Européens : Martin, Morano... et les autres
Edouard Martin et Nadine Morano font le buzz pour les élections européennes des "grands partis". Et l'Europe dans tout ça ?
L’Europe aura-t-elle de bons députés français l’an prochain ? C’est la seule question utile en 2014. Année charnière pour les Institutions européennes et nouvelle mandature clé pour l’avenir du fédéralisme budgétaire dans la zone euro.
Après 2014, on pourra plus dire "c'est la faute à Bruxelles" quand on ne sera pas content des politiques européennes. Le Parlement européen aura son mot à dire sur tous les sujets.
Edouard Martin, ancien chef de file de la CFDT de l’usine ArcelorMittal de Florange (Moselle), est recyclé en tête de liste du PS aux Européennes dans le Grand Est. Nadine Morano, ex-ministre sarkoziste, conseillère municipale de Toul (Meurthe-et-Moselle), est relancée vers un mandat prestigieux grâce à l’UMP dans cette même circonscription européenne.
Critiquer les personnes ne fait guère avancer l’intérêt général. On peut condamner les stratégies des partis politiques lancés dans la campagne des élections européennes de mai prochain. A quoi bon ?
Les « grands partis » ont fait leur choix. On notera que les dirigeants du PS ne sont pas rancuniers, après avoir été taxés de tous les noms par leur nouveau chouchou. On pourra s'étonner que l’UMP pense faire une affaire en éloignant Nadine Morano du champ national.
Tant pis pour les députés sortants qui ont travaillé. Catherine Trautmann (PS), qui sera n°2 sur la liste européenne du PS dans le Grand-Est, et Arnaud Danjean (UMP) sont clairement désavoués, et contraints d’avaler la pilule avec la grimace.
Triste paradoxe : le terrain politique français regorge de cumulards à répétition, dans la durée et dans les mandats. A l’inverse, au niveau européen, les parlementaires sortants sont régulièrement sur un siège éjectable. Quelle est la cohérence ?
Sur le plan européen, la désignation de personnalités "qui font le buzz", comme on dit maintenant, a au moins le mérite de faire parler de l’Europe. En bien ? En mal ? A chacun son opinion.
Le citoyen électeur, en tout cas, ne doit pas oublier que le parlement européen n’est pas l’assemblée nationale :
- les groupes politiques partisans sont souvent dépassés dans l'exercice du travail parlementaire.
- Les nationalités croisées sont une richesse pour bien travailler.
- Les députés européens débattent de dossiers très techniques qui engagent les politiques européennes et les convergences entre Etats sur du long terme.
Pour toutes ces raisons, les élus nationalistes et extrémistes ne portent aucun projet au parlement européen. Car, au fond, l’Europe ne les intéresse pas.
D’où qu’ils viennent, quel que soit leur nom, espérons que les élus français de mai prochain apprendront à aimer et animer l’Europe plus qu’à la critiquer. Espérons que les électeurs sauront donner cette chance à l’Union.
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