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Accueil du site > Actualités > Politique > Il n’y a pas de crise de l’euro !

Il n’y a pas de crise de l’euro !

Nous avons un euro fort, alors des politiques crient dessus ! Nous aurions un euro faible, des politiques, généralement les mêmes, crieraient aussi dessus ! Un peu comme s’ils devaient absolument trouver un bouc émissaire à leurs tourments d’égocentriques.
 
Pourtant, aucun d’eux ne peut se prévaloir que l’Europe a une monnaie trop forte, pour s’excuser de son incapacité à gouverner. Pour s’excuser aussi de son incompétence à ne pas voir ses promesses se réaliser alors qu’elles avaient été imaginées, non pas pour être réalisées, mais juste pour lui permettre d’être élu !
 
Alors, beaucoup récoltent aujourd’hui et en temps de crise, l’ivraie qu’ils ont semée hier. Par beau temps, personne ne se serait aperçu de l’incompétence de quelques uns, voire de leur ignorance des grands problèmes macroéconomiques qui structurent aujourd’hui une planète largement globalisée. Oui, notre planète est mondialisée et c’est un fait ! Dire qu’on pourrait revenir en arrière, comme le prétendent certains pour résoudre les problèmes du monde, serait un pur mensonge, et d’une incompétence doublée d’ignorance aux seules fins de populisme démagogique.
 
Souvenons-nous : l’euro a été imaginé et mis en place, car nous Européens, en avions assez d’avoir à dévaluer nos monnaies tous les 3 ou 4 ans. Nous en avions aussi assez de l’inflation et des dévaluations qui appauvrissaient les pauvres et enrichissaient les riches. Nous en avions assez de voir des pays partenaires faire des dévaluations compétitives pour relancer leurs industries moribondes ou leur agriculture. Souvenons-nous des 3 dévaluations italiennes, des 4 espagnoles, etc. des années 1980 et 1990 (Source BdF). Souvenons-nous aussi des 4 dévaluations du franc français dans les années 1980 (Source BdF) ! Souvenons-nous du tournis que cela donnait à nos entreprises d’exportation et d’importation.
 
Souvenons-nous… que l’Allemagne, elle, a eu à réévaluer 6 fois le deutschemark depuis 1980 (Source BdF). Contrainte et forcée de le faire, car les monnaies de ses partenaires étaient trop faibles. Oui, quand une monnaie dévalue par rapport à une autre, c’est comme si l’autre était réévaluée. Voilà pourquoi l’Allemagne est devenue une puissance forte, grâce à un mark fort ! La première puissance exportatrice mondiale. Voilà comment on gagne avec l’aide d’une monnaie forte et non l’inverse !
 
Alors, quid de l’incompétence de nos politiques, mêlée parfois de malhonnêteté intellectuelle ?
 
Souvenons-nous de la Grèce ! Ce n’est pas à cause de l’euro fort que ce pays a été au bord du gouffre. C’est la crise d’un gouvernement mafieux qui a maquillé les comptes de son pays pour pouvoir avoir accès à la récompense suprême : être dans l’euro. La monnaie que tout le monde recherche. Et peut-être, au passage, enrichir quelques personnalités grecques… ?
 
Bilan de cette incompétence mêlée de malhonnêteté : un déficit budgétaire énorme et impossible à financer avec les seules ressources du peuple grec.
 
Souvenons-nous de l’Irlande ! Ce n’est pas non plus une crise de l’euro fort ! Ce n’est pas non plus une crise des banques ! C’est la crise d’un gouvernement qui a fait du dumping fiscal sa marque de fabrique, amenant le pays à croire que tout y était possible en ne payant quasiment plus d’impôt.
 
Bilan de cette incompétence mêlée d’irresponsabilité : la politique budgétaire de l’Irlande creuse ses propres déficits, car l’impôt excessivement faible ne rentre pas, alors que les dépenses continuent d’augmenter durant la crise économique et sociale.
 
Souvenons-nous aussi de la France ! Ou plutôt, espérons que l’euro fort va nous sauver de l’inconséquence et de l’immaturité du pouvoir ne place. Souvenons-nous qu’en juillet 2007, la France votait la loi TEPA qui creusait le déficit public de 25 milliards d’euros par an, alors que ce même pouvoir déclarait déjà que la France était, à cette même époque, en faillite (discours de Fillon). Souvenons-nous, quelques mois après où la ministre Lagarde, pourtant ministre des finances, déclarait en 2008 que la France se portait bien…
 
C’est quand même du m’importe quoi !
 
Alors, comme Bush l’a fait avec l’Irak, dont il accusait le chien (Saddam) d’avoir la rage pour pouvoir le bombarder… et bien nous, on accuse l’euro d’avoir creusé notre déficit budgétaire. De nous être trompés à cause de lui, sur la loi TEPA, sur les heures supplémentaires, sur le bouclier fiscal, sur l’ISF, bref sur un peu tout et n’importe quoi.
 
Fort de cela, dans quelques mois, le pouvoir français dira qu’il n’a pas pu tenir ses promesses à cause de la crise et d’un euro trop fort. Alors, pour se faire pardonner, ce même pouvoir, fera de nouvelles promesses. Gageons que beaucoup d’entre-nous y croirons encore et s’y laisseront prendre.
 
Mais, gageons surtout, que les oiseaux de mauvais augure, ceux qui attisent le spectre du grand soir, d’extrême droite comme d’extrême gauche, et qui prônent pour cela : le retour au franc, la sortie de l’Union européenne et le financement de nos déficits abyssaux par la planche à billets d’une Banque de France enfin retrouvée et dépendante bien sûr du pouvoir politique, ne s’engagent pas aussi à corps perdu dans une kyrielle de promesses. Promesses auxquelles ils rajouteront sans sourciller : la fermeture des frontières pour les marchandises venues d’Asie, le doublement du SMIC, l’interdiction des licenciements, quelques nationalisations, etc. Bref, le repli sur soi ! D’ailleurs, beaucoup d’entre eux, même parmi les souverainistes, de droite comme de gauche, ne se privent pas d’avancer que l’URSS n’a pas connu la crise de 1929. Exact, car 1929 a été une crise du capitalisme et des pays industrialisés − non l’inverse, qui aboutira à l’éclatement de l’Empire russe dès 1989. L’URSS a donc largement était épargnée. Comme sont épargnées aujourd’hui les banques de la Corée du Nord, de la Birmanie et de Cuba, notamment. Les exemples de ce type ne sont évidement pas la panacée pour valider l’idée qui voudrait qu’on jette le bébé nommé "euro", avec l’eau du bain nommée "Union européenne" !
 
A cet égard, il n’y aurait, à notre sens, qu’une seule panacée, celle au service des hommes ou des femmes politiques qui l’auraient promise. N’en doutons pas un seul instant ! Il n’y a pas d’exemple contraire, sauf peut-être celui du malheureux Jospin. On sait bien où sa compétence et son honnêteté en tous genres, l’ont conduit. A être doublé par Le Pen, le 21 avril 2002 !
 
Non, il n’y a vraiment aucune crise de l’euro ! Ni même de la BCE ! 
 
Mais, ne dormons pas pour autant sur nos deux oreilles, car il y a effectivement bien une crise. Celle du politique, en termes de compétence et d’éthique, tout simplement. Et, elle peut être bigrement dangereuse celle-ci, si on y prend garde !

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16 réactions à cet article    


  • Natariege 9 décembre 2010 10:00

    A l’ auteur,

    Ceci n’est qu’un point de vue, celui d’une personne du bon coté de la barrière.
    L’ euro est une monnaie faite pour les banques et non pour la population.
    Le but de l’euro et de maîtriser l’inflation. (ne pas faire tourner les planches à billets) par conséquence le couple qui achette un logement est condamné à manger des pates pendant 20ans, et se faire plasir en achettant des produits de mauvaises qualités (importation) pour faire comme à laTV.
    Le system dans lequel nous vivons est basé sur la croissance. tout le français et europeens sont équippés, voir sur-équippés.
    La seul croissance qu’on nous promet c’est des gadgets chinois, ou des aides aux personnes agées.
    En bref si vous vouler de la croissance, il faut détruire pour reconstruire ex :prime à la casse, obsolescence progammé, et aussi la guerre.
    Et je pense que la guerre est déja dans les tuyaux de nos grands stratèges du nouvel ordre mondial.


    • Thierry LEITZ 9 décembre 2010 11:09

      Toujours bon d’entendre un son différent du bruit anti-euro qui agglomère toutes sortes de colères...

      Si la monnaie est un outil (d’échange, de mesure et de consevation de valeur), l’euro en est un aussi. L’Euro a des avantages pour les riches, les voyageurs et les entrepreneurs internationaux, il a des inconvénients pour d’autres, mais ne serait-ce pas le cas aussi avec une monnaie nationale ?

      Un outil reste un outil, la question n’est-elle pas plutôt de savoir ce qu’on en fait  ?

      Le problème est donc plutôt politique, savoir :
      - à quelles règles contraignantes obéit la monnaie ? (et non la monnaie elle-même.)
      - quels buts prioritaires à la politique monétaire ?
      - quel usage des fonds publics favorise une croissance suffisante et bien répartie ?

      Cela nous renvoie à la question essentielle des inégalités et des règles nécessaires qu’il faudrait instaurer pour les combattre.

      L’Euro n’est pas la cause des déficits, mais plutôt les choix politiques faits depuis 30 ans :
      - la loi de 1973 qui privatise le financement des déficits publics
      - la gabegie monstrueuse du trafic d’armes dans lequel se vautre la RF depuis les années 1960, et dont le caractère honteux éclate à l’analyse des récents scandales (Mouette, Agosta, Sawari II...)
      - la guerre aux recettes publiques via les cadeaux électoraux et l’évasion fiscale
      - etc...

      Mais on préfère parler de la neige ou de la « sortie » de l’Euro... Bof... smiley




      • kiouty 9 décembre 2010 11:29

        Mais le problème, ce n’est pas un euro fort ou faible, mais fondamentalement que l’Europe est bien incapable de maitriser la force de l’Euro, alors que les américains et les chinois ont EUX le controle de leur monnaie et que l’Europe morfle sans pouvoir réagir, à cause précisément du carcan de la monnaie unique, qui lie rigidement les intérêts totalement divergents d’une quinzaine de pays.


        • civis1 civis1 9 décembre 2010 13:39

          Il n’y a pas de crise de l’Euro ? 

          En tout cas il y a une crise des principes fondateurs de la république : 





        • kiouty 9 décembre 2010 11:37

          C’est la crise d’un gouvernement qui a fait du dumping fiscal sa marque de fabrique, amenant le pays à croire que tout y était possible en ne payant quasiment plus d’impôt.

          Oui, complètement, et tout-a-fait conformément aux souhaits des banquiers, des patrons, bref, de tous ceux qui décident vraiment, les cinglés ultra-libéraux quoi. Voila le résultat.


          • kiouty 9 décembre 2010 11:42

            Non mais c’est de la propagande ce billet, il fait exactement ce qu’il dénonce : trouver un bouc émissaire (en l’occurrence les poitliques) pour justifier les résultats désastreux de ce capitalisme actionnarial basé sur la finance et le libre-échange et qui mène à la baisse généralisée des salaires et dont l’euro est précisément le symbole.

            Monsieur, sachez que les politiques ont fait exactement tout ce que demandaient les patrons et les financiers : privatiser, déréguler et dimuner drastiquement les dépenses publiques. Et on voit ou ca nous mène.


            • kéké02360 9 décembre 2010 13:49

              Quoiqu’il en soit pour les peuples d’euope , il est urgent de sortir de l’euro et de l’europe ....

              Continuons le Bank run à cause de çà :

              deux pages diponibles :

              http://www.mediapart.fr/article/offert/32bea9e8352c9e40470fff1f2752266f 

              bonne lecture smiley


              • Cocasse cocasse 9 décembre 2010 13:53

                Tant que l’euro ou quelque monnaie que ce soit sera privatisée, et que notre état sera obligé d’emprunter sur les marchés financiers contre intérêts, rien de bon ne pourra se faire, quelque soit la ligne politique.


                • katalizeur 9 décembre 2010 16:52

                  vraimant... ? i l n’y a pas de problemes....

                  enfin je suis definitivement rassuré.......

                  mais...c’est quoi-là ce tic....tac....tic...tac ?


                  • katalizeur 9 décembre 2010 17:40

                    «  »« Ai-je loupé quelque chose ? »«  »

                    oui.....le coup de torchon sur la dette.... ; coup de torchon sur la loi pompadour-gisdar- rhotmachin...

                    là ou je suis d’accord avec toi, avant que tu ne postes de reponse, ce n’est pas demain la veille...çà , c’est vrai.......

                    il faudra aller aux combats, combats tres durs mais rassures toi pour le moment nous n’en sommes qu’aux preliminaires : les insultes par medias interposés....mais le process suit son court.....


                  • bumpdat 9 décembre 2010 17:29

                    La crise actuelle n’est pas dû à l’Euro en tant que tel,

                    mais a l’endettement excessif de certains états européens dont les économies sont liées aux autres par l’Euro, et qui crée une solidarité de fait entre les pays européens...

                    Donc nos dirigeants ont choisi de créer un fonds de stabilité, de demander l’aide extérieure du FMI dans le seul but de protéger l’Euro et les banques européennes.

                    Vous occultez ainsi le coeur du problème.


                    • katalizeur 9 décembre 2010 18:09

                      «  »« La crise actuelle n’est pas dû à l’Euro en tant que tel, »« 

                      si mon cher,la crise est du a l’euro pour une grande partie ...mais pas seulement c’est vrai...

                       »«  »Donc nos dirigeants ont choisi de créer un fonds de stabilité, de demander l’aide extérieure du FMI dans le seul but de protéger l’Euro et les banques européennes.«  »"

                      le coeur du probleme si vous me le permetez c’est pourquoi une telle politique ???

                      , alors qu’un enfant de dix ans sait qu’ils ne sauveront ni l’un , ni l’autres..... ( d’ailleur ils ne cherchent a sauver ni l’euro, ni les banques en verité....)

                      debut d’explication : ils ont allumés la meche ( meche lente ) avec une banque lehmann brother....qui aurait pu etre maintenu avec une poignet de dollars.....pendant que le temps de cerveau disponible des peuples est occupé a blablatter sur la crise ( comme nous faisont ici meme).....les maffieux et leurs sbires nous depouillent...de tout....meme notre eau ; et bientot meme notre air......


                    • katalizeur 9 décembre 2010 18:31

                      juste quelques chiffres etonnant :

                      actif de BNP -PARIS BAS > au PNB de notre douce France...(2067 millards d’euros)

                      montant de depots toutes banques confondus...265 millards d’euros , dont seulemet 25/26 millards de depot des particuliers....

                      donc les banques ont vraiment eu peur du BANKRUN du 7/12......je suis sur que cela en aurait touché une , mais cela n’aurait certainement pas effleuré l’autre et en y mettant 100% DE LA POPULACE

                      moi j’ai pris une bonne resolution...je retourne avec la majorité....ce soir je rallume la télé pour le 20h de TF(haine) , commande des pizzas, du fola-foula, et je fini la soirée avec khol lanta ou diner parfait....et je veilleai jusqu’a matin bonheur avec l’autre imbecile dont je me rappelle plus le nom....si vus savez celui qui presente l’emission entouré de fille a gros michons...


                    • bumpdat 10 décembre 2010 16:13

                      @ Katalyzeur

                      je suis totalement d’accord, tous les éléments sont en place pour la destruction des états-nations en Europe et en Amérique...

                      Mais pas besoin d’aller aussi loin pour contredire l’auteur de cet article affligeant...


                    • BA 9 décembre 2010 23:49

                      Jeudi 9 décembre 2010 :

                      La Banque du Canada est inquiète pour l’économie.

                      Une nouvelle crise économique et financière mondiale est de plus en plus probable et les Canadiens ne seront pas nécessairement bien placés pour y faire face, prévient la Banque du Canada.

                      Dans l’édition de décembre de sa Revue du système financier, présentée jeudi 9 décembre, la banque centrale soutient que les problèmes de dettes en Europe se sont tellement aggravés depuis juin qu’ils présentent maintenant un risque pour le système financier canadien.

                      http://lapresseaffaires.cyberpresse.ca/economie/macro-economie/201012/09/01-4350806-la-banque-du-canada-est-inquiete-pour-leconomie.php

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