DSK, le meilleur candidat pour les musulmans de France !
Cela peut paraître paradoxal, mais Dominique Strauss-Kahn, juif et sioniste affiché est probablement le candidat à la présidentielle qui fera le plus pour la communauté musulmane, une fois élu, si jamais il l’est. Celui qui déclara : « Je considère que tout Juif de la diaspora, et donc c’est vrai en France, doit partout où il le peut apporter son aide à Israël. C’est pour ça d’ailleurs qu’il est important que les Juifs prennent des responsabilités politiques. Tout le monde ne pense pas la même chose dans la Communauté juive, mais je crois que c’est nécessaire. Car, on ne peut pas à la fois se plaindre qu’un pays comme la France, par exemple, ait dans le passé et peut-être encore aujourd’hui, une politique par trop pro-arabe et ne pas essayer de l’infléchir par des individus qui pensent différemment en leur permettant de prendre le plus grand nombre de responsabilités. En somme, dans mes fonctions et dans ma vie de tous les jours, au travers de l’ensemble de mes actions, j’essaie de faire en sorte que ma modeste pierre soit apportée à la construction de la terre d’Israël. / Février 1991 » est aussi quelqu’un d’intelligent et de pragmatique. S’il est élu, il sera obligé de composer avec les idées du PS dont il fait semblant de se réclamer et avec les contraintes de la politique étrangère et nationale.
Si DSK est élu, malgré son attachement à l’état d’Israël, il sera obligé de tenir compte de la situation internationale et des besoins économiques de la France en pétrole ainsi que du voisinage des pays du Maghreb à notre frontière sud maritime. Il ne pourra faire fi de la présence de quelques 6 millions de gens plus ou moins musulmans dont au moins la moitié est française. Et même si son cœur restera proche de l’ « Etat hébreux », il ne pourra décréter d’emblée une année d’Israël après son élection, mais plutôt une année de la Tunisie ou de l’Egypte pour paraître consensuel et rassembleur. Il n’osera pas, par contre, une année du Maroc, pour ne pas trop remettre en mémoire ses vacances au somptueux riad de Marrakech et ainsi faire gloser le Canard enchaîné. Et puis, en tant que juif et socialiste, il sera plus à même de négocier entre Israël et les Palestiniens y compris le Hamas en favorisant le dialogue avec la gauche israélienne sans prendre le risque de se faire traiter d’antisémite par les faucons de Tel-Aviv et de Jérusalem.
En politique intérieure, il fera tout pour éviter de se faire apostropher par d’autre opposition que celle des extrêmes de droite comme de gauche. Il ne se mettra pas en position d’être taxé de communautariste à sens unique privilégiant l’intérêt d’un état étranger. Se réfugiant derrière les valeurs socialistes de diversité, d’antiracisme, de promotion des minorités visibles et de liberté de culte, il prendra des décisions en ce sens. Pas question de s’encadrer d’une armada de ministres ou de conseillers israélites ou supposés tels. Au contraire, il nommera des hommes et des femmes venus de la diversité. Il serait même capable de nommer Rama Yade à un poste régalien pour rassembler les Français. Et comme la diversité en France, ce n’est ni les Français d’origine tahitienne, ni ceux d’origine indienne, chinoise ou vietnamienne, on a peu de chance de voir arriver Vikash Dhorasoo au gouvernement même comme sous-secrétaire d’état. Quant à Vincent Placé, il a encore sa chance sauf s’il existe un candidat d’origine maghrébine ou sahélienne doublement vert qui fera meilleure figure et pourra servir de caution électorale.
Idem pour la construction de mosquées et le financement d’associations musulmanes ou la formation d’imams français. Le retour à la paix sociale en France ne passe pas par la synagogue de Sarcelles mais par la pacification des esprits et des banlieues. Tout cela ne peut se faire qu’au bénéfice des islamistes les plus radicaux et au détriment des Français pour qui l’islam n’est qu’une tradition familiale sans plus et qui ne se sentent pas musulmans en permanence. On voit mal un président socialiste, juif de surcroit, envoyer des CRS disperser des fidèles priant dans la rue Myrha à coup de matraques et de gaz lacrymogènes. Au contraire, DSK ira célébrer le massacre de Charonne en grande(s) pompe(s) et non pieds nus comme on va à Canossa. DSK peut sonner la fin de la laïcité, ou du moins sa mise sous le boisseau. Il peut autoriser si ce n’est favoriser un communautarisme à l’américaine, même s’il n’ira pas jusqu’à l’acceptation de statistiques ethniques comme aux Etats-Unis ou en Grande-Bretagne, tradition française et républicaine oblige. Et comme la crise économique n’est pas prête à disparaître, pas plus que le chômage de masse, sa présidence verra le retour en France des emplois aidés et subventionnés dans les banlieues. Ce sera le come back des « grands frères » noyautés pas les associations islamistes à des postes d’animateurs de quartiers, d’éducateurs et de médiateurs, avant tout pour masquer les chiffres du chômage. Les buveurs de bière originaire du Maghreb devront changer de quartier et de bistro, car ils ne seront pas protégés des barbus par la police de proximité enfin rétablie. Ce n’est pas avec lui que les jeunes « beurettes » pourront déambuler tranquilles, cheveux au vent et en jupe courte dans les rue de Trappes ou de Clichy-sous-Bois. Au contraire, la « loi sur la burqa » tombera en désuétude avant d’avoir été appliquée. Plus que le candidat idéal des musulmans de France, DSK est plutôt celui qui conviendrait le mieux aux islamistes dans notre pays.
Les premières victimes d’une telle approche seront les Français d’origine ou de tradition musulmane qui essaient tant bien que mal de vivre normalement malgré la pression et les anathèmes tant de la part des racistes que des islamistes dans un pays encore un peu laïc. DSK est qu’on le veuille ou non le meilleur candidat de l’islam en France, bien plus que Mélenchon ou le NPA avec sa candidate portant le foulard. Maintenant, c’est à tous les Français en âge de voter quelque soit leur confession ou leur absence de confession de savoir pour quelle France ils aspirent. Chacun vote d’abord pour ses propres intérêts, bien avant ses convictions.
Post Scriptum : Cet article est une analyse politique, critiquable certes, mais il ne s’agit ni d’une prise de position sioniste ou antisémite, ni une apologie ou une dénonciation de l’islam. Vous êtes prié d’en tenir compte dans les commentaires.
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