De quoi le scandale McKinsey est-il le nom ?
Derrière les scoops destinés à agiter une campagne atone, l’affaire McKinsey est beaucoup plus révélatrice qu’il n’y paraît.
Il y a les chiffres (2 milliards versés en 2 ans à des cabinets conseil, c’est en soit un scandale), et puis il y a les dérives que ces pratiques révèlent.
En 2017 Macron parlait déjà de la France comme de la start-up nation. Il promettait aussi le changement, la rupture, en laissant davantage de place à la société civile. Un mot-valise séduisant supposé garantir davantage de démocratie dans la gestion des affaires de l’Etat. Ou du moins une place plus importante laissée dans l’exercice du pouvoir politique à des personnes qui ne faisaient pas partie a priori du sérail. Cet entrée d’air frais dans une classe politique ringardisée par les affaires et le dégagisme se traduisit notamment par l’arrivée de jeunes trentenaires et quadras nouvellement élus de La République En Marche sur les bancs d’une l’Assemblée toute acquise au nouveau Président. On comprit assez vite que cette promotion de nouveaux visages jeunes et plein d’allant comprenait un bon nombre de conseillers, de ministres et de secrétaires d’Etat certes issus du privé mais qui constituaient la plus grande collection de conflits d’intérêts jamais rassemblés dans un gouvernement de la Ve République, à des postes aussi essentiels que la Santé, l’Emploi, les Retraites ou même le Premier Ministre.
La société civile ne désignait donc pas la société réelle par opposition au monde déconnecté des décideurs politiques de la vieille école. Des professionnels au contact des réalités sociales et économiques par opposition à une élite technocratique issue de la haute fonction publique, issue de Sciences Po et de l’ENA. Dans la bouche du Président des lobbies, la société civile désignait la société marchande, le monde des affaires, du business, des banques, des fonds d’investissement et des grands groupes industriels, par opposition à l’Etat jacobin.
Un monde dont les succès, la performance, l’efficacité et les grandes orientations stratégiques sont méticuleusement calibrés par les mêmes cabinets de conseil, pour l’essentiel anglo-saxons : McKinsey, BCG, Banes, etc.
En confiant de façon systématique des missions de diagnostic, d’élaboration stratégique et de mise en œuvre de politiques à des cabinets conseil comme McKinsey sur des sujets aussi essentiels que le système de protection sociale ou la politique de santé publique, Macron n’a pas seulement déshabillé l’Etat de son rôle régalien qui consiste à incarner une vision, à arbitrer pour choisir les grandes orientations, à prendre et à assumer des décisions qui déterminent l’avenir de la nation, il a aussi trahi ce qui constitue l’essentiel de la vocation du représentant suprême du peuple et de sa mission de gouverner la nation.
Dans l’esprit de la Ve République, le Président est en effet le garant des institutions. Selon l’article 5 de la Constitution, il incarne l’autorité de l’Etat. Il assure le fonctionnement normal des pouvoirs publics et la continuité de l’Etat. Incarner l’autorité de l’Etat cela suppose prendre des grandes décisions qui engagent l’Etat et l’avenir de la nation. Et assumer sa responsabilité en étant comptable de son bilan devant le peuple qui l’a élu. Tout ce que Macron refuse manifestement de faire, préférant déléguer ce rôle à des cabinets privés nommés de façon opaque, et qui n’ont de comptes à rendre ni devant le peuple, ni devant le Parlement ni devant les médias. Un aveu de faiblesse, d’impuissance, mais aussi de dépendance sinon de soumission à l'égard d'une instance jugée plus compétente pour définir ces choix. Et qui ne tire son autorité et sa pertinence intellectuelles que d’un savoir-faire technique dont l’Etat semble s’être désengagé. Comme si celui-ci serait incapable de réunir en son sein les savoirs, les compétences, les expertises susceptibles d’éclairer son arbitrage.
Pour qu’un Etat soit fort et surtout indépendant, efficace et respecté, il faut qu’il soit capable de prendre seul des décisions importantes, notamment en période de crise, sans être le jouet des factions et de jeux d’influence. C'est ainsi que s'est constitué le pouvoir de l'Etat en France depuis Louis XIV, soucieux de préserver la permanence du pouvoir royal et l'unité de la nation autour d'un Etat centralisé face à l'appétit des princes. C'est cette conception d'un Etat puissant, hermétique aux conflits périphériques et incorruptible par les intérêts particuliers qui a fait la France, a assuré son rayonnement et a établi la République sur des bases solides héritées de l'Ancien régime.
La République des grands hommes a laissé la place aux petits calculs des gestionnaires. On voit mal en effet le Général de Gaulle faire appel à McKinsey pour savoir comment mettre un terme à la guerre d’Algérie ou conduire la politique de dissuasion nucléaire de la France. C’est pourtant exactement ce que fait Macron sur des sujets qui relèvent du pouvoir régalien. On ne peut en effet déclarer la France en guerre contre un virus, décréter l’état d’urgence pour combattre une grippe, prendre des mesures exceptionnelles et confiner tout un pays durant 5 semaines, tout en demandant à des consultants en stratégie d’un cabinet anglo-saxon de piloter la politique sanitaire visant à vacciner toute une population. On voit mal un chef d’Etat en tant de guerre court-circuiter son état-major, son industrie d’armement, la défense civile et ceux qui forment l’infanterie pour mettre tout ce petit monde sous le commandement d’une officine appartenant à un pays étranger. Il y a un décalage énorme entre la dramaturgie et la rhétorique utilisées pour mobiliser les consciences contre une épidémie et les moyens utilisés pour mettre en œuvre des décisions. Si la France est réellement en guerre, elle devrait resserrer les rangs, au lieu de déléguer les moyens de sa défense à des officines de stratégie normalement chargées de conseiller des boutiquiers. A moins que cette guerre et ce scénario défensif ne soient conçus que pour servir les intérêts de ces boutiquiers et de leurs usuriers.
Choisir de recourir systématiquement à des cabinets privés pour dicter la politique de l’Etat, c’est ouvrir toute grande la porte à tous les conflits d’intérêts. C’est permettre une porosité pernicieuse entre l’Etat et des réseaux d’influence privés. C’est autoriser la contamination ou la dissolution de l’intérêt général au bénéfice d’intérêts privés. C’est faciliter l’emprise accrue des lobbies sur les décisions de l’exécutif et le destin du pays.
Dans le cas du pilotage de la politique vaccinale par McKinsey cette confusion est évidente. Car McKinsey n’a pas seulement conduit la politique de la France en matière de stratégie vaccinale, il a aussi défini et mis en œuvre la politique vaccinale de 65 pays dans le monde sur le même sujet au même moment. Avec une stratégie homogène très largement favorable au lobby pharmaceutique, notamment au laboratoire Pfizer et à ses vaccins. Les choix ont été définis en fonction d’intérêts économiques et financiers, et non selon un arbitrage scientifique objectif et indépendant. Ainsi la question des traitements contre le Covid comme l’ivermectine ou l’hydroxychloroquine a été volontairement éludée et la réalité scientifique faussée de façon à imposer la stratégie vaccinale comme la seule possible et efficace. Un pur mensonge justifié par de faux experts, de fausses promesses et de fausses statistiques. Idem pour l’imposition du pass vaccinal comme outil de surveillance déguisé en outil prophylactique pour limiter les contaminations.
Cette manière proprement criminelle d’imposer des choix discutables aux conséquences lourdes du point de vue sanitaire, social, juridique, budgétaire, en bafouant l’éthique médicale et les principes démocratiques les plus essentiels, est une dérive très grave qui relève de la haute trahison. Car elle consiste non seulement pour le pouvoir exécutif à abdiquer son rôle de protecteur de la nation, mais aussi à remettre les clés de l’Etat à une puissance privée, en vendant la santé des Français à des lobbies industriels et à ceux qui les contrôlent.
Ce que montre le déploiement d'une stratégie vaccinale à l'échelle mondiale piloté dans chacun des grands Etats par le même cabinet, c'est bien une volonté de coordonner un plan stratégique qui s'applique de façon uniforme, conjointe et simultanée, et qui ne soufre aucune alternative ni exception, tant dans sa logique que dans les modalités de sa mise en œuvre. Il y a bien une volonté totalitaire dans cet arrimage sans concession des politiques sanitaires nationales à l'arbitrage d'un même organisme non-étatique chargé d'en définir le cap et la finalité. Avec des mesures imposées de façon arbitraire comme le pass vaccinal qui n'ont rien de sanitaire mais qui, associées à d'autres dispositifs comme l'identité numérique ou l'introduction de la monnaie numérique, obéissent à des objectifs politiques de surveillance de masse des populations. Cela traduit une subordination absolue du pouvoir politique et de tout ce sur quoi il exerce son autorité à un impératif et des buts qui lui sont étrangers. Subordination du politique au pouvoir économique et financier dans le cadre de conflits d'intérêts visant à instrumentaliser l'appareil d'Etat au profit d'intérêts privés, Big Pharma et pouvoirs financiers. Et plus largement subordination du pouvoir politique mandaté pour conduire le destin d'une nation selon une vision, des principes, des règles clairement établies, au profit d'une stratégie de basculement vers un autre paradigme à l'échelle mondiale où l'ensemble des pouvoirs, des structures, des modes d'existence et de décision seront entièrement remodelés et captés par une élite : Great Reset ou Nouvel Ordre Mondial.
Ce que le scandale McKinsey achève de révéler, c’est une stratégie de destruction mise en œuvre depuis plusieurs décennies et dont Macron est l’un des instruments, qui vise à infiltrer les Etats-nations, à s’en assurer progressivement le contrôle, et à les déconstruire méthodiquement pour les assujettir totalement au pouvoir financier.
Comme le démontre Valérie Bugault dans Les raisons cachées du désordre mondial, cette infiltration passe notamment par le financement et donc la sélection des hommes politiques en fonction d'intérêts qu’ils seront à même de défendre, le financement des partis, des campagnes électorales, des programmes et des actions politiques. Jusqu’à aboutir à une démocratie purement fictive, avec une offre politique pluraliste en apparence afin de séduire l’électorat en fonction de thématiques ciblées, mais contrôlée en réalité par les mêmes. Et orientée de telle manière que le candidat le plus à même de satisfaire les objectifs fixés se retrouve en position de favori. L’élection de Macron en 2017 est le parangon de cette stratégie.
Elle se poursuit par une dynamique constante de corruption à tous les étages de l’appareil d‘Etat. Par des liens de plus en plus étroits entre le monde politique et le monde des affaires. Avec des passerelles quasi systématiques entre les deux selon la méthode du « pantouflage ». A tel point que la frontière claire sinon hermétique existant jadis entre la haute administration et le monde du business n’existe plus du tout aujourd’hui.
Dès lors, comment s’étonner que le débat politique en France soit aujourd’hui neutralisé, au point qu’il n’existe plus de réel équilibre des pouvoirs ni même aucun contre-pouvoir. Avec un Parlement aux ordres réduit au rôle de chambre d’enregistrement, un Conseil Constitutionnel et Conseil d’Etat qui ne remplissent plus leur rôle mais se contentent de valider les projets de loi élaborés par l’exécutif. Conseil Constitutionnel dont le Président actuel Laurent Fabius n’est autre quel le père de Laurent Fabius, associé dirigeant de McKinsey France.
L’implication de McKinsey dans l’Etat n’est pas seulement la conséquence d’un recours excessif de la part d’un Président de la République ancien banquier et proche du monde des affaires à des cabinets privés, par souci selon lui de rapidité et d’efficacité. C’est aussi le fruit d’une volonté de l’élite financière de s’immiscer au plus près dans les décisions prises par des pays comme la France, et pourquoi pas de façonner sa politique en fonction de ses intérêts. A ce titre, Macron n’est pas un prince qui déciderait souverainement de recourir au conseil d’éminences grises pour éclairer ses choix, mais un simple instrument auquel ces éminences dictent la meilleure conduite à suivre. Un peu comme Marie de Médicis jouet de l’influence des Concini et de leurs intrigues florentines. On pourrait même dire que c’est McKinsey qui a fait Macron comme Président, puisque c’est aussi ce cabinet qui a conçu et piloté la création d’En Marche en 2015-2016, jusqu’à l’ascension du prodige au pouvoir en 2017.
La France n’est évidemment pas un cas isolé s’agissant de cette volonté d’infiltration qui s’inscrit dans une stratégie beaucoup plus vaste au service des intérêts de l’oligarchie financière anglo-saxonne. Cette stratégie s’appuie notamment sur l’abandon progressif des souverainetés nationales au bénéfice d’institutions supranationales comme l’Union Européenne, dont les grandes orientations sont très largement dictées par les lobbies, la mise sous tutelle monétaire et budgétaire des Etats grâce à l’euro et à la Banque centrale européenne, à la dette publique et aux agences de notation, la dérégulation économique et financière, la multiplication des traités de libre-échange qui renforcent la dépendance des Etats et des marchés nationaux aux diktats de la finance mondiale.
De ce point de vue, l’imprégnation de McKinsey plutôt qu’un autre cabinet conseil dans les réseaux de pouvoir politique au plus haut niveau n’est pas le fruit du hasard, compte tenu des liens étroits entre McKinsey et le fonds d’investissement américain BlackRock (actionnaire de Pfizer), et donc la famille Rothschild.
Cette dérive va bien plus loin qu’une simple contamination du pouvoir suprême et de l’appareil d’Etat par un groupe de conseil externe, voire de leur contrôle par une puissance étrangère comme les Etats-Unis, et finalement par l’élite financière mondiale, via des cabinets de conseil stratégique comme McKinsey ou Boston Consulting Group.
Avec l’élection de chefs d'Etat sous influence comme Sarkozy (largement lié à la CIA et aux intérêts américains) et Macron, c’est la machine de l’Etat qui a été mise sous tutelle en profondeur. Ce sont des pratiques, des usages, des modes de décision et de gouvernement qui ont fait irruption dans le champ politique. Mais ce sont aussi un vocabulaire, une culture, des valeurs, une vision du monde qui se sont peu à peu imposés et substitués à ce qui faisait autrefois la France.
Parler de start-up nation à propos d'un pays comme la France n’est pas anodin. Ce n’est pas juste un anglicisme branchouille destiné à nourrir l’image d’un Président jeune, moderne, dynamique, prêt à bousculer un pays assoupi et les archaïsmes d’une caste vieillotte. Comparer la France à une jeune PME promise à un brillant avenir sous l’œil de ses business angels, c’est réduire la nation et l’Etat à une cash machine. C'est réduire l'exercice du pouvoir en politique à une technique, à un savoir-faire hi-tech qui serait l'affaire de spécialistes et dont l'efficacité serait proportionnelle au recours aux nouvelles technologies et aux méthodes les plus en vogue. C’est faire croire que pour s’insérer dans la mondialisation heureuse les Français et l’Etat devraient abandonner jusqu’aux notions de Bien commun, d’intérêt général ou d’utilité publique. Ou du moins les subordonner à des impératifs d’efficacité, de technicité, de rentabilité, de profitabilité ou de conformité à un modèle défini par l’extérieur, selon la logique des managers et des puissances qui gouvernent le monde. C'est entretenir l'illusion qu'il suffit de se barder de tableurs et de business plans pour assurer le rayonnement d'une nation sur l'échiquier mondial. C'est substituer l'efficacité managériale à la philosophie politique, et la technique à la culture.
N'est-ce pas Macron qui affirmait en 2017 qu'il n'y a pas de culture française ? Une provocation qui résonne comme un aveu. Car ce que le macronisme entend bien supprimer c'est cette culture française, cette exception française faite d'universalisme et de spécificité. De cosmopolitisme et d'ancrage dans une Histoire commune. Tout le contraire de ce laminoir mondialiste qui élève le relativisme culturel, identitaire, communautaire au rang d'absolu éthique pour mieux dominer et imposer sa loi, son modèle uniforme et son exigence d'uniformité à un monde sans racines ni conscience.
Vouloir réduire l’action de l’Etat à un ensemble de critères empruntés au management n’est pas anodin. Cela participe d'une volonté de normalisation et d'assimilation selon les critères de la société marchande mondialisée. Cette façon de définir la France comme une start-up se veut un concept plus fédérateur que la vision archaïque d’un Etat sclérosé, avec une administration pléthorique, inefficace, un frein à l’innovation, à la libre entreprise, au dynamisme, à l’adaptabilité, et finalement à la liberté et à la prospérité. Mais ce n’est rien d’autre qu’une nouvelle déclinaison de la petite musique néolibérale, selon laquelle le Marché et sa loi du plus fort doivent remplacer l’Etat régulateur et son protectionnisme.
Pourtant, c’est justement parce que l’Etat existe que la société n’est pas une jungle. C’est la raison d’être du principe d’Etat de droit sur lequel se fonde la République que tous doivent se soumettre aux mêmes lois et que nul ne peut se prétendre supérieur à la loi. Ce que voudraient précisément abolir les tenants d’un ultralibéralisme selon lequel la loi doit s’effacer devant le Marché et le rapport de force économique, au nom d’une liberté d’entreprendre qui s’assimile à une liberté de prédation. Et donc à l’asservissement de tous au bénéfice d’une minorité.
Ce retournement tyrannique et proprement totalitaire entre une majorité et une micro-élite qui s’arroge tous les pouvoirs, c’est précisément ce qu’incarne Macron. Lequel n’est même pas l’agent ou le représentant de cette élite toute-puissante mais plutôt sa créature et son instrument. Puisqu’il délègue à des cabinets qui en sont l’émanation directe le soin de définir ce qui relèverait en principe de l’arbitrage, de l’autorité et de la responsabilité du Pouvoir, au nom et dans l’intérêt du peuple qu’il est supposé représenter.
Macron est un menteur et un usurpateur. Son objectif n’est pas de défendre le peuple mais de pervertir les institutions. Pour preuve, ce lapsus d’une rare éloquence lors d’un discours prononcé en septembre 2017 devant les Français de New York : « C’est pourquoi j’ai décidé qu’en novembre prochain nous sortirons l’Etat de droit » (et non « à l’état d’urgence »).
Derrière ses discours lénifiants et son leitmotiv anesthésiant du « et en même temps », Macron c’est à coup sûr le plus court chemin vers la dictature. C’est-à-dire la fin d’un idéal de société hérité des Lumières et de la Révolution française, édifié sur les ruines de l’absolutisme monarchiste, de l’arbitraire et des privilèges : une société libre, égalitaire, fraternelle, fondée sur le Droit et non l’autorité d’un seul homme ou d’une caste ; une société, humaniste, ouverte, tournée vers l’universel.
Mais quelle dictature au juste ? Une dictature nouvelle d’une extraordinaire perversité. Puisqu’elle prétend défendre ces idéaux démocratiques et se pare de vertus humanistes pour mieux les trahir et les abolir au bénéfice d’une caste toute-puissante. Une dictature qui se dissimule derrière une apparente continuité républicaine pour mieux dénaturer et démanteler les institutions. Une dictature qui s’arroge tous les pouvoirs en préservant les apparences de la légitimité, et subordonne toutes les valeurs à la seule valeur de l’argent. Une dictature qui réduit tout ce qui se produit, tout ce qui est et tout ce qui naît à une simple marchandise, en lui ôtant toute dignité et toute autonomie.
Le système de valeurs de McKinsey repose sur une valeur omniprésente : l’Excellence. De même, tout ce qui ne relève pas de l’Excellence n’est pas digne d’intérêt. Ceux qui ne sont pas capables de s’élever au niveau de l’Excellence selon les standards du Nouveau Monde se sont que des sous-hommes, des incapables, des fainéants, des réfractaires, des gens qui ne sont rien.
Ce Nouvel Ordre incarné par Macron et McKinsey est clairement de type néofasciste. Il oppose d’un côté les dieux, et de l’autre les inutiles. Dans cette vision idéale la société ne saurait être dirigée que par et pour les meilleurs. Ce monde croit à la méritocratie et à la prédestination, pas à l’égalité des chances. Avatar d’une éthique protestante dévoyée qui inspire un capitalisme sauvage, il célèbre les élus et les oppose aux déchus.
Cette société vit dans une violence et un mensonge permanents, et le spectacle permanent d’elle-même reflété par les médias, machine à illusion. Comme dans cette campagne factice, prélude à la mascarade électorale, où un Président éternel ne prend même plus la peine de faire campagne, mais laisse des pseudos concurrents s’agiter dans le marigot, et ses seconds couteaux faire de la figuration. Un monarque virtuel qui se pavane dans les habits de chef d’un Etat qui n’est plus, d’un Président d’une Europe qui est tout sauf démocratique, d’un chef de la diplomatie et d’un chef de guerre dont il ne maîtrise rien, juste pour entretenir l’illusion de faire partie des grands de ce monde, alors qu’il n’est qu’un ventriloque.
L’affaire McKinsey est le symptôme d’un Etat arrivé à un point tel de dislocation qu’aucune décision sérieuse ne saurait émaner de lui, et qui aurait donc perdu toute autorité. C’est le signe d’un pouvoir devenu tellement vide et factice qu’il ne peut se maintenir dans un état de pure représentation sans l’assistance respiratoire d’une autorité qui lui dicte ce qu’il faut faire, comment le faire, avec quels moyens et au nom de quoi.
Macron n’est plus un dirigeant ni un chef d’Etat. Loin de l’image qu’il voudrait donner, Jupiter ne décide plus de rien, il se met en scène et communique. Il a remplacé l’action et le pouvoir par le bavardage, avec cette capacité unique de fatiguer un même auditoire des heures durant avec des discours creux.
Macron est à l’image de cet instrument de soumission qui restera comme l’un des symboles de cette période que nous vivons : le masque. Lui qui ne suit pas les recommandations de McKinsey pour lui-même puisqu’il n’a jamais été vacciné est à lui tout seul ce masque sanitaire qui dissimule et soumet plus qu’il ne protège qui que ce soit de quoi que ce soit. Sauf que ce masque est tout entier parole, mais parole vide, juste bonne à occuper le champ discursif. Un peu comme le masque de Zardoz dans le film de science-fiction du même nom. Un masque qui ressemble à un oracle mais ne délivre que mensonge et manipulation. Et qui dissimule la vraie nature d’un monde divisé entre les Eternels, voués à l’immortalité grâce à la technologie, et les Brutes, qui vivent sur un territoire ravagé et fournissent la nourriture aux premiers. Une belle allégorie du Nouvel Ordre transhumaniste vers lequel les Young Global Leaders comme Macron, Trudeau, Johnson, von der Leyen et autres nous entraînent à grands pas, en suivant aveuglément les orientations définies par les sachants des officines du bien-agir comme McKinsey.
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