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Accueil du site > Actualités > Politique > Comment votera la France rurale en 2012

Comment votera la France rurale en 2012

La France a deux visages : le visage urbain et celui de la ruralité. Un monde sépare la ville et la campagne. Si la vite n'est la même, le vote au moment des élections est totalement différent.

En rencontrant les habitants de villages de la France profonde, j'ai appris que ces derniers restaient très attachés aux valeurs fondamentales de leur région ...

Au mois de décembre 2011, j'ai effectué un long périple à travers la France, et tout spécialement dans les secteurs ruraux et les villages qui conservent encore de nos jours leurs coutumes et leurs traditions. La première observation affiche l'énorme contraste existant entre les valeurs de nos campagnes et les malaises des banlieues ou des cités. C'est ainsi qu'au fond d'une région française du nord ou du sud, de l'est ou de l'ouest, le bonheur du terroir s'exprime toujours de la même manière qu'il y a 30 ou 40 ans. Il est vrai que la mémoire est omniprésente parmi les populations disséminées au milieu des petits bourgs et des hameaux où le temps de vivre et d'exister est une priorité des habitants.

En parcourant les villages, je m'y suis longuement arrêté et quelques-uns notamment m'ont apporté la nostalgie d'un temps aujourd'hui assurément dépassé (certains le considèrent même comme ringard), mais rempli d'usages, de croyances, de rites et de survivances qui font infiniment la légende de la France profonde. C'est ainsi que Noël prend toute sa dimension : la fête religieuse de la chrétienté n'est pas supplantée par le caractère commercial et païen de cette célébration : la crèche est bien présente partout dans les chaumières et le Divin Enfant est même chanté par ceux ou celles qui ne sont pas des catholiques pratiquants. Dans ces campagnes tranquilles totalement opposées à la fièvre des grandes agglomérations, Noël est aussi une grande fête familiale où les aînés s'entourent de leurs enfants et de leurs petits enfants. Ce ne sont pas les cadeaux qui symbolisent forcément la commémoration de la Nativité, mais plutôt les réunions de ceux et de celles qui ont des liens très forts par la parenté, l'amitié et l'amour.

Ainsi, en Provence, au cœur des Alpilles, il est encore très courant que l'aïeul arrose d'un verre de vin cuit, la bûche dans la cheminée en prononçant en provencal les paroles solennelles de la bénédiction : « Alegre ! Diou nous alegre !Cacho-fio ven, tout ben ven. Diou nous fague la graci de veire l'an que ven, Se sian pas mai, siguen pas men ! » (Traduction : « Réjouissons-nous ! Que Dieu nous donne la joie ! Avec la Noël, nous arrivent tous les biens. Que Dieu nous fasse la grâce de voir l'année qui va venir ! Et si l'an prochain nous ne sommes pas plus, que nous ne soyons pas moins. »). Nous comprenons donc facilement que les traditions, les us et les coutumes sont encore bien présents dans notre société, même chez les jeunes qui, pour la plupart d'entre eux, souhaitent conserver l'hoirie culturelle, spirituelle et populaire qui vient de leurs parents ou de leurs ancêtres. Alors, il ne faut pas nous faire croire que la France abandonne délibération son héritage, aspirée par la mondialisation et la percée des cultures étrangères venues des autres continents.

Les Français de la France rurale sont trop attachés à leurs valeurs pour accepter une Nation qui perdrait son identité, ses idéaux et son authenticité. Et cette France-là votera certainement pour le ou les candidats ou candidates qui seront à même de défendre le Pays, non pas uniquement dans la réforme politique, économique et sociale, mais aussi dans ses origines, son histoire et son immense culture. La plupart des français n'a pas envie (et notamment ceux ou celles issus de nos provinces) de voir le patrimoine de la Nation terni et défiguré par des civilisations du reste fort respectables, mais qui aurient tendance à s'enraciner et à s'étendre au détriment d'un passé et d'une mémoire nationale collective. Lors de mes multiples rencontres avec un public parfaitement conscient de la situation française, j'ai appris que les gens des villages, des campagnes et en général du monde rural, avait bien l'intention de soutenir la France et particulièrement l'individualité de chacune de ses régions et de ses terroirs. « La France doit rester la France », m'a dit clairement le maire d'une commune visitée. « Et autant que je serai à la tête de mon village, je défendrai par mes actions et par mon vote au moment des élections, l'identité de nos aînés comme celle des générations futures. »

Pierre-Alain Reynaud


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14 réactions à cet article    


  • blurpy 14 janvier 2012 10:50

    bonjour,

    Vous êtes allé à la campagne et vous racontez ça ! on croirait Michel Strogoff de retour de ses pérégrinations.
    Ce coté bisounours est attendrissant.
    Le bonheur s’exprime « au fond d’une région française » SIC ! comme il y a 40 ans parce que les jeunes n’y restent pas façe au chômage endémique qui y règne.
    Pour vivre à la campagne, je connais bien le coté xénophobe qui y règne, bien que ce soit là qu’il y aie le moins d’étrangers. On pourrait les croire attachés à une nature propre, et bien on brule ses ordures (plastique compris) au fond du jardin, où d’ailleurs on met du désherbant au milieu des légumes. Bref le français campagnard n’est pas plus un modèle que le français des villes. Faut il baser la politique publique sur des valeurs comme ça pour etre élu ?
    Où voulez vous en venir avec cet article et pour qui roulez vous ?

     
     


    • Gasty Gasty 14 janvier 2012 12:45

      Tout à fait d’accord avec « blurpy ».

      Pour avoir vécu en campagne durant quelques années avec pour seuls voisins des agriculteurs, je me suis très vite rendu compte que je faisais énormément d’efforts à supporter leur amoncellement de déchets divers et soigneusement rangés le long de ma propriété.
      Cela a duré cinq ans d’effort de bon voisinage, le jour où je leur ai fait remarquer qu’il pouvait aussi bien déposer leurs ordures devant leur porte plutôt que devant la mienne, je me suis fait rétorquer que les gens de la ville ca reste en ville et que si je n’étais pas content, j’avais qu’à retourner d’où je viens.
      Faut dire qu’il ne voyait que par Alain Madelin dans la région.

      si je puis donner un conseil à ceux qui voudraient s’installer dans les campagnes, informez-vous d’abord sur les voisins les plus proches que vous aurez.


    • Peachy Carnehan Peachy Carnehan 14 janvier 2012 17:00

      Ca me rappelle la famille de cul-terreux qui vit dans le minuscule village de l’un de mes potes. Ces dégénérés consanguins ont été condamnés en fin d’année dernière pour avoir empoisonné sans raison une vingtaine de chiens et de chats. Quand le procureur leur a demandé pourquoi ils avaient répandu leur poison dans toutes les ruelles du hameau, le père (qui est aussi le mari de sa fille) a répondu que « la rue c’est chez moi, alors je fais ce que je veux  ! »

      C’est aussi ça la campagne.


    • barrere 14 janvier 2012 19:16

      oui effectivement il vaut mieux que vous restiez en ville......


    • gordon71 gordon71 14 janvier 2012 20:31

      Faux
      jura et Doubs, autrement dit Franche compté, une région parmi les plus rurales du pays
      le taux de chômage le plus bas de France moins de 6%



    • gordon71 gordon71 14 janvier 2012 20:35

      quant au caractère xénophobe des régions, je pense que c’est surtout un préjugé et une méconnaissance complète des gens qui y vivent et qui ne sont ni plus ni moins racistes qu’en ville dans votre écrit on sent très fort un refus et donc une sorte de Racisme anti région


    • Ensor 14 janvier 2012 20:46

      Bonsoir,

      Bien vu « Blurpy ». J’habite à la campagne, depuis + de 20ans, à 30mns d’une gde agglo ( +300000 hab). La campagne idyllique que décrit l’auteur n’existe pas. Celle que je cotoye est un mélange de Deschiens et de Bidochons, l’humour en moins, intolérante et qui vote régulièrement à+ de 30% pour le FN. Quant au respect de leur environnement...


    • Michel DROUET Michel DROUET 14 janvier 2012 11:47

      Bonjour

      A propos du Maire visité, droit dans ses bottes sur les valeurs : il a peut être voté socialiste aux dernières sénatoriales pour combattre la réforme des collectivités locales votée par l’UMP qui aurait diminué son pouvoir. Il votera à l’extrême droite aux Présidentielles, à droite aux legislatives et à droite, au centre ou à gauche aux cantonales pour préserver les subventions du Département sans lesquelles sa commune ne pourrait pas construire ces splendides ronds points qui agrémentent nos paysages.

      C’est simplement un principe de réalité et cela ne correspond à aucune valeur.


      • Michel DROUET Michel DROUET 14 janvier 2012 18:46

        J’ajoute que je condamne ce genre de comportement et que je partage le sentiment de Blurpy


      • Fergus Fergus 14 janvier 2012 11:54

        Bonjour, Pierre.

        Sans être aussi dur que Blurpy, le portrait de la France rurale actuelle que vous décrivez a effectivement un côté bisounours car les habitants de nos campagnes ne sont pas exempts de défauts comme le montre avec pertinence Blurpy en quelques exemples.

        Pour qui vont voter les campagnes ? Difficile à dire de manière aussi abrupte et sans différenciation entre les régions. Car,s elon les régions, il existe des traditions de gauche comme de droite dans la ruralité, même si globalement on y vote plus souvent UMP que PS ou Front de Gauche, notamment chez les paysans, milieu dans lequel je conserve en Auvergne de nombreux parents.

        Mais il est vrai que l’on ressent, même chez les agriculteurs culturellement ancrés à droite (la majorité d’entre eux), un vrai malaise relativement à la personnalité de Sarkozy. Un malaise installé d’emblée en 2007 par un comportement bling-bling aux antipodes des moeurs rurales. Un malaise, accentué par les affaires Frédéric Mitterrand et Jean Sarkozy, qui ne s’est jamais dissipé face à un homme dont le passé exclusivement urbain et, pire encore, neuilléen suscite une instinctive méfiance.

        Face à lui, Hollande a le mérite d’être attaché au terroir et d’avoir de très bons contacts avec cette population rurale.

        Il n’en est pas moins impossible de savoir pour qui les campagnes voteront en 2012, même si la gauche y a fortement progressé depuis quelques années.


        • Defrance Defrance 14 janvier 2012 19:29

            Bonjour a tous, 

                Vous exagérez un peu, a vous lire on a l’impression de retourner dans les années 60 ? 

               Il y a bien sur des imbéciles dans la campagne, comme en ville. Je n’ai jamais pu me résigner a faire du slalom entre les excréments de chiens en ville, ou encore à supporter la terreur des contractuelles qui scrutent les voitures en défaut de stationnement. 

             Il y a belle lurette que l’on ne brule plus de plastique dans son jardin, moi même je fait la gréve des bacs bleus et jaunes car je ramène TOUT dans les magasins qui m’obligent a récupérer leurs détritus . Je ne le fait pas encore pour les bouteilles de verre, mais je pense que cela ne va pas tarder ! 

             Je n’ai eut qu’une altercation avec un citadins en week-end qui m’a reproché que l’odeur pourtant magnifique du compost lui incommodait les narines ! 

             Les agriculteurs ont fortement baissés en nombre( moins de 5% dans mon petit village de 100 habitants ) , ce sont maintenant des PDG d’entreprises agricoles qui sont souvent membres du conseil d’administration du crédit agricole local, qui votent pour leur porte monnaie .  

            


          • MR MERLIN Perpleks 15 janvier 2012 00:14

            A la campagne on est pas xénophobe contrairement à ce qui écrit plus haut, la seule chose que l’on ne supporte pas ce sont « les gens des villes » qui nous expliquent ce qu’il faut faire et surtout ne pas faire.
            Ras-le-bol des bobos-ecolos- socialos et plus si affinités qui voudraient nous « convertir » à une vie plus saine alors qu’ils vivent entre le béton, l’asphalte.Nous le vert on l’a sous nos pieds, et ce depuis des générations.
            De surcroît l’auteur de l’article croit les gens de la campagne un peu naïf au regard de leurs us et coutumes avec un brin de condescendance.
            Quand au vote des "campagnards, sachez que notre bon sens nous indique que la partie est perdue quelque soit le résultat des élections : Ce ne sont plus nos politiques qui décident, mais la finance mondialisée, alors on peut-être un peu con , mais pas assez pour bouffer de l’oxyde de carbone toute l’année.


            • Gasty Gasty 15 janvier 2012 12:35

              @ perpleks

              Est-ce donc pour cette raison que vous etes capable d’enpoisonner les gens des villes. Lors de la crise de la vache folle, le paysans du coin avec qui j’avais engagé la conversation m’avait confier qu’il savait ce qu’il mangeait dans son assiette, porcs, volailles, veaux élevés pour sa consommation personnelle. Ce qui est bien compréhensible après tout, mais ce qui l’est moins, c’est qu’il se foutait du reste. En quelque sorte, nous les gens des villes qui nous approvisionnons au super marché. Mais ce qu’il ne semblait pas comprendre, c’est que ses enfants et sa proche famille allaient comme la plupart s’approvisionner au super marché aussi, le principal pour lui étant visiblement de produire un point c’est tout. Les agriculteurs d’antan, respectueux ont disparus pour laisser la place à des pourris qui font le bonheur des multinationales.
              Je n’ai jamais su s’il était conscient de ce qu’il était en train de me balancer avec un naturel...


            • momo momo 23 janvier 2012 14:55

              Comme on le voit avec la question de la réintroduction du loup ou de l’ours, les pecnots ne voient pas plus loin que le bout de la cloture de leur champ et se foutent pas mal de ce qu’il se passe dans le 93. Quand les gens du 93 viendront leur chier dessus, ils se réveilleront... mais trop tard.

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