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Bernard Debré, député, répond aux questions de Paris16info

Ancien ministre, professeur de médecine mondialement reconnu dans sa discipline, issu d’une des plus illustres familles de la Ve République, Bernard Debré, député du 16e nord depuis juin 2004, a rapidement et aimablement répondu à ma demande d’interview pour Paris16info. C’est en toute simplicité qu’il m’a reçu dans son bureau de l’Assemblée nationale pour évoquer, sans détour ni langue de bois, car il n’est pas « un professionnel de la politique », les circonstances de son élection dans le 16e, et sa volonté de poursuivre son engagement politique dans cet arrondissement et "pour Paris" aux municipales de 2008.

Antoine Dufour : Vous avez été élu dans notre arrondissement dans des circonstances un peu particulières, souhaitez-vous y revenir ?

Bernard Debré : En mars 2003, Gilbert Gantier (UDF), m’a annoncé son désir de démissionner et m’a demandé de prendre sa relève. Habitant du 16e où j’ai grandi, ancien élève de Janson de Sailly, aimant profondément cet arrondissement, j’ai accepté, d’autant que j’ai reçu le soutien et les encouragements d’Alain Juppé, de Nicolas Sarkozy et même de Jacques Chirac, à me présenter sous les couleurs de l’UMP. Aussi, un an après, quand Gilbert Gantier a effectivement démissionné de ses fonctions, provoquant une élection anticipée dans le 16e nord, ai-je été surpris, comme l’ensemble de la classe politique, par l’investiture de Laurent Dominati. Je pense qu’en essayant d’imposer un de ses alliés au nord de l’arrondissement, Claude Goasguen posait la première pierre de sa candidature aux municipales 2008. Cette manœuvre m’a obligé à me présenter sans étiquette, mais n’a pas entamé ma détermination.

AD : Mais alors vous alliez à la rencontre des électeurs sans le soutien d’un grand parti et sans l’appareil militant, cela ne vous décourageait-il pas ?

BD : Je me sentais bien plus légitime dans le 16e que Laurent Dominati, car soutenu par le député sortant et par une grande partie de la population. D’ailleurs, gaulliste, je n’accorde que peu d’importance aux partis en eux-mêmes, seuls comptent selon moi les hommes et leurs idées.

AD : Pourquoi vous être rallié au groupe UMP, alors ?

BD : À l’Assemblée nationale, je n’ai jamais cessé de soutenir l’action du gouvernement, c’est la raison pour laquelle j’ai rejoint le groupe UMP récemment, puisque l’UDF, où j’ai siégé pendant un an en tant qu’apparenté, semble faire le choix de l’opposition. Cela ne veut pas dire que je me censure, j’ai l’habitude de dire ce que je pense, et je ne changerai pas. Par exemple, bien que je soutienne totalement le ministre de l’Intérieur qui accomplit un travail remarquable, je ne lui ai pas caché que je suis hostile à son projet de droit de vote aux étrangers.

AD : Vous avez évoqué les élections municipales parisiennes de 2008 pour lesquelles vous vous êtes porté candidat à la Mairie de Paris le premier. Depuis, d’autres candidats se sont déclarés, notamment à l’UMP, quatre sont encore en lice. Vous avez refusé de participer aux primaires. Vous serez donc en concurrence avec un candidat UMP pour ces élections. Qu’en pensez-vous ?

BD : Vous avez raison de dire que je me suis déclaré avant les autres, mais surtout bien avant les primaires, j’ai décidé de me présenter aux municipales dans le 16e arrondissement, et pour Paris, derrière Pierre-Christian Taittinger, s’il se présente ; sinon, je conduirai la liste. Je présente une candidature de renouveau, en rupture par rapport au passé et par rapport aux autres candidats qui appartenaient tous à l’ancienne majorité municipale. Les primaires organisées par l’UMP me semblent très prématurées, puisque deux élections majeures - la présidentielle et les législatives - auront lieu avant. Il sera bien temps après de déterminer le candidat de droite le mieux placé pour reconquérir la Mairie de Paris.

AD : Issu de la société civile, vous n’êtes pas un professionnel de la politique, cela est-il un obstacle ?

BD : Je ne suis pas un professionnel de la politique, au sens où je n’en vis pas. J’ai une profession passionnante, que je peux continuer à exercer encore de nombreuses années. Mais j’ai tout de même une certaine expérience de la politique, et je crois que mon appartenance à la « la société civile » est un atout essentiel pour ma candidature. Si j’ai décidé de m’engager pour Paris, c’est parce qu’un très grand nombre de Parisiens, que je rencontre dans mes activités quotidiennes, me soutiennent, parce que j’incarne la nouveauté et une catégorie d’hommes politiques différente, en contact avec les réalités. C’est avec eux que j’ai fondé l’association Pour Paris, qui compte déjà plus de 2000 adhérents, parmi lesquels des militants, voire des responsables UMP, ce qui me fait dire que ma candidature rassemble une large majorité de Parisiens.

AD : En somme, « au dessus des partis », vous êtes plus libre que vos adversaires ?

BD : Oui, libre dans mes paroles comme dans mes actes. Et je souhaite incarner le candidat du rassemblement de la droite, et plus généralement, de tous ceux qui veulent un changement de politique à Paris.

AD : Pour conclure, abordons deux questions relatives au 16e nord. Deux ans après l’adoption de la loi sur la sécurité intérieure, pensez-vous qu’elle ait eu des effets satisfaisants sur la prostitution dans notre arrondissement ?

BD : La prostitution est un commerce immoral, personne ne devrait gagner sa vie ainsi. C’est aussi un commerce autour duquel gravitent nombre d’activités délictueuses (drogue, racket, trafic d’êtres humains), outre qu’elle est très désagréable pour les riverains. Je constate que la loi n’est malheureusement pas appliquée. Pour moi, législateur, cela est absurde, pourquoi voter une loi et ne pas l’appliquer ensuite ? La police ne doit pas négocier, mais appliquer la loi.

AD : Que vous inspirent les atermoiements du dossier de réhabilitation de l’aquarium du Trocadéro ?

BD : Il fallait une réfection totale de l’édifice pour la sécurité des visiteurs, mais le dossier a été très mal géré, tant par l’actuelle majorité municipale à la Mairie de Paris que par la précédente. C’est une excellente illustration de mon propos sur la nécessité d’un changement radical, et non d’un retour en arrière.

Propos recueillis, mercredi 9 novembre, par Antoine Dufour pour Paris16info.

+ d’info sur Bernard Debré et sur l’Association Pour Paris en cliquant ici.


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