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Accueil du site > Actualités > Politique > Kim Jong-il sort de l’axe du mal !

Kim Jong-il sort de l’axe du mal !

Le président américain, Georges W. Bush, a vu le mal de très près. Lors de sa visite en Corée du Sud, il s’est rendu dans la zone démilitarisée à la frontière avec la Corée du Nord, un des pays de l’axe du mal dotés d’armes de destruction massives. Côté Sud, 38 000 soldats américains stationnés. Côté Nord, l’arme nucléaire. Frondeur, Kim Jong-il le petit a menacé le grand : « A cause du comportement arrogant et insolent des États-Unis, le danger d’une guerre grandit chaque jour sur la péninsule coréenne. » Il prévient : « Si les impérialistes américains et leurs alliés osent provoquer une guerre sur cette terre, cela les conduira à leur destruction finale. » Forte impression en Occident ! S’exprimant lors d’une réunion des commandants de l’aviation iranienne, le guide suprême de la Révolution, Ali Khamenei, menace : « L’ennemi sait bien que toute invasion serait aussitôt suivie par une réaction globale contre les envahisseurs et leurs intérêts partout dans le monde. »

Confort ou indifférence en Occident ?

Six pays s’assoient autour d’une table pour négocier avec la Corée du Nord : les deux Corées, les États-Unis, le Japon, la Russie et la Chine. C’est maintenant chose acquise : sur l’axe du mal composé de l’Iran, l’Irak et la Corée du Nord, seule Téhéran reste sur la liste noire. La Corée du Nord devrait également quitter la liste des pays soutenant le terrorisme, les États-Unis s’y sont engagés solennellement.

Condoleezza Rice a estimé hier que l’accord intervenu sur le programme nucléaire nord-coréen devait constituer un message pour l’Iran.

Ban Ki-moon s’est déclaré « encouragé par le fait que cet effort constructif de la communauté internationale pourrait en définitive renforcer le régime international de non-prolifération et contribuer à instaurer durablement la paix, la sécurité et la prospérité dans la région », a indiqué le secrétaire général dans un message transmis par sa porte-parole.

Au Moyen-Orient, pour l’instant, rien. Une feuille de route, un quartet, puis plus rien. La volonté n’y est pas. Mais cela est une autre affaire. Revoyons les termes de l’entente avec Kim Jong-il, chef d’Etat crédible avec qui les États-Unis acceptent bien, après l’avoir vilipendé, de partager les agapes.

Introduction

Vous souvenez-vous du dernier James Bond, Die Another Day ? Le film décrivait une vision manichéenne du monde. Coproduction USA-UK, ce film titillait notre imagination en extrapolant sur un scénario apprêté à la realpolitik : l’affrontement possible avec la Corée du Nord, le fleuron de « l’Axe du mal » de G. W. Bush. Le Nord-Coréen y est dépeint comme un psychopathe dégénéré, physiquement et mentalement. Le public américain et les amateurs de science-fiction nagent alors en pleine « croisade » « du Bien contre le Mal », « contre le terrorisme ».

Mais qui est donc ce psychopathe dégénéré, tel que représenté par le cinéma américain ? Plutôt de célébrer la naissance du Christ, ce dernier 25 décembre 2006, la Corée du Nord fêtait, la veille de Noël, l’anniversaire de la venue à la tête de l’armée de son cher leader, Kim Jong-il. Il hérite du pouvoir en 1991, à la mort de son père, Kim Il-sung, fondateur de la Corée communiste. Lors d’un gala, des soldats ont notamment pu danser sur des chansons intitulées Tous les militaires et le peuple sont autant de balles et de bombes ou Notre général est le meilleur. Catherine, auteure d’un blog, propose quelques-uns de ces hymnes à la gloire de Kim Jong-il. Comme elle le dit si bien, à vos peignes, car ça décoiffe !

Kim Jong-iI expérimente l’arme nucléaire, s’affiche au volant de voitures de luxe et se fait offrir par les six cents riches familles inféodées au gouvernement communiste des cadeaux en provenance des technologies occidentales. Kim Jong-iI par exemple apprécierait tout particulièrement les alcools et vins français ! Si le puissant peut avoir accès aux dernières technologies, il se garde bien d’en partager l’usufruit avec son peuple.

En 1994, Bill Clinton était à deux doigts de déclarer la guerre à la Corée du Nord. L’ancien président James Carter s’envola pour Pyongyang, où il s’entretint directement avec M. Kim Il-sung - le père - et obtint l’engagement d’un gel total du complexe de Yongbyon.

En mars 2001, à l’occasion d’une visite du président sud-coréen à la Maison Blanche, Georges W Bush surprend son hôte en annonçant la rupture des discussions avec la Corée du Nord relativement aux missiles de longue portée, invoquant l’impossibilité de s’assurer que ce pays respecterait les lignes directrices qui seraient l’objet d’une entente. Cette nouvelle fut accueillie avec étonnement par les autorités sud-coréennes qui avait passé des années à négocier avec la Corée du Nord, soutenues par l’administration Clinton, dans le cadre d’une politique de paix et de réconciliation qui avait d’ailleurs valu un prix Nobel au président sud-coréen.

En 2002, la Corée du Nord tente de renouer le dialogue avec les États-Unis, interrompu depuis l’arrivée de George W. Bush à la Maison Blanche. Le sous-secrétaire d’État chargé de l’Extrême-Orient, James A. Kelly, est reçu à Pyongyang. Il s’y montre arrogant et claque la porte. La Maison Blanche soutient que les diplomates nord-coréens auraient reconnu avoir repris leur programme de recherche nucléaire depuis plusieurs années. Pyongyang aurait en 1998 conclu avec Islamabad un accord sur un transfert de missiles nord-coréens au Pakistan en échange de la technologie pakistanaise d’enrichissement de l’uranium.

La même année, Washington invente la formule de l’« axe du mal » et abandonne sa politique historique de l’endiguement (containment) pour une stratégie de guerre préventive. L’administration Bush présente la Corée du Nord comme un État voyou qui menace la paix mondiale au moyen d’armes de destruction massive. Le régime tyrannique de Kim Jong-il ne pouvant compter que sur peu d’amis et accumulant beaucoup d’adversaires, il est intéressant que noter que les États voisins, pourtant directement concernés, ne considéraient pas que ce danger fût réel. Ils ont accusé les États-Unis de provocation.

Toujours en 2002, les États-Unis accusent à nouveau la Corée du Nord de menacer la stabilité internationale en vendant des missiles auprès de n’importe quel acheteur. Les États-Unis remettent en cause la cargaison du So San interceptée après son départ de la Corée du Sud. Les spéculations allaient bon train sur les destinataires de cette cargaison : il pourrait s’agir d’Al Qaïda. On évoquait l’origine yéménite d’Oussama Ben Laden. Le département d’État semblait accréditer cette rumeur en indiquant que les missiles n’étaient probablement pas destinés à l’Irak. Les Américains découvrent toutefois rapidement que les missiles nord-coréens ont été dûment achetés par le Yémen pour son armée. Les États-Unis et l’Espagne restituent le So San et sa cargaison. Contrairement à ce qui a été médiatisé, la Corée du Nord ne s’était livrée à aucun trafic et n’entretenait pas de relations avec Al Qaïda au sein de l’axe du mal.

La Corée du Nord s’est raidie et enfoncée dans un discours de résistance jusqu’au suicide. Loin de se montrer inquiète, la Corée du Sud s’est désolidarisée des États-Unis et s’est payé le luxe de proposer sa médiation. La puissance nucléaire du Pentagone n’a nullement dissuadé Kim Jong Il. En effet, le Grand Leader n’ignorait pas qu’une explosion atomique sur son territoire toucherait aussi la Corée du Sud et les 37 000 GI’s qui y stationnent.

La Corée du Nord provoque un tollé général en lançant une bombe avec succès dans un site souterrain secret. Les occidentaux sont convaincus dès lors que l’Iran travaille sur son propre programme d’armes en raison du fait, notamment, que des conseillers militaires iraniens se rendent régulièrement en visite en Corée du Nord pour participer à des tests de missiles.

La politique de confrontation du républicain George W. Bush a contrecarré aussi bien les efforts de la Corée du Sud en quête de réconciliation, que ceux en faveur de l’apaisement des démocrates Bill Clinton et Jimmy Carter.

L’entente

Le négociateur chinois, Wu Dawei, a fait état d’une déclaration conjointe obtenue après six jours de pourparlers qui ont réuni les deux Corées, la Chine, les États-Unis, le Japon et la Russie pour convaincre Pyongyang de renoncer à l’arme atomique : « Cette session de pourparlers a permis d’obtenir un important consensus sur la mise en œuvre des premières mesures (pour la dénucléarisation de la péninsule coréenne), ce qui a conduit au succès final de ces discussions. »

Comme nous le verrons, la Corée du Nord recevra de larges et généreuses compensations économiques, en échange de son désarmement nucléaire, en pétrole ou en électricité, au fur et à mesure du démantèlement de ses programmes. Après des pourparlers marathon de seize heures, les négociateurs ont enfin trouvé un terrain d’entente avec Pyongyang. Un premier pas sur la voie de la démilitarisation nucléaire. Le président américain George W. Bush s’est dit content, tout en soulignant qu’il s’agissait d’un premier pas : « Ces discussions sont une bonne occasion de recourir à la diplomatie pour traiter les programmes nucléaires de la Corée du Nord. Ils reflètent l’engagement commun des participants en faveur d’une péninsule coréenne sans armes nucléaires. » Pour sa part, la secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice a aussi réagi positivement à l’annonce de cet accord, soulignant qu’il s’agissait d’un bon début mais qu’il ne s’agissait pas de la fin de cette histoire.

L’accord devra se concrétiser dans un contexte de méfiance profonde entre Pyongyang et ses donateurs potentiels. Quelque 30 000 soldats américains restent stationnés sur la péninsule coréenne, les deux Corées étant en état de guerre technique depuis la trêve qui mit fin au conflit de 1950-1953. John Bolton , ancien représentant permanent des États-Unis à l’Onu, est d’avis que le régime communiste ne devrait pas être récompensé par d’énormes livraisons de fioul lourd. « Cela envoie exactement le mauvais signal à tous les États qui veulent se doter de l’arme nucléaire dans le monde », a-t-il déclaré sur CNN. Japonais et Nord-Coréens veulent démarrer des discussions bilatérales pour normaliser leurs relations. Le ministre nippon des Affaires étrangères, Taro Aso, a conditionné le soutien de son pays à l’aide énergétique à d’éventuels progrès sur le contentieux des ressortissants japonais enlevés par des agents de Pyongyang pendant la Guerre froide. Le Premier ministre nippon Shinzo Abe a bien indiqué : « Le Japon ne fournira pas d’assistance énergétique à la Corée du Nord en raison de l’enlèvement d’un certain nombre de ses ressortissants par des agents de Pyongyang dans les années 1970 et 1980. »

Les six pays qui sont engagés dans cette négociation doivent maintenant faire approuver cet accord par leurs gouvernements respectifs. Christopher Hill, l’émissaire américain, « s’est félicité de cet accord, excellent selon (lui), un accord encourageant pour la dénucléarisation de la Corée ». La communauté internationale a salué la percée obtenue mais restait prudente sur l’avenir d’un processus semé d’embûches.

Un premier état des lieux sera dressé lors de la réunion sous trente jours de cinq groupes de travail sur la dénucléarisation, la normalisation des relations avec les États-Unis et le Japon, la coopération économique et énergétique, et la paix et la sécurité en Asie du Nord-est. Les envoyés chargés du nucléaire se retrouveront, eux, le 19 mars, et les ministres des Affaires étrangères des Six, à l’échéance des soixante jours. Le directeur général de l’Agence internationale à l’énergie atomique (AIEA), Mohamed El-Baradei, a déjà annoncé qu’il s’apprête à retourner en Corée du Nord pour vérifier l’application de l’accord sur le démantèlement du programme d’armement nucléaire de Pyongyang. La question sera évoquée lors d’une réunion du conseil des gouverneurs de l’agence le 6 mars, a-t-il précisé.

Les obligations

Pour sa part, la Corée du Nord s’est engagée à commencer dans les deux mois à démanteler ses installations nucléaires en échange d’une aide énergétique. Déjà l’agence officielle de Pyongyang a semblé limiter la portée de cet accord en parlant de suspension temporaire des activités des installations nucléaires nord-coréennes. Or, ces termes ne figurent pas dans le document de Pékin. Nombre de questions cruciales nécessiteront de nouvelles négociations. La question de savoir si la Corée du Nord dispose d’un programme d’uranium hautement enrichi est l’une de celles qui demeurent en suspens. Pyongyang n’a pas reconnu l’existence d’un tel programme. « Nous devons parvenir à un résultat satisfaisant pour les deux parties sur ce point », a dit Hill. « Nous devons savoir avec exactitude ce que cela recouvre. »

Les cadeaux

Le régime de Pyongyang sera récompensé au fur et à mesure de l’avancée de son désarmement nucléaire. La Corée du Nord recevra une aide énergétique équivalant à un million de tonnes de pétrole si elle respecte ses engagements. La fourniture de 50 000 tonnes de pétrole sera, dans un premier temps, effective si elle ferme son principal réacteur, situé à Yongbyon, à une centaine de kilomètres au Nord de Pyongyang, dans les deux mois. Le reste, soit 950 000 tonnes, sera livré, dans un deuxième temps, dès que Pyongyang aura désactivé complètement le réacteur qui devra être inspecté par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) également dans les deux mois après la signature de l’accord.

Un autre volet de l’accord prévoit un dégel des relations avec Washington. Les États-Unis se sont engagés à retirer la Corée du Nord de la liste noire des pays soutenant le terrorisme et à lever les sanctions commerciales qui pèsent sur Pyongyang. Si l’accord est bien là, il ne s’agit que d’un début, une nouvelle session de pourparlers est d’ores et déjà programmée à Pékin dans un mois.

Les mesures convenues n’incluent pas encore la fourniture de 2000 mégawatts d’électricité promis par la Corée du Sud dans le cadre d’un accord intervenu entre les six en septembre 2005. Cet approvisionnement est censé intervenir après la dénucléarisation complète de la Corée du Nord. L’approvisionnement en électricité, d’un coût estimé à 8,55 milliards de dollars, serait à peu près égal à la production actuelle de la Corée du Nord.

Conclusions

L’essayiste français Guy Sorman écrit sur son blog : « Croire que le gouvernement de Pékin s’indigne de l’essai nucléaire nord-coréen est risible : la Corée du Nord ne tient que par l’aide chinoise. Agiter la menace nord-coréenne permet au gouvernement chinois de maîtriser le jeu diplomatique dans la région : le régime (vraiment communiste) chinois prend sa revanche sur l’Occident en obligeant les pays en conflit à prendre le chemin de Pékin. Ces deux faits sont connus de tous les experts de la région ; mais d’une certaine manière, le mensonge partagé (et claironné par les médias sans curiosité) arrange les puissants. Pékin est content ; Washington a un ennemi de plus ; Tokyo et Séoul évitent la réunification de la Corée. A Tokyo on craint une trop grande Corée ; à Séoul on craint le coût de la réunification. Tant pis pour les victimes, vingt millions de prisonniers en Corée du Nord. »

Deux grandes absentes donc de cette entente : la population nord-coréenne et l’aide alimentaire. Qu’importe, les grandes puissances sont rassurées. Pour l’instant.

Questions

• Seriez-vous prêts à parier sur la durée de l’entente ?
• Kim Jong-il est-il vainqueur ?
• Qui sont les perdants ?
• Pourquoi les États-Unis appliquent-ils deux poids deux mesures ? D’un côté, l’Iran toujours dans l’axe du mal et d’un autre côté, la Corée du Nord, maintenant exclue de l’axe du mal ?
• Que vous inspirent les termes de l’entente ? Est-elle trop généreuse ?


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36 réactions à cet article    


  • Romain Baudry 14 février 2007 14:43

    Si vous croyez sincèrement que Kim Jong-Il va renoncer à l’arme nucléaire, j’ai un pont à vous vendre, comme on dit en Amérique. Ce n’est pas la première fois que le gouvernement nord-coréen fait mine de négocier. Ca fait partie de leur tactique : souffler le chaud et le froid pour voir les Etats-Unis danser en cadence. Comme d’habitude, ça ne mènera à rien du tout.


    • LE CHAT LE CHAT 14 février 2007 15:06

      avec ou sans bombinette , est ce là un pays phare de la démocratie ? Je vois mal la différence avec Saddam !


      • LE CHAT LE CHAT 14 février 2007 15:07

        oups ! si, du charbon à la place du pétrole ! smiley


      • Olivier (---.---.20.123) 14 février 2007 15:10

        peut etre la pendaison de Saddam le 30/12 a refroidit Kim Jong Il ????


        • LE CHAT LE CHAT 14 février 2007 15:40

          @olivier

          il a du rire jaune !


        • Olivier (---.---.20.123) 14 février 2007 16:37

          La france a aidé de nombreux régimes à se procurer l’arme atomique.


        • faxtronic (---.---.127.45) 14 février 2007 19:01

          Qui ? Quel regime ?


        • Malkut Malkut 14 février 2007 19:18

          Israël. On a vendu un réacteur à l’Irak, mais il a été détruit je sais plus quand.



        • jean (---.---.99.221) 14 février 2007 21:04

          a quand la pendaison de busher quesqu il vont rigolé kim et certain je verserais une larme de crocodile et paix a sont ame dans l enfer


        • parkway (---.---.18.161) 14 février 2007 15:48

          « • Qui sont les perdants ? »

          question à cent balles : le peuple nord coréen !

          comme d’hab !


          • Anti-Américanisme (---.---.217.126) 14 février 2007 15:53

            Le ton est clair dès le début : Ridiculiser Bush et les Américains. Est-ce constructif ?


            • Pierre R. Chantelois Pierre R. - Montréal 14 février 2007 16:13

              La question est à ce point sérieuse qu’il serait de bon aloi d’éviter la légèreté de certaines opinions. Mais je crois profondément à la libre expression. Je vis près de l’Amérique. Je vis à l’américaine. J’observe l’Amérique depuis plus de 35 ans. Je voyageais en Amérique avant le 11 septembre 2001. Adopter un sens critique ne signifie pas que nous sommes antiaméricains. Adopter un sens critique à l’égard du gouvernement d’Israël ne fait pas de nous des antisémites. Adopter un sens critique sur l’Islam ne fait pas de nous des criminels dévoyés. In medio stat virtus.

              Permettez-moi de reproduire ici l’intervention que j’ai faite ce matin même sous la rubrique qui traite de L’Iran aura sa bombe

              http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=19227

              Dans un autre article sur Kim Jong-il, j’ai cherché à démontrer que parfois il faut montrer ses muscles pour parvenir à ses fins. Sous Clinton, la démarche américaine a été de favoriser, après une courte crispation, la détente avec la Corée du Nord. L’intervention de Carter a été salutaire. Sous Bush, la démarche américaine a été de favoriser la provocation (l’axe du mal). L’intervention de Kelly a été néfaste.

              Les conséquences ont été multiples. Cette provocation inutile a mal desservi les américains. L’Amérique n’est plus le grand arbitre de la paix dans le monde. Sa réputation est à ce point meurtrie qu’elle est affaiblie dans toutes ses grandes opérations stratégiques. Il faut seulement constater les difficultés qu’a l’Amérique d’obtenir des participations militaires d’alliés dans ses opérations d’intervention.

              L’Amérique a acculé Kim Jong-il aux extrémités. Elle a fini par réaliser l’impact de sa politique d’exclusion lorsque Kim Jong-il a testé en sous-sol sa première bombe. Encore une fois, l’Amérique n’a pas fait plier la Corée du Nord mais elle a déstabilisé toute la région, bafouant tous les efforts de la Corée du Sud pour une réunification. Le Japon s’est soudainement senti menacé par l’arme nucléaire de la Corée du Nord.

              Que fait l’Amérique avec l’Iran ? La répétition des mêmes erreurs stratégiques ! Rien de moins.

              Mettre au ban l’Iran la conforte dans son idée de se défendre à n’importe quel prix. Sentez-vous attaqué, vous voudrez vous défendre. La dénomination de l’axe du mal - vision manichéenne - met en présence deux factions religieuses et non des factions politiques. L’Islam contre le judéo-christianisme. Les ayatollah contre les néoconservateurs. Georges W. Bush est parti en croisade, oubliant et négligeant au premier chef son rôle d’arbitre de la paix dans le monde. De croisé il est devenu guerrier. Au nom de la bible, la paix a cédé le pas au casus belli.

              Si l’Iran poursuit et met en place une arme nucléaire, elle en saura gré qu’au seul aveuglement d’une faction qui, au lieu de favoriser la détente, met le doigt sur la détente. Le rapport Baker Hamilton l’expliquait fort bien. Les pétro-dollars ont sonné très fort dans le clan néoconservateur entourant la présidence.

              Que ce soit purement symbolique ou réelle, qu’elle soit respectée ou non, Kim Jong-il a démontré que plier le genoux devant les États-Unis, lorsqu’on bénéficie d’une position géostratégique comme la sienne, n’aurait mené nulle part.

              Et pour bien le comprendre, il faut regarder, au-delà des personnalités politiques, qui étaient autour de la table pour tenter de réparer les pots cassés : la Chine, la Russie, le Japon, la Corée du Sud. Tous ces pays étaient directement concernés par la provocation inutile des américains.

              J’ai utilisé le terme Amérique pour la raison suivante : le Grand Empire de ce côté-ci de l’Amérique n’a plus de royaume et de sujets inféodés. IL y a discorde dans la demeure qui le met sérieusement à mal.

              Pierre R.


            • patriot (---.---.155.156) 14 février 2007 16:07

              Faut que les ricains gendarmes du monde fassent comme ils font à Cuba ,celà dure depuis plus de quarante ans et c’est toujours le peuple qui dérouille.

              A l’Est rien de nouveau ?


              • Reinette (---.---.122.72) 14 février 2007 16:19

                Il n’y a pas que dans les dictatures exotiques que la vérité historique se plie à celle du régime.

                La tentative française de réécrire au feutre rose l’histoire sanglante de la colonisation montre que jouer à cache-cache avec le passé national est une tentation très partagée.

                Aux États-Unis, où l’histoire officielle chahute volontiers la réalité des faits (comme le démontre Howard Zinn dans Une histoire populaire des Etats-Unis), les Archives nationales viennent de reclassifier « top secret défense » 40 000 documents datant de la guerre de Corée et de la guerre froide. Parmi ces pièces verrouillées figure notamment une note de la CIA, datée du 12 octobre 1950, dans laquelle elle jugeait « non probable » une intervention de la Chine en Corée. Deux semaines plus tard, le 27 octobre 1950, 300 000 soldats chinois pénétraient en Corée...

                À quoi bon laisser les historiens faire de la peine à la CIA, elle qui s’est laissée convaincre par George Bush qu’il y avait des armes de destruction massive en Irak ?

                Au Japon, les cachotteries sont encore plus massives. En mars dernier, à l’occasion d’un réexamen annuel des textes scolaires, le ministère de l’Éducation ordonnait la révision des manuels à travers ses lunettes ultra-cocardières, que ce soit sur les querelles territoriales avec la Chine et la Corée-du-Sud, l’esclavage sexuel dans les zones occupées par le Japon durant la Deuxième guerre mondiale ou encore le nombre des victimes civiles et militaires du siège de Nankin en 1937.

                L’histoire peut aussi passer à travers le filtre du « politiquement convenable ».

                (Ainsi, en avril dernier, le gouvernement québécois épurait les programmes scolaires des collèges pour promouvoir l’enseignement d’une histoire « moins conflictuelle » et « moins politique ». Ce qui promet des conflits tout à fait politiques, surtout avec les historiens qui s’opposent à une vérité romancée.)

                Pour les historiens, travailler n’est facile nulle part.


                • Reinette (---.---.122.72) 14 février 2007 16:25

                  Boomerang

                  Horreur et stupéfaction : les pays de l’axe du bien ont été choqués d’apprendre que le Pakistan avait, pendant de longues années, généreusement partagé son savoir-faire nucléaire militaire avec les pays phares de l’axe du mal : l’Iran, la Corée du Nord et la Libye.

                  Cette « révélation » (2004), concédée par le gouvernement pakistanais lui-même, est d’autant plus embarrassante que c’est l’occident qui a permis et voulu qu’Islamabad se dote de l’arme atomique.

                  La France, en particulier, n’a cessé de ravitailler le Pakistan (mais aussi, à un degré moindre, son frère ennemi, l’Inde) en armes conventionnelles et en technologie nucléaire, lui fournissant même les clés d’une usine d’extraction de plutonium. Et les vendeurs de mort de se lamenter sur l’éthique défaillante du dictateur Musharraf !

                  Le jour où un atome farceur leur redégringolera sur la gueule, faudra pas qu’ils la ramènent.


                • LE CHAT LE CHAT 14 février 2007 16:42

                  bien vu la grenouille , et maintenant on fait des chichis avec les ayatollahs ? Nom d’un shah de nom d’un shah ! smiley


                • ZeusIrae (---.---.209.130) 14 février 2007 17:09

                  Permettez moi de vous feleciter de cette excellent article qui couvre le sujet assez bien.

                  Je reste toutefois tres sceptique si Bush avait abandonner les negociations c’est parceque la corée du nord avait violé les accord de 94.Je doute que ce nouveau morceau de papier tienne tres longtemps.

                  Une fois son desarmement complet,la corée du nord n’aura plus de monnaie d’echange pour obtenir de l’aide.Quel interet donc de les respecter ?


                  • Pierre R. Chantelois Pierre R. - Montréal 14 février 2007 17:26

                    Je vous remercie de votre commentaire. Permettez-moi de porter à votre attention trois paragraphes de mon exposé :

                    a) En 1994, Bill Clinton était à deux doigts de déclarer la guerre à la Corée du Nord. L’ancien président James Carter s’envola pour Pyongyang, où il s’entretint directement avec M. Kim Il-sung - le père - et obtint l’engagement d’un gel total du complexe de Yongbyon.

                    b) En 2002, la Corée du Nord tente de renouer le dialogue avec les États-Unis, interrompu depuis l’arrivée de George W. Bush à la Maison Blanche. Le sous-secrétaire d’État chargé de l’Extrême-Orient, James A. Kelly, est reçu à Pyongyang. Il s’y montre arrogant et claque la porte. La Maison Blanche soutient que les diplomates nord-coréens auraient reconnu avoir repris leur programme de recherche nucléaire depuis plusieurs années. Pyongyang aurait en 1998 conclu avec Islamabad un accord sur un transfert de missiles nord-coréens au Pakistan en échange de la technologie pakistanaise d’enrichissement de l’uranium.

                    c) En 2002, les États-Unis accusent à nouveau la Corée du Nord de menacer la stabilité internationale en vendant des missiles auprès de n’importe quel acheteur. Les États-Unis remettent en cause la cargaison du So San interceptée après son départ de la Corée du Sud. Les États-Unis ont dû se rétracter.

                    Deux approches, deux attitudes. Jimmy Carter, dont les qualités de fin diplomate sont reconnues, est parvenu au gel total de Yongbyon. James A. Kelly claque la porte, attitude peu protocolaire pour une grande puissance, et exacerbe les relations bilatérales des deux pays.

                    Une accusation, une rétractation. Admettez que cela est peu crédible.

                    Pierre R.


                    • syntaxe (---.---.155.156) 14 février 2007 17:49

                      Alors là je suis comme lafosse.


                      • Reinette (---.---.148.17) 14 février 2007 17:55

                        l’AXE DU BIEN

                        Situé à quelques encablures de la Corse, l’archipel de La Maddalena a tout du paradis pour touristes. Mais en fait de baigneurs, ce sont les sous-marins nucléaires de la base navale US de San Stefano qui pataugent près des côtes. Et quand ils s’échouent sur les récifs, mieux vaut ne pas croiser dans les parages.

                        NICHÉE AU COEUR D’UN PARC NATUREL au nord de la Sardaigne depuis 1972, la base de San Stefano accueille les sous-marins à propulsion nucléaire de la VIe flotte américaine. Ces derniers viennent y batifoler, s’y ravitailler, faire des réparations en cas de petit bobo, ou remplir leurs réservoirs de carburant nucléaire, en attendant d’aller exporter la démocratie dans une terre de conquête à portée de missile.

                        Afin de faire avaler cette pilule à la population, les États-Unis ont commencé par construire un quai pour accueillir un bateau atelier où venaient accoster les sous-marins. C’était plus discret. Puis, avec les années, les constructions à terre se sont multipliées, des tunnels ont été creusés, des saloperies balancées, sans que jamais l’on ne consulte les insulaires.

                        Croyant le moment enfin venu, le Pentagone se préparait discrètement à bétonner l’île en grand avec la bénédiction du « padrino » Berlusconi.

                        Manque de bol, le 25 octobre 2003, le sous-marin d’attaque à propulsion nucléaire USS-Hartford s’échoue lamentablement sur des récifs peu après avoir quitté San Stefano. Les populations riveraines n’en auraient jamais rien su si des fuites venant de l’équipage n’avaient obligé l’US Navy à rendre l’affaire publique.

                        Les tentatives des États-Unis pour minimiser la gravité de l’accident n’ont pas rassuré grand monde, malgré le concours empressé des autorités italiennes et françaises.

                        La patronne des armées tricolores, Michèle Alliot-Marie, a pourtant été très claire : tout va très bien madame-la-marquise, ce n’est qu’une petite éraflure de rien du tout. Un bobard difficile à avaler, l’accident ayant fait du dégât [1].

                        Du coup, fidèle à sa mission, l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire s’est porté au secours de la ministre : pas la moindre trace de radioactivité artificielle anormale, vous pouvez dormir tranquille.

                        Seulement voilà, les Corses connaissent la chanson.

                        En 1986, le nuage radioactif de Tchernobyl n’avait officiellement pas franchi les frontières et pourtant, depuis, les cas de cancers de la thyroïde se multiplient sur l’île.

                        Pour en avoir le coeur net, l’association de défense de l’environnement bonifacienne ABCDE et le WWF Gallura de Sardaigne ont demandé au labo indépendant de la CRIIRAD d’effectuer des analyses. Si les résultats confirment que l’accident n’a pas provoqué de fuite, ils montrent aussi la présence d’éléments radioactifs.

                        Dans les algues de La Maddalena, on trouve en effet une concentration élevée de thorium 234, résultat confirmé par un organisme officiel italien. Les analyses mettent aussi en évidence la présence de plutonium dont l’origine militaire ne fait pas de doute. Mais à ce jour, la source exacte de ces pollutions reste mystérieuse. Ce sont peut-être les retombées empoisonnées des essais atomiques des années 50 et 60.

                        Toutefois « on ne peut exclure qu’une partie de la contamination soit imputable au fonctionnement de la base militaire », note prudemment la CRIIRAD. Profitant du bruit fait autour de l’affaire, le physicien italien Cortellessa jette un piment dans cette bouillasse radioactive : le cobalt 60. Découvert en 1989, « le cobalt 60 ne peut provenir que de réacteurs nucléaires [...] et à La Maddalena il y a des sous-marins nucléaires américains », déclare-t-il à la presse sarde.

                        À quoi s’ajoutera une étude internationale indépendante de septembre 2004, montrant une forte concentration de minuscules fragments hautement radioactifs dans les algues...

                        Bref, si le Hartford est disculpé, la base de San Stefano, elle, se retrouve sur le banc des accusés. Mais le verdict n’est pas pour demain. Pour ne pas trop charger le dossier, l’état des lieux radiologique avant la construction de la base est toujours « secret défense » et les mesures de la radioactivité restent encore insuffisantes.

                        Les poisons radioactifs peuvent donc continuer à s’accumuler lentement dans la chaîne alimentaire, jusqu’au jour où ils se retrouveront dans les assiettes. Et si une catastrophe se produisait, tant pis pour les Corses : l’État n’a pas prévu de plan d’urgence en cas d’accident nucléaire dans les Bouches de Bonifacio. Il est vrai que les frontières françaises sont réputées étanches à la radioactivité.

                        [1] Le commandant du Hartford et son supérieur hiérarchique ont été relevés de leurs fonctions et 6 membres d’équipage ont été sanctionnés. Les réparations, terminées en janvier 2004, auront coûté 9,4 millions de dollars.


                        • -.- (---.---.230.125) 14 février 2007 18:20

                          Je suis profondément pro-occidental, mais faut pas être paranoïaque non plus.

                          La corée du nord attaquera ira jamais balancer des bombes atomiques s’elle n’est pas agressée en premier, ils savent que si ils faisaient ca, ils recevraient 1000 fois plus dans la demi-heure de la part des ricains.

                          La corée du nord se sert de ses bombes comme d’une arme « politique », ils ont pas l’intention de s’en servir, sauf si aggression, encore une fois.

                          D’où le retrait de la corée du nord de « l’axe du mal » US. Maintenant que la corée du nord a des armes atomiques, plus besoin de centrale nucléaire non plus, si une quantité d’energie égale ou supérieure, et plus facile à utiliser, leur est apportée depuis l’extérieur.


                          • Yves (---.---.15.126) 14 février 2007 18:21

                            Bonjour ,

                            Moi , je retiens la dernière phrase :
                            - grande absente du marchandage : la population ... ,
                            - qui vit depuis 1948 sous un régime de terreur stalinienne ... , avec les deux déchets criminels père et fils , Kim Il Sun et Kim Jong Il ...
                            - Population constamment surveillée , vivant dans la crainte des dénonciations , des arrestations et exécutions arbitraires , des déportations ( avec rééducation des familles sur 3 générations ... ) et des famines ... ( entre 1 et 3 millions de morts pour la dernière , dans les années 1990 ... , et une nouvelle qui se profile ... )
                            - tandis que le dictateur et ses sbires se vautrent dans une débauche de luxe et d’orgies ... , en consacrant l’essentiel du pognon à des investissements militaires ...

                            Et pourtant ... , la Corée du Nord , qui a réussi une fois de plus à faire chanter la Communauté Internationale ... , en obtenant 1 million de tonnes de pétrole et autant de Kwh. ... , en échange de son désarmement nucléaire ... , SORT de l’axe du Mal ......

                            Mais il est vrai que cet axe du Mal varie selon les besoins du moment ...
                            - Dans les années 1980 , lorsque l’IRAK attaquait l’IRAN ... , il entrait dans l’axe du Bien ...
                            - Dans les années 1990 , lorsque Washington avait besoin de l’appui de la SYRIE ... pour sa guerre du Golfe ... , elle intégrait elle aussi l’axe du Bien ... et recevait en échange ... l’autorisation de prendre le contrôle militaire du LIBAN ...
                            - Et , aujourd’hui , à côté du discours de la Maison Blanche , il y a celui des chercheurs américains de la Johns Hopkins University qui , dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States ... estiment , eux , que le besoin d’énergie nucléaire de l’IRAN , pour se substituer au pétrole , est bien réel ... http://fr.biz.yahoo.com/26122006/202/l-iran-pourrait-vouloir-du-nucleaire-face-une-penurie-de.html


                            • bryanferry (---.---.26.41) 14 février 2007 18:43

                              la région est une poudriére plus d’un million de soldats au nord et 400000 au sud ,mais la technoloqie n’est pas la meme comme en iran et les ayatolah et autres mollahs ne font pas la mémé guerre ,entre satellites porte avions et djihadistes il y a 10 guerres de retard l’iran ne resisterait pas 15 jours a une attaque américaine tout comme la corée du nord ,une attaque aérienne de grande enverdure suffit aujourdhui pour gagner une guerre ;mais la paix vaut tout les sacrifices !!le peuple en général ne veut pas de guerre !!donc saluons les efforts des uns et des autres !!!


                              • Malkut Malkut 14 février 2007 19:34

                                La réponse à toutes les questions :

                                http://malkut.free.fr/img/1257477world_oil_reserves.gif


                                • ZeusIrae (---.---.209.130) 14 février 2007 21:08

                                  ça commence à devenir un cliché.

                                  Un probleme ?.......c’est la faute du petrole.

                                  Ou comment trouver une explication simpliste tout en ayant l’air profond.


                                • Malkut Malkut 15 février 2007 20:35

                                  On ne fait pas la guerre pour des bons sentiments, pour aller apporter la démocratie ou pour répandre le « bien » (forcement nous) sur terre. On fait la guerre pour racler des jetons.

                                  Aussi on ne s’étonnera pas de la promptitude du GW Bush Circus à aller « libérer » l’une des cinq plus grosses réserves de pétrole, ni de sa réticence à s’occuper d’un pays sans ressources.


                                • arturh (---.---.119.98) 15 février 2007 09:29

                                  Un accord signé par un dictateur ne veut strictement rien.


                                  • arturh (---.---.119.98) 15 février 2007 09:41

                                    Pardon, erreur de frappe. Un accord signé avec un dictateur ne vaut strictement rien. Kim Jong-il ne le respectera pas. Les américains le savent. Ce n’est qu’une étape dans la guerre que le totalitarisme livre à la démocratie.


                                  • Pierre R. Chantelois Pierre R. - Montréal 15 février 2007 09:43

                                    Je partage votre avis. Ce qui est intéressant en contrepartie dans le cas de Kim Jong-il est la mécanique de négociations qui a précédé et qui va suivre l’entente. Ne l’oublions pas. Les représentants des cinq pays présents (Russie, Chine, Japon, Corée du Sud et États-Unis) doivent avoir les mêmes craintes. Deux questions donc :

                                    a) pourquoi ont-ils négocié avec un dictateur, sachant fort bien que l’entente ne serait que de courte durée ?

                                    b) quels intérêts protègent-ils en s’assoyant à la même table que celui-là même qui était inscrit dans l’axe du mal ?

                                    Entre deux maux il faut choisir le moindre. Et réparer à forts prix les erreurs stratégiques d’une mise au ban d’un pays qui possède l’arme nucléaire.

                                    Pierre R.


                                  • Malkut Malkut 15 février 2007 20:35

                                    Amis du manichéisme, bonsoir.


                                  • Pierre R. Chantelois Pierre R. - Montréal 15 février 2007 10:11

                                    Est-ce qu’il y a ici répétition du même scénario de crispation entre deux mondes ? Des signes avant-coureurs semblent l’indiquer :

                                    RIA Novosti, agence de presse russe, publiait ces jours-ci l’information selon laquelle la Maison Blanche chercherait à provoquer un conflit armé avec Téhéran. C’est ce qu’a déclaré à Washington l’ex-conseillère du président George W. Bush, Hillary Mann. « Ils (l’administration américaine) multiplient les provocations contre les Iraniens en attendant que Téhéran finisse par répondre, ce qui permettra aux États-Unis de porter des frappes ponctuelles sur l’Iran et de détruire les cibles que nous estimons importantes », a affirmé sur CNN cette ancienne directrice pour l’Iran et les pays du Golfe persique au Conseil de sécurité nationale américain (avant 2004). Washington cherche « un prétexte pour frapper les sites nucléaires et détruire plusieurs bâtiments en Iran, par exemple l’état-major de la Garde révolutionnaire et d’autres centres du pouvoir gouvernemental », a indiqué Mme Mann. « Confrontée à des difficultés en Irak, la Maison Blanche comprend qu’il sera impossible de démocratiser le Proche-Orient et d’y instaurer la paix et la stabilité tant qu’un gouvernement théocratique restera au pouvoir en Iran », a-t-elle ajouté.

                                    Pierre R.


                                    • Yves (---.---.15.126) 15 février 2007 12:40

                                      Bonjour ,

                                      Oui , et pourtant , BUSH affirme qu’il privilégie toujours le dialogue avec l’IRAN ... , tout en maintenant la pression pour que des gens raisonnables prennent la parole et disent que cet isolement n’en vaut pas la peine ... http://fr.news.yahoo.com/13022007/5/iran-george-w-bush-affirme-qu-il-privilegie-toujours-le.html

                                      Alors que Flynt LEVERETT ( membre de la C.I.A. et ancien assistant de Condoleeza RICE lorsqu’elle dirigeait le Conseil de sécurité ) affirme , qu’en mai 2003 , les plus hautes autorités iraniennes avaient adressé une proposition sérieuse de détente à Washington ... ( notamment pour reconnaître l’Etat d’ISRAEL ... ) ,
                                      - et que cette proposition a été rejetée par l’Administration BUSH ... , qui aurait induit le Congrès et l’opinion publique en erreur sur cet appel au dialogue de l’IRAN ... http://fr.news.yahoo.com/15022007/290/polemique-aux-usa-sur-une-proposition-iranienne-de-detente.html
                                      - Condoleeza RICE répondant qu’elle ne voit pas de quoi parle LEVERETT ......

                                      Cela ne vous rappelle pas certaines justifications mensongères de la guerre en IRAK ...
                                      - ainsi que le contenu du livre de Bob WOODWARD ... , « State of denial » ... , accusant notamment Condoleeza RICE d’avoir ignoré certains renseignements concernant les préparatifs de l’attentat du 11 septembre 2001 ......


                                    • Pierre R. Chantelois Pierre R. - Montréal 15 février 2007 12:44

                                      Eh bien oui. Vérité et mensonge, que cela. Il nous faut, nous, départager la vérité du faux, et le faux de la vérité. Quadrature du cercle, encore une fois. Cela me rappelle un peu ce film d’Orson Wells sur l’histoire d’un peintre qui bâtissait son oeuvre sur du faux... (de la copie).

                                      Pierre R.


                                    • Souris verte (---.---.41.64) 16 février 2007 12:23

                                      Un avis intéressant trouvé sur un autre forum

                                      Corée du nord, pétrole, famine

                                      Un des aspects méconnus de la disparition du pétrole (et du gaz naturel), c’est le devenir de l’agriculture intensive et comment nourrir les populations.

                                      Le pétrole et ses dérivés ont une très grande importance dans l’agriculture, celle des pays occidentaux en particulier. Les machines agricoles en font un grand usage et les engrais sont fabriqués à partir du pétrole. Sans machines et sans engrais, l’agriculture intensive n’est plus possible (en un sens, c’est une bonne chose).

                                      Des moyens humains et animaux plus importants deviennent nécessaires. Une agriculture à la fois biologique et raisonnée devient la seule possible. Les techniques traditionnelles retrouveront leur importance, améliorées et complétées.

                                      Un exemple dramatique et actuel est celui de la Corée du nord. Ne disposant ni de pétrole ni de gaz, celle-ci doit les importer mais ne dispose pas de moyens financiers suffisants pour cela.

                                      Pendant près de 40 ans, avec l’aide de l’Union soviétique (fournitures à faible prix), l’agriculture a pu augmenter ses rendements. L’agriculture traditionnelle a été abandonnée, remplacée par des méthodes modernes utilisant des tracteurs et machines, des engrais chimiques, des herbicides et pesticides.

                                      Cette aide a cessé après 1990. La production de céréales a diminué de moitié. Une partie importante de la population a du retourner dans les champs, le travail de la terre et les récoltes ne pouvant plus se faire avec la puissance des machines.

                                      Lire cette page : Agriculture et pétrole pour une analyse plus détaillée.


                                      • Pierre R. Chantelois Pierre R. - Montréal 16 février 2007 12:32

                                        Puisque je dois avouer mon ignorance sur les questions énergétiques, j’apprécie beaucoup cette information. La Corée du Nord souffre d’une rareté criante en ressources énergétiques et, surtout, en aide alimentaire. Mais cette dernière nécessité n’a pas été inscrite, à ce que je sache, dans l’entente puisque Jong-il n’a pas cru utile - par un orgueil démesuré - de l’inscrire à la liste des revendications. Dommage.

                                        Pierre R.

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