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Accueil du site > Actualités > Médias > Yvan Colonna : « Faites Entrer le Coupable »

Yvan Colonna : « Faites Entrer le Coupable »

« Faites Entrer le Coupable » aurait été un titre plus approprié à l'émission diffusée sur France 2, le dimanche 8 novembre 2015, et consacrée à Yvan Colonna.

Car, sous une apparente neutralité, ce reportage était bel et bien à charge.

Le ton est donné dès les premières minutes. Dans sa présentation, la journaliste Frédérique Lantieri annonce : « Quand des membres du Commando, qui a assassiné Claude Erignac, ont parlé, lui, il a pris le maquis. Il s'est caché pendant plus de quatre ans ».

Et comme le dira plus tard dans l'émission le commissaire principal Frédéric Veaux, « Des gens innocents qui s'enfuient, j'en connais peu. Enfin, je n'ai pas d'exemple en tête ».

La culpabilité d'Yvan Colonna ne peut être qu'ainsi ancrée dans l'esprit du téléspectateur. Coupable et lâche de surcroît.

 

A la cinquième minute, la parole est donnée à l'avocat de la famille Erignac. Mais, Maître Benoît Lavagne n'est pas seulement l'avocat de la famille Erignac, il est également leur ami, et ses déclarations vont toucher la corde sensible : madame Dominique Erignac n'aura pas eu le temps de prévenir ses enfants de la mort de leur père, ils l'ont appris par les médias.

Il n'est alors plus question d'impartialité, de neutralité.

 

Ce n'est qu'à la quarante-troisième minute que la défense peut enfin s'exprimer, avec Maître Pascal Garbarini. Un temps de parole qui, remarquons-le, sera dérisoire : 9 minutes (en tenant compte du témoignage à décharge de Marie-Ange Contart) sur 1 heure 37 minutes que dure l'émission. 

Peu importe, puisqu'Yvan Colonna est coupable. Forcément coupable, puisqu'il s'est enfui. 

 

Et tout au long du reportage, seront distillées des demies vérités.

Ainsi lorsque le juge Gilbert Thiel affirme que le « Commando Erignac » s'est rétracté après, et seulement après, la lettre d'Yvan Colonna publiée dans le mensuel nationaliste corse « U Ribombu », il omet de préciser que cette lettre date du 5 janvier 2001. Or, Pierre Alessandri, qui est le premier à retirer ses accusations, s'est rétracté le 26 octobre 2000, lors d'une audition dans le bureau de la juge Laurence Le Vert. Soit, trois mois avant la publication de cette lettre. 

Demie vérité également lorsqu'il est fait état des noms donnés par l'informateur du préfet Bernard Bonnet, le dénommé « Corte ». Renseignements à l'origine de l'arrestation des membres du commando. Sur cette liste figurent bien les noms de Ferrandi, Alessandri et Colonna. Sauf que... il ne s agit pas d'Yvan, mais de son frère Stéphane.

Pour le juge d'instruction Gilbert Thiel, les mises en cause ont été circonstanciées. Elles ne peuvent être mises en doute.

« 24 heures avant la mise en cause de Didier Maranelli, sa femme donne le nom d'Yvan Colonna ». Sauf que... cette dernière déclare qu'Yvan Colonna est venu boire un café chez eux, à Cargèse, le lendemain matin de l'assassinat du préfet Erignac, le 7 février 1998. Sauf que... dans le même temps, la femme d'Alain Ferrandi, Jeanne Ferrandi, affirme, elle, qu'Yvan Colonna était avec son mari et Pierre Alessandri, à Ajaccio ! Stéphane Durand-Souffland, journaliste au Figaro, avait alors titré son article « Le don d'ubiquité de Colonna n'émeut pas les assises » (19 mars 2009). Un détail ? Sauf que... c'est à partir de cette déclaration qu'a été construite toute la théorie de l'accusation.

Vous avez dit « cohérentes » les déclarations des femmes des membres du Commando ? « Spontanées » ? Il a été prouvé que les gardes-à-vue ont été poreuses, que les époux Ferrandi ont été mis en présence l'un de l'autre, que les procès-verbaux de Didier Maranelli ont été présentés à Pierre Alessandri. Des procès-verbaux qui ne sont que des copier-coller, à la virgule près, à la faute d'orthographe près.

Le nom d'Yvan Colonna était inconnu des services de police, avant la déclaration de Didier Maranelli ? Il n a donc pas pu être « suggéré » aux gardés à vue. Sauf que... lors de l'enquête parlementaire, le 7 juillet 1999, Jean-Pierre Colombani, numéro trois du SRPJ Corse, déclare qu'ils ont soupçonné Yvan Colonna d'être le tireur, « vu son degré d'amitié avec Didier Maranelli et Alain Ferrandi », dès décembre 1998. A la question du président de la cour, « A ce moment, vous n'aviez pas des preuves formelles ? », Jean-Pierre Colombani répond : - « Non, nous n'en avons d'ailleurs jamais eues ». - « La seule preuve est les aveux ? ». - « La seule preuve est les aveux ».

A la question de Frédérique Lantieri sur les agissements d'Yvan Colonna le soir de l'attentat de Pietrosella et de l'assassinat du préfet Erignac, le juge Gilbert Thiel reste évasif, évoquant un probable repas d'Yvan Colonna avec son fils dans une pizzeria, à Cargèse. Mais il oublie d'ajouter que le restaurateur a témoigné en faveur d'Yvan Colonna, confirmant sa présence dans son restaurant, le soir de l'attentat de Pietrosella. A ce propos, je souhaiterais souligner les moqueries qu'a subies cet homme devant la cour. Le côté « pittoresque » et « simple » du personnage avait entraîné l'hilarité générale, y compris sur les bancs de la cour, de la partie civile. Alors face à ces rires méprisants, ce dernier avait déclaré, dans ses propres termes, que la mort d'un homme ne devait pas faire rire. Fermons la parenthèse, et ajoutons un autre témoignage. Celui de Sylvie Cortesi, habitante de Cargèse, qui atteste avoir vu Yvan Colonna sur la place du village. Des affirmations et des témoins oculaires qui disculpent Yvan Colonna, et qui n'ont jamais varié. Contrairement à d'autres.

Les policiers, commissaires et juges d'instruction se succèdent et martèlent : « Il n'y a pas de preuve matérielle ». Sauf que... on a bien retrouvé une empreinte digitale sur un ruban adhésif ayant servi à ligoter un gendarme, lors de l'attentat de Pietrosella. Mais celle-ci n'appartient a aucun des membres du Commando, et encore moins à Yvan Colonna. C'est d'ailleurs la défense qui a dû exiger l'examen de la dite empreinte. A qui appartient-elle ? Cela ne semble n'intéresser ni l'accusation, ni les juges d'instruction.

Soulignons le professionnalisme du commissaire principal Frédéric Vaux, patron du SRJ d'Ajaccio de 1998 à 2001, qui affirme que, je cite : « On veut des certitudes pour aller arrêter quelqu'un », évoquant ici l'arrestation d'Yvan Colonna. Oublie-t-il de dire qu'avant même l'arrestation des membres du Commando en mai 1999, plusieurs centaines de personnes ont été entendues, 347 gardées à vue, et 42 écrouées ?

Une nouvelle fois interrogé par Frédérique Lantieri sur les rétractations des membres du Commando, le juge Gilbert Thiel les balaie d'un revers de la main. Pas d'explications valables. Du moins, pour l'accusation. Puisqu'il faut savoir que les membres du Commando ont donné leurs explications, lors du troisième procès. Ils avaient évoqué une certaine rancœur à l'égard d'Yvan Colonna pour ne pas avoir voulu participer « aux actions plus dures » qu'ils projetaient. Certains l'avaient même suspecté d'avoir été l'informateur mystérieux du préfet Bernard Bonnet !

Nous avons donc des alibis, des témoins oculaires, une preuve matérielle démontrant que des participants à l'attentat de Pietrosella n'ont pas été arrêtés d'un côté, et des mises en cause contradictoires et incohérentes, des gardes-à-vue poreuses, des rétractations de l'autre. Que reste-t-il à l'accusation ? Comment a-t-on pu condamner cet homme à la perpétuité ?

 

Le réalisateur de cette émission aurait pu se pencher sur l'indépendance de la Justice, sur l'indépendance du juge d'instruction Gilbert Thiel qui se rend sur les lieux du crime le lendemain-même de l'assassinat du préfet Erignac, avant même d'avoir été officiellement saisi, et qui rappelle à cette occasion à un autre magistrat s'étonnant de sa présence, ses liens avec la victime. Anecdote rapportée par Irène Stoller, chef de la section antiterroriste du parquet de Paris, à l'époque des faits, dans le cadre de sa déposition sous serment, dans le cadre du rapport d'enquête parlementaire sur le fonctionnement des forces de sécurité en corse, en novembre 1999.

 

Il aurait également pu se pencher sur l'indépendance du procureur de la République de Paris en charge des poursuites dans les dossiers de l'attentat de Pietrosella et de l'assassinat du préfet Erignac. Jean-Pierre Dinthilac qui se prévaut en début d'instruction de son amitié avec le préfet assassiné, et désigne Yvan Colonna comme étant l'assassin, en violation de la présomption d'innocence, et adhère dès le début de l'instruction à laquelle il participe en tant que représentant de l'accusation, à l'association créée en mémoire de la victime.

Il aurait été intéressant de parler de la composition de la cour spéciale de justice qui a jugé Yvan Colonna. Ainsi, les deux juges qui ont été appelés à présider les procès de première instance et d'appel d'Yvan Colonna ont été désignés par le juge Jean-Claude Magendie, un proche d'un certain Nicolas Sarkozy. 

 

Il aurait été intéressant de décrire le climat politique de l'époque. L'assassinat du préfet Erignac est intervenu en pleine Cohabitation.

Un gouvernement qui n'a su protéger son serviteur. Malgré le communiqué du groupe Sampieru adressé au journal « Libération », puis transmis au ministère de la Justice qui annonce la dissolution du groupe, dénonce « la mégalomanie dangereuse » et « le jeu pervers » de ses chefs, en condamnant par avance les meurtres à venir, notamment celui de « représentants éminents de l’État colonial ». Seize jours plus tard, le préfet de région est abattu.

Un gouvernement qui n'a pas pris la mesure du climat qui régnait alors sur l'île. Aucun ministre ne fait le déplacement après l'attentat de Pietrosella.

Alors à défaut d'avoir protéger son serviteur, l’État va devoir le venger. Car il s'agit bien de vengeance, et non de justice. Et de vengeance au nom de « la raison d’État ».

 

Il aurait été également intéressant de parler de la Fédération Internationale des Droits de l'Homme, qui titre son rapport : « Le procès Colonna : la justice antiterroriste dans l’impasse ». Mais en 9 minutes, temps imparti à la défense durant une émission d'1 heure 37, cela semble bien ardu.

 

Pour finir, il faut se rappeler que la question n'est pas de savoir si Yvan Colonna est innocent, mais de savoir s'il est coupable.

 

Dans un procès classique, rappelons le discours que le président adresse aux jurés : « Vous jurez et promettez d'examiner avec l'attention la plus scrupuleuse les charges qui seront portées contre X, de ne trahir ni les intérêts de l'accusé, ni ceux de la société qui l'accuse, ni ceux de la victime, de ne communiquer avec personne jusqu'après votre déclaration, de n'écouter ni la haine ou la méchanceté, ni la crainte ou l'affection, de vous rappeler que l'accusé est présumé innocent et que le doute doit lui profiter, de vous décider d'après les charges et les moyens de défense, suivant votre conscience et votre intime conviction, avec l'impartialité et la fermeté qui conviennent à un homme probe et libre, et de conserver le secret des délibérations, même après la cessation de vos fonctions ». 

 

En ce 11 novembre, permettez-moi de citer Georges Clemenceau :

« Une patrie sans Justice est une prison ».


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26 réactions à cet article    


  • howahkan Hotah 13 novembre 2015 09:45

    Savoir si il est coupable, ...est il demandé !! en lisant votre article, l’affaire semble floue..étrange même....on y voit même le nom d’un certain Nicolas S....

    9 min pour défendre contre 1h 37......

    le ministère de la punition,car de justice bien sur il n’y a pas ; a encore frappé ....


    • Dom66 Dom66 13 novembre 2015 12:17

      Très bon article, merci, une injustice majeur de notre histoire,  

      Yvan Colonna a eu le tord d’être condamné d’avance par  Sarko au mépris de toutes règles, et les témoignages à décharges n’ont pas étés pris en compte.

      Même la femme qui a vu l’assassin est formelle ce n’est pas YC l’assassin

      Ce jugement est une saloperie, une honte, comme d’hab au pays des doigts de l’homme.

       

      Comment a-t-on pu condamner cet homme à la perpétuité ?


      • Dom66 Dom66 13 novembre 2015 19:06

        @Dom66

        Mesdames et Messieurs les moinseurs pro. J’en ai rien à péter des moins, mais ayez un peu de courage, donnez votre avis.    


      • Le p’tit Charles 13 novembre 2015 12:27

        Il ne m’appartient pas (comme Sarkozy) de dire si il est coupable...notre belle justice des riches en à décidé...L’affaire reste étrangement opaque avec moult revirement des inculpés..Affaire politique avec sa transparence douteuse habituelle.. !


        • baron 13 novembre 2015 13:02

          Il faut rajouter a ce texte qu’YC n’a pas le profil d’un tueur de sang froid. Ni son niveau d’etude, ni son environnement social et familiale, ni son passé ne semble le prédisposer a ce type d’acte.

          Enfin, il est assez incompréhensible que la famille et les proches se contentent d’un coupable aussi peu probable .... Ils voulaient un coupable, ils en ont eu un, mais bon !! 
          Chacun voit midi à sa porte, d’autres auraient peut être demandé et réclamé à avoir plus de certitude, parce que là, la possibilité qu’un innocent soit en prison et qu’un coupable,puisse toujours courrir semble géner bien peu de monde....


          • bakerstreet bakerstreet 13 novembre 2015 18:50

            @baron
            On tort tout au delà du réel dans une suit de sophismes étonnants.

            « A la cinquième minute, la parole est donnée à l’avocat de la famille Erignac. Mais, Maître Benoît Lavagne n’est pas seulement l’avocat de la famille Erignac, il est également leur ami, et ses déclarations vont toucher la corde sensible...Il n’est alors plus question d’impartialité, de neutralité.... »

            Argument absurde......Il y aurait eu cause de désistement ou d’annulation du procés si le juge ou le procureur avait été l’ami de la famille Erignac. Mais en aucun cas leur avocat, qui peut très bien être aussi l’ami de la famille qu’il défend, puisque travaillant précisément à en défendre les intérêts. L’empathie vraie qu’il peut avoir à leur égard peut très bien interférer dans sa défense, qui développe toujours des arguments suggestifs, travaillant à l’émotion.

            Il n’y a là en rien incompatibilité !


          • TSS 13 novembre 2015 13:23

             
            Tout le monde sait que ce n’est pas Colonna le coupable ,les expertises balistiques le

             prouvent (trop petit par rapport à l’angle de tir) mais il fallait un coupable idéal pour pas

            que cela remonte trop haut... !!


            • Dom66 Dom66 13 novembre 2015 16:40

              @TSS

              Et puis, le grand Sarko a désigné le coupable, circulez y a rien à voir.

              Présomption d’innocence au chiotte, que pour les grands de ce monde


            • goc goc 13 novembre 2015 20:19

              @Dom66
              justement c’est bien là que réside la pire infamie
              que le premier magistrat de France se permette, la veille du procès (en appel), de déclarer que Colonna est coupable, est bien un scandale et une injure à notre démocratie.
              Rien que pour cela, le procès aurait du être annulé pour vice de forme et non respect des droits de la défense, mais malheureusement notre système est fait de tel sorte que les magistrats ont le pouvoir (psychologique) sur les jurés et donc ces derniers ne jugent pas en leur « âme et conscience » mais en fonction des trafics d’influence exercés par les juges.
              Il ne faut pas oublier que le genre de déclarations de l’ex-président est tout juste digne des lettres de cachets royaux. Il faut croire que nabot1er dans ses crises de mégalomanie, devait déjà se croire « Roi de France » et donc s’autoriser de décider de qui est coupable et qui ne l’est pas.
              Je ne sais pas si YC est coupable, mais je sais que, par les propos arrogants du nain de service, « on » a bafoué les droits les plus élémentaires de la défense et en particulier la présomption d’innocence.
              Peut-être qu’YC est coupable, peut être que non, mais dans tous les cas, le simple fait qu’un individu ne puisse se défendre « normalement », doit obligatoirement entrainer son « non-lieu ».
              C’est le prix à payer pour conserver notre démocratie et notre honneur !!


            • gaston gaston 13 novembre 2015 21:13

              @goc
              venant d’un payvre type comme sarkonzy faut pas s’attendre à autre chose !
              Le nabot à talonette républicain de kermesse est digne des pires régimes dictatoriaux , il serait bien plus à son aise en république démocratique du Congo !
              Espéront que malgré les lenteurs de la justice cette dernière nous débarrassera définitivement de cette saloperie de racaille politique !
              Mais vu comme ils ont été clément avec le voleur guéant , j’ai de gros doute !


            • bakerstreet bakerstreet 13 novembre 2015 18:01

              J’aime bien cette émission, car elle a le mérite, tout en étant grand public, dans le meilleur sens du terme, de remettre une affaire dans son contexte d’époque, politique, social...Vous lui faites un mauvais procès, car elle n’a justement jamais eu pour vocation de remettre en doute une décision juridique, mais de remonter la chaine des événements, faisant parler les protagonistes. Colonna a été condamné, pas au vue d’une impression, mais sur une faisceau de témoignages et de présomptions très fortes, par des jurys d’assises, en leur âme et conscience..Ce que l’émission détaille, s’accordant d’ailleurs à dire que les preuves matérielles sont inexistantes, et qu’il s’agit à plutôt d’un faisceau de faits convergeant travaillant à une vérité..

              Condamné une première fois, il a fait appel, et la lettre de menaces en corse, authentifiée de sa main, qu’il a envoyé alors à un condamné afin d’influencer les juges positivement à son égard, n’est pas ce qu’il avait à faire de mieux.

              Cela a troublé au mieux, ceux qui avaient des réserves sur sa pseudo innocence...J’en lis certains disant que notre gus était de trop bonne éducation pour commettre ce crime, fils de député, trop bon niveau d’études....

              Faudrait il donc être indulgent avec les biens-nés pour la bonne raison que le crime n’est pas logique, ou qu’une bourgeoise par exemple ne peut être que kleptomane ; une logique du dix neuvième siècle, absolvant les riches, et accablant les pauvres....

              Cela n’a rien à voir mais il faut tout de même savoir que parmi les dignitaires nazis, il y eut des docteurs en philosophie, comme Goebbels, et que Martin Heidegger eut aussi sa carte, et écrivit des choses inqualifiables. ...

              Donc, parmi tous les arguments à décharge, celui ci est particulièrement mauvais, et peut être plutôt retourné. Car beaucoup s’interrogèrent sur le peu d’empressement des services de police à arrêter Colonna, ce fils de député influent, alors que ses complices, il faut bien les appeler ainsi, étaient déjà arrêtés..

              Cela lui donna l’occasion, se sachant recherché, de prendre le maquis, pendant 4 ans, une démarche bien peu compatible avec son innocence proclamée, quand il sera arrêté.

              Je ne relève pas tous vos propos, mais est il opportun de parler de circonstances aggravantes, pour un crime qui se situe déjà à l’omega, l’assassinat d’un préfet en étant une expression majeure. Tous les morts se valent, mais il y a là la désignation symbolique d’un ennemi à abattre qui est tout de même l’état français. Pas vraiment de la petite bière, rien à voir avec une rixe qu’aurait mal tourné. Je vous laisse la responsabilité du mot « vengeance », là où la justice a simplement fait son travail. Maintenant il peut y avoir eu des erreurs, mais cela ne remet pas en cause l’ensemble de l’affaire.


              • Dom66 Dom66 13 novembre 2015 19:16

                @bakerstreet

                Y.Collona a donné sa parole de Corse à son père les yeux dans les yeux, qu’il n’avait pas tué le Préfet

                L’ami du préfet qui attendait celui-ci sur le trottoir en fumant une cigarette, a vu la scène et certifie également que ce n’est pas Y.Colonna qui a tiré.

                Toutes les preuves à décharge ont étés rejetés. Présomption d’innocences oubliée.

                Justice pourrie.

                Pays des « doigts » de l’homme, la France.


              • Dionysos 13 novembre 2015 20:39

                @bakerstreet
                « Il peut y avoir eu des erreurs, mais cela ne remet pas en cause l’ensemble de l’affaire ».


                De « l’affaire Erignac », effectivement. Un homme est mort à cause, vraisemblablement, au dire du Commando, d’une idéologie politique.
                Mais pour ce qui est de « l’affaire Colonna », j’ai un peu plus de doutes.

                Depuis des années je cherche sur quelles preuves la justice s’est appuyée pour condamner Yvan Colonna. Je n’ai encore jamais trouvé. L’accusation a d’ailleurs très bien dit, lors des procès, qu’elle n’avait rien. Dans cette émission que vous encensez, le juge Gilbert Thiel admet tout de même, même à demi mots, que le dossier est vide.

                Pour résumer, ceux qui le pensent coupable se basent sur le fait que le Commando l’a « dénoncé » (mais oublie de préciser qu’il s’est rétracté), et qu’un innocent ne fuit pas. Ok.
                Et tous ceux qui le pensent innocents, se basent sur tout ce que dit Marie-Ange dans son article : enquête bâclée, gardes-à-vue poreuses et illégales, témoignages à décharge, des « aveux » contradictoires de la part des femmes des membres du commando. Et j’en passe.

                Un côté de la balance est quand même un peu plus lourd que l’autre, non ? Et cette balance, on l’appelle encore « Justice » ?

                Quant à la lettre, l’écriture d’Yvan Colonna a été authentifiée, mais il a été prouvé qu’elle a très bien pu être trafiquée. On ne sait d’ailleurs toujours pas d’où est venue cette lettre ! Vous le savez, vous ?

                Et qu’apprend-t-on dans cette émission ? Un élément neuf ? Je ne vois pas.
                A part, forcément, le « témoignage exclusif » de Joseph Versini. Enfin, « exclusif », c’est vite dit. Un Joseph Versini qui se repent. Et ce, cinq jours avant ses petits camarades Alain Ferrandi et Pierre Alessandri. Quelle coïncidence, dites-moi ! Ils auraient dû organiser une conférence de presse tous ensemble, on serait aller plus vite ! A qui le prochain ?

              • bakerstreet bakerstreet 13 novembre 2015 20:58

                @Dom66
                J’aime bien la Corse, les corses, mais ils sont faits du même bois que les autres, et s’il fallait se satisfaire de la parole de quelqu’un pour le laisser filer, il y aurait assurément beaucoup de filous en liberté et bien peu de gens en prisons, mis à part des hommes d’honneur. 

                Traduction en langage basic : Faut pas prendre les gens pour des cons.
                Je crois me souvenir qu’il y a tout de même une tonne de dossiers et de procédure....
                Faut pas confondre ses convictions, ses croyances, et une justice neutre, travaillant sur les faits, pas sur les effets de manche !

              • bakerstreet bakerstreet 13 novembre 2015 21:13

                @Dom66
                Je n’encense pas cette émission, je fais remarquer simplement que les adjectifs d’accusation ne sont pas de son ressort, que le journaliste n’est pas le procureur, et qu’elle s’est bornée à raconter les faits. Maintenant, je ne connais pas le dossier à fond,et n’est pas envie d’en connaitre plus, mais le faisceau de présomptions est confondant. Les avocats, c’est leur métier, sont capables de semer le doute, de transformer une preuve en bénéfice, de faire des montages très inspirés, de surtout d’éviter d’évoquer ce qui dérange...Mais cette cavale n’a rien arrangé. 

                Un innocent, je regrette ne se barre pas, renouant avec la légende du maquis corse pour le fun. Colonna est un gars qu’est pas vraiment un tendron, un type prenant peur quand une porte claque. Surtout qu’il était conseillé, introduit, respecté...Rien d’un loup solitaire.... Psychologiquement, cette fugue n’est pas un évanouissement, une fugue pathologique ! Pénalement, c’est un délit de fuite...Personne n’évoque cette lettre de menace qu’il a adressé à un de « ces complices », pour tenter de le faire revenir sur sa déclaration...Maintenant c’est lui qu’a pris ses décisions ! Je ne suis pas dieu, je regarde je me fais une opinion qui vaut ce qu’elle vaut. Une intime opinion, comme on dit...C’est sûr que c’est dommage de voir quelqu’un de jeune, d’instruit, qu’avait des capacités terminer ainsi. C’est pas le premier qui se serait abimé ainsi, dans beaucoup de combats politiques parfois douteux. 

              • Dom66 Dom66 13 novembre 2015 23:46

                @bakerstreet

                « ils sont faits du même bois que les autres, » Pas toujours, le bois Corse est un chouia plus coriace en général.

                Je sais cela peut paraître étrange, mais un fils qui jure à son père les yeux dans les yeux, ce n’est pas rien.


              • Plus robert que Redford 14 novembre 2015 00:21

                @Dom66

                 le bois Corse est un chouia plus coriace en général.

                Exact !! C’est très bien connu en menuiserie : le bois corse est le meilleur pour fabriquer les meubles !

                Pourquoi ?

                Ben, c’est le seul qui ne travaille pas !


              • Dom66 Dom66 14 novembre 2015 00:26

                @Plus robert que Redford
                Elle est bonne et connue


              • Plus robert que Redford 14 novembre 2015 00:48

                @bakerstreet

                Un gouvernement qui n’a su protéger son serviteur. Malgré le communiqué du groupe Sampieru adressé au journal « Libération », puis transmis au ministère de la Justice qui annonce la dissolution du groupe, dénonce « la mégalomanie dangereuse » et « le jeu pervers » de ses chefs, en condamnant par avance les meurtres à venir, notamment celui de « représentants éminents de l’État colonial ». Seize jours plus tard, le préfet de région est abattu.

                En arriver à accuser l’Etat de n’avoir pas protégé un de ses hauts serviteurs !! C’est le comble !

                Je croyais que l’on était dans un pays civilisé, et tout le reste... Drôle de région où on règle ses différends à coup de « pétard ». Coutumiers du fait, d’ailleurs, les fanas du drapeau à tête de Maure ! Ca me rappelle la triste fin d’un collègue à moi, le Dr J-P. Lafay le 17 juin 1987, tiré dans le dos comme un lapin au sortir d’une émission télé ( tiens, encore un assassinat dans le dos ! Fiouuu, quel courage dans l’Ile de Beauté !)

                J’en sais rien si c’est Colonna, ou Figatelli, ou n’importe quel autre qui a flingué le préfet,

                Colonna s’est fait gauler... il a trinqué ?...

                On n’est pas en aout ou octobre 1941 ou des faits similaires ont conduit à l’exécution des 48 otages de Chateaubriand. La « justice » à cette époque était beaucoup plus... Expéditive !!

                 


              • bakerstreet bakerstreet 14 novembre 2015 01:52

                @Dom66
                Je suis pas dieu le père, juste observateur, juste tachant de voir et d’analyser avec ce qu’on me propose, et tente de ne me pas me faire avoir aux sentiments, pareillement avec l’esprit régionaliste, et les causes du même nom. Dans les années 40 il y eut quelques militants bretons assez cons pour pactiser avec les nazis, en échange d’une place que celle ci voulait accorder à la culture bretonne. Très minoritaires, quelques uns en fait, on entend souvent cet exemple entacher cette cause depuis. Je pense que la légalité et le droit sont les bases du vivre ensemble, et qu’il faut se cramponner aux institutions ! Petite aparté en ces heures sombres ; les illuminés de tous poils sont toujours prêts à sacrifier les autres, plaçant les idées au dessus des hommes. La justice n’est pas parfaite dans ce monde imparfait, mais nous sommes tout de même dans un pays, où les principes du droit sont globalement respectés. C’est une façon d’accepter une décision de justice, qu’on peut toujours contester si l’on parvient à trouver des éléments nouveaux. 

                Mais faut tout de même rester rationnel, et le votre ne l’est absolument, les corses n’étant que des hommes comme les bretons. qui eux mêmes ne sont pas des bouts de bois flottant au grès des interprétations personnelles dérivant vers une forme de racisme en positif, mais avec son revers négatif obligé...C’est le principe d’égalité rompu, un préjugé dirigeant vos pensées et vos analyses. Inutile de vous dire ce que Socrate aurait pensé de l’argument préférentiel corse...
                Pour ce que j’ai vu dans cet émission des protagonistes, c’est vrai qu’ils n’étaient pas très fiers d’eux, avec la certitude un peu tard d’avoir fait une connerie. Plutôt sympas à première vue, sans doute des gars avec qui on pouvait passer un bon moment. 
                Tout cela est très con ! A un ça va, à deux on suit le copain, à trois parfois on fait une bande d’abrutis. Quand c’est pour une cause, c’est pire que tout, ça vous fait la musique qui couvre le cri des victimes, et un drapeau pour les cacher. Simenon et quelques autres ont beaucoup écrit sur ce thème. Lui même ayant eu conscience de s’en être tiré in extrémis, à cet age fragile où l’on peut faire n’importe quoi

              • BOBW BOBW 13 novembre 2015 21:27

                N’oublions pas que Sarko, c’est connu par beaucoup d’habitants de l’ile semble exercer et assouvir une « vendetta » contre Yvan qui avait fréquenté une demoiselle de sa famille !...


                • BOBW BOBW 14 novembre 2015 09:23

                  @sampiero ok mais je dois revoir mes copains corses.
                  .


                • baron 13 novembre 2015 21:38

                  @Bakerstreet


                  Faite preuve d’un minimun de bonne foi. Premierement Colona n’a pas été jugé par un jury populaire, mais par une cours d’assise spécial compose de magistrat professionnel. Ce qui est déjà en dehors du droit, puisque je vous le rappel constitutionnelement tout le monde doit être traité de la mème façon en droit.
                  Ensuitd, il y a eut des observateurs étrangers qui sont venu observer ce procès et on produit des conclusions peu flatteuse pour l’accusation semble t il..
                  Enfin, il n’a pas été tenu compte des témoins qui disent que le tireur n’était pas YC et l’expertise balistique à démontré, que le tireur ne pouvait pas être YC.
                  Admettez au minimun, qu’il a été condamné sans preuve i discutable de culpabilité, pire , malgré de nombreux éléments de nature à le disculper tout au moins en ce concerne le tir fatal. 
                  Quant aux dénonciations de ces pseudos complices, l’idée la plus répandu est qu’il leur aurait fait faux bond en refusant de participer a l’opération si vous rajoitez à cela le chantage sur les femmes et les familles des accusés, cette dénonciation est plus que suspecte.. D’autant qu’il existe éléments tendant à démontrer que le commando était plus nombreux que ceux qui ont été interpellé
                  Quant à Thierry Meyssan laissons le ou il est, se faire défendre par lui ne signifie pas que l’on est coupable. La seul chose qu’il interroge c’est que les raisons de cet acte n’ont pas forcément été toute recherchée, officiellement c’est pour des raisons politiques qu’un honnête homme a été abattu.
                  Avec de l’imagination on peut croire a des instigateurs inconnus et des motifs plus sérieux.
                  Il aurait fallu chercher, sur ce point il est évident que d’aller fouiller la vie d’une victime n’est pas du meilleurs gout. Tout était-il si clair que cela ? 
                  Finalement YC est peut être le meilleurs coupable possible pour tout le monde... 
                  Attention je ne dis pas qu’il est innocent, mais qu’il y a largement de quoi se poser des questions et chez ceux qui se renseignent sur cette affaire, il n’y a plus grand monde pour le croire coupable ....


                  • bakerstreet bakerstreet 14 novembre 2015 02:12

                    @baron

                    Vous connaissez sans aucun doute l’affaire bien que moi, cette émission ayant eu le mérite de me ramener les faits qui avaient été amplement développé, avant de faire la place à d’autres, avant que ma mémoire les estompe. Vous relevez très bien les erreurs, cette histoire de jury d’assises, étant effectivement une erreur de ma part, que j’ai tapé sans réfléchir, par pur entrainement. Il n’est pas trop étonnant qu’il y est une juridiction spéciale, dans le sens où ce crime vise l’état, et ne concerne pas une histoire de droit commun. Néanmoins, Colonna a bénéficié d’un appel, et il ne l’a pas vraiment mis à profit avec cette histoire de lettre de menace, qui vaut à elle seule 100 indices boiteux, et enlève bien des doutes à certains. Sa défense s’en est trouvée toute bancale. La fuite étant la première majeure erreur qu’il a fait,, semblant se désolidariser d’ailleurs pour beaucoup des autres accusés...Leur accusations ne tiendraient pas debout. C’est vrai ils sont revenus sur leurs paroles, mais enfin, tout cela fait très tache, de la même manière la gène des épouses...Un curieux climat d’opacité que certains ont interprété à leur façon...Comme vous le dites, et ce que je nie pas, pas plus que les autres interlocuteurs du procès qui étaient présentés, les preuves matérielles n’existent pas. C’est vrai, Colonna a bien été condamné sur un faisceau de présomptions, sur une intime conviction....Ce n’est pas la première fois qu’une décision de justice est rendue ainsi.

                  • alinea alinea 14 novembre 2015 00:19

                    C’est à croire qu’ils avaient quelqu’un à couvrir !
                    Et comment va-t-il, le condamné ; c’est à mon sens la pire chose qui puisse nous arriver ; pire que mourir.


                    • zygzornifle zygzornifle 16 novembre 2015 10:52

                      comme le maitre incontesté de l’époque Sarkozy avait dit qu’il était coupable on l’a condamné.......

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Marie-Ange


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