300 Congolais s’emparent des Champs-Elysées
Ils étaient plus de 300 Congolais sur les Champs-Élysées samedi soir à manifester leur désaccord avec le résultat provisoire des élections présidentielles en République Démocratique du Congo (RDC). La manifestation, non-autorisée, a été réprimée violemment par les forces de l'ordre.
Scène incongrue et passants incrédules samedi soir, sur les Champs-Élysées. La plus belle avenue du monde a vu ses trottoirs occupés durant toute la journée par des dizaines de camions de CRS.
Une occupation qui s'est prolongée jusqu'aux alentours de 23h. Chars à eaux, et escadrons de gendarmes mobiles étaient venus en renfort.
La communauté Congolaise de Paris avait demandé l'autorisation de manifester suite aux résultats provisoires de la présidentielle en République Démocratique du Congo (RDC) . Ils ont bravé l'interdiction et ont tenté de franchir l'important dispositif policier Gare du Nord. Les manifestants ont ensuite bloqué à plusieurs reprises la circulation sur les Champs-Élysées.
Ils dénoncent les fraudes dans le processus électoral et réfutent la ré-élection de Joseph Kabila. Le président sortant est au pouvoir depuis 2006 et a obtenu 48,95% des suffrages, selon les résultats publiés par le Céni, dimanche soir. Son principal rival, Etienne Tshisekedi, a remporté 32,33% des voix et s'est aussitôt proclamé élu. Les différents candidats à la présidentielle déplorent un « simulacre d'élection ».

Des manifestants ont bloqués la circulation des Champs-Elysées
© Anthony fouchard
Les manifestants expliquent leurs motivations :
« Sarkozy complice de Kagamé et de Kabila »
Les opposants à J.Kabila n'ont pas choisi le lieu de la manifestation au hasard et se montrent très lucides quant à la logique de l'information. « On est conscient que jamais les médias ne relayeront nos actions, parce que ceux qui décident sont tous nommés par Sarkozy » ! Ils ont donc choisi de descendre « voir le peuple français » sur les Champs-Élysées. Un lieu qui n'aurait pas pu être mieux choisi pour gagner en visibilité.
Des congolais expriment leurs désespoirs face à la presse française :

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Les opposants de Kabila sont descendus dans la rue, samedi soir
© Anthony Fouchard
« Au Congo aussi nous avons une Shoah ! »
Les forces de l'ordre ne pouvait pas décemment gazer les manifestants sur l'avenue au risque de casser son image de marque. Ils ont donc choisi d'employer une méthode plus sobre. Une centaine de CRS ont encerclé des groupes d'opposants avant de les évacuer dans un bus. Les congolais déplorent que la communauté internationale, que les médias français ne parlent pas ce qui se passe au Congo. Que les médias occidentaux passent sous silence, les viols, les vols et les malversations.
Écoutez les explications d'un opposant à Kabila, samedi soir sur les Champs-Élysées :
Une vidéo, tournée samedi par les manifestants, démontre l'importance du dispositif policier, et sa démesure face à des opposants pacifiques :
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