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Accueil du site > Actualités > Politique > Front de Gauche : Dans la majorité de gauche ou dans l’opposition de (...)

Front de Gauche : Dans la majorité de gauche ou dans l’opposition de gauche ? Au-delà des mots et des postures

Le Front de Gauche doit-il se positionner dans une « majorité de gauche » ou bien dans une « opposition de gauche » au gouvernement et au PS ? La question est en débat au sein du Front de Gauche, même si la position officielle est celle d’une « majorité du peuple de gauche », hors de la majorité gouvernementale et parlementaire[1]. Pourtant, au vu des débats auxquels j’ai pu assister, delà des mots, les uns et les autres partagent pratiquement une même analyse, en déduisent pratiquement les mêmes actions à mener et ne divergent que sur une question de posture symbolique ; même si elle a également son importance.

 

 

Une analyse très critique de la position du gouvernement largement partagée

Jean-Luc Mélenchon, co-président du Parti de Gauche qualifie le premier ministre de « social-menteur », le texte au 36ème congrès du PCF présenté par la direction sortante qualifie la politique gouvernementale de « social-libéralisme ».

Le Front de Gauche est totalement opposé à la politique d’austérité mené par le gouvernement, et très critique vis-à-vis de tous ses reculs et atermoiements face aux puissances financières, au patronat : amendement pigeons, rapport Gallois, non-nationalisation de Florange, etc … (cf. mon article « le PS n’est plus de gauche »).

Ce constat est largement partagé par la base de l’ensemble des partis membre du Front de Gauche, y compris le PCF autrefois allié de gouvernement traditionnel du PS.

Des moyens d’actions largement partagés.

Durant les six premiers mois de la législature, les parlementaires du Front de Gauche, très majoritairement communistes, ont tenté de peser sur la politique du gouvernement par le travail parlementaire, en déposant des amendements. Ceux-ci sont systématiquement rejetés par la majorité socialiste. Les sénateurs socialistes ont même rejeté au budget 2013 des amendements qu’ils avaient approuvés, alors dans l’opposition, au budget 2012 présenté par le gouvernement Fillon !

On peut faire aujourd’hui le constat, et il est partagé jusque parmi les députés communistes que j’ai pu interroger : il y a un total refus du PS de prendre en compte les propositions du FdG au parlement.

Face à ce blocage total, le FdG organise la construction d’un rapport de force « par l’implication citoyenne » ou « dans la rue », selon les termes que chacun voudra employer : appel à manifester contre le TSCG ou Notre Dame des Landes, marche en soutien aux ouvriers de Florange ; campagne du PCF contre l’austérité avec tracts et pétitions, en sont quelques exemples.

Cette stratégie de construction d’un rapport de force ne serait pas tellement différente si le FdG avait en face de lui, non pas un gouvernement « de gauche », mais un gouvernement de droite. Et elle est là encore largement partagée par la grande majorité au sein du Front de Gauche.

Alors, dans la majorité du peuple de gauche ou dans l’opposition de gauche ?

Tenant de la « majorité du peuple de gauche » et de l’ « opposition de gauche » partagent une même analyse critique du gouvernement socialiste, partagent la même nécessité de la construction d’un rapport de force contre ce gouvernement.

Reste une différence sémantique : faut-il se considérer comme des « ayants droits » de la victoire de F. Hollande, dans la « majorité du peuple de gauche » néanmoins critique vis-à-vis de la majorité parlementaire et gouvernementale ? Ou faut-il se considérer comme étant une « opposition de gauche » à un gouvernement trop « centriste » ou « social-libéral » ?

Il ne s’agit en fait que d’un débat entre deux stratégies différentes pour parvenir à un même but politique : construire le rapport de force le plus efficace possible face au PS.

Pour les tenants de la « majorité du peuple de gauche », le PS est considéré comme le principal parti de gauche par le peuple de gauche et convaincre que le PS n’est plus de gauche est impossible. Donc, si sa politique venait à être un échec, elle serait l’échec de l’ensemble de la gauche, et il entrainerait le Front de Gauche avec lui. L’extrême droite apparaîtrait alors que la seule alternative encore possible, la droite classique (N. Sarkozy) et la gauche (F. Hollande) ayant échoué. Pour construire une mobilisation efficace du peuple de gauche qui permette de changer le cap de la politique gouvernementale, il faut donc inventer le concept de « majorité du peuple de gauche » et d’ « ayant-droit » qui permet la critique d’un gouvernement de gauche tout en restant soi même de gauche, sans effrayer l’électeur de gauche.

Pour les tenants d’une « opposition de gauche » (dont je suis), le PS n’est plus un parti de gauche. Si sa politique venait à être un échec, il ne doit pas devenir l’échec de toute la gauche pour justement éviter d’ouvrir le chemin à l’extrême droite. Il faut faire émerger l’idée qu’à un échec de la social-démocratie, il pourrait exister une alternative de gauche anticapitaliste. Mais il ne s’agit pas d’avoir pour stratégie d’espérer, d’attendre, de favoriser un échec qui enfoncerait le pays et la population pour de nombreuses années afin d’apparaître en sauveur. Il s’agit surtout de réorienter le cap, en imposant dès aujourd’hui les solutions anticapitalistes et non les solutions sociales démocrates et pour cela, il faut l’énoncer clairement, l’afficher et l’assumer. Il faut dire : « la politique du gouvernement n’est pas une politique de gauche. Si vous voulez que la gauche réussisse, il faut faire une vraie politique de gauche, celle du Front de Gauche ». C’est ce discours qui sera, je crois, le plus mobilisateur et le plus à même de créer le rapport de force capable de changer le cap de la politique gouvernementale.

 


[1] Je ne prétends ici à aucun caractère d’exaustivité ou de représentativité, juste à faire état des débats auxquels j’ai pu assister comme militant PCF et du FdG dans mon entourage.

Article initialement publié sur le blog "pensées politiques et communistes"


Moyenne des avis sur cet article :  4.03/5   (29 votes)




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34 réactions à cet article    


  • Robert GIL ROBERT GIL 19 décembre 2012 12:41

    c’est bien un peu ça le probleme , le FDG se situe ou ?

    voir : MELENCHON, OUI, MAIS …


    • Rensk Rensk 19 décembre 2012 16:26

      Vu de l’extérieur... j’ose un peu le comparer à http://www.vd.ch/autorites/departements/dsas/chef-du-departement/ ; un homme très crédible que nous d’autres cantons n’avons eu le droit d’élire...

      Attention, c’est vraiment une des rare personne crédible dans le PSS... (26 États)

      Il est du PS (ce que l’ont entends/attend du sigle PS)...

      Je connais, les rois qui ont leurs places ne veulent céder leurs place... et c’est normal que Mélanchon, qui a déjà vu tellement de choses que les journalistes n’osent nous apprendre « la chose » (plus d’enquêtes, plus que du copiage AFP et compagnies)... a envie de « faire bouger les choses » avant qu’il n’aie attrapé des cheveux gris...


    • LE CHAT LE CHAT 19 décembre 2012 13:27

      le seul député du FDG vient de quitter le navire  , entre les cocus contents et les gauchistes , le torchon brûle ..................


      • wesson wesson 19 décembre 2012 15:22

        Bonjour le chat,


        Et bien, c’est effectivement du pain béni pour les médias que cette démission. Rien ne les botte plus que quand ça pue un peu, et ce n’est d’ailleurs pas spécifique au FdG.

        Et oui, il y a des discussions bien animées au FdG, et principalement autour de la position à adopter face au gouvernement. Certains pensent qu’il faut positionner le FdG en adversaire résolu de la politique sociale-libérale du gouvernement actuel, et ne pas se priver de le dire, d’autre comme ce députés privilégient une stratégie d’alliance avec le PS, afin de passer des accords électoraux. 

        Que peut-on dire, mis à part que nous verrons bien.

      • LE CHAT LE CHAT 19 décembre 2012 16:16

        bonjour Wesson ,
        je pense que ça va pas marquer les esprits , il est vraiment pas connu du public !
        vivement la proportionnelle qu’on ait de vrais débats à l’assemblée , on a actuellement le PS gouvernant seul ou presque contre deux tiers des français dans l’opinion ( cote de Normal à 37% , son laquais à 35% )


      • Pingouin094 Pingouin094 19 décembre 2012 16:35

        Pas tout à fait.


        Marc Dolez quitte le Parti de Gauche, mais reste dans le Front de Gauche où il continuera son travail de député, aux côtés des députés communistes, également membre du Front de Gauche.

        Marc Dolez est en désaccord avec le co-président du Parti de Gauche et ex-candidat à la présidentiel du Front de Gauche. mais il n’est pas en désaccord avec le Front de Gauche, qui a d’autres figures importantes ( Pierre Laurent, Francis Wurtz André Chassaigne pour le PCF par exemple, Christian Piquet ou Clémentine Autain également pour d’autres formations. ).

      • Rensk Rensk 19 décembre 2012 16:43

        La position ne suffit pas... mélangez donc la position ET les idées de solutions... vous verrez combien de nouveaux membres il y aurait de suite... (avec de nouvelles idées)

        Pas besoins de faire « Tout un programme » (qui doit s’adapter assez rapidement, un programme n’est pas la constitution (même du parti)) juste dire le pourquoi votre décision de votre vote, d’argumenter à la lumière du jour quoi...


      • Chicot 20 décembre 2012 09:19

        à LE CHAT

        Vous faites erreur. Il s’agit d’un député du Parti de gauche . Le FDG étant une formation de plusieurs partis.


      • voxagora voxagora 19 décembre 2012 14:18

        Le Front de Gauche est dans l’opposition au gouvernement de gauche.

        S’il y a des gauchiste parmi eux, ils sont noyautés par des gens de droite dont l’intérêt est double :
        - s’agiter tous azimuts pour faire croire à l’opinion publique que l’opposition à Hollande est forte,
        - décrédibiliser le gouvernement dans le but, non seulement de faire revenir la droite,
         mais d’asseoir une droite qui se sentira légitimée d’aller encore plus loin que la droite qui a été au pouvoir ces dernières années.
        .

        • Pingouin094 Pingouin094 19 décembre 2012 16:37

          Je ne dirais qu’un mot : absurde.


          En tant que militant communiste, très impliqué au niveau de ma section voir du département, je peux dire que je connais nombre de militants du Front de Gauche. Et tous sont sincères dans leurs engagements.

          Maintenant, que le PCF ne soit plus un valet du PS et reprenne peu à peu le chemin d’un mouvement de résistance au capitalisme ( social-démocrate comme libéral) il y’en a que ça choque.

          Ben tant pis pour eux, mais si vous êtes de gauche, c’est qu’il y’a un truc que vous ne comprenez pas sur ce qu’est la gauche.

        • voxagora voxagora 19 décembre 2012 17:51

          Moi aussi j’ai été militante communiste.

          Sur l’aveuglement et l’incompréhension j’ai beaucoup de choses à dire,
          ainsi que sur la douleur de revenir sur ses engagements.
          Mais aujourd’hui où les masques sont tombés, il ne s’agit plus que d’ignorance,
          ce qui pour moi n’est pas un défaut, car avant de savoir, par définition, on ne sait pas.

          Si votre opposition au gouvernement P.S. va jusqu’à travailler au retour du système Sarkozy,
          ça vous regarde.
          .

           


           


        • Pingouin094 Pingouin094 19 décembre 2012 21:24

          J’ai la conviction, comme la majeur partie des membres du Front de Gauche, que c’est la politique actuelle de François Hollande qui ramènera Sarkozy au pouvoir ... au mieux. Au pire, ça sera Marine Le Pen ...


          J’ai la conviction que c’est en amenant le gouvernement à changer de cap que nous éviterons ce destin facheux : faire perdre confiance en la gauche.

          Alors, la question de comment on fait pour que le gouvernement change de cap est essentiel.

          Maintenant, si vous pensez que Hollande ne nous envoie pas dans le mur, vous ne pouvez évidemment pas être d’accord avec le contenu de mon article. Personnellement, quand je vois le rapport Gallois, la pantalonnade de Florange et maintenant ce qu’est réellement la « grande réforme du système bancaire », une montagne qui accouche d’une souris, je reste persuadé qu’on va dans le mur à pleine vitesse ... 

          D’ailleurs, des élus PS viennent de signer une lettre à F. Hollande l’appelant à changer de cap. C’est une bonne chose.

        • non667 19 décembre 2012 14:44

          mechanlon le politique qui nie même s’il voit les c..... que ce soit un mâle ! (le ps = droite avant les présidentielles )
           si sarko était passé et voulait appliquer une politique de « rigueur »
           le ps et fdg aurait pu faire un mai 68/2012 et l’interrompre ! demander des élections  !
          alors qu’avec le ps soit disant de gauche la même politique passe comme une lettre à la poste !

          (avant 1981 aucune privatisation n’étaient possible ! )
          la droite en rêvait  ! la gauche l’a fait c’est pour celà que le N.O.M. à permi 1981


          • alain_àààé 19 décembre 2012 15:25

            bien peut fourni l article car vous vous dites de gauche mais lorsque les socialistes sont au pouvoir les sindicats les suis sans probleme d ailleur les responsables sindicaux on un grand boulevard. pour ces responsables se retrouvent avec des reponsabilités dont ils depassé


            • Pingouin094 Pingouin094 19 décembre 2012 16:44

              Je parle ici de ce que je perçois du Parti Communiste et du Front de Gauche, pas de la CGT.


              Ceci dit, il me semble que les leaders syndicaux de la CGT de Florange n’ont pas tout à fait suivi sans problème le gouvernement Ayrault quant il a refusé de nationaliser Florange. Au contraire, je pense que le gouvernement leurs doit quelques points de popularité en moins.

              Quant à la CFDT, ils disaient déjà amen à tout ce que pouvait dire un gouvernement de droite, donc ... (Je parle de la CFDT nationale qui a approuvé le plan gouvernemental sur Florange, pas de tel ou tel membre local de la CFDT, comme le leader CFDT de Florange par exemple)

            • DanielD2 DanielD2 19 décembre 2012 15:32

              C’est quoi « la gauche » ?


              Vous êtes encore beaucoup à croire au clivage gauche / droite ?

              Vous avez pas l’impression de retarder de 50 ans ?

              • Pingouin094 Pingouin094 19 décembre 2012 16:41

                Je crois que le capitalisme souffre de sérieux problèmes.


                Et ceux qui me disent le contraire date d’environs 5 ans ( début de la crise économique des « subprimes », et celle moins médiatisée des matières premières, qui sont maintenant devenues crise de la dette souveraine ).

                Je pense qu’on voit clairement les limites du système capitaliste, incapable tout à la fois de résoudre la crise économique et de proposer une solution à la crise écologique à venir.


              • non667 19 décembre 2012 17:11

                à pingouin
                Je crois que le capitalisme souffre de sérieux problèmes.

                le N.O.M mondialo capitaliste n’a que le problème de perdurer  ! et ce n’est pas l’umpsmodemeelv +fdg qui vont l’en empêcher !
                les sérieux problèmes c’est nous qui les avons et qui devons les résoudre en abattant d’ abord le mondialo capitalisme (il ne faut pas compter sur lui pour le faire  smiley smiley smiley )


              • DanielD2 DanielD2 19 décembre 2012 17:19

                C’est pas les capitalistes qui nous foutent dans le mur, c’est la mondialisation qu’ils ont voulu. Et qui a servi d’alibi à la mondialisation ? La « gauche ». Donc j’aimerai bien qu’on m’explique le sens que ça a encore.





                • Pingouin094 Pingouin094 19 décembre 2012 16:39

                  Il quitte le Parti de Gauche, mais pas le Front de Gauche, ni le groupe Gauche Démocratique et Républicaine ( c’est à dire le groupe Front de Gauche ) à l’assemblée nationale.


                • sam turlupine sam turlupine 19 décembre 2012 17:13

                  Je sais ; j’ai lu.
                  Et il m’a semblé lire que Mélenchon en prenait pour son grade, de la part de son « co-fondateur ».
                  Qu’en pense le PC ?


                • alinea Alinea 19 décembre 2012 18:54

                  j’ai été comme Dolez extrêmement « contrariée » par le choix de Mélenchon après les présidentielles, pour les législatives ( et lui n’a pas été contacté pour qu’il donne son avis !) ; cela n’ôte rien à mes convictions ( je suis militante PG, quoique mollement depuis) ; je pense qu’on peut prendre le temps, jusqu’au printemps par exemple pour se situer. Personnellement je suis pour l’affirmation " contre le PS. Si cela n’attire pas les foules, ça aura au moins le mérite d’être clair et fiable. Sinon, les atermoiements, les irrésolutions ou les imprécisions vont amener comme résultats que les gens de gauche iront voir ailleurs !
                  Parce qu’au fond, c’est la réalité ; j’ai entendu Mélenchon expliquer cent fois que si Hollande était là c’était grâce au FdeG ; oui, et alors ? La plupart des gens de gauche ont bien voté Chirac en 2002 ! C’est une question tactique : on ne connaît pas l’avenir, dans ce cas, la mienne est toujours d’être le plus clair possible.


                  • Debonrivage 19 décembre 2012 20:00

                    Je suis globalement d’accord avec cet article.

                    La lumière des événements et des décisions politiques prisent ces derniers mois par le gouvernement et notamment celles concernant la réforme bancaire, le mot « reculades » devant les exigences du Medef et des banques semble inapproprié : il faudrait maintenant plutôt utiliser le mot « capitulation ».

                    En effet, en lisant la totalité de l’article récent de Martine Orange sur Mediapart intitulé : « La réforme bancaire est vidée de tout contenu » j’ai réalisé que les mesures prises par le gouvernement pour lutter contre la spéculation et pour encadrer les activités bancaires, et notamment celle concernant la séparation des banques de dépôt et des banques d’affaires, étaient en retrait par rapport aux mesures prises par des gouvernements censés être plus libéraux que la droite française. Ahurissant !

                    Mais comme toujours dans ces domaines un peu techniques, il ne faut pas se contenter des effets d’annonce mais de voir les choses dans le détail comme le fait cette journaliste scrupuleuse.

                    J’aurais pu, un peu, comprendre la décision de Dolez de quitter le parti de gauche à cause de la violence des propos de Mélenchon à l’encontre du gouvernement il y a environ un mois, mais après lecture de cet article je me suis alors dit que la violence verbale de Mélenchon était tout à fait appropriée voire même encore insuffisante ! Il avait raison sur toute la ligne le bougre !

                     

                    Comme beaucoup d’observateurs qui préfère des propos plutôt nuancés, j’ai eu l’impression parfois que Mélenchon était un excessif, mais à la lumière des faits, force est de constater qu’il avait raison !

                    Sans me faire d’illusions sur les capacités du PS à s’attaquer réellement à la Finance, j’avais tout de même imaginé des mesures un peu plus avancées que celles prises par le gouvernement américain, britannique, allemand ! Mais non !

                    Les spéculateurs et autres prédateurs peuvent ainsi continuer leur travail de destruction de l’économie productive avec ses cortèges de désastres sociaux et environnementaux.

                     

                    Ceci étant dit, le positionnement du Front de gauche par rapport aux mesures politiques prises par le gouvernement socialiste, ne devrait pas être la préoccupation essentielle de ses militants dont la tâche principale est d’informer et de former leurs concitoyens du contenu réel de leur programme : l’Humain d’abord et de l’ouvrage de Jacques Généreux : « Nous, on peut ! ».

                     Et ce n’est pas en comptant sur les grands médias que la population aura une connaissance précise de ce programme et qu’elle prendra conscience qu’il existe effectivement en France une autre gauche alternative crédible à celle du PS.

                    Mais je n’insisterai pas sur cette question cruciale que j’ai eu l’occasion de développer sur le site du Parti de gauche Midi-Pyrénées dans un article intitulé :

                    « Le positionnement du Front De Gauche par rapport au PS ne constitue pas l’alpha et l’oméga de son action politique »

                    http://www.gauchemip.org/spip.php?article19940

                     

                    Hervé Debonrivage

                     


                    • Pingouin094 Pingouin094 19 décembre 2012 21:21

                      Sans être l’alpha et l’oméga de la politique du FdG, le positionnement par rapport au gouvernement ( et donc de fait, par rapport au PS) est néanmoins un point politique majeur ... pour tout parti.


                      Quel est le but de la politique ? Transformer la société. Qui est en position de transformer la société dans les 4 prochaines années ? Le gouvernement socialiste. Se poser la question du positionnement par rapport au gouvernement socialiste, c’est se poser la question de comment transformer la société dans les 4 prochaines années.

                      Expliquer notre programme, nos idées est bien sûr essentiel. Mais sans se demander comment on procède pour tenter d’en faire appliquer une partie avant 2017, on passerait à côté de quelque chose ; et c’est ce à quoi cet article tente de répondre .

                    • Mmarvinbear Mmarvinbear 20 décembre 2012 13:49

                      Sauf que transformer une société, cela ne se fait pas par magie en 4 ans. On peut impulser le mouvement mais c’est comme pour le arbres. Avant de couper le chêne pour en faire du parquet, il faut le laisser pousser, et cela prend du temps. Pour le moment, nous vivons sur les récoltes des semailles de 10 ans d’ UMP. 


                      Un des problèmes du gouvernement est le syndrome Internet : on croit que l’on peut tout avoir de suite en cliquant sur un bouton parce que désormais on peut faire cela sur une machine.

                      Pourquoi croyez-vous que le président demande du temps ? Par envie d’enterrer les problèmes ?

                      Non. Il sait que changer les choses prend des années. Plus parfois. Et il faut aussi tenir compte du fait que nous ne gouvernons plus notre barque de façon indépendante, mais au milieu d’une flotte de 27 bateaux qui vont parfois à hue et à dia !

                      N’oubliez pas non plus que la misère actuelle est la conséquence directe du 21 avril 2002. Le rejet injuste du SEUL premier ministre qui ait remis la France au travail et qui était parvenu à améliorer les comptes de l’ Etat parce qu’il faisait pas sexy à l’écran et pas assez « de gôche » selon d’autres.

                      Maintenant, vous voyez ce que cela donne, la gôche : l’ UMP. En attendant pire.

                    • Jean-Louis CHARPAL 19 décembre 2012 23:26

                      Je suis d’accord avec l’auteur de l’article.

                      J’assiste localement et séparément, en tant que sympathisant du Front de Gauche, à bien des réunions du PC et du Parti de Gauche ( PG ) et à des réunions communes FdG.

                       On voit bien qu’au sein du PC, au sein du PG, entre le PG et le PC, entre les sympathisants, des choix stratégiques contradictoires apparaissent.

                      Les uns disent : l’adversaire, c’est la droite, ne nous trompons pas de cible. Nous ne voulons pas l’échec de la gauche et du gouvernement.

                       D’autres disent : démarquons nous du PS. Si nous ne le faisons pas, les électeurs déçus vont nous assimiler au PS et se jetteront dans les bras de la doite extrême voire de l’extrême droite.

                      Mon avis personnel : peu importe qu’on souhaite ou non l’échec des sociaux libéraux. Si ceux-ci restent sur leur ligne actuelle, c’est à dire l’austérité, la récession, le chômage de masse, la misère grandissante, le refus d’affronter la finance de casino, elle ne peut qu’échouer.

                       Au plan de l’économie politique élémentaire son échec est mécaniquement inéluctable. Une réussite est tout bonnement, et pour ainsi dire matériellement, impossible.

                       Il est probable que les sociaux libéraux passeront des mesurettes à des demi mesures. Ce ne marchera pas !

                      Notre programme est d’une ampleur identique à celui du CNR mis en oeuvre en 44. Seule une application intégrale et immédiate des mesures économiques et sociales proposées peut réussir.


                      • tesla_droid84 20 décembre 2012 13:25

                        Est ce que vous avez mis cote à cote le CNR, l’humain d’abort et le programme de libération de l’UPR. 

                        Il faut etre d’une mauvaise fois à toute épreuve pour comparer le torchon faussement libérateur du FrdG car il dit « s’affranchir du traité de Lisbonne » , c’est bien mais Quid du traité de Rome de Maastrich qui sont les ossatures d’une mise au pas neo libérale européenne.


                        C’est une succession de déclaration d’intention qui n’est basé que sur l’hypothèse que les 26 autres pays soient d’accord. Et comme le prouve le passé, ce ne sera pas le cas, donc dans le luc la « refonte des statuts de la BCE »  ainsi que toute autre forme de traité tellement consensuel qu’il n’apporterai aucun changement.

                        En gros, c’est un programme qui a encore pour but de changer l’europe, seulement on en a plein le luc de votre europe !!!

                      • Dwaabala Dwaabala 20 décembre 2012 02:49

                        Autant de réflexions pour ne pas avoir à regarder l’état politique des masses qui sont au mieux indifférentes, sinon portées au fascisme.

                        Si ce n’était pas le cas, les problèmes à résoudre seraient d’une autre ampleur que de savoir comment on se situe par rapport aux forces politiques qui servent le grand capital.

                        Quand on navigue dans le néant, pour continuer à exister on se regarde volontiers le nombril. 

                        La social-démocratie historique a vécu, après avoir entraîné longtemps à sa remorque le communisme.
                        Le social- libéralisme d’aujourd’hui n’a plus sur sa gauche que des évanescences.

                        Il reste à écrire l’épitaphe d’un siècle de luttes ouvrières, mais nul ne sait encore qui la signera et de quelle manière.

                         


                        • tesla_droid84 20 décembre 2012 11:45

                          Il n’y a guerre plus que l’UPR qui se bat seul (avec le MPEP) contre le N.O.M. 
                          - Qui propose de qualifier les médias comme 4eme pouvoir et ainsi se donner les moyens de leur indépendance (les médias font l’opinion que ça vous plaise ou pas c’est un fait).

                          - Qui propose un constituante (OK le FrdG le fait aussi)
                          - Qui propose de sortir de l’union européenne de l’euro et de l’OTAN (le FrdG veut sortir de l’OTAN mais il a juste oublié que l’article 42 du TFEU oblige la politique de défense euro à etre aligné à celle de l’OTAN).
                          - Qui veut empecher les industries de délocaliser quand elle sont bénéficiaire par le controle du flux de capiteau (Le FrdG veut le faire mais il oublient que l’Art 32/63 du TFUE interdit d’interdire TOUTE restriction au flux des capitaux, des biens et des services.
                          - Qui veut supprimer le principe de l’argent dette (loi de 73, art 104 de Maastrich (merluche avait dit OUI), l’Art 123 du traité de Lisbonne).
                          - Qui oublie de préciser que le controle du taux de change est primordial sur la compétitivité et est une (si ce n’est la premiere) des raison pour lequelle les sites de production se font la malle à l’etranger. 

                          La position de son programme officiel « l’humain d’abort » est tout simplement scandaleuse alors que le fond est plutot bon, il bafoue le droit international (on pourra donc attaquer la France en justice) car il n’est pas sérieux de désobéir, de refuser certains articles et pas d’autre, d’aboyer sur la politique de la BCE dont il aimerait reformer le statut, alors que justement elle a été crée pour etre dans les mains d’une poignée de non élus affiliés à Goldman Sachs. 

                          Concusion, arretons un peu les conneries à vouloir changer l’Europe d’un seul coup, l’exemplarité de notre mouvement fera tache d’huile dans toute l’europe si ça marche. La position du merluchon c’est un peu comme si le mexique voulait imposer une ALENA (USA, mex, canada) sociale.

                          En plus quand on sait que le père melanchon est franc maçon jusqu’a la moelle, que l’europe est leur plus grande réussite, il faudrait etre idiot aujourd’hui pour ne pas voir que les Franc mac sont les architectes du N.O.M. Une petite photo de l’ami Mario Monti, dictateur italien avec son tablier de forgeron illustre bien mon propos http://www.informarexresistere.fr/2012/10/02/ecco-cosa-racconta-la-massoneria-su-mario-monti/#axzz2FaU6w2sH


                          • tesla_droid84 20 décembre 2012 13:10

                            Ah Ah Ah, l’union des force de gauche, il faut se pincer en l’entendant. Entre le PS, qui est la gauche majoritaire libérale depuis qu’il ont été « convertis » par la clique à Minc (fondation St Simon puis le siècle)de 1982 à 2000, on ne peut plus rien attendre de ces gens à part le mariage gay.
                            Europe écologie, tout est dans le nom, il n’est plus composé que de pseudo bobo vert mondialiste completement dépassé par les lobbys européen, d’ailleur on ne les entends plus sur les OGM alors que l’EFSA vient de s’essuyer les pieds sur l’etude de Seralini... Puis il n’ont toujours pas compris que pour résoudre le problème du CO2 (mondialisation 30%), il suffirait d’’arreter de faire tourner les produit plusieur fois autour de la planète avant de les manger et pour ça il faudrait un peu de taxe douaniere...

                            Le NPA est le FrdG sont pleins de bonne intentions mais complement à coté de la plaque coté droit international, soit ils n’ont pas lu les textes qui nous engagent (du traité de Rome jusqu’au traité de Lisbonne) soit il sont complice et participe à devier la colère du peuple en leur promettant une autre europe.
                            http://mobile.agoravox.fr/actualites/politique/article/comment-on-neutralise-la-colere-123997 

                            • Michel P 27 décembre 2012 20:07

                              Tesla8droid84. Vous devez pas avoir bien tout compris de ce qui était les positions et du NPA et du Front de gauche concernant l’Europe.

                              Quant au textes, ils n’engagent que leurs auteurs. Lorsque ces deux forces parlent de construire une autre Europe c’est justement parce ce qu’ils remettent en causes le fond de ces traités. C’est à dire la libre concurrence, l’austérité à vie et l’indépendance de la Banque européenne. Il remettent aussi en cause la nature démocratique de la construction européenne.

                              Posez vous un peu la question, l’Europe peut elle exister sans la France ? Non évidemment non.
                              Donc il existe des marges de manœuvre a des représentants de la France qui auraient pour mandat du peuple de refuser l’application des traités précédents.

                              Comme pour la Grande Bretagne actuellement, La France peut se construire un positionnement particulier.

                              De plus nul doute que cela donnerait des idées à d’autres peuples européens qui vivent les mêmes souffrances que nous.

                              Mais effectivement il faut une majorité politique en France qui veuille remettre en cause les privilèges que se sont fait octroyer par nos dirigeants depuis 30 ans, ceux que tu appelles les lobbys européens et que personnellement, j’appelle les capitalistes.

                              Mais ce problème est identique même si la France se retirait de l’Europe. D’ou la supercherie des Le Pen.


                            • bertin 22 décembre 2012 12:47

                               

                               Le FDG devrait insister un peu plus sur des propositions concrètes telles la hausse du SMIC, le salaire étudiant, la hausse du RSA, la semaine de 32 heures, le rétablissement des libertés et la lutte contre le MIn Control, plutôt que de parler pour ne rien dire.

                              Pour gagner des électeurs il faut marteler ses propositions sans relâche, comme Marchais et Le Pen et non pas ennuyer le public avec des débats politiciens.


                              • Michel P 27 décembre 2012 18:47

                                Globalement en accord avec cet article, qui a le mérite de montrer que les différences entre les forces du Fdg ne sont que relative à une expression différenciée. Cependant, la fin est en contradiction avec le début, en voulant trancher le débat.

                                Devons nous être opposant ? Cela voudrait dire que quelque soit le dossier nous nous opposerions.
                                Personnellement ce n’est pas mon opinion. Sur un certain nombre de sujets je peux penser qu’il existe une légère avancée par exemple je ne partage pas l’idée qu’il faille réduire le nombre de fonctionnaires, mais je suis pour que des postes soient créer dans l’éducation nationale.
                                Je souhaiterai une refonte de la progressivité de l’impôt sur les revenus, avec une taxation à 100% au dessus d’un certain seuil, mais je ne crache pas sur la mise en place des 75%.

                                Dans ces cas précis Le vote contre n’est pas forcément la panacée, l’abstention est à mes yeux plus adaptée.

                                Dans le cas du mariage pour tous, je voterai pour, même si la PMA ne faisait pas partie du lot.
                                Je ne suis donc pas un opposant par principe à ce gouvernement, puisque je ne suis pas contre tout ce qu’il fait.

                                Cependant je poursuis la bataille pour montrer l’insuffisance des mesures prises, voir je combat idéologiquement l’orientation globale de capitulation qu’il imprime à la politique de notre pays (TSCG, Arcelor Mittal, Crédit d’impôt etc...) et surtout je continue à montrer qu’une alternative crédible à cette capitulation existe.

                                Nous ne devons aucune solidarité, puisque nous ne sommes pas dans la majorité gouvernementale.

                                Il a toujours existé deux courants à gauche, un d’aménagement du système et l’autre de transformation du système. Pour le moment, le courant d’adaptation est majoritaire dans la gauche.

                                Devrais-je renoncer à ce que d’autres forces, écologistes, associatives, syndicales voir socialistes nous rejoignent sur un ou plusieurs sujets ou mieux sur la cohérence anti-libérale de notre projet.

                                Bien évidemment non, puisque du rapport de force dans cette gauche dépendra l’orientation de la gauche en générale.

                                Nous sommes dans une situation inédite, qui nécessite un positionnement inédit. Un parti de gauche au gouvernement qui mène en gros une politique pro libérale et en même temps un regroupement de forces de gauches, indépendantes de cette politique gouvernementale et qui peut proposer une politique alternative anti-libérale.

                                Nous soutenons ce qui va dans le bon sens, nous critiquons et combattons ce qui doit l’être, c’est à dire les solutions des milieux patronaux et financiers, 

                                Restons les adversaires farouches, de toutes les politiques de droites et d’ extrème droite.
                                Gagnons à ce que les électeurs de gauches les rejettent y compris lorsqu’elles sont portées par des gens de gauche, accompagnons leur prise de conscience.

                                Sommes nous des opposants de gauche ? certainement pas, mais de gauche indéniablement.

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