Manifestations anti-CPE : le service public audiovisuel a-t-il un parti pris ?
CPE démocratie liberté d’expression, droit à l’information et service public de l’audiovisuel... Travaux pratiques à la portée de tous.
Un article sur le
CPE évoque l’idée que de petites minorités activistes, intermittents du spectacle,
fonctionnaires ou néo-fonctionnaires, etc., mobilisent des étudiants et lycéens
toujours prêts à se promener au lieu d’aller en cours.
Nous le
ressentons tous intuitivement. Il suffit de suivre une de ces manifestations.
Quand on se
demande qui paie les tracts, les billets de trains, la logistique, il est assez
facile de remonter à la source. Par exemple, les photocopieuses de la CFDT
tournent à plein régime, quand ce ne sont pas celles des services publics.
Mais tout cela
resterait de l’ordre de la rumeur. Il existe un
moyen simple de découvrir la réalité des prétendus mouvement sociaux. On peut
facilement regarder les journaux télévisés du service public, sur Internet,
partout dans le monde. La joie des
journalistes au décompte des manifestants, leurs partis pris évidents, sont
traditionnels et ne nous surprennent plus.
Mais il y a pire.
On ne nous explique jamais qui organise, qui paie, qui est derrière.
En revanche, on a
toujours droit à des interviews de « jeunes », de parents d’élèves »,
manifestants de base justement indignés par la politique rétrograde du
gouvernement.
Vous avez sans
doute remarqué que, depuis Isabelle Thomas, on choisi en général des filles,
jolies, toujours très branchées, et avec des discours remarquablement balisés.
Des vrais pro.
On ne nous dit
pas d’où elles sortent, qui elles sont, ce qu’elles représentent.
Alors voici l’exercice
pratique : vous prenez les
noms des « interviewés de base » et vous faites une recherche sur Internet.
Exemple concret :
Journal de 20h du 18 mars 2006 France 2, interview au
hasard dans la rue dans une manifestation à
Bordeaux :
Nadine
Villiers : présentée comme une parent d’élève, est en réalité conseillère municipale non
loin de Sainte-Foy-La-Grande... fonctionnaire et active politiquement !
Bon pourquoi pas,
après tout, ce sont les gens engagés qui s’expriment.
Ensuite, toujours à Bordeaux : « une lycéenne », Pauline Moszkowski ; sur le Net, on la retrouve sur différents sites depuis
quelques années, signant par exemple la pétition pour l’abrogation de la loi du
4 février 2005, etc., ou l’appel sur les événements du 8 mars
Ce n’est pas "une" lycéenne, c’est une militante politique engagée, formée, qui n’a aucune inquiétude à avoir en matière de CPE, vu ses relations politiques. A nouveau, pourquoi pas.
Manifestation à
Paris, « un étudiant » : Brice Tabeling. A voir les
mentions de son nom, il apparaît plus comme un intermittent du spectacle de l’Université
que comme un étudiant de base. Mais ce n’est pas le plus intéressant
Après tout, le
journaliste n’a pas nécessairement Internet sous la main pour savoir à qui il
parle.
Mais on retrouve
Brice, aux côtés de Pauline, comme signataire de l’appel sur les événements du 8
mars 2005, etc., sur le même site Internet.
Il manquerait le
nom des deux journalistes qui ont fait les reportages à Paris et à Bordeaux. On
les retrouverait sans doute également sur la liste, j’imagine.
Il est difficile
de croire qu’il n’y a qu’un hasard dans ce type de coïncidence.
Il est difficile
de ne pas se demander si les journalistes du service public ne tomberaient pas
sous le coup de leur déontologie professionnelle pour désinformation, mensonge par
omission, si nous étions dans un Etat démocratique, par exemple aux Etats-Unis où la presse est tenue à quelques règles d’honnêteté.
Si notre service
public travaille la main dans la main avec certains organisateurs de certaines
manifs, il serait souhaitable qu’ils nous en informent, par souci d’objectivité.
Qui fait quoi,
qui paie quoi, qui est copain avec qui, quels sont les buts des uns et des
autres ? Si nos médias ne nous informent pas, il reste possible de s’informer
par soi-même.
Je serais vivement
intéressé par les trouvailles du même ordre que pourraient faire les uns et les
autres et par la possibilité de diffuser largement ces informations dans un but
de « transparence démocratique et citoyenne. »
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