JE SUIS CHARLIE (ou pas)
Qui n’a pas été saisi d’effroi face aux tueries de Charlie Hebdo et de l’Hypercasher le 7 janvier 2015 ?
Qui ne s’est pas spontanément levé pour condamner unanimement la folie djihadiste ?
Qui n’a pas immédiatement mis son sticker JE SUIS CHARLIE sur son profil Facebook pour défendre la liberté d’expression et la démocratie outragée ?
Qui ne s’est pas joint, physiquement ou en pensée, aux 4 millions de manifestants lors des marches républicaines du 11 janvier ?
Presqu’immédiatement, un cri a retentit, comme pour conjurer une surenchère de l’absurde, convoquer la vertu sur les cadavres fumants des victimes. On va vu se dresser ce rempart inquiet contre tout esprit de vengeance, contre toute tentation de division mortifère, ce slogan brandi tel un cordon sanitaire pour protéger d’innocentes victimes : PAS D’AMALGAME !
Pas question de confondre Islam et islamisme. Pas question de désigner l’Islam, a fortiori les musulmans, comme responsables ou complices de telles abominations. Quand bien même la majorité des musulmans seraient restés coupablement silencieux au lieu de dénoncer clairement ces attentats commis au nom de leur religion.
On a alors inventé un mythe : l’islamisme, ça n’est pas l’Islam. Ça n’a rien à voir avec l’Islam. Sans vouloir reconnaître que ce que l’Occident désigne depuis un peu plus d’un siècle sous le terme d’islamisme n’est rien d’autre que l’acception la plus radicale de l’Islam selon une lecture littérale du Coran. Et que cette composante extrême, belliqueuse, conquérante, intransigeante, violente, existe au sein de l’Islam depuis ces débuts, tantôt majoritaire, tantôt minoritaire.
Il ne sert à rien de vouloir l’ostraciser comme un ersatz obscène, de la désigner comme un monstre jailli des ténèbres, d’en faire une excroissance minoritaire, une hérésie qui n’aurait rien à voir avec la vraie religion orthodoxe de paix et d’amour que serait l’Islam. Et ce afin d’absoudre toute une communauté de toute collusion avec la Bête immonde. Le répéter comme un mantra ne fait que donner corps à une chimère, un fantasme.
Les musulmans, eux, savent très bien que l’islamisme n’est pas venu par hasard, que ça n’est pas une secte dissidente, qu’il s’inscrit au contraire dans une continuité historique et théologique avec un certain courant de l’Islam. Ils le savent d’autant mieux que c’est précisément cette frange radicale qui exerce aujourd’hui le pouvoir, politique et religieux, ou du moins le contrôle, dans à peu près tous les pays musulmans dans le monde. Et qu’elle est la cause de bien des drames et des violences dont les musulmans sont les premières victimes.
Ils savent très bien que les mosquées françaises sont gangrénées par cette lèpre, parfois avec la complicité des autorités françaises. Ils savent très bien qu’une part grandissante des jeunes, sujets à la déshérence ou au dépit face à une société dans laquelle ils disent ne pas se reconnaître, sont séduits par ces sirènes islamistes qui leur redonnent une fierté, un supplément d’âme.
Pour tout esprit occidental pétri d’ouverture et de générosité, ces attentats de Charlie sont une horreur, pas tant par la singularité objective de leur caractère barbare – on a vu depuis la guerre d’autres attentats et d’autres massacres perpétrés sur notre sol – mais parce qu’ils prétendent venger un affront qui n’en est pas un.
En effet jamais les caricaturistes de Charlie Hebdo n’ont eu pour intention de tourner en dérision l’Islam lui-même ou la figure du Prophète. Ce que ces caricatures dénonçaient en revanche clairement, c’est l’instrumentalisation d’une religion et de son fondateur par les terroristes. Ce que ces terroristes ont parfaitement compris, eux qui prétendent représenter l’Islam véritable.
La question du blasphème est à la fois importante et secondaire. Car oui, dans une démocratie laïque on a le droit de critiquer une religion et d’en donner une interprétation qui peut être considérée par les croyants comme un blasphème.
C’est surtout important parce que décréter qu’une idée est blasphématoire, et donc interdite et sujette à condamnation, c’est enfermer tout discours sur la vérité dans les murailles étroites du dogme, sanctionner la raison et le libre arbitre. Or toute vérité est relative et procède du consensus, donc de la confrontation des opinions.
Or c’est précisément contre ce relativisme que l’Islam s’est élevé dès ses débuts. En exigeant de tous et en toutes circonstances une soumission absolue à la Révélation dont il se dit dépositaire. Pour les plus ouverts, cela n’empêche pas l’exercice de la Raison. Mais cette Raison doit toujours avoir pour finalité d’approfondir la connaissance de Dieu, dont la supériorité demeure incontestable.
Victor Malka, l’avocat de Charlie Hebdo lors du procès qui se déroule aujourd’hui, publie aujourd’hui une plaidoirie dans laquelle il tente d’opposer deux visions de l’Islam : celle de l’Âge d’or ou l’Islam des Lumières, représenté par le Califat abbasside de Bagdad, et celle d’un Islam obscurantiste présent dès l’origine, représenté par le courant hanbalite et ses filiations, wahhabisme, salafisme, Frères musulmans, khomeynisme…
Cette distinction est juste, elle correspond à une réalité historique, du moins retranscrite par les historiens musulmans ou européens de l’Islam. Elle est louable, car elle entend redonner à l’Islam jugé « authentique » ses lettres de noblesse. Mais elle est en partie fausse, car elle ne correspond pas à la réalité contemporaine. Elle ne fait qu’entretenir une nostalgie chez certains esprits pétris d’orientalisme, et un mythe pour certains musulmans qui se réfèrent à un Âge d’or plus ou moins mythique de l’Islam.
S’agissant par exemple du Royaume d’Al Andalus, point focal de dévotion chez les partisans des Lumières de l’Islam, sa description comme un Eden de culture, de civilisation, d’érudition, de raffinement et de tolérance relève essentiellement du mythe, à en croire les plus grands historiens contemporains spécialistes de l’Andalousie comme Serafin Fanjul, qui décrit les Omeyades d’Andalousie comme des êtres incultes, analphabètes et barbares, dont le rayonnement ne tenait qu’aux savants, érudits, philosophes et artistes dhimmis qu’ils avaient attirés dans leur royaume.
La référence à un Âge d’or de l’Islam sert aujourd’hui essentiellement à gommer les horreurs produites par l’Islam contemporain, à atténuer la honte et la culpabilité qu’elle génère chez les musulmans de bonne foi, en laissant croire que cet âge d’or existe toujours dans les faits, alors qu’il n’existe plus que dans les livres et les musées.
La vérité que les musulmans eux-mêmes et ceux qui les défendent au nom du Pas d’amalgame ! peinent à admettre, c’est que l’Islam est entré depuis longtemps dans une profonde décadence, et même dans un âge des Ténèbres. On pourrait faire remonter cette décadence aux tout premiers siècles de l’Islam, et l’interdiction faite par les théologiens musulmans de toute interprétation du Coran. En fermant le verbe à toute interprétation, cette tendance condamne les esprits religieux à s’enfermer dans un dogmatisme jaloux imperméable aux évolutions du monde, et donc à sa réalité et à son actualité.
Fermeture à toute sensibilité, aux joies sensuelles ou mondaines, au plaisir, à la musique, aux envolées de l’esprit. Et développement schizophrène d’une fascination parallèle pour les joies d’un hypothétique paradis à venir, promis aux seuls fidèles. Ce fossé est la matrice de la perversion et de la haine viscérale entretenue envers ceux qui cultivent les joies de l’ici-bas, et ceux prétendument vertueux qui font mine d’y renoncer dans une mortification fière et ascétique, en se grisant des grâces qui leur sont réservées dans le monde futur.
L’Occident et son matérialisme hédoniste, son idéal libertaire, égalitaire, émancipateur, constituent pour ces puritains un scandale absolu. D’autant plus inacceptable qu’il impose son hégémonisme politique et idéologique sur le monde. Notamment sur les pays musulmans des empires déchus, découpés, colonisés ou vassalisés.
La matrice de l’islamisme, son succès auprès des jeunes musulmans désœuvrés ne tient pas à sa doctrine, à la force de son message d’un point de vue religieux, théologique ou politique, mais au ressentiment qui l’imprègne, retourné en fierté.
C’est tout le drame de JE SUIS CHARLIE. On ne combat pas une telle idéologie avec des bons sentiments, en agitant des droits de l’homme auxquels on ne croit plus vraiment ou que la réalité dément, encore moins la liberté d’expression ou le droit au blasphème.
Quant au PAS D’AMALGAME, c’est une aubaine pour d’autres légions de l’islamisme, comme les Frères musulmans. Lesquels renoncent en théorie au djihad armé et à l’usage de la violence, pour conquérir esprits et territoires par la subversion. Elle offre même des cohortes de nouvelles recrues potentielles parmi tous ceux qui ne se reconnaissent ni dans cet Islam qui préfère les kalachnikovs aux envolées du Coran, ni dans l’hypocrisie du paradis occidental. Désormais il y a toute un éventail de possibilités licites pour s’affirmer en tant que musulman sans être assimilé à un terroriste. Ce à quoi s’applique méthodiquement et avec succès le marketing frériste.
Quant à la France, elle s’est enfermée depuis sept ans dans cette identité JE SUIS CHARLIE. C’est-à-dire dans un statut d’éternelle victime. Les attentats se succédés, puis les commémorations interminables. On a déclaré la guerre à Daesh. On l’a en principe gagnée. Après avoir enregistré des records de ventes d’armes grâce à ce show-room grandeur nature que fut la guerre en Irak, on a surtout renoncé à combattre les djihadistes là où ils s’étaient déplacés : au Sahel.
Ce qu’on a surtout refusé de voir, c’est qu’il ne suffisait pas de répéter sans fin JE SUIS CHARLIE pour remettre la France sur ses rails et régler son compte à l’hydre islamiste. Cette grande mise en scène fascinatoire autour du chapelet d’attentats islamistes qui ont frappé la France, suivie d’exhortations à faire front contre l’ennemi, a surtout servi à mobiliser et manipuler les esprits. Tout comme, avec le Covid et la crise sanitaire depuis 2020, on s’est appliqué à les occuper d’une autre façon.
Une façon habile de dissimuler derrière des périls montés en épingle et un faux unanimisme de circonstance des enjeux beaucoup plus essentiels, comme le délitement total du corps social et de la nation, déchiquetées par les communautarismes, les identitarismes, l’individualisme, la peur de l’autre, la suspicion et le ressentiment mimétiques.
JE SUIS CHARLIE a donné lieu à d’innombrables avatars, chaque catastrophe ici ou là donnant lieu à une réappropriation victimaire et à une mise en scène de la compassion. Comme s’il suffisait de se déclarer solidaire du malheur d’autrui pour communier dans une même ferveur unitaire.
Il y a quelque chose de franchement pathétique et ridicule dans cette injonction à se conformer dans un exhibitionnisme compassionnel. Car plus on se déclare solidaire de victimes à l’autre bout de la planète, plus on demeure objectivement insensible à ce qui se passe en bas de chez nous. Ce conformisme imposé dans l’adhésion à des causes victimaires sert de succédané à une conscience autonome et personnelle. Et d’édulcorant à la culpabilité et à l’angoisse que son absence génère. Incapables d’être par nous-mêmes, nous déclarons JE SUIS CECI ou CELA en fonction de la fluctuation des causes en vogue à la Bourse des valeurs.
Et cette inflation de causes contribue à l’archipélisation des consciences : plus en communie de façon artificielle dans ces slogans imposés, et plus on s’éloigne en vérité les uns des autres. Plus on se distancie de soi-même, de ses vraies émotions, de ses vraies convictions, de ses vraies indignations. Et plus on perd le contact avec ses vraies attachements, comme des radeaux à la dérive.
On notera que depuis le Covid plus personne ne prétend afficher JE SUIS CECI ou CELA. Soit que la répétition de la formule en a épuisé l’efficacité, soit que nous sommes tout simplement devenus incapables de nous affirmer, même de façon factice, en tant qu’être ceci ou cela. Nous sommes passés de l’être par procuration, avec une conscience patchée sur le front, à la simple survie. Survivre au Covid, à l’hécatombe vaccinale (mais il ne faut pas le dire…), à la culpabilité qu’elle engendre (pour les vaccinés), aux restrictions énergétiques, à l’hyperinflation et au spectre de la paupérisation, à la 3e guerre mondiale qui se profile, voilà les seuls objectifs auxquels on s’assigne.
Finalement, que reste-t-il en 2023 de cet esprit Charlie ? Pas grand-chose, sinon un mythe. La liberté de conscience, la liberté de la presse et la liberté d’expression ? Comme la plupart des libertés constitutionnelles les plus essentielles, elles ont abondamment été saccagées depuis cette dictature sanitaire qui ne dit pas son nom imposée au motif de lutter contre l’épidémie de Covid. Les médias mainstream, tous propriété de riches milliardaires mécènes du régime, récitent inlassablement le même credo et servent d’armes de propagande. Qu’il s’agisse du Covid, de l’Ukraine, de l’Europe, de la crise énergétique ou climatique : autant de thèmes orientés selon les arcanes de l’ingénierie sociale. Les médias indépendants sont surveillés, harcelés, censurés, parfois interdits, les journalistes subissent des pressions inédites en « démocratie », certains sont même arrêtés de façon arbitraire. Pire encore pour les scientifiques ou les médecins dissidents. Quant aux individus, leurs moindres états d’âme sur les réseaux sociaux sont analysés, soupesés, évalués, les propos déviants traqués, leurs auteurs priés de s’amender.
La France de Macron n’a plus rien à envier à l’URSS de Staline. Officiellement la liberté de conscience et de culte existe toujours, mais gare à ceux qui oseraient mettre en cause les dogmes imposés par la religion d’Etat, par la technoscience toute puissante, ou les professions de foi assénées par le clergé médiatique. Les hérétiques sont excommuniés, déclarés dangers pour la société, sous-citoyens, leurs droits suspendus, ils sont chassés de leur chaire, de leur emploi, voués à l’indignité et à l’opprobre. Bien peu osent résister à ces injonctions à une conformité idéologique et dogmatique de plus en plus étroite.
Si seulement nos beaux esprits, gardiens d’un temple vide, au lieu de commémorer JE SUIS CHARLIE s’appliquaient à en actualiser le sens ! Pour huit journalistes de Charlie Hebdo assassinés en janvier 2015 au nom de l’Islam, combien de journalistes attachés à cette même liberté d’expression ont-ils été depuis condamnés à une mort symbolique pour avoir osé révéler les mensonges de la dictature sanitaire ? Pourtant ces victimes d’un pouvoir tout aussi arbitraire et totalitaire, quoique bien plus subtil dans sa barbarie, n’ont jamais eu l’honneur d’un hommage national. Leurs noms ne figurent sur aucune stèle. Et personne n’est allé manifester Place de la République derrière 60 chefs d’Etat pour témoigner sa solidarité ou venger leur mort.
Quant à l’islamisme en France, il a objectivement progressé, sous une forme rampante de plus en plus visible et décomplexée. Aujourd’hui une majorité de jeunes musulmans estiment que les lois de la charia doivent prévaloir sur celles de la République. Le pouvoir fait mine de lutter contre le séparatisme, en n’osant même plus nommer l’ennemi, mais conserve le même laxisme coupable à l’égard de la mouvance islamiste. Malgré quelques rares affaires montées en exergue, la majorité des mosquées islamistes n’ont pas été fermées. La plupart des imams radicaux n’ont pas été expulsés, ils ont fait des petits. Les territoires perdus de la République, ces zones de non-droit aux mains des maffias islamistes, où règnent le trafic d’armes, de drogue et la violence arbitraire, auraient dû logiquement être démantelés, fût-ce par l’armée. Ils continuent de proliférer. Les milliers d’école et d’associations islamistes dans les quartiers auraient dû être dissoutes. Elles bénéficient toujours des subsides de l’Etat. Et de mécènes choyés par le régime, comme le Qatar.
Tout compte fait, le paravent de CHARLIE n’est qu’un enfumage pour occuper les esprits et faire oublier les vrais problèmes. Pendant que les moutons bêlent JE SUIS CHARLIE, en pensant faire partie du le camp du Bien et du Progrès, ils sont incapables réfléchir. En sont-ils d’ailleurs capables ?
Il y a aujourd’hui d’autres paravents commodes pour canaliser le ressentiment de la Plèbe : Poutine, qui fait figure de grand méchant loup et d’unique responsable de tous les maux dont souffrent les gueux. Le prix de l’électricité a été multiplié par 10, les boulangeries et petits commerces sont condamnés à mourir, les foyers à survivre grâce aux boucliers tarifaires de l’Etat. Mais bien sûr c’est la faute à Poutine et à sa méchante guerre, dans laquelle ni l’Amérique, ni l’OTAN, ni l’Union européenne n’ont aucune responsabilité, sinon celle d’aider le peuple ukrainien à tenir tête à l’envahisseur. Ce n’est pas la faute à l’oligarchie financière qui se régale de ce chaos organisé, au Forum économique mondial, à Klaus Schwab et son Great Reset, et ses valeureux Global Leaders comme Macron, Biden, van der Leyen, Olaf Scholtz, Sunak et autres qui appliquent sagement cette politique inique.
Et il ne faut surtout pas rappeler que cet islamisme pas d’amalgame, que l’Occident vertueux combat officiellement au nom de la démocratie, est en grande partie l’une de ses créations les plus abouties. N’est-ce pas en effet l’Amérique qui dès les années 1950 a instrumentalisé à des fins stratégiques des groupes djihadistes, notamment pour contingenter l’expansionnisme soviétique ? Puis en soutenant les Moudjahidin pour combattre l’URSS durant la guerre d’Afghanistan, ce qui conduira à la création d’Al Qaeda, sous l’impulsion d’un certain Oussama Ben Laden. Grâce notamment à la CIA, ou à ses instructeurs militaires, l’Amérique a aussi méthodiquement financé, formé, encadré les cadres de Daesh, afin de déstabiliser la région en s’en assurer le contrôle contre son rival russe.
Mais comme chacun sait les masses n’entendent rien à la stratégie. Laquelle se moque éperdument de la morale comme des grands principes. Il leur faut des histoires simples, avec des bons et des méchants. Surtout des méchants, sur qui projeter leurs rancœurs et frustrations.
Au final JE SUIS CHARLIE, comme aujourd’hui le sticker JE SUIS VACCINE, aura été l’une des plus grandes arnaques éthiques peaufinées par les agences d’ingénierie sociale comme McKinsey. Un supplément d’âme, un vaccin contre la conscience. Comme si la liberté de conscience, c’était de ne pas en avoir. La liberté de conscience version Charlie, c’est l’état évanescent d’une conscience orpheline, déracinée, en apesanteur, qui se fixe sur des pôles d’expression au gré des vents dominants, vibre au même rythme que d’autres, tout aussi impersonnelles, et se sent alors miraculeusement exister, croyant trouver un sens à ce sur quoi elle n’a pas prise.
Peut-être en ces temps d’extrême confusion serait-il nécessaire d’instaurer non pas une liberté de conscience mais le devoir de conscience. Car être, ce n’est pas être ceci ou cela, c’est exercer sa conscience pour donner du sens à l’expérience que l’on fait de la réalité. Et ainsi être en capacité d’agir concrètement sur elle, la transformer, lui donner du sens, indépendamment de tout dogme ou de tout conformisme flasque.
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