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Jeux Olympiques sur fond de polémique

Sept ans non pas au Tibet, mais accordés à la Chine pour s’amender. C’était l’hypothétique feuille de route donnée, officiellement, par le CIO à la République “démocratique” de Chine. Officiellement seulement car il y a belle lurette que les gestionnaires de la marque olympique ont abandonné toute morale au profit du business, fût-ce avec le diable. N’ayez crainte, ces JO de la honte auront bien lieu. Reste à savoir la place que la contestation et la dénonciation de la violation des droits de l’homme y tiendront.

Une seule chose est sûre, ce n’est pas Bernard Kouchner qui endossera les habits de procureur. Engoncé dans sa queue de pie de ministre des Affaires étrangères de la défunte patrie des droits de l’homme, l’ancien french doctor manifeste depuis son entrée en fonction un détestable cynisme.

Il aura fallu attendre dix interminables jours pour que l’Elysée et non le ministre des Affaires étrangères se résigne face à la pression de l’opinion publique à prononcer une timide mise en garde à l’encontre des autorités de Pékin. Nicolas Sarkozy a appelé son homologue chinois Hu Jintao à propos des incidents survenus au Tibet à “la retenue et à la fin des violences par le dialogue” et a fait part “de sa profonde émotion à la suite des événements tragiques récents”.

Jack Lang a parfaitement synthétisé les nombreuses interrogations qui entourent l’attitude du Quai d’Orsay. “Au nom de leur passé commun”, l’ancien ministre de la Culture a demandé dimanche sur le plateau de l’émission Le Grand Rendez-vous (Europe-1/TV5Monde) à son ami Bernard de sortir de son mutisme : « Bernard, sors de ta réserve ! Tu dois sur un sujet aussi vital, pour lequel tu t’es battu tout au long de ta vie, t’exprimer avec force, avec clarté, avec netteté. » « Que sont devenues les paroles enflammées et justes que tu prononçais quand nous avons été ensemble ministres de François Mitterrand, a-t-il ajouté. Se sont-elles envolées, telles de feuilles mortes sous les lambris des palais ministériels ? »

Bernard Kouchner s’est en fait déjà exprimé à plusieurs reprises sur la question tibétaine, mais avec une timidité, une réserve que beaucoup jugent coupables. Après avoir jugé “intéressante” la proposition de boycott de la cérémonie d’ouverture des jeux Olympiques par tous les chefs d’État, mais il s’est ravisé le lendemain en affirmant que l’idée était “irréaliste”. Estimant que les Chinois “ont fait des progrès formidables”, le ministre des Affaires étrangères a limité sa demande, sous prétexte de réalisme élémentaire, à ce que les journalistes puissent se rendre sur place, en précisant que cette exigence pouvait être présentée « de façon suffisamment objective pour que nos amis chinois la comprennent ».

Plus pervers, Pierre Moscovici a estimé contrairement à Jack Lang que Bernard Kouchner avait fait preuve « avec sa sensibilité » de la fermeté requise pour mieux faire porter la responsabilité au seul président de la République.

La question n’est plus celle d’un éventuel boycott, idée largement abandonnée, mais celle “d’une action politique courageuse” pour dénoncer les violations systématiques des droits de l’homme, estime Robert Ménard, président de Reporters sans frontières.

“Les JO sont une formidable opération de relations publiques pour la Chine. Alors raison de plus pour maintenir la pression”, estimait de son côté Pierre Moscovici. Comment s’y prendre est donc la question essentielle. On ne peut en effet qu’être dérangé face à une politique de l’autruche, à la tiédeur affairiste des démocraties devant un régime chinois dont la puissance fait peur. Pékin, ce n’est pas Berlin et, pourtant, ces deux olympiades présentent de sinistres similitudes. La peur économique, de perdre des marchés colossaux, s’est substituée à la peur militaire. Au XXIe siècle, les conflits sont essentiellement économiques.

C’est justement pour des raisons économiques intérieures, que les autorités françaises ont troqué la Déclaration des droits de l’homme contre le carnet de chèques et la signature de bons de commande. A vouloir ménager la chèvre et le chou, la France emmenée par le président Sarkozy risque de perdre sur les deux tableaux. La mollesse des réactions françaises place notre pays à la traîne de la Grande-Bretagne et de l’Allemagne.

Au soir de son élection pourtant, Nicolas Sarkozy avait promis que la France serait “aux côtés de tous ceux qui sont persécutés par les tyrannies et par les dictatures”. Des promesses sans lendemains comme beaucoup d’autres, à l’image d’une Rama Yade ramenée à un rôle de potiche. Décorative, mais silencieuse.

Beaucoup d’affichage et peu de fond. Une situation d’autant plus gênante que la France sera présidente de l’Union européenne au moment des JO.


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21 réactions à cet article    


  • Bleu Montréal 25 mars 2008 14:32

    Personnellement, je comprends Bernard Kouchner et sa réserve.

    J’ai l’impression que la crise au Tibet est orchestrée de l’extérieur, de Washington plus précisément. Le fait que Robert Ménard de RSF s’en mêle, cela signifie que le NED, officine écran de la CIA, s’en mêle, puisque le NED finance RSF.

    Aussi, ce Dalaï Lama, hissé au rang de ’Demi-Dieu’ par l’occident, prêcheur de la paix dans la monde selon sa philosophie, a fait très peu de sorties contre les atrocités des USA en Irak ou ailleurs dans le monde. Je crois que son statut de chef spirituel ne devrait pas être compromis par des intérêts politiques temporels.

    En bref, je reste observateur mais je ne suis pas prêt, vraiment pas, à croire tout ce que les médias occidentaux nous racontent sur les agitations au Tibet.

     

     

     


    • non666 non666 26 mars 2008 20:24

      RSF est effectivement un vecteur US pour les infiltrations , comme MSF l’a été a l’insu de ses fondateurs pour les services français.... Ce n’est pas la seule ONG dans ce cas, regardez geenpeace !

      Ceci dit, cette crise est effectivement un retour de boomerang pour les vassaux des yankees sevissants dans notre pays, gouvernement et presidence UMp en tete.

      pardonner aux russes, ignorer les allemands , punir les français....

      Les pays anglo-saxons et ceux qui etaient mouillés dans l’invasion de l’Irak ont tous voté contre la candidature française aux JO. Aujourd’hui , un peu honteux de se voir rappeler l’episode tibetain, ils n’hesitent pas a pousser les français devant pour s’emouvoir a leur place des problemes de droits de l’homme... Eux ne vont pas en première ligne, il y a trop d’argent en jeux en Chine et les etats unis ont un dollar trop fragile pour s’amuser a provoquer leur creancier...

      Les français sont donc priés de gesticuler, ce qui finit de les decridibiliser puisque cela parait etre l’oeuivre de revanchard n’ayant pas assumer leur non selection.

      Car enfin, l’invasion du Tibet ne date pas d’hiers.

      Pourquoi s’emouvoir aujourd’hui de cette situation alors que personne n’a semblé le voir au moment de l’attribution des jeux ?

      Le systeme mis en place par Saramanche est depuis longtemps une honte, une source de corruption et un instrument detestable de politique intrnationale alors que le message olympique etait celui d’une treve dans ces affaires.

      Gageons que Sarkozy et ses marionettes bouderont de façon bien riducule pendant que ceux qui ont torpillé la candidature de Paris par esprit de vengeance en profiteront pour engranger les contrats ...


    • Le viennois 26 mars 2008 21:30

      Tout à fait d’accord avec bleu montréal. Tout ce beau monde qui s’agite pour le Tibet me rapelle ceux qui se sont agités pour la BIRMANIE, c’est bizarre, on ne les entend plus. En vérité ,ce qu’ils veulent c’’est nuire à la CHINE en premier lieu.Après avoir invoqué la polution à Pékin pour empêcher le CIO de choisir la Chine pour les JO, on nous a rabaché l’histoire des jouets non conformes, ensuite il y a eu l’histoire des contrefaçons, le soutien à la Corée du nord,au Soudan et j’en passe. Tout est bon pour dénigrer la Chine.Ces gens là n’ont en rien à foutre des Tibétains, ni des Birmains, ni des autres peuples qui vivent sous la tyranie en Afrique et ailleurs.Tout ce brouhaha n’est fait que pour le biz. Seulement cette fois, ce n’est ni le Tchad, ni la LYBIE, c’est de la Chine qu’il s’agit, un géant surement pas aux pieds d’argile.

      Cela dit, je ne conteste ni l’existence ni la réalité de la répression au Tibet.


    • mariner valley mariner valley 25 mars 2008 14:46

      Heu,

      Faudrait pas voir les americains partout.............

      Aucune pression ne fera plier les chinois. Si on veut leur mettre un peu les boules, on boycotte les jeux et ca sera un fiasco financier, mais pour la politique le mal est fait.

      Si on pensait utiliser les JO pour leur metttre la pression c’est rate.

      Les chnois seront dans peu de temps les maitres du jeu economique international et ils le savent bien................les silences des uns et des autres n’a que peu de valeurs facent a la signature de gros contrats.

       


      • Haina 26 mars 2008 18:27

        et pourtant, regarde derriere toi ! smiley


      • Le Moralisateur Moustachu Masqué Le Moralisateur Moustachu Masqué 25 mars 2008 14:52

        Excellent article même s’il m’insupporte de voir traiter de Ménard comme d’un gars respectable alors qu’il a une indignation on ne peut plus variable (je me méfie d’autant plus d’une personne si celle-ci ACCEPTE un hochet que lui tendrait n’importe quel pouvoir...).

        Vous ne parlez pas de l’affligeant Mesnil qui propose, ô sublime marque de l’intérêt qu’il porte aux atteintes infligées aux Droits de l’Homme dans ce pays, de porter un brassard vert... à moins que ceci ne l’empêche, par sanction du CIO, de jouer à courte perche avec ses amis "sportifs" (on ne me fera pas avaler que l’on peut parler de sport quand ce dont on parle tourne grâce et autour de l’argent !) !!! En tout cas selon ses dires ce matin sur Inter.

         

        Comme l’a récemment fait remarqué Guy Birenbaum,Jules Renard disait pour au sujet des hochets sus-cités :
        « En France, le deuil des convictions se porte en rouge et à la boutonnière »

        Il semble que l’on puisse dire qu’il se porte aussi en or, argent et bronze autour du cou !

         


        • Maurice-Alain BAILLERGEAU Maurice-Alain BAILLERGEAU 25 mars 2008 16:05

          Il devient très indigeste de se farcir les papiers sans intérêt comme celui qui est proposé.

          Il est évident que sur un sujet bien saignant, on voit tout de suite où sont les bons et les méchants, nos gouvernants qui ne font que des bêtises et qui sont lâches, incompétents voir corrompus - parfois les trois ensemble - etc…

          Le Tibet ? Qui se pose la question de savoir comment est organisée la résistance tibétaine ? Son degré de démocratie interne ? Quelle situation économico - politique avait laissé le Dalaï Lama a son départ ? Quels sont ses projets de société ?

          Le caractère mondialement médiatique des JO offre d’énormes possibilités d’intervention dans les 5 mois qui viennent ? Est-il nécessaire de demander à Kouchner d’organiser aujourd’hui un commando suicide sur Pékin ?

          Enfin, chaque fois qu’un sujet lourd de dimension internationale vient sur le tapis, il se trouve toujours quelque un pour être la conscience universelle et donner des leçons, tout en trouvant scandaleux quand des démocrates de gauche vont se salir les mains à l’OMC, au FMI ou à l’ONU, seuls lieux où ces situations peuvent durablement avancer ?

          Refuser de globaliser les problèmes du reste du monde et mettre en avant ce qui est possible du fait des rapports de forces, à défaut d’autre chose, serait démocratique - ce n’est pas ce qui est fait chaque jour !


          • sandro 25 mars 2008 16:50

            A travers les jeux olympiques, et la guerre entre le Tibet et la Chine, que se passe t-il ?

            Le Dalaï Lama va démissionener de ses fonctions de chef temporel du Tibet, en tant que prix nobel de la paix mais surtout en tant que maître spirtuel de la planète, cette démission est un signe majeure : Aujourd’hui la politique n’a plus du tout l’ouverture de l’intelligence et de la compassion, le Dalaï Lama en était le garant et le dernier survivant ayant un impact collectif. Sa démission éventuelle signifiera t-elle quelque chose aux yeux des nations lors des jeux olympiques ? Auront-ils le cran d’aller quand même tous et toutes aux jeux olympiques, l’autre face du marché de l’esclavage ? Aujourd’hui la guerre mondiale est telle que même la paix incarnée somme qu’il peut faire retraite face à la folie des hommes.

            s’il démissionne, les participants aux jeux olympiques et tous ceux qui les regarderont auront choisit leur camp de concentration.

            moi je dis : STOP

            STOP

             

            STOP !!!


            • Maurice-Alain BAILLERGEAU Maurice-Alain BAILLERGEAU 25 mars 2008 18:03

              Le Dalaï Lama appelle tibétains et chinois à vivre côte à côte.

              Pour ce qui est de la violence, c’est mal, nous ne devrions pas développer des sentiments antichinois, a-t-il dit.

              Il a réaffirmé que la question de l’indépendance du Tibet n’était pas à l’ordre du jour.

              Je ne suis pas certain que les propos tenus à Paris par certains de ses "supporters", correspondent bien aux voeux du Dalaï Lama.

              Je crois comprendre qu’il a surtout la crainte d’être débordé par des boutfeux inconscients du rapport de force.

              Sandro parle d’esclavage à propos de la Chine, qui peut nier la folie du régime communiste chinois ?

              Cependant, il faut aussi se souvenir qu’il y avait hélas 90 à 95 % d’esclaves ou assimilables à des esclaves au Tibet, quand le Dalaï Lama en est parti. 

              —>


              • Loïc Decrauze Loïc Decrauze 25 mars 2008 18:44

                Je suis votre voisin de page, et j’approuve votre analyse... On ne peut s’étonner des pratiques chinoises, mais on peut s’indigner des faiblesses de notre diplomatie qui contredit tout ce qui avait été promis par le candidat Sarkozy.

                Ainsi, avoir viré Bockel par complaisance pour Denis Sassou Nguesso et Omar Bongo, satrapes africains donnant sens au néologisme d’indignitaires, c’est une véritable trahison des engagements pris.

                Cf "Une politique étrangère... au monde" ici ou ailleurs.


                • bibopelula bibopelula 25 mars 2008 20:25

                  Un éclairage sur la duplicité du CIO : retour sur le vote de 2005 et sur son traitement médiatique.

                  Non le comble de l’hypocrisie n’est pas atteint par le CIO. Il en est tellement coutumier, que la pure langue de bois de Rogge ou de Sérandour ne surprend guère. En revanche les journalistes, aux ordres, atteignent des sommets : eux si taiseux en 2005, les voilà qui s’acharnent la duplicité du mouvement olympique. Avec raison bien sûr. Mais comment ne pas repenser au 6 juillet 2005 et aux commentaires sur le choix de Londres au "détriment" de Paris pour 2012 ? A ce moment-là, la dramatisation atteignait son paroxysme et tous bêlaient que la décision du CIO valait condamnation internationale. Pour mémoire, je place ici quelques commentaires (authentiques) : "La France, pays de losers", qui subit "encore un échec international", "contre lequel le sort s’acharne" ; il faut dire "qu’en refusant la nouvelle donne de la mondialisation, elle a pris beaucoup de retard sur l’Angleterre". Pas un journaliste pour relativiser la portée d’un vote dont la fonction n’est que de conférer, par la mise en scène d’un scrutin précédé par une sorte de campagne officielle avec des "grands oraux" des chefs d’Etat, un vernis démocratique à une décision toute oligarchique. Pourtant démonter l’imposture n’était pas difficile : cela se fait en quelques clics sur le site du CIO. Et cela leur aurait permis d’éclairer les enjeux de 2008 d’un autre jour, pas spécifiquement chinois d’ailleurs.

                  En 2005, 54 personnes ont voté pour Londres et 50 pour Paris dans le dernier tour du "scrutin". Qui sont ces 104 personnes qui ont, tout à coup, jeté l’opprobre sur la France au nom du monde entier ? Le site du CIO nous apprend - sans rire - qu’elles font partie de la "famille olympique" dont "chaque membre a droit de poser sa candidature à la commission". Puis "le CIO choisit et élit ( ? ? ? ?) ses membres parmi les personnalités qu’il juge qualifiées".

                  Qui fait partie de la "famille" me direz-vous ? Comme dans toute famille, ceux qui y sont nés ! C’est ce que laisse penser en tout cas la présence d’innombrables princes et princesses, pour lesquels un passé "d’éclaireuse liechtensteinoise" ou une performance dans un concours de chasse peuvent suffire de "qualification" dans le domaine sportif. Au final, seuls 37 membres sur les 116 du CIO ont participé aux JO. En revanche bien plus ont été ou sont encore membres de Conseils d’administrations de diverses multinationales. Mais pas n’importe lesquelles : le CIO délivre de brevets d’olympisme à certains "partenaires commerciaux essentiels à la réussite des JO" et fait même un classement, ce qu’il appelle le TOP VI. On y trouve Coca-Cola, 2 SSII (dont 1 chinoise), General Electric (dont NBC Universal, "partenaire media exclusif"), Kodak.... Si pour ces firmes on voit bien l’intérêt commercial lié aux jeux, cela paraît moins évident pour Manulife, 6e, qui vend des assurances-vie. Le CIO nous rassure derechef : Manulife "partage l’esprit olympique avec ses intermédiaires de vente, ses consommateurs et ses employés". Nous voilà rassurés !

                  Que les journalistes en 2005 croient faire leur travail en participant à la dramatisation outrancière en dit long sur le naufrage de cette profession qui n’est que le relais de la pensée dominante, de la pensée de cette même oligarchie qui tire les ficelles des 116 pantins du CIO. Comment expliquer autrement l’absence dans le "non-débat" d’éléments pourtant parfaitement objectifs comme :

                  1) Les derniers JO en France datent de 1992, et avant de 1968. Les derniers en GB datent de 1948. Où est "l’acharnement" ?

                  2) Entre une dépense publique (sous-)estimée de 15 milliards à Londres où tout est à construire et une de 4 milliards à Paris, sur quel candidat les voix officieuses (mais bien réelles) des entreprises si "essentielles à la réussite des JO" se portent-elles ?

                  Ces éléments d’information valent pour la décision de 2005. Mais comment croire que la logique était différente en 2001 quand Pékin a été désigné ? Ceux qui pilotent les JO sont les entreprises influentes : chercher à les atteindre ne peut pas passer par une action symbolique type "brassard vert pour les participants" comme je l’ai entendu à la radio, car si les jeux ont lieu, les recettes liées à la TV rentreront, Coca aura agrandi son marché, General Electric sera payé pour ses équipements construits... L’objectif financier sera atteint. Les résultats bons ou mauvais, les sportifs cleans ou dopés, les droits de l’homme respectés ou bafoués... Tout cela sera indifférent à l’oligarchie actionnariale et aux membres du CIO car pour eux, ce qui est "essentiel à la réussite des JO", c’est la réussite des entreprises qui les arrosent.


                  • Noo. 25 mars 2008 20:49

                    Ceux qui se sentent quelque peu concerné par la situation au Tibet aurait éventuellement un moyen d’action : le boycott des retransmissions télévisées. Aprés tout, la langue de bois des dirigeants (et pas seulement politiques) n’est dûe qu’à l’énorme tas de fric en jeu. Si l’audience se cassait la figure, la "voix du peuple" se ferait entendre... si le peuple a encore envie de se faire entendre...

                    Si, de votre côté, vous n’avez pas ressenti comme une insulte à votre intelligence le fait de lâcher la colombe de la paix lors de l’allumage de la flamme, ou pris comme un pied-de-nez à votre morale l’image de l’athlète qui brandi la torche dans une main et le rameau d’olivier, symbole de la paix, dans l’autre main,... moi si, cela m’a profondemment marqué.

                    En conclusion, faites ce que bon vous semblera (peut-être entendrez-vous par là "ce que vous dicte votre conscience"), pour ma part, mon écran de télévision n’affichera aucune image des J.O., et même si je suis le seul "c.." à le faire.

                     


                    • geko 26 mars 2008 09:52

                      @NOO Je me suis fait la même réflexion ! Vous ne croyez tout de même pas que les industries du sport vont perdre des milliards pour quelques tibétains ! Nous serons au moins 2 c..s à ne pas regarder les JO  !


                    • maxime vivas maxime vivas 26 mars 2008 10:12
                      LEGION D’HORREUR

                      Quelques mois après ses incroyables propos sur la "torture sans limite" tenus par Ménard sur France Culture, la France lui rend hommage. Légion de déshonneur et honte aux journalistes qui ont fait silence sur cette apologie de la torture !

                      Non seulement Ménard est suspect pour ses indulgences envers l’extrême droite et les propos négationnistes, non seulement il fonctionne avec des dollars d’officines écrans de la CIA, mais il tient sur la torture des propos que ni Le Pen, ni Bush n’auraient osé tenir.

                      L’émission « Contre expertise », de Xavier De la Porte sur France Culture le 16 août 2007 (12h45 à 13h30) avait pour sujet : « La gestion des otages peut-elle être transparente ? »

                      Robert Ménard était l’un des invités. Il s’y est posé la question de la légitimité de la torture. Citant le cas de familles de preneurs d’otages torturées en représailles par les services de police au Pakistan, il fait mine de se demander jusqu’où il faut aller dans ces pratiques : « Moi je sais plus quoi penser ».

                      Il ajoute : « Je ne dis pas, je ne dirai pas qu’ils ont eu tort de le faire » et il livre le fond de sa pensée jusqu’alors implicite : « ...moi, si c’était ma fille que l’on prenait en otage, il n’y aurait aucune limite, je vous le dis, je vous le dis, il n’y aurait aucune limite pour la torture. »

                      Légion de Déshonneur !

                      Maxime Vivas, écrivain.

                      (Dernier livre paru : "La face cachée de Reporters sans frontières. De la CIA aux Faucons du Pentagone").


                      • Sébastien Sébastien 26 mars 2008 11:43

                        Le boycott n’est pas la bonne solution. Tres honnetement ca va changer quoi ? Rien...

                        S’indigner c’est tres bien, agir c’est encore mieux, mais agir n’importe comment est sterile. Alors OK on va boycotter les JO, ou la ceremonie d’ouverture, et apres ? Il va se passer quoi quelques semaines apres les JO ? Ben rien. On aura deja les yeux braques sur autre chose, la Chine ne bougera pas d’un iota et voila, tout ca pour va.

                        Qui pouvait serieusement imaginer que la Chine allait evoluer en quelques annees ? Passer de la dictature au liberalisme economique et a la democratie en quoi... quelques mois ? Allons... oui la Chine a fait de formidables progres, elle avance a son rythme. C’est surement pas assez vite pour nous et c’est vrai que certains croyaient que l’Irak par exemple allait devenir un pays democratique en quelques semaines... je vous laisse constater le resultat.


                        • Fred 26 mars 2008 12:27

                           

                          Ce sujet montre bien l’hypocrisie Occidentale. On s’offusque, à juste raison, de ce qu’il se passe en Chine et nous proposons de boycotter les jeux olympiques. Notre élan humaniste nous pousse à gueuler mais la réaction ne demande pas trop de sacrifice de notre part ; ne pas regarder des athlètes lancer des javelots ou tirer à la carabine ne va pas modifier grandement notre vie.

                           

                          Là où se situe l’hypocrisie est sur notre réaction ou plutôt non réaction aux autres régimes dictatoriaux dans le monde qui nous procurent ressources naturelles car là ça demanderait un vrai sacrifice. Est-ce que le français qui crie sur la Chine se demande d’où provient l’essence qu’il met dans voiture, le café ou le cacao qu’il consomme ? Il y a des chances que cela provienne d’un pays où les droits de l’homme ne sont pas respectés.

                           

                          Alors faut-il ne pas réagir à la violence Chinoise au Tibet, bien sur que non mais il serait bien que l’Occidental moyen réagisse aussi aux autres dictatures mais cela lui imposerait de modifier sa vie et de renoncer à un certains confort.


                          • sandro 26 mars 2008 14:09

                            nous serons quelques uns à démissioner de notre poste de télévision, à lancer dans l’atmosphère un regard lucide sur les enjeux internationaux et ne plus cautionner la société du spectacle. les jeux olympiques, non merci la valeur n’y est plus.


                            • Serpico Serpico 26 mars 2008 18:11

                              L’occident aime le pognon.

                               

                              Il ira à la soupe et puis c’est tout.

                               

                              Pas la peine de brandir les principes et autres foutaises valables uniquement pour châtier les pays faibles.

                               

                              Quand on est corrompu, on ne boycotte pas.


                              • sandro 27 mars 2008 00:38

                                le boycott est un signe de prise de conscience, nous faisons partie du monde comme le Tibet et la Chine font partie du monde, parce nous sommes lucides nous pouvons changer, nous ne sommes pas innocents, cela ne veut pas dire que nous ne le serons jamais, cela veut dire que nous reconnaissons notre partie dans l’interdépendance collective et qu’un boycott, cela veut dire, j’ai vu et ce que je vois est une impasse, dans cette impasse, je regarde, avec l’oeil ouvert au sein même de la souffrance, ce geste là est difficile, il demande d’être seul, plutôt que de discuter pour ou contre dans la croyance que d’autres vont nous aider à voir. Cette solitude, collectivement reconnu, nous rassemble plutôt que nous sépare ; la séparation, entre le Tibet et la Chine, symbole de la séparation entre nous tous, cause de notre souffrance à tous. Le boycott est simplement un geste, un geste simple, et effectivement, nous demande de voir largement qu’est-ce qu’un boycott : ne plus cautionner ce que nous avions cru bon, nous avons eu l’habitude de marcher sur les autres, nous avons vu que cela fait mal, nous nous arrêtons, nous boycottons cette forme de marche. Les JO, les émissions TV, les rapports de force, la consommation névrotique. Cela est difficile si l’on considère que nous sommes les uns contres les autres, alors parler comme nous le faisons là, pour ma part c’est considérer que le dialogue, bien plus que la discussion, me permet d’envisager ce STOP, en accord avec ceux et celles de la planète où je respire. Stop c’est crier à la vie notre consentement à respirer, c’est à dire à aspirer à la vie elle-même, pour soi et pour nous tous.

                                J’ai mal de toute cette souffrance ! STOP !


                                • Tours2France Tours2France 31 mars 2008 14:22

                                  Puisque le pouvoir est économique, bien plus que politique... de quels (faibles) moyens de pression disposons-nous ? Nous, citoyens ?

                                  Espérer un peu de courage et de cohérence de nos gouvernants ? C’est voué à l’échec et à la honte.

                                  Alors, sommes-nous prêts, NOUS,
                                  à BOYCOTTER toutes les RETRANSMISSIONS des J.O ?
                                  Parce que, citoyens, nous sommes souvent spectateurs désarmés, nous pouvons décider de ne pas être téléspectateurs complices. Et contribuer ainsi à mettre à mal les investissements des diffuseurs et annonceurs (à défaut des intérêts des investisseurs).

                                  Si nous ne sommes pas prêts à "sacrifier" le spectacle de la finale du 100 mètres (ou de toute autre épreuve) de quel droit exigerions-nous des athlètes qu’ils renoncent aux J.O ? De quel poids pèserons-nous pour que nos dirigeants adoptent une attitude digne ?

                                   


                                  • Forst 7 avril 2008 12:16

                                    Au sujet du boycott des jeux olympiques

                                    En lisant tous vos commentaires, et suite aux réactions dans les milieux politiques, au sujet des jeux olympiques en Chine, il y a une chose qui me frappe et qui fait défaut dans le débat, c’est le vide entre le bon et le mauvais coté. Les méchants communistes chinois et les bons moines tibétains. N’apparaît pas l’analyse progressiste..Certe le régime chinois actuel manque de bonne volonté pour les droits de l’homme.
                                    D’un coté on peut les comprendre…allez contenir un milliard d’individus sans un ordre rigoureux et une discipline à coups de trique, pour des hommes qui étaient plutôt fainéants et intoxiqués par l’opium . Il faut reconnaître, que leurs politiciens intransigeants ont réussis à hisser la Chine au niveau des grandes puissances, avec des lanceurs pouvant aller dans l’espace et dominant l’énergie nucléaire. Ils ont même réussis a améliorer le niveau de vie et laisser s’instaurer une classe moyenne et des riches…Que les principes de démocratie à l’occidental avec tout ce qu’ils contiennent de corruption et d’hypocrite, les rendent réticents, cela peut se comprendre. Ne cachons nous, pas mal de défauts, dans notre conception
                                    des droits de l’homme ?. Qu’en fait l’Amérique des droits de l’homme ? Qu’a fait l’Eglise pendant des siècles des droits de l’homme ?
                                    Les chinois étant arrivés à faire travailler tout le monde, veulent appliquer maintenant leurs principes au Tibet, contre les moines, qu’ils considèrent de fainéants, se faisant entretenir par la population, en ne faisant que marmonner des prières ou faire tourner des moulins à prière. Ils vont même jusqu’a coller des kilos de feuilles d’or sur des statues ou les toits de temples.
                                    C’est leur droit le plus absolu aux Tibétains, certe. Mais il ne faut pas oublier que les Chinois ont fait tabula rasa avec cela chez eux , pour ouvrir la voie d’un certain progrès social et économique. A tel point que nous nous rendons chez eux pour les prier de bien vouloir nous accorder leurs faveurs, pour nos affaires.
                                    Alors, notre façon de voir au sujet des jeux olympiques, n’est-elle pas sujette à caution ?

                                     

                                     

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Henry Moreigne

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