La crise et le sommet européen du 9 décembre, en plaçant les enjeux de maîtrise de la dette et de relance de l'économie au premier plan, ont occulté la Conférence de Durban et ses discussions essentielles sur les changements climatiques et la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Dans cette note, Bruno Rebelle, ancien responsable de Greenpeace, montre que si la Conférence de Cancún en 2010 avait remis la machine multilatérale en marche, Durban a échoué à progresser sur le niveau d'engagement des pays industrialisés en matière de réduction de leurs émissions de GES, sur les promesses de transferts financiers, et sur un accord concernant l'architecture juridique du futur régime climatique destiné à remplacer le protocole de Kyoto après 2012. Les négociations ont fait émerger de nouveaux enjeux et de nouvelles ouvertures, notamment autour de la problématique énergétique, qui met en avant de nouveaux modèles de développement, et autour du rôle des territoires dans la mise en œuvre de stratégies concrètes d'atténuation et d'adaptation.
La Conférence de Durban sur les changements climatiques, qui s’est tenue initialement du 28 novembre au 9 novembre, puis s’est prolongée jusqu’au 11 décembre pour parvenir à un compromis, s’inscrit dans un long processus initié par le Sommet de la Terre à Rio en 1992, avec l’ouverture à signature de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, puis l’adoption du protocole de Kyoto en 1997. Les précédentes négociations, à Copenhague en 2009, n’étaient pas parvenues à arrêter un dispositif de gouvernance internationale faisant suite au protocole de Kyoto et garantissant une réduction des émissions mondiales de 50 % avant 2050, nécessaire pour contenir le réchauffement global dans la limite de 2 à 3°C d’ici la fin du siècle, seuil au-delà duquel, selon le Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat (GIEC), la pérennité des activités humaines ne serait plus garantie. Si un consensus a été possible à Cancún en 2010, ce fut au prix d’un affaiblissement des ambitions, le devenir du protocole de Kyoto et la forme d’un prochain accord étant repoussés à plus tard : l’agenda de la Conférence de Durban s’en est trouvé considérablement alourdi, tout en passant au second plan des préoccupations du fait de la crise économique et financière.
Les rapports de force à l’œuvre durant les négociations bloquent toute avancée :
- Les Etats-Unis refusent le principe d’une juridiction internationale qui pourrait émettre des sanctions à leur égard. Par ailleurs, les étapes de la négociation climatique sont en décalage avec les échéances politiques internes aux Etats-Unis : à Durban, les négociateurs américains, en précampagne pour 2012, ont bloqué toute mesure contraignante à moyen ou long terme pour les Etats-Unis. Leur obstruction tire à la baisse les efforts des autres pays industrialisés et affaiblit les engagements des pays émergents, au risque de s’aliéner les pays en développement et l’opinion publique mondiale, tout en laissant la Chine gagner en compétitivité dans un contexte d’enchérissement de l’énergie.
- Les pays émergents, parmi lesquels le Brésil, l’Afrique du Sud, l’Inde et la Chine (BASIC) développent avec les pays en développement des relations de plus en plus complexes : leurs intérêts, convergents à la signature du protocole de Kyoto en 1997, s’opposent de plus en plus du fait de nets écarts de développement, les grands émergeants se rapprochant des pays industrialisés.
- L’Union européenne, pôle le plus actif pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES), qui avait vu son leadership s’affaiblir lors des précédentes négociations, semble avoir « repris la main » à Durban, en faisant aboutir l’idée d’un nouvel accord faisant suite au protocole de Kyoto, prolongé jusqu’en 2020, mais sans engagements plus concrets. Sa position d’acteur moteur et innovant lui permettrait d’assurer un rôle de médiateur entre les pays industrialisés et les pays en développement.
Cancún avait remis la machine multilatérale en route. Durban a échoué à progresser significativement sur les deux grands défis de la gouvernance mondiale du climat :
- Le trop faible niveau des engagements des pays industrialisés en matière de réduction de leurs émissions de GES et de promesses de transferts financiers :
Le scénario actuel conduirait à un réchauffement global de 4°C, voire plus, au-delà donc du seuil critique pour l’humanité. Les nouvelles projections du GIEC ne seront pas disponibles avant le prochain rapport, prévu en 2014.
Le Fonds vert évoqué à Cancún pour aider la transition rapide des pays en développement vers des stratégies d’atténuation et d’adaptation a vu sa constitution officialisée à Durban. Mais aucune perspective sérieuse n’a été avancée pour le doter des 100 milliards d’euros dont il aurait besoin annuellement.
- L’absence d’accord sur l’architecture juridique du futur régime climatique destiné à remplacer le protocole de Kyoto après 2012 :
Si une nouvelle feuille de route a été adoptée pour produire un nouvel accord entrant en vigueur en 2020, ce calendrier ne permettra pas de limiter le réchauffement à 2°C, puisque sera manquée la fenêtre d’opportunité pour inverser dès maintenant la tendance.
En matière d’architecture juridique du nouveau régime climatique, trois options ont été proposées à Durban : un nouveau protocole ; un instrument légalement contraignant ; un simple « acte juridique », option la plus faible, qui sera fort probablement retenue dans la dynamique de négociation dégradée depuis Copenhague, et dont la portée reste très limitée.
Nouveaux enjeux, nouvelles ouvertures
Enfin inscrite dans les négociations, la question agricole doit permettre aux pays en développement de tester des alternatives et de développer les initiatives de terrain, permettant une révolution agricole portée par une double efficacité climatique et budgétaire. De même un accord doit être trouvé sur les forêts et les émissions dues aux changements d’affectation des sols et au secteur forestier.
La problématique énergétique conduit à de nouvelles considérations sur l’économie d’un développement fondé sur la sobriété et l’efficacité énergétique, et influence la négociation climatique. La transition énergétique amène à passer progressivement d’une logique de contrainte (réduction des émissions) à une logique d’opportunité (création de nouvelles activités, de nouveaux emplois, de nouveaux modèles de gouvernance, dont les conséquences seront la réduction des émissions de GES).
Les territoires, sans attendre les résultats des négociations climat, ont engagé sur le terrain des stratégies d’atténuation et d’adaptation qui commencent à porter leur fruit. C’est à leur niveau que semblent le plus efficacement mises en œuvre des mesures concrètes de réduction des émissions de GES.
Au total, la conférence de Durban a maintenu les négociations internationales en vie et leur a donné un nouvelle perspective : un accord international en 2020. Ce report de quasiment une décennie (de 2012 à 2020) est en soi une catastrophe : l’absence d’efforts collectifs nouveaux pendant la période pour limiter les émissions de gaz à effet de serre emmène inéluctablement l’humanité au-delà du seuil critique fixé par le GIEC. Le réveil démocratique ne peut plus attendre. Sinon, ce sera le chaos.
" Au total, la conférence de Durban a maintenu les négociations
internationales en vie et leur a donné un nouvelle perspective : un
accord international en 2020. Ce report de quasiment une décennie (de
2012 à 2020) est en soi une catastrophe : l’absence d’efforts collectifs
nouveaux pendant la période pour limiter les émissions de gaz à effet
de serre emmène inéluctablement l’humanité au-delà du seuil critique
fixé par le GIEC. Le réveil démocratique ne peut plus attendre. Sinon,
ce sera le chaos. " Hi Hi Hi ! ... le seuil critique fixé par le GIEC . C’est le nouveau Politburo ... qui fixe les lois de la nature sur Terre .
Voilà voilà ! Calmez-vous .... les gentils messieurs en blouse blanche ne vous veulent pas de mal !
J’ai envie de rire en vous lisant (comme d’habitude).
Terra nova qui parle de démocratie : LOL.
Terra nova qui parle d’environnement avec son candidat qui soutient le nucléaire : re LOL.
Terra nova qui ne nous parlera jamais des très nombreuses solution nous permettant de nous passer du pétrole et du nucléaire : re re re LOL.
La seule chose que défend terra nova c’est de culpabiliser le citoyen moyen, de lui faire accepter de nouvelles taxes acceptables puisque dites écologiques... Il serait bien trop risquer pour vos maitres que nous ayons accès a de l’énergie propre et quasiment gratuites qui signifierait la fin du contrôle de la population. Sans compter l’importance d’une gouvernance mondiale pour sauver le climat... Bande de mondialiste de merde !
Comme cela doit être merveilleux et gratifiant de « travailler » à sauver le monde,en costard cravate, en allant de plages ensoleillées en rivages enchanteurs, se gavant de petits fours, de boissons exotiques, quand cela n’est pas d’autres divertissements plus terre à terre, que ne renierait pas DSK,. Et de se congratuler devant les mirifiques avancées, les décisions courageuses bien que pénibles(avec notre pognon),en se donnant rendez-vous à la prochaine fiesta. Comment s’étonner dès lors que tous ces joyeux profiteurs évitent soigneusement d’avoir la moindre velléité de remettre en question un aussi juteux et confortable « gruyère » Climate gate 2 ?? circulez il n’y a rien à voir. Discordance de plus en plus flagrante entre les observations et les prévisions, on peut compter sur le team, la clique comme les avait appelé Weggman,pour remettre les graphiques en ordre.
Bien sur, cela relèverait de l’héroïsme, à ce stade pour une politique, de venir dire que l’on fait fausse route, et des politiques héroïques, cela ne se rencontre que dans les contes pour enfants.Ils iront donc jusqu’au bout,quitte à nous ruiner, c’est d’ailleurs une manie chez eux.
Combien de temps ce cirque inutile et ruineux pourra encore durer ? Décidément, les écolos sont une véritable plaie pour la société
Je pense qu’il est plus qu’urgent d’en finir avec la pollution la pire qui soit dans notre pauvre monde. La pollution intellectuelle, dont « terra nova » est l’un des représentants actifs.
je ne comprend pas trop le vote négatif de votre article car il est intéressante et non dénué de fondement mais à chacun sa vision. sur le fond. vous voulez que ceux qui sont à la source des pollutions les circonscrivent moyennant des sanctions d’une gouvernance internationale. vous avez beau constater les échecs de ce type de proposition dont l’ONU en est un exemple patent pour ne pas envisager d’autres choix. vous ne pouvez demander aux marchés financiers qui n’espèrent qu’une chose, c’est retirer le plus de profitabilité de la cherté des énergie qui se profile source de gains inestimables dans le conflit qui en naitra pour se répartir leur rareté, même si l’on envisage d’exploiter les pôles à partir de 2019. empesé dans une idéologie marchande qui tire la pensé politique alors que c’est de l’inverse dont nous avons besoin, il y a peu de chance, pour que ce ne soit pas la catastrophe en cours qui nous soumette a ses effets.
il y a donc deux hypothèses à mettre en œuvre. tirer une conséquence du constat que les investisseurs privés ne s’inscriront dans une éco-économie que s’ils en retirent une profitabilité supérieure à celle envisagée dans les énergie polluantes, cela sans aucun état d’âme, il convient donc que les états réalisent les investissements nécessaires dans le cadre d’un plan ajustable à la réalité des évolutions auquel succédera ensuite le marché traditionnel, les seuls freins doivent en être les technologies disponibles la faisabilité et la nocivité des matériaux utilisés, mais cela ne peut aller sans le développement d’une pensé politique qui envisage des productions durables, la dé pollution, la récupération des déchets, des productions propres, l’arrêt des spéculations agroalimentaire et la mise en place d’une locomotive basé sur l’acquisition des Savoirs, sans cela la croissance généré par l’éco- économie accroitra la consommation de production pétrolière plus attractive et risquera de générer des effets contraires à ceux escomptées. la deuxième ligne à mettre en place c’est dore déjà d’envisager le transfert des activités et logement des zones inondables vers l’intérieur des terres. car en tout état de cause c’est ce schéma là qui va se réaliser car vraisemblablement 40 ans est visiblement trop cours pour l’efficacité de la première hypothèse. il y a donc ces deux hypothèses à poursuivre.
pour conclure par une comparaison, nous avons considéré que l’homme des cavernes avait fait un pas vers la civilisation quand il a su séparer les zones d’habitations des zones de défécation, dans toutes les tribus qui ne séparaient pas les deux, nous avons importé cela pour faire reculer la maladie et la mort. et bien pour établir un parallèle nous vivons comme les hommes préhistoriques au milieu de nos déchets, et nous pensons être civilisé et nous confions le pouvoir a ceux qui veulent nous y maintenir par intérêt financiers, bien que nous ayons constaté la recrudéscence de maladie et de mort.. ddacoudre.over-blog.com
. cordialement.
Assez ! Nous avons eu la Gauche Caviar. Allons-nous maintenant nous laisser mener par certains Verts Caviar.
Assez de ces moralisations ridicules prétextes à de nouvelles taxes et aux prises de profits d’une industrie aux technologies dépassées.
Car pour produire de l’énergie il y aura bientôt ÇA et ÇA et ÇA et ÇA et nous aurions tord de nous priver d’une telle abondance d’énergie à très bas prix et sans effets néfastes sur l’environnement.
Le probleme est que le système actuel de capitalisme libéral montre sans cesse sa lenteur à développer des tecnhniques respectueuses de l’environnement. La raison en est que le capitalisme est incapable de penser l’intérêt général et se contrefiche donc complètement de la destruction en cours de l’écosystème. C’est pourquoi personnellement je pense qu’il y a urgence à planifier collectivement le développement des technologies vertes, sans attendre que le marché le fasse de lui-même (ce qui adviendra bien sûr trop tard). Vive la planification écologique ! Entre parenthèses, c’est le programme du Front de Gauche.