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Accueil du site > Actualités > Politique > L’avenir est au Centre

L’avenir est au Centre

Poser le problème ainsi a le mérite d’échafauder  une réponse directe et claire. Une réponse qui ne devra laisser aucune ambiguïté. Cette réponse nous confortera dans nos idéaux et nous apportera l’assurance que nous sommes bien là où nous sommes : the right man at the right place, comme aiment à le dire les anglo-saxons. En d’autres termes : Le Centre ne s’en tirera pas en étant un additif du Sarkozysme, ou un additif de l’Aubrysme.


Dans une société où les mots sont usurpés par la communication politique,  nous avons le devoir de défendre une certaine forme de vérité et non pas une instrumentation de la vérité. Quitte à risquer le délien social et à déplaire. Il faut redonner un sens aux mots. Lorsqu’ils pratiquent la contre-exemplarité, les hommes politiques ne le font pas pour déplaire mais au contraire pour haranguer la foule et la séduire par d’autres artifices.

Le courage en politique est l’anti-idéologie de la réussite.  Ce n’est pas le succès qui valide le geste mais le chemin et le sens de ce chemin : qu’il y ait échec ou non.

Toute l’éthique du courage se situe là : par la revendication de nos principes, de nos valeurs et de nos convictions profondes. Même si nous devons pour cela nous écarter des critères de la réussite du spectacle ambiant.

Tocqueville affirme que la démocratie est le cercle de la raison. En traçant ce cercle, on met en évidence ceux qui sont dedans et ceux qui sont en dehors.  

Mais en défendant ce cercle, on travaille aussi à créer de la mort sociale. C’est-à-dire que tout ceux qui souhaitent penser différemment,  qui veulent s’extraire de ce conformisme ou qui veulent promouvoir quelque chose qui s’appelle l’exercice de la raison publique sont souvent cloués socialement au pilori.  Une fondation est le moyen de déconstruire ce cercle, de le  redéfinir et de l’élargir.

La méthode Centriste a de nombreux points de convergence avec la méthode érigée par Jean Monnet : C’est une méthode humaniste et européenne qui  s’oppose à la raison d’Etat et  s’interroge sur  la notion de souveraineté. Les Centristes affirment que les petits et les grands pays doivent unir leur force pour travailler ensemble pour bâtir l’Europe de demain, pour  mettre l’avantage individuel dans l’avantage commun.

On voit bien que dans les autres démocraties, qui ne sont pas marquées par l’héroïsme de la démocratie française, cela se passe plutôt bien. Ce sont des gens qui se mettent autour d’une table facilement, qui émettent des propositions pour dire ce qu’il faut faire pour leur pays, et qui le font en réduisant notamment les majorités entre elles, afin que tout le monde participe dans une saine proportionnalité.

 Notre système parlementaire est tordu. Il offre 100% du pouvoir à ceux qui représentent entre 20 et 30% des français. Ne soyez pas étonné par la suite, que lorsqu’on fait voter une Loi, la rue la refuse.

Ce qui marche en termes d’équation fondamentale est l’alliance des Libéraux et des Centristes. Ce fut la caractéristique fondamentale du giscardisme.

L’UDF n’a fonctionné que parce qu’elle a offert une large part à la doctrine sociale de l’église qui enracinait très nettement une partie importante de l’UDF dans le camp de la solidarité et de l’égalité. Même si d’autres partis revalorisaient plutôt la liberté.

Ce qui s’est passé à partir des années 90 est la dissociation de ces familles ; pour des raisons qui tiennent notamment à la guerre froide, à l’effondrement de l’Union Soviétique, à la réunification allemande. Il y eut un retour en force des identitarismes et une alliance politique dont Margaret Thatcher avait formé le modèle et dont Silvio Berlusconi offre la caricature.

On a vu se reconstituer un National-Libéralisme, fruit du Conservatisme et du libéralisme avec le largage des démocrates-chrétiens qui restaient attachés au modèle social et à l’Etat-providence.

En France, la faillite du Sarkozysme que nous voyons poindre réside dans le fait qu’il ignore une partie de la société française en partant de l’idée libérale qu’il faudrait bâtir une nouvelle société tirée de l’exemplarité des plus riches.

Notre alliance ne pourra se refonder que sur le modèle scandinave, sur un système militant avec des exigences de solidarité qui ne s’arcboutent plus sur un modèle social français complètement à la dérive.

Nous devons rebâtir une modèle  fondé dans les esprits et dans les cœurs. Un modèle où l’ensemble des français soient respectés, où les inégalités se réduisent, où le destin de chaque citoyen soit pris en compte par le pouvoir.

C’est cette analyse-là que doivent faire les gens issus du Centre, de la gauche chrétienne, du libéralisme et du radicalisme s’ils veulent construire un projet qui réponde en profondeur aux besoins des français.  Mais ce ne sera ni le projet de Martine Aubry, ni celui de Nicolas Sarkozy. Si on s’en tient à ces deux modèles de société, on voit bien ce qui nous en distingue.

Le Centre ne s’en tirera pas en étant un additif du Sarkozysme, ou un additif de l’Aubrysme.

I - Nous refusons net le souverainisme.

Un Centriste n’est pas un gaulliste qui se chercherait un nouveau père spirituel. Il résiste à cette  tentation, à cette vision excessivement religieuse d’un pays considéré comme une essence, non susceptible de se mêler aux autres.

Vous voyez bien que pensez comme cela, c’est déjà ne plus croire à l’Europe, mais pensez au contraire que seule, une nouvelle forme de souveraineté nationale, pourrait nous sortir des difficultés économiques, sociales et culturelles que nous traversons.  Dans un monde interdépendant, le souverainisme est une croyance désuète, qui n’est pas la nôtre.

Il nous est impossible, à nous Centristes, de nous représenter le corps politique comme une Nation fermée sur elle-même. La France est une Nation forte au sein de l’Europe. Et l’Europe doit encore affermir sa puissance dans le concert des puissances continentales. Nous ne croyons pas à une souveraineté en tant que telle, comme une espèce d’entité absolue qui serait juxtaposée à d’autres entités absolues. Nous croyons au pouvoir de l’influence.

II – Nous refusons l’absolutisme religieux :  

Nous ne sommes pas des démocrate-chrétiens, mais nous sommes souvent chrétiens et démocrates. Ce qui nous épargne de confondre le sens de notre action politique avec nos convictions religieuses.

Christine Boutin pense très profondément que sa pratique politique doit tenir compte des exigences de sa conscience religieuse. C’est cette déclinaison temporelle et séculaire  d’une mise en pratique, dans la cité, de ses convictions religieuses qui nous dérangent.  

Nous sommes des Tocquevilien par nature et par choix. Nous dénonçons ces hommes politiques qui se croient investis d’une mission presque divine vis-à-vis de la France et des français. A tel point qu’ils nous donnent souvent l’impression un peu grotesque de faire don d’eux-mêmes au pays. Nous eûmes en 2007 une sacrée brochette de ces spécimens-ci : à commencer par le trio de tête.

Tocqueville nous apprend à nous méfier de ces hommes politiques devenus des anges d’une rédemption immanente dont Robespierre en serait l’exemple terrifiant et parfait.

III - Nous refusons le réenchantement du politique.

Cela va avec l’absolutisme religieux et le don de soi que certains prétendent vouloir nous offrir. Le Centriste ne marche pas avec cette vision des choses mais affirme comme Marcel Gauchet, qu’il ne faut pas réenchanter la politique.

En cela aussi, on reconnaîtra la démarche de Dominique de Villepin.  On voit bien ce que l’enchantement signifie : c’est le charme, le filtre d’amour d’Iseult, c’est quelque chose qui vous conduit à ne plus être vous-mêmes mais à écouter le son de la flute d’un leader qui emporte les enfants vers des horizons insondables.

 Nous Centristes, sommes  abonnés à un certain prosaïsme qui ne marche pas dans cette affaire-là. Il résiste de toute la force de son âme à ces transfigurations héroïques car il voit très bien (car qui peut faire l’ange, fait la bête) qu’elles aboutissent à des résultats très souvent dramatiques.


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14 réactions à cet article    


  • Imhotep Imhotep 30 juillet 2010 10:37

    N’est-ce pas l’auteur qui parlait de Sarkozy en l’appelant par son petit nom ?

    N’est-ce pas l’auteur qui dans sa vile disait qu’il valait cent mieux travailler avec l’UMP qu’avec les socialistes ?
    N’est-ce pas l’auteur qui travaille avec Arthuis, Arthuis qui a voté toutes les lois scélérates du pouvoir dont la loi TEPA (lui étant un spécialiste car président au Sénat de la commission des finances, poste dont la reconduction a été monnayée auprès de Sarkozy s’il tapait sur Bayrou et tenter de noyer le MoDem) ? et a permis à la constitution d’être votée alors que deux voix suffisaient à l’en empêcher, la sienne étant tombée dans l’escarcelle de Nicolas Sarkozy ?
    N’est-ce pas peu ou prou la démarche du MoDem que qu’Arthuis, que soutien l’auteur, a tenté et tente chaque jour de couler à boulets de canon ?
    N’est-ce pas l’auteur qui il y a deux articles nous annonçait qu’il partait en vacances ?

    • Pierre Tebaldini 30 juillet 2010 12:15

      Bonjour Imhotep,

      Vous parlez de l’auteur mais peu de son texte. Vous êtes-vous arreté au nom de l’auteur pour commenter son écrit ? Son texte mérite d’être clair sur ces intentions, sur ces valeurs. Il n’avance pas masquer ce qui est honorable.


    • Phileas Phileas 30 juillet 2010 14:30

      Youpi ! un Fan.
      Si vous voulez, on peut se retrouver dans Paris, à une terrasse d’un café !
      J’apporterai 2 flancs nature qu’on mangera ensemble et vous ferez connaissance avec moi !
      J’apporterai mon petit appareil photo 100 aza pour immortaliser la scène !
      Ça vous dit  ?


    • PhilVite PhilVite 30 juillet 2010 10:42

      Quel est ce cauchemar ? Pincez-moi, que je me réveille.
      J’ai l’impression que je viens de faire l’expérience du vide absolu !

      Vu l’état actuel du monde, votre profession de foi a un côté dramatiquement dérisoire.
       


      • ZEN ZEN 30 juillet 2010 12:01

        C’est beau comme du Lecanuet !...


        • Gabriel Gabriel 30 juillet 2010 13:26

          L’avantage du centre c’est qu’il se résume toujours à un seul point, donc guère encombrant !


          • Causette Causette 30 juillet 2010 15:01


            Dites nous, il y a combien de partis centristes en France ? il me semble qu’il y a pas mal de centristes dans le gouvernement Fillon/Sarkozy, est-ce que je me trompe ?

            Hervé Morin, ministre de la Défense, et Jean-Louis Borloo ministre de l’Environnement, et d’autres...

            je pense que les centristes ont bien collaboré à la mise en concurrence des travailleurs et au nivellement par le bas des salaires et des droits sociaux, à la suppression de services publics, à la libre circulation des capitaux et à la suprématie absolue de l’économie.


            • ffi ffi 30 juillet 2010 15:22

              En effet, il me semble que toutes les « solutions » politiques proposé par le centre (Européisme, libéralisme, monnaie unique, dérégulation) sont des échecs patents. Je n’y vois, à ce jour, aucun amendement, ni compréhension de l’échec. Je ne vois toujours pas de solution poindre de ce coté. Cet article abonde en généralités et vaines intentions, glorifie un camp, mais est par trop défaillant en propositions concrète.
              Vu l’ampleur des problèmes actuels, fruits de 50 ans d’erreur idéologico-politiques, le centre, au centre de l’offre politique depuis lors, me semble la synthèse parfaite de toutes les idéologies erronées, donc au centre du problème.


            • robespierre55 robespierre55 30 juillet 2010 15:19

              Le centre est un point situé à égale distance entre nulle part et pas grand chose.
              De surface, de masse et d’intérêt nul, il est comme un trou noir,qui n’émet rien, mais s’en différencie fondamentalement du fait qu’il n’absorbe également que des clopinettes.

              Grrfzz


              • ELCHETORIX 30 juillet 2010 15:22

                Bonjour , un si bien instructionné , bourré de diplômes pour nous pondre ça , tout le monde sait que le centre c’est la droite et cette « droite » libérale , les citoyens n’en veulent plus , du moins ceux qui commencent à ressentir les « effets » et résultats, que les politiques soutiennent depuis POMPIDOU , le chargé d’affaires de la banque rotchild !
                Non l’avenir est au peuple , pour le peuple rien que par et pour le peuple , dans le sens citoyen -lambda , pour ne pas paraître un dangereux marxiste ou communiste !
                Entiendes , camarade auteur !
                Hasta la victoria , siempre y el facismo économico no pasara !
                RA .


                • Causette Causette 30 juillet 2010 17:10


                  Combien de micros-partis chez les Centristes ?

                  en relisant l’article de Marianne2 du 23/07 titré : Incroyable:l’UMP continue à susciter des micros-partis
                  nous ne pouvons plus accèder au site indiqué (ci-dessous)

                  ...depuis les révélations sur les partis satellites de Woerth et la collecte de fonds londonienne de Laurent Wauquiez, l’offensive anti micro-partis bat son plein. Pendant ce temps sur le site des élus de l’UMP, relations-elus.org, une note juridique est réservée aux « associations de soutien, partis politiques locaux et campagne électorale ».
                  You don’t have permission to access /horde/drupal/node/7312 on this server.

                  plus rien. comme c’est étrange smiley


                  • LE CHAT LE CHAT 30 juillet 2010 17:38

                    rester au centre permet de prétendre qu’on est pas con sur les bords , mais ça reste à démontrer .......  smiley


                    • apopi apopi 31 juillet 2010 07:00

                       Bravo pour cet article passionnant, c’est sûr le centre va sauver le monde, que dis-je, la galaxie toute entière.

                       Si mes souvenirs sont bons c’est Coluche qui disait : « donnez le sahara aux technocrates et dans six mois ils seront obligés d’aller acheter du sable ailleurs ».

                       Ah ça ira, ça ira...


                      • non667 1er août 2010 14:31

                        à philéas
                        le rouleau compresseur mondialo capitaliste avance, les fourmis centristes prétendent le dévier en poussant dans le même sens !!!
                        débile

                        ensuite parler politique sans évoquer la création monétaire c’est discourir sur le sexe des anges :
                        sans queue ni tête , dérisoire !
                         lisez absolument les articles

                        du 28/7/2010 :main basse sur la création monétaire de JJR
                        + la finance mondiale :pourquoi rien n’a jamais changé de CERI du 30/7/2010

                        ,fondamentaux !

                        refaites votre copie par rapport à ce pb et revenez nous voir !

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