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Quelle image de l’agriculture fait vendre ?

Pour vendre, la pub nous fait gober n’importe quoi, au risque de créer des représentations très fallacieuses de la réalité. Surtout lorsque celle-ci est loin de Paris.

Le groupe Lactalis, à travers ses marques Président ou Lou Pérac, nous vante ses fromages à travers deux représentations outrancières de l’agriculture. Pour le camembert, nous avons droit aux grands-pères, bougons et taquins, qui « bouffent » du « jeune » et du Parisien. L’un d’entre eux éconduit le fiancé de sa fille, à la raison qu’il faut du temps au temps, et les deux autres se gaussent d’un touriste ayant apporté un camembert si mal fait qu’il est reparti avec. Pour Lou Pérac, c’est un jeune bellâtre, qui ressemble autant à un jeune agriculteur que Sim à Miss France, affublé d’une jeune épouse jalouse, le croyant à moitié zoophile, qui est censé nous convertir à cette brique des Causses...

De qui se moque-t-on ? Du consommateur sans doute. Les louches qui moulent le camembert sont des robots industriels, ils n’en ont que la forme. Quant au Lou Pérac, ce n’est pas un fromage de tradition, mais une pure invention. Et à l’heure à laquelle est censée se dérouler la scène, le producteur de lait de brebis est plutôt affairé à sa trayeuse qu’à rêver le derrière sur un rocher. On se moque donc aussi de l’agriculteur.

Les concepteurs de la pub ont-ils déjà passé le périph’, pour aller voir à l’extérieur ? Comment communiquer efficacement sur les produits alimentaires en utilisant une image de l’agriculture à peu près conforme ? Un tracteur, une étable, une moissonneuse-batteuse, ça ne fait vraiment pas rêver, il faut l’admettre également. Mais les zigotos de Lactalis ne m’incitent pas plus à consommer ces produits ! Ils m’énervent, et leurs fromages, je les fuis. Qu’on me parle de goût, de valeur alimentaire, de tradition culinaire... et je serai un peu moins grincheux.

Les spécialistes de la communication en agriculture (s’inscrire sur www.syrpacom.com) vont débattre de cet épineux sujet à Rennes, le 13 septembre, dans l’enceinte du salon professionnel Space. Quoi de mieux que de discourir de ces sujets au pays de Besnier et de le Lay, deux grands laveurs de cerveaux et as du marketing ? Car, au moins pour ce qui concerne Lou Pérac, le succès publicitaire est total selon Ipsos !

 


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8 réactions à cet article    


  • faxtronic (---.---.127.45) 30 août 2006 11:02

    Allez, ce n’est que de la pub. Je n’accorde point de valeur educative a la pun mais des valeurs marchandes. De trois choses l’une :
    - Soit une personne ne s’interesse pas a la campagne, au goût, aux valeurx alimentairex, aux traditions culinaires, mais cherche juste un fromage, et dans ce cas la, des brebis qui paissent dans les causses, c’est plus photogenique qu’une laiterie ou une etable.
    - Soit il sait ce qu’est, ou veut savoir ce qu’est la vie rurale, et il se deplace ou connait deja. Il est pas dupe de la pub.
    - Soit il est effectivement dupe de la pub, et donc c’est un cretin doublé d’un paresseux, et il n’y a rien a faire pour lui.

    Mais perso la pub pour Lou Peroc m’horripile. C’est du grand n’importe quoi. Ainsi que toute les pubs mettant en scene la vie a la campgne. Mais je suis un campagnard et j’en apprecie la vie et les histoires ; les traditions, c’est du folklore, du truc a touriste en realité.


    • nico (---.---.55.253) 30 août 2006 11:38

      Ils mettent dans les pubs ce que les gens veulent y voir... Il est vrai que la publicité formate aussi l’image du monde rural dans l’esprit d’ultra-citadins (j’ai rencontré des gens que l’éxistence d’une vache violette ne choquait pas plus que ça). Alors, que faire... changer les pubs ? (c’est vrai que des conneries comme vue et entendues dans Lou perac, « la 1ère traite du matin » parce que y’en a combien dans la matinée ??) mais ça va être difficile. Où motiver les gens pour aller faire un tour dans les campagnes près de chez eux (parce que faut pas déconner non plus, se cultiver en regardant les pubs... hallucinant, déjà entre y’a pas grand chose). Pour ça faut des paysans accueillant, c’est pas leur principale qualité, il est vrai que la méfiance est maladive chez les agro tellement ils sont conscients qu’ils font une agriculuture de merde...(et tellement on les emmerdent)


      • Moloch (---.---.166.224) 30 août 2006 22:41

        Les Français ont perdu le goût et préfèrent, comme toujours, une grossière déconnade : rien de nouveau au pays des fromages qui puent.

        Et puis une pub avec des brebis, au moins cela leur rappelle qu’une brebis n’est pas une race de vache.

        C’est triste, un pays qui avait tous les atouts pour avoir la meilleure agriculture et industries alimentaires au monde, a choisit la reingardise franchouillarde quand il fallait du progrès et du progressisme forcené quand il fallait sauver les traditions... Tout n’est pas perdu, mais j’ai plus de chance de trouver des produits de qualité dans un supermarché en Californie(au milieu de la daube industrielle, il y a aussi de très bons produits, souvent locaux) que dans un supermarché Français, mais les très bons produits que j’obtenais directement de bons et honnêtes paysans, cela ils sont irremplaçables.


        • (---.---.138.126) 30 août 2006 23:18

          exact, monsieur !


          • La Taverne des Poètes 30 août 2006 23:23

            Quelle est la bonne appellation ? « Fermier, au lait cru et moulé à la louche ». Et si on retire le qualificatif « fermier », est-ce industriel ? (je m’adresse au connaisseur que vous êtes) Tant mieux pour la marque en question à la prononciation de laquelle on entend pourtant « loupé ». Quant à l’infâme savonnette de l’autre marque que vous citez, elle est à peine un compromis entre la Vache qui rit et la vache qui pue. L’exemple même du mauvais compromis.


            • LE CRI de l’ECHALOTE (---.---.178.8) 1er septembre 2006 12:08

              13 septembre 2006 - SPACE ? Rennes Quelle image de l ?agriculture fait vendre ? Doit-on faire référence au produit, au producteur, au terroir ? Faut-il utiliser des images ou des situations faisant référence au passé, à la tradition ou au


              • (---.---.104.186) 1er septembre 2006 21:56

                « image » « image » ! « vendre » quel programme nauséeux, aliéné et gadgetique ! foutaises et manipulations mentales ! charmant ! version commerciale de la propagande, qui ne vaut pas mieux que la version politique.

                Quel joli monde vraiment !

                ridicule monde de bricoles et de poupées en plastique, ça ne vole pas haut et on veut régir la vie entière selon ces critères ?!!


                • ludo (---.---.111.209) 19 décembre 2006 14:55

                  Bonjour,

                  je concepteur rédacteur dans publicité.

                  Ne vous fiez pas à cette image d’épinale du publicitaire ignare du monde agricole. Car je peux vous assurer que si ce n’est ni Belle des Champs ni Pierrette et son pot au lait qui représentent les agriculteurs, c’est encore moins vos arguments : « tracteur, étable ou moissoneuse batteuse »...

                  Bref, les agriculteurs sont devenus des industriels, comme leur fromages, ils ont des costards pour aller négocier sur les marchés, des portables mac derniers cri, des téléphones mobiles avec la météo en direct et les cours de bourses...

                  Mais au delà de ce débat, ce n’est pas le rôle de la pub que de représenter un corps de métier !

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