Darfour : deux ans de prison pour l’émissaire slovène
Pour tenter de mettre fin à l’insupportable tragédie du Darfour, la Slovénie est intervenue en février 2006, proposant un plan de résolution de la crise, accompagné de l’envoi d’une mission sur place, conduite par l’écrivain et photographe Tomo Kriznar.
Et en mai dernier, cet Etat a joué à nouveau un rôle déterminant dans les négociations entre le gouvernement de Khartoum et les rebelles, qui ont abouti à l’entrée du Mouvement de Libération du Soudan (SLM) au gouvernement. Mais l’émissaire que les Slovènes souhaitaient détacher au Darfour a vu sa demande de visa refusée : les écrits de Tomo Kriznar, publiés sur son site ou dans la presse, ont été jugés "négatifs", selon le ministère des Affaires étrangères soudanais. Sans doute que Khartoum préconise de parler en termes positifs du massacre systématique des tribus noires du Darfour qui fait 10 000 victimes chaque mois...
Toujours est-il que Kriznar est passé outre ce refus de visa et a gagné le Soudan via le Tchad, à l’invitation du SLM, justifie-t-il. Il a été arrêté et jugé par la cour pénale d’El Fasher, capitale de l’Etat du Nord-Darfour, pour "entrée au Soudan sans visa", mais aussi "espionnage" et "publication de fausses nouvelles". Verdict : deux ans de prison ! Le président slovène, Janez Drnovsek, a écrit à son homologue soudanais, Omar El Bechir, pour protester d’une condamnation "absolument trop sévère" et réclamer sa clémence. L’organisation Reporters Sans Frontières s’émeut pour sa part de "cette manœuvre scandaleuse de la part du gouvernement soudanais, qui vise clairement à dissuader les journalistes et les militants humanitaires d’enquêter sur les massacres à grande échelle qui ont lieu depuis trois ans au Darfour."
La page d’accueil du site de Tomo Kriznar
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