Quand les minorités visibles sont invisibles sur nos écrans…
Pour l’Institut National d’études Démographiques (INED), les minorités visibles sont celles qui n’ont pas la peau blanche. Cela englobe donc les Noirs, Arabes, Asiatiques et autres, ce qui représente à peu près 15% de la population. Ces minorités font partie de la France pour diverses raisons parmi lesquels la colonisation des Départements d’Outre-Mer, la volonté de fuir la guerre ou la pauvreté. Ici souvent depuis plusieurs générations, elles ont produit des métissages, un réel partage de diverses cultures.
Cependant, ce mélange n'est pas réellement visible à la télévision. Certes, les personnes de couleur en France sont peu nombreuses comparé par exemple aux Etats-Unis, où elles composent presque 40% de la population. Néanmoins, cela n’empêche pas le fait que les minorités visibles sont pratiquement inexistantes sur les écrans français. On peut considérer que l’exclusion télévisuelle des personnes de couleur cache quelque chose de plus profond. En effet, cela peut être vu comme une preuve de leur exclusion sociale. Ainsi pour Eric Macé,
« les représentations télévisuelles (...) rendent compte, à un moment donné, des tensions propres aux imaginaires collectifs nationaux ».
Il suffit d’ailleurs d’allumer la télévision et de mettre n’importe quelle chaine pour réaliser qu’il y a un problème. Sur une journée de programmes, une grande partie des personnages incarnés par des minorités proviennent de films et séries étrangères.
De plus, lorsque ces minorités apparaissent dans les médias français, elles sont bien souvent traitées d’après des stéréotypes. Dans un article du Monde datant de 2016 (https://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2016/06/29/le-gouvernement-veut-plus-de-minorites-visibles-sur-les-ecrans-de-television_4960177_3236.html), le journaliste dit, je cite :
« Les personnes des minorités visibles ont rarement le beau rôle dans les fictions et les divers programmes. Elles sont surreprésentées dans les rôles de marginaux, de trafiquants ou de voyous (37 %), sont presque exclusivement jeunes et occupent la plupart du temps des postes du bas de l’échelle sociale. Seules 9 % sont retenues dans des rôles de héros ; 21 % n’ont que des rôles de figurants. ».
Néanmoins, il faut aussi prendre en compte l’augmentation de journalistes d’origine étrangère dans le champ médiatique français. S’ils sont tout de même peu nombreux, on en retrouve comme même plus en 2018 qu’il y a quelques années. Certains, comme Harry Roselmack, sont d’ailleurs très populaires au sein de la population. De plus, il suffit de surfer sur les réseaux sociaux pour se rendre compte qu’un changement est en train de se mettre en place. La nouvelle génération, peu importe sa couleur, semble réellement motivée à changer la donne en ce qui concerne le rapport complexe qu’entretient la France avec ses enfants de couleur.
Souhaitons qu’elle y parvienne.
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