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Caroline Fourest, de l’obsession à la malhonnêteté journalistique

Tout juste un mois après la diffusion du reportage de Caroline Fourest sur les « Obsédés du complot  » où notre association fut "mise à nu", nous avons dû faire face à la "dure réalité" et en tirer les tristes conséquences. Oui, Caroline Fourest a raison, nous sommes bien trop méchants avec les journalistes. Il faut dire que depuis 2006, nous trépignons avec un peu trop d’impatience que les médias daignent enfin s’intéresser au 11-Septembre. Mais il ne faut pas s’étonner en revanche de la piètre consistance d'un tel reportage de sa part. Outre le fait qu’elle ait pour compagne Fiammetta Venner, l’auteure d’un livre à charge sur Thierry Meyssan, il est tout aussi significatif de regarder l'origine et les accointances d'un tel parti pris. Si elle n’est pas la seule à produire toutes sortes d’amalgames, on remarque par contre une certaine collusion de personnalités médiatiques aux avant-postes de cette propagande. Parmi elles se dégage notamment un groupe composé d’anciens de l'histoire récente de Charlie Hebdo et du Cercle de l’Oratoire. Pour eux, le choc des civilisations et la défense de la version officielle du 11-Septembre n’est qu’un seul et même combat. La dernière assimilation de Caroline Fourest à l’extrémisme n’est donc qu’une énième contribution de ce petit monde à la caricature d’un mouvement qui semble déranger leur prêt-à-penser et enrayer le moulin de leur fond de commerce.

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Allez, 4,4% de crédibilité sur le site de France 5, c’est déjà mieux que Jacques Cheminade aux éléctions...

I. Construction d'un parti pris


En tout cas, il faut croire que notre association n’a pas grand-chose à se reprocher vu qu’elle n’a rien trouvé de sérieux à nous coller sur le dos afin de nous traiter directement d’extrémistes. Non, elle a juste procédé par assimilation. Par ailleurs, elle affirme n’avoir trouvé qu’un seul conspirationniste (Jacques Cheminade) pour accepter de débattre avec elle : nous ne sommes donc pas des conspirationnistes à ses yeux vu qu’elle ne nous a jamais contactés ! C’est sympa de sa part d’avoir au moins permis de préciser cela. C’est donc sur une autre (grosse) ficelle que l’intrépide journaliste a dû tirer, celle de la critique violente et injuste des médias [1]. ReOpen911 s'est alors retrouvée disséquée dans la partie « Haro sur les médias ». Elle avait envoyé pour cela un caméraman de Street Génération et une équipe de la société de production Et la suite... à une de nos expositions de rue, ainsi qu’à la projection-débat du film Epouvantails, autruches et perroquets d’Olivier Taymans [2].

Mais qu’a-t-elle retenu finalement de ces deux jours de tournage ? Eh bien qu’un certain « Jean-Claude », militant parmi tant d’autres mais celui-ci en particulier, avait eu des mots quelques peu désobligeants à l’encontre des journalistes qui, comme Caroline Fourest, sont tous vierges ascendant balance, c’est bien connu. Après tout, ce n'est pas comme si eux nous traitaient de tous les noms depuis plus de 10 ans. Certes, ses mots n’étaient peut-être pas les mieux choisis, mais étaient-ils représentatifs du reste des débats ? Pourquoi donc s’arrêter sur un seul exemple sinon pour figurer un parti pris ? Si la méfiance vous fait passer pour un paranoïaque, la liberté d’accès vous rend vulnérable aux caricatures. De notre côté, nous avons toujours fait le choix de rester disponibles et ouverts, sachant que la profession ne se résume pas à des Caroline Fourest, des Stéphane Malterre, des Ted Anspach ou quelques autres du même cru [3].
 

Taymans, Fourest : qui pratique l’amalgame ?


En ce qui concerne le film d’Olivier Taymans, Caroline Fourest dit que « c’est un peu la thèse du film Epouvantails, autruches et perroquets » que d’avoir « cette capacité à se passionner pour des théories visiblement orientées et peu fiables, tout en accusant les journalistes refusant cette propagande de pratiquer la désinformation.  » Or, il suffit de regarder ce film pour s’apercevoir que c’est le commentaire de Caroline Fourest qui est orienté et peu fiable. Au contraire, Olivier Taymans tient des propos bien plus nuancés sur les journalistes que Caroline Fourest sur ceux qu’elle qualifie sans discernement de conspirationnistes. Son film laisse d’ailleurs longuement la parole à plusieurs journalistes norvégiens et à Jean-Jacques Jespers, professeur de déontologie de l’information à l’Université Libre de Bruxelles, auprès duquel Caroline Fourest aurait sûrement deux ou trois choses à apprendre. Et c’est exactement le même discours qu’Olivier Taymans tenait dans une interview au Cercle des Volontaires, juste avant de s’entretenir avec l’équipe de journalistes venue l'interroger pour le compte de Caroline Fourest. Cependant, elle a fait le choix de ne rien retenir de cet entretien au montage. Pourquoi ? Peut-être parce qu’Olivier Taymans n’était pas assez « conspirationniste » ou « extrémiste » pour symboliser le parti pris de son documentaire...
 


 

Olivier Taymans n’a pas manqué néanmoins de réagir avec humour, en remerciant la journaliste « de confirmer et d’illustrer avec autant de candeur les grandes lignes de la réflexion que porte [son] film. » Il montre effectivement que le documentaire de Caroline Fourest peut se résumer à une suite d’amalgames, d’omissions et de distorsions dont il dresse aisément les grandes lignes. Du personnage de Thierry Meyssan présenté comme un éternel épouvantail, au moins sulfureux mais peu crédible Jacques Cheminade, voilà une image bien peu représentative du mouvement pour le journaliste belge. Il se demande logiquement si dans ces conditions, on peut parler d’un travail « honnête, équilibré et représentatif. »

En effet, Caroline Fourest ne parle à aucun moment des familles de victimes, des pompiers, des rescapés, des témoins, des agents gouvernementaux, des universitaires, des journalistes, des différentes associations professionnelles ou encore des millions de simples citoyens qui comme nous, n’ont rien à voir avec l’Ayatollah Khomeini ou les petits hommes verts, mais réclament tout simplement une véritable enquête indépendante [4]. En revanche, si vous avez regardé ce reportage, vous aurez sûrement entendu parler de complot, de théorie du complot, de complotiste, de conspiration ou de conspirationniste (à 55 reprises, le tout en 52 minutes).
 

De la théorie à la pratique du journalisme


Dans le second volet de sa série documentaire, Caroline Fourest a donné la parole à des musulmans laïcs et modérés qui représenteraient l’islam à ses yeux, mais elle voudrait nous faire croire qu’elle n’a trouvé personne pour parler sérieusement du 11-Septembre. Son passage sur la radio Le Mouv' renseigne un peu plus sur le biais de la journaliste. Quand elle fut interrogée sur l’absence d’une personne comme le journaliste Eric Laurent, auteur de la Face cachée du 11 septembre, afin de balancer son réquisitoire, elle esquiva purement et simplement la question de Didier Si Ammour dans un prodigieux détournement de sujet en direct. Comme le dit Eric Laurent dans son livre, « le silence est le plus sûr moyen de tuer la vérité » et Caroline Fourest nous en fait la brillante démonstration.
 


 

Son entretien avec Fabrice Arfi ne relève pas moins de l’hypocrisie en tandem : « Qu’il y ait des questions qui se posent autour de la grande histoire et du grand récit du 11-Septembre, c’est une évidence » et « ce sont des questions qu’il faut mettre sur la table et dont il faut débattre démocratiquement  » assure-t-il. Mais s’il est « sain de se poser des questions » comme nous dit le journaliste de Mediapart, nous sommes malheureusement bien seuls à les poser. Car où peut-on trouver ce débat et ces questions dans les médias français ? Nulle part. Par exemple, il lui semble évident que « des questions se posent sur les manquements des services de renseignement  » mais il ne s’interroge à aucun instant sur les manquements de la presse à les examiner ou même à les rapporter. C’est une association de bénévoles qui se charge pendant ce temps de traduire et de relayer, à la place des médias traditionnels, les propos de l’ancien responsable du contre-terrorisme Richard Clarke, ceux du sénateur Bob Graham ou ceux de l’agent du FBI Ali Soufan, qui n’ont certainement rien à voir avec des conspirationnistes et qui tentent justement d’informer sur ces questions-là.
 


 

Caroline Fourest prétend également que Mediapart aurait démonté « point par point » les arguments de Loose Change et de ReOpen911 : c’est totalement faux. Les seuls articles de Mediapart sur le sujet se limitaient à une série estivale sur les « théories du complot », traitées principalement sous l’angle sociologique. Notons que Fabrice Arfi n'a pas pris la peine de corriger cette information. Nous avions d’ailleurs regretté dans notre réponse à Mediapart que le site d'information ait « choisi d’enfermer le développement de son enquête dans une impasse de clichés concernant le 11-Septembre au lieu d’opposer des faits tangibles aux théories qui entourent ce drame.  »
 

« Faites ce que je dis, mais pas ce que je fais ! »


Le journalisme, par essence vertueux, se présenterait alors comme « l’antidote » aux théories du complot, sans imaginer une seconde qu’elles pourraient être au contraire un des symptômes d’une presse malade. Si l’internet permet en effet la propagation de théories plus ou moins fumeuses sur le 11-Septembre, ne sont-elles pas aussi le reflet peu glorieux d'une incapacité des médias à traiter de ce sujet complexe, et qui mériterait bien plus de nuances et de considérations qu’un pseudo-documentaire de Caroline Fourest ?

Son reportage sur les « obsédés du complot » démontre finalement la dissension qui existe entre le discours et l’action journalistique appliquée au 11-Septembre. En gros, c’est « faites ce que je dis, mais pas ce que je fais ! » Elle conteste par exemple qu’on puisse se demander «  à qui profite le crime  » mais ouvre pourtant son documentaire en se demandant « à qui profite leurs théories du complot. » Cela rejoint le discours convenu de la journaliste qui déclare dans sa conclusion que « les théories du complot auront longtemps du succès, grâce à un savant mélange entre des parcelles de vérité et de vrais fantasmes. » La preuve en est qu’elle réussit très bien sa propre carrière en usant des mêmes méthodes, tout en concluant (sans rire) qu’ « en face, le journaliste se sent parfois désarmé, mais doit s’obstiner à faire douter, de tout, sauf des faits. [5] » Sortez les violons. Il est pourtant incontestable que les médias français n’ont que très rarement laissé de place au doute sur le 11-Septembre et n’ont jamais vraiment permis de débattre des faits dont ils occultent une bonne partie depuis plus de 11 ans [6]. Cependant, lorsque des journalistes comme Hélène Bekmezian dans Le Monde ou Nora Boubetra sur France 3 ont osé amener ce débat du 11-Septembre hors de la toile, ce n’est autre que Rudy Reichstadt, contributeur de la revue Prochoix de Caroline Fourest, qui s’est chargé de leur tirer dessus ici et [7]. Selon toute vraisemblance, Prochoix n'est pas une revue qui donne le choix de se faire sa propre opinion sur le 11-Septembre... [8].
 


 

Militante contre l’extrémisme mais donneuse de leçon peu exemplaire sur le vivre ensemble, Caroline Fourest cumule bien des paradoxes. Opposante déclarée du Front National, elle a été maintes fois critiquée pour jeter de l’huile sur le feu de l’islamophobie, un terme qu’elle récuse par ailleurs sur la base d’arguments parfaitement fallacieux. Pendant ce temps, elle s’arroge le droit de décider à la place des musulmans de France qui sont leurs représentants légitimes dans son deuxième reportage. En 2012, les Indivisibles lui ont également décerné un « Y'a Bon Award », prix humoristique contre le racisme auquel la militante de la liberté d’expression à géométrie variable a répondu avec beaucoup moins d’humour… en trainant l’association et son jury en Justice. De même, celle qui enquête sur les liens qui unissent les extrémistes entre eux, pourrait presque enquêter sur elle-même tant elle multiplie les relations douteuses. Mais quand on sort une série de reportage sur les extrémistes, tout en en préparant un autre à la gloire d’un groupe se qualifiant lui-même de « sextrémiste » et condamné par l'ensemble de la classe politique française, on n’est pas à une contradiction près… [9]
 

Pour prolonger la critique de ce documentaire, nous vous suggérons de lire l'interview qu'Arno Mansouri, directeur des Editions Demi-Lune nous a accordée, les "remerciements" d’Olivier Taymans à Caroline Fourest ou, sur un autre ton, la réaction indignée d’André Bouny sur l’utilisation frauduleuse du titre de son ouvrage sur l’Agent Orange. Le journaliste Hicham Hamza a quant à lui relevé une manipulation manifeste dans la retranscription d'un échange entre deux militants concernant les services secrets israéliens. Pour ce qui est du débat sur le remodelage du Moyen-Orient, nous vous renvoyons à l’article de Taïké Eilée qui oppose les propos de Caroline Fourest à ceux de l’ancien ambassadeur de France au Soudan, ou encore aux articles de Grégoire Lalieu et Aurélie Meunier sur Investig’action qui remettent les pendules de Caroline Fourest à l’heure sur le sujet, ainsi que sur leur propre démarche. Il est également intéressant d’observer la réaction de Caroline Fourest aux critiques de Pascal Boniface, accusé de « rejoindre officiellement le camp des complotistes » alors que celui-ci les compare à « quelques farfelus [qui] s'agitent sur la toile » !


II. Retour aux sources


Contrairement à ce qu’elle dit, Caroline Fourest se préoccupe généralement peu des faits ou des idées, et préfère cibler des personnes. Il n’y a donc jamais vraiment de débat mais seulement une vérité arbitraire utilisée comme moyen à la promotion de son propre discours. Peu importe les faits, elle s’en arrange pour les adapter à son opinion, au lieu d’adapter plutôt son opinion en fonction des faits. C’est même une marque de fabrique chez Caroline Fourest dont la subjectivité supplante un peu trop souvent l’objectivité. Avec Fiammetta Venner, elles ont toujours fait d'ailleurs une fixation sur Thierry Meyssan au lieu d’étudier distinctement les faits qui entourent les événements du 11-Septembre. Obsédées par ce personnage qu'elles ont cotoyées auparavant, elles semblent incapables de voir le 11-Septembre en dehors de ce prisme réducteur. Elles l'utilisent cependant pour discréditer toute étude rationnelle du sujet. Meyssan leur sert d'épouvantail comme dirait Olivier Taymans. Mais ce n’est pas le seul et ce n’est pas non plus le seul biais de la journaliste. Un léger retour en arrière sur son parcours et ses affinités s’impose donc pour comprendre ses positions sur le 11-Septembre.


Le goût de l'extrême

 
 
Le 14 mai 2011, elle avait publié un court article dans le journal Le Monde intitulé « Le Pen n’a pas dit son dernier bon mot ». Le sujet ? L’opinion de Jean-Marie Le Pen sur la mort de Ben Laden et le 11-Septembre, tombée par hasard dans l’oreille de Caroline Fourest, simple corrélation entre l’actualité et un « rendez-vous pour parler de sa fille, dans le cadre d'un livre sur Marine Le Pen. » Bien sûr, comme nous l’apprend Caroline Fourest, « il n'était question ni de piège ni de créer la moindre polémique. Simplement d'évoquer le passé et de lui permettre de donner sa version. Le hasard a voulu que l'actualité déborde de sujets dérangeants. » Le commentaire de Géronimo sous l’article du Monde résumait assez bien la situation : « Le bon vieux coup de rencontrer Le Pen pour le faire parler de sa fille ! ha ha ha ! Vous nous prenez pour des quiches ? Vous adorez jouer avec le Diable. Et si, en prime, le Diable se livre à quelques diableries, qu'est ce qu'on est ravie ! Si Le Pen n'existait pas, je me demande si vous ne l'auriez pas inventé. Tant de frissons, c'est à se pâââmer n'est-ce-pas ? »
 
La semaine précédente, toujours dans Le Monde, Caroline Fourest s’était déjà illustrée dans un article à charge contre Thierry Meyssan intitulé Ben Laden chez Elvis, probablement en écho d’un article de Libération qui avait généreusement ajouté Roswell au tableau par zèle de professionnalisme. Le titre annonçait d’emblée la couleur. Mais à défaut de se voir accordé un droit de réponse légitime dans ces mêmes colonnes, Meyssan avait directement publié sa réponse sur le site du Réseau Voltaire. La réponse de Meyssan sera finalement publiée le 9 juin sur le site du Monde, soit plus de 3 semaines après sa parution originale et une fois laissée le temps à Caroline Fourest de broder quelques justifications sur son blog : hormis une ironie crispée, elle n’aura pour preuves de ses diverses accusations que des propos issus d’une interview sur « ReOpen911.info, le site des révisionnistes du 11/9 » et un « hochement de tête » de Meyssan. L’article de Caroline Fourest n’est plus disponible à ce jour mais l’association ReOpen911 fit suivre un droit de réponse à ses connotations plus qu’ambigües.
 
Après Thierry Meyssan, était-ce donc un hasard de voir le nom de Le Pen associé à la contestation de la version officielle de la mort de Ben Laden et du 11-Septembre ? Quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage, n’est-ce pas ? Alors quoi de plus simple que de ressortir les bons vieux amalgames. Le penchant de Caroline Fourest à vouloir associer la contestation de la version officielle du 11-Septembre à l'extrémisme est loin d’être innocent, bien que grandement caricatural d’un mouvement constitué de milliers d’autres personnalités totalement étrangères aux idées de Jean-Marie Le Pen. D'ailleurs, pourquoi n'a-t-elle pas relevé plutôt les propos de Roland Dumas qui avait déclaré quelques mois plus tôt qu'il « ne [croyait] pas à ce qui a été raconté à ce sujet », faisant suite à ses allusions au 11-Septembre sur le plateau de Frédéric Taddéi ? De même, une semaine avant l'article de Caroline Fourest, c'est Jean-Luc Mélenchon qui avait largement ironisé sur la mort de Ben Laden sur son blog, mais ce n'était peut-être pas encore assez sulfureux pour la chasseuse d'extrémistes...
 
 
Charlie Hebdo en première ligne
 

Néanmoins, on aurait eu du mal à s’attendre à autre chose de l’ancienne comparse à Charlie Hebdo de l'actuel directeur de France Inter, Philippe Val, qu’elle doit d’ailleurs continuer de croiser à la Maison de la Radio pour sa chronique sur France Culture. Le 20 février 2009, Philippe Val avait délivré une chronique sur France Inter dans laquelle il ne parlait pas des doutes sur la validité de la version officielle du 11 Septembre, mais carrément de « thèses consistant à nier la réalité des attentats du 11 Septembre  ». Une présentation singulièrement fausse de ce mouvement de contestation qu’il avait associé, dans la conclusion de sa chronique, à la négation des génocides des peuples khmers, arméniens, juifs, ou rwandais. La comparaison n’était pas seulement trompeuse, mais injurieuse [10].
 
N’est-il pas permis d’enquêter sur les circonstances d’un crime et la version officielle sensée l’expliquer, sans pour autant remettre en cause le crime lui-même ? C’est idiot mais c’est la position de Philippe Val. Celui-ci devrait accuser d’ailleurs le juge Marc Trévidic d’être un négationniste notoire quand celui-ci remet en question la version officielle des attentats de Karachi, attribués en premier lieu à Al-Qaïda, ou lorsqu’il dédouane le président Kagamé en enquêtant sur la mort du président Habyarimana dans un attentat qui lança le début du massacre rwandais. On sait désormais que de nombreux éléments ont été écartés dans ces deux affaires par l’ancien juge anti-terroriste Jean-Louis Bruguière qui fait aujourd’hui l’objet d’une plainte des familles de victime de Karachi, tout comme d’autres éléments et témoignages ont été écartés de l’enquête sur le 11-Septembre.
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Mohamed Sifaoui, Philippe Val et Caroline Fourest, trois défenseurs particulièrement acerbes de la version officielle du 11-Septembre (en 2007)

 

Mais avant que Philippe Val ne traite les « 10% de la population française » de former « un sacré paquet de sales cons  » lors de cette émission, il les accusait 5 ans plus tôt d’être des « criminels » dans celle de Daniel Leconte diffusée sur Arte le 13 avril 2004. Dans le débat qui suivit la diffusion du documentaire Le Grand Complot d’Antoine Vitkine et Barbara Necek, il déclarait ceci : « … en disant ce n’est pas Al-Qaida, ils essayent d’aider Al-Qaida, ce sont les vrais propagateurs des idées d’Al-Qaida, et ils donnent des arguments aux sergents recruteurs d’Al-Qaida, ce sont les propagandismes du terrorisme qui fait tant de victimes parmi les populations civiles comme on a vu à Madrid. Ce sont des purs criminels ! Ce sont évidemment des purs paranoïaques, c’est tout ce qu’on veut mais en attendant ce sont des criminels car leurs idées ne sont pas neutres, elles ont un but  ».
 
Les mots de Val résonnent étrangement comme ceux de George W. Bush lorsqu’il avait déclaré que « chaque pays, dans chaque région, doit maintenant prendre une décision. Ou bien vous êtes avec nous, ou bien vous êtes avec les terroristes ». Philippe Val compléta un peu plus loin son propos en expliquant que la contestation de la version officielle du 11-Septembre relève de la haine d’une Amérique cosmopolite, ce qui selon lui « … rejoint directement très vite la haine du juif qui symbolise cet homme sans terre, cet homme de diaspora qui symbolise depuis le Moyen-Age le cosmopolitisme  ». La boucle était bouclée. L’émission fut décriée pour ses nombreux amalgames dans un article d’Acrimed intitulé Arte et la théorie du complot : une émission de propagande de Daniel Leconte ou encore par la rédaction du site Le Courrier.
 
 
Epouvantails, autruches et perroquets...
 

De la même manière, l’article de Caroline Fourest avait un but bien précis : celui d’associer la contestation de la version officielle des attentats du 11-Septembre à l’extrême droite, voire plus si affinités, tout comme le journaliste Stéphane Malterre l’avait fait dans son reportage diffusé le 24 avril 2008 sur Canal+ dans l’émission Jeudi Investigation, Rumeur, intox : les nouvelles guerres de l’info. Il avait voulu faire croire que les sources principales de la contestation de la version officielle du 11-Septembre étaient constituées de personnalités issues de la pire droite antisémite. Ce reportage fut même qualifié « d’utilité publique » par Vincent Hugeux dans le journal L’Express mais aucun droit de réponse ne fut accordé par Canal+ malgré nos demandes. ReOpen911 a néanmoins répondu aux manipulations de Malterre dans le web-documentaire Jeudi Investigation : Un Jeudi Noir de l’Information.
 
 

 
 
Parmi les amis de Caroline Fourest participant à la diabolisation de la remise en cause de la version officielle du 11-Septembre, on peut également citer Franz-Olivier Giesbert et Mohamed Sifaoui : les deux s’étaient retrouvés dans l’émission du premier pour être confrontés à Eric Raynaud le 11 septembre 2009. FOG comme on l’appelle, grand spécialiste du 11-Septembre face à « débile.com et maboule.fr », avait choisi plus tard Caroline Fourest pour faire partie de sa bande de chroniqueur dans l’émission hebdomadaire Semaine critique ! sur France 2, arrêtée en juin 2011 faute d’audience. On trouvait également parmi eux Fabrice D'Almeida qui lui aussi semble se complaire dans les amalgames sur le 11-Septembre. Mohamed Sifaoui et Caroline Fourest sont également sur la plus parfaite longueur d’onde et partagent les mêmes méthodes controversées dans leur lutte médiatique contre l’islam radical. Sifaoui est d’ailleurs plus connu pour ses manipulations que pour ses révélations [11]. L'un et l'autre se défendent aussi réciproquement dans des procès, soit pour défendre la caricature des musulmans en terroristes ou bien pour soutenir un ancien général algérien accusé de torture [12]. L’émission Vous aurez le dernier mot (sic) sur France 2 tournera en tout cas au lynchage médiatique pour Eric Raynaud venu présenté son livre 11-Septembre : Les Vérités Cachées.
 
On peut même imaginer que c’est cette émission qui amena Frédéric Taddéi quatre jours plus tard dans Ce soir ou jamais à poser cette question à Matthieu Kassovitz : Peut-on contester ce que l’on dit du 11 Septembre ? Sa réponse lui causa les attaques débridées de certains journalistes tenant la version officielle pour intouchable, comme Renaud Revel dans L’Express qui traita Kassovitz de « Faurisson du 11 Septembre » ou comme le JDD qui l’accusera de « redonner des couleurs à Goebbels » [13]. Bref, le ressort est toujours le même… Sauf que cette fois-ci, l’affaire conduisit à quatre dépôts de plainte pour injure publique et à la condamnation d’un des accusés [14]. D’autres médias comme Marianne se contentèrent de titrer que « Kassovitz débloque » et de dire que le 11-Septembre était juste « un bon sujet de délire pour tous les prétentiards paranoïaques » sous la plume de Bénédicte Charles (une ancienne de Charlie Hebdo, le monde est petit !) qui s’était déjà personnellement chargé du cas de Marion Cotillard en remettant au goût du jour ses anciennes déclarations sur Paris Première juste après l’oscarisation de La Môme.
 
 
Cercle vicieux
 

Si dans la majorité des cas, les journalistes se contentent de ne pas être informés et/ou de ne pas chercher à l’être au sujet du 11-Septembre, Caroline Fourest et ses acolytes se font les défenseurs acharnés d’une omerta qui protège non pas tant la version officielle du 11-Septembre, mais une certaine idéologie qu’une autre version des événements viendrait mettre en péril : la lutte contre le totalitarisme islamiste. Le fascislamisme, comme popularisé par Bernard-Henri Levy, trouvera une expression simpliste mais efficace dans le Manifeste des douze du 1er mars 2006 dans Charlie Hebdo. Cette vision, derrière ses belles intentions médiatiques, relève pourtant d’une propagande subtile basée sur des errements sémantiques qui ne correspondent en rien à une réalité politique ou religieuse comme l’expliquait remarquablement Cédric Housez dans l’article Choc des civilisations : la vieille histoire du nouveau totalitarisme.
 
Cette rhétorique fait les choux gras d’intellectuels et de journalistes qu’on pourrait classer dans la famille des atlantistes et dont certaines inspirations rejoignent celles des néoconservateurs américains, ce qui leur vaudra ce surnom en France. Il s’agit en majeure partie des membres et des proches du Cercle de l’Oratoire qui publient la revue Le Meilleur des Mondes. Ce groupe de réflexion s’est illustré entre autres par son soutien indéfectible à la guerre en Afghanistan et en Irak. Eric Aeschimann publiait en 2006 dans Libération un article sur ce cercle de réflexion dont voici un extrait :
 
Si chacun a ses analyses, un noyau dur de convictions les unit, que Michel Taubman formule ainsi : « Les Américains ne sont pas nos ennemis. On peut les critiquer, mais on ne doit pas faire n’importe quoi avec eux. Moi, je m’inquiéterais de vivre dans un monde où l’Amérique serait affaiblie. » Stéphane Courtois : « Il peut être désagréable de penser que les Etats-Unis sont extrêmement puissants, mais c’est la réalité. Nous sommes actuellement dans une guerre mondiale et, vu l’état de l’armée française, la France pourrait avoir besoin d’eux un jour pour se défendre. Dans la vie, il ne faut pas se tromper d’ennemi. » Bruno Tertrais : « Il faut choisir son camp. » Le philosophe allemand Carl Schmitt affirmait que répondre aux deux questions « qui est mon ami ? » et « qui est mon ennemi ? » constitue l’essence de la politique. C’est bien ainsi que Michel Taubman voit le monde : « Notre point commun avec les neo-cons, c’est d’avoir le même ennemi : l’islamisme radical. »
 
Une obsession antitotalitaire
 
Car, sans surprise, les « anti-anti-Américains » vivent dans la hantise de l’islamisme, et parfois de l’islam tout court. « Je suis comme tout le monde, ce qui me vient de l’islam, ce sont des images de violence. J’essaie de garder un regard amical, mais c’est difficile », confie Florence Taubman. Dans la petite tribu de l’Oratoire, on parle beaucoup d’« islamo-fascisme », de « fascisme vert », de « totalitarisme islamique ». Autant de dénominations choisies pour inscrire l’islamisme dans la lignée du nazisme et du communisme et montrer qu’une nouvelle fois les démocraties sont confrontées au mal absolu. Pour Stéphane Courtois, « nous sommes repartis pour un nouveau tour de totalitarisme ». « Après le nazisme et le communisme, l’islamisme est la troisième tentative de détruire la liberté individuelle », juge André Sénik.
 
[…] Voilà l’équation posée : être anti-anti-Américain, c’est être anti-islamiste, donc antitotalitaire. CQFD. A une réserve près : et si l’envie de prolonger la posture antitotalitaire faisait voir dans Al-Qaeda et le terrorisme islamique non pas une grave menace et un risque majeur, mais la réincarnation du mal absolu ?
 
Nous avons donc affaire à des personnes dont les inclinaisons idéologiques, voire psychologiques, les poussent consciemment ou inconsciemment à préserver l’idée d’une Amérique libératrice de la menace islamique, et ainsi parallèlement la version officielle des attentats du 11 septembre 2001. On constate en effet qu’un bon nombre de journalistes et d'experts proches de ce groupe de réflexion sont les premiers à entraver toute ouverture du débat. On retrouve d'ailleurs Caroline Fourest aux côtés de Mohamed Sifaoui, André Glucksmann, Raphael Haddad, Manuel Valls et bien d'autres encore, dans des colloques comme sur l'Iran organisés par la revue Le Meilleur des Mondes avec le soutien de La Règle du Jeu de l'illustre BHL.
 

Plan de la sphère néoconservatrice en France réalisé par le site Anticons : observatoire du néo-conservatisme (cliquer pour agrandir).
 
Pierre-André Taguieff, contributeur du site extrémiste Dreuz.info que Caroline Fourest se passe bien de citer, est également un membre du Cercle de l'Oratoire dont Rudy Reichstadt fait allègrement la promotion sur son site [15]. Taguieff, en qualité de directeur de recherche au CNRS, est régulièrement appelé à faire la critique des théories du complot, même si, comme le dénonçait Acrimed, elle tourne souvent à « une chasse aux « complotistes » imaginaires : une chasse que nombre de médias accueillent et pratiquent avec délectation » et qu'il utilise parfois « comme arme qui peut atteindre, sans autre argument que la calomnie péremptoire, n’importe quel adversaire. » Entre le Cercle de l'Oratoire et Caroline Fourest, Rudy Reichstadt a su trouver sa place : comme indiqué sur son site, il a « publié consécutivement des textes dans ProChoix, l’Observatoire du communautarisme, L’Arche, Culture & Cie, ResPublica, le site internet du Meilleur des mondes, Rue89 et Slate.fr. » Sa présence aux séminaires de La Règle du Jeu ou dans le reportage de Caroline Fourest n'a donc rien d'étonnant [16].
 
 
Petite propagande entre amis
 
 
Antoine Vitkine, que nous avons déjà cité plus haut, est un ardent défenseur de la version officielle et participe également à la revue Le Meilleur des Mondes. En 2008, il était intervenu face au président de ReOpen911 dans un débat de France 24 sur le 11-Septembre qui valut le renvoi de Grégoire Deniau et Bernard Coq. Après son documentaire sur les théories du complot où la parole était principalement donnée à des membres du Cercle de l’Oratoire, il reviendra en août 2007 chez Daniel Leconte pour présenter un autre documentaire intitulé Un homme en colère (toujours produit par la société Doc en Stock de Daniel Leconte). Ce documentaire faisait partie d’une soirée Thema de la chaîne Arte où officie Michel Taubman, rédacteur en chef du Meilleur des Mondes, et avait pour personnage principal le fameux Mohamed Sifaoui ami de Caroline Fourest. Alain Gresh compara Sifaoui à une sorte de « Tintin […] au pays des islamistes » dans un article révélateur sur son blog du Monde Diplomatique. Le débat qui suivit fut invité à se dérouler dans les locaux de Libération par Laurent Joffrin qui parraina l’émission avec… Charlie Hebdo. Se retrouvaient donc à nouveau derrière le discours de la lutte contre le totalitarisme islamique cher à Caroline Fourest, les mêmes personnages qui défendent si énergiquement la version officielle du 11-Septembre du moindre début de critique raisonnable.
 

Laurent Joffrin ferait mieux d'en parler aux familles de victimes qui attendent toujours que les journalistes enquêtent...
 
On se souvient entre autres du soutien de Joffrin à l’accusation de négationnisme contre Thierry Meyssan dans le Nouvel Observateur dont il était rédacteur en chef à l’époque (avant de passer à Libé puis de revenir au Nouvel Obs…), et comme il s’en était défendu sur le plateau de Thierry Ardisson dans Tout le monde en parle le 30 mars 2002. En 2010, Joffrin traita l’affaire d’une façon un peu plus subtile dans les Détectives de l’histoire, une émission de France 5 remplie de contre-vérités et réalisée comme une série policière américaine, où les journalistes faisaient semblant d’entretenir un débat scénarisé d’avance. Mais comme ce n'était pas suffisant, Laurent Joffrin publia en 2011 une tribune tristement mémorable, lors des dixièmes commémorations du 11-Septembre, dans laquelle il désignait à plusieurs reprises ceux qui contestent la version officielle d'être des « négationnistes  » et des « ennemis de la démocratie » [17].
 
A n'en pas douter, ce chantage permanent à l'extrémisme, entretenu finalement par un groupe assez restreint de personnes, constitue un des principaux freins à l'ouverture d'un débat dépassionné et rationnel sur le 11-Septembre en France. Le problème n'est pas tant de savoir s'ils croient ou non à leurs propres discours (ils sont possiblement convaincus de ce qu'ils racontent) mais le manque d'objectivité et la manière dont ils influencent les médias aux dépens du débat démocratique et de l'investigation journalistique. C'est peut-être même, au moins dans certains cas, une obsession personnelle ou idéologique qui les pousse à user parfois de tant de malhonnêteté. Comme disait Fabrice Arfi, nous ne sommes pas « dans le secret des âmes » pour juger des intentions. Nous ne tentons pas non plus de réduire ici la faillite des médias sur le 11-Septembre à l'unique capacité de nuisance d'une chapelle quelconque, conscients des pressions structurelles qui empêchent également à un autre niveau tout débat sur le sujet. Il ne s'agit donc pas de complotisme, ni d'extrémisme, ni même d'un supposé haro sur les médias, mais bien d'une critique légitime et nécessaire d'une certaine idée du journalisme.
 
 
Conclusions
 
 
Quand le reste des journalistes ne dit rien ou suit le mouvement, on ne peut qu’être dérouté par leur manque de curiosité ou de rigueur professionnelle. Mais si parmi les journalistes qui défendent la version officielle, certains font seulement preuve d’une éclatante absence d’esprit critique à l'instar de Frédéric Bonnaud, d’autres comme Stéphane Malterre poussent la malhonnêteté si loin qu’on ne peut conclure qu’à une intention volontaire de nuire au débat pour une raison incompréhensible, mais certainement pas innocente. Nous continuerons pour notre part à poser des questions et à débattre des faits, avec ou sans l’aide des journalistes. Nous les invitons en attendant à sortir des préjugés habituels sur le 11-Septembre en regardant par exemple ce qu'en disent des membres de familles de victimes ou en ouvrant tout simplement un livre sur le sujet. Il ne tient qu'à d'autres journalistes, universitaires, intellectuels ou experts de s'opposer au dictat intellectuel imposé par quelques uns, en démontrant qu'il est possible d'avoir une démarche saine et sérieuse dans l'examen des faits du 11-Septembre.
 
La demande d'une véritable enquête indépendante est une cause juste et légitime qui n’a rien à voir avec une quelconque forme d’extrémisme, contrairement à ce que Caroline Fourest tente de faire croire. Nous nous efforçons depuis 2006 de montrer l’exemple en France d’un mouvement pacifique, laïc et apolitique, avec pour seul objectif de contribuer au débat et à faire toute la lumière sur les attentats du 11-Septembre, que cela plaise ou non à Caroline Fourest et ses semblables. Nous sommes contraints en revanche de constater que France Télévisions, groupe du service public auquel participe 58% de Français qui doutent de la version officielle du 11-Septembre, offre quatre émissions de 52 minutes en prime time à une journaliste dont les méthodes controversées sont pourtant connues. Mais si France Télévisions dit respecter le pluralisme et l'honnêteté de l'information, le groupe n'a cependant jamais diffusé un seul film laissant place aux arguments qui justifient notre cause. Cela ne peut évidemment que contribuer à la défiance constante des français vis-à-vis des médias : le dernier baromètre de confiance dans les médias TNS Sofres confirme une crédibilité avoisinant seulement les 50% pour les médias traditionnels tandis que l'internet bénéficie d'une forte progression (+25%) depuis dix ans quand il s'agit d'avoir des explications détaillées sur un évènement, pour comprendre un sujet de fond ou pour connaître les différents points de vue qui existent sur un même sujet. Sachant qu'en juin 2011, seulement 14% des Français avaient connaissance de l'effondrement d'une troisième tour à New York le 11 septembre 2001, ils ne sont certainement pas encore au bout de leur surprise et ont sûrement beaucoup de choses à découvrir sur cet évènement et sur la façon dont les médias l'ont traité jusque-là.

 

— La Rédaction de ReOpen911 –
 



Notes :
 

[1] Il n’est pas nouveau, ni étonnant, que Caroline Fourest défende farouchement sa corporation contre la critique des médias et les hydres d’internet. Cet article d’Henri Maler sur Acrimed montre de quels procédés use Caroline Fourest pour amalgamer la critique des médias à du « complotisme » malveillant et sournois.
 
[2] Pour réaliser son "enquête", Caroline Fourest a envoyé un caméraman du site Street Generation le dimanche 9 septembre dernier, à l'expo-mobile que certains membres et sympathisants parisiens animent tous les 15 jours à Beaubourg, du moins pendant la belle saison. Voici d'ailleurs quelques photos de ces occasions trop rares de débat citoyen (autorisées chaque fois par la préfecture, faut-il le préciser). A l'exception de quelques rares insultes, conséquence de la désinformation et amalgames propagés par certains médias, l'accueil du public à cette information gratuite a toujours été enthousiaste. 
 
Nous avons également accueilli le lundi 10 septembre, à l'occasion des commémorations des 11 ans de la tragédie, une équipe de la société de production "Et la suite... !" qui tournait des images pour France5 afin de préparer une série documentaire concernant "Les mystères de l'histoire" réalisé, nous a-t-on dit, par Olivier Lemaire (qui figure au générique de fin comme directeur artistique). Un journaliste et son caméraman ont pu assister au film du journaliste belge indépendant Olivier Taymans : Epouvantails, autruches, et perroquets - 10 ans de journalisme après le 11 septembre, film qui analyse justement le traitement médiatique du 11-Septembre (l'histoire ne dit pas si Caroline Fourest a pris le temps de le regarder...). Le caméraman de Street Generation était présent également. Et nous sommes si peu paranoïaques que nous leur avons laissé une liberté totale, ravis qu'une chaine de télévision du service public s'intéresse à notre association. Mais comme ce fut déjà le cas à plusieurs reprises par le passé, nous avons en fait été trompé. Les deux équipes (Et la suite... ! et Street Generation) tournaient en réalité pour le compte de Caroline Fourest. Le journaliste de la société Et la suite... ! nous avait par ailleurs indiqué que le sujet était intéressant et méritait d'être débattu. Il n'a apparemment pas vu en nous les dangereux extrémistes fantasmés par Caroline Fourest.
 
[3] Lorsque l’occasion s’y prête, nous avons des contacts tout à faits cordiaux en off avec de nombreuses personnes évoluant dans les médias. Sachant que 58% des français doutent des explications officielles sur le 11-Septembre, nous sommes bien conscient que cette statistique s’applique aussi également aux journalistes. Si l’omerta et les amalgames empêchent généralement toute expression publique de ces doutes dans les médias, le débat est beaucoup plus ouvert quand nous l’abordons en privé avec des journalistes sans pour autant être d’accord sur tout.
 
[4] Voir la section Témoignages sur ReOpen911.
 
[5] Dans la catégorie « parcelles de vérités » et « vrais fantasmes », citons quelques exemples sur Caroline Fourest :
 
· « ISLAMOPHOBIE » : le mot qui gêne, par Bakchich en 2012.
· Caroline Fourest, les fours crématoires et la Syrie, sur le Monde Diplomatique en 2012. 
· Brochen "avocat des islamistes" : Fourest persiste et signe, sur Arrêt sur image en 2011.
· Caroline Fourest : Castro, Chavez, les FARC, c'est tout pareil ! sur Marianne en 2010.
 
Voir également les quelques controverses répertoriées sur sa page Wikipédia.
 
[6] Les commémorations des 10 ans avaient donné lieu à quelques brèches dans le vernis médiatique comme nous l’avions remarqué et salué dans nos colonnes.
 
[7] L’article d’Hélène Bekmezian dans Le Monde fera l’objet de plusieurs modifications de sa part puis de la rédaction.
 
[8] Selon l'OJIM (Observatoire des journalistes et de l'information médiatique), "les Dossiers du contribuables accusent Prochoix d'avoir reçu 12.000 euros de subventions de la ville de Paris alors que le dernier numéro de la revue paru remonterait à novembre 2011."
 
[9] Lire également la tribune de Lydia Guirous, présidente de l'association Future, au Féminin, et membre du bureau de l’UDI à Paris, qui qualifie carrément ce mouvement proche d’une idéologie « fasciste, primaire, et violente. »
 
Gageons qu'elle n'aurait pas le même genre d'indulgence si au lieu de traduire des articles et des vidéos, nous nous dénudions pour investir les locaux de France Télévisionsarrosions des journalistes avec des extincteurs ou appelions au meurtre de son président. Il faut croire que remettre en cause la version officielle du 11-Septembre est un blasphème trop insupportable pour une croyante comme Caroline Fourest.
 
[10] Voir notre article : Philippe Val, « un sacré paquet de sales cons » à lui tout seul.
 
[11] Petit florilège sur Mohamed Sifaoui :
 
· Le système Leconte sur Politis en 2007.
· Mohamed Sifaoui et les délires de la subjectivité sur Agoravox en 2008.
· Mohamed Sifaoui face à Thomas Deltombe et Olivier Roy sur Arrêt sur image en 2005.
· Estelle Mouzin - Mohamed Sifaoui, l’étrange informateur sur France Soir en 2008.
 
[12] Lire à ce sujet la réponse de Habib Souaïdia à Caroline Fourest à propos de Mohamed Sifaoui.
 
[13] Voir "Kassovitz, Faurisson du 11-Septembre" : ils ont osé ! sur ReOpen911.
 
[14] Lire également notre édito : Mathieu Kassovitz contre la rhétorique de disqualification.
 
[15] Dans son reportage sur les Naufragés de Sion, Caroline Fourest pointe pourtant Guy Millière et Bat Ye'or, deux personnages centraux du site Dreuz.info avec Michel Garroté ou Jean-Patrick Grumberg. Le site l'a récemment attaquée en retour en l'accusant de faire partie du complot d'Eurabia, un concept sur lequel la journaliste n'a pas toujours été très claire... 
 
[16] Lire aussi : Rudy Reichstadt, le témoin militant juge et partie ou encore Déviances extrémistes et conspirationnistes chez les néoconservateurs de Conspiracy Watch sur Le Grand Soir.
 
[17] Lire notre réponse : Pourquoi les censeurs du 11-Septembre sont des ennemis de la démocratie.
 
 

 


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