord les Etats occidentaux qu’il vise. Ce faisant, Badiou exonère les terroristes de toute responsabilité profonde et revient à une pensée historique mécanique typique, qui ne cherche pas à expliquer ou à comprendre mais à servir une cause et une idéologie : Avant toutes choses, la nature des bandes armées est d’occuper un terrain de type capitaliste dévasté pour y installer un gangstérisme rentable qui ensuite pourra prendre, pour plaire aux jeunes gens révoltés, les couleurs spirituelles les plus variées. »

[17] On a pu noter ses réelles capacités para-militaires au sein du réseau gladio de l'OTAN et dans la stratégie de la tension dans l'Italie des années 70-80. Par exemple dans l'attentat de la gare de Bologne l’enquête tend à prouver l'implication de l’extrême-droite soutenue par la loge maçonnique Propaganda Due (clandestinne à partir de 1976. La constitution italienne interdisant les loges secrètes et l’appartenance de représentants de l’État à des organisations secrètes. « La P2 a parfois été qualifiée d’« État dans l’État », ou de « gouvernement de l’ombre ». La loge comprenait parmi ses membres des journalistes influents, des élus parlementaires, des industriels et des officiers militaires de haut rang. On pouvait par exemple y croiser Silvio Berlusconi, l’héritier du trône d’Italie et les chefs des trois branches des services secrets italiens. […] La P2 défendait un programme de vaste corruption politique. » https://fr.wikipedia.org/wiki/Propaganda_Due) Dans son arrêt du 23 novembre 1995, la Cour de cassation italienne révèle : « l’existence d’une vaste association subversive composée, d’une part, par des éléments provenant des mouvements néo-fascistes dissous, tels Paolo Signorelli, Massimiliano Fachini, Stefano Delle Chiaie, Adriano Tilgher, Maurizio Giorgi, Marco Ballan, (...) et d’autre part, par Licio Gelli, le chef de la loge P2, Francesco Pazienza, le collaborateur du directeur général du service de renseignement militaire SISMI, et deux autres officiers du service, le général Pietro Musumeci et le colonel Giuseppe Belmonte. On leur attribuait (...) d’un côté de vouloir subvertir les équilibres politiques constitutionnels, pour consolider les forces hostiles à la démocratie, et de l’autre (...) de favoriser les auteurs d’entreprises terroristes qui pouvaient s’inscrire dans leurs plans 3. » https://fr.wikipedia.org/wiki/Attentat_de_la_gare_de_Bologne

C’est la même chose pour l’affaire Aldo Moro dont l’assassinat faisait partie d’une manip’ de l’extreme-droite et des services secrets US (disposant de la complicité de ses adversaires politiques au gouvernement).
"Pendant les années 1970, Moro porta son attention sur le projet d’Enrico Berlinguer de Compromis historique. Le dirigeant du PCI (Parti communiste italien) proposait une alliance entre les communistes et les démocrates-chrétiens à une époque de grave crise économique, politique et sociale en Italie. Moro, qui présidait alors la Démocratie chrétienne, fut l’un de ceux qui contribuèrent à former un gouvernement de « solidarité nationale ».
[...] Il est néanmoins établi que le gouvernement italien, conseillé par des fonctionnaires américains, a délibérément fait échouer les négociations. Dans un documentaire d’Emmanuel Amara (2006) réalisé pour la série de France 5, « Les derniers jours d’une icône », Steve Pieczenik, un ancien négociateur en chef américain ayant travaillé sous les ordres des secrétaires d’État Henry Kissinger, Cyrus Vance et James Baker, raconte comment il a participé au court-circuitage des négociations afin qu’elles n’aboutissent pas, avec comme recours éventuel de «  sacrifier Aldo Moro pour maintenir la stabilité politique en Italie. » «  J’ai instrumentalisé les Brigades rouges pour tuer Moro  », ajoute-t-il. » source Aldo Moro. On imagine bien que de telles manipulations à base de terrorisme ne sont pas à la portée du premier groupuscule venu et qu'elles nécessitent un vaste réseau de conivences, ainsi que des appuis diplomatiques avec l'accès à des ressources financières et militaires suffisantes. Ainsi leur efficacité dépasse de loin ce que l'on supposer en première analyse puisqu’il s'agit d'une véritable manipulation de l’histoire et de la politique nationale.

[18] Empire Khmer https://fr.wikipedia.org/wiki/Empire_khmer

[19] v. Khmers rouges https://fr.wikipedia.org/wiki/Khmers_rouges

[20] Saint Cyrien, Sisowath Monireth entre dans la légion étrangère le 12 février 1939. Il est nommé sous-lieutenant le 22 décembre 1939. En août 1940, il est affecté au 1er régiment étranger et détaché au 2erégiment d'infanterie coloniale et participe aux combats de la seconde guerre mondiale bataille de France, puis en Afrique du Nord. La même année, il est nommé chevalier de la légion d’honneur. Son comportement lui vaudra d’être cité à l’ordre de l’armée française, d’obtenir la croix de guerre 1939-1945 et d’être nommé légionnaire de première classe d’honneur. Nommé lieutenant le 22 décembre 1941, il est promu capitaine à titre étranger en 1946 et chef de bataillon en 1954. https://fr.wikipedia.org/wiki/Sisowath_Monireth

[21] « Au lendemain des accords de Genève de 1954, le Cambodge choisissait, avec courage et lucidité, la politique de la neutralité, qui découlait de ces accords et qui, dès lors que ne s’exerçait plus la responsabilité de la France, aurait seule pu épargner à l’Indochine de devenir un terrain d’affrontement pour les dominations et idéologies rivales et une sollicitation pour l’intervention américaine. C’est pourquoi, tandis que votre pays parvenait à sauvegarder son corps et son âme parce qu’il restait maître chez lui, on vit l’autorité politique et militaire des États-Unis s’installer à son tour au Viêt-Nam du Sud et, du même coup, la guerre s’y ranimer sous la forme d’une résistance nationale. Après quoi, des illusions relatives à l’emploi de la force conduisirent au renforcement continuel du Corps expéditionnaire et à une escalade de plus en plus étendue en Asie, de plus en plus proche de la Chine, de plus en plus provocante à l’égard de l’Union Soviétique, de plus en plus réprouvée par nombre de peuples d’Europe, d’Afrique, d’Amérique latine, et, en fin de compte, de plus en plus menaçante pour la paix du monde. […] Bref, pour longue et dure que doive être l’épreuve, la France tient pour certain qu’elle n’aura pas de solution militaire. A moins que l’univers ne roule vers la catastrophe, seul un accord politique pourrait donc rétablir la paix. Or, les conditions d’un pareil accord étant bien claires et bien connues, il est encore temps d’espérer. Tout comme celui de 1954, l’accord aurait pour objet d’établir et de garantir la neutralité des peuples de l’Indochine et leur droit de disposer d’eux-mêmes tels qu’ils sont effectivement, en laissant à chacun d’eux la responsabilité entière de ses affaires. » Discours de De Gaulle à Phnom Penh, 1 septembre 1966 http://www.charles-de-gaulle.org/pages/l-homme/accueil/discours/le-president-de-la-cinquieme-republique-1958-1969/discours-de-phnom-penh-1er-septembre-1966.php

[22] «  sa progression est souvent attribuée à sa faculté à constituer méticuleusement des dossiers pour le prince et pour lui-même sur les fauteurs de troubles potentiels de tout bord. […] En le laissant à la tête du gouvernement, Sihanouk espérait peut-être apaiser l’élite cambodgienne pro-occidentale. […] pour stabiliser l'économie chancelante, refréner la vente illégale de riz aux communistes. Des troupes furent dépêchées vers les zones rizicoles pour procéder à la récolte forcée à la pointe du fusil et en ne payant que le prix minimal offert par le gouvernement. La visite que fit alors Lon Nol à Battambang fut ressentie comme un appui à ces exactions et encouragea l’administration à faire preuve d’encore plus de cupidité  » Lon Nol https://fr.wikipedia.org/wiki/Lon_Nol

[23] « son hostilité envers l'ingérence américaine en Asie du Sud-Est le pousse à se rapprocher de l'URSS et de la Chine, tout en réprimant les communistes cambodgiens. »

[24] «  Il autorise la réouverture des banques à capitaux privés au Cambodge, dévalue le riel de près de 70 % et privatise certains monopoles de l’État. Le but était de rassurer les marchés financiers internationaux, encourager les investissements étrangers et dynamiser les exportations, des initiatives que Sihanouk avait toujours différées, doutant de leur utilité » https://fr.wikipedia.org/wiki/Sisowath_Sirik_Matak

[25] Ce point du partage des responsabilité valable pour son efficacité sur le plan militaire deviendra un piège sur le plan politique et juridique. Cette dilution de la responsabilité - facteur de désordre - apparaît évidente au niveau de règlement judiciaire actuel

[26] v. Malayan Emergency 1948-1960 https://fr.wikipedia.org/wiki/Insurrection_communiste_malaise

[27] «  Le général Soeharto, qui commande le corps du Kostrad, organise la répression contre ce que l'armée de terre va s'empresser d'appeler GErakan September TigAPUluh, c'est-à-dire le « Mouvement du 30 septembre 1965 » (sur lequel est créé l'acronyme évocateur de Gestapu). Soeharto ordonne la dissolution du PKI, que l'armée accuse d'avoir organisé la tentative de coup d'État. Rapidement le parti communiste est interdit et les militants et sympathisants communistes massacrés de façon systématique. Le nombre de victimes des massacres qui s'ensuivent est estimé entre 500 000 et 3 millions de personnes. »https://fr.wikipedia.org/wiki/Indon%C3%A9sie v. aussi Massacres de 1965 en Indonésie https://fr.wikipedia.org/wiki/Massacres_de_1965_en_Indon%C3%A9sie

[28] « L'« Angkar » (organisation) des Khmers rouges applique alors une politique maximaliste, plus extrémiste encore que celle des Soviétiques et des maoïstes, visant notamment à purifier le pays de la civilisation urbaine et bourgeoise. Les villes, à l'image de Phnom Penh dans la nuit du 17 au 18 avril 1975, sont vidées de leurs habitants, envoyés en rééducation dans les campagnes. La traque systématique des anciennes élites, « identifiées » parce que parlant des langues étrangères ou portant des lunettes (par exemple), ajoutée aux mines placées par les deux camps, à la malnutrition et aux maladies, aboutit à des massacres de masse et à une catastrophe humanitaire d'origine politique. Le chiffrage du nombre de victimes est un travail difficile et sur lequel les historiens ne sont pas encore parvenus à un consensus. Le chiffre de 1,7 million de victimes directes et indirectes est le plus communément admis. » https://fr.wikipedia.org/wiki/Cambodge

[29] L'offensive de diversion du 25 décembre précède l'offensive principale du 1er janvier 1979. « Le 5 janvier, Pol Pot prononce un discours invitant le peuple cambodgien à « une longue guerre contre l'expansionnisme soviétique international et le Pacte de Varsovie » et louant « l'armée cambodgienne vaillante et invincible ». Tous les membres du gouvernement khmer rouge prennent la fuite entre le 4 et le 7 janvier, abandonnant à leur sort la population des 40 000 ouvriers et soldats de Phnom Penh. » https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_entre_le_Cambodge_et_le_Vi%C3%AAt_Nam

[30] https://fr.wikipedia.org/wiki/Mouvement_des_non-align%C3%A9s

[31] Terme utilisé par André-Marcel d'ANS v. Le Honduras, difficile émergence d'une nation, d'un état.

[32] « The Eurodollar market, which was established in the City of London in the 1950s, can be considered the progenitor of the global financial system which exists today, for it marked the beginning of a movement away from the restrictions placed by the Bretton Woods system on international capital movements, and a return to the liberal internationalism and laissez-faire order of the private and central bankers that ended with the collapse of the gold standard in 1931. » The State, the City and the Euromarkets, Gary Burn,1999 http://www.jstor.org/stable/4177309

[33] https://fr.wikipedia.org/wiki/Accords_de_la_Jama%C3%AFque

[34] « Pour éviter cette intervention - désignée comme « redistributive » voir « socialiste » de l’État sur le cours de la monnaie (taux de change), le volume de la masse monétaire, les taux d'intérêt, la fixation des prix et des salaires, les dépenses publiques, etc. - les monétaristes projettent de contrôler l'émission de la monnaie publique avec un nouveau concept de monnaie-crédit et un nouveau système financier. La monnaie ainsi créée n'est plus garantie par une encaisse ou réserve de devises mais par des créances assorties d'un taux d'intérêt. La monnaie n'est plus émise par les institutions publiques selon les besoins économiques, les politiques de relance de l'activité ou les objectifs de croissance mais sera contrôlée par une banque centrale dite « indépendante ». Celle-ci fixe un taux d'escompte ou taux marginal aux banques d'affaires ou de dépôts émettrices de crédit. L’État lui-même pour ses dépenses ou pour obtenir une avance sur recettes fiscales devra se tourner vers le marché financier - supposé auto-régulateur - pour obtenir un crédit à taux variable en contrepartie d'une créance ou obligation à terme du Trésor. » http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/l-origine-de-la-crise-le-130484

[35] Selon la thèse hypothètique de Ricardo d'avantages comparatifs ou absolus dans l'échange commercial « Cet accord multilatéral de libre-échange était destiné à faire baisser les prix pour les consommateurs, mieux utiliser les facteurs de production et favoriser l'emploi dans les secteurs où chaque pays détient un avantage comparatif. » https://fr.wikipedia.org/wiki/Accord_g%C3%A9n%C3%A9ral_sur_les_tarifs_douaniers_et_le_commerce

[36] «  Les parties contribueront au développement de relations internationales pacifiques et amicales en renforçant leurs libres institutions, en assurant une meilleure compréhension des principes sur lesquels ces institutions sont fondées et en développant les conditions propres à assurer la stabilité et le bien-être. Elles s'efforceront d'éliminer toute opposition dans leurs politiques économiques internationales et encourageront la collaboration économique entre chacune d'entre elles ou entre toutes. » Le Traité de l'Atlantique Nord Article 2. 1949 http://www.nato.int/cps/fr/natohq/official_texts_17120.htm

[37] v. Consensus de Washington « Le fameux “consensus de Washington” peut servir de “cas d'école” tant il cristallise les paradoxes de notre époque où les médias et les États-nations se retrouvent placés sous le contrôle d’une poignée d’agents manipulateurs au service d’intérêt financiers et politiques.

La théorie de John Williamson qui s’inspire des thèses monétaristes de l’Ecole de Chicago se base sur l’idée que les Etats subissent une crise économique et un déficit budgétaire du fait de dépenses non maîtrisées et met en cause l’incompétence générale des administrateurs, la redistribution fiscale, une administration pléthorique et corrompue, le poids des entreprises nationales et des services publics, etc.

Ce qui le dérange en particulier c’est l'interventionnisme économique par la maîtrise des droits de douane, du contrôle des changes, la fixation des prix et du taux légal d’intérêt. C’est ce qui bloque selon lui tout l’avantage qu’il peut être retiré de la liberté commerciale, de la libre circulation des capitaux, de la fluctuation des taux d’intérêt et de la privatisation du domaine public.

Les avantages économiques et fiscaux qu’il envisage et laisse miroiter de ces réformes audacieuses sont tels que la Banque mondiale et le FMI ne jurent plus que par ce programme. Ces institutions soumettent désormais leur soutien financier et technique aux pays en difficultés à la condition prépondérante de l’application préalable et aveugle de ces mesures. C’est le point de départ du mouvement de “mondialisation”.

Ces institutions, pendant 20 ans sourdes aux controverses théoriques notamment celle de Cambridge démontrant le hiatus entre micro-économie et macro-économie, celles des John et James Galbraith, de Joseph Stiglitz ou des altermondialistes, se réveilleront peu à peu sous les coups de boutoir de la réalité. Celle d’une crise d’ampleur internationale causée par la déréglementation commerciale et financière et la paralysie des Etats liés par des traités absurdes. De toute urgence on appelle les Etats à intervenir pour restaurer “la confiance des marchés” et combler les pertes des agences financières privées. Agences qui, rappelons-le, étaient sensées assurer les fonctions d’auto-régulation ou “d’allocation optimale des ressources”. Celles-ci, ne pouvant plus espérer pouvoir honorer leurs créances pour le compte de richissimes clients du fait du ralentissement de l’économie réelle et de la proportion croissante de leurs débiteurs insolvables : elles s’approchent d’une banqueroute accélérée par une cascade en chaîne de leurs associées et par l’insolvabilité chronique et aggravée des Etats occidentaux. »

« Qu'est-ce que le consensus de Washington ? Le terme "consensus de Washington" a été inventé par John Williamson. Ce consensus a été nommé au nom de la ville de "Washington" puisqu'il est préconisé par : la Banque mondiale, le Fonds monétaire international et le Trésor public des États-Unis. Selon eux, le développement passe par la dérégulation et la fiscalité. Pour atteindre la prospérité, il faut une faible intervention étatique, une limitation des contrôles, un équilibre du budget étatique et la privatisation des entreprises publiques. Il s'agit d'un ensemble de recommandations politiques en direction des pays en voie de développement. Il y a 5 volets dans ce consensus qui sont : 1. La stabilisation qui passe par le maintien d'une inflation faible, une réduction des déficits du marché et un contrôle des réserves d'argent. 2. La privatisation : faire passer du secteur public au secteur privé des biens comme l'eau afin d'obtenir une meilleure efficacité. 3. La libéralisation qui passe par l'ouverture à l'international des frontières et donc permettre d'attirer les investissements directs à l'étranger. 4. La déréglementation qui passe par le fait de s'ouvrir à tous les acteurs du marché et d'ouvrir au maximum la compétition entre les acteurs. 5. La discipline budgétaire qui consiste pour un gouvernement à équilibrer les dépenses et les recettes et donc ne pas dépenser plus que ce qui est encaissé. » http://www.andlil.com/theorie-du-consensus-de-washington-152902.html

v. “What Should the World Bank Think about the Washington Consensus ?” by John Williamson, Peterson Institute for International Economics http://www.iie.com/publications/papers/paper.cfm?ResearchID=351

voir aussi Alain Faujas “Le démantèlement progressif du consensus de Washington “ http://emile1111.kazeo.com/commentaires/le-demantelement-progressif-du-consensus-de-washington,a1847788.html

[38] Ce conflit de basse intensité est un terme inventé par Sir Frank Kitson (Kitson a participé au conflit colonial en Malaisie) Il est le théoricien de la guerre contre-insurrectionnelle et des conflits de basse intensité. [Sa stratégie] s’applique aux contre-insurrections dans les colonies, à la lutte contre la subversion durant la Guerre froide et à certaines opérations de « maintien de la paix ». https://fr.wikipedia.org/wiki/Frank_Kitson

Voir aussi David Gagula (David Galula s'installe aux États-Unis où il théorise une approche renouvelée de la contre-insurrection. Loin de la guerre anti-subversive, il montre que l'enjeu premier est de conquérir le soutien de la population plutôt que d'éliminer les forces insurgées. Selon le quotidien français Le Figaro en 2008, « peu connus en France à l'époque, les travaux de Galula ont en revanche fortement influencé la communauté militaire américaine qui considère l'officier comme le principal stratège français du XXe siècle. « Le Clausewitz de la contre-insurrection », ose même David Petraeus

https://fr.wikipedia.org/wiki/David_Galula

[39] « Le budget fédéral des Etats-Unis de 2008 a prévu 16,5 millions de dollars pour le financement d’une Académie internationale de police (International Law Enforcement Academy, ILEA) au Salvador, avec une extension via satellite au Pérou. Le personnel états-unien qui y travaille bénéficie de l’immunité en cas d’accusations éventuelles. Chaque académie entraîne chaque année aux techniques de « contre-terrorisme » environ 1 500 officiers de police, juges, procureurs et autres corps de métier.[...] Selon des cadres de l’ILEA, le centre du Salvador a pour mission de faire de l’Amérique latine « un continent sûr pour l’investissement étranger », puisqu’il « garantit la sécurité régionale, la stabilité économique, et la répression du crime ». [...]Les Salvadoriens voient dans l’ILEA une nouvelle Ecole des Amériques (School of the Americas, SOA) pour policiers. Elle est régie par la même politique du secret, qui ne sert qu’à aggraver la suspicion. Par exemple, comme à la SOA, la liste des étudiants et des diplômés est confidentielle, de même que le contenu des cours. Beaucoup d’observateurs s’en inquiètent à juste titre, compte tenu des atrocités découvertes à la SOA en septembre 1996, lorsque la journaliste Dana Priest, du Washington Post, prouva que les manuels de la SOA contenaient des cours de torture, et que, peu de temps après, le père Roy Bourgeois, fondateur de SOA Watch (Observateurs de l’Ecole des Amériques) se procura une liste des diplômés de la SOA, dont beaucoup étaient connus en tant que chefs d’escadrons de la mort et de groupes notoires de contre-insurrection. » ILEA : Les Etats-Unis préparent des polices amies à la guerre sale par Benjamin Dangl, Wes Enzinna http://www.voltairenet.org/article165392.html

[40] « the School of the Americas is a US military institution that has given training and education to high-level military officials from across Latin America for 40 years now. The students who they have trained and educated, in huge numbers, turned out to have been the worst human rights violators in the Western Hemisphere, bar none. We're talking about high-level people under Pinochet. We're talking about eight to twelve of my husband's torturers. We're talking about people involved in massacre upon massacre within El Salvador, including people that were highly implicated in the murder of Monsignor Romero and the Maryknoll church women, etc. » Déclaration de Jennifer Harbury, veuve de Efraín Bámaca Velásquez, en 2005 http://www.truth-out.org/news/item/9685-the-school-of-the-americas-the-cia-and-the-us-condoned-cancer-of-torture-continues-to-spread-in-latin-america-including-mexico

« La plupart des massacres de Rabinal ont eu lieu entre 1981 et 1983, au plus fort de la guerre civile qui a fait plus de 200 000 morts entre 1960 et 1996 au Guatemala. Les généraux Romeo Lucas Garcia, au pouvoir de 1978 à 1982, puis Efrain Rios Montt (1982-1983), arrivé à la présidence après un coup d'Etat, ont mis en oeuvre une politique anti-insurrectionnelle contre la guérilla marxiste implantée sur l'Altiplano peuplé d'Indiens mayas. Leur stratégie s'est inspirée des méthodes appliquées par l'armée française pendant la guerre d'Algérie et reprises par les soldats américains au Vietnam. "Les guérilleros sont le poisson, la population est la mer, si vous ne pouvez attraper le poisson, il faut assécher la mer", résumait le général Rios Montt en 1982 pour expliquer la politique de la terre brûlée et le déplacement massif de populations indiennes. http://www.lemonde.fr/international/article/2012/07/12/au-guatemala-les-plaies-a-vif-de-la-guerre-civile_1732841_3210.html

[41] « Une mafia est une organisation criminelle dont les activités sont soumises à une direction collégiale occulte et qui repose sur une stratégie d’infiltration de la société civile et des institutions. On parle également de système mafieux. » https://fr.wikipedia.org/wiki/Mafia

[42] v. « WARgrams » : comment la NSA a instrumentalisé la guerre contre le terrorisme pour gagner le monde https://francais.rt.com/international/26054-wargrams-nsa-instrumentalise-guerre

[43] Les Etats-unis répondent par des menaces aux tentatives françaises de rapprochement sur l'Irak, mai 2003 https://www.wsws.org/francais/News/2003/mai03/010503_francoamericain.shtml

[44] Cf. Une faction colonialiste se cristalise dans le refus de reconnaître ses spoliations ou la nécessité de réparation des injustices : loin du souci de rétablir les conditions d'une co-existence apaisée et stimulante.

[45] organisée sous l'instigation des « présidents Valéry Giscard d’Estaing et Gerald Ford » https://fr.wikipedia.org/wiki/French-American_Foundation

[46] Que l'on retrouve chez certains hauts-fonctionnaires.

[47] Une fuite de revenus et liquidités qui se réalise au détriment de la production intérieure, de l'activité et de la masse monétaire en circulation du pays.

[48] telles que contrôle des changes ou commissariat au Plan, ainsi que des instances de négociations sociales

[49] Les soupçons d’écoute de Fabius posent la question des dérives de l’espionnage allemand http://www.lemonde.fr/europe/article/2015/11/13/laurent-fabius-aurait-ete-ecoute-par-les-services-secrets-allemands_4808964_3214.html

[50] v. Privatisation GIAT/NEXTER, fusion AéroSpatiale avec AIRBUS


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34 réactions à cet article    


  • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 7 novembre 2016 15:10

    « Ainsi le développement des coopérations sur la base d’une multipolarité permettrait une revitalisation du cadre légitime du droit international. »


    Le conflit n’est pas entre des nations, et a solution n’est pas d’ordre juridique.
    C’est une guerre, une guerre entre les classes sociales, mais une guerre.
    Quand ils sont susceptibles de fonctionner, les tribunaux sont mis en place à la fin, par le vainqueur, pour établir le prix à payer par le vaincu, comme à Nuremberg.

    Le droit international est un leurre qui sert toujours les mêmes intérêts que ceux que vous mettez en avant.
    Le tribunal de La Haye a jugé Milosevic, mais pas Sarkozy !

    • doctorix, complotiste doctorix 7 novembre 2016 17:26

      @Jeussey de Sourcesûre

      Patience, ça ne va pas tarder. On ajoutera, pour le minimum, Hollande, Fabius, Valls et BHL à la liste des traîtres et criminels.
      Ce sera un grand jour !


    • Francis, agnotologue JL 8 novembre 2016 10:22

      @Jeussey de Sourcesûre
       

       ’’Le conflit n’est pas entre des nations, et a solution n’est pas d’ordre juridique. C’est une guerre, une guerre entre les classes sociales, mais une guerre.’’
       
       Vous avez raison et vous avez tort tout à la fois : c’est une guerre non pas entre, mais contre les nations dont les dirigeants ne se sont pas ralliés à cette guerre contre leurs classes sociales qui n’ont pas leur place dans le NWO.
       
       

    • Odin Odin 8 novembre 2016 13:15

      @Jeussey de Sourcesûre

      « Le tribunal de La Haye a jugé Milosevic, mais pas Sarkozy ! »

      Il ne faudrait pas oublier le scandaleux silence médiatique concernant Milosevic « innocenté ».

      http://www.breizh-info.com/2016/08/23/48273/la-haye-sloboban-milosevic-innocente-la-presse-subventionnee-fait-silence

      Pour Nicolas Paul Stéphane Sarközy de Nagy-Bocsa, le Khazar hongrois, il serait nettement préférable que ce soit les français qui le juge déjà par les urnes. Le tribunal de La Haye ne jugeant jamais ses frères.

       


    • zygzornifle zygzornifle 7 novembre 2016 15:31

      Ha oui ?? Alors arrêtez de veauter pour les LR les PS et sortez de l’Europe autrement fermez votre grande gueule et faites comme les autruches comme ça les politiques LRPS en profiteront pour vous sodomiser une fois de plus Merkel offrira gracieusement la vaseline pas pour votre cul elle s’en contrefiche mais pour les bites de ses amis.....


      • Captain Marlo Fifi Brind_acier 8 novembre 2016 07:17

        @zygzornifle
        Le FN n’a l’intention de ne sortir de rien du tout !
        Programme officiel du FN Page Europe. Il n’est nulle part question de Frexit.
        Tout en bas, on lit que le FN veut renégocier les Traités, avec l’article 50,donc rester dans la construction européenne....


        C’est confirmé par ce document officiel du FN :
        « Une autre Europe est possible ! »

        NB : l’article 50 sert à sortir de l’UE

        C’est l’article 48 qui sert à renégocier les Traités, le FN ne sait même pas lire les Traités européens correctement. Celui-ci impose l’unanimité des 27 pays.
        Aucun président de la République, n’a le pouvoir d’obliger les 26 autres pays à adopter ses propositions.

      • zygzornifle zygzornifle 8 novembre 2016 14:06

        @Fifi Brind_acier


         Pas parlé du FN !!

      • doctorix, complotiste doctorix 7 novembre 2016 17:29

        « ce texte ne concerne pas les inconditionnels partisans de « l’oncle d’amérique  » : qu’ils soient naïfs admirateurs de ces fantaisies telle Disneyland ; ou les complices et autres larbins d’une tyrannie annoncée qui sauront plus tôt que tard où aboutit le chemin tortueux de la déloyauté. »

        J’ai cru reconnaitre Labrune, aristide, massada pomme de reinette et quelques autres...
        Chacun peut compléter la liste, afin qu’on sache bien qui est qui.

        • Pomme de Reinette 7 novembre 2016 17:37

          @doctorix

          J’ai cru reconnaitre Labrune, aristide, massada pomme de reinette et quelques autres...

          Merci de me compter parmi les internautes les plus respectables de ce forum.
          Et pas parmi les paranoïaques antisémites, admirateurs de la Corée du Nord ....
          J’en suis très honorée ! smiley


        • doctorix, complotiste doctorix 7 novembre 2016 19:33

          @Pomme de Reinette

          « les plus respectables de ce forum. »
          Si trahir votre pays est respectable, alors vous êtes respectable.
          Aussi respectable que sarko, fabius, bhl et hollande, qui le trahissent chaque jour au profit de nations étrangères.


        • Pomme de Reinette 7 novembre 2016 22:10

          @doctorix

          Votre discours est tout à fait identique à celui des nazis ou des pétainistes, préparant leurs petites listes de « traitres » ou à celui des soviets, dénonçant les « sociaux traitres ».
          Rien d’étonnant chez un admirateur de dictature totalitaire.
          Un ramassis d’injures et de menaces de bas du front haineux et mal dans sa peau.


        • Captain Marlo Fifi Brind_acier 8 novembre 2016 07:20

          @Pomme de Reinette
          Doctorix a oublié les autres pays vassaux, genre Qatar, Arabie Saoudite, Jordanie, Turquie...
          Que de grandes démocraties....


        • doctorix, complotiste doctorix 9 novembre 2016 07:18

          @Pomme de Reinette
          Parce que les sionistes n’ont pas de listes ?

          Essayez-donc d’entrer à Frace Inter ou dans n’importe quel canard si vous n’êtes pas référencé sioniste...

        • howahkan 7 novembre 2016 18:17

          Le jours ou remontera à un seul neurone des humains , car faut bien commencer quelque part, que la pseudo compétition qui dans notre être profond n’existe pas du tout , je le sais comme d’autres par expériences, , ni dans l’univers non plus, est en fait à l’origine une élimination intellectuelle analytique basée sur le programme de la pensée qui a pris le contrôle total du cerveau au détriment d’autres capacités « nobles » et en paix issues de L’Origine elle même bien sur, donc non analytiques et est censé n’être appliqué que au monde des idées et concepts pour trouver des moyens d’organiser ensemble la survie mais JAMAIS d’être utilisé ailleurs comme avec d’autres humains et que cela ne peut QUE se terminer par l’élimination de tous les humains...

          ce jours là ou cela sera perçu en profondeur d’une manière x mis pas par la pensée qui est LE problème si elle fonctionne seule, , et bien là il y aura de suite changement radical dans les mentalités qui se poursuivra alors le temps d’une vie retrouvée et le reste suivra...
          car vous n’avez pas compris que le désastre humain vient de nos cerveaux et envahit la non vie de chacun puis la planète...et si nous le pouvions l’Univers entier...

          nous ne nous occupons et encore façon de parler, que de la surface des choses..

          sur une échelle de 1 à 100 nous nous pavanons sur les zones en surface seulement genre 95 à 100 au maximum..ceci a pour effet que les causes à l’origine des problèmes humains ne sont jamais perçues, jamais comprises, jamais mises à la lumière, jamais réglées et reproduisent sans arrêt les mêmes effets....

          et ce à titre personnel et à titre global forcément aussi bien sur...


          • Captain Marlo Fifi Brind_acier 8 novembre 2016 07:33

            @howahkan
            Dans le système unipolaire imposé par les USA, il n’y a aucune concurrence, mais une situation de monopole. « Faites ce que vous dit, parce que cela me convient ». Point. C’est du racket.


            C’est justement un monde multipolaire qui peut permettre un équilibre entre les différents pays.
            Cette vidéo de Robert Charvin devrait vous plaire...

          • howahkan 8 novembre 2016 09:12

            @Fifi Brind_acier

            salut tout a fait la compétition amène à la non concurrence, au totalitarisme , cela en est le but final inévitable des le début..contrôle total..par élimination..

            or pour être honnête tout le monde a joué à ce jeu partout sur la planète depuis des millénaires...et beaucoup y jouent encore , si le us dominent c’est parce que la planète entière a joué et joue à ce jeu...

            car il n’y a rien dans la durée pratique entre collaboration volontaire -coopération partage équitable et pseudo compétition ..

            La Russie et certain autres essayent quelque chose d’autre en ce moment....poussé par la nécessité du mal qui règne....le mal a une utilité d’éveil comme la souffrance pour une personne si on fait ce qu’il faut qui n’est écrit nulle part...

            de changement radical il est question.....mais sans le pire changerions nous radicalement ? non est ce que je vois !! mais là « on » n’a pas encor saisis que cette radicalité devrai aussi toucher la personne elle même...

            sinon les us et alliés sont surs de gagner...

            cela peut être un tournant...

            sur la vidéo j’en suis à l’évocation d’evo morales...qui n’intéresse quasiment personne...cela me semble intéressant, je vais donc continuer le visionnage..merci.0


          • howahkan 8 novembre 2016 09:41

            @howahkan

            re salut fifi

            j’en suis à 18 min..et bien tout ce qu’il dit sur la géopolitique occidentale vis a vis des autres pays peut être compris sans rien savoir des autres pays qui ne sont pas assez comme nous, car cela correspond exactement au fonctionnement totalement prévisible de la pensée humaine, si comme pur moi et d’autres le fonctionnement de ce programme de la pensée s’est révélé de lui même... dans des circonstance dont je vois une partie des tenants..quand aux aboutissements rien n’est maîtrisable, L’Origine guide.. !!

            quand par exemple il parle que les coréens du sud qui n’étaient pas encore assez comme nous autres français d’après Philippe Pons du monde, cela est exactement bien sur une correspondance avec le programme de la dite pensée qui en fait si nos autres capacités sont en mode turned off, et bien ne vit que avec lui même ,sa mémoire et ses goûts comme seule référence...

            l’autre ne doit pas exister..sauf si il me sert, et de toutes façons je veux me voir en le regardant...

            le pseudo racisme vient de là...il est simplement le fait de l’incapacité de ce qui nous reste de cerveaux, donc la pensée à vivre, la pensée est conflit,souffrance,guerres,vols non sens, crimes...et machines...

            Ainsi un changement de société doit aussi être un éveil humain, sinon il ne va y avoir que la même continuité qui va revêtir de nouveaux habits avec le même but !!! ...et je ne sais pas si cela est encore possible à notre stade de dégénérescence..je veux dire je ne sais pas...possible, pas possible je n’en sais rien globalement..
            à titre personnel tout est possible ,toujours...
            les visions que j’ai eu s’arrêtent là ou nous sommes..j’avais 12 ans et c’était en 1967..

             smiley


          • howahkan 8 novembre 2016 09:50

            @howahkan

            et il finit par devenons de vrais citoyens....c’est de notre faute dit il..c’est la seule réponse il n’y a pas de miracles dit il...

            nous sommes d’accord..

            cela dit entre le fait qui est nous ne sommes pas de vrais citoyens et le rêve devenons de vrais citoyens...pour moi le rêve doit être mis de coté il est pure illusion..encore une fois je redis que c’est le problème qui doit être compris jusques à sa racine qui va aller en chacun de nous...ce que tout faux citoyen pour le moment refuse de faire...

            respect et robustesse...

            une personne très attachante en tous les cas..


          • Captain Marlo Fifi Brind_acier 8 novembre 2016 19:15

            @howahkan
            Je savais que ça allait vous plaire... En France, on s’occupe peu de ce qui se passe en Amérique latine. Il s’y passe pourtant des choses que nous aurions intérêt à comprendre, si notre ethnocentrisme nous l’autorisait...


            Par exemple en Equateur dont le Président est Correa, ce petit pays se bat contre le pétrolier Chevron....

          • Captain Marlo Fifi Brind_acier 7 novembre 2016 20:40

            Gros travail , merci à l’auteur ! Mais l’auteur parle de « loges maçonniques », ça date un peu... Maintenant cela s’appelle des Thinks tanks et des Young leaders....

            Ce sont les Thinks tanks de Droite et de Gauche qui ont magouillé pendant des années pour convaincre les leaders d’opinion (que nos médias presstitués appellent des experts) à basculer du côté de TINA, et à faire de la propagande plein pot pour les thèses libérales.

            Liste des Young Leaders en France depuis 1981.


            L’objectif, c’est de répandre le chaos pour mieux faire disparaître les frontières et les Etats Nations. C’est Poutine qui s’oppose à ce processus. Commentaire de Mike Whiney :

            "Voici ce que je pense : je pense que Washington est impliqué dans un grand projet de refaire le monde d’une manière qui réponde mieux aux besoins de ses élites, des banques internationales et des multinationales. Brzezinski ne se réfère pas seulement à cela dans la citation d’ouverture de cet article, il explique également ce qui se passe : l’État-nation est rejeté comme fondement sur lequel repose l’ordre global.

            Au lieu de cela, Washington efface les frontières, liquide les États et évince des leaders forts et laïques capables de résister à ses machinations pour imposer un modèle entièrement nouveau à la région, un nouvel ordre mondial. Les dirigeants de ces institutions d’élite veulent créer une zone de libre-échange interconnectée et globale, supervisée par les proconsuls du Grand Capital, c’est-à-dire une zone dollar globale qui exclut les institutions publiques – telles qu’une trésorerie centralisée, une dette mutualisée et des transferts fédéraux – afin de permettre à l’entité sans frontières de fonctionner correctement.« 


            Et la Chine non plus n’est pas d’accord ! L’ordre mondial est terminé ! »

            « …L’ordre mondial est terminé ! » Cette phrase, lourde de sens, a été prononcée en juillet 2016 par Xi Jinping, Président de la République Populaire de Chine, lors d’un discours tenu à l’occasion du 95e anniversaire du parti communiste chinois. Aucun média atlantiste n’a jugé utile de reprendre cette information.

            En réalité cette information est capitale. Plus exactement, Xi Jinping a explicitement annoncé la fin de l’ordre mondial en évoquant l’effondrement de l’économie US et la désintégration de l’Union européenne. Pouvions-nous ignorer un discours aussi important ?

            L’homme dirigeant la manufacture du monde annonce l’avènement d’un changement radical et le début d’une nouvelle ère. On y est. La machine de propagande de l’ancien ordre peut fonctionner à plein régime. Personne n’y croit plus.

            Le monde est en pleine révolution !"


            • Odin Odin 8 novembre 2016 13:41

              @Fifi Brind_acier

              « Mais l’auteur parle de « loges maçonniques », ça date un peu... Maintenant cela s’appelle des Thinks tanks et des Young leaders...., ça date un peu...  »

              S’il y a un sujet que vous vous refusez de maîtriser c’est bien celui de la FM. Je pense que vous devriez en parler à François il pourrait vous donner ses « lumières » sur le sujet à moins que ce sujet doive rester tabou.

              Je vous ai déjà écrit ceci, mais pour rien à l’évidence :

               

              Je pense que vous avez une perception idyllique de la franc-maçonnerie et ceci est normal puis que c’est une secte et ce qui est connu du grand public sont des informations qu’ eux-mêmes nous donnent.  

              La très grande majorité des F.M. sont des lampistes et restent cantonnés aux grades inférieurs des loges bleues 1° apprenti 2° compagnon 3° maître (sur 33° dans le REAA) ils ne servent que de couverture à ceux qui passent dans les hauts grades (à partir du 4°). Une infime minorité arrive du 30° au 33°.

              Pour exemple, prenons le cas d’Alain Bauer, grand Maître du GODF (33°) de 2000 à 2003. Ami de 30 ans de Valls et omniprésent monsieur sécurité de Sarkozy.

              C’est à partir du 33° que s’ouvrent les Ur-loges.

              Un livre choc, sorti en novembre 2014, sur la haute franc-maconnerie du Maître italien Gioele Magaldi sur les Ur-loges n’a reçu aucune publicité et même de nombreux liens sur le net n’existent plus :

              « (Parmi les français membres de Ur-loges, sont citésChristine Lagarde – Pan Europa et Three Eyes -,Bernard Arnault – Three Eyes et Edmund Burke -,Nicolas Sarkozy – Pan Europa et Hathor Penthalpha,Manuel Valls – Edmund Burke et Compass Star Rose, et beaucoup d’autres. Obama est cité comme membre de la Ur-loge Maat, fondée par Brzezinski. Enfin, la loge Hathor Pentalpha, fondée par la famille Bush, aurait parmi ses membres Abu Bakr Al Baghdadi- Isis. NdT). » 

              http://www.movimentoroosevelt.com/news/per-dipartimento/movimento-roosevelt/franc-maconnerie-livre-choc-du-grand-maitre-italien-gioele-magaldi-la-decouverte-des-ur-loges.html

               


            • Captain Marlo Fifi Brind_acier 8 novembre 2016 19:24

              @Odin
              Je précise pour Xe fois, que je parle de la Franc maçonnerie du 18e et 19e siècle, et pas de celle d’aujourd’hui. Vous croyez que les Thinks tanks, et autres ONG pilotées par Soros, publient leurs documents internes ?


            • François Vesin François Vesin 7 novembre 2016 22:30

              « Cette situation permet d’interdire l’exercice d’une politique d’indépendance, de mise en valeur du potentiel humain de compétences et de solidarité et de préserver ces situations de rentes et l’inégalité des conditions sociales non-justifiées par une réelle utilité commune. »

              Cette situation, c’est le bilan auquel se sont consacrés l’intégralité des personnels politiques français sans aucune exception depuis 1969 ...et qui nous proposent de
              collaborer à la mascarade électorale de 2017 !

              • microf 7 novembre 2016 22:38

                J´ai beaucoup rigolé en lisant cet article « La France dans les griffes du Pentagone », je ne pourrais que dire á mes chers Francais, bienvenus au club des exploités, ce que vous souffrez en ce moment en accusant les Usa de faire contre vous, c´est ce que la France fait subir mille fois á certains pays d´Afrique, je ne citerai qu´un cas très vérifiable et lourds de conséquences, le FRANC CFA l´équivalent de la monnaie que les nazis avaient instauré en France pendant la deuxième guerre mondiale.
                Ce franc CFA crée par la France pour ses colonies en Afrique, est fabriqué en France, est géré par le Trésor Francais, et n´est changeable nulle part. Ce FRANC CFA plombe les économies des pays Africains qui avec cette monnaie, ne s´en sortiront jamais.
                Un autre petit exemple mais très signifiant de l´exploitation de la France dans certains pays Africains, prenons le cas du Cameroun ou une tragédie ferroviaire sans précédant vient de se passer, á savoir le déraillement d´un train, qui a causé la mort de dizaine et de dizaine de personnes, mutillant á vie des dizaines et des dizaines d´autres.
                Alors qu´elle marchait bien, la société ferroviare du Cameroun la REGIFERCAM a été privatisée et achêtée par la France á un franc symbolique pour quelles raisons, on n´en saura jamais, dès lors, c´est la catastrophe. Avant la privatisation, il y avait six trains par jour qui s´arrêtaient á presque toutes les gares, faisant vivre les populations riveraines qui évacuaient facilement leurs marchandises, aujourd´hui, tel n´est plus le cas, n´en parlons pas de l´entretien, je voudrais préciser ici que cette ligne de chemin de fer qui relie les deux principales villes du Cameroun, a près de 60 ans, sa construction a commencé par les Allemands a été terminée par les Franco-britanniques, est aujourd´hui dans un état de vétusté très avancée, le matériel roulant est d´un autre âge, les locomotives en pleins 21e. sont alimentées au fuel.
                C´était pour dire que cet ultralibéralisme que subi la France aujourd´hui comme plaint dans l´article, la France le fait subir aux autres pays aussi, d´oú on dit« tu voudrais enlèver la paille dans l´oeil de ton frère, et tu oublies la poutre qui dans le tien ». Encore une fois chers amis Francais, bienvenu au club de l´exploitation, toutefois mon souhait serait qu´un jour, et ce que fait subir la France aux autres, et ce que les Usa font subir á la France, prennent un jour fin pour le bien de tous.


                • Garibaldi2 8 novembre 2016 02:41

                  @microf

                  Il semble que vous preniez quelque liberté avec la vérité. La France n’a pas racheté REGIFERCAM pour le franc symbolique puisque c’est Bolloré (Camrail) qui a pris la concession des chemins de fer Camerounais pour 30 ans, REGIFERCAM étant en faillite.

                  Les locomotives sont alimentées au fuel ... vous voulez trouver vous-même les fonds pour électrifier le réseau ? D’après vous combien de trains US fonctionnent au fuel ?!

                  En ce qui concerne le matériel roulant, il suffit de lire :

                  http://urlz.fr/4kX3

                  pour se rendre compte que vous pipeautez.


                • Captain Marlo Fifi Brind_acier 8 novembre 2016 07:27

                  @microf
                  L’UPR prévoit d’en finir avec le Franc CFA.
                  Et que chaque pays africain puisse avoir sa propre politique monétaire.


                • microf 8 novembre 2016 10:29

                  @Garibaldi2
                  Merci.
                  « Lorsqu´on n´a pas encore traverser l´autre rive, il ne faut jamais se moquer de celui qui se noit », dit un proverbe Francais. Bienvenu seulement au club des exploités.


                • microf 8 novembre 2016 10:31

                  @Fifi Brind_acier
                  Merci.
                  Vous savez, chaque chose a une fin, la fin du CFA viendra.


                • fred.foyn 8 novembre 2016 08:08

                  Aujourd’hui c’est...« le China » way of life, le libéralisme a toute les sauces..la « Mondialisation » qu’ils disent.. ou le « Chaudron » de la connerie humaine...Bientôt 9 milliards d’individus..9 milliards de tocards sans cervelle..Une planète en guerre, au bord de la rupture..mais les humains suspendus a leur téléphone portable errant comme des « zombies » ..allo chérie je suis dans la rue...As tu vu le départ du « Vendée-glauque » ?


                  • julius 1ER 8 novembre 2016 09:58

                     une puissance militaire indéniable, assistée par des services secrets bien organisés et renforcée par son redoutable complexe militaro-industriel et financier, 


                    @l’auteur,

                    excellent article, je crois que l’on ne dira jamais assez malheureusement qu’il faut faire le distinguo entre le peuple américain vs complexe militaro-industriel car c’est bien cette entité qui mène le bal !!!
                    il est clair que les USA ont besoin d’un ennemi pour justifier de telles dépenses d’armement (3500 milliards de Dollars dépensés en guerre diverses depuis le 11/09) qui ne participent en rien au développement de leur pays ou la pauvreté s’accroît de manière ahurissante... ce qui est d’une indécence totale !!!

                    il y avait hier soir sur ARTE un documentaire sur Eleonor Roosevelt et au travers de çà la politique du New-Deal qui a relancé les USA sans cela avec les con...servateurs de l’époque les USA seraient allés directement au trou !!!
                    et ce sont les mêmes cons-servateurs que l’on a aujourdhui qui nous enferment dans cette logique Ultra-Libérale mortifère .... et pas de Roosevelt à l’horizon c’est dire si on est au plus mal !!!!
                    et TAFTA va être la concrétisation de l’ordre Néo-Libéral mené par les multinationales américaines et les autres inféodées aucun doute la dessus...

                    et après Daesh qui n’est qu’un tigre de papier ce sera la Chine désignée ennemi No1( il faut quand même rappeler que sans les multinationales capitalistes la Chine serait restée un immense pays agricole, et ce soit disant miracle chinois serait resté quelque chose de très négligeable !!!

                    cela me fait penser à cet historien canadien qui rappelait la surprise des GI’s qui en débarquant en Normandie en Juin 1944 découvrait que le matériel allemand était estampillé Ford ou Général Motors .... eux aussi découvraient l’adage « on croit mourir pour son pays mais en réalité on meurt pour des industriels » !!!!!!!!!!! 

                    • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 8 novembre 2016 10:46

                      Mais lorsque le constat est fait depuis longtemps et que la solution est proposée, il faut arrêter « les rêveries en solitaire » !


                      LES PEUPLES QUI NE PEUVENT PAS S’INDIGNER SONT DES PEUPLES MORTS...

                      • Montdragon Montdragon 8 novembre 2016 11:41

                        Poooovre tout petit pays dans les griffes du méchant loup !
                        Poooovre petit pays si faible avec ses boites du CAC40 qui prodiguent salaires honnêtes et allégresse écologique de part le Monde !


                        • ddacoudre ddacoudre 11 novembre 2016 20:40

                          bonjour

                          c’est un fleuve ton article quand une société est malade il faut nommer le mal, le mal c’est le capitalisme, si on le nomme l’on peut trouver un remède, le communisme ne fut pas le bon, ce n’est pas une raison pour se laisser abattre. qu’une entreprise soit privé ou publique n’a aucune importance c’est juste un débats d’opportunité. ce qui est plus gênant c’est quand un pouvoir rétrocède une entreprise publique à quelques particuliers sans en avoir reçus le mandat par ceux qui en sont les propriétaires le peuple. nous savons que les histoire du développement économique sans être soumis aux décision du peuple gênent les capitalistes, le libéralisme n’est qu’un prétexte fallacieux et ça fonctionne dans l’opinion, au lieux de s’en prendre aux capitalisme ils s’en prennent à leur propre droit, celui d’entreprendre.
                          http://ddacoudre.over-blog.com/pages/Le-capitalometre-8441227.html
                          http://ddacoudre.over-blog.com/2015/09/se-reapproprier-le-liberalisme-de-la-main-invisible.html.

                           cordialement

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