Avec Sarkozy, le changement c’est tout le temps !
Nicolas Sarkozy sait bien que sa personne, plus encore que son bilan, est à l'origine de son impopularité. Voilà pourquoi, il s'apprête à nous refaire le coup, qui lui avait si bien réussi en 2007, du "j'ai changé".

Si, avec Hollande, le changement c'est maintenant, avec Sarkozy, l'homme de tous les superlatifs, le changement c'est tout le temps. La preuve ? Sa dernière tactique en date : "vendre" aux Français l'idée qu'ils se sont trompés à son sujet, qu'il n'est finalement pas celui qu'ils croient. La ficelle est un peu grosse, comme souvent chez lui, mais elle représente probablement sa dernière planche de salut.
Car le président sortant sait bien qu'il doit jouer son va-tout, dans les semaines voire dans les jours qui viennent, s'il veut conserver une infime chance d'être réélu. Sinon, comme dirait Fillon, "c'est cuit" (propos rapporté dans le dernier numéro du Canard enchâiné). Sur le plan politique, il fait feu de tout bois en proposant en fin de mandat, des réformes qu'un président "normal" aurait proposé en début. Sur le plan personnel, il essaye de refaire le coup, qui lui avait si bien réussi en 2007, du "j'ai changé".
Après s'être employé en 2011 à faire président, il cherche maintenant à apparaître plus humain en confessant quelques erreurs de parcours, quelques péchés véniels commis en début de mandat. A l'image de ses vacances bling-bling avec Carla Bruni, fin 2007, en Egypte et en Jordanie. Ou bien encore la promotion avortée de son fils Jean, à la tête de l'Epad. A l'époque, il fit preuve d'un discernement qui force l'admiration, sans doute à mettre sur le compte de l'amour d'un père pour son fils. Ainsi, déclarait-il au Figaro en octobre 2009 : "A travers cette polémique, qui est visé ? Ce n'est pas mon fils. C'est moi. Ceux qui ne se sont jamais faits à mon élection et qui n'ont rien à dire sur le fond essayent d'attaquer sur tous les sujets avec une mauvaise foi et une méchanceté qui ne trompera pas les Français."
Quant à la soirée "fondatrice" du Fouquet's, c'est encore par amour, cette fois-ci pour son ex-femme Cécila, qu'elle s'expliquerait. Dans son livre Sarko ou le complexe de Zorro, qui vient juste de paraître (un heureux hasard ?), Claude Allègre dévoile le pot aux roses : "Si cet homme s'est parfois égaré, c'est par amour pour cette femme. Son départ l'a déstabilisé. Mais est-ce une faute pour un homme, même président, d'aimer une femme ?" Avec un style pareil, on se dit qu'Allègre a raté sa vocation d'auteur à succès dans la collection Harlequin.
Aux abois dans les sondages, Nicolas Sarkozy, le roi de l'image, sait bien qu'il n'a pas d'autre choix que d'en changer. Mais cette fois-ci, il oublie qu'en 5 ans les Français ont eu tout le loisir de se forger une opinion sur sa personnalité. Et, en leur refaisant le coup du "j'ai (encore) changé", ils pourraient bien en conclure : "Décidément, ce qui ne changera jamais chez lui, c'est sa propension à nous prendre pour des idiots."
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