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Accueil du site > Actualités > Politique > Cameron : une victoire à la Pyrrhus ?

Cameron : une victoire à la Pyrrhus ?

David Cameron arborait un large sourire au soir de l’« Election Day  » du Royaume-Uni. Et pour cause : son parti venait, contre tous les pronostics, d’obtenir une majorité absolue qui donne aux « Tories » la possibilité de gouverner seuls, ce que les Conservateurs n’avaient pu obtenir lors de la précédente élection. En dépit des apparences, le mandat de Cameron pourrait néanmoins tourner au cauchemar...

Avec 331 sièges à la Chambre des Communes (contre 306 en 2010), le parti Conservateur de David Cameron renforce indiscutablement sa légitimité et ses capacités de gouvernance. En apparence du moins. Certes, le Premier ministre voit son adversaire principal, le parti Travailliste, fortement reculer (232 sièges contre 258 dans la précédente assemblée) sous la houlette d’Ed Miliband, et il n’a désormais plus à composer avec les Libéraux démocrates de Nick Clegg, laminés par ce scrutin (8 sièges contre 57 auparavant). Mais David Cameron va devoir faire face à des défis de taille pour la cohésion du pays. En annonçant, notamment pour siphonner les voix du parti populiste UKIP de Nigel Farage, l’organisation d’un référendum sur le maintien du Royaume-Uni au sein de l’Union Européenne – au plus tard en 2017 –, David Cameron a en effet mis lui-même en place un piège redoutable.

Un OUI à la sortie du Royaume-Uni entraînerait ipso facto l’organisation d’un nouveau référendum d’indépendance en Écosse. Or, il semble quasi-certain que cette nation, farouchement pro-européenne à la différence de l’Angleterre, choisirait cette fois de divorcer du Royaume-Uni pour ne pas être entraînée contre sa volonté hors de l’UE. Et ce ne sont pas les résultats écossais de l’Election Day qui peuvent apporter un démenti à ce scénario : en raflant 56 des 59 sièges, le Parti National Écossais de Nicola Sturgeon a fait voler en éclats les Travaillistes locaux, coupables aux yeux des électeurs d’avoir soutenu en 2014 le NON à l’indépendance en s’alignant sur les Conservateurs et en agitant les mêmes épouvantails que les financiers de la City de Londres.

D’autres menaces, économiques celles-là, risquent de surgir en cas de sortie du Royaume-Uni. Plusieurs grands groupes industriels et financiers ont clairement menacé de quitter Londres pour s’installer sur le continent, à Paris ou, plus probablement, à Francfort pour rester au cœur du vaste marché européen. De tels départs entraineraient une chute de l’attractivité de la City sur laquelle repose une grande partie de la réussite économique du Royaume-Uni, très largement dépendante des activités financières de la place de Londres, et notamment des résultats de ces poids lourds possiblement tentés par un départ vers le continent.

Pour éviter ce scénario catastrophique, David Cameron va tout faire pour obtenir de l’ Union Européenne des concessions sur plusieurs points, et notamment sur les droits sociaux et la circulation des personnes. Y parviendra-t-il ? Rien n’est moins sûr car, du point de vue des membres du Conseil Européen et de la Commission, ce serait enfoncer un coin dans les textes en vigueur et donnerait des arguments à d’autres pays pour, sinon renégocier le Traité de Lisbonne, du moins l’assouplir sur différents points en fonction de la convenance nationale des uns et des autres. Ce qui reviendrait de fait à rendre ce traité caduc. Nul doute que de fortes oppositions à une telle évolution verront le jour au sein des 28, au détriment de David Cameron.

Curieusement, la question du « Brexit » (British Exit), autrement dit d’une possible sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne, a été relativement peu évoquée durant la campagne électorale, ni les leaders du parti Conservateur ni ceux du parti Travailliste n’ayant intérêt à placer la question du référendum au centre du débat, les premiers par crainte d’une réaction publique très négative des grands patrons de la City, tous très pro-Union Européenne, les seconds pour ne pas rappeler à leurs électeurs eurosceptiques qu’ils étaient opposés à la tenue de ce référendum. Une réticence des deux grands partis qui a laissé le champ libre aux adversaires de l’UE, ce qui a paradoxalement servi les intérêts des Tories, grâce à la promesse de référendum de David Cameron.

Soyons en certains, c’est sous la pression constante de la partie de ses propres troupes hostiles au maintien dans l’UE, et des militants populistes de l’UKIP, troisième force du pays avec ses 12,6 %, que David Cameron va devoir envisager les conditions de ce référendum à très haut risque pour l’avenir du pays. Une possible sortie de l’Union Européenne et, de manière concomitante, une très probable indépendance de l’Écosse laisseraient le Premier ministre à la tête d’un « Royaume-Désuni », pour reprendre le mot de Dennis MacShane, l’ex-ministre des Affaires européennes de Tony Blair. Désuni et potentiellement très affaibli sur le plan économique et en termes d’influence sur la scène internationale. David Cameron porterait seul le poids de ce désastre. Pas sûr que ses nuits soient paisibles dans les mois qui viennent.


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68 réactions à cet article    


  • Séraphin Lampion P-Troll 11 mai 2015 08:31

    Il semblerait que la caricature de « démocratie » représentée par le modèle Américano-Européen et connue sous le nom de « démocratie représentative », alternant les mous et les durs, les roses et les bleus, les chats noirs et les chats blancs, mais toujours de chats pour représenter les souris...

    il semblerait donc que dans ce système caricatural, celui qui est élu est toujours choisi CONTRE autre chose :

    Chirac contre Le Pen
    Obama contre Bush
    Hollande contre Sarkozy

    Le plus étonnant, c’est que la farce continue.

    • Fergus Fergus 11 mai 2015 09:19

      Bonjour, P-Troll

      Il me semble inexact de parler de « caricature de « démocratie » » dans la mesure où les outils sont là pour permettre de véritables alternances.

      Ce n’est pas le système démocratique qui est en cause, mais la manière dont réagissent les peuples en se tournant presque systématiquement, dans une recherche d’alternance illusoire, vers des partis plus ou moins clones les uns des autres et largement inféodés à une économie de marché libérale plus ou moins débridée selon les cultures.

      La faute à la doxa véhiculée par les grands médias, certes. Mais aussi, et surtout, à la frilosité de peuples qui, dans les années 60, ont vu bondir leur pouvoir d’achat et s’améliorer considérablement leurs conditions de vie, sans que les crises ultérieures ne remettent en question les fondamentaux de vies en société si différentes de celles - ô combien plus difficiles ! - des aînés. Le résultat est un réflexe « petit-bourgeois » généralisé et une grande défiance vis-à-vis de tout ce qui s’apparente, dans la majorité de l’électorat, à une « aventure politique ».

      Et c’est ainsi que perdurent les alternances bidon !


    • Le p’tit Charles 11 mai 2015 10:05
      Pas Pyrrhus pour deux rond...nous n’arrivons pas à faire 4% alors qu’eux sont très largement au dessus...Il est réélu par sa politique économique...après il y aurait beaucoup à dire sur cette politique des patrons..Les nouvelles embauches sont presque toute en CDI et au SMIC...chez nous pour l’avoir faut aller a Pôle emploi..(boutade)

      • Fergus Fergus 11 mai 2015 10:16

        Bonjour, Le p’tit Charles

        L’économie du Royaume-Uni est très trompeuse car elle est avant tout basée sur les activités financières et sur une bulle dangereuse qui pourrait faire sombrer le pays en cas de retour d’une crise financière, ce qui n’a rien d’improbable.

        Qui plus est, la prétendue réussite de Cameron est basée sur de très grandes inégalités sociales, qui se sont accrues depuis 2010, entre Londres et le Sud-Est de l’Angleterre d’une part, le nord et l’ouest de l’Angleterre d’autre part, sans compter les problèmes particuliers du Pays de Galles et de l’Ecosse.

        Quoi qu’il en soit, si j’ai parle de possible « victoire à la Pyrrhus », c’est plus en termes de démantèlement possible du Royaume-Uni.


      • foufouille foufouille 11 mai 2015 10:49

        @Le p’tit Charles
        « .Les nouvelles embauches sont presque toute en CDI et au SMIC... »
        mdr !
        c’est tellement bien que certains emplois ne sont pas payés. et tu travailles même si tu as besoin d’une bouteille d’oxygène pour respirer.
        arrêtes de regarder TF1


      • Fergus Fergus 11 mai 2015 11:11

        Bonjour, Capitaine.

        Le Royaume-Uni ne peut en effet pas être un exemple pour notre pays.

        Quant au fait qu’il y ait également de grandes inégalités en France, ce n’est pas moi qui dirait le contraire. Surtout en voyant le spectacle donné par une politique hollandaise qui se situe dans la continuité de celle qui a été menée par Sarkozy.


      • Fergus Fergus 11 mai 2015 11:16

        Bonjour, Foufouille

        Même si les « contrats zéro heure » ne représentent que 2 % de l’emploi au Royaume-Uni, le seul fait que cela puisse exister - en instituant de manière officielle un sommet de la précarité - démontre quelle est la logique cynique qui prévaut dans ce pays en matière d’employabilité des travailleurs.

        Ce genre de contrat rappelle furieusement les conditions d’emploi à l’heure ou à la journée qui ont existé naguère et qui perdurent ici et là pour les travailleurs immigrés sans papiers, y compris en France dans le sentier pour les Kurdes, les Syriens ou les Indo-Pakistanais. Tout cela est un pur scandale !


      • foufouille foufouille 11 mai 2015 11:22

        @Fergus
        j’ai lu pire, durant le dernier truc sportif foot ou JO, certaines personnes ont travaillé gratuitement, des milliers si je me souvient bien.
        et 10000 décès dans les hôpitaux pour faire des économies.


      • Le p’tit Charles 11 mai 2015 11:22

        @foufouille...Source le ministère du travail dans ce pays... !


      • foufouille foufouille 11 mai 2015 11:28

        @Le p’tit Charles
        mais oui, c’est comme le nombre de chômerurs chez nous et les clandestins payés sous le smic qui n’existent pas.
        payes toi internet.


      • Le p’tit Charles 11 mai 2015 12:37

        @foufouille...Alors expliquez nous pourquoi tant de Français (parlant anglais) vont trouver du boulot dans ce pays.. ?


      • Fergus Fergus 11 mai 2015 13:12

        Bonjour, Le p’tit Charles

        On parle toujours de ceux qui partent, notamment des jeunes attirés par la facilité à trouver un job (souvent mal rémunéré) et la possibilité de parfaire leur connaissance de la langue, mais pratiquement jamais de ceux qui reviennent, parfois très dépités, entre les petits boulots peu attractifs et un coût du logement exorbitant pour une qualité d’hébergement souvent médiocre.

        D’après le consulat général de France à Londres, il y aurait environ 300 000 Français en Grande-Bretagne, dont près de 230 000 dans le Grand Londres. Et mis à part chez les expatriés diplômés, l’enthousiasme est rarement au rendez-vous, passé le moment de la découverte.


      • Le p’tit Charles 11 mai 2015 13:18

        @Fergus...C’est comme tout...du bon et du moins bon...rien de parfait sur terre à ma con naissance.. ?


      • Fergus Fergus 11 mai 2015 13:58

        @ Le p’tit Charles

        Certes ! Mais si la bière est excellente dans les pubs britanniques, les conditions de vie n’y sont pas l’Eden trop souvent décrit. De cela, mon fils et ma belle-fille - qui ont vécu 18 mois à Londres dans le cadre d’un post-doc - peuvent témoigner.


      • alinea alinea 11 mai 2015 10:20

        Pourquoi une cata ? Si l’Autriche sort et la Grèce aussi, l’UE ne sera plus grand chose et ce sera tant mieux ! Tous ceux-là feront bouger les lignes, dans le bon sens, c’est pas sûr mais c’est quand même peut-être. Si personne ne bouge jamais par peur, on n’est pas près de s’en sortir !! smiley


        • Fergus Fergus 11 mai 2015 11:21

          Bonjour, alinea

          Très franchement, je ne crois ni à la sortie de la Grèce ni à celle de l’Autriche.

          Quant à parler de « catastrophe » en cas de sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne, je n’emploie pas ce mot pour l’UE, mais bel et bien pour le Royaume-Uni de manière générale, et pour Cameron qui pourrait avoir été à l’origine de cette régression de l’unité des nations britanniques.

          L’UE serait sans doute affaiblie par cette sortie du RU, mais elle s’en remettrait très vite et verrait disparaître l’un des principaux freins à une évolution vers une Europe encore plus intégrée.



        • Fergus Fergus 11 mai 2015 19:38

          @ alinea

          Merci pour ce lien.

          Je ne partage pas l’avis de Verhaeghe sur plusieurs points. Mais surtout, je pense, contrairement à lui, que ces turbulences sont au contraire une chance pour l’Union, désormais très vite condamnée à se réformer si elle ne veut pas effondrer comme un château de cartes.

          Dans un autre commentaire, j’ai fait un commentaire audacieux en comparant la construction de la République française avec celle de l’UE, non sur le plan des territoires, mais sur celui des régimes qui ont suivi sa naissance. Que de hauts et de bas, que de soubresauts pour en arriver à un mode de fonctionnement à peu près pérenne ! Je pense qu’il en ira de même pour l’Union.


        • alinea alinea 11 mai 2015 20:08

          @Fergus
          L’Europe ne peut pas se réformer avec les mêmes au pouvoir, comment veux-tu ? Alors avant que les lignes bougent à l’intérieur des pays, on a le temps de crever chacun chez soi !
          Tu sens bien que ça tangue, et après le tangage, quoi ? On change le commandant et on repart droit ?
          Hum, tu es bien optimiste ! Ou bien on chavire ? Il faut se construire une annexe d’urgence !
          Je pense qu’il va y avoir un gros bordel ( je suis désolée pour ce que d’aucuns prendraient pour de la vulgarité, mais chaque chose mérite d’être bien nommée, n’est-ce pas ? smiley )


        • Fergus Fergus 11 mai 2015 20:30

          @ alinea

          Je crois que « les mêmes » sont en train de prendre conscience qu’il va leur falloir bouger sous peine de voir partout les partis populistes progresser dans des proportions telles que l’UE deviendra ingouvernable. S’ils ne sont pas totalement idiots « les mêmes » se rendront à cette évidence qu’il faut assouplir les traités. S’ils ne bougent pas, ils seront balayés.

          En fait, c’est un peu comme dans une entreprise gérée par un directoire ultra-rigide. A force de tirer sur la corde, tout risque de péter à la face des dirigeants. Contre leur volonté, ils sont amenés à améliorer le sort des employés. C’est cela, ou ils risquent de perdre la totalité de leur mise.


        • morice morice 11 mai 2015 10:58

          C’est fort mal barré :


          1) L’Ecosse est au bord de la sécession
          2) Cameron sera poussé par son électorat à sortir de la ZONE EURO
          3) on l’a élu pour ses pseudos-résultats, faits grâce à une législation infecte pour les travailleurs.
          4) les travaillistes sont morts pour 10 ans là.
          ...
          5) et on n’a toujours pas coupé la tête de la reine, les médias continuent à faire des tonnes sur les rejetons princiers : l’Angleterre fait dans le gâtisme à ce stade. La démocratie n’a pas besoin d’une façade de ce genre. Ça sert à rien et ça dépense tout : dehors les royautés, dehors.... ah ça ira, ça ira...

           

          • foufouille foufouille 11 mai 2015 11:00

            @morice
            dehors § dehors le troll à patates !
             smiley


          • Fergus Fergus 11 mai 2015 11:29

            Bonjour, morice

            « Fort mal barré », je ne sais pas, mais il est incontestable que David Cameron s’apprête à engager son pays sur la voie de la désunion, voire de la désintégration, avec un possible effet domino sur le Pays de Galles, bien que cela reste en l’état très improbable, le Plaid Cymru étant moins entendu au Pays de Galles que le SNP en Ecosse.

            Une chose semble sûre : même dans son propre parti, Cameron va devoir affronter un bloc très déterminés de partisans de la sortie de l’UE, et ce ne sera pas facile à gérer.



          • Fergus Fergus 11 mai 2015 13:15

            @ morice

            Voyons les choses du bon côté : le caractère fantasque du personnage pourrait donner un goût baroque au futur gouvernement.


          • Fergus Fergus 11 mai 2015 13:32

            @ rocla+

            Désolé, capitaine, mais je désapprouve ce genre de commentaire. La « décapitation » de la reine était évidemment une image symbolique d’éradication de la royauté.


          • COVADONGA722 COVADONGA722 11 mai 2015 13:49

            @Fergus

            s’agissant du régicide de la monarchie de droit divin , les anglais n’ont pas de leçon a recevoir du « professeur ??? » Morice tout le monde sait sauf lui que le parlement Anglais est le premier à avoir exécute officiellement un roi CHARLES 1ER EN 1649 depuis il n’y as en Angleterre qu’une monarchie constitutionnelle on en pense ce quel’on en veut mais je reste dubitatif sur les « raccourcis » du presque professeur...

            asinus

          • Fergus Fergus 11 mai 2015 13:56

            Bonjour, COVADONGA722

            Concernant le propos de Morice, je vous laisse la responsabilité de votre analyse.

            Non sans vous faire remarquer qu’il est fréquent sur ce site d’employer des métaphores criminelles à propos de Hollande, Valls ou Sarkozy qu’il faudrait ici carrément « tuer », là « pendre par les couilles », ailleurs « passer par les armes », etc.

            Sauf erreur de ma part, ces propos ne sont pas pris au pied de la lettre.


          • colere48 colere48 11 mai 2015 18:41

            @Fergus

            Sauf erreur de ma part, ces propos ne sont pas pris au pied de la lettre.

            a ben si.... ils y en a qui y croient et p’être même qu’espèrent  !!  smiley


          • Fergus Fergus 11 mai 2015 19:15

            Bonsoir, colere48

            J’espère que vous avez tort. Encore qu’en période troublée, il faille bien trouver des bourreaux. smiley


          • mmbbb 11 mai 2015 22:53

            @morice Ayez du repect pendant que vos republicains se vautraient avec l occupant la reine etait ambulanciere a Londres Rappel budget de l ’elysee 100 millions d euros


          • jaja jaja 11 mai 2015 10:58

            « Or, il semble quasi-certain que cette nation, farouchement pro-européenne à la différence de l’Angleterre, choisirait cette fois de divorcer du Royaume-Uni pour ne pas être entraînée contre sa volonté hors de l’UE. »

            le Parti national écossais (SNP) l’a emporté grâce à une campagne contre l’austérité, la guerre et les dépenses sur les missiles nucléaires et pour un développement massif des services publics, dont l’éducation et la santé.

            Dans l’hypothèse où le SNP romprait avec le consensus « néolibéral » ce parti se trouverait totalement en dehors des règles de l’Union européenne. Une Écosse indépendante devrait se soumettre (comme tous les autres pays membres) au conservatisme régnant à Bruxelles comme à Westminster.

            Pour une Écosse indépendante (tout comme pour l’Irlande républicaine voisine) rompre avec le colonisateur sans retomber dans une servitude de même intensité nécessite de rompre avec les lois « nationales » anglaises et avec les traités européens...

            Ce ne peut être qu’un acte unilatéral, effectué en force et par la volonté consciente des Écossais imposant leur souveraineté aux colonisateurs et à l’Union européenne.


            • Fergus Fergus 11 mai 2015 11:36

              Bonjour, Jaja.

              « Une Écosse indépendante devrait se soumettre (comme tous les autres pays membres) au conservatisme régnant à Bruxelles comme à Westminster. »

              Tôt ou tard, l’Union Européenne va devoir faire évoluer le Traité de Lisbonne, d’une part, pour tenir compte des demandes accrues d’action sociale, d’autre part, pour faire face aux enjeux environnementaux qui vont s’imposer comme une composante économique incontournable.

              Une indépendance de l’Ecosse et les conditions de son maintien dans l’UE pourraient opportunément accélérer le procession de dénonciation du Traité de Lisbonne - d’assouplissement dans un premier temps - et jeter les bases d’un nouveau texte, plus souple et plus rapport avec les aspirations des peuples.


            • docdory docdory 11 mai 2015 13:17

              @Fergus 


              Il faut rappeler que le travailliste Milliband avait promis, si il avait été élu, de faire voter une loi incroyablement liberticide qui aurait abouti à faire de l’islamophobie ( dont on connait le flou de la définition ) un crime aggravé.
              Nul doute que ce projet atroce a apporté à Milliband le vote de l’électorat musulman mais a fait fuir à toutes jambes le reste des électeurs britanniques qui n’ont eu d’autre solution, pour rester libres, que de voter Cameron, selon le principe « de deux maux, il faut choisir le moindre ! » ...


              • Fergus Fergus 11 mai 2015 13:36

                Bonjour, docdory

                J’ai lu différents articles sur l’analyse des résultats de ce scrutin, et nulle part, je n’ai vu une telle explication de la défaite des Travaillistes. Une défaite d’ailleurs relative en nombre de sièges, quasiment tous ayant été perdus en Ecosse où la question de l’Islam ne se pose pas.


              • docdory docdory 11 mai 2015 18:05

                @Fergus


                Je dirais que la question de la liberté d’expression est l’une des causes principales, mais cachée, de la défaite de la plupart des gauches européennes aux élections récentes.
                Il y a une époque ou, en règle général, la liberté d’expression, c’était la gauche, et la censure, c’était la droite. On se souvient du fameux « messieurs les censeurs, bonsoir » de Maurice Clavel le 13 décembre 1971.

                Or, maintenant,c’est exactement le contraire dans toute l’Europe : la gauche devient synonyme de censure, avec, par exemple en France, quantités de lois depuis 1972 limitant la liberté de la presse, toutes lois qui ont été votées par la gauche. 
                Il est même dans les projets du gouvernement de sortir ces limitations abusives de la liberté d’expression du cadre de la législation sur la presse pour en faire des délits de droit commun, ce qui accentuerait leur répression.

                Il y a un ras-le-bol absolument généralisé de tous ces procès en blasphème intentés, ( souvent par des associations de gauche, hélas ) sous couvert de lois anti-racistes détournées de leur but en raison de leur imprécision rédactionnelle.

                Donc, oui, je pense que, les projets liberticides de Mr Milliband ont coûté quelques petits pour cents de voix à son parti, et que, dans un système de scrutin à un tour comme le scrutin britannique, cette perte d’un petit pourcentage est fatale à tous candidats.

                Il est temps que l’Union européenne se dote de l’équivalent du premier amendement aux USA : liberté totale d’expression, excepté la diffamation contre les personnes physiques et, éventuellement, les appels à la violence ou au meurtre. Une telle réforme permettrait d’éviter les procès d’opinion, que ceux-ci soient dirigés contre les caricatures de Mahomet dans « Charlie hebdo » ou bien contre les odieuses âneries négationnistes de Dieudonné. Ceci aurait pour avantage d’en finir avec le « deux poids et deux mesures » dont certains se plaignent lorsque Charlie est acquitté et Dieudonné ( ou d’autres ) sont condamnés au mépris de la liberté d’expression, qui est un droit fondamental.
                Même si j’exècre les idées de Dieudonné, elles ont le droit de s’exprimer sans être menacées de représailles judiciaires....


              • Fergus Fergus 11 mai 2015 18:56

                @ docdory

                Je pense que les délits d’apologie ou d’incitation à la haine raciale et à l’antisémitisme ont leur place dans le code pénal. Encore faudrait-il que les délits soient réellement constitués, ce qui est parfois très discutable.

                En réalité, le problème est dans la lecture que font certains magistrats des lois en vigueur. Mais je considère que ces textes sont utiles en cela qu’ils permettent parfois d’éviter des escalades de violence verbal pouvant déboucher sur des agressions physiques.


              • BA 11 mai 2015 13:33

                Le mois de mai 2015 en Europe :

                Plusieurs succès électoraux des partis anti-européens montrent que les peuples rejettent de plus en plus cette construction européenne.

                En mai 2015, les anti-européens sont dans une dynamique historique.

                Le vent tourne.

                Le vent tourne dans le sens de la déconstruction européenne.

                1- Allemagne :

                Allemagne : victoire amère des sociaux-démocrates à Brême, percée des anti-euros.

                lepoint.fr/monde/allemagne-victoire-amere-des-sociaux-democrates-a-breme-percee-des-anti-euros-10-05-2015-1927561_24.php

                2- Pologne :

                Pologne : le candidat conservateur eurosceptique devance le président sortant au premier tour.

                Le candidat conservateur eurosceptique, Andrzej Duda, a créé la surprise en arrivant en tête au premier tour de l’élection présidentielle en Pologne, dimanche 10 mai, selon un sondage de sortie des urnes publié après la fermeture des bureaux de vote, en début de soirée.

                3- Royaume-Uni :

                Elections au Royaume-Uni : "Un Brexit serait dévastateur pour l’Europe."

                Avec sa promesse d’organiser un référendum en 2016 ou 2017 sur la sortie du Royaume-Uni de l’UE, David Cameron mène son pays et l’Europe à "la catastrophe", s’alarme Denis MacShane, ex-ministre travailliste des Affaires européennes.

                4- Finlande :

                L’extrême droite finlandaise sur le point d’entrer au gouvernement.

                Sauf surprise, le parti populiste d’extrême droite des Vrais Finlandais va entrer pour la première fois de son histoire au pouvoir en Finlande. Le probable futur premier ministre, le centriste Juha Sipilä, a confirmé, jeudi 7 mai, qu’il allait entamer des négociations sur un programme de coalition avec ce parti, arrivé deuxième lors des élections législatives du 19 avril. Le leader charismatique du parti, Timo Soini, devrait dès lors réaliser son rêve et devenir ministre, probablement des finances ou des affaires étrangères.

                http://www.lemonde.fr/europe/article/2015/05/07/l-extreme-droite-finlandaise-sur-le-point-d-entrer-au-gouvernement_4629766_3214.html


                • Fergus Fergus 11 mai 2015 13:39

                  Bonjour, BA

                  « les peuples rejettent de plus en plus cette construction européenne. »

                  Entièrement d’accord. Mais c’est le Traité de Lisbonne et le fonctionnement de la Zon euro qui sont en cause, pas l’idée d’Union Européenne.

                  C’est pourquoi tous ces évènements convergents vont, de gré ou de force, amener l’UE à se réformer dans un sens plus respectueux des attentes des peuples.


                • Laulau Laulau 11 mai 2015 13:35

                  Si ce referendum a lieu, rien ne dit que les britanniques opteront pour la sortie de l’Europe. Comme d’habitude on actionnera tous les leviers médiatique pour obtenir un vote favorable au maintien. On s’appuiera sur les peurs, de doctes « économistes » expliqueront que les eurosceptiques sont des ignares et tous les « grands partis » seront pour le NON. Et puis on pourra tricher un peu (comme en Écosse) et si finalement le peuple gagne, et bien, on le fera revoter.....


                  • Fergus Fergus 11 mai 2015 13:44

                    Bonjour, Laulau

                    Vous avez raison, en l’état actuel des choses, rien n’est joué, et il est probable que les lobbies mettront tout leur poids dans la balance pour éviter le « Brexit ».

                    Mais si le OUI à la sortie doit l’emporter, il ne pourra pas être remis en cause avant la sortie probable de l’Ecosse. Or, sans les Ecossais, les tenants du maintien dans l’UE (en l’(occurrence d’un retour rapide) perdraient une masse d’électeurs pro-Europe bien utile.


                  • Fergus Fergus 11 mai 2015 13:46

                    Rectification : ... la sortie probable de l’Ecosse du Royaume-Uni.


                  • Laulau Laulau 11 mai 2015 17:31

                    @Fergus
                    Rien n’oblige à organiser un référendum en Écosse après une éventuelle sortie de l’U.E., que je sache les écossais ne sont membre de l’UE que comme britanniques.


                  • Laulau Laulau 11 mai 2015 17:43

                    suite

                    Alors votre « ipso facto » me parait un peu approximatif, le gouvernement écossais ne siège pas à Bruxelles et il n’est même pas membre du conseil de l’Europe.


                  • Fergus Fergus 11 mai 2015 18:03

                    @ Laulau

                    C’est méconnaitre la volonté des Ecossais qui n’ont pas digéré le NON de 2014, assez largement dû, de leur point de vue à la trahison des Travaillistes, laquelle s’est traduite lors des Elections générales de jeudi dernier par un laminage du Labour au profit des indépendantistes, passés de 6 sièges à 56 sur un total de 59 !

                    Or, les Ecossais sont farouchement pro-européens, et la sortie du Royaume-Uni de l’UE serait inacceptable à leurs yeux. N’oublions pas non plus que les Ecossais forment une nation au sein du RU, et que le sentiment national ne peut aller qu’en augmentant dans de fortes proportions si le RU fait défaut à l’UE.


                  • Laulau Laulau 12 mai 2015 09:12

                    @Fergus
                    Sans doute, mais rien n’oblige Londres à organiser un nouveau referendum, alors ipso facto .........
                    c’est vous qui le dites !


                  • Laulau Laulau 12 mai 2015 09:15

                    lire :
                    rien n’oblige Londres à organiser un nouveau referendum pour l’indépendance de l’Écosse.


                  • Jelena 11 mai 2015 16:42

                    Cela semble « naturel » que l’UK veuille sortir de l’UE, car demain ce sera la Russie qui dominera l’UE (même Orwell l’avait prédit).
                     
                    Il va falloir apprendre à écrire en cyrillique. smiley


                    • Fergus Fergus 11 mai 2015 16:47

                      Bonjour, Jelena

                      La « domination », même pas en rêve ! smiley

                      Cela dit, le cyrillique est une très belle écriture.


                    • Aristide Aristide 11 mai 2015 17:11

                      @Jelena dit « la suceuse de Staline », il y a Poutine qui attend son tour. 


                    • Jelena 11 mai 2015 17:48

                      @Fergus >> La « domination », même pas en rêve !
                       
                      Je comprends, pour un atlantiste tel que vous cela va être dur à digérer et pourtant... Aujourd’hui c’est Budapest-Moscou, demain ce sera Berlin-Moscou. Londres ? Cela fait plusieurs mois que les oligarques russes ont vidés leurs comptes en Angleterre.
                       
                      Même en Pologne, pays pas réputé pour être russophile, c’est un candidat eurosceptique qui souhaite de meilleures relations avec la Russie, qui est en tête du premier tour.
                       
                      Qui vivra verra... smiley


                    • Fergus Fergus 11 mai 2015 18:08

                      @ Jelena

                      « un atlantiste tel que vous »

                      Vous lisez rarement mes commentaires. Si tel n’était pas le cas, vous sauriez que je farouchement hostile à l’Otan et demandeur d’une sortie de la France de cette instance essentiellement destinée à servir les intérêts des Etasuniens.

                      Quant à des bonnes relations avec la Russie, c’est ce que je souhaite pour l’UE dont je pense qu’elle devra, tôt ou tard, abandonner ses liens avec l’Otan si elle ne veut pas voir la Russie se tourner vers la Chine au détriment de l’Europe.


                    • Aristide Aristide 11 mai 2015 19:11
                      La Pologne pas russophile, litote savoureuse pour un pays qui avait subi les pires exactions de l’Armée Rouge, que ne se sont-ils rendus à Moscou le 9 Mai pour rendre grâce à l’ancien bourreau des élites polonaises. 

                      L’analyse sur l’influence de la Russie par la suceuse de Staline, est confondante. Londres allié de Moscou ? ... Budapest ? Là aussi le souvenir des bienfaits de l’URSS en 1956 devraient les rendre plus prudent sur la vision russe de l’alliance.

                       


                    • docdory docdory 11 mai 2015 18:57

                      @ Fergus


                       Si l’Ecosse faisait sécession du Royaume Uni après un « non » à l’Europe, il faudrait ensuite qu’elle entame des négociations d’adhésion à l’UE, lesquelles pourraient durer des années.
                       N’oublions pas que l’entrée de l’Ecosse devenue indépendante dans l’UE nécessiterai l’accord de l’unanimité des pays européens. Il suffit que l’un des états de l’UE la refuse pour que cette adhésion n’ait pas lieu.
                      Or, il y a tout lieu de penser que les pays européens menacés par des mouvements séparatistes s’opposeraient à l’adhésion d’une Ecosse indépendante, en particulier l’Espagne, mais peut être aussi la France ( quoique « l’auld alliance » entre la France et l’Ecosse ferait que la France, en définitive, ne s’y opposerait probablement pas ).

                      • Fergus Fergus 11 mai 2015 19:05

                        @ docdory

                        L’Ecosse étant membre d’un pays lui-même membre de l’UE, l’adhésion se ferait à mon avis automatiquement à titre conservatoire, le temps pour les Ecossais de remplir les conditions d’appartenance pleine et entière de l’UE. Je ne crois pas que la règle des 28 (devenus 27 si le Royaume-Uni sort) s’applique à un tel cas, probablement d’ailleurs pas envisagé dans les traités en vigueur. Cela dit, je ne suis pas juriste. 


                      • docdory docdory 11 mai 2015 21:57

                        @Fergus
                        Dès lors que le Royaume Uni quitte l’Union Européenne, l’Ecosse, qui fait encore partie du Royaume Uni, quitte également l’UE, quand bien même la majorité de ses citoyens auraient voté pour le maintien. 

                        Il faudrait au moins 1 an pour organiser un nouveau référendum pour l’indépendance de l’Ecosse. A supposer que celle-ci soit alors votée par les Ecossais ( ce qui n’est nullement garanti, il suffit de voir ce qui s’est passé avec les indépendantistes québécois ! ), l’Ecosse aurait été hors UE pendant au moins un an. Donc il faudrait qu’elle entame des négociations d’adhésion qui prendront plusieurs années. 
                         Pendant ce laps de temps il est fort possible que les Ecossais se seront rendus compte que leur pays, contrairement à ce que supposaient les européistes, aura beaucoup mieux fonctionné en dehors de l’ UE qu’en son sein. Auquel cas, ils cesseront probablement d’être candidats à l’adhésion !...

                      • Fergus Fergus 11 mai 2015 23:02

                        @ docdory

                        Il peut également se mettre en place un autre calendrier. Qui plus est, la sortie du RU ne se ferait pas du jour au lendemain, et rien ne s’opposerait sans doute à une concomitance de dates.

                        En ce qui concerne l’Ecosse, je crois que vous sous-estimez le sentiment de duperie que ses habitants ont ressenti après le référendum de 2014. La formidable progression du parti nationaliste, le SNP, passé de 6 sièges au parlement à 56 sur un total de 59 possibles est une démonstration éclatante du désir de revanche des citoyens de cette nation. Rien à voir avec la situation québécoise.


                      • Surya Surya 11 mai 2015 19:13

                        Bonjour Fergus,

                        Il est possible que le Royaume Uni decide de sortir de l’UE à la suite du referendum, qui aura donc lieu avant la fin 2017, mais je n’ai pas l’impression (quand j’écoute les débats télévisés) que l’Angleterre soit majoritairement anti européenne : Cameron n’est pas anti-européen, je crois même qu’il est même carrément pro UE mais ce qu’il veut, ce sont des réformes, pas en sortir complètement, quant à Ed Miliband, il a été très clair l’autre soir juste avant les élections sur le fait qu’il pense que sortir de l’UE serait une catastrophe pour le RU. Nick Clegg est lui aussi pro européen, mais il a dit qu’il souhaitait le réferundum.

                        Bref, les trois principaux partis politiques (si tant est que l’on ne considère pas que le SNP a désormais remplacé les LibDem comme 3ème principal parti) sont pro européens à différents degrés. Et de toute façon Nicola Sturgeon est pro européenne. Bref, il n’y a que Nigel Farage pour être farouchement anti-européen, et quand on voit que le UKIP n’a rafflé qu’un seul siege... Je pense qu’ils s’attendaient à mieux que ça. Le UKIP, s’ils n’ont rafflé qu’un seul siege, reviendra certainement au moment du referendum pour militer de nouveau pour la sortie de l’UE. Je ne crois pas à la disparition de Farage de la scène publique. Il a démissionné, certes, mais c’était drôlement ambigü il m’a semblé...

                        Je ne suis pas d’accord lorsque vous dîtes « Curieusement, la question du « Brexit » (British Exit), autrement dit d’une possible sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne, a été relativement peu évoquée durant la campagne électorale, » tout est relatif, en effet ! Lors des débats télévises, notamment en presence de public (je ne les ai pas tous regardés), il y a toujours eu au moins une personne pour poser une question à ce sujet à un représentant d’un des partis politiques présents, et lors de la toute dernière émission avant les élections, qui a rassemblé D.Cameron, E.Miliband et N.Clegg sur le plateau, ils en ont quand même tous parlé. Il n’y avait que Ed Miliband pour être contre le referendum, et il pense qu’en plus cela sera préjudiciable au pays d’être obligé de se concentrer sur cette question et sur le débat de la sortie de l’UE durant les deux prochaines années, au lieu de se consacrer à résoudre les problèmes.

                        Bref, nous verrons bien ce qu’il ressortira de tout cela. Et si Cameron, en supposant qu’il parvienne à négocier des réformes de l’UE pour la GB, et empêcher la sortie de la GB de l’UE, ce que je souhaite, entraînait un mouvement de réformes générales qui, finalement, servirait l’UE et contribuerait à l’améliorer, à revoir de fond en comble ses bases ? Soyons optimistes.

                        Fergus, la vie n’est facile nulle part, et il y a du bon et du moins bon partout. Mais si tant de jeunes veulent tenter leur chance en GB, c’est peut être parce que le chômage n’y est que de 5% et des brouettes en ce moment, et que si on perd son job (précarité de certains boulots oblige en effet) on peut espérer n’avoir pas à attendre des mois, voire des années, avant d’en trouver un autre. Si vous perdez votre job en France, il y a de fortes chances pour que vous vous enfonciez dans encore plus de précarité que ce que vous dénoncez pour la GB avec les zero hours contracts. Mais je vous l’accorde, si la GB est un pays dynamique, où les gens bossent dur tout en gardant le sourire, la competition y est également très présente et ce n’est pas toujours facile.

                        Quant à un deuxième referendum sur l’Ecosse, je crois bien que le SNP ne dirait pas non pour le faire dès 2016, sans même attendre les résultats du referendum sur la sortie de l’UE.


                        • Fergus Fergus 11 mai 2015 19:30

                          Bonsoir, Surya

                          Je ne vis pas au Royaume-Uni, c’est pourquoi je le suis fié aux écrits de la presse britannique. Certes, il y a eu des questions posées lors des débats sur une éventuelle sortie de l’UE, mais cette hypothèse a, semble-t-il, été assez largement éludée dans les circonscriptions. Toutefois, je m’en remets à votre avis sur la question.

                          Quelles seront les questions qui seront posées par Cameron à l’Union ? Nous verrons bien le moment venu, mais surtout nous verrons si l’UE lui apporte une réponse positive qui serait, en effet, une ouverture dans laquelle pourraient s’engouffrer d’autres nations. Incontestablement, cela sera passionnant à suivre

                          D’accord avec vous sur le travail en Grande-Bretagne

                          D’accord également pour ce qui est de l’organisation d’un second référendum en Ecossais. Nicola Sturgeon et ses amis sont sur un nuage. Un nuage en grande partie fourni - ironie de l’histoire - par les Travaillistes alors que ces derniers réalisaient jusque-là quelques-uns de leurs meilleurs résultats électoraux dans cette Ecosse qui s’est sentie trahie par Miliband et ses amis.


                        • Surya Surya 11 mai 2015 20:28

                          Oui, c’est incroyable cette soudaine envolée du SNP et l’effondrement des LibDem !

                          Quant à mon avis, ce n’est en effet que mon avis. Loin de moi la prétention de faire une analyse politique fine et juste.

                          Ce qui a été en effet passionnant, c’est cette émission télévisée, dont j’ai parlé plus haut, où Cameron, Miliband et Clegg sont venus en direct exposer leur politique et répondre aux questions du public rassemblé sur le plateau. Chaque jeudi soir, il y a sur la BBC une emission appelée « Question Time », qui se passe chaque semaine dans une ville différente, où un certain nombre de gens (une centaine peut être ? Je ne sais pas) vient écouter les débats et poser leurs questions directement aux invites (personnalités politiques surtout, mais aussi des media). Nicola Sturgeon y est allée par exemple. Les questions posées par le public, certaines revenant régulièrement, les préoccupations qui sont exposées, tout ça permet de prendre plus ou moins le pouls de la société britannique. Regardez la si vous avez le temps, c’est passionnant et en plus le journaliste qui conduit les débats est super.

                          Ce que je pense, c’est que si l’on regarde les choses de façon positive, ce referendum qui s’annonce, qui sera precédé par des négociations de Cameron avec l’UE, ne l’oublions pas, pourrait être une opportunité inespérée de réformer et faire évoluer l’Union Européenne dans le bon sens, et tout le monde pourrait en profiter. Je rêve peut-être, mais tant pis.

                          Plein de gens veulent sortir de l’UE sans même avoir essayé au préalable de conduire des réformes, c’est ça le problème. Un peu comme un couple marié qui se jetterait dans des procédures de divorce dès qu’un problème ou un désaccord survient, au lieu de dialoguer et essayer de trouver des solutions.

                          L’Union Européenne, à l’échelle de l’histoire de l’Europe, c’est quelque chose de très récent et très jeune. Normal qu’il y ait quelques ratées. Si on loupe ça et qu’on laisse cette construction européenne se désintégrer et exploser, je n’ose pas imaginer ce qui va nous tomber sur le coin de la figure d’ici quelques années.


                        • Fergus Fergus 11 mai 2015 20:42

                          @ Surya

                          « une opportunité inespérée de réformer et faire évoluer l’Union Européenne dans le bon sens, et tout le monde pourrait en profiter. »

                          Je fais le même rêve. smiley

                          « Plein de gens veulent sortir de l’UE sans même avoir essayé au préalable de conduire des réformes, c’est ça le problème. »

                          Exact, et beaucoup font une confusion entre l’entité qu’est l’UE et sa coloration politique actuelle. Vous écrivez « L’Union Européenne, à l’échelle de l’histoire de l’Europe, c’est quelque chose de très récent et très jeune. Normal qu’il y ait quelques ratés ». C’est ce que je me tue à répéter : construire une entité politique de cette taille et de cette ambition demande de nombreuses années et passe par des soubresauts inévitables. L’UE n’en est encore que dans sa phase adolescente.


                        • Surya Surya 12 mai 2015 09:15

                          Bonjour Fergus,


                          Hier je disais : « Je ne crois pas à la disparition de Farage de la scène publique. Il a démissionné, certes, mais c’était drôlement ambigü il m’a semblé... »

                          Eh bien figurez vous qu’au journal du soir, ils ont annoncé que le parti politique de Farage avait refusé sa démission (!), et que donc il retournait de facto sur le devant de la scène politique. Il est évident qu’il retourne au combat contre sa volonté et qu’il voulait absolument démissionner hi hi hi ! smiley Bref, sa démission a duré encore moins longtemps que je ne le pensais....

                          Passez une très bonne journée smiley

                        • Fergus Fergus 12 mai 2015 09:43

                          Bonjour, Surya

                          Voilà un revirement qui ne m’étonne pas. Pour nuancer le regard ironique que l’on peut porter sur ce vrai-faux-départ de Farage, il faut reconnaître qu’il est la figure emblématique de UKIP. Or, les partis populistes s’appuient presque partout sur un leader charismatique.


                        • mmbbb 11 mai 2015 22:20

                          Pyrrhus l emploi est incorrect Plutot oxymore Ce que revele cette election est que le Royaume Unis est de plus en plus desunis et que c est la volonte des revendications territoriales ( irredentisme qu a connu l Italie ) qui desormais ne peut plus etre eludee


                          • Fergus Fergus 11 mai 2015 23:04

                            Bonsoir, mmbbb

                            Cette revendication territoriale au sein du Royaume-Uni ne touche véritablement que l’Ecosse où le sentiment de nation est très fort.


                          • Montdragon Montdragon 12 mai 2015 01:09

                            Fergus c’est le nouveau Momo..il te répond il a un avis sur tout...je pense, je pense..
                            ça l’empêche pas de nous sortir du N& Obs mâtiné de Libé à chaque com’.
                            çà l’empêche pas de sortir de bons articles du genre slate ou atlantico ..

                            j’ai comme l’impression qu’on bébé Joffrin se cache sous ce pseudo^^


                            • Fergus Fergus 12 mai 2015 09:13

                              Bonjour, Montdragon

                              Si vous jetez un œil sur ma production d’article depuis que je suis arrivé sur le site en 2008, vous constaterez que je suis très éclectique, c’est le moins que l’on puisse dire. Et donc que les articles politiques représentent moins de 20 % de ce que j’ai écrit pour AgoraVox. Une diversité qui m’éloigne considérablement d’un Joffrin. smiley

                              Je n’ai d’ailleurs aucune prétention à jouer un rôle important : j’exprime simplement, et sur tous les sujets qui m’interpellent à un moment donné, ou qui me passionnent, une réaction liée à ma perception des évènements. Et cela de manière non narcissique : je n’ai ni compte Twitter, ni compte Facebook, ni site personnel.

                              Pour ce qui est d’avoir « un avis sur tout », on est loin du compte : il est des masses de sujets sur lesquels je ne m’exprime jamais, par ignorance : l’armement, l’énergie nucléaire, la géopolitique asiatique et sud-américaine, l’automobile, la diététique, le hip-hop et le rap, pour ne citer que quelques exemples parmi de nombreux autres. 


                            • Montdragon Montdragon 12 mai 2015 23:49

                              @Fergus
                              j’ai lu votre réponse et en sais gré ..j’ai attaqué sous la ceinture et j’en suis pas fier... vous êtes notre Bayrou à nous et merci de l’ être

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