L’élection municipale de 2019 sur Paris est-elle condamnée à la médiocrité ?
L’Express daté du 17 juillet et reçu le 18 en boite aux lettres, nous a tardivement offert deux pages d’interview de Cédric Villani, après le rejet de sa candidature par le CNI de LaREM le… 17 Juillet (cherchez l’erreur de timing médiatique ici, voire l’absence médiatique tout court dans d’autres hebdos). Cet article confirme (hélas avec retard) la bonne impression qui se dégage de ce mathématicien médaillé Fields. En sus du caractère sympathique et vif, il démontre que les maths peuvent être utiles pour la gestion du pays ou d’une ville. Après 30 ans d’une gestion calamiteuse du pays par les ENArques de droite et de gauche, la France a perdu 75% de ses emplois industriels. Dans un tel contexte économique sinistré, de chômage, de caisses sociales et de retraite déficitaires, on aurait bien besoin de citoyens d’une telle qualité, réputé à l’écoute et capable de résoudre des équations parfois compliquées. Car contrairement à ce que prétendent certains politiciens défaillants rodés à la propagande manipulatrice, les emplois perdus n’étaient pas tous des emplois condamnés par le progrès, de type forge ou mines de charbons. De l’industrie touristique jusqu’à l’industrie de pointe, l’impact négatif de la mauvaise gestion de nos gouvernements a été économiquement et socialement catastrophique.

Un exemple historique spectaculaire : L’entreprise GEMplus, née en 1996, devenue numéro un de la carte à puce avec 74% des parts du marché mondial. Elle est victime d'un espionnage économique intense via l’entrée d’un partenaire Texan (TPG) en 2000 puis d'une prise de contrôle en 2002 par les services de renseignement américains, via le nouveau dirigeant du Conseil d’Administration Alex J. Mandl, également administrateur de In-Q-Tel, le fonds de capital-risque créé par la CIA. Les Américains pompent ainsi tranquillement la totalité des technologies de cryptologie de la carte à puce. Idem dans d’autres secteurs industriels stratégiques.
NB/ Il faudra attendre 2008 (création du Fonds Stratégique d’Investissement par Nicolas Sarkozy) pour que les pouvoirs publics tentent timidement (souvent en vain) de limiter les pillages technologique de notre industrie de pointe. L’insuffisant FSI est ensuite incorporé en 2013 par François Hollande dans la dispendieuse et controversée BPI (Banque Publique d’Investissement) avec quasi impasse sur la défense nationale anti espionnage industriel.
Un deuxième exemple qui prouve que l’aveuglement démentiel de nos dirigeants se poursuit :
L’entreprise Alstom a été systématiquement sabotée par nos élites incompétentes. Pendant des années, ses déplorables gestionnaires de nos deniers publiques ont préféré acheter les trains à l’étranger, sans tenir compte de l’évidente distorsion de concurrence et surtout de l’intérêt du pays dans son entier. Lorsque l’on argumentait (y compris par écrit et tracts) sur le besoin de soutenir un fleuron de l’exportation du savoir faire technologique français et de sauver des emplois, c’était un méprisant silence radio pour la plupart. Quant aux rares qui ont accepté un (ultra court) débat, je vous laisse apprécier celle des dignitaires (surnommés « d’union de la gâche ») dans la riche Région Ile-de-France : « Les canadiens sont moins chers de 4% et les trains français ne sont pas fabriqués dans notre région. Point barre. On ne peut rien y faire ». Comment voulez-promouvoir les trains français à l’étranger si, en sus de la division économico-politique « gauloise » et du crétin cloisonnement local du marché français, on se laisse tondre par la concurrence des pays payant moins de charges, moins d’impôts et moins de taxes ? Comme le Canada et l’Allemagne ne sont pas les seuls pays à avoir moins de charges, le résultat de ces abandons économiques successifs est qu’Alstom (qui produit aussi les turbines stratégiques de nos sous-marins nucléaires) a ensuite glorieusement fini par être dépecée, démantelée et vendue… à ses concurrents directs étrangers ! (Entre 2015 et 2018, la branche énergie est reprise par l’américain General Electric, et la branche transport offerte entre 2017-2018 à l’allemand Siemens). Où est la grandeur de la France face à ce gâchis, cette accumulation d’incompétences, de médiocrités et d’absence de vision industrielle. Dans cette gestion micro et macro économique, où se trouvent les synergies créatrices de nouvelles technologies, de richesses, de recettes fiscales ou sociales et d’emplois ? Même au sein da la « monolithe » et disciplinée LaREM, un sentiment de gêne est perceptible sur ce sujet précis.
Troisième exemple et je vous fiche la paix (jusqu’à mon prochain article) :
L’industrie touristique également délaissée par nos ENArques et les pseudos élites régionales (dont certaines n’oublient par contre pas de s’empiffrer au passage en échange de copinages et de passe-droits).
Alors que des Nations mobilisent massivement leurs administrations pour AIDER les investissements touristiques (du Canada jusqu’au Maroc, les exemples de promotions et d’aides sont nombreux), que fait la France ? Elle s’endort sur ses lauriers. Conservant temporairement la première place en nombre de visiteurs, elle ne cesse de baisser en termes de qualité et de chiffres d’affaires. Dans un trop grand nombre de localités touchées par des situations de rentes et d’industrie de connivence, avec un système de concessions aux concurrences soigneusement éliminées, des lieux touristiques ferment à 17h, voire parfois à la pose déjeuner ou le dimanche. Un choix de boissons caricaturalement limité et une carte soviétiforme font penser au service touristique qui a également « glorifié » l’image de marque de la SNCF.
La hausse des contraintes administratives et des prélèvements obligatoires ont fait fermer un quart des piano-bars. Paris n’est pas la seule ville se transformant progressivement en musée-dortoir. Pour les établissements résiduels, s’ils conservent les fauteuils luxueux, ils suppriment les trop coûteux orchestres jazzy (ou autres) qui avaient fait la réputation musicale de notre pays (orchestre parfois remplacé par un ennuyeux pianiste somnolant). Les autres établissements n’ayant pas fermés ont remplacé les beaux sièges par la promiscuité d’inconfortables tabourets afin d’augmenter leurs recettes et payer leurs lourdes charges. Résultat, les personnes aisées, françaises ou étrangères, préfèrent claquer leur argent et offrir le champagne dans d’autres lieux et pays plus distrayant et plus confortables. Les touristes restent de moins en moins longtemps en France, trop chère, si peu accueillante et distrayante pour certaines catégories de clients. Résultat, sur le plan du chiffre d’affaires Paris a été dépassé par Londres, Bruxelles et même par… Berlin !
Et personne ne bouge. Quand vous regardez les programmes de certains candidats, vous trouvez une surenchère écologique et une quête de la propreté (et parfois de sécurité pour certains). Mais peu de propositions concrètes pour booster la formation, la création d’entreprises et l’emploi. Certes, évitons la caricature. Avec la propreté de l’avoine (bio), de la grange et de l’abreuvoir, Paris plage va-t-il devenir le seul projet emblématique offert à une population moutonnière sous emprise médiatique boboïsée ? Non, car il y a heureusement de bonnes choses accomplies. Cependant, nombre de parisiens commencent à s’impatienter des décennies de déceptions et frustrations. Par exemples, la signalétique et les escaliers roulants qu’on nous promet depuis 20 ans ne manquent pas uniquement aux touristes chargés de valises et agacés par notre archaïsme. Ils manquent aussi tous les jours aux travailleurs, aux personnes âgées et aux handicapés. Il ne sert à rien de rejeter sans cesse les responsabilités sur d’autres. Il faut agir. Concrètement.
Les Français en ont assez des promesses mensongères ou non tenues.
Celle de baisser les prélèvements obligatoires à donné exactement l’inverse avec le duo infernal Richard Ferrant (pour son concours Lépine parlementaire de la création de nouvelles taxes) et Edouard Philippe pour avoir augmenté de manière têtue et idiote la pression fiscale. Quel intérêt économique y a-t-il à prélever 5 € d’APL dans la poche d’une retraitée appauvrie par le veuvage et en difficulté pour payer son loyer ? Aucun. Je mets au défit l’ensemble des crânes d’œuf de Bercy et de l’ENA de le démontrer.
Mais curieusement, le concours Lépine fiscal du gang Ferrand / Philippe / Griveaux n’a jamais concerné l’énorme masse spéculative toxique des produits dérivés français qui représente 3 fois notre PIB. Pas un article également à ce sujet dans toute la presse et les médias « mainstream ». Pas un mot non plus dans la totalité des partis parlementaires. A croire que les dégagismes électoraux de 2017 et de 2019 ne leur ont pas suffit…
(NB/ Exemple de la Deutsche Bank, première banque de la puissante Allemagne « si bien gérée », 4eme banque mondiale, qui est en train de crever sous la masse titanesque des produits dérivés représentant 17 fois le PIB allemand. Après avoir perdu 94% de sa valeur boursière (passé en 10 ans de 142$ à 8$ !) et avec maintenant 18.000 emplois supprimés ce mois-ci, elle risque de connaître en 2020 le sort de Lehman Brothers entrainant un impact mondial X fois supérieure à la crise de 2008).
Les Français en ont assez de l’incompétence et de l’arrogance. On l’a vu avec « l’erreur de casting » Nathalie Loiseau pendant sa déplorable campagne électorale. Non contente d’avoir obligé Emmanuelle Macron à intervenir lui-même pour « sauver de justesse les meubles », elle coule ensuite la délégation française à Bruxelles par une succession de propos publics discourtois contre de nombreux confrères européens. Résultat ; aucun français lors de l’élection des dirigeants des 15 commissions. On l’a encore vu avec Benjamin Griveaux. Comme le 3 Avril pour Nathalie Loiseau, nous avions déjà alerté du danger sur Agoravox dès le 14 juin dernier en soulignant le caractère clivant et cynique de Griveaux. Sa prestation de porte parole du gouvernement pro racket fiscal et face à la jacquerie Gilets Jaunes, il avait mis en valeur sa propension à la morgue, aux mensonges et à l’hypocrisie. Avec ses propos insultants envers ses concurrents au sein de LaREM, lui qui veut « rassembler les parisiens » n’a pas su faire venir un seul de ses concurrents de En Marche sur la photo du meeting de lancement officiel de campagne le 18 Juillet.
En conclusion, nous aurions de loin préféré un rassemblement républicain large autour de la candidature de Cédric Villani. L’exact contraire du rude apparatchik Benjamin Griveaux. Surnommé « le Marquis de sa suffisance » au cours de ses 12 années passées au PS (Canard Enchaîné du 17-07-19), il n’a pas une image d’écoute et de respect des autres, contrairement à Cédric Villani qui a la réputation de savoir faire travailler en équipe (et de s’intéresser aux « dossiers orphelins », spécialité de notre humble petit cercle de réflexion « En Marge »).
Les électeurs nous avaient donné raison par sondage, en faisant passer « l’inexpérimenté mais rafraichissant » Villani devant « l’homme d’appareil » Griveaux.
En attendant la renaissance du Ministère national du tourisme (rejeté par le quasi gang de Shadocks Ferrant-Philippe-Griveaux dont la liste des erreurs s’allonge),
en sus de nos autres propositions,
nous aurions pu mettre en place un original ministère local pour la promotion touristique du grand Paris.
Un comité de rassemblement républicain trans-partis peut-il voir le jour ?
Saurait-il s’organiser de manière crédible face aux appareils politiques financés par nos impôts, nos taxes, et aidés par les structures locales ou d’Etat, ?
Saura t-il proposer une renaissance du tissus associatif, culturel et économique local ?
Y a-t-il la place pour un PARI(s) CITOYEN capable de dégager électiralement ceux qui s’empiffrent sur notre dos et/ou qui stérilisent le dynamisme associatif et économique ?
Une fois mature, un tel mouvement citoyen, avec des Gilets jaunes
(mais sans les extrémistes ayant noyauté, manipulé, discrédité et pourris la révolte Gilets Jaunes),
aurait-il l’assise électorale mobilisatrice et l’intelligente ouverture d’esprit de faire une offre « révolutionnaire » à Cédric Villani et à ses autres compagnons déçus par la Commission Nationale d’Investiture de LaREM ?
On peut rêver.
Mais le rêve est une chose agréable et même parfois très utile.
Car il arrive qu’il se concrétise.
Il peut l’être s’il est partagé par un très grand nombre de rêveurs (marcheurs ou non, gilets jaunes ou non) décidés à relancer, dans la synergie citoyenne et le respect mutuel, l’économie réelle, la créativité et l’emploi dans notre beau pays.
Un article de propositions suivra, si cette idée de rassemblement républicain, de PARI CITOYEN fait ricochet. Une dynamique et courageuse succession de ricochets rebondissant bruyamment (tel un flipper) dans une grande diversité de milieux socioprofessionnels (dont des commerçants sinistrés par les voyous ainsi que des piano-bars déprimés par l’administration, dans les deux cas, fiscalement rackettés). Ils devront être impérativement représentés dans le futur conseil municipal afin de fructueusement accompagner le projet de renaissance de Paris et sa région.
Documents joints à cet article

16 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON