Un ordre économique multipolaire en emergence

Les « BRIC », un concept plus géopolitique qu’économique sont désormais une évidence comme puissances économiques. Une hausse des achats de pétrole en Chine provoque automatiquement une hausse des prix mondiaux. Il en est de même pour toutes les autres matières premières. Les incendies de jullet-aout 2010 en Russie provoquent la hausse dramatique des prix mondiaux du blé et d’autres matières agricoles. La vigueur de la reprise en Chine, mais aussi en Inde a tranquillisé les marchés financiers après les krachs successifs de fin 2008-début 2009. Le Brésil est désormais le premier partenaire commercial de plusieurs pays d’Amérique Latine qui forment une groupement économique de plus en plus indépendant commercialement, mais aussi financièrement, des Etats-Unis d’Amérique. La Russie semble pouvoir désormais se passer du FMI et veut diversifier son économie vers de plus en plus de secteurs compétitifs.

Ces BRIC créent autour d’eux une ère d’influence économique de plus en plus grande. Les entreprises chnoises investissent massivement dans certains pays d’Asie bien identifiés tels le Vietnam, le Cambodge, le Sri-lanka et provoquent une véritable inquiétude des oiccidentaux en Afrique. Plus haut, les relations étroites en Amérique Latine, notamment des « démocraties de gauche » sont déjà cités et, au-delà des différences idéologique entre les « bolivariens » (Bolivie et Venezuela) et pragmatiques (menés par le Brésil), la création d’un ensemble économique cohérent va pour le moment dans le sens de l’histoire. L’Inde est plus discrète, mais les investissements de « India Inc. » provoquent un intérêt certain jusqu’en Europe. La Russie utilise de façon spectaculaire l’arme de l’énergie contre les voisins aux velleités d’émancipation, de façon moins spectaculaire, son influence s’étend en Asie Centrale, en Biélorussie et en Ukraine où une lutte avec les Occidentaux fait de temps à autre la une des journaux.

En gros, les BRIC, par leur puissance économique nouvellement acquise et de par là, l’extension de leur aire d’influence économique sont en train de créer une ébauche de monde multipolaire où la puissance transatlantique (en gros les pays de l’OTAN) n’ont plus le monopole de l’influence. Cette perte du monopole occidental est particulièrement visible dans les « zones de combat économiques », notamment l’Afrique mais aussi le Moyen Orient. Elle est aussi visible dans le « tropisme asiatique » (selon les Européens) de l’administration Obama, l’offensive européenne en Afrique du Nord (UPM, statuts avancés, relation italo-lybienne privilégiée), l’émergence militaire de la Chine, et, finalement dans des relations Sud-Sud décidant de se passer de l’intermédiaire multilatéral onusien.